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 Tangence des périls |

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MessageSujet: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyDim 9 Oct 2016 - 18:51

Le 5 octobre 1997, en fin de journée à la demeure de Deirdre Westminbrook,


D’un main soucieuse, Rowan écarta l’ouvrage historique du croquis étalé sur la table. Il avait beau avoir passé plusieurs heures sur la cartographie des environs, de nombreuses interrogations persistaient. Brûlaient sa conscience d’une frustration grandissante et amère. Haveirson demeurait un mystère insaisissable et inquiétant : souffreteux. Aussi éthéré que déroutant.

Son absence des lieux, au cours des trois derniers mois, ne faisaient que conforter cette singulière impression. Tout lui échappait.

Ses doigts agrippèrent la couverture de l’opuscule avec force – reflet placide d’une tension toujours plus vive en lui – avant de le compulser une énième fois. Parcourant le sommaire pour s’en retourner à une page consciencieusement étudiée plus tôt dans la journée. Haut moyen-âge. Aucun élément concret, si ce n’est … Ce point.

Une ligne, même. Sur les écrits oubliés d’un moine – des travaux qu’il n’avait pas réussi à trouver à l’abbaye de Westfall malgré toute la patience déployée. Ils devaient bien être ailleurs, alors. En un autre lieu. Ils ne pouvaient pas être perdus. N’est-ce pas ?

Et, si son esprit méticuleux s’enflammait de la sorte, c’est qu’il tenait une piste – un espoir. Une infime citation latine dûment traduite en anglais. ‘La gueule béante du malin, s’éveillait, sous les fondations du séant bienfaiteur’. Trop pour ne pas en tenir compte ; assez peu pour élaborer réellement une hypothèse.

Mais c’était, à l’heure présente, tout ce qu’il avait. Ça, les témoignages de ses camarades, et la brutale épreuve du labyrinthe.

L’ancien Serpentard soupira, les veines courroucées par cet échec en demi-teintes. Espérons davantage de Novenka. Il délaissa le livre en un grondement sourd, agacé, qui en disait long de cet acharnement inutile. Futile. Désespéré. Il lui manquait des clés essentielles à la compréhension de cette fresque colossale et écrasante.

Quelques instants, il porta une main à son front. Son sang devait s’assagir ; se rendre maîtrisable. Se tenir loin des considérations véhémentes des jours passés : Hope. Stanislas. Il y reviendrait, s’y échinerait à comprendre l’indécence de ce tissage détestable hors de sa connaissance. Et du silence – sournois, railleur – de sa sœur, sur l’affaire.

Soudainement, il se leva. Retirant son veston de soieries cramoisies pour s’extraire de la chaleur. Des tourments. Il ouvrit légèrement sa chemise opaline et vint se perdre sur le perron extérieur. Respirer. Oublier.

Ses iris céruléennes se portèrent sur les ombres naissantes.

Toujours trop de choses à refouler et contenir.
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Novenka S. Cieslak
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Âge : 24 ans.
Année : 2ème année à Haveirson.
Cursus : Fabrication de Baguettes Magiques, mais elle n'est plus très sûre de ses choix.
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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyLun 10 Oct 2016 - 16:21



 

 

Nova & Rowan.
“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”
L
e mot était posé sur le lit, fait avec soin, de Novenka.
Couché et léger sur le tissus, encore parfumé d'une fleur ingénue.
Près d'elle, la première lettre, celle là même cachetée du sceau des Westminbrook. Instructrice, impératif.
Ordre & précision.
Silence & discrétion.
Et une invitation qui la rendait perplexe. Fixe, elle se tenait le menton devant les lettres qui dormaient sagement sur la parure aux couleurs de Sinistros.
La nouvelle Présidente du chien maudit resta statique un instant, le nez plissé, le regard perdu dans le vague. Qu'est-ce qui pouvait bien lui sembler utile ?
Elle avait ses recherches sur les différentes maisons d'Haveirson, mais voilà tout ce qu'elle avait.
Ta foutue inutilité lui sera précieuse.
Elle plissa à nouveau le nez et finit par bouger en chassant la voix de sa tête d'un revers de main.
Nous serons seuls. Que devait-elle imaginer ? Qu'ils seraient ensemble pour parler autre chose que d'Haveirson, de l'été, de la dissension de l'univers... Parler d'eux, d'un avenir.
Impossible.  
Alors elle mit un livre ou deux sur les animaux magiques, ses notes, les nombreuses lettres qu'elle avait écrite à Rowan, Hope & ses parents. Puis, pour une raison qui lui échappa elle prit un change... Un jean, un t-shirt puis un pull. Des sous-vêtements mêlés à ce maelstrom d'interrogation.
Son sac était... prêt ?

Novenka se dirigea doucement vers l'armoire et en sortit une robe élégante. Celle que Hope lui avait choisi lors de leur journée shopping, pour se retrouver, se découvrir, partager... s'adorer.
Cette robe signifiait beaucoup pour Novenka, plus que n'importe quoi d'autre aujourd'hui. Même si ce n'était pas du tout son style, c'était une partie de sa sœur. Une partie d'un être cher, cette petite fille aux yeux si clairs. A la détresse évidente.
Novenka ferait tout pour elle, plus que pour n'importe qui d'autre, d'ailleurs.
Une véritable révélation.
La fatigue s'insinuait en elle, toujours parler secrètement de ce Comte, de cette école... Par moment, Novenka avait envie de fuir. De faire autre chose de sa vie... L'attrait particulier qu'elle avait pour les baguettes s'estompaient de jour en jour.
Elle se maquilla, légèrement. D'un rouge à lèvre rouge et d'un trait d'eyeliner pour connoter avec son teint très pâle.
Elle essaya plusieurs coiffures, sans succès, pour finalement les laisses détachés. Elle avait lancé un sort sur ses cheveux courts pour qu'ils repoussent longs. C'était mieux pour se fondre dans les couloirs d'Haveirson. Discrète.
Elle ne garda que son sous-vêtement, et enfila la robe bleu nuit. Elle était longue, soyeuses, des manches longues au col ouvert en un léger V qui descendait jusqu'au milieu du ventre. Des dorures sur le col et les manches. Cette robe était somptueuse. Malgré les talons aiguilles de dix centimètres, la robe trainait encore par terre. Mais après tout. Elle était magnifique.
Novenka se regarda. Pour un rendez-vous sans promesse, était-ce utile ?

Elle sortit dans le couloir, puis vagabonda sans discrétion aucune jusqu'à la zone de transplanage.
Puis à Avalon.
Elle marcha, le port droit, les yeux amoureux jusqu'à l'adresse indiquée. Une demeure.
Elle s'avança jusqu'à la porte, intimidée.
Elle prit le butoir en main et cogna plusieurs coups.
Quoi qu'advienne de cette soirée, Novenka n'en ressortirait pas sans rien.
Au moins, elle pouvait donner l'impression d'être une sorcière de classe et adulte.
Au moins, ça.
Derrière ce visage candide et enfant, se cache un démon silencieux qui ne rêve que d'une chose... Naître.

