Entre chien et loup

HJ: Premier post réservé à Amaranthe Aislinn

Le soleil baissait à l'horizon. C'était typique du mois de Novembre. La luminosité était moins présente. Le jour allait bientôt faire place à la nuit, c'était donc dire que la température allait bientôt chuter de quelques degrés. Et Flutis Jones n'était pas bien équipé pour veiller tard. Il revenait tout juste d'une grande journée à Avalon. Il avait fait le tour des commerces pour être embauché comme stagiaire. Il espérait recevoir, d'ici les prochains jours, un hibou confirmant son embauche dans l'une des entreprises prospères du coin. Il croyait avoir fait bonne impression. Pour l'occasion, le jeune homme s'était pointé sur son trente-et-un. Les souliers noirs, le pantalon propre de la même couleur. Le veston ébène était assorti d'une chemise blanche. Pour combler le tout, Flutis avait pris une cravate aux couleurs de sa confrérie. Le vert-jaune pomme lui allait comme un gant.

C'est dans cette tenue que le Sinistros arriva dans la petite cour intérieure. C'était devenu sa petite routine de venir réfléchir dans ce coin de l'Académie. Il était peu fréquenté depuis quelques semaines, les étudiants préférant se réfugier dans les conforts d'Haveirson. Pour Flutis, c'était l'endroit idéal. Il s'était un peu isolé depuis son arrivée ici et n'avait pas eu beaucoup d'amis. Il faisait ses devoirs et était un bon élève. L'adaptation n'était pas excellente et la cour intérieur lui permettait de s'évader, d'éviter les différents regards des autres individus.

À son arrivée dans la cour, le gaillard aperçut que son lieu chétif était déjà emprunté par quelqu'un. La galère. L'ancien Gryffondor s'approcha de l'étrangère. Il la connaissait, mais ne lui avait jamais parlé. C'était une rouquine répondant au nom d'Amaranthe Aislinn. Les deux avaient fréquenté Poudlard dans les mêmes années, mais ne s'étaient jamais adressés la parole. À l'époque, Flutis était assez superficiel et ne prenait pas vraiment le temps d'engager une conversation. Sauf si la personne était une demoiselle hystérique qui devenait complètement gaga en sa présence.

Le Portugais était encore à quelques mètres d'elle. Ne sachant pas s'il pouvait l'importuner. Il tenait à son moment de tranquillité, mais il ne voulait pas paraitre déplaisant. Les mains dans les poches de son pantalon Armani, il s'éclaircit la gorge.

-Euuuuh. Tu ne rentres pas ? Il va faire froid bientôt, tu sais...

Il espérait que la température était un bon moyen pour la faire déguerpir. Les filles, elles sont si frileuses...

17/03/2015

Amaranthe était revenue à Haveirson après avoir passé une journée à Pré-au-lard. Elle avait fait connaissance de deux élèves de Poudlard et elle avait rencontré d'une manière impromptue Rowan qui lui avait présenté sa petite sœur.
Après être remontée dans sa chambre pour déposer ses quelques achats, elle en avait profité pour glisser dans sa besace le grimoire que lui avait envoyé Christopher et qui évoquait l'histoire de la magie américaine.

Le temps s'était quelque peu rafraîchi alors elle décida d'ajouter à sa tenue, une écharpe bien chaude de couleur verte émeraude tricotée par sa mère et elle mit un bonnet et des gants assortis.
Cliodna décida de la suivre et elle redescendit les nombreux escaliers qui menait au hall de l'académie.

Elle voulait un lieu calme et peu prisé pour pouvoir lire tranquillement. Alors ses pas la guidèrent jusqu'au cloître et la petite cour intérieure. Clio était d'humeur joueuse, elle chassait les feuilles et faisaient des petits bonds.

Elle l'observait amusée de la voir si agile et si speed. Elle avait son quart d'heure de folie.
L'irlandaise commença à feuilleter l'ouvrage et elle s'arrêta sur un chapitre évoquant l'histoire des sorciers amérindiens.

La lumière du jour commençait à baisser mais heureusement des petits sphères magiques s'allumèrent et elle put reprendre sa lecture. L'Art Onirique avait été découvert par la sorcière Kwanita Wakanda. Elle fut la première à l'expérimenter sur un dormeur consentant.
"Par Morgane, aucun détail sur la façon de le mettre en pratique"pensa t'elle.
Chris abusait de lui avoir fait un cadeau qui ne répondait pas à sa curiosité.

