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| Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] | |
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Date d'inscription : 24/02/2007 Parchemins : 2515 Points d'activité : 206 Avatar : Aaron Taylor-Johnson Crédits : White-Rabbit, Rowan Multicomptes : Pippa Funnell Âge : 21 ans Métier : Serveur au Parker's Coffee Situation financière :
Fiche de duelliste Seuils de réussite: 34 - 44 - 54 | Sujet: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Lun 10 Aoû 2015 - 20:34 | |
| Clemens avait prévu de retourner au terrain de Quidditch cet après-midi là. Il était revenu à Haveirson depuis deux jours et s’était senti le besoin de faire un peu d’exercice physique. Sa fatigue n’était à présent plus que mentale, et le sport avait toujours été une forme d’exorcisme pour lui. Se donner à fond physiquement, sentir l’adrénaline grimper, les muscles rouler sur sa peau, vidait sa tête plus efficacement que n’importe quelle autre activité. Sauf… Il y avait bien une exception, mais un signe de la main de sa raison, quelque part au fond de son esprit lui avait signifié que ce n’était pas une bonne idée. Il le savait. Mais depuis deux semaines, la tentation recommençait à venir bercer la bordure de sa réalité, se rappelant à lui dans les moments de solitude. Comme une échappatoire. Il avait besoin de sensations.
Malheureusement, le temps maussade de la matinée ne s’était pas levée, ce qui n’était pas étonnant pour un mois de décembre. En d’autres temps, Clemens n’aurait pas craint de monter sur son balai dans une brume neigeuse avec une visibilité aussi amoindrie. Aujourd’hui, la situation était pourtant toute autre. S’entraîner seul n’était déjà pas une bonne idée en soi, mais il aurait volontiers laissé de côté les conseils de Megan, pour une fois, d’autant que ni Luuna, ni Isolde ne semblaient être disponibles. Cependant, il se trouvait face à trop de facteurs défavorables pour prendre le risque. Il avait beau être joueur et tête brûlée, il n’était pas complètement stupide. Il ne jouerait pas son intégrité physique encore une fois. Avec une moue de dépit, il avait fait demi-tour pour ranger son Nimbus 2001 au vestiaire et troquer ses vêtements de Quidditch contre une tenue plus citadine. A défaut de prendre l’air à Haveirson, il irait prendre l’air à Pré-Au-Lard. Peut-être que ça suffirait à le distraire.
Son chapeau vissé sur le crâne, enveloppé dans une cape noire et son écharpe de Serdaigle, Clemens transplana un peu à l’écart du village sorcier. Il avait envie de marcher un peu dans la neige, de retrouver le paysage écossais qu’il avait tant affectionné durant son adolescence. Parcourir ces quelques dizaines de mètres entre la colline et l’entrée des Trois Balais l’apaisèrent plus qu’il ne l’aurait cru, et c’est avec un sourire brillant aux lèvres qu’il entra dans le pub. Madame Rosmerta le salua d’un signe de main quand elle le vit entrer, et il répondit avec un hochement de tête très gentleman. La salle était pleine de vie, même si plus désertée qu’il ne l’aurait cru. A l’approche de Noël, il pensait trouver le village bondé, mais dans un sens, ça ne le dérangeait pas. Au moins, il avait accès à une table vide. L’étudiant se commanda une Bieraubeurre puis s’installa avec nonchalance. Ses yeux bleus, vifs, brillants, espiègles flirtaient sur la salle à la recherche d’un visage connu… ou inconnu, pourquoi pas, au fond ? |
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| Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Mer 12 Aoû 2015 - 19:06 | |
| Assise dans un recoin de la salle, Alexandra Zschoke s’adonnait à son plaisir favori : la lecture en public. Étrange pour elle qui avait tant pris l’habitude de se cacher pour parcourir de nouveaux mondes. Cependant, elle traînait depuis quelques temps dans un univers bien connu, trop pour qu’elle soit gênée par la présence d’étrangers autour d’elle. Une énorme tasse de café fumant sur la table, elle tournait sans fin les pages du pavé qu’elle tenait entre les mains. Et soudain, elle partit d’un grand rire. - Anna Karenina, Sixième Partie, Ch. XXXII a écrit:
- Anna, avant le départ de Wronsky pour les élections, s’était promis de faire les plus grands efforts pour supporter stoïquement la séparation ; mais le regard froid et impérieux avec lequel il lui annonça qu’il s’absentait, la blessa, et ses bonnes résolutions en furent ébranlées. Elle commenta ce regard dans la solitude, et l’expliqua d’une façon humiliante : « Certainement il a le droit de partir quand et comme bon lui semble ; tous les droits d’ailleurs ne les a-t-il pas, tandis que je n’en ai aucun ; c’est peu généreux à lui de me le montrer. Mais comment me l’a-t-il fait sentir ? par un regard dur ?… C’est un tort bien vague… cependant il ne me regardait pas ainsi jadis, et cela prouve qu’il se refroidit à mon égard. »
Elle connaissait ce livre par cœur ou presque, mais finissait invariablement par se gausser des mésaventures d’Anna et d’Alexis, qui se blessaient l’un l’autre de façon totalement involontaire. Elle s’était creusé une situation inextricable et inconfortable mais était trop occupée à faire l’autruche. Lui avait tout sacrifié par passion, et n’avait plus rien. Elle dépérissait et était dépendante de lui au point de prendre appui sur lui en toute chose, si bien qu’elle ne supportait pas ses absences. Lui n’avait plus la force de la supporter, dans tous les sens du terme, et n’aspirait qu’à un peu d’espace et de liberté. Ils s’aimaient pourtant, songea Alexandra. Mais elle ne savait que trop bien que parfois, l’amour ne suffit pas. Ce début de chapitre annonçait un passage qu’elle appréciait trop pour le lire en public, cela dit. Les tribulations de Lévine et Stiva avaient tendance à l’ennuyer plus rapidement et elle passait rapidement sur les états d’âme du riche propriétaire terrien qui, du haut de son statut d’aristocrate, pensait savoir ce que voulaient les paysans mieux qu’eux-mêmes. Stiva était un homme méprisable, mais en tout point réaliste et commun. Et Kitty, avec sa morale irréprochable et ses réactions parfaites de femme parfaite, agaçait profondément Alexandra. La professeure d’Études de Runes leva les yeux sur la foule et plongea les lèvres dans un café désormais à la bonne température. Elle n’était pas du genre à détourner le regard lorsqu’il se posait sur quelqu’un ou quelque chose d’intéressant et ce fut le cas. Intrigant, ce jeune homme avait quelque chose qui, à l’instar du gérant du Dark Night, attirait l’œil. Son visage lui disait quelque chose, mais elle n’était plus sûre de savoir où elle l’avait vu. Elle plissa les yeux, détailla sa carrure autant que faire se peut compte tenu de sa tenue. Décroisant et recroisant ses jambes couvertes d’une longue jupe sirène d’un blanc immaculé, elle lui fit signe d’approcher et de la rejoindre. Libre à lui de venir, ou de passer son tour. Une chose était certaine : elle l’avait déjà vu quelque part. - HRP - source:
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Fiche de duelliste Seuils de réussite: 34 - 44 - 54 | Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Mer 12 Aoû 2015 - 20:32 | |
| Depuis son adolescence, il avait perdu beaucoup de son goût pour la Bieraubeurre. La boisson était tellement particulière pour les adolescents de Poudlard qu’elle en était devenue un must have des après-midi aux Trois Balais. Objectivement, on devait néanmoins reconnaître qu’elle n’avait qu’un intérêt limité. Gustativement, on faisait beaucoup de choses infiniment meilleures et pour ce qui était de finir saoul… A quatorze ans, peut-être. A vingt, avec une autre expérience de la vie derrière soi, on se trouvait déçu également. Clemens contempla sa bouteille à moitié vide, puis haussa les épaules avant de la reposer sur la table. Il ne l’avait commandée que pour s’occuper les mains.