Au cas où:


         
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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyMar 11 Oct 2016 - 0:28

La bise extérieure, froide et déroutante, vint se perdre contre sa peau d’albâtre alors qu’il considérait les environs avec une vigilance tourmentée. Craquelée. À la limite de ce que son armature pouvait tolérer en terme de faiblesse. D’égarement. Ses doigts se portèrent de nouveau à sa chemise pâle et immaculée – loin de la gangrène audacieuse qui sévissait en ses veines – et l’ouvrirent davantage.

Il s’offrit, ainsi, aux relents glacés du crépuscule. Aux embrassades algides d’un vent rigoureux et dédaigneux. Une extravagance volée à l’impertinence du monde, dans l’espoir de s’arracher aux entrelacs lancinant de sa fureur. Oublier. C’était tout ce qu’il pouvait faire pour l’heure, faute d’avoir un contrôle suffisant sur la situation.

La vérité, c’est qu’il ne maîtrisait plus rien.

Il leva son visage vers les cieux obscurcis, dans l’attente d’une absolution qui ne vint guère. Nulle espérance. Nulle amnistie. Il soupira en un long souffle rauque, avant de se passer une main fébrile dans les cheveux. Tous ces calculs précis et précautionneux l’épuisaient ; il lui fallait pourtant se concentrer. Cerner les rouages acérés de sa conscience... Fragilisés par les épreuves endurées. Se conduire tel un maître impérieux – et impérial – au-devant d’une foule détestable, afin que les failles fussent indétectables. Surtout par cette populace désobligeante.

Dont il se moquait bien allègrement du moindre individu. Seuls comptaient les élus rarissimes de son empathie. Depuis toujours.

Il expira, encore ; vidant le fiel de ses poumons dans cet air supposé libérateur. Extirpant hors de sa chair atrophiée, les relents nauséeux des derniers mois. La colère. La haine. La culpabilité. Le désaveu. Pire. L’impuissance. Est-ce que … Tu t’es pardonné a toi-même ? Dans les frondaisons vacillantes du couchant, la voix de damoiselle O’Neill vint l’irriter. Il inspira. Lentement. Les membres vivement secoués par cet agacement autrefois contenu ; et qui s’échappait, désormais, des interstices malencontreux de son enveloppe charnelle.

Crispant sa poigne sur le bois sculpté du perron, il déroba ses iris venimeuses au drapé d’Ouranos. Il la sentit, de fait, en lui : extatique et chatoyante. Sa magie. Cette ondée affable, éthérée et arachnéenne. Sa poitrine se débarrassa, de nouveau, de l’éther invisible. Se glorifiant, quelques secondes infimes, du vide et de la fermeté indicible de cette retenue.

Il y eut alors une décharge. Véloce. Imprévisible. Corrosive.

Brutalement, Rowan s’arracha à sa position et vint trouver refuge contre le port inébranlable de la bâtisse. Tremblant et livide ; secoué par ce qu’il craignait et ne parvenait guère à nommer. Cette humanité risible qui l’avait mené à la déchéance. Aux dures lois d’un patriarcat que rien ne pouvait véritablement absoudre. Du moins, pas pour l’heure.

Tel un fauve, il manqua de gronder et de montrer les crocs – ultime réaction de défense face à ce qu’il redoutait réellement. Déchiré, jusqu’aux confins de son être, entre l’homme et la bête implacable qu’il espérait devenir.

Des coups résonnèrent dans la demeure de sa cousine. Novenka.

L’ancien Serpentard se massa vivement le front, en prévision des travaux qu’il lui restait à traiter. Puis, sans s’attarder davantage sur le reste, il quitta sa position pour gagner l’entrée – et sa compagne. Ne s’intéressant en aucunes façons aux nécessités de la sécurité : vérifier son identité. « Nova, viens, ent-.... » Et, tandis qu’il lui ouvrait la chaleur de cet antre inconnu, il s’immobilisa à mi-chemin.

Pétrifié ?

Ses yeux ayant manqué de se perdre plus bas. « Nova. » Bien plus bas. « Nova, entre. » Bien trop bas. « Immédiatement. » Un instant, il hésita – ne sachant plus à quel se-saint se vouer – entre un éclat de rire comme il n’en avait plus... Où bien les larmes. « Il fait frais dehors. » Les errements précédemment endurés s’étiolant petit à petit, sous l’expression plus confuse qui s’instilla en lui. « Comment vas-tu ? »

Ses doigts la dirigèrent pour qu’elle gagna l’intérieur ; et que lui parvint enfin à fermer la porte. À détourner son attention. À fixer le battant de bois.

Bon sang. C’en était déraisonnable. « Tu es … Tu as l’air de bien récupérer. » Soudain, il sembla s’égayer. Presque s’esclaffer. Comment en étaient-ils arrivés là ? « Toutes mes excuses, Nova. Tu es superbe, assurément. » Il se tourna vers elle, l’assurance dûment récupérée et le port impérial. Quoi que les traits de son visage s’éclairèrent d’un mystère insaisissable. « J’espère que tu ne me tiendras pas rigueur d’avoir délaissé le prince pour le savant-fou. »

Rowan perdit instantanément sa réjouissance passagère.

Sa chemise était entièrement ouverte.
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Novenka S. Cieslak
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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyMar 11 Oct 2016 - 9:07






Nova & Rowan.
“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”
L
a fraicheur du soir était implacable, presque menaçante. Et à cet instant précis où le froid grignotait sa peau, elle regretta le col de sa robe. Finalement, elle aurait mieux fait d'accepter les robes à col roulé... Mais il était indéniable que les deux jeunes femmes étaient tombées sous le charme de celle-ci. Elle devait l'honorer malgré les picotements entre ses seins, à moins que ce n'était autre chose qui piquait si fort. Qui faisait à la fois ralentir son cœur pour finalement l'affoler.
Alors qu'elle observait les environs pour se familiariser avec l'endroit, pour une possible seconde visite, la porte finit par s'ouvrir et Novenka se tourna doucement vers l'entrée.
A l'instar de son compagnon, elle s'immobilisa, presque choquée.
Son prénom dit trois fois en l'espace de seulement quelqueq secondeq, puis l'ordre.
Novenka sursauta et entra sans demander son reste, réussissant finalement à dévier son regard pour observer un sol magnifique, oui oui. Il était magnifique.
Les joues rouges, elle manquait à tous ses devoirs. Elle ne répondit pas, jamais. Pas un son ne put sortir de sa bouche. De peur de dire ce qu'elle pensait et non ce qu'elle devrait dire.
Cachoterie, secret. Mensonge du cœur. Instinct primaire.

Un silence et Novenka souleva un sourcil. Récupéré ? ... Oui, n'allons pas mentir que Novenka s'était remise à grignoter, à cuisiner et à manger correctement. Mais elle n'allait pas mieux... Cette voix était toujours là. Néanmoins elle sourit avec chaleur, bienveillance. Comme à son habitude. Enfin, presque. Depuis que l'été avait pris fin, ces sourires aimants se faisaient bien plus rares. A certaines occasions, pour certaines personnes.
Son cœur s’obscurcissait à mesure qu'elle grandissait. Blessée, abandonnée. Vérité.