Elle reprit sa lecture quand elle entendit une voix masculine lui demandait si elle ne rentrait pas. Elle leva la tête et son regard noisette se posa sur un jeune homme brun à la peau bronzée très bien habillé. Un ancien gryffondor mais comment s'appelait-il ? Flutis, Flutis... Ah oui, Flutis Jones, voilà.
Elle répondit d'une voix neutre lui rappelant que la moindre des politesses était de saluer une personne avant de lui poser une question :

- Bonsoir Flutis, je suis bien ici et je suis bien couverte... Elle fit une légère pause avant de lui demander. Mais peut-être que vous attendez quelqu'un ?

Peut-être avait-il un rendez-vous galant ? Il est vrai que ce lieu était souvent désert à cette heure-ci. Sa présence n'allait pas faciliter un rapprochement mais après tout elle était là avant lui.
Cliodna curieuse s'approcha du Sinistros et commença à le renifler.

Flutis s'était rapproché de l'Abraxan. Il avait aperçu un magnifique félin et ne pouvait s'empêcher d'être légèrement admiratif. Il avait un penchant pour tout ce qui touchait à la zoologie et les chats en faisaient partie. Il regarda la petite bête jouer tout en essayant de garder son attention sur la rouquine. L'ancien Gryffondor avait bien remarqué qu'elle était occupée à lire son énorme bouquin. Drôle d'idée de venir étudier à cette heure-ci dehors avec un tel temps. Flutis ignora cette pensée et écouta la demoiselle lui répondre. Son ton neutre démontrait bien qu'il l'avait mal abordée. Il recula d'un pas préférant ne pas s'avancer davantage. Elle lui demanda s'il attendait quelqu'un.

Le Portugais voulut lui répondre, mais le chat revenait à la charge. La petite bête s'était approchée de lui et il ne put s'empêcher de s'accroupir près d'elle et de laisser échapper un petit couinement d'enfant. Il la contemplait. Il avait tendu les bras vers l'animal, mais ce dernier faisait son difficile et préféra continuer de tourner autour du jeune homme. Flutis lui fit une grimace enfantine. C'était fou à quel point un animal pouvait changer son humeur. Il reprit ses esprits voyant qu'Amaranthe attendait une réponse.

-Oh non, je n'attends personne. J'étais venu ici pour réfléchir. Habituellement, l'endroit est désert et c'est l'emplacement idéal pour se remettre en question. Mais avoir su que ton chat serait là, je lui aurais apporté une gâterie.

Le Sinistros ne cacha pas son contentement devant la rouquine. Il voulait à tout prix devenir ami avec la bête de poils et il espérait secrètement qu'elle lui réponde que ce n'était pas son chat à elle, qu'il ne faisait que traîner. Comme cela, Flutis pourrait en profiter et l'adopter. À cette pensée, il sourit. Cela contrastait énormément avec l'image qu'il avait toujours projetée. Il balaya la cour du regard pour ensuite déposer ses yeux sur l'Abraxan.

-Donc, je devine que tu es ici pour lire, dit-il en pointant son grimoire. Si je te dérange, tu n'as qu'à me le dire et je m'en irai. Je ne voudrais quand même pas te brimer dans ton droit d'étudier, finit-il par dire avec un ton faussement ironique. Il était maintenant assis sur le sol froid du jardin. S'appuyant sur ses bras, les deux jambes allongées devant lui tout en observant une quelconque réaction de la demoiselle.

17/03/2015

Amaranthe l'observait et quand Flutis s'accroupit pour essayer d'approcher sa Clio. Elle eut un petit rire, sa sacrée de Birmanie n'était pas méchante mais elle était avare en câlins.
Elle pensa qu'un sorcier qui aimait les animaux ne pouvait pas être mauvais dans le fond. Même si son intérêt pour la petite boule de poil l'avait rendu invisible à ses yeux et qu'elle restait en attente de sa réponse.

Elle pouvait comprendre, elle était pareille quand elle rendait visite à Midnight aux écuries. Et il avait bon goût car elle était très belle bien que capricieuse et elle savait en jouer.
L'irlandaise fut ravie de constater qu'elle n'était pas la seule à se laisser séduire.

Quand il daigna enfin reprendre la parole, elle fut surprise de rencontrer un autre étudiant qui appréciait venir en ce lieu et de braver la froidure d'une soirée de novembre.
Elle rétorqua d'un ton amusé :

- Flutis, je vous présente Cliodna qui se prend pour la Reine des chats... Et si vous lui en aviez offert, je ne suis pas sure qu'elle ait accepté de la déguster. Elle est difficile cette petite.

