Recherches, cri et épiphanie. [RP libre]

Recherches, cri et épiphanie.

Avec Megan !

Les recherches de Quinlan Fitzsimmons sur le traitement de l’Appel de la Meute avançaient plutôt pas mal. Pour l’instant, la seule façon de guérir cette maladie plus incommodante qu’autre chose était de recourir aux services d’un loup-garou, et pas d’une façon spécialement plaisante. Quinn semblait tenir quelque chose avec une pierre de lune et d’anciens sortilèges méconnus. Il en avait passé des heures à la bibliothèque pour les trouver, mais il n’arrivait pas encore à les maîtriser. C’était justement pour cela qu’il était venu aujourd’hui dans la salle de travaux pratiques.

Il savait de source sûre qu’elle serait libre, et qu’il pourrait pratiquer autant qu’il le voudrait. Bien sûr, lancer un sort dans le vide et avoir une véritable urgence, ce n’était pas du tout la même chose. Il n’avait même pas l’assurance que son sort fonctionne en le lançant sans avoir de cible réelle… Mais il ne perdait rien à essayer.

“Letharia Vulpina!”

Le sort partit comme une fusée et traverse la pièce, laissant derrière lui une impression blanc-doré, un peu comme un arc électrique. Mais selon l’ouvrage que Quinn était en train d’étudier, l’éclair de sa baguette aurait dû être rougeoyant et rester beaucoup plus longtemps visible. Même sans cible, Quinlan savait qu’il venait de se foirer. Il recommença, mais obtint toujours le même résultat. Il varia les mouvements de poignet, l’intonation, et même ses intentions: il avait toujours cet arc électrique doré. Rien de rougeoyant.

Au bout d’une demi-heure d’essais infructueux, il s’octroya une pause. S’asseyant à une table, il reprit le grimoire de… quel était le foutu idiot qui avait écrit un truc aussi pourri, déjà ? Fumus Speculis. Sûrement un pseudonyme, vu l’âge du livre et la gueule de son nom. Personne ne s’appelait comme un biscuit belge au XVIIème siècle. Ni même maintenant d’ailleurs. C’était bizarre d’ailleurs… Un peu trop bizarre.

“MAIS QU’EST-CE QUE JE SUIS BÊTE !”

C’est honnête de le reconnaître. Enfin, tout ça pour dire que Quinlan venait de hurler dans la salle, sans imaginer un seul instant qu’il serait entendu.

Non mais sinon, Fumus Speculo…? Sérieusement ?

HRP:

(c) MEI

18/12/2005

Après avoir passé plus de deux heures à la bibliothèque pour faire des recherches sur les poisons moins courant mais les plus efficaces, Megan avait jugé bon de regagner sa salle commune. Son sac en bandoulière chargé de parchemins, plumes, encrier et bouquin, sa baguette solidement attachée à son avant-bras, pour pouvoir réagir à n'importe quel moment en cas d'attaque. Remontant doucement jusqu'à sa confrérie, elle quitta les escaliers pour traverser l'aile est. Alors qu'elle s'engageait dans le couloir qu'elle avait si souvent empruntée, des mots atteignirent ses oreilles.

Quinlan a écrit:: “MAIS QU’EST-CE QUE JE SUIS BÊTE !”

Megan arqua un sourcil interrogateur et se figea en plein milieu du couloir désert. Fronçant les sourcils, elle regarda autour d'elle, mais rien. Alors qu'elle s'apprêtait à reprendre sa route, son regard se posa sur la porte close de la salle des travaux pratiques.

Des souvenirs lui revinrent en mémoire. Elle, coincée dans cette salle de façon mystérieuse. Clemens pris au piège avec elle, une longue discussion, un duel, une soirée qui c'était annoncée pénible, mais qui avait pourtant eu des retombées positives sur elle. Toutefois, ne voulant plus se retrouver bloquer dans la salle, Megan avait bien prit soin de n'y remettre les pieds que pour les cours. Et si quelqu'un se trouvait à nouveau enfermé dans la pièce ? Malgré un certain niveau de sadisme de la part de l'ancienne Gryffondor, Megan restait toutefois humaine. Elle rebroussa donc le chemin jusqu'à la porte qu'elle hésita à ouvrir, ignorant qui se trouvait là derrière.
Par précaution, elle se prépara à riposter en détachant la sangle qui tenait sa baguette accrochée à son avant bras, la laissant doucement glisser dans sa main. Tenant fermement sa baguette entre ses doigts fins, elle tourna légèrement la poignée, avant de pousser la porte doucement, prenant bien soin de rester dans l'angle de cette dernière pour s'assurer de ne pas se faire enfermer à nouveau.

Elle ne put que constater la présence de son professeur de médicomagie qu'elle ne portait pas du tout à cœur. Retenant une grimace d'amertume, elle lui demanda d'une voix aussi calme que froide.

-Vous êtes bloquer dans la pièce ? Demanda-t-elle stoïque en se rappelant sa propre mésaventure.

Il ne semblait pourtant pas spécialement perturbé d'être ici, Megan jeta un coup d’œil rapide à la pièce. Un livre ouvert, les affaires posées. L'interrompait-elle dans son travail ? Peut-être que la porte ne s''était pas bloquée après tout. Dévisageant le professeur, la baguette magique toujours pointée dans sa direction, sans même qu'elle ne s'en rende compte, elle attendit une réponse afin de s'assurer qu'elle pouvait repartir sans le laisser bloquer dans la salle, même si la tentation de l'enfermer volontairement était tentante.

À vrai dire, Quinlan ne s’attendait vraiment pas à être dérangé dans ses recherches personnelles, surtout dans un moment pareil. Il était tellement concentré que lorsque la jeune étudiante entra dans la pièce pour lui demander, toute baguette dégainée, s’il était “bloqué”, il mit du temps à comprendre. L’information devait d’abord passer par son cerveau surchauffé, avant de saisir la situation. Quelques secondes passèrent, et c’est très long, où Quinn fixa Megan de son regard clair. Puis, soudainement, il sembla recouvrer l’usage de la parole.

“Je suis dans la pièce et je suis bloqué mais je ne pense pas qu’il y ait un lien.”

Quand on ne savait pas ce qu’il se passait, l’humour était le meilleur moyen d’obtenir des informations. Enfin, pour cela, il fallait que ça fasse rire, et c’était encore à prouver. La jeune femme n’avait pas eu l’air d’humeur à rire quand elle était entrée dans la salle de travaux pratiques.