Puis elle se pinça les lèvres pour éviter de rire, irrésistible.
La nervosité la poussait à se trahir, à rire, sourire, se moquer de la situation gênante.
Novenka en princesse des nuits, Rowan en savant-fou... Ils avaient véritablement passé une porte interdimensionnelle.
« Tu ... - Non pas que ce soit désagréable, hein ? - Mais si tu as si froid c'est peut-être parce que ... » Elle leva l'index vers la chemise ouverte.
Mais féline - & seuls -, Novenka s'approcha doucement, agrippant les boutons. Frôlant la peau fraîche de son amant. Elle rougissait, terriblement, néanmoins ses doigts ne tremblèrent pas. Elle boutonna très lentement chacun des boutons, les suivant du regard.
Puis elle s'immobilisa en en laissant seulement trois ouverts. Elle releva doucement la tête vers le visage de Rowan, les joues rouges.

Un instant d'hésitation. L'embrasser ?
Non. Pas cette fois-ci. Elle n'avait cessé de faire le premier pas, cessé de lui courir après... Elle se ferait désirée. Entièrement.
D'une main caressante, elle la laissa frôler le tissu de la chemise jusqu'à s'éloigner de quelques pas. Le souffle lourd, chaud. Un sourire... énigmatique. « Par où commençons-nous ? »
Subjectif ? A double sens.
Celui qu'il voudrait. Novenka, elle, contemplait la bâtisse. Savourait la chaleur et l'odeur.
Une pointe de nostalgie en elle, ce qu'elle aimerait avoir un chez elle rien qu'à elle... Un endroit où se retrouver. Le retrouver.
Oublier.


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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyMar 11 Oct 2016 - 12:35

Il n’avait jamais autant fixé la porte pour espérer s’arracher au présent. Se soustraire à la bassesse des instincts le plus humains qui soient – et qui, noyés par la gêne, se manifestaient entre eux par un rire résolument bienveillant. De ceux qui roulent du ventre à la gorge, dans ce qu’il semble être une manifestation timide et confuse d’une humanité vacillante. Mais elle était si gracile et ingénue –  si ravissante – qu’il ne pouvait que se distraire de la sorte. S’en défier par crainte d’y corrompre son sang davantage.

Et cette encolure qui n’en finissait pas. Bon sang.

Dire qu’il s’était imaginé, assez naïvement, qu’ils pourraient travailler en toute sérénité sur les incertitudes qui grandissaient entre eux. Qu’ils parviendraient à dépasser leurs conditions mortelles pour lier leurs réflexions sur Haveirson. Tort. Il avait eu tort : encore une fois. Cela risquait de devenir désagréable à la longue.

Il sous-estimait un peu trop les obstacles qui ne manquaient pas de se dresser sur sa route. Vigilance, de fait : son âme avait déjà bien trop payée ce pendant orgueilleux de sa personnalité. Sa lignée également – les nuques de ses aînés rompues et brisées par quelques maléfices fielleux et définitifs.

Sa sœur, offerte en un autel immaculé au glaive ciselé d’un fils Karkaroff.

À cette pensée audacieuse, il eut un pincement. Une douleur foudroyante et brève, de celles qui se comparaient aisément à la violence implacable de la foudre. Traversant d’un coup – d’un seul – les interstices de sa conscience troublée. Et accentuant l’égarement présentement éprouvé, dans une proximité déjà gagnée par d’infimes espoirs extatiques.

Une attente expectative dont il se serait assurément passé.

Aux premières interrogations menées – pour ne pas la contempler plus que nécessaire, ce serait indécent – sa compagne préféra le silence. Et que converser de plus, sans y risquer sa quiétude apparente ? Sa chemise, laissée libre de la sorte, ne l’aidait guère à maintenir une ombre suffisante de dignité. Quelle impertinence burlesque de sa part.

Tu-. Ses iris pâles quittèrent les abords de l’étoffe opaline pour se diriger vers leurs jumelles. Attentives. Prudentes. Si tu as si froid... « Je n’ai pas aussi froid que tu le penses. » Mais il ne s’opposa guère à son intervention. Lente. Délicate. Caressante. Passablement maîtrisée et taquine, jusqu’à ce qu’elle fut satisfaite de son affaire et se désintéressa de ses étoffes.

Les pommettes teintées d’un carmin captivant. Par tous les dieux. Ses épaules frémirent et il se reprit avec une rigidité bienvenue. Friable. Cassable. À peine tenue, en vérité. Par où commençons-nous ? « Tu es terrible, Nova. » Il murmurait, alors, piqué par quelques émotions indistinctes. Imprécises. Sournoises.

« Je t’ai promis de revenir sur ce que j’ai vécu cet été. » Il tendit ses doigts pour frôler le menton de la Slave, avant de s’immobiliser, ensuite, contre la chair fragile de sa gorge. « Poses-moi tes questions, j’y répondrai. Puis nous pourrons nous occuper de l’académie. » Il se tut un court moment, oscillant entre deux intentions nébuleuses. « Ne soit pas craintive, Nova. »

Il rompit la risible distance qui les séparaient pour l’attirer à ses bras. La capturer et l’étreindre précautionneusement, tandis que ses mains remontaient délicatement dans le dos de sa compagne – la neutralisant d’une autre manière. Plus subtile.
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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyMar 11 Oct 2016 - 15:49



 

 

Nova & Rowan.
“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”
T
errible, dégoutante, haineuse.
Le sourire, un instant, s'effaça pour le regarder. Inquiète, stupéfaite.
La voix moqueuse s'insinua, l'étranglait... L'accablait puis s'était tu. Un silence d'or et mérité. Entre ce silence et ce contact, les mots, cette voix. Elle rougit à nouveau, hagarde.
Les doigts de son amant posés sur sa gorge, comme un oiseau, elle n'osait pas bouger. Soumise à une attraction qu'elle ne maîtrisait pas. De ce toucher en sortait d'innombrable pensées, parfois inapte à la décence. « Je... »
Mais le moindre mot, le moindre bruit pourrait le faire fuir... Rappeler ces souvenirs pourrait défaire ce présent. Ce contact.
Cette envie.

Puis l'étreinte, tant attendue. Une chaleur nouvelle.
Elle resta un moment sans bouger, fermant les yeux lorsque les mains de son amant remontèrent le long de son dos. Elle frissonnait, comme paralysée par le froid et le chaud en même temps. Alors elle posa ses mains à son tour, touchant du bout des doigts le tissu de la chemise. Timide.
Ou joueuse.
Finalement, elle se serra plus fort contre lui, posant sa tête contre son torse, ses doigts appuyant plus fort contre son dos. A l'envie de posséder, de toucher. D'obtenir.
Saisir.
Peu de mot, voire aucun.
Elle ne voulait pas parler de cet été, encore moins de ce qu'il était advenu de son destin. De son passé et de son futur.
Ses doigts glissèrent jusqu'au creux du dos de son amant et elle s’immobilisa pour finalement ouvrir les yeux.