Il n’avait reconnu personne dans la salle, et même si ce n’était pas surprenant, il ne pouvait s’empêcher d’être un peu déçu. Boire seul à une table était une activité qui avait tôt fait de le lasser et il commençait à ressentir cette drôle de sensation. Celle qui précédait son départ pour satisfaire une idée complètement absconte et qui lui attirerait sans doute des ennuis. Cette idée magique, il ne l’avait pas encore eue, mais il savait que ça n’allait pas tarder. A défaut de trouver une simple table d’élèves de Serdaigle à aller embêter, il pourrait bien créer du mouvement ailleurs… Le monde n’était qu’un terrain de jeu.
Un dernier regard panoramique avant de partir et, et ses yeux accrochèrent un regard fixe, intense, dirigé droit sur lui. Clemens se redressa avec une expression un peu étonnée sans pour autant se détourner. Le visage ne lui disait absolument rien, mais il réfléchit néanmoins. La cinquantaine, aussi droite et sévère que McGonagall, mais sans afficher son appartenance à une maison. Pour autant qu’il pouvait en juger, elle avait toutes les raisons du monde d’être à Pré-Au-Lard. Aucun indice ne trahissait qui elle était. C’est pourquoi l’étudiant resta d’abord complètement immobile quand elle lui fit signe d’approcher.
Un instant plus tard, son naturel était revenu. Il détourna le regard avec un sourire en coin, et plongea une main dans sa poche. Il en ressortit deux dés de bois. L’un en ébène, marqués de points d’argent, l’autre en acajou, marqué de points d’or. Ses yeux bleus suivirent le mouvement des deux objets alors qu’il les faisait rouler dans sa paume, jusqu’à ce que soudainement, il ne se tourne vers la femme à nouveau.
“Double je viens, simple, je reste.”
Ca n’avait été qu’un murmure, probablement inaudible à la table d’à côté, immédiatement suivi du bruit du bois contre le bois. Les deux dés roulèrent sur quelques centimètres avant de heurter sa bouteille puis de s’immobiliser. Clemens observa le résultat avec un sourire appréciateur, puis il ramassa les dés, les fourra dans sa poche et se leva. D’une main, il se saisit de son trench coat, abandonnant la Bieraubeurre sur la table et il traversa la salle du pub d’un pas décidé. Après avoir vérifié d’un coup d’oeil que sa tasse n’était pas vide, il s’installa sur une chaise en face d’elle, et lui adressa un sourire charmeur.
“Double cinq. Vous êtes chanceuse.” |
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| Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Mer 12 Aoû 2015 - 21:20 | |
| Le jeune homme fut pris d’une certaine hésitation, et sous le regard intrigué d’Alexandra, sortit deux petits cubes de bois. Des dés ? Intéressant… Elle ricana à moitié tout en sirotant son café, attendant de voir ce qu’il déciderait de faire. Ou plutôt, la voie que le destin décidera de lui montrer. Faisant disparaître les dés de la table, il se leva et vint s’installer à sa table. Sa petite remarque ne manqua pas d’étirer les lèvres fines d’Alexandra.
— Ainsi, vous jouez toujours votre vie aux dés…?
Elle plongea sans retenue dans ces yeux bleus, laissant ses prunelles glisser sur son visage jusqu’à ses cheveux bouclés. Elle avait évidemment noté la trace d’un accent qu’elle ne connaissait que trop bien, et qu’elle affectionnait. Et soudain, l’illumination. Elle savait où elle l’avait vu.
— Vous êtes bien loin de votre pays et de votre balai, Herr Neubach.
Évidemment, si elle se souvenait avoir suivi les tribulations du championnat de Quidditch allemand, elle se souvenait également de comment avait fini celui qui se tenait en face d’elle. Avait-elle conscience qu’elle était peut-être en train de passer pour une vieille aigrie qui passait ses nerfs sur tout ce qui avait le malheur de croiser son chemin ? Oui, tout à fait, et ça ne la gênait pas le moins du monde.
— Frau Doktor Professor Zschoke, mais vous pouvez m’appeler Alexandra, ce sera plus court. Ma mémoire n’étant plus ce qu’elle était malheureusement, j’ai bien peur de me souvenir de votre maniement exceptionnel de la batte, mais pas de votre prénom.
Elle ponctua sa phrase d’un léger sourire en coin, énigmatique quand on ne la connaissait pas. Et le fait que bien peu de monde la connaissait dans cette partie du pays. Une simple enseignante à Poudlard intéressait bien moins de monde qu’une chercheuse aventurière parcourant le monde en quête de magie primaire, à savoir, sans baguette.
Repoussant son roman sur le côté de la table, elle reprit un peu de son café. Un de ses coudes vint atterrir sur la table, sa main supportant son visage où seuls quelques rides venaient trahir son âge.
— Ne vous aurais-je pas croisé à Poudlard aussi ? Vous avez pourtant passé l’âge d’y être élève, mais vous feriez un professeur exceptionnellement jeune. Oh, j’y enseigne l’Études des Runes depuis seulement quelques mois, ce qui explique que vous ne me connaissez sûrement pas. Tout le monde ne peut devenir célèbre, sinon il n’y aurait pas de célébrité.
Alexandra se trouvait extraordinairement loquace, elle qui pouvait parfois passer plusieurs jours sans ouvrir la bouche. Elle parlait peu en dehors de ses cours, principalement parce qu’elle n’avait personne à qui parler. Qui pouvait-elle bien fréquenter ? Ses collègues semblaient trop occupés par la politique ou par leur reflet dans le miroir… Et elle n’était pas désespérée au point de se lier d’amitié avec ses élèves. Sans compter que ç’aurait été terriblement malsain… Même si ça n’aurait pas été la pire chose qu’elle eût fait de ce côté-là. Peut-être était-ce pour cela qu’elle s’évertuait à sortir s’installer dans un bar simplement pour lire. La solitude commencerait-elle à lui peser ? Une plaisanterie cruelle, quand on voyait comment elle traitait ceux qui osaient l’approcher… |
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Fiche de duelliste Seuils de réussite: 34 - 44 - 54 | Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Mer 12 Aoû 2015 - 23:05 | |
| Entrée en matière directe et sans salutations préalables. Digne d’un échange de haute voltige dans lequel chacun allait essayait de garder la main sur l’autre. Clemens s’amusait déjà. Le regard espiègle et toujours souriant, il répondit sans l’ombre d’une hésitation.
