Chiara M. Agostino. [Terminée.]

Chiara, Chiara... Rien qu'en évoquant son nom, je vois sa silhouette se dessiner devant moi, belle et gracile. De son mètre soixante-huit, elle n'est pas vraiment grande, mais n'est pas non plus petite. Fine et ayant des formes peu développées, on pourrait dire que son corps est frêle et donne une certaine envie de la protéger. Mais elle n'est pas faible pour autant. Certes, cette dernière n'a pas énormément de muscle, mais elle a acquit une certaine grâce et souplesse, compensant légèrement sa force déficiente. Se tenant toujours droite, elle applique les bonnes manières comme une fille de l'ancien temps, bien que certaines fois, elle préfère échapper aux regards, peu à l'aise. Un chevelure fauve, tirant légèrement sur l'acajou coule en une rivière lisse et souple le long de son dos encadrant délicieusement son visage. Son front est assez haut, mais ne se remarque pas vraiment, happé par ses yeux d'une couleur si envoûtante, bien que souvent dissimulés, la demoiselle ayant le regard fuyant. D'un vert pur, tirant parfois sur le bleu-gris, ils sont mouchetés de marron, et ornés de longs cils bruns glamour. Son nez est discret, laissant toute notre attention se reporter sur sa bouche, que la jeune fille n'apprécie pas vraiment, la qualifiant de "trop voyante". En effet, cette dernière, bien dessinée, est plutôt pulpeuse et naturellement rosée, de la couleur des pétales de cerisier. L'angle de son visage est doux, sa peau plutôt pâle, donnant cet aspect crémeux dont la perfection n'est cassée que par quelques grains de beauté. Ses mains sont assez petites, tout comme ses pieds, et s'ornent toujours d'un vernis, le plus souvent assez discret. Ses tenues sont féminines, mais rien n'est dans l'excès, et les accessoires sont donc dosés avec beaucoup de parcimonie. Mais enfin, comme la plupart du temps, elle porte son uniforme... Pour finir, je dirais que la voix de Chiara est douce et pas vraiment portante, bien qu'elle puisse être cassante ou agressive si on la pousse dans ses retranchements.

En voila une demoiselle bien mystérieuse. Très peu la connaissent, et à vrai dire, à défaut de l'avoir vu dans un couloir, et malgré sa beauté, peu se souviennent d'elle. Parce que Chiara est loin de se faire remarquer, au contraire, elle fait tout pour passer inaperçue, ne supportant pas le regard des autres. Oui, la demoiselle est timide, mais pire encore, elle a peur qu'on la juge. Alors elle s'enferme dans son érudition, passant son temps à potasser des bouquins et s’entraîner à la magie plutôt que de se lier avec d'autres personnes. Pas qu'elle aime la solitude, non. Mais croyant se protéger, elle érige un mur entre elle et les autres. Si vous la croisez, surement penserez vous qu'elle est froide et n'a pas le temps de vous accorder de son temps. Si vous connaissez son nom, c'est assurément parce qu'elle est dans les meilleurs de son niveau. Mais... Connaissez vous réellement ne serait-ce qu'un trait de son caractère ? Parce qu'après tout, la jeune fille est d'une gentillesse et douceur sans borne. Elle aime rire, découvrir, se laisser aller... Mais elle n'ose pas. Elle a du courage aussi, bien qu'il soit la plupart du temps dissimulé. Surement parce que celui-ci ne se montre que lorsqu'elle doit protéger un être cher. Oui, elle donnerait tout pour ceux qu'elle aime. Mais cela à aussi pour conséquence une certaine jalousie et possessivité de sa part. N'ayant pas confiance en elle, la demoiselle ne peut s'empêcher de penser qu'en se rapprochant d'autres, ses amis finiront par l'oublier, la reléguer au second plan. Mais elle ne le montre pas, de peur de les importuner. Chiara est aussi maniaque, cherchant toujours la perfection dans tout ce qu'elle fait, de peur qu'on la croit incompétente. C'est une bosseuse hors pair également, et bien que la curiosité y soit grandement pour quelque chose, l'acharnement également. A tel point qu'elle pourrait se rendre malade en en faisant trop, se surchargeant sans cesse. Alors oui, elle est légèrement maladroite, et son intelligence lui fait souvent défaut dans son jugement de sa personne, mais elle n'y peu rien. Les petits génies ne sont pas invincibles. Et il en va de même pour elle. Son amitié est précieuse, et sa confiance, bien que difficile à atteindre, est sans faille. La jeune femme est comme une agate. De l'extérieur, elle parait commune, voire pas vraiment sympathique. Mais quand on commence à creuser, on découvre que tout n'est que leurre. Chiara est une pierre précieuse, aimable et joyeuse, taquine et protectrice, gentille et adorable. Et elle ne demande qu'à briller. Il suffit juste de savoir comment la polir...