Un hall. Un bonjour.
Un silence gêné. Des compliments. L'envie de rire.
L'envie de lui.
Elle s'écarta doucement, gardant ses mains sur les hanches de son amour. Celui de toujours. L'unique.
Elle sourit légèrement, relevant qu'un seul coin de ses lèvres gourmandes. « Tu précipites les choses, Rowan. » Mon amour. Mais elle se retint. Comme tout, comme d'habitude.
Princesse du silence.
Elle fit quelques pas, se plaça à côté de lui et releva doucement la tête pour le regarder. « Présente moi les lieux. Où sommes-nous ? Chez qui ? - Comment te sens-tu ? Est-ce que je t'ai manqué ? - As-tu du thé ou ... veux-tu me parler de ces derniers jours ? ... Nous avons tout le temps devant nous pour parler... des choses qui fâchent. » Elle serra fort le bras de son amant, presque tremblante. « J'aimerais qu'on puisse parler de tout et n'importe quoi sans calculs. J'aimerais pouvoir être embrassée et bien plus sans calculs... Je préfèrerais te voir sourire que réfléchir. » Elle détacha alors son regard de son amant et fixa une pièce random. « Juste un petit instant. »
Être normale... pensa-t-elle.

Malheureusement, rien n'était simple. Encore moins pour eux.
La vie de Rowan avait été détruite, bafouée. Utilisée. Brisée. Et malgré la présence de Novenka et de ses amis qui lui sont restés fidèle. Rowan ne pouvait plus être le même, ne pouvait compter sur des moments de légèreté. Car il n'y arriverait pas.
Ou était-ce elle ?
Elle remit le pan de sa robe en place, lissant le col pour être sûre que rien ne dépassait, frôlant sa peau de ses doigts manucurés.
A nouveau, elle le couva du regard.
Juste besoin de lui appartenir.
C'était là son seul souhait.
Silencieux, délicat & secret.


         
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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyMar 11 Oct 2016 - 22:38

Je. Et ce fut tout – un simple pronom lâché entre eux. Abandonné à la chaleur incisive de la bâtisse, délicieusement décorée par le goût de sa loyale parente. Un mot qui ne devint bientôt plus qu’un son. Un soupçon d’eux – d’elle, plus particulièrement – noyé dans l’étendue d’une incertitude fallacieuse. D’une demeure inconnue. D’une approche singulière.

D’un souffle qui se perdait dans l’air extatique et brûlant. Étouffant.

Rowan songea alors qu’ils étaient seuls. Qu’ils ne craignaient rien ici bas – d’autant que les runes protectrices dépendaient de la magie sereine et assurée de Deirdre. Pas de la sienne. Dangereusement extatique. Qu’ils pouvaient, quelques secondes, se défaire des obligeances ordinaires et calculées. Nécessaires.

Imparables. Afin de survivre à la horde des impertinents.

Il l’avait donc attiré à sa proximité, s’offrant ainsi d’infimes instants tendres et précieux. De ceux qu’il s’effrayait de perdre, à force de diriger son monde d’une main de maître. Implacable. Mais avait-il seulement le choix ? Elle lui sembla frissonner, brièvement – et il affirma d’autant plus son étau.

Par tous les dieux. Depuis combien de temps s’était-il interdit cette douceur ? Des mois. Tout un été. Gagné par la fureur du désaveu et les folies de l’enfermement. De cette rédemption qui n’en était pas vraiment une.  De cette absolution qui n’était rien d’autre qu’une prison. Agrémentée d’une infinité de choses qui restaient présentement en suspens, dans l’attente de leur exécution parfaite. Ses plans.

Et le tissage arachnéen de ses relations – et de celles de Daphne.

Il voulut s’autoriser quelques divagations contre la chevelure auburn ; cependant, déjà, la Slave s’extirpait des abords de son enveloppe charnelle. C’en était déroutant d’y deviner le froid contre sa chair – et le besoin, insatiable, de s’en défaire. Pour la retrouver. L’emprisonner. La chérir jusqu’à s’en confondre les veines en une volupté définitivement licencieuse.

Tu précipites les choses. Cette fois-ci, l’ancien Serpentard esquissa l’ombre d’un sourire. Teinté de pensées litigieuses ; fiévreuses ; malicieuses. « J’envisage peut être la chose avec égayement, en effet. » Et cette allégation disait à la fois tout et rien. Murmurait l’interdit – embrasait le sous-entendu. Quel qu’il soit.

Elle ne répondit à aucune des requêtes précédemment avancées. Préférant lui soumettre d’autres éléments – des questions simples et sincères. « Nous sommes dans le vestibule. Et cette demeure appartient à ma cousine, Deirdre. » Naïves. « Considérons que je suis affecté par quelques affaires extérieures et désobligeantes. Cela dit, en dehors de pareilles distractions, je me porte relativement bien. » Manqué ? Ses doigts fins et albâtres vinrent taquiner le menton de Novenka. « Comment pourrait-il en être autrement, je t’en prie ? »

Il poursuivit son mouvement jusqu’à pouvoir frôler l’étoffe de ce col si vertigineux. « Tu m’as été arrachée pendant trois mois, Nova. » Délicat. Ornementé avec un soin remarquable. « Crois-tu que ce sont des choses qui me laissent inerte ? » Il revint à l’attaque, portant ses lèvres au front de sa compagne. « Ne crois-tu pas qu’un homme, quelle que fut sa naissance, en vint à s’altérer l’âme ? » Siffla, mêlant tendresse et venin. « À se gangrener la chair ? » Ses dents se serrèrent brièvement. « Ne crois-tu pas que ces absences, ces déchirements, ces velléités, n’éveillent pas en moi la convoitise de ton sang ? »

Contre sa tempe, il pinça les lèvres et soupira. « Si je ne me maîtrise pas, Novenka, ces instants pourraient devenir ceux de la perdition la plus absolue. »
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Novenka S. Cieslak
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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyMer 12 Oct 2016 - 20:19



 

 

Nova & Rowan.
“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”
H
ypnotisée.
Novenka le regardait sans oser bouger, sans oser dire quoi que ce soit. Elle se sentait à la fois déroutée et intimidée. A la fois désirée et désireuse.
Montait en elle une fièvre qu'elle ignorait. Un besoin inattendu.
Son cœur battait si fort qu'elle eut peur qu'on n'entende que lui. Elle était à sa merci totale. Laissant ses doigts et ses lèvres vagabonder alors que ses mots étaient durs. A double sens, même si Novenka peinait par moment à comprendre.
Elle le regardait et c'était suffisant.
Enfin presque.
La perdition la plus absolue. « Rowan... » chuchotait-elle. Alors que sa tempe était embrassée, elle ferma les yeux souriant discrètement.
Elle posa ses deux mains d'un côté et de l'autre du visage de son amant et le tira délicatement vers elle.
Tant pis pour l'attraction. Tant pis pour l'envie de courir...
Novenka ne tenait plus... Elle l'embrassa. Plus doucement que d'habitude, plus délicat. Plus subtile.
Ses lèvres se déposèrent sans un bruit sur celle de son amant, avant de l'approfondir. De s'y noyer.
D'en mourir, si cela fut possible.
Les mains de la slave quittèrent le visage de son amant pour descendre avec autant de lenteur sur la gorge puis le torse où elle resta un moment immobile.