“Seulement les événements qui ne sont d’aucune importance.”
C’était faux, évidemment. L’étudiant avait joué aux dés un nombre incalculable de fois et cela avait eu des conséquences parfois très négatives sur sa vie. En bon joueur qu’il était, il savait depuis longtemps que la montée d’adrénaline était autrement plus excitante quand le risque était grand. Et pour obtenir une probabilité d’échecs assez haute pour se sentir vivre, il fallait mettre les détails les plus chers à son être dans la balance. Heureusement pour lui, il gérait très bien le stress. Ses calculs étaient souvent corrects et il avait toujours gagné dans les moments critiques. Tout en sachant néanmoins, que plus on gagne, plus la probabilité de perdre augmente.
Jusque là, il avait été détendu et curieux de savoir ce que cette inconnue pouvait bien lui vouloir. Se faire reconnaître dans un bar n’était pas une situation complètement inédite pour lui. L’Allemagne ne comptait pas tant d’équipes de Quidditch et il avait été une étoile montante dès ses premiers matchs. Cependant, personne ne s’était jamais retourné sur son passage en dehors du territoire germanique. Il aurait donc menti s’il avait prétendu ne pas être surpris que cela arrive en Ecosse et à présent que sa carrière était terminée. Néanmoins, il ne l’aurait laissé paraître pour rien au monde.
“ Je suis Anglais, madame. Quant à mon balai, je l’emmène rarement avec moi pour prendre un verre. Vous conviendrez que si intéressant que leur enchantement puisse être, ils n’offrent pas vraiment une compagnie satisfaisante.”
L’avantage de cette situation, c’est qu’il avait à présent une idée de l’identité de son interlocutrice. Soit elle était une fan acharnée de Quidditch allemand — ce qui dans un recoin paumé de l’Ecosse lui paraissait peu probable, à moins qu’elle ne soit Allemande elle-même — soit elle était une quelconque professionnel du sport. Entraineuse ? Possible. A voir son attitude soignée, il aurait plutôt parié sur une journaliste sportive… Enfin, si elle n’avait pas énoncé sa suite de titres qui, outre la cataloguer comme passablement imbue d’elle-même, avait mis par terre ses suppositions. Clemens se contenta donc d’un hochement de tête poli.
“Enchanté Alexandra. Je suis flatté que vous m’ayez reconnu, même si je me demande lequel de nous deux est le moins à sa place ici, compte tenu des circonstances. Mon prénom est Clemens.”
L’étudiant lui rendit son sourire. Le nom lui était vaguement familier, mais il ne pouvait dire si cela tenait à sa relative banalité en Allemagne, ou si il l’avait effectivement déjà rencontrée. A présent prudent, malgré son expression toujours espiègle et intéressée, il la laissa continuer sa loghorée dans l’espoir de grapiller plus d’informations utiles. Elle devait se sentir seule pour déblatérer soudainement avec un pauvre joueur de Quidditch retraité avant l’heure. Mentalement, Clemens haussa les épaules. Il n’avait rien de mieux à faire, lui non plus, et maintenant qu’il apprenait se trouver devant une collègue, il pouvait bien faire un effort de comportement.
“C’est en effet possible. Je ne suis que l’assistant de Minerva. Heureusement pour moi, à l’instar de la célébrité, le talent n’a pas d’âge. Nous n’avons pas été présenté, je pense, sans quoi je me serai souvenu de votre visage avec la même promptitude que vous pour le mien. C’est dommage néanmoins, à quelques années près, nous aurions pu faire ici une rencontre professeur - ancien élève.”
L’Allemand avait suivi les cours d’Etude de Runes avec énormément d’intérêt durant sa scolarité à Poudlard, et il regrettait de ne pas avoir l’occasion de les utiliser au quotidien. Ses travaux avec les frères Fitzsimmons avaient réveillé sa curiosité à leur sujet et il commençait même à se dire qu’il pourrait les intégrer dans ses recherches sur l’essence. La magie runique était une des formes les plus anciennes et ce qu’il cherchait à identifier datait également d’une époque où on ne se posait pas encore tant de questions sur le fonctionnement effectif du pouvoir qu’on utilisait.
“L’Etude des Runes est une matière trop souvent laissée de côté ou choisie par dépit pour les étudiants. Si je n’avais pas choisi d’enseigner la métamorphose, j’aurais presque pu vous plaindre. A défaut, je ferais simplement preuve d’empathie. Nos arts respectifs sont probablement ceux qui ont été les plus massacrés par d’innombrables générations.” |
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| Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Jeu 13 Aoû 2015 - 11:30 | |
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Quelle entrée en matière pour un échange qui promettait d’être étonnant ! Alexandra ne put empêcher un rictus de venir étirer ses lèvres. Seulement pour les choses sans importance…? Joueur, mignon et désinvolte. La victime presque parfaite pour une Alexandra en manque de jeunesse à désillusionner. Bien involontairement, bien sûr, même si elle était fermement convaincue que certaines personnes avaient désespérément besoin d’un peu de pessimisme dans leur esprit trop prompt à ne voir que le bon côté des choses. Il fallait voir la vie en face, avec ce qu’elle avait de répugnant.
Ce joueur de Quidditch semblait bien moins stupide que ses anciens co-équipiers. Pour avoir fréquenté le cercle des professionnels, Alexandra n’en retenait que l’inculture crasse de la majorité des sportifs. Que ce soit dans le monde moldu ou le monde sorcier, il y avait des choses qui ne changeaient pas. Au moins celui-ci avait de la répartie. Elle le laissa finir de se présenter avant de glisser quelques mots.
— “Être à sa place” est un concept qui créé plus de problèmes qu’il n’en résout. Malgré mon nom, je suis également Anglaise.
Oui, elle venait d’avouer à demi-mot qu’elle avait pompeusement joué de ses connaissances en langue allemande, mais elle n’irait pas jusqu’à révéler qu’elle s’était toujours considérée Allemande plutôt que Britannique. Ce que les histoires de famille pouvaient être compliquées parfois !
La suite de la tirade de l’ancien batteur piqua vivement la curiosité d’Alexandra, qui sirota son café non sans planter ses yeux perçants dans les siens. Ainsi, il avait étudié les runes ? Intéressant, très intéressant même.