“Vous connaissez le latin ? Les langues étrangères, surtout mortes, ça n’a jamais été mon point fort mais… Je pense tenir quelque chose, vous pouvez m’aidez ?”

Son réflexe avait été de la vouvoyer, sûrement parce qu’il n’était pas sûr d’avoir en face de lui une étudiante ou un autre professeur. On avait tendance à se mélanger les pinceaux à l’université, d’autant plus qu’il n’était pas rare que les étudiants les plus avancés dans leur cursus ne donnent des cours aux plus novices. Bref, dans le doute… Et puis, être poli avec quelqu’un qui a une baguette à la main, c’est aussi du bon sens.

Quinn replongea dans son grimoire, avant de le fermer d’un coup sec pour montrer le titre et surtout, le nom de l’auteur.

“De simplex magicae, par Fumus Speculis. Le livre était écrit en latin à l’origine, mais je n’ai qu’une traduction, parce que justement, je ne parle pas bien latin. À votre avis, pourquoi écrire un sous-titre comme celui-ci ?”

Il lui montra alors le sous-titre, trois mots simples et tout à fait compréhensibles : dominus - servus - solus.

“M’est avis que ce grimoire n’est vraiment pas ce qu’il prétend être, c’est-à-dire de la ‘simple magie’…”

Fier de la révélation qu’il venait d’avoir, mais en même temps frustré et agacé par la sensation de duperie, Quinn murmura pour lui-même tout en tentant de mettre de l’ordre dans ses idées.

“Fumus Speculis… Fumée… et miroirs ?* Et pourquoi ces histoires de maître et esclave… Le reste du grimoire n’a rien à voir et n’est qu’une liste de sorts plus ou moins utiles… Pourquoi !?”

Quinlan commençait à s’énerver pour rien, et il savait que plus il ragerait, moins il arriverait à quelque chose. Il prit alors une grande inspiration, et se rendit compte qu’il était peut-être en train de faire peur à la jeune femme qui s’était inquiétée pour lui.

“…Oh. Désolé pour ça. Ça m’arrive régulièrement. Aujourd’hui c’est tombé sur vous…”

Il lui tendit alors sa main, espérant que des présentations tardives seraient tout de même bien reçues.

“Professeur Quinlan Fitzsimmons, guérisseur. Et vous êtes…?”

Il l’avait déjà vue. Il s’en rendait compte maintenant, il l’avait déjà vue. Oh la bourde.

*"Smoke and mirrors" est l'équivalent anglais de "la poudre aux yeux"

18/12/2005

Megan dévisageait sans aucune retenue son professeur. Qu'est-ce qu'il pouvait se montrer agaçant ! L'ancienne Gryffondor ne pouvait tout simplement pas se l'encadrer sans qu'elle ne sache pourquoi. Il était de ses personnes qu'elle n'appréciait pas, sans raison apparente. Toutefois, elle avait probablement été influencée par ses préjugés sur les serpentards. Elle savait de source sûr que Quinlan avait été dans la maison rivale de la sienne, et Megan avait beau faire, elle gardait de très mauvais souvenirs de ses camarades ayant appartenu à cette maison. La tentative d'humour, si c'était bien ce qu'il avait tenté de faire, avait été avortée, Megan restant fermée à toutes les émotions en sa présence, gardant son masque impassible du mieux qu'elle le pouvait.

La question du professeur la laissa quelques secondes pantoise. Le latin ? Elle connaissait quelques trucs, mais pas assez pour faire une traduction complète. De toute façon, il était hors de question qu'elle l'aide dans ses recherches, surtout si elle en ignorait le but et si elle n'en tirait aucun avantage. C'était tout simplement pas son genre.

-Sur quoi vous travaillez ? Demanda-t-elle, toujours au niveau de la porte pour empêcher que celle-ci ne se ferme. Elle avait tout simplement répondu à son appel à l'aide par une autre question, comme bien souvent.

Malgré elle, sa curiosité typiquement gryffondorienne l'empêchait de tourner les talons et claquer la porte avant de partir. Elle avait envie de savoir ce qu'il pouvait bien fabriquer ici, alors qu'il était professeur de médicomagie. Ça n'avait pas beaucoup de sens.

Plongé dans ses réflexions à voix haute, Megan le dévisageait, comme s'il était devenu fou. L'envie de lui jeter un sort juste pour qu'il se taise lui traversa l'esprit, mais elle se retint de justesse. C'était peut-être pas une bonne idée de jeter un sort à un de ses profs... Il se présenta, comme si c'était la première fois qu'ils se voyaient. Megan gardait son masque impassible, bien qu'elle eut envie de rire et de le faire interner.

-Megan O'neill, une de vos élèves... aux dernières nouvelles. Répondit-elle stoïque.

HJ:

Tout le monde avait ses têtes, et Quinlan comprenait bien ça. Le seul souci avec cette blonde, c’est qu’il était tellement focalisé sur ses recherches qu’il ne comprit pas tout de suite qu’il faisait partie des gens qu’elle détestait. Il était totalement imperméable à son regard pourtant perçant et fixé sur lui. Et puis de toute façon, elle n’avait pas répondu à sa blague.

Ni à ses autres interrogations, d’ailleurs. Ce n’était pas grave : ce n’était pas forcément ce dont avait besoin Quinn, en réalité. Avoir quelqu’un à qui parler, pas forcément quelqu’un qui vous réponde. Un concept un peu étrange, mais qui fonctionne bien pour qui a tendance à être sur-concentré et plutôt monotâche.

“Je travaille sur…” Comment formuler ça de manière simple et exacte ? “…une maladie pour l’instant incurable. À moins d’avoir une autre maladie bien pire, quoique le terme ‘maladie’ soit un peu trop connoté… C’est compliqué.”

Une bonne conclusion, effectivement. Il replongea dans son grimoire, lui balançant de nouvelles interrogations jusqu’à ce qu’il s’arrête brutalement pour considérer Megan comme ce qu’elle était : un être humain. Il se présenta alors, tout en ayant une drôle d’impression. Un mauvais préssentiment tout à fait fondé. C’était bien une de ses élèves.

“Megan ! Je suis terriblement désolé, j’ai une très mauvaise mémoire des visages. J’aurais dû vous reconnaître, d’autant plus que vous êtes spécialiste… Toutes mes excuses.”