Dans son ventre se battaient en duel les papillons et les soldats à lance. De ceux qui bourdonnaient à ceux qui piquaient.
Novenka avait une drôle d'envie, une envie qui n'avait jamais bourgeonné avant lui. Une envie qui n'existait pas avant lui.
Une irrésistible envie d'être à lui. Entière.
Elle s'écarta de quelques millimètres seulement, fermant de nouveau les yeux posant son front contre le sien. « Rowan... » répéta-t-elle, avec cet accent roulé si caractéristique, presque suppliante.
Le souffle court, chaud.
Elle avait l'impression de suffoquer, de mourir. Mais étrangement apaisée, et dans un état d'esprit inconnu. Inédit.
« Je ne sais pas ce que j'ai... » Elle porta une main à son cœur, s'éloignant de son amant. Elle toucha sa peau nue pour sentir son cœur battre. « On dirait un cheval fou qui fuit dans les grandes plaines... Il n'a jamais fait ça. »
Elle reporta doucement son regard vers son amant. « Tiens, sens. » Elle lui prit la main et la posa pile entre ses deux seins, innocente. « Tu sens ? »
A la fois naïve - innocente & diablement joueuse. Elle se délecta de sentir ce contact sur sa peau, quelque chose de tout aussi inédit.
Elle fixa le visage de Rowan et ne put s'empêcher de sourire, tout en rougissant. « Tu es remarquable. »

Elle lâcha la main de Rowan et passa ses cheveux derrière ses oreilles.
Son corps tout entier vibrait, tremblait... A la fois chaud et frigorifié.
Malgré cette distance, cette froideur. Ce visage sérieux et terrifiant qu'il avait quand il l'avait retrouvée pour la première fois. Elle s'est avouée avoir voulu reculer... Mais c'était le sien. C'était Rowan, et malgré cette expression effrayante qu'il s'était amusé à porter ce jour-là, elle se sentait chez elle. En sécurité.
Vivante.
Cette voix qui tourmentait tant la pauvre slave s'était tu, tout le long de son parcours jusqu'ici. Encore maintenant, elle ne faisait que murmurer des choses inaudibles.
Elle fixa un point sur le sol et rougit plus que de raison. « J'aimerais que tu touches chaque parcelle de mon corps... » Elle chuchotait, comme un vœux.


         
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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyJeu 13 Oct 2016 - 12:11

C’en était singulier. Curieux. Atypique. Cette possession de la chair gracile par quelques pressions caressantes. Dissimulant une tendresse qu’il se fourvoyait – d’une certaine manière – à contenir plus que de raison. Plus que d’instinct : car, les entrelacs fragiles de leurs souffles, ne pouvaient que l’inciter à des extravagances chuchotées sous le lourd fumé de l’Éros. Il le savait.

Il le sentait, même, dans les fibres raides et tendues de son corps.

Tandis que ses lèvres parcouraient la tempe délicate de sa compagne, en un mouvement lent et capricieux. Adjoint de quelques embrassades furtives. Sobres. Tempérées par la nécessaire continuité de sa maîtrise – mais n’étaient-ils pas seuls ?

Rowan. Et cela commençait diablement à le brûler, à l’intérieur. Dans les organes les plus sensibles de son existence ; ceux ordinairement employés par la douceur de son humanité. Une tare effroyable, selon les mots rudes et alarmés de Daphne. Ils ne pouvaient que se laisser bercer et piquer par le pragmatisme, dans les sphères d’or et de pourpre mêlés. Ne rien laisser filtrer. Du moins, rien qui ne puisse s’apparenter à un paraître dûment calculé.

Seulement, ici bas, il n’y avait aucune foule ni aucune impertinence notable. À leurs égarements ne répondaient ni les regards appuyés de leurs semblables, ni la désobligeance d’une institution écrasante. La demeure dans laquelle ils se mouvaient – se serraient – ne se corrompait pas dans les jugements. De la même manière que Deirdre, lui sembla-t-il, brièvement, au détour d’un semblant de réflexion.

À la rudesse de ce qu’il avait précédemment avancé – teintée de ce désir railleur et agressif qui l’habitait depuis des mois – Novenka n’avait apporté nul assentiment. Elle n’avait pas plus esquissé une fuite. À dire vrai, elle ne s’était jamais enorgueillie d’une seule débandade. Au contraire. Ses mains vinrent alors le chercher, l’attirant à ses lèvres.

Il y eut cet instant de flottement. Subtile et enchanteur. Bien plus réjouissant que leur dernière embrassade – noyée dans les effluves du courroux et de l’aigreur. Comparable à un écho indistinct, d’une époque désormais révolue. Celle, lointaine et brisée, d’un mois de printemps ensoleillé. Lorsque, ceint d’un désir similaire, il s’était aventuré à l’inviter. À la chérir. Avant que les ombres ne viennent le dévorer et le condamner.

Elle se déroba derrière l’audace sage et éperdue d’une divine ingénue. Quant à lui, il expira l’air embrasé de ses poumons en un léger sifflement. Ophidien. Venimeux. Une menace sourde et presque bourdonnante de ce qu’il peinait à réduire toujours plus au silence.

Rowan. Nouvelle psalmodie livrée à sa conscience ; supplique susurrée avec un espoir bien trop appuyé pour qu’il parvint à l’ignorer. À s’en défaire. Je ne sais pas ce que j’ai. Il la vit se perdre en quelques frayeurs passagères et innocentes, l’esprit vraisemblablement tourmenté par la découverte de l’édifiante cadence d’un corps éveillé par l’Éros. On dirait un cheval. Fougueux. Emporté.

Quelques secondes incertaines s’effilochèrent entre eux. Des instants extatiques, au creux desquels il commença à songer au sens de ces remarques. À ce qu’ils cristallisaient de merveilleux et d’effroyable. Inextricablement liés... Tiens, sens. Ses doigts rencontrèrent l’aubade voluptueuse d’un territoire inconnu.

Il se tut. S’immobilisa – plus par curiosité que par réelle défiance. Et il écouta, surtout, cette mélopée désordonnée et gratifiante qu’il ne pouvait que connaître. Son esprit s’y concentra pour ne pas s’imbiber davantage de l’envie qui croissait en son sang. D’autres allégations succédèrent, petit à petit, à la première. Presque hypnotiques. Il se refusa même à reculer et briser cette proximité, lorsqu’elle le lâcha.