"Et bien trop gâtée surtout..." pensa t'elle. Elle l'avait suivi à Salem, même en Amérique Latine lors des ses aventures avec Christopher et elle était toujours revenue après ses chasses nocturnes.
Quand il l'invita à le congédier pour poursuivre sa lecture studieuse. Elle répondit avec franchise avant de refermer son grimoire et de le poser sur ses genoux :

- Je n'étais pas entrain d'étudier... Disons simplement que j'essayais d'assouvir ma curiosité sur une magie amérindienne. Elle ajouta avec une pointe de déception dans la voix : Je ne trouverai pas les réponses escomptées, malheureusement...

Flutis préféra s'installer à même le sol dur et glacial. Était-elle si effrayante ? Ou pensait-il qu'elle allait refuser de partager ce banc où des coussins moelleux y étaient posés.
Elle posa son regard noisette sur lui et une lueur de malice l'illuminait.

- Si vous voulez, nous pouvons partager ? Proposa t'elle en lui indiquant le banc. - Je ne crois pas avoir eu déjà l'occasion de partager une discussion avec vous, à Poudlard. Quel cursus suivez-vous à Haveirson ?

C'est en cette soirée froide de Novembre que Flutis fit connaissance avec Amaranthe et la charmante Cliodna. La rousse lui indiqua que la chatte se prenait pour une reine et qu'elle aimait bien faire sa difficile. Ne disait-on pas tel chat, tel maître? Le Sinistros évita de faire cette remarque à voix haute. Ils ne se connaissaient pas et la situation se prêtait mal à ce genre de propos. Au lieu, Flutis fit une moue au félin et fit semblant d'être fâché. Toujours dans sa position assise, il écouta Amaranthe lui expliquer qu'elle n'étudiait pas. La jeune femme semblait plutôt du genre à lire pour...le plaisir. Ce n'était pas un hobbit au grand sportif. Il commençait à peine à aimer les études, donc la lecture...

-La magie amérindienne? Tu as une drôle de curiosité. Pourquoi ne trouveras-tu pas tes réponses? Ce n'est pas écrit en anglais, fit-il remarquer en pointant à nouveau son grimoire.

Quelle langue ils parlaient les Amérindiens après tout? C'était le genre de questions que Flutis se posait mais jamais il n'aurait le courage et surtout la volonté pour effectuer ce genre de recherches. Le silence fit rapidement rompu par la proposition de l'Abraxan. Elle venait d'offrir à l'ancien Poursuiveur de s'installer à ses côtés.

-J'accepte ta proposition seulement si tu arrêtes de me vouvoyer. Nous sommes de la même génération après tout, répliqua-t-il en se levant. Il essuya ses pantalons à l'aide de ses mains et s'assit aux côtés de la rouquine, même si elle n'avait pas accepté sa recommandation. Je suis présentement à Haveirson pour devenir chasseur de primes. Et toi? Laisse-moi deviner. Études en Magie Internationale. Ça expliquerait pourquoi tu lis sur les magies amérindiennes.

C'était une tentative. Et l'orgueil de Flutis Jones espérait qu'il ait raison...

17/03/2015

Amaranthe était intriguée par la fausse expression qui se dessina fugacement sur le visage de Flutis quand elle osa qualifier sa Clio de Marie-Antoinette félin. Il suffisait de la regarder se pavaner comme une petite princesse pour se douter de son caractère.
Quand il lui demanda si son grimoire était écrit en une autre langue que l'anglais, elle répondit amusée :

- La magie est vaste en ce monde et les écoles offrent des cours différents à leurs élèves. Par exemple à Salem, les élèves apprennent l'Art Onirique et au Pérou, la magie des éléments. Elle haussa les épaules. - Ce n'est pas une question de langue mais plutôt que l'auteur se borne à raconter l'histoire de sa création sans expliquer comment la mettre en oeuvre. C'est frustrant !

L'irlandaise avait toujours aimé connaître de nouveaux sortilèges, de nouvelles potions mais ce n'était rien face à l'excitation qu'elle ressentait devant une forme de magie qui lui était inconnue.
Pourquoi le vouvoiement serait-il réservé à l'ancienne génération ? Elle trouvait plaisant de discourir sous le couvert du vous. Il permettait de se découvrir petit à petit et érigeait une barrière protectrice.
Elle n'eut pas le temps d'accéder à sa requête car il s'assit près d'elle.

- Chasseur de prime ? Elle ne voyait pas trop la différence avec un auror si ce n'est qu'il partait en chasse des sorciers criminels pour obtenir une récompense pécunière. "Se mettre en danger pour de l'argent, quelle drôle d'idée!" pensa t'elle mais elle prit soin de détourner son regard et de le poser sur la sacrée de Birmanie qui continuait de faire la fofolle. Quand il fit cette supposition sur le cursus qu'elle suivait à l'Académie, son regard noisette reporta son attention sur lui.