Quinn ouvrit la bouche pour dire quelque chose d’autre, mais se ravisa. Il n’avait rien de bien intelligent à dire de plus, et Megan n’avait pas l’air d’être une fille très réceptive aux flatteries. Sans oublier qu’ils étaient dans le château, et que Quinn était toujours en mode recherches intensives.

“Alors, est-ce que vous connaissez le latin? Je travaille sur une maladie apparentée à une malédiction très proche de celles de loups-garous— d’où mon hésitation quant au mot ‘maladie’, le sujet est toujours aussi délicat. À ce jour, le seul traitement efficace, c’est que le sujet contracte la lycanthropie. Avec tout le respect que je dois aux loups-garous qui vivent en paix parmi nous, ça me paraît un poil excessif. Sans mauvais jeu de mots. Je travaille sur un sort curatif, et je suis persuadé que ce grimoire recèle un gros indice, mais…”

Il soupira, et tourna l’objet comme si la clé du casse-tête était sur sa quatrième de couverture.

“Ce livre est entièrement codé, et je n’ai qu’une traduction que je pense inexacte. Je vais sûrement devoir travailler sur la version originale, et, si par hasard, vous aviez des prédispositions pour les langues mortes… Vous pourriez m’aider. À titre d’assistante, mais avec votre nom sur les recherches, dussent-elles être publiées.”

C’était inhabituel pour Quinlan qui aimait travailler en solo, mais Megan avait cette lueur d’intelligence, cette vivacité d’esprit qui illuminait ses yeux. Si elle ne le portait pas dans son coeur, pour lui c’était tout l’inverse. Il voyait en elle une ambition dévorante, presque autant que la sienne. Ils semblaient être faits du même bois : restait à savoir si leurs caractères allaient s’additionner ou s’annuler.

18/12/2005

Quinlan était tellement obnubilé par ses recherches que cela pouvait presque paraître touchant. Son regard brillait d'une lueur passionnée, il faisait nul doute que ses recherches avaient beaucoup d'importance pour lui et qu'il aimait son travail. Megan songea à revoir son jugement sur lui. Il semblait plus sympathique qu'elle ne l'avait cru au départ, lorsqu'elle avait découvert son affiliation à la maison Serpentard.

D'abord intriguée par le travail de son professeur lorsqu'il lui parla d'une maladie qui n'en était pas vraiment une, elle passa le fait qu'il se souvenait pas d'elle. De toute façon, ce n'était pas important. Ce qui attira surtout l'attention, et la soudaine méfiance extrême de Megan fut ce qui suivit.

Quinlan a écrit:: “Alors, est-ce que vous connaissez le latin? Je travaille sur une maladie apparentée à une malédiction très proche de celles de loups-garous— d’où mon hésitation quant au mot ‘maladie’, le sujet est toujours aussi délicat. À ce jour, le seul traitement efficace, c’est que le sujet contracte la lycanthropie. Avec tout le respect que je dois aux loups-garous qui vivent en paix parmi nous, ça me paraît un poil excessif. Sans mauvais jeu de mots. Je travaille sur un sort curatif, et je suis persuadé que ce grimoire recèle un gros indice, mais…”

Megan songea immédiatement au pire. Et si Quinlan était en réalité un mangemort qui voulait juste répandre la lycanthropie pour agrandir les troupes de loup-garou de Voldemort ? S'il trouvait un moyen de répandre la lycanthropie par un autre moyen qui simple morsure... dans un supposé vaccin... La paranoïa de Megan se fit beaucoup plus agressive, et Megan opta pour la seule chose qu'elle savait faire.

-Incarcerem ! Prononça-t-elle froidement en direction du professeur.

Des liens invisibles vinrent capturer le professeur. Tant pis pour le nom sur les recherches, elle ne se laisserait pas acheter comme ça. La porte étant toujours ouverte, elle ne voulait pas prendre le risque de se faire surprendre par un élève, ou pire, un autre professeur. Elle ferma donc cette dernière, croisant les doigts pour ne pas rester enfermer par la suite.

Megan s'avança doucement vers le professeur ligoté, sans un mot, le regard polaire. Elle avait appris avec Dolohov a passer des interrogatoires, mais elle ne voulait pas en arriver aux même extrémités que son ancien mentor, surtout depuis qu'elle avait rejoint l'ordre du Phoenix. Il fallait qu'elle le fasse parler, sans user de trop de violence. Peut-être un ou deux doloris ? Non, non non ! C'est mal !

-Passons aux choses sérieuses... Comment Voldemort t'a convaincu de faire ça ? Demanda-t-elle d'une voix glaciale, qui contrastait avec son apparence pourtant fragile.

Elle n'avait pas hésité à passer au tutoiement. C'était une habitude lorsqu'elle s'adressait aux mangemorts. Elle les avait trop côtoyé pour leur octroyer un respect tel que le vouvoiement.

- En quoi une armée de loups-garous va l'aider à prendre le contrôle sur le monde magique alors que les loups n'obéissent qu'à leur Alpha... ajouta-t-elle en s'approchant de lui, la baguette pointée vers la tête du professeur.

Elle pourrait toujours donné les informations à l'ordre du Phoenix, tout en espérant qu'elle ne s'était pas trompé sur le professeur. Elle préféra limité la violence dans ses gestes, pour le moment, c'était plus prudent pour la suite...

Dire que Quinlan ne s’attendait pas à celle-là était un sacré euphémisme. Il était tellement bercé dans ses recherches, à dix mille lieues d’imaginer ce dont Megan était capable qu’il n’eut pas le temps de réagir face à son Incarcerem. Parfaitement exécuté, au passage. 10/10.

Bon sinon, pourquoi elle l’avait entravé magiquement ? Tout simplement parce que dans son apparente paranoïa, elle était partie du principe que si un prof d’université faisait des recherches poussées sur la lycanthropie, c’était forcément pour venir grossir les rangs des loups-garous de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Elle avait d’ailleurs assez de cran pour balancer son nom comme ça, sans trembler. Megan n’était vraiment ce qu’elle semblait être…

Il avait sérieusement du mal à y croire, et dut se retenir de ne pas faire de commentaire sarcastique. Si Megan était capable d’attaquer son professeur sur la base de rien du tout, qui sait ce qu’elle pouvait faire d’autre…?