Vint, soudain, le dernier chuchotement. Et d’innombrables pensées. Impatientes. Exigeantes. Licencieuses. « Nova... » Ses veines grondaient d’un besoin intolérable et sybarite ; qui se répercutait, avec une violence indicible, dans ses reins. « Nous sommes... Déraisonnables. » Il fit remonter ses doigts, avec une lenteur difficilement contrôlée, jusqu’au visage de la Slave. « Et je suis... Indécent. »

Il revint border la tempe – auparavant délaissée – de ses lèvres, en un contact tendre et aérien. Puis, il descendit et honora le tracé qui glissait jusqu’au menton de sa compagne. « Ce sont des souhaits audacieux et attrayants, Nova. » Son souffle reprit sa course éthérée pour couronner d’un baiser, la gorge offerte sur un autel de pureté. « Des choses que je ne pourrais pas maîtriser, si je m’y adonne. »

De sa main, il lui dédia une caresse volatile. « Tu m’es tellement précieuse... » Éphémère, cependant : quittant les abords de ses pommettes pour s’approprier d’autres enclaves. L’allure gracieuse de ses épaules ; la ligne frémissante de ses bras ; l’étau avenant de sa taille. Des refuges qu’il projeta, avec une précision édifiante, de posséder. Magnifier.

« Je crains d'être faillible sur ce point, Nova... Comme n'importe quel mortel. » Il l’embrassa dans le cou, invectivé par des velléités toujours plus enivrantes et dictatoriales, tout en cherchant à affermir l’étreinte qu’il lui concédait.

Après tout, n’était-il pas encensé comme un prédateur ? Un damné des millénaires aux crocs effilés et à la soif insatiable ?
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Novenka S. Cieslak
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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyMar 18 Oct 2016 - 9:32







Nova & Rowan.
“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”
L
a chaleur qui irradiait étonnement de la paume de Rowan, lui ravivait d'autant plus le cœur. Et le corps. Un choc totalement électrique la paralysait en même temps qu'il lui fit peur. Peur, et pourtant ce n'était rien comparé à ce qu'elle voulait, souhaitait. Rares étaient les fois où Novenka avait eu l'envie, la faiblesse même, d'être égoïste. Possessive.
Pourtant sur l'instant, elle n'avait qu'une envie : fermer sa poigne autour de lui. L'attrapée à sa lumière, et l'y garder.
Naïvement.
Car quoi que l'on puisse imaginer ou bien penser, Novenka sera la seule à pâtir de cette possession et ce n'était pas dans le sens espéré. Ingénue et innocente, quoi que puisse faire Rowan en ce sens, elle lui appartiendrait ad vitam æternam.
Alors elle écoutait, distraitement tant les baisers et le souffle chaud contre sa peau la déconcentraient d'un monde qui était pourtant bien réel.
« Je..., peinait-elle à dire alors que les lèvres de son amant rencontraient la douceur de son cou, je ne pense pas être capable de pouvoir t'arrêter... Et je ne le veux ... pas. »

Tant d'absence, d'attente et d'angoisse.
Pourtant il était finalement là, inchangé ou changé. Il restait tout de même l'homme qu'elle avait aimé. Avec ses cassures, ses blessures... Il l'acceptait étrange, elle l'accepterait étrange.
Il ne parlait pas, n'attisait rien. Il se suffisait à la regarder, pour qu'elle comprenne. Comprenne l'essence, l'amour.
Un concept qui lui avait échappé pendant plusieurs mois, où seule la peur berçait ses rêves. Seule la violence charmait ses lèvres.
Seul, elle, chuchotait à ses oreilles. Magnificence d'une réalité ou d'un cauchemar. Elle fut sa seule véritable compagnie, alors que le château emprisonnait ses enfants en son sein, alors que tout le monde se renfermait. Esseulés. Elle était là. Elle parlait, insultait... Déchirait.
Novenka était seule et pour toute et seule plainte, elle s'en voulait d'avoir abandonné ses amis. Anton, Mia, Chauncey, Elena... Abandonnés dans leurs tourments alors qu'elle vivait bien aisément sa vie d'étudiante. Le monde n'était plus un rêve, mais bel et bien un cauchemar. La chute fut rude.
S'en relever fut pire encore.

La jeune slave porta une main douce au menton de Rowan pour qu'il la regarde - même si ce baiser inédit dans une zone si pure, lui procurait plus de sensations que n'importe quelle autre expérience -. Elle sourit timidement, laissant ses doigts caresser délicatement la mâchoire de son aimé.
Un seul petit silence, les joues légèrement rouges. Elle voulait l'entendre... Et elle avait beau le répéter, elle ne l'entendait pas.
Devait-elle demander ? Elle fixa un point sur la joue de son amant et après une légère inspiration, elle se lança. « Je ne souhaite pas douter de quoi que ce soit, Rowan. je souhaiterais seulement l'entendre... Est-ce... tu m'aimes ? »
Trois mois à douter. Trois mois à pleurer.
Trois moi à encaisser. Trois mois à déserter...
Le rappeler à son humanité.
Personne ne t'aime, chuchote-t-on, ils font semblants.
Elle pinça les lèvres.

Son regard se fit plus tristes. Moins insolent, plus suppliant.
Ce qu'elle aimerait l'entendre, juste une fois. La chasser cette voix qui lui répète que rien ni personne ne peut aimer une fille aussi détestable.
Pourtant, au fond d'elle, elle souhaitait seulement l'entendre. Comme dans ces romans à l'eau de rose, où lentement il affirmerait l'aimer, la prendrait dans ses bras, la couvrirait de tendres baisers avant... de laisser en elle un souvenir indélébile, gravé au fer rouge.

Ses doigts glissèrent le long du cou de son amant. Son sourire s'était évanoui, son regard voilé d'une autre aura. Elle continuait sa course sur ses épaules, son bras, sa main avant de sauter, tout aussi rapidement sur son torse puis son ventre.
« Je t'aimerai toujours. »
Promesse.
Réalité.
Malgré ses talons claquants, elle se laissa légèrement basculer sur la pointe des pieds et déposa un baiser, pour la énième fois, sur les lèvres de Rowan. Scellant sa promesse.
Scellant son amour.

Jusqu'à la mort.

Le but de cette soirée s'éloignait. Et Novenka n'avait plus qu'une idée, qu'une envie.
Lui.
Jusqu'à...


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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyJeu 20 Oct 2016 - 0:52

Pour la seconde fois cette année, Deirdre fermait la demeure d'Arendal. La nuit était tombée depuis longtemps sur le pays scandinave et c'est dans la froideur de celle-ci que la jeune femme ferma les volets d'un coup de baguette leste et rapide. Au début de l'été, il y avait eu une « alerte ». Il y avait eu un intrus dans la maison. Par sécurité, la jeune femme avait préféré faire le déplacement elle même et mener sa petite enquête. Enquête qui avait été mise en suspens lors de ses nombreux aller et retour entre l'Angleterre et la Norvège. Les nombreux événements familiaux de l'été l'avait poussé à faire la navette, sans qu'elle ne le regrette aucunement. Désormais que la situation avait été clarifié en Norvège, elle n'avait plus aucune raison de rester et comptait bien regagner ce qu'elle appelait affectueusement son « cottage » d'Avalon...