Chiara est née un jour neigeux de décembre, où la froideur de l'hiver se faisait plus que sentir. Fille du célèbre politicien Alberto Agostino, sang pur de renommé, et de la jeune sang-mêlée Justine Garcia, inventeur, elle était promise à un avenir brillant. Tout le monde l'attendait avec grande impatience, pensant qu'elle serait un petit génie. Mais sans aucune once d'amour... Non, cet enfant n'était pas une preuve d'affection débordante montrant que ses parents s'aimaient. A vrai dire, si cela fut le cas un jour, aujourd'hui, cela est impossible à déterminer. Non, cette jeune demoiselle n'était autre qu'un objet pour eux. Une poupée, destinée à les élever. Un ornement venant doré leur blason de par sa beauté et son intelligence. Et qui sait, peut être serait-elle remarquée par un grand sorcier et se marierait-elle avec lui dans leurs intérêts ? Parce que oui, Chiara n'a pas son mot à dire. A vrai dire, elle ne l'a jamais eu. Ses parents ont toujours tout décidé pour elle, de ses fréquentations à son éducation, en passant par sa tenue et ses passes temps. Son libre arbitre a toujours été piétiné et relégué au second plan. Après tout, pourquoi une poupée donnerait-elle son avis ? Elle n'est la que pour accomplir le bon vouloir de son possesseur. La fillette grandit donc, certes dans l’opulence, mais surtout, dans la solitude. Alors oui, elle avait un tas de domestiques à ses cotés, mais à part la gouvernante, personne ne lui adressait vraiment la parole, ayant peur des remontrances de ses parents. La brunette due donc apprendre les bonnes manières, quelles qu'elles soient, mais due aussi se forger une certaine culture et fut sensibilisée à la magie et à la botanique dès son plus jeune âge. Docile et bosseuse, elle faisait le ravissement de ses parents hypocrites. Avec l'aide d'un précepteur, venant chaque jour chez elle, elle entama ses études, apprenant plusieurs langues et récitant presque sur le bout des doigts l'histoire de la magie. On lui apprit également les sorts de base, et elle devint rapidement excellente en vol avec un balais. La sensation de liberté enivra Chiara, et ce fut surement un des cours qu'elle préféra enfant. Son programme était lourd, et il va sans dire que le soir, elle s'endormait d'épuisement. Mais la jeune fille n'avait pas le courage de se rebeller, prenant les ordres de ses parents pour des lois inviolables. Alors non, elle ne supportait pas d'être traitée de la sorte, et oui, elle aurait voulu sortir de ce manoir, de cette chambre en particulier, et découvrir le monde. Mais elle ne pouvait pas, enfermée sans vraiment le comprendre dans cette cage dorée dont elle ne pouvait s'échapper. Les seuls passes temps qu'on lui accordait le samedi et le dimanche étant la lecture, l'écriture et le dessin. L'équitation également, étant un sport de jeune fille distinguée. Mais ça n'allait pas vraiment plus loin. Alors si au départ, elle voulu rendre ses géniteurs fier d'elle, bien vite, elle éprouva une haine irrépressible à leur égard, en particulier pour son père, sa mère étant juste aveuglée par les volontés de son mari. C'est donc avec une libération non dissimulée que Chiara reçue sa lettre l'invitant à venir étudier à Poudlard, cette illustre école de magie. A cette occasion, elle s'acheta une chouette qu'elle prénomma Aria, et qui la suivit en amie fidèle où qu'elle aille. Si son père la voulait à Serpentard, comme lui jadis, et répugnait Gryffondor, allant jusqu'à la menacer de la renier si jamais elle intégrait cette maison, c'est avec la boule au ventre qu'elle entra dans le train. Elle, n'avait pas vraiment de préférence, bien qu'étant légèrement attirée par la maison de sa mère, Serdaigle. Mais elle oublia bien vite ses tracas quand elle se retrouva devant le château, majestueux et la surplombant de toute sa hauteur. Pour la première fois, elle eut l'impression de vivre. Pour la première fois, elle eut l'impression de pouvoir contrôler son destin. Perdue dans la masse de nouveaux élèves, n'ayant jamais vraiment parler avec des adolescents de son âge, elle se créa un visage de marbre pour dissimuler sa timidité face à tant de nouveauté. Comment se faire des amis ? On avait surement oublier de lui apprendre cela. Croyant ne pas être à la hauteur, la demoiselle se tint donc à l'écart des autres, s'enfermant dans ses études. Elle fut néanmoins bien plus heureuse que lorsqu'elle était chez elle, à rêver d'aventures derrière la fenêtre de sa chambre.