“Très bonne question, Megan.” Toujours rappeler à la personne qui vous tient en joue que c’est un être humain. Ça pouvait aider. “Ça ne servirait à rien. Pas comme ça. D’autant plus que tous les loups-garous ne sont pas à la botte de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, sinon je ne pourrais pas faire mes recherches. D’ailleurs, je ne suis pas sûre que tu aies compris : je cherche à éviter de devoir transformer les gens en loups-garous. Si je réussis à guérir cette maladie par un autre moyen, les Alphas d’Angleterre et d’ailleurs vont perdre une de leur meilleure excuse pour recruter.”

Il ne savait vraiment pas comment elle avait pu parvenir à la conclusion erronnée qu’il était un Mangemort, sérieusement. Ou qu’ils travaillaient avec eux. Il pouvait bien lui montrer son avant-bras, il était sûr que ça ne la ferait absolument pas changer d’avis.

“Et stratégiquement, ça ne tient pas debout. Une armée de loups-garous offre un avantage ponctuel sur une bataille donnée, mais ça n’aide pas à gagner la guerre. Ils sont trop mis à l’écart pour avoir un réel impact sur la société, à tort ou à raison. Ils sont trop brutaux aussi, et difficiles à contrôler. Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom est malheureusement trop intelligent pour miser son retour sur ce que le peuple sorcier considère encore comme des bêtes sauvages assoiffées de sang. Encore une fois, à tort ou à raison.”

Même ligoté, c’était mal de juger les gens. Quinn toussa un peu, et redressa son dos. Il n’avait pas vraiment tenté de se défaire de l’emprise de Megan, déjà parce que ça ne servirait pas à grand-chose, et ensuite pour lui prouver qu’il était calme et qu’il savait ce qu’il faisait. Il n’était pas celui à craindre.

“Et maintenant ? Est-ce que tu vas me détacher ? Je peux rester très longtemps dans des situations inconfortables de ce genre. J’ai pas mal d’entraînement.”

Il ne put s’empêcher un petit sourire qui ne faisait pas de doute : c’était bien une allusion sexuelle. Sérieusement, Quinlan ? Tu la cherches un peu ta misère, là !

18/12/2005

Megan se contentait de fixer le professeur, tentant de déceler chez lui, une faille quelconque pour pouvoir le manipuler à sa guise et obtenir les réponses qu'elle souhaitait. Il était bien trop sur de lui et en général, ce n'était pas bon signe. Quoique, Rogue était pareil, mais lui c'était différent ! La façon de répondre à Megan laissa cette dernière de marbre, en apparence seulement. En réalité, elle bouillait intérieurement et avait une terrible envie de lui faire ravaler son côté de monsieur-je-sais-tout et son intonation de professeur.

Le sachant ligoté, Megan se tourna dos à lui, histoire de tenter de se détendre et de ne pas lui arracher les yeux de ses propres mains. Soufflant un bon coup, tout en se repetant dans sa tête les mêmes mots pour garder son calme c'est pas bien d'arracher les yeux et la langue de ses professeurs, faut pas faire ça. Et après un gros effort porter sur elle-même, elle finit par se tourner vers Quinlan Fitz-machin-truc. Un léger doute s'empara quand même de Megan. S'il n'était pas mangemort, il valait mieux qu'il évite de tourner trop autour des loups-garous. Ces derniers étaient déjà suffisamment mal vue dans la société, et Voldemort leur promettez une place un peu plus... correcte, nul doute qu'ils feraient tous leur choix rapidement. Si en plus un scientifique voulait se servir d'eux pour des expériences... Sans commentaire.

-Oh ! Toutes mes excuses, et sinon vous avez trouvé beaucoup de volontaire chez les loups-garous ? Demanda-t-elle cynique.

Parler de l'intelligence du Lord. Il aurait pu s'enfoncer en partant dans cette direction, mais c'est ce qui accentua le doute chez Megan. Elle avait suffisamment côtoyé les mangemorts, Le Lord et ses plans douteux. Voldemort n'était pas du genre à vouloir s'attirer la sympathie du peuple. Il voulait le pouvoir et surtout, il voulait être craint. C'était ça façon pour lui d'exister. Hors Fitz-bidule avait prétendu que Voldemort ne miserait pas son retour sur les loups-garous par rapport à l'opinion public sur ses hybrides.

-Vous n'êtes pas un mangemort... Dit-elle soudain beaucoup moins froidement, sans explication.

Quinlan a écrit:: “Et maintenant ? Est-ce que tu vas me détacher ? Je peux rester très longtemps dans des situations inconfortables de ce genre. J’ai pas mal d’entraînement.”

Megan le dévisagea un moment, se demandant s'il venait bien de faire une telle allusion. Elle se retint de sourire, ne voulant pas lui donner cette satisfaction. De toute façon, ce qu'il foutait avec son corps était bien le cadet de ses soucis. D'un geste de sa baguette magique, elle libéra le professeur, tout en gardant quand même une méfiance vis-à-vis de lui. Plus calme, elle jeta un coup d'oeil au livre sur la table.

-Vous devriez travailler avec l'original. C'est plus dur, ça prendra plus de temps certes, mais les données sont plus fiables, lui conseilla-t-elle. Même si ça dépendra surtout de la traduction que vous en faites... ajouta-t-elle calmement.

Le problème avec les livres traduits, c'était surtout qu'il était beaucoup moins fiables que les originaux.

-Pour ce qui est des loups-garous, bon courage pour en trouver des réceptifs... ajouta-t-elle doucement, surtout s'ils sont censés être sous leur état sauvage au moment des prélèvements... dit-elle sarcastique.

Megan se montrait beaucoup plus calme, mais ce n'était pas pour ça qu'elle s'était excuser pour son comportement. Elle n'était pas du genre à reconnaître ses torts. C'était tellement rare de l'entendre s'excuser qu'il valait mieux ne pas la chercher là dessus. Elle regarda Quinlan, enfin libre de disposer de ses membres attendant de voir comment il allait réagir.

Quinlan était toujours aussi calme, alors qu’il attendait de voir ce que Megan avait à répondre à ses arguments. C’était vrai que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom promettait une meilleure place aux loups-garous s’il accédait au pouvoir, mais Quinn n’y avait jamais vraiment cru. Ce que voulait le mage noir, c’était le contrôle, et par définition, les loups-garous restaient incontrôlables. Tôt ou tard, une fois les moldus et autres sang-mêlés sous sa coupe, il se tournerait vers une autre catégorie à martyriser. Ça n’avait rien de nouveau : par le passé, c’était déjà arrivé. L’histoire ne ferait que se répéter.