- Navrée de te décevoir, j'ai choisi le cursus des métiers de la plume. Et en tant que journaliste tu peux recueillir beaucoup d'informations sous le prétexte d'écrire un article...

Les sorciers étaient si fiers d'être interviewés qu'ils étaient faciles de les convaincre que la pratique donnerait à leur article plus de poids et plus de reconnaissance de leur pairs.
Cliodna en profita pour sauter sur les genoux du jeune homme et elle attendait qu'il la caressa.

Flutis écouta Amaranthe attentivement. Il avait fini par lâcher le félin des yeux et se concentrait maintenant sur la studieuse rouquine. Cette dernière lui expliqua son intérêt pour les diverses magies. Si la passion animait sa voix, les points d'interrogation apparaissaient sur le visage du Portugais. Ce n'était clairement pas son territoire favori. Il avait commencé à porter un intérêt sur les autres formes de magie, à la demande du professeur Lothbrok, mais il était si loin de tout ce qui lui raconta brièvement l'Abraxan. Elle semblait réellement déçue de la qualité de la plume de ce grimoire. Encore une fois, il ne préféra pas faire de commentaires et resta un temps réflexif. Elle avait répété les mots Chasseur de prime, comme si c'était un questionnement et Flutis ne savait pas trop comment y répondre.

-C'est un métier qui regorge d'adrénaline. J'étais joueur de Quidditch avant, mais depuis ma blessure, j'ai dû prendre une pause. Et je recherchais quelque chose de trépidant. Auror, c'est bien sympathique, mais c'est de la paperasse ministérielle. Ça m'ennuie. Chasseur de prime, c'est de l'action à l'état pur et ce n'est qu'un cursus de deux ans...

Le Sinistros ne compléta pas sa phrase ou sa pensée. Tous les cursus étaient de trois à quatre ans, excepté le sien. Ils étaient peu d'étudiants inscrits dans ce programme. La majorité avait opté pour des profils plus intellectuels. C'était peut-être pour cela qu'il se sentait plus à l'écart et qu'il n'avait pas assisté à plusieurs cours comme les autres étudiants. Cette pensée effleura l'esprit de l'ancien Gryffondor avant qu'Amaranthe lui indique qu'il se trompait quant à son cursus. Journaliste? Ce n'était pas surprenant en réalité. La jeune femme semblait posséder plusieurs qualités propre à ce métier, dont la curiosité.

-Mais tu ne me déçois pas du tout! s'exclama-t-il en illuminant son visage d'un grand sourire rieur. Et depuis ton arrivée ici, tu as découvert bien des choses? Comme l'identitié du Comté? Ou tu préfères les articles à potins à ceux d'enquêtes?

Il plongea son regard dans celui de la rouquine. Il espérait y trouver dans sa réponse plus que des mots.

17/03/2015

Amaranthe observait le sinistros qui semblait dubitatif à ses propos. Ah oui, elle pouvait se montrer ennuyeuse pour ne pas dire chiante quand elle évoquait des sujets qui la passionnaient.
Son voyage en Amérique lui avait ouvert l'esprit à la magie qui s'était montrée plus vaste qu'elle ne le pensait. Elle avait longtemps pensé naïvement que le programme étudiait à Poudlard était universel.
Un autre joueur de Quidditch professionnel qui avait du renoncer à sa carrière à cause d'une blessure mais à la différence de Clemens, il ne semblait pas en souffrir et elle n'eut pas à reprocher à sa curiosité de s'être montrée indiscrète.
Elle répondit spontanément un demi-mensonge en évoquant celui qui l'avait élevé :

- Mon père est auror et il ne me semble pas noyer sous la paperasse ou peut-être nous épargne t'il le côté administratif de sa tâche pour rendre son poste plus attrayant à nos yeux...

L'irlandaise avait toujours pensé que l'Académie permettait à chacun de trouver sa voie et ce n'était pas le nombre d'années d'un cursus qui faisait que le poste était passionnant.
Flutis lui accorda un sourire franc et elle appréciait le naturel sans faux-semblant.
Et à sa question, elle fit une petit mou un brin triste ou peut-être née d'une frustration certaine à n'avoir aucun indice sur l'identité du comte.

- Les potins m'ennuient, seul les faits m'importent... Et non, le comte n'a laissé aucun indice de son identité et j'avoue n'avoir aucune piste pour le moment.