Elle sorti, savourant l'air froid qui vint lui piquer les joue avant de jeter un dernier regard à la demeure, et vérifier ses protections. Il était hors de question qu'un intrus pénètre à nouveau dans ce territoire. D'ailleurs, si une telle chose s'était produite, c'est parce qu'elle ne s'en été pas occupé personnellement lors de son dernier départ. Elle ne doutait pas de ses protections. Jamais. Elle n'avait de toute façon aucune raison d'en douter. Son regard perçant se perdit un instant dans la nuit noire. Au loin, en contre bas, à l'autre bout du parc ceignant le domaine, le village était entièrement illuminé. Écrin de lumière au milieu de l'obscurité... Elle brillait, comme une pierre précieuse perdu sur une étoffe sombre, touché par un rai de lumière. Un sourire fin illumina le visage de la jeune femme. Elle avait toujours aimé ce genre de spectacle. Se sentant privilégiée. Observatrice cachée de cette petite merveille, isolée dans la nuit noire, inconsciente des danger du monde, qui parcouraient les ténèbres sans arrêt.

Elle expira et descendit les marches du perron, glissant les mains dans les poches de son manteau en cachemire. Le froid lui enserrait les jambes, nues à cause de la robe noire qu'elle portait sous son manteau. Mais elle ignorait sa morsure, faisant claqué ses talons sur les pavés de l'allée, descendant celle-ci de sa démarche légère et altière. En quelques pas, elle s'était enfoncé dans l'obscurité et quelques secondes plus tard, elle disparaissait entièrement, dans un craquement caractéristique.

La zone de transplanage d'Avalon était déserte quand elle y apparu. Le froid se mua en fraîcheur automnale et aussitôt, un sentiment familier s'empara d'elle. Les bruits et les odeurs familières l'envahirent et lui arrachèrent un nouveau sourire. Elle était de nouveau chez elle. Rapidement, elle traversa la rue et atteint le portail de sa demeure en quelques instants. Une lumière au rez-de-chaussée lui apprit qu'il y avait bien du monde chez elle, mais c'était sans surprise. Elle savait que Rowan au moins serait dans les parages. Et elle avait d'ailleurs bien du mal à contenir sa joie de savoir son cousin de nouveau libre et qui plus est chez elle. Elle remonta l'allée et se glissa sur le perron avec légèreté pour finalement ouvrir la porte et...

La surprise la pétrifia quelques secondes mais elle se ressaisit bien vite, refermant la porte derrière elle, empêchant par la même occasion la fraîcheur de s'insinuer à l'intérieur. Bien qu'ici, son manteau lui était bien superflu... « Rowan ! » Un sourire illumina son visage alors que le dos de son cousin se trouvait non loin d'elle et qu'elle croisait le regard d'une jeune femme au décolleté très échancré. Elle resta cependant aussi courtoise et chaleureuse qu'à son habitude, saluant la jeune femme d'un regard amical accompagné d'un sourire poli. « Mademoiselle. Deirdre Westminbrook, pour vous servir. » Une légère inclinaison de la tête et elle reporta son attention sur son cousin. « Je suis vraiment ravie de te voir ici. Voulez vous boire quelque chose ? » Une interrogation pour eux deux. L'hospitalité, devoir de toute hôtesse qui se respecte, prenait le dessus alors qu'elle n'avait pas encore enlever son manteau. Cependant, elle eu la décence d'ignoré la tension qu'il y avait entre eux, de faire comme si elle n'avait rien surprit, respecter l'intimité qu'elle avait dérangé...
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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyDim 23 Oct 2016 - 16:41

Et c’était définitivement affriolant de s’adonner ainsi à l’Eros qui prospérait en lui. De s’extraire, avec audace, des normes que le carcan mordoré de l’aristocratie avait tissé autour de sa chair au cours des décennies passées. De se tendre, avec une incertitude soigneusement dissimulée, vers des impulsions passionnées qu’il n’avait pas vraiment eu l’occasion d’éprouver. De manifester. D’étudier.

Le seul écart à cette diatribe éthérée ayant été celui d’une joute imprévue, brutale et sulfureuse : au creux d’une demeure délaissée par le monde et les rouages célestes de la bien-pensance. Une frasque étouffée et étouffante, réglée en quelques instants effrénés. Relâchés. Excessifs. Une extravagance capricieuse de sa part comme il n’en avait jamais eu – et qu’il pensait, naïvement, ne plus jamais avoir.

Incomplète, cela dit, dans les digressions momentanés de son sang. Affable – mais inachevée, en vérité, tant il ne pouvait s’empêcher d’y associer un manque au nom redouté. Susurré, néanmoins, à plusieurs reprises par sa compagne. Un dieu à la puissance incommensurable et écrasante ; aux enchevêtrements alambiqués et souffreteux entre tous les êtres qu’ils fussent de vie ou de mort ; aux louanges héroïques contées par ceux qui s’en drapaient le cœur sous le sacre d’un hyménée roturier.

Une déité auprès de laquelle il se vouait dans les ombres, loin des soieries ondoyantes et des vins capiteux des salons de la pourpre. En secret – aussi loin que remontait la nécessité de camoufler la faiblesse de son empathie. Une idole assurément crainte, cependant, de part ce qu’elle impliquait de réel dans son existence.

De ce qu’il ne pouvait décemment pas contrôler. Être aimé en retour.

Sur l’étoffe délicate et sublime, ses doigts se crispèrent une fraction de seconde. Comparable à une réponse anxieuse à cette imperfection insensée, silencieuse et simplement humaine de sa conscience. Bon sang. Par-delà le tissu qui protégeait la Slave d’indécences plus accentuées, Rowan devinait la chaleur. Une émanation nébuleuse et captivante d’une affliction embrasée qu’ils partageaient tous deux.

Je ne pense pas être capable de pouvoir t’arrêter. Et il le sentait, désormais, ce tambour assourdissant qui frappait en lui. Percutait et déchirait sa distance nonchalante sous les battements successifs. Grandissants. Distrayants. Je ne le veux pas. Et il le discernait, avec une évidence crue et aveuglante, ce désir millénaire et redoutable. Aussi cruel dans son envie que tendre dans sa violence.

Contre lui, l’ancien Serpentard la serra encore davantage – si ce fut possible – quitte à manquer de discrétion quant à ses propres velléités. De mesure. Mais toutes ces choses n’avaient plus grande importance, n’est-ce pas ? Seul persistait le besoin de l’étreindre et de la conserver auprès de sa propre respiration, envers et surtout contre le reste des mortels.

Uniquement guidé par l’impossible nécessité de la faire sienne.

Une main vint pourtant le dévier de cet embrasement impétueux. Fragile. Gracile. Il quitta les abords de sa gorge pour la considérer avec plus de recul ; les pommettes toujours teintées d’un carmin révélateur. Confus. Preuve inaudible de cet affront qu’il menait en toute connaissance contre  la raison. La logique. Clemens ne l’avait-il pas déjà mis en garde, autrefois ? Sans un mot – futile et déplacé à ses yeux, ici bas – il l’observa.