La première réaction de Megan fut de demander s’il avait eu du succès pour trouver des volontaires atteints de lycanthropie. Quinn hésita à répondre, comprenant bien que la question était avant tout rhétorique, et que l’étudiante n’était vraiment pas du genre à plaisanter.

“Beaucoup, peut-être pas. Assez.”

Quelques uns, c’était largement suffisants pour ses recherches. De toute façon, comme il cherchait un moyen de ne pas recourir à eux, il n’avait pas besoin d’en avoir sous la main 24h/24. Bref.

Apparemment, le professeur Fitzsimmons avait réussi à faire revenir Megan sur terre. Elle avait sûrement besoin d’un bon psychomage, mais il allait bien garder de le dire. Ça n’aurait pas arrangé sa situation, ni celle de Megan, d’ailleurs. Mais, pour sauter ainsi sur un prof et passer en mode interrogatoire alors qu’il n’avait rien fait de mal, c’était quand même assez violent. Dans le fond, elle avait sûrement besoin d’aide. Enfin, ce n’était pas son problème, et vu les circonstances, ce n’était pas le moment de le lui en parler.

Conclusion ? Non, il n’était pas un Mangemort. Du moins, c’est ce qu’il lui fit comprendre en secouant doucement la tête lorsqu’elle prononça son verdict. Juste après ça, elle désensorcela Quinn, le rendant capable de bouger à nouveau. Ce dernier roula des épaules, et détendit les muscles de son cou avant de se pencher de nouveau sur son grimoire, comme si rien ne s’était passé. Megan eut la même réaction, revenant rapidement au problème de source qu’avait son professeur.

“Disons qu’avec mes piètres talents de latiniste, je vais devoir faire appel à quelqu’un. Ou prendre des cours.”

Et la version traduite qu’il avait devant lui irait fissa rejoindre ses collègues de la réserve dès aujourd’hui. Il n’en avait plus besoin, c’était évident. Quinn soupira. Il était quand même passé à pas grand-chose de la catastrophe, et dire qu’il n’avait absolument pas eu peur était un mensonge. Il était juste soulagé d’avoir pu désamorcer la situation aussi facilement, d’autant plus qu’il venait de se souvenir de quelque chose : les gens ne sont définitivement pas très réceptifs dès qu’on parle lycanthropie. Megan en rajouta une couche à ce propos, l’encourageant à moitié. Ou se foutant de sa gueule, au choix.

“Comme je l’ai dit, j’en suis à un stade où je ne devrais pas avoir besoin de spécimens, au contraire. Je travaille avec des substances et des sorts qui leur sont dangereux…”

Il allait ajouter qu’il avait de bons contacts, au cas où, mais cette soudaine prise d’otage l’avait rendu méfiant. On se demandait bien pourquoi !

“Sinon, vous ne m’avez pas répondu : vous vous y connaissez en latin ?”

Il lui lança un sourire un peu amusé, signe qu’il ne lui en voulait pas tant que ça pour l’interrogatoire surprise. Et après tout, il avait toujours besoin d’un ou d’une latiniste pour ses recherches. Megan en savait déjà pas mal maintenant, donc elle pourrait faire l’affaire, si elle pouvait comprendre la langue des hommes en jupette et sandales. Et oui ! Quinlan n’était pas le genre d’homme qui perdait le nord si facilement !

18/12/2005

Convaincre des lycanthropes de participer à des expériences médicales était un pari risqué. Le fait qu'il avait réussi à trouver des volontaires étonna tout de même l'ancienne Gryffondor. Trouver un loup-garou qui était volontaire, c'était déjà un exploit, alors plusieurs ! Quinlan avait du se montrer convaincant, étonnant. Megan resta quelques instants dans ses réflexions. Elle n'avait même pas fait attention au fait que son professeur pouvait être offensé par son comportement violent et imprévisible. Toutefois, c'était ce même comportement qui lui permettait de survivre depuis ses 15 ans. Peu importe s'il était furieux ou s'il la croyait folle, pour ce qu'elle en avait à carrer.

-Faire appel à quelqu'un reste quand même plus prudent que de faire appel à un livre traduit par un gars qui veut se faire appeler Speculis... dit-elle en regardant le bouquin de plus près.

Speculis... Cela lui faisait penser automatiquement à Spéculos, les petits biscuits à manger avec le café. C'était bizarre, mais c'était la première chose qui lui venait à l'esprit. Toutefois, autre chose attira son attention. Les sorts sur lesquels travaillait Fitzsimmons. C'était plutôt rare des sorts dangereux pour les loups-garous, cela intrigua donc Megan beaucoup plus curieuse qu'elle ne le montrait. Vue que son ex était un loup-garou particulièrement mauvais, connaître des sorts nocifs contre lui pouvait être tout à son avantage.

-Quels sorts ? Demanda-t-elle aussitôt, vraiment intéressée.

Bon après son interrogatoire, elle pouvait comprendre qu'il serait réticent à partager son savoir avec elle. Toutefois, elle pourrait très bien lui soutirer des informations à coups de doloris dans le nez... Non ! C'était pas bien ! C'était mal ! Megan espérait juste ne pas avoir à le convaincre de lui donner les informations, elle n'était définitivement pas douer pour les interrogatoires à la douce...

Le latin ? Megan en avait bien quelques bases, mais de la à traduire un livre, y avait de la marge ! De plus, cela faisait bien 3 ans qu'elle n'avait plus lue une phrase en latin, elle était un peu rouillée.

-Des bases, comme tout le monde... dit-elle doucement, mais pas suffisamment pour traduire un bouquin... ajouta-t-elle en comprenant ou il voulait en venir.

Elle pouvait bien lire quelques phrases en latin, mais c'était surtout sa patience qui était pointée du doigt. Elle ne voulait pas promettre au professeur qu'elle lui traduirait un livre, alors que traduire une page la gonflait suffisamment...

-En revanche, il y a peut-être quelqu'un qui pourrait... dit-elle songeuse.

Certes penser à Dumbledore la répugnait un peu, mais il était un sorcier extrêmement doué, et il lui semblait que Dumbledore s'y connaissait bien en latin, enfin c'était ce qui lui semblait. Seulement, comment convaincre son professeur de se tourner vers le directeur de Poudlard? Et puis, il y avait aussi Lupin qui était du genre intelligent et porter sur ses choses là, de plus, c'était un loup-garou... un possible cobaye ? Pourquoi pas... Rester à savoir comment les mettre en liaison, sans que Fitz-chose ne découvre qu'il s'agissait de l'ordre du Phoénix ?