— Et encore vous n’avez pas idée ! Au moins la Métamorphose est-elle considérée comme une discipline assez importante pour être obligatoire. Je ne sais pas si je dois m’en plaindre : j’ai peu d’élèves, mais au moins ont-ils choisi. Si c’est par dépit, alors c’est leur problème, pas le mien.
Son intonation sèche cachait le fait qu’elle était tout de même contente de ne pas avoir affaire à des jeunes gens qui manifestement n’étaient là que parce qu’ils n’avaient pas le choix. Sans doute aurait-elle était plus clémente si c’était le cas ? Rien n’était moins sûr. Alexandra avait perdu depuis longtemps de son empathie et de sa gentillesse. Elle estimait désormais que cela devait se mériter : à trop donner de sa personne sans espoir de retour, on finissait par se perdre soi-même.
— Je m’étonne de ce choix, pourtant. Que ce soit les runes ou autre chose, je pense qu’enseigner de façon systématique une forme de magie antérieure à l’invention des baguettes serait très utile. Mais peut-être ne suis-je pas aussi objective que je le voudrais.
Quant à la Métamorphose, le massacre se situait à un autre niveau. Alexandra avait pu voir d’autres formes de magie à travers le monde, et avait rapidement réalisé pourquoi elle s’était tant ennuyée en métamorphose durant sa scolarité.
— Mais parlez-moi de métamorphose : est-ce toujours ennuyeux et vain ? Le programme est-il toujours aussi édulcoré et mignon, puisqu’il n’aborde pas le vrai potentiel de la métamorphose ? C’est un énorme point faible de Poudlard, que l’on peut sentir dans presque toutes les disciplines, excepté peut-être en potions ou en défense contre les forces du mal. Encore que, tout dépend du professeur, je suppose.
Elle sourit à nouveau, très curieuse de voir comment allait réagir ce jeune homme, qui ne manquerait sûrement pas de devenir professeur un jour.
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Date d'inscription : 24/02/2007 Parchemins : 2515 Points d'activité : 206 Avatar : Aaron Taylor-Johnson Crédits : White-Rabbit, Rowan Multicomptes : Pippa Funnell Âge : 21 ans Métier : Serveur au Parker's Coffee Situation financière :
Fiche de duelliste Seuils de réussite: 34 - 44 - 54 | Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Jeu 13 Aoû 2015 - 16:09 | |
| Ah, ainsi il était tout de même possible d’éveiller son intérêt à cette Alexandra. Il se disait bien que venir jouer sur son propre terrain la pousserait à un peu plus de sympathie, si ce n’est carrément à une certaine familiarité. Clemens accueillit ses premiers commentaires avec un sourire poli, et mêe si le sujet le chatouillait, il continuait à se demander ce qu’elle pouvait bien lui vouloir. Même si elle avait su qu’il travaillait comme stagiaire de McGonagall, cela n’expliquait toujours pas pourquoi elle l’avait invité à partager sa table. L’étudiant doutait qu’elle soit en quête d’une confirmation sur sa façon d’enseigner les runes, surtout venant d’un gamin comme lui. A ses yeux, il ne devait pas être bien plus.
Quand elle tenta un parallèle amusé avec l’étude de la métamorphose, il se contenta de hocher la tête. Il ne savait pas si elle essayait de jouer à ‘qui enseigne la matière la plus merdique’, mais si ce n’était pas ça, il ne voyait pas vraiment où elle voulait en venir. Sa seule hypothèse était qu’elle ait d’autres intentions bien définies qu’elle gardait pour plus tard. Installer un climat de confiance, une certaine complicité même, une envie de partager avec quelqu’un sur la même longueur d’ondes… Derrière son apparence joueuse et espiègle, Clemens n’en restait pas moins très dubitatif.
“C’est une question de point de vue. Rien que durant ma première semaine, j’ai amené quatre élèves à l’infirmerie qui avait réussi à se faire muter au moyen de sortilèges de Transfert. Quand on n’est déjà pas capable de lancer un sortilège sur une cible mouvante, tenter d’apprendre la métamorphose tient du suicide… Pour l’instant, je reste convaincu que c’est un problème d’approche, profondément ancré dans notre système éducatif.”
En revanche, il partageait assez son point de vue sur l’Etude des Runes. En tant qu’élève passionné par cette matière, il avait regretté d’être entouré de marmottes aussi réactives que des botrucs en hibernation, mais en toute honnêteté, leur professeur n’avait pas contribué à rendre son cours plus attirant. Clemens restait intimement convaincu que chaque classe était le reflet de son enseignant. S’il se plaignait d’élèves médiocres et non intéressés, c’était la plupart du temps car il était lui-même un piètre pédagogue. D’ailleurs, ça se confirmait facilement en observant les effets de mode dans les choix des cours; contrairement aux vêtements, ils ne suivaient pas les saisons, mais les patronymes sur les horaires.
Pourtant, il garda cette réflexion pour lui. Il était capable de se remettre suffisament en question, mais il n’était pas convaincu qu’Alexandra accepte son idée avec suffisament de profesionnalisme. D’une part, parce qu’elle pourrait être perçue comme une attaque frontale, ensuite, parce qu’elle souffrait peut-être de la mauvaise réputation de son prédecesseur. Sans l’avoir jamais vue à l’oeuvre, l’Allemand n’allait pas se risquer à faire des sous-entendus douteux sur sa capacité à transmettre son savoir.
“Je suis d’accord avec vous, enseigner la magie primaire pourrait être salvateur pour certaines personnes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur baguette. Le vrai potentiel de la métamorphose comme vous l’appelez pourrait alors être libéré, mais ce sont des connaissances très délicates, que je ne me risquerai pas à mettre entre les mains d’un jeune sorcier encore malléable. La plupart est encore très maladroite, si ce n’est carrément imprudente, face à cet art si complexe et dont on perd si rapidement le contrôle. Même si je serais partisan d’une approche plus pratique et plus terre-à-terre de la métamorphose, je ne me risquerais pas à en changer le programme. Surtout face à des élèves qui sont encore des enfants.”
Une lueur brûlante traversa les yeux de Clemens, alors qu’il finissait sa tirade sur un ton soudainement beaucoup plus sérieux. Alexandra en savait plus qu’elle ne l’admettait ouvertement sur la métamorphose et l’étudiant se demandait déjà quelles expérimentations elle avait bien pu conduire pour en arriver à de telles conclusions. Même s’il partageait son opinion dans les grandes lignes, la façon dont elle l’exprimait faisait clignoter ses alarmes de méfiance. Il plongea son regard dans le sien.
“Pourquoi m’avoir invité à votre table ?” |
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| Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Jeu 13 Aoû 2015 - 19:10 | |
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Alexandra ? Avoir des intentions cachées… ? Mais pas le moins du monde. Sa seule intention était de trahir son ennui et de s’épancher une énième fois sur l’injustice et la laideur du monde. Pour l’instant, elle se contentait donc de discuter innocemment avec cet assistant en métamorphose qu’elle ne pouvait s’empêcher de toujours considérer comme un joueur de Quidditch, et se laissait porter par les mots. Elle ignorait bien où ils les mèneraient et c’était bien ça le but.