S’abreuva de cet échange incertain qui se tissait dans les méandres de leurs regards. Jusqu’à l’interrogation nouvelle. Déstabilisante. Tu m’aimes ? Dans les tréfonds de son être, il distingua une douleur. Aiguë. Perfide. Semblable à quelques aiguilles effilées qu’on lui enfonçait abruptement dans les côtes. Avant de lui en poignarder le ventre – et il se surprit à sentir ses doigts trembler. À imaginer l’engeance vermeille teinter l’albâtre de sa chemise et de sa peau.

Brièvement, malgré l’émergence de ce venin lancinant, il songea que de tels termes étaient d’une rareté criante dans les entrelacs de son existence. De ses relations. Légués en un cérémonial exagérément précis à quelques élus – ses plus proches fidèles. Ceux dont il pensait l’allégeance éternelle. Incassable. Pas même par les égarements les plus sombres de son cheminement personnel.

Novenka avait le droit d’y prétendre.

Mais il avait tant de faits à éclaircir – encore – et à expliquer pour qu’elle puisse comprendre tous les tenants et les aboutissants d’un pareil aveu. Tellement à nommer pour lui rendre une justice convenable qu’il ne parvint qu’à se troubler davantage. Tiraillé par les secousses qu’il craignait voir s’insinuer plus loin entre eux dans cet interstice du temps qui se faisait désormais écrasant. « Nova. » Et il ne pouvait pas la laisser s’enfoncer dans le désarroi.

Plus maintenant.

Or, Rowan n’eut pas l’occasion de s’avancer plus, car elle vint l’embrasser. Lui murmurer une autre confession – une promesse. Le distraire jusqu’à ce qu’il s’en arracha, le souffle court. Extatique. « Nova, je t’en prie... » Ses iris pâles et bienveillantes vinrent quérir leurs jumelles. « Comment pourrait-il en être... Autrement ? » Il s’efforçait de murmurer, de conserver un minimum de concentration tant les émotions contraires se faisaient oppressantes dans ses veines et ses reins. « Comment, dis-le moi ? »

Je t’aimerai toujours. Et la formule se répétait. Infiniment. Comme si c’était lui qui s’était retrouvé marqué par le fer et le sang d’un serment inviolable.

« Tu es la seule que... » La porte s’ouvrit et brisa littéralement sa voix sous la stupéfaction. Une gêne rudement maîtrisée se mit à invectiver son esprit, tandis qu’il se tournait dans la direction de sa cousine. Deirdre. Visiblement fraîche et pimpante – et peu troublée par l’affaire qui s’était menée dans son antre. Par tous les dieux, il ne pouvait que l’en remercier. Le contraire aurait été … Délicat à gérer. « Deirdre ! Je suis sincèrement rassuré de te voir en si grande forme. »

Ses doigts vinrent serrer ceux de sa compagne, espérant lui conférer suffisamment de force et de tendresse. « Permets-moi de te présenter, officiellement, Mademoiselle Novenka Cieslak. Ma compagne. » Des mois auparavant, lorsque les affronts n’étaient que ceux de la gazette, ils avaient déjà amplement discuté de la Slave. Elle était un maillon de la chaîne qu’ils se devaient de préserver. Éminente. Précieuse. « Nous avions pour première ambition de travailler sur les phénomènes mystérieux de l’académie. Si tu le souhaites, tu pourrais participer à notre réflexion ? »

Haveirson. Ses périls. Ses espoirs. Ses enfers. « Et vu que tu le proposes, je pense qu’un thé serait très adapté pour l’occasion. » Et contenir, derrière les limites du visible, les râles frustrés de son attachement.
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Novenka S. Cieslak
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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyMar 25 Oct 2016 - 9:39






Nova, Rowan & Deirdre.
“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”
T
out semblait étrange et arrêté. Comme un espace-temps nouveau qui naquit d'un monde étrange. Etrange était le mot. Tout était irréaliste. Complètement différents des rêves qu'elle eut pu faire quand elle s'imaginait lui appartenir de corps et d'âme. Pourtant, rien ne pouvait être plus beau que ce qu'il pouvait se passer actuellement.
Malgré les ricanements lointain d'une voix qui ne voulait pas s'éteindre malgré la magnificence de cet échange timide et incertain.
Novenka semblait plongée dans un rêve. Un rêve qu'elle appréciait, n'oublierait pas.
Jamais.
Pourtant, au fond d'elle, elle le sentait. Elle savait que rien, entre eux, n'était facile, aisé. Il fallait le mériter.
Et malgré les épreuves, la fidélité incomparable de Novenka à son amant. Elle sentait une nouvelle épreuve. Un nouveau glas s'abaisser. La faire patienter.
La faire taire.
De toute façon, il te ment lui aussi.
Novenka fronça légèrement les sourcils, s'empêchant d'écouter. Elle devait se concentrer, écouter Rowan. Sa voix, la sienne. Personne d'autre. Malgré le souffle glacée de celle qui ne l'abandonnait pas, chuchotant ses immondices à son oreille.

Une phrase en suspend et Novenka sursauta quand la porte s'ouvrit. Elle allait reculer d'un pas, si ce n'est même deux pour éviter toute confusion face à la personne qui venait de pénétrer cette demeure. Cette demeure appartient à Deirdre Westminbrook, ma cousine.
La voix se mit à rire plus fort encore, et Novenka eut un tic nerveux de faire craquer, presque imperceptiblement, sa nuque pour ne pas l'asséner de se taire. « Enchantée. » dit-elle timidement.
Voilà bien tout ce qu'il pouvait sortir de ses lèvres fines, la voix ne s'arrêtait pas. Et l'échange des Westminbrook se fit plus lointain.
Idiote, tu es idiote. Ouvre un peu les yeux... Personne ne t'aime. Personne ne te ... veut; Novenka Sloane Cieslak.
Elle se mordit la lèvre jusqu'au sang pour ne pas répondre. Ne rien dire. Ignorer. Se blesser.
Les doigts de Rowan se refermèrent sur les siens et elle lâcha immédiatement ses lèvres où une légère perle rouge se dessina.
Officiellement. Compagne. Les joues rouges, Novenka resta bouche-bée. Comme la voix.

Première ambition.
Enfin pour Rowan, car il était clairement une autre ambition dans les reins de Novenka. Mais étrangement cette ambition s'était évanouie aussi vite que l'idée lui était apparue.
Pas aujourd'hui. Peut-être demain, ou dans dix ans.
Qu'importe. Elle était sa compagne, il venait de le dire.

Novenka plissa le nez, tic de réflexion. « Je ne veux pas vous déranger, mais un thé serait en effet le bienvenu. Merci. »
Il utilise des mots forts, mais ça ne veut rien dire, Novenka.
Il dit cela à une personne importante pour lui... Mais parce qu'il doit mentir au monde pour te poignarder. Te briser bien plus encore.
Après tout, « Nova ». Qui t'aime ? Qui te l'a déjà dit ? Mia... Depuis combien de temps tu ne l'as pas vue ? Anton ? Il te déteste autant qu'il déteste Rowan Philip Westminbrook. Mangemort. Menteur.
Tu n'es rien pour personne.


« Excusez-moi. Où se trouve les sanitaires ? »
Elle devait se battre. La battre. La faire taire... Mais comment