Elle regarda Flutis sans ciller et elle haussa les épaules avant de poursuivre :

- Et je suis allée au Ministère pour voir l'acte de propriété de l'Académie est étonnement, il avait disparu... Tout ce que je peux te dire c'est qu'il doit avoir le bras long et de bonnes relations pour que des papiers officiels soient perdus... Et vous, avez-vous des pistes à votre confrérie ?

Elle était repassée au "vous" sans s'en rendre compte. Et elle regarda sa Clio qui avait lamentablement échoué sa tentative de rapprochement avec Flutis. Elle la caressa dans le cou et sa sacrée se mit à ronronner.
Elle s'exclama malicieuse :

- Cliodna est vexée...

Flutis aimait bien la compagnie d'Amaranthe (Et celle de Cliodna!). Il n'y avait pas de jeu entre les deux. Ou du moins, c'est que le jeune homme croyait. Elle semblait sincère, même s'ils se connaissaient peu. Elle n'était pas craintive et assez ouverte pour discuter d'un tas de sujets qui ne possédaient pas de liens entre eux. Cela faisait longtemps que le cadet des Jones n'avait pas eu une soirée si...normale avec un inconnu. Les premiers pas, les premières fois sont souvent remplies de certains malaises. Mais pas cette fois. Quand elle lui mentionna le travail d'Auror de son père, Flutis ne put s'empêcher d'y apporter une correction personnelle à ses propos.

-Mais, quand tu es Auror, tu relèves directement du Ministère. Tu as des "consignes" à respecter. Quand tu es chasseur de primes, tu peux travailler à ton compte personnel. C'est ce côté que j'apprécie. Être mon propre chef. Un peu comme le Quidditch. Et après avoir arrêté ou trouvé quelqu'un, je n'ai pas à remplir un dossier.

La réponse de Flutis ne laissait plus aucun doute. Les travaux écrits n'étaient pas son fort. L'école ne faisait pas partie de sa branche. Les deux étudiants avaient clairement de profils différents, mais cela ne les empêchait pas d'avoir une bonne discussion. Celle-ci dévia sur le Comte. Le Sinistros en avait profité pour essayer d'avoir quelques indices ou quelques bribes d'informations, mais la seule chose que lui apprit sa nouvelle amie, c'est que l'homme en question était encore plus mystérieux qu'auparavant. En découvrant cette nouvelle information, le jeune homme au teint bronzé ne put s'empêcher de laisser échapper un soupir d'exaspération.

-Rien de notre côté chez les Chiens de la Mort. À vrai dire, je ne crois pas que les autres sont autant curieux que moi je l'étais. Depuis quelques semaines, j'ai arrêté de chercher. J'ai bien beau pensé, mais je ne vois pas qui est assez riche et mécène pour donner autant d'argent pour un groupe d'étudiants. Surtout dans des temps hostiles pareil. J'ai peur que toute cette Académie ne soit qu'un recrutement pour un quelconque camp d'entrainement...

C'était bien la première fois que Flutis Jones partageait cette pensée avec quelqu'un d'autre. Cela lui avait traversé l'esprit à plusieurs reprises depuis son entrée à la fin du mois d'Août. Qui pouvait bien accepter d'éduquer de jeunes esprits, si ce n'était pas pour assouvir un quelconque besoin de pouvoir. C'était le moyen facile d'avoir des soldats pour une éventuelle guerre. Or, l'ancien Gryffondor ne put s'aventurer bien loin dans cette réflexion. Il fut sortit de sa torpeur par Cliodna. La rouquine venait de lui indiquer qu'elle était vexée.

-Mais comment ça? C'est mou-a qui t'a vexée ? demanda-t-il en prenant la voix d'un enfant de quatre ans. Il savait bien que c'était ridicule, mais il ne pouvait s'empêcher de ne pas agir de la sorte devant cette magnifique bête. On parle ici de Cliodna. Quoique Amaranthe ne donnait pas sa place.

17/03/2015

Quand il apporta ses corrections, elle ne put s'empêcher de penser que ses propos avaient du sens et elle comprenait ce besoin de liberté vu que lorsque nous choisissions une vocation, nous avions toujours des règles de hiérarchie à respecter et la brosse à reluire permettait souvent d'obtenir des promotions.
Elle lui demanda d'une voix amicale car ce jeune homme lui semblait différent des autres, un peu comme Bentley :

- Je te comprends pouvoir travailler sans épée de Damoclès au dessus de sa tête doit être agréable... N'avoir de compte à rendre à personne est presque une utopie dans notre société.

L'irlandaise avait appris à s'ouvrir grâce à son stage de journalisme. Quand elle avait vu son tuteur la première fois, elle avait été choquée, il ressemblait plus à un aventurier qu'à un reporter. Il avait toujours rédigé ses articles comme il le voulait et même au risque qu'ils ne soient pas publiés car il s'en fichait de faire plaisir aux puissants.
Et elle s'était rendue compte qu'il avait tout compris au poste de journaliste et Flutis avait la même vision d'un justicier.