— Que proposeriez-vous, alors ? Vous êtes au début de votre carrière, j’imagine, vous devez avoir la tête pleine d’idées. La mienne s’est tarie, je dois bien l’admettre.
Signe que non seulement Alexandra avait bien conscience de l’âge qu’elle avait — somme toute pas si avancé que ça — et qu’elle était plutôt en fin de parcours. Sans parler de sa maladie qui pouvait toujours refaire surface, histoire de la pousser pour de bon dans la tombe.
Peut-être avait-elle perdu le contact avec la réalité… Sa réalité. Ce jeune homme avait tout de même dû lui rappeler qu’elle enseignait à ce qui n’était encore que des enfants. La force de l’habitude, certainement. Toute sa vie, elle s’était adressée à des étudiants, à des spécialistes, et elle se retrouvait face à des adolescents certes prometteurs pour certains, mais qui restaient désespérément jeunes. Elle sentit soudainement le fossé qui la séparait de son public, comme un gouffre sans fond s’ouvrant dans sa poitrine. Et si sa promptitude à critiquer le monde et à n’en voir que le négatif ne tenait qu’au fait qu’elle avait la sensation de ne plus en faire partie ?
— Vous n’avez pas tort. Même si je trouve cela dommage qu’on interdise le savoir à qui a la maîtrise suffisante… À moins que les choses aient changé, ce qui ne serait pas étonnant. La métamorphose, à mon époque, était bien peu trépidante et consistait en une montagne de théorie pour quelques gouttes de pratique.
Elle ? Frustrée ? Peut-être un peu. En quittant Poudlard, elle eut la désagréable impression de n’y avoir rien appris d’utile — à part peut-être le Quidditch — et elle savait déjà à cet âge qu’elle détestait perdre son temps. Dès lors, elle s’était évertuée à tout découvrir, à tout tester, à goûter le monde. Elle l’avait croqué à pleines dents, si bien qu’elle ne pouvait faire que le vomir à présent.
Puis vint la question que personne n’ose poser, en général. Interloquée, Alexandra laissa son expression de surprise se muer en simple sourire.
— Mais parce que j’adore le Quidditch, quelle question ! Me signeriez-vous un autographe ? Le mien n’est malheureusement pas très coté…
Elle avait bien intégré une équipe professionnelle au temps où elle habitait en Suède, mais ça n’avait pas duré bien longtemps. Elle avait dû choisir entre sa passion pour les runes et l’équipe des Marteaux d’Uppsala.
Dernière édition par Alexandra Zschoke-Travis le Sam 15 Aoû 2015 - 16:49, édité 2 fois |
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Fiche de duelliste Seuils de réussite: 34 - 44 - 54 | Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Ven 14 Aoû 2015 - 15:24 | |
| “Je n’ai commencé mes études que depuis quatre mois, et nombreux sont ceux qui me taxent d’être déraisonnable. Mes idées ne valent probablement pas encore grand chose.”
Clemens avait un peu perdu de sa superbe depuis son essai raté sur les ateliers de métamorphose. Il avait mis la barre trop haut pour ses élèves et n’avait pas réussi à en intéresser un nombre important. Il avait donc été contraint de remettre ses grandes théories en cause et de revenir à des méthodes plus terre-à-terres. Depuis lors, il s’était replacé dans le moule installé par Minerva et se contentait d’être un stagiaire modèle. Pour lui, c’était déjà un effort suffisant. Les idées continuaient néanmoins à fleurir dans sa tête, mais il ne pouvait pas déterminer si elles étaient complètement irréalistes et il commençait à se rendre compte qu’il manquait simplement de pédagogie. Passionné ou non, on ne peut pas transmettre son savoir sur base d’une improvisation complète. L’étudiant couchait donc ses illuminations sur le papier, puis les rangeait soigneusement. Il y reviendrait dans un an ou deux, quand il aurait plus de recul… et une personne de confiance à qui parler. Et Alexandra ne lui inspirait vraiment pas confiance.
Cependant, ça n’en rendait pas la conversation moins intéressante, surtout quand elle abordait des convictions moins personnelles, mais peut-être plus politique. Clemens hocha la tête lentement, visiblement pensif, alors qu’il laissait l’avis de son interlocutrice faire son chemin. Les cours de métamorphose étaient en effet basé sur une théorie solide et fondamentale, et même si cela l’avait frustré en tant qu’élève, il avait appris à savourer cet intérêt. Pour lui qui était si passionné par cet art, la lecture et la rédaction tenait une place toute aussi importante que le lancer de sort en tant que tel. Il avait beau être à la recherche d’une autre approche pour cette théorie, il n’était pas adepte de la laisser tomber.
“Le problème, c’est que dans une classe, il est rare d’avoir un groupe homogène dont la maîtrise est suffisante. Sauf dans les classes d’ASPICs peut-être, même si on peut encore noter une différence selon la raison qui ont poussé les élèves à poursuivre leur apprentissage. On n’enseigne pas la même matière à un élève qui rêve de devenir spécialiste et à celui qui veut devenir guérisseur. Si on met encore quelques candidats aurors dans l’équation, l’enseignant se trouve face à un problème épineux.”
Il avait un peu dévié de la question, mais quelque part, ça revenait au-même. Il ne s’aventurerait pas à questionner l’enseignement des runes, car il connaissait tout de même trop mal le sujet pour juger des différences entre leurs utilisations. Cependant, il restait presque prêt à parier que la situation devait être semblable quand on atteignait les niveaux supérieurs.
“Et en toute honnêteté… Il me semble qu’un élève qui souhaite aller plus loin doit commencer par se prendre en charge lui-même. Aller à la bibliothèque, démontrer des compétences d’autodidacte, aller frapper aux portes et exiger ce qu’il pense mériter. Se comporter comme un oisillon qui attend la becquée tout en se plaignant de ne pas être nourri assez est une attitude très hypocrite.”
Madame Rosmerta servait une table juste à côté d’eux et il en profita pour attirer son attention avec un sourire et le regard de celui qui espère quelque chose. Clemens commanda un hydromel, puis se tourna à nouveau vers Alexandra. Malgré la sensation vaguement désagréable dans laquelle il flottait, il sentait également qu’il n’allait pas quitter le pub dans les minutes qui suivaient… Autant rester hydraté, donc. La professeure continuait à chatouiller sa curiosité, si ce n’était franchement son incrédulité. Son autographe, sérieusement ? Il ne cacha pas son étonnement.