Laissant sa phrase en suspens, elle dévisagea Quinlan afin de déceler dans son regard, le moindre indice qui pouvait laisser penser à Megan, qu'elle devait tenter de lui faire confiance...

Ah, si seulement Megan savait ce que Quinlan avait fait avec ces loups-garous là…! Heureusement qu’il avait d’excellentes connaissances dans ce domaine, sinon il aurait déjà été transformé par inadvertance. C’était tellement plus facile d’attraper ce genre de chose quand on était déshabillé… Bref. Il avait ses sources. Et ce livre n’en était définitivement pas une fiable.

“C’est ça le pire, c’est pas le nom du traducteur mais bien de l’auteur… Et Speculis ça veut juste dire ‘miroirs’. J’aurais dû y faire attention en l’empruntant à la bibliothèque.”

Il ne donna pas son avis sur la question d’employer quelqu’un. Il voulait que ce soit quelqu’un de confiance, surtout après ce qu’il venait de se passer. Si tout le monde réagissait de la même manière, il n’avancerait jamais dans ses travaux. Cela dit, personne ne réagissait comme Megan, donc l’un dans l’autre… Mais ce n’était pas pour autant qu’il allait lui révéler les sorts les plus dangereux pour les loups-garous. Qui sait ce qu’elle allait en faire…?

“Des sorts plus ou moins efficaces, obsolètes. Souvent, ça s’attaque à l’hôte humain plutôt qu’à la bête et je trouve ça moyen.”

Non, il n’allait pas être plus précis que ça. D’ailleurs, maintenant qu’il y pensait, ‘vulpina’, ça ne voulait pas dire ‘renard’? Rien à voir avec les loups, en somme. Bref, ce grimoire avait été écrit par un troll et traduit avec les pieds. Génial. Il allait sûrement devoir se mettre lui-même au latin. Ça allait le faire monumentalement chier, mais s’il voulait garder son indépendance et ne pas étaler partout qu’il faisait des recherches plus ou moins sur le thème de la lycanthropie, autant être son propre traducteur. Enfin, maintenant que Megan était au courant… Il pouvait bien tenter sa chance, non ? À propos du latin et de la traduction, bien sûr.

Elle lui répondit qu’elle n’allait pas lui être d’une grande aide, mais qu’elle avait des contacts. Sincèrement, Quinn ne voulait pas l’envoyer balader même s’il avait déjà pris la résolution de se plonger dans la langue latine dès le lendemain matin.

“Oh ? Qui ?”

Lui aussi avait sa petite curiosité, après tout.

18/12/2005

Megan se détendit un peu. Elle n'était pas confiante vis à vis de lui, mais rester constamment sur la défensive n'était pas forcément bon pour elle. De toute façon, mangemort ou pas, il était suffisamment intelligent pour ne pas tenter une attaque dans l'école. Elle s'en méfierait donc pleinement dehors. Lorsqu'il lui dit que le nom inscrit sur le livre n'était pas celui du traducteur, mais celui de l'auteur, Megan laissa échapper un rire. Elle finit par se mordre la lèvre inférieur pour se retenir, bien que l'envie de rire persistait.

-Désolé, c'est juste que... Fomus Speculis... ça n'a pas du être facile à l'école pour lui...

Définitivement, ce nom était juste horrible. Même le nom du professeur était plus agréable que celui là. Megan se figea néanmoins lorsqu'il prononça ça signification. Plongée dans ses réflexions, elle se pinça légèrement les lèvres avec ses doigts en tirant le livre vers elle.

-Miroirs, miroirs...

Marmonnant tout en regardant le livre, elle songea à inverser les lettres en commençant par la fin de chaque mots. Ca n'allait pas. Utiliser un miroir ne servait à rien visiblement, les lettres restaient lisibles comme ça. Elle songea aux paroles de son professeur, avant qu'elle ne le ligote. Codé... c'était possible après tout. Elle regarda le livre, et pointa les mots letharia vulpina du doigt.

-C'était cette formule ?

Les mots sonnaient bizarres. Et si ce n'était pas une formule ? Si c'était autre chose ? Un indice, un objet, une plante, une potion une piste pour un autre livre ? C'était tellement vague.

-Ce n'est peut-être pas une formule...

Megan réfléchissait à voix haute, sans penser une seule seconde à ce qu'aller penser son professeur. Au final, elle se comportait presque comme lui sur ce point là. Ce point qui agaçait Megan lorsqu'il faisait ça, elle le faisait aussi. Mais chez elle, c'était pas un problème !

Voyant qu'il ne semblait pas non plus très réceptif à partager tout son travail, Megan s'arrêta dans ses réflexions. Elle hésitait à lui parler de Dumbledore ou de Lupin. C'était parler de membres de l'ordre, et ça c'était impossible. Elle avait beau penser à ses intérêts personnels avant tout, elle ne comptait pas trahir l'ordre. Ce camp là elle l'avait choisi, contrairement à l'autre qu'on lui avait imposer, et Megan était beaucoup trop têtue pour revenir en arrière. En revanche, parler de Dumbledore... C'était le directeur de Poudlard, et tout le monde savait qu'il était un sorcier extrêmement intelligent et cultivé. Megan préférait plutôt se râper la langue contre une rappe à fromage plutôt que d'admettre qu'elle trouvait Dumbledore intelligent et cultivé.

-Dumbledore... Au moins il pourrait nous orienter sur quelqu'un qui comprend le latin aussi bien que l'anglais. Il a de nombreux contacts...

Elle avait marmonné ce nom, comme si ça lui coûtait de le mentionner. Elle regarda son professeur, attendant de voir sa réaction. Elle ne lui en dit pas plus, notamment parce que son lien avec Dumbledore n'était pas censé être connu.

C’est vrai que Megan était arrivée après la soudaine révélation qu’avait eu Quinlan et à vrai dire, ses talents de latiniste étaient encore pire que ceux de son professeur…

“Fumus Speculis ne s’est jamais appelé comme ça. Je ne sais même pas si l’auteur de ce grimoire est unique, ou si c’est un ouvrage collectif. Je penche sérieusement pour la seconde option. Bref, Fumus Speculis est un pseudo que j’aurais tout de suite dû capter : fumus, la fumée, et speculis, les miroirs. ‘Smoke and mirrors’, du vent, de la poudre aux yeux.”