- Pourquoi as-tu arrêté ? Chaque personne a une vision différente et se rallier pour en discuter est une force et peut faire avancer le raisonnement. Vous n'avez pas retrouvé des amis dans votre confrérie canine ?

Quand il exposa sa théorie, elle en eut froid dans le dos. Si elle se trouvait dans un recrutement pour le rang de ce Lord de pacotille, elle ferait un massacre.
Car il fallait savoir que notre coincée de rouquine se transformait en furie quand une veracrasse osait toucher à ceux qu'elle aimait.
Elle s'exclama d'un air courroucé :

- Si cette école n'est qu'une façade pour rejoindre les rangs de" celui..." "Et puis non, la peur d'un nom est le moteur de l'endoctrinement" - de Voldemort, je m'y refuse !

Avec ses quelques mots, il ne pouvait ignorer ses pensées et elle le défia du regard.
Et même ses dernières paroles prononcées d'un ton enfantin ne l’adoucirent pas.
Il fallait qu'elle sache avant de poursuivre....

Une utopie dans notre société. Ces mots avaient frappé l'imaginaire de Flutis. Il était vrai qu'aujourd'hui, plus personne ne contrôlait vraiment son existence. Tout le monde y ajoutait son grain de sel. On devait rendre des comptes à tout le monde. L'indépendance, pour Flutis, était primordial. C'était peut-être pour cela qu'il avait été si seul depuis les premiers mois ici. Il hocha de la tête en signe d'accord. Il n'avait rien d'autre d'important à ajouter. Elle avait bien résumé ce qu'il pensait de cette situation.

Cependant, en ce qui a trait à ses idées sur le Comte, le Sinistros avait allumé des pétards. C'était probablement l'instinct de la journalisme qui avait pris le dessus, mais la rouquine avait pris les devants en lui demandant pourquoi il avait arrêté. C'était une bonne question à laquelle il n'avait pas réellement réfléchi. Il n'allait pas passer par quatre chemins pour lui dire ce qu'ils pensaient vraiment de cette situation...

-Parce que les gens ne sont pas ici pour ça. Ils font la fête, ils étudient, ils vivent leur vie. Entre temps, les mystères, cela n'intéresse pas grand monde. Ou si cela les intéresse vraiment, ils cachent bien leur jeu. Je ne vais pas imposer ma philosophie. Je ne suis pas ici pour...

Encore une fois, il ne termina pas sa phrase. Il n'avait pas le goût d'embarquer dans une autre conversation sur ses motivations et ses aspirations. C'était un peu trop sérieux et émotif pour lui. Heureusement, Amaranthe n'avait pas pris ce chemin. La théorie de l'ancien joueur de Quidditch n'avait pas qu'allumé des pétards. Ce fut une Amaranthe Aislinn enflammée qui prit la parole en évoquant sans remords le nom de Vous-Savez-Qui. Elle n'avait même pas complété l'évocation du Seigneur des Ténèbres que les frissons avaient déjà parcouru le dos de Flutis Jones. Un élan de haine parcourut son corps et il ne put s'empêcher de faire taire l'Abraxan.

Rapidement, il s'était retourné et avait placé sa main gauche derrière le crâne de la jeune femme et sa main droite sur sa mâchoire. Il trouvait le comportement de la demoiselle futile. Était-elle folle? Il regarda rapidement autour de lui pour voir si certains visages étaient près. Heureusement, leur conversation n'avait pas apeuré personne.

-Mais ferme-là! essaya-t-il de chuchoter. Tu veux te faire tuer? Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ne rigole pas. Tu dis son nom et des dizaines de Mangemorts peuvent apparaître pour te torturer. Fais attention par pitié. J'ai déjà perdu assez comme ça. J'ai pas envie de terminer ma vie ce soir, finit-il par chuchoter.

Il relâcha la pression. Définitivement, il avait pété un câble. Il ne savait plus trop quoi répondre. C'était bien Flutis Jones. Etre aussi émotionnel et impulsif.

17/03/2015

Amaranthe écouta Flutis lui expliquer son point de vu et elle arqua un sourcil. Parler du mystère entourant l'identité du comte sous-entendait une confiance en son interlocuteur et une relation de longue date. Jamais elle n'évoquerait de but en blanc ce sujet avec un de ses condisciples à moins que celui-ci le fasse en premier. Et le fait qu'elle lui ait avoué avoir demandé le titre de propriété n'était en rien un secret. Tout le monde pouvait se rendre au Ministère et faire cette requête.

Pourquoi ne finissait-il pas sa phrase ? Peut-être n'avait-il pas retrouvé de proches à l'Académie ou qu'il faisait peu de cas de se lier aux autres étudiants ? Plein d'hypothèses lui venaient en tête mais sans indice, elle ne pouvait pas deviner laquelle était vraie. Et elle se dit qu'il était inutile d'essayer de creuser le sujet, il ne voulait plus en parler.

Chaque étudiant voulait réussir sa carrière professionnelle alors quoi de plus normal qu'ils se montrèrent assidus à leurs cours. Et à moins d'être soumis au sortilège de l'imperium, des pauses festives étaient salutaires.

Quand elle prononça le nom de ce Lord de pacotille, Flutis eut une réaction rapide et violente. Elle n'eut pas le temps de se protéger. Ses mains l'attrapèrent et maintenaient sa tête dans un étau.
"Ferme là! Avait-elle le choix de toute façon ?" pensa t'elle. Ses yeux noisettes lançaient des éclairs, elle ne pourrait pas se dégager, il semblait trop fort alors elle attrapa sa baguette, qui était dans la poche de sa cape, avec sa main droite et elle la plaça sur la gorge du Sinistros.
Au même moment, Cliodna le griffa au visage avant de sauter sur le sol et de se mettre à cracher. Elle avait doublé de volume.

Elle n'avait pas l'intention de lui jeter un sort et certes elle n'aurait pas du prononcer ses paroles à voix haute mais c'était de sa faute, sa théorie l'avait fait flipper par son réalisme et elle n'avait pas pu retenir ses pensées.
Et comment un nom pourrait permettre à ses veracrasses de les localiser ?

La tension était maintenant palpable entre les deux individus. En quelques secondes, tout s'était déroulé à une vitesse surprenante. Il venait de menacer sa "nouvelle amie". Elle avait mentionné le nom de Vous-Savez-Qui et c'en avait été trop pour le jeune homme. Trop d'émotions, trop de souvenirs. Il l'avait menacée et tenait toujours la tête de la rouquine entre ses mains. Le regard d'Amaranthe lui envoyait des sortilèges. C'était une façon d'imager la situation. Aucun mot ne s'échangeait, mais leurs yeux discutaient beaucoup. Elle n'était pas heureuse de la situation et lui démontra en sortant sa baguette. Placée maintenant sous la mâchoire du Sinistros, Flutis ne la lâcha quand même pas du regard. Il la connaissait si peu, mais il trouvait cela étrange qu'elle puisse dire le nom du Seigneur des Ténèbres si facilement. Il fallait être fou ou Mangemort pour pouvoir oser prendre ce risque.

Sa réflexion fut coupée par Cliodna. Le chat lui sauta au visage et lui griffa la joue. C'est à ce moment que Flutis Jones lâcha complètement prise sur l'Abraxan. Il recula de quelques pas et porta la main à son visage. Il avait été surpris. La blessure n'était que superficielle. Pendant un instant, il observa le félin. Furieux. La boule de poils se promena et se rapprocha de sa maîtresse. Elle avait choisi son camp. L'ancien Rouge et Or releva les yeux et regarda intensément Amaranthe. Il ne savait pas comment réagir. La baguette magique de la jeune femme était encore pointée vers lui. Allait-elle l'attaquer? Sans attendre, il sortit la sienne et, tout en la pointant vers l'étudiante, la fit scintiller. Il était prêt à intervenir aussi.

-Tu ne peux dire le nom de Tu-Sais-Qui à voix haute. Tu ne le connais pas. Il est dangereux. Il est fou, comme le sont ses disciples. Et je suis pas mal sûr que certains de ses Mangemorts se cachent dans Avalon. Peut-être même dans l'Académie. Tu dois faire profil bas, si tu ne veux pas te faire tuer.

Il venait de l'avertir. Pour aucune raison. Flutis l'avait trouvée bien sympathique, mais elle était trop indiscrète. Une guerre était déclenchée entre Moldus et Sorciers. Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom allait en profiter pour semer la pagaille et diviser encore plus le monde des Sorciers. Ce n'était pas le temps de se disputer. Le gaillard rangea sa baguette dans la poche arrière de son pantalon, mais continua de fixer Amaranthe. La discussion était loin d'être finie...

17/03/2015

Amaranthe était de nature réfléchie d'ordinaire mais lorsque la peur ou la colère l'embrasait, elle ne réussissait plus à se contrôler. Et la réaction imprévisible de Flutis l'avait pris au dépourvu, elle ne s'attendait pas à ce qu'il porte la main, les deux en l’occurrence, sur elle.

Et comment pouvait-elle répondre autrement qu'avec sa baguette vu que le Sinistros le privait de la parole ?
Même si leurs regards braqués l'un sur l'autre échangeait un duel silencieux. D'ailleurs les siens le menaçaient de lui balancer un Stupefix pour le faire lâcher prise et pas un "Endoloris" ce qu'aurait fait une veracrasse de mangemort.
Quand Clio la défendit, cette attaque rapide lui permit de retrouver une liberté toute relative.
A peine s'était-il levé et éloigné de quelques pas surpris par la griffure qu'il reprit le contrôle.
Sa réponse fut éloquente. Il brandit sa baguette prêt à en découdre si l'irlandaise ouvrait les hostilités.
Elle se leva pour lui faire face toujours très tendue. Sa réaction semblait non feinte et elle ne le pensait pas être un de ses disciples.

Quand il se remit à parler, ses propos l'irritèrent. Croyait-il qu'elle était stupide ou inconsciente ? Et croyait-il être le seul à avoir émis l'hypthèse que des adeptes de Voldy étaient en ces lieux.
Elle rétorqua glaciale :

- La peur d'un nom ne fait qu'accentuer sa légende la rendant immortelle... Et oui, je suis certaine que nous en croisons à nos cours surtout si ta théorie se révèle juste.

Quand il abaissa sa baguette et qu'elle le vit la ranger dans sa poche arrière. Elle posa sa baguette sur le coussin, elle retira sa cape malgré le froid avant de remonter les manches de son pull l'une après l'autre.
Elle reprit sa baguette avant de tendre ses bras vers lui. Il pouvait constater par lui même qu'aucune marque des ténèbres enlaidissait sa peau.
La seule chose qu'il pouvait voir était un tatouage magique représentant une plume avec une phrase en latin : "Vita pretiosa et oportet hoc diligi".
C'était dur de perdre un pari avec des péruviens.
Aurait-il le cran de faire de même ? Elle le jaugeait du regard et Clio restait aux aguets.

Flutis croyait qu'en rangeant sa baguette, la tension baisserait, mais ce n'était pas le cas. Amaranthe était demeuré glaciale dans ses propos. Le jeune homme voulut répondre, mais la rouquine avait pris les devants, encore une fois. Elle avait retiré sa cape et Flutis comprit son manège. Elle lui montra ses avants-bras. Aucun signe du célèbre tatouage des Mangemorts. Par contre, un autre tatouage avec une inscription latine faisait son apparition. En le lisant, le Jones sourit. Un moment de silence passa jusqu'à temps que le Sinistros comprenne que l'Abraxan attendait qu'il fasse pareil. Flutis enleva son veston noir, déboutonna les boutons de manchette et retroussa ses manches jusqu'aux coudes. Il avança à son tour ses avants-bras. Aucun signe, même pas un petit tatouage quelconque. Juste des cicatrices du temps qu'il pratiquait le Quidditch professionnellement. Tous les deux n'étaient pas des Mangemorts, mais cela ne signifiait pas qu'ils n'avaient pas une allégeance quelconque pour la clique du Seigneur des Ténèbres.

-Si tu trouves la vie si précieuse, fais attention quand tu t'entretiens avec quelqu'un. Ce n'est pas une peur d'un nom. Tu-Sais-Qui est un dangereux mage noir. Tu ne connais pas tout ce qu'il est capable de faire. Pour ce qui est de ses disciples, j'espère que ma théorie est fausse.

L'ancien Gryffondor avait fait une référence à son tatouage. C'était ironique, compte tenu des circonstances. Mais Amaranthe ne semblait pas du style à avoir peur. Flutis remit son veston sur ses épaules et en fixant le sol, il murmura une incantation latine pour faire apparaitre un petit feu qui séparait maintenant les deux étudiants. Le petit tour de passe-passe surprit Cliodna qui fit un léger bond en arrière. Elle regardait le feu scintiller, étonnée, mais pas apeurée par cette magie. Flutis sourit. Il sentit que la tension était beaucoup moins présente. Il s'approcha d'un pas, en contournant les petites flammes, d'Amaranthe.

-J'ai pensé que ça pouvait peut-être te réchauffer, mentionna-t-il. La température avait encore baissé de quelques degrés et le Sinistros préférait se réchauffer que d'entretenir un débat glacial. Alors, je peux te faire confiance, Amaranthe? Flutis était confiant que la réponse serait positive, mais s'il voulait avoir une bonne relation avec Cliodna, il devait avant tout charmer la maitresse.