“Avec une carrière d’un an et demie finie depuis six mois, je doute que le mien soit encore particulièrement recherché… Pour autant qu’il l’ait jamais été.” Il haussa les épaules. Si ça pouvait lui faire plaisir… “Vous avez suivi le championnat allemand ?” |
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| Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Sam 15 Aoû 2015 - 16:48 | |
| Alexandra ne put s’empêcher de ricaner à la réplique du jeune homme. Déraisonnable ? Mais cela ne voulait pas dire que ses idées n’étaient pas bonnes, pourtant. Avec un léger sourire qu’elle voulait presque encourageant, elle reprit la parole.
— Ou alors elles sont révolutionnaires. Tout est une question de point de vue.
La professeure d’Études de Runes s’amusait décidément beaucoup avec ce Clemens. Elle avait du mal à le cerner, et c’était bien ça qui la rendait curieuse. Il serait son petit passe-temps du jour. Tant mieux.
Ses vues sur la pédagogie de la Métamorphose étaient intéressantes, même si elle se devait de les balayer d’un revers de la main. Avoir un groupe hétérogène était tellement courant que ça ne devait même plus être un problème.
— Vous n’aurez jamais une classe absolument homogène, c’est une certitude, mais cela ne doit pas vous empêcher de doser théorie et pratique. D’autant plus que les classes préparant les ASPICs sont tellement plus restreintes qu’il est certainement possible d’offrir presque du sur-mesure. A fortiori quand on a un assistant à disposition, même si lui aussi doit avoir son domaine de prédilection.
Si elle n’enseignait pas cette discipline, ça ne l’empêchait pas d’en critiquer la pédagogie : elle n’aurait pas été vexée outre mesure que Clemens renvoie coup pour coup en faisant de même avec les runes. Cela dit, il fit bien mieux que cela. Il ajouta qu’un étudiant réellement sérieux et motivé se doit d’être autonome. Alexandra avait bien du mal à ne pas être d’accord avec lui et quelque part, ça l’irrita un peu. Elle aimait bien être dans l’opposition.
— J’aime l’image. Elle est très parlante.
Elle n’avait rien à dire de plus, et franchement, ça la déstabilisait beaucoup. Assez parlé de pédagogie alors, et revenons à un sujet peut-être moins intéressant mais plus épineux. Alexandra n’aimait pas les conversations où tout le monde était d’accord. C’était d’un ennui !
C’est un peu pour ça qu’elle se prit, dans un moment de folie peut-être, à demander l’autographe du jeune homme. Il haussa les épaules, apparemment indifférent. Parfait ! Avec un petit sourire, Alexandra lui tendit un carnet et une plume, tout lui expliquant les raisons qui la poussaient à faire une telle requête.
— Votre signature n’a peut-être aucune valeur pour les autres, mais pas pour moi. J’ai toujours eu un faible pour les destins brisés.
Gardant toujours son sourire en attendant que Clemens signe son carnet — ou ne décide de le changer en putois — elle répondit à sa question :
— J’ai toujours un œil sur les championnats européens. C’est une vieille habitude, et un de mes rares passe-temps. Ça me force aussi à travailler ma mémoire, ce qui n’est pas une chose inutile à mon âge. Vous verrez un jour. Je l’espère.
Et encore un petit sourire, l’air de rien. Oui, il était très amusant, ce Clemens.
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Fiche de duelliste Seuils de réussite: 34 - 44 - 54 | Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Dim 16 Aoû 2015 - 12:50 | |
| Révolutionnaires, ses idées ? La réplique lui arracha un drôle de sourire. Il espérait bien qu’elles le soient, mais c’était encore trop tôt pour le dire. Son ambition ne cherchait pas moins que marquer son temps en ouvrant une voie nouvelle. Il était très probablement idéaliste et visait beaucoup trop haut pour ses propres capacités. Il avait bon être pas loin de brillant pour un étudiant de son âge, il n’en restait qu’un étudiant et si douloureux que ça puisse être, il en avait conscience. Cependant, ses théories avaient su trouver des échos positifs chez plusieurs de ses camarades et même chez certains de ses professeurs. A défaut d’entamer une vraie révolution, il se satisferait de savoir qu’il ne marchait pas sur une voie erronée. Au fond, c’était peut-être suffisant.
“C’est mon intention, en tous cas.”
La conversation déviait légèrement sur leurs convictions en matière d’enseignement. L’argument opposé par Alexandra était tout à fait acceptable, même si il restait un peu trop éloigné de la réalité. Quand on parlait de métamorphose, on ne pouvait pas se limiter à parler de pratique comme une valeur absolue et sans nuances. Avec ses quatre branches très distinctes, l’art de transformer était difficile à définir et présentait des intérêts si différents qu’ils pouvaient même s’opposer. Clemens aurait souhaité pouvoir faire du sur-mesure pour ses élèves, mais il doutait sérieusement de pouvoir réaliser ce rêve un jour. Ou du moins, pas tant qu’il serait enseignant dans une école comme Poudlard. Par conséquent, il hocha simplement la tête pour acquiescer. C’était encore une de ces idées auxquelles il avait besoin de réfléchir seul et à tête reposée avant de se risquer à y répondre.
Et un point partout. Ils venaient chacun de reconnaître la pertinence d’une idée de l’autre et sans savoir pourquoi, Clemens ne pouvait s’empêcher de compter les points. Son interlocutrice lui donnait l’impression de chercher quelque chose, un but ou une information, mais il se sentait pris dans une joute. En général, cela ne le dérangeait pas, mais surtout parce qu’il en était l’initiateur. Il aimait bousculer les conventions et même s’il ne forçait personne à révéler son intimité, il savait que son attitude nonchalante et provocatrice avait tendance à déstabiliser. Si Alexandra était loin de lui faire perdre pieds, elle agissait néanmoins trop comme lui. Étrangement, cela excitait sa méfiance.
Il aurait pu souffler sur le sujet du Quidditch. C’était un terrain connu, maîtrisé et qu’il appréciait sans limites tant qu’on évoquait pas sa blessure et sa fin de carrière. Sa rééducation fructueuse lui avait donné envie de se replonger plus souvent dans Balai-Magasine et depuis quelques mois, il se reprenait même à suivre certains matchs à la radio. Pour un peu, la demande d’autographe l’aurait même flatté, mais alors qu’il s’apprêtait à accepter, la professeure ajouta une remarque qui le fit frémir. Sans rien laisser paraître d’autre que sa nonchalance habituelle, Clemens l’observa avec plus d’attention tout en se saisissant du carnet qu’elle lui tendait. Il signa de son nom, mais dans un simulacre qui ne ressemblait en rien à sa signature légale, avant de lui rendre le cahier.
“J’espère que vous ne serez pas déçue en apprenant que mon destin n’est plus aussi brisé qu’on l’aurait cru en mai.”
L’Allemand lui adressa un sourire équivoque. C’était l’avantage de ne pas être un simple joueur de quidditch écervelé qui devient sportif par dépit.
“J’imagine que c’est un moyen comme un autre de rester vif et cérébré, quand visiblement, l’enseignement ne suffit pas.”