Il réfléchit un instant, se demandant sur quoi pouvait se baser le code. Bien sûr, sans l’original ça ne servait pas à grand-chose… Il faudrait qu’il retourne à la bibliothèque aujourd’hui et ça le faisait suer d’avance. Après ce qu’il venait de se passer — l’interrogatoire et tutti quanti — il n’avait qu’une envie : rentrer, prendre une douche, et aller au Dark Night s’encanailler un peu. Avec un peu de chance, il ne rentrerait pas seul ce soir.

C’était quand même un peu bizarre de songer à cela alors qu’il était avec une de ses étudiantes, et pas l’une des plus sympa, apparemment. Pourtant, maintenant qu’elle s’était calmée, sa compagnie lui était presque agréable. Son expression concentrée et dure lui donnait un certain charme, tout comme ses longs cheveux blonds. Quinn avait toujours eu quelque chose avec les cheveux : c’était peut-être la première chose qu’il regardait chez quelqu’un, avec la couleur des yeux. Megan était parfaite à ce niveau… si on oubliait qu’elle avait un regard de cinglée.

Elle pointa du doigt une formule, celle sur laquelle Quinn s’était entraîné tout à l’heure. Il hocha simplement la tête, perplexe. Elle allait vraiment l’aider ? Sûrement pas pour lui faire plaisir. Quinlan sentait plutôt que Megan avait un faible pour les énigmes, et n’aimait pas en abandonner lorsqu’elles n’étaient pas résolues. Une vraie Sherlock Holmes, sociopathie incluse. Intéressant. Son verdict aussi le fut, puisqu’elle suggéra que cette formule… n'en soit pas une.

“Pas un sort…?”

Ce n’était pas idiot, après tout. Le grimoire contenait des listes de sorts, des descriptions de plantes, des potions, des rituels complexes, etc. Et si la fumée, c’était d’avoir appelé ce livre ‘simple’? Et si les miroirs, c’était la façon même dont on présentait les éléments du livres ? Quinlan fronça les sourcils.

“L’idée n’est pas stupide. Pas stupide du tout même…”

Il allait désormais envisager le livre sous cet angle, une fois qu’il aurait l’original entre les mains, bien sûr. Et qu’il aurait pris quelques cours de rattrapage en latin. Pour autant, il était curieux de savoir de qui Megan parlait. Il referma le livre, et le rangea dans son sac avec le reste de ses affaires. S’il voulait espérer faire une sieste avant de sortir, il ferait mieux de se dépêcher.

“Dumbledore, rien que ça ? Je doute qu’il ait beaucoup de temps à me consacrer, et je ne voudrais pas le mêler à des recherches sur la lycanthropie. Vous m’avez prouvé que le sujet restait délicat malgré tout.”

Il avait noté la façon dont elle avait prononcé le nom du directeur de Poudlard. Elle ne devait pas le porter dans son coeur. Étrange, pour quelqu’un qui était si prompt à sauter à la gorge de tous les Mangemorts présumés ! Quinlan garda dans un coin de son esprit.

“Je vais devoir passer à la bibliothèque du coup, histoire de récupérer l’original.”

Il soupira légèrement, et après avoir regardé par la fenêtre, il se tourna de nouveau vers Megan. Avec un petit sourire presque désolé, il lui dit alors :

“Merci. Pas pour m’avoir ligoté, bien sûr, mais vous avez un bon esprit d’analyse. Faire des conclusions hâtives ne devrait pas être votre genre, alors je passe pour aujourd’hui.”

Quinn commença à se diriger vers la sortie, en espérant que la porte n’était vraiment pas bloquée, comme Megan l’avait évoqué plus tôt.

“Si cette histoire de fumée et de miroirs vous intéresse vraiment, vous pouvez m’accompagner. Si vous voulez. La proposition de travailler avec moi, en tant qu’assistante, tient toujours. Du moment que vous vous calmez sur les sorts de ligotage. Ou alors, je sais pas, prévenez ?”

Il ne put s’empêcher de rire, tellement la situation qu’il s’imaginait était absurde. Enfin, la balle était dans le camp de Megan désormais.

18/12/2005

Alliances?
Ne pas se fier aux apparences, la liberté se gagne dans la violence...

L

a poudre aux yeux. La traduction que Quinlan fit du nom de l'auteur confirma les doutes de Megan. Soit la traduction était fausse, soit elle était détournée, volontairement. Le mieux à faire était tout de même de travailler avec l'original afin d'avoir des informations plus fiables.

Son idée n'était pas stupide ? C'était tellement gentil à lui de le reconnaître ! Megan grinça légèrement des dents. Pour quoi la prenait-il ? Elle avait un temps soit peu de jugeote tout de même, et contrairement à lui, il ne lui viendrait pas à l'esprit de travailler sur des recherches aussi sérieuses avec une pale copie d'un bouquin traduit grossièrement par le premier venu... Piqué à vif par sa remarque, elle résista à l'idée de lui donner un coup du bouquin volumineux sur la gueule, juste pour le plaisir. C'était son professeur mine de rien ! Et elle l'avait déjà agressée quelques minutes avant, mieux valait donc rester calme et laisser couler...

Son commentaire vis à vis de Dumbledore lui octroya néanmoins un sourire. Elle s'avança de quelques pas vers lui en croisant les bras s'arrêta juste en face de lui.

-Détrompez-vous, Dumbledore se montre toujours très... intéressé sur les recherches qui tournent autour des loups-garous... je lui en toucherais deux mots si vous le souhaitez...

Elle ignorait le véritable but des recherches de Quinlan, une chose était certaine, mieux valait garder un œil sur ce qu'il trafiquait. Megan était pour le moment la plus apte de l'ordre à surveiller ses activités, notamment grâce à son statut d'étudiante en médicomagie.

Megan lui fit un sourire moqueur, ne montrant aucune gêne par rapport à son comportement déplacé au début de leur rencontre. Bien qu'intérieurement, elle ne savait plus ou se mettre, elle se refusait à montrer cette part d'elle à cet homme, qu'elle n'appréciait pas. Quoique, ce moment en sa compagnie la fit réfléchir un peu. Quinlan ne semblait pas si détestable que ça pour un ancien serpentard. Elle avait même été agréablement surprise par son calme face à son interrogatoire et surtout, par rapport à son côté passionné. Il était surprenant...

-Il vaut mieux être prudent de nos jours... on ne sait jamais à qui on a vraiment affaire...

Son regard pénétrant se posa sur Quinlan et avec un sourire entendu, elle inclina légèrement la tête.