Une étincelle brilla dans ses yeux pendant une seconde. Soudainement, il se sentait très satisfait de lui-même et de la tournure que venait de prendre les événements. |
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| Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Lun 17 Aoû 2015 - 12:26 | |
| Il était évident qu’ils avaient chacun une vision de la pédagogie assez différente, mais c’était sûrement dû à leur propre expérience. Alexandra était une professeure rôdée, bien qu’elle n’ait pas enseigné toute sa vie, tandis que Clemens n’était encore qu’un jeune assistant. Un jour, il verra et il saura si ses idées sont si révolutionnaires que ça, ou s’il s’était leurré. Il ne serait alors pas le premier professeur à avoir pensé inventer l’eau tiède.
Alexandra répondit à l’expression de ses convictions par un sourire poli et qui se voulait encourageant. En réalité, si on regardait bien derrière le voile de ses iris, on pouvait nettement y lire ‘et tu te casseras la gueule, comme tous les autres’. Bien peu de personnes changent le monde autour d’elles, et souvent celles qui y arrivent sont celles qui l’ont mérité le moins.
Enfin… La conversation semblait close, du moins de ce côté-là. Il restait sûrement encore quelque chose à dire à propos du Quidditch par contre, puisque Clemens enchaîna sur le championnat allemand, poussant presque sans le vouloir Alexandra à lui demander un autographe. Elle avait été impatiente de voir la réaction du jeune homme et n’avait vraiment pas été déçue. Un regard un peu plus appuyé lui donna un indice : peut-être avait-elle réussi à toucher un point sensible ? Intéressant ! Évidemment, cela tournait de nouveau à la joute verbale, ce qui n’était pas pour déplaire à Alexandra. Diable ! C’était elle qui avait fait en sorte que cette conversation ne devienne presque un affrontement !
— Oh bien sûr que non, je ne suis pas déçue, loin de là ! Je suis heureuse d’apprendre que vous avez trouvé votre voie dans l’enseignement. J’espère seulement pour vos étudiants qu’ils ne sont pas votre thérapie. C’est une très mauvaise idée de se rabattre sur l’enseignement simplement parce qu’on ne peut rien faire d’autre.
Elle esquissa un sourire, exactement comme si elle ne parlait pas d’elle. Alors qu’évidemment, c’était le cas. Elle avait été maître de conférence pour spécialistes, une chercheuse très efficace sur le terrain, quelqu’un d’intrépide et qui n’avait pas grand-chose à perdre. Enfermée dans les murs de Poudlard, elle dépérissait. Le plus ironique là-dedans, c’était qu’elle ne détestait pas les adolescents : tant de potentiel, et tant de tragédie aussi… Non, ce qui la gênait le plus, c’était de rester dans la théorie. L’enseignement, elle connaissait, mais il fallait voir, toucher, expérimenter. Ce n’était pas pour rien qu’elle était apparue le premier jour de cours avec un Nemeton bonsaï dans la classe : il fallait rappeler que les runes étaient réelles, palpables, avec une magie qui vivait. Ce n’étaient pas juste des traits tracés à la va-vite sur du parchemin ou une écorce.
Quant à cette histoire de rester ‘vif et cérébré’, cela la fit sourire intérieurement. Elle ne savait pas si elle voulait l’adopter, le tuer ou l’épouser. Un peu des trois, sûrement.
— Si tant est qu’on soit vif et cérébré à la base, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Elle désigna alors d’un regard son roman, et reprit une gorgée de son café qu’elle avait un temps délaissé.
— La lecture, quelle qu’elle soit, aide. Vous lisez ?
D’un geste machinal, elle récupéra alors l’autographe, murmurant un simple ‘merci’ agrémenté d’un autre de ces sourires acérés.
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Fiche de duelliste Seuils de réussite: 34 - 44 - 54 | Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Lun 17 Aoû 2015 - 13:49 | |
| Clemens leva un regard interloqué vers Alexandra tout en laissant échapper un rire. C’était un point de vue intéressant de considérer ses élèves comme une thérapie, une échappatoire pour survivre à un échec plus cuisant. Contrairement à ce qu’elle pouvait penser, ce n’était pas son cas à lui. Sa thérapie, c’était la recherche, le fait de passer des heures plongés dans des grimoires obscurs à la recherche de réponses pour des questions qui n’intéressaient personne. L’enseignement lui plaisait évidemment, mais c’était une conséquence heureuse de sa passion. Il avait envie de partager ses connaissances, même si l’intérêt ne serait jamais aussi grand que dans la recherche. Il n’y avait pas d’échange entre un professeur et un élève. D’ailleurs, si il avait été suffisamment fort et concerné, il aurait continué sa carrière dans le Quidditch. Les demandes pour être entraineur ou arbitre ne manquaient pas.
“Je ne vois pas l’enseignement comme une fin en soi. Les études que l’on poursuit ne nous mènent que rarement à la carrière qui paraissait la plus évidente. J’apprécie cette voie, mais pas de là à m’y jeter corps et âme.”
Haveirson et les opportunités qu’elle offrait lui avait permis de prendre un nouveau départ, de se trouver à nouveau une routine et des buts quotidiens. Néanmoins, même s’il était un étudiant intéressé, aucun de ses camarades ne le qualifierait de modèle. La recherche le faisait bien plus vibrer que les cours obligatoires qu’il se devait de suivre… et pour lesquels il ne serait jamais resté éveillé jusqu’à trois heures du matin. Peu après la rentrée il avait pris une bonne résolution : passer un jour sur deux à la bibliothèque. En y repensant, il devait avoir abandonné ce rythme après deux, peut-être trois semaines.
Son regard se centra à nouveau sur son interlocutrice. Intense et inquisiteur, il se demandait si elle faisait référence à son expérience personnelle. Après tout, une certaine amertume transparaissait à intervalles réguliers dans sa voix, mais Clemens ne parvenait pas à déterminer si le sujet la blessait, ou si elle était simplement aigrie de nature. Il aurait pu poser la question, et une sombre intuition lui disait qu’elle y aurait répondu avec un de ses sourires équivoques dont elle l’avait déjà gratifié tant de fois. Cependant, il tint sa langue. Il ne voulait pas entrer trop profondément dans son jeu et risquer de ne plus pouvoir en sortir.
Il préféra, encore une fois, acquiescer d’un signe de tête dans l’attente de la prochaine interrogation. Celle-ci ne tarda pas, et eut le mérite de faire naître un sourire carnassier sur ses lèvres. L’Allemand s’était toujours beaucoup amusé de ce lien classique entre la lecture et les formes d’intelligence. En tant que Serdaigles, on avait toujours attendu d’eux qu’ils se baladent avec un sac alourdis de bouquins divers et de préférence, qui n’avaient rien avoir avec leurs cours. Sa came à lui, ça avait été les jeux divers, les énigmes et les enquêtes. Il avait mis beaucoup de temps avant de comprendre l’intérêt de lire un roman en espagnol, et si le hasard ne l’avait pas fait rencontrer Rowan, il n’aurait probablement toujours pas compris.
“Oui. Balai-Magazine, mais seulement quand j’ai la gueule de bois et que je suis incapable de faire autre chose.”
En réalité, il appréciait également certains auteurs américains dont les romans se voulaient politiquement noir, si ce n’est carrément distopiques.
“Ce qui n’arrive pas souvent, je dois le concevoir. Que je sois incapable de faire quelque chose, je veux dire. La gueule de bois, c’est plutôt fréquent, mais ça ne m’empêche pas d’aller en cours.”
A ce moment-là, Madame Rosmerta vint lui servir son hydromel. Il la remercia chaleureusement avant de lui glisser quelques mornilles. Clemens plongea ses lèvres dans la boisson au doux goût de miel, sans lâcher Alexandra des yeux. |
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| Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Lun 17 Aoû 2015 - 19:27 | |
| Chacun voyait l’enseignement comme il le voulait bien. Alexandra s’était rabattue là-dessus uniquement parce que c’était ce qu’il y avait de plus pratique compte tenu de sa condition. Aurait-elle été en mesure de choisir, elle aurait sûrement continué à tourner joyeusement autour du monde. D’ailleurs, si elle appréciait l’enseignement pour lui-même, avec ce qu’il avait de frustrant, ça ne l’empêchait pas de s’être passionnée par d’autres métiers.
— Je remarque que vous dites ‘la carrière’ comme s’il ne devait y en avoir qu’une seule. Pourtant, à seulement vingt ans vous en avez déjà deux. Cela peut paraître cliché, mais je pense vraiment qu’il n’y a pas qu’une vie dans une vie.
Tiens, se prendrait-elle à être un peu optimiste ? Pourquoi pas, après tout. Du moment que c’était pour contredire Clemens ou nuancer son propos, ça lui allait. Parce qu’il fallait bien avouer que c’était ce qu’elle faisait depuis le début de cette conversation. Alors, quand elle sentit le regard de Clemens sur elle, elle ne put s’empêcher de le lui renvoyer, se refermant autant qu’elle le pouvait pour ne rien laisser paraître de ses émotions. Elle aurait dû suivre une formation d’Occlumens, sérieusement.
Et quand au fait que le jeune homme ne lise pas tant que ça — voire pas du tout — Alexandra ne fit aucun commentaire. La lecture était une activité assez complexe pour maintenir le cerveau éveillé, mais ce n’était pas non plus la seule. La remarque quant à la gueule de bois la fit réellement rire par contre.
— L’alcool n’est pas la pire chose qu’on puisse infliger à son corps. À votre âge, ce serait dommage de ne pas réussir à suivre un cours — ou même à en donner un — seulement à cause d’un verre de trop.
Il y avait quelque chose dans sa voix qui laissait supposer qu’elle en avait eu pas mal des gueules de bois dans sa vie, et bien plus encore. Elle le faisait exprès, histoire de voir si Clemens aurait la curiosité de lui poser la question. Étrangement, elle en doutait. Ce fut donc par pur jeu qu’elle ajouta :
— J’ai eu la chance d’avoir vingt ans pendant les années 60. La gueule de bois, c’était le minimum syndical à l’époque.
C’était peut-être un peu difficile à imaginer, en la voyant ainsi, tirée à quatre épingles, mais Alexandra elle aussi avait eu une jeunesse.
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Fiche de duelliste Seuils de réussite: 34 - 44 - 54 | Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] Mar 18 Aoû 2015 - 14:28 | |
| Un instant de méditation lui sembla nécessaire, avant de se risquer à répondre à cette dernière remarque. Le choix des mots était certes sensé, mais l’opinion qu’ils exprimaient tenaient plus de l’expérience que de la vérité générale. La plupart de ses proches s’étaient limités à une seule carrière et à une seule vie, parce que c’était une voie simple et communément acceptée par la société. Être changeant, c’était souvent se faire taxer d’immaturité, voire d’instabilité.
“Ce n’est qu’une façon de parler pour exprimer une généralité. Je ne pense pas me satisfaire d’une seule carrière dans ma vie, même si je n’aurais pas pensé à l’enseignement à mon âge si j’avais pu continuer à jouer. Mais peu de gens voient le changement et l’éphémère comme une alternative providentielle.”
Sa pique sur l’alcool fut accueillie par un rire franc. Clemens dévisagea son interlocutrice qui, sous ses airs de femme guindée et tirée à quatre épingles se moulaient assez difficilement dans l’image de la jeunesse débauchée. Elle lui avait spontanément évoqué McGonagall avec son attitude austère et sévère, même si la directrice des Gryffondor avait le mérite d’être plus optimisite et dans un sens, plus familière avec ses élèves. Même son incroyable puissance parvenait à endormir la méfiance et à éveiller une certaine admiration, que le jeune homme était loin de ressentir pour Alexandra. Par contre, et à l’inverse de sa mentor, elle l’intriguait fortement sur un plan plus personnel.
“Est-ce une incitation à la consommation d’alcool que vous me faites-là ?”
Bien sûr, c’était une question rhétorique, mais l’étudiant avait été trop amusé par la réaction de son aînée pour ne pas se permettre un peu de légereté dans cette conversation plutôt tendue. D’autant que pour la première fois, elle venait de lâcher une information strictement personnelle. Certes, ce n’était pas grand chose, et avec un peu de réflexion, on aurait même pu facilement le deviner. Clemens se pencha légèrement vers l’avant, soudainement intéressé.
“J’imagine. Etait-ce vraiment tel qu’on le dit ? Aussi libre de jugements et de barrière qu’on voudrait nous le faire croire ? Quand je vois les critiques dans notre société actuelle, j’avoue avoir du mal à croire qu’on ait tant reculé.”
Son propre père avait eu vingt-ans dans les années soixante également, mais ce n’était pas vraiment de la liberté qu’il gardait des souvenirs. A l’époque, il avait choisi de quitter l’Allemagne pour échapper aux exactions de plus en plus violentes, à la montée d’une certaine forme de terrorisme et aux radicalités qui s’opposaient en de terribles affrontements. Heidelberg, ville si paisible et prospère avait mal supporté la présence des Américains comme force dominante. L’avenir de la jeunesse allemande semblait trop compromis et au grand dam de sa famille, il avait décidé d’immigrer. Cela lui avait plutôt bien réussi, mais il avait du construire son bonheur à la sueur de ses mains. Contrairement à son fils, Anton n’avait pas eu le loisir de se permettre les dérives et les gueules de bois. La curiosité de l’étudiant n’en était qu’exacerbée après la comparaison de ces deux points de vue.
“Où avez-vous grandi ?” |
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| Sujet: Re: Une échappatoire dans la foule [Ouvert !] | |
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