-Je dois dire que je serai vraiment ravie de participer à ces recherches, cela me semble aussi intriguant que passionnant...Et je suppose que je dois vous remercier pour m'avoir proposer d'être votre assistante dans vos recherches...

Megan était sincère. Sa curiosité gryffondorienne avait toujours été un de ses défauts, et le professeur Flitzsimmons avait réussi à attirer son attention avec ses recherches. Elle le regarda poser la main sur la poignée, mais celle-ci fit des siennes, faisant légèrement palir l'Abraxan.

-Oh non...

Le murmure s'éleva alors qu'elle se dirigea à son tour vers la porte. Elle prit la place de Quin et tenta d'ouvrir cette dernière, en vain. Une fois de plus cette salle faisait des siennes !

-J'espère que vous n'êtes pas pressé...

Doucement elle se tourna vers Quinlan et soupira.

-Parce qu'on est bloqués ici pour un moment si personne ne vient...

Soupirant, elle opta pour suivre la solution qu'avait eu Clemens pour les faire sortir d'ici. Elle utilisa sa baguette pour créer une beuglante identique à celle qu'avait fait Clemens lorsqu'ils avaient étés bloqués, et parla d'une voix bien forte afin que la beuglante puisse répéter « Deux personnes bloquées en salle de travaux pratiques ». Pas à dire, cette pièce devait avoir une dent contre elle !

Maintenant, il fallait usé de métamorphose. C'était avec la botanique, la matière ou elle était la moins performante. Elle se tourna donc vers son professeur dans l'espoir qu'il s'en occupe.

-Il faudrait faire disparaître la lettre, et la faire apparaître de l'autre côté de la porte... Je ne suis pas spécialement douée en métamorphose...

Admettre qu'elle était faible dans un domaine lui en coûtait, surtout à lui, mais qu'importe. Elle ne souhaitait pas passé non plus toute la soirée en sa compagnie, même s'il était plus agréable qu'elle ne l'avait pensé avant cette rencontre... Megan alla se laisser tomber sur la bordure de la fenêtre, non loin de la porte. croisant ses bras autour de ses jambes ramener vers elle. Ce château ne tourner définitivement pas rond...

WILDBIRD

À vrai dire, le problème selon Quinlan n’était pas vraiment la traduction. Il était persuadé que l’ouvrage original était également codé, mais que pour percer le code, il aurait besoin de première version, et non une traduction. C’était toujours dangereux de se reposer sur le travail d’un intermédiaire, aussi bon soit-il. Comme pour beaucoup d’autres choses dans la vie, on ne pouvait que compter sur soi-même. Et au pire, si on se trompait, on saurait de qui blâmer.

Pour la suite, Quinn n’aurait jamais cru que Megan allait mal prendre ce qu’il avait dit. Ce n’était pas stupide, c’était vrai non ? C’était un compliment, merde. Qu’est-ce qu’elle voulait de plus ? Un bon point ? Heureusement pour elle, Quinn ne remarqua absolument rien, et ne fit donc aucun commentaire. Après tout, c’était bien peu pour se vexer, pourquoi aurait-elle réagi ainsi ? Hein, pourquoi ? Bref.

Le couplet sur Dumbledore l’intrigua beaucoup plus. Il fronça de nouveau les sourcils, se demandant bien comment une étudiante comme Megan pouvait avoir des contacts si directs avec un tel mage.

“Je sais qu’il s’intéresse aux loups-garous, ne serait-ce que parce qu’il en connaît au moins un personnellement, mais de là à vouloir m’aider, je ne sais pas…”

Il n’osa pas lui demander comment elle pouvait être aussi proche de lui, mais garda de lourds soupçons à son égard. Entre ça et le délire sur sa pseudo-Mangemortitude, ça commençait à faire beaucoup. Mais il aurait été mis au courant, non ? Remarque, peut-être pas. Son rôle ne lui demandait pas forcément de connaître ses alliés, seulement ses ennemis. Il n’avait pas besoin d’en savoir plus.

Il se tut à ce propos, et revint rapidement sur ce qu’il s’était passé un peu plus tôt. L’Incarcerem et tout le tralala. Finalement, il n’arrivait pas à lui en vouloir, sûrement parce qu’elle avait fait preuve d’assez de bon sens pour le relâcher une fois qu’il lui ait prouvé par a+b qu’il n’était pas à la solde de Celui-dont-on-ne-doit-pas-crier-le-blase-sur-les-toits. Il n’arrivait pas à savoir s’il lui faisait assez confiance pour partager ses recherches, s’il avait décidé d’utiliser son esprit d’analyse pour ses propres intérêts, ou s’il commençait simplement à apprécier la personne. Quinn ne savait tout simplement pas ce qu’il pensait de cette étudiante, et ça la rendait encore plus intéressante. Intrigué, il n’avait pas envie de la ‘lâcher’. L’avoir en assistante était un mouvement risqué, mais au mieux il avait gagné une alliée douée, au pire, il en apprendrait plus sur ses ennemis. Quoi qu’il arrive, il était gagnant. Il n’avait qu’à se débrouiller pour qu’elle n’en sache pas trop sur ses véritables recherches. Quinlan songea avec une certaine ironique que l’Appel de la Meute, cette maladie qu’il voulait guérir, n’était que le sommet de l’iceberg, la fumée qui cachait les miroirs. De la poudre aux yeux.

“Je serais ravi que vous acceptiez. Et vous n’êtes pas obligée de me remercier, surtout quand vous verrez de quoi il retourne !”

Sur ces bons mots, ils décidèrent de s’en aller, mais la porte n’était pas de cet avis. L’histoire se répète : la porte était de nouveau bloquée, comme Megan l’avait craint au tout début. Elle se mit alors à réfléchir, et fabriqua une beuglante qu’elle tendit presque à Quinlan ensuite. Euh oui, pourquoi…? En entendant le plan de Megan, il haussa un sourcil.

“Sauf que je suis nul en métamorphose. Enfin, je connais les sorts basiques mais celui-là je ne suis pas sûr.”

Mais il sortit pourtant sa baguette et la dirigea vers la porte.

“Vous devriez reculer.”

Puis, agitant sa baguette d’un coup sec, il prononça une incantation d’une voix forte et caverneuse :

“DIFFINDIO !”

Normalement, il utilisait ça pour ouvrir la peau quand il n’avait pas de scalpel à proximité, mais ça devait aussi marcher sur une porte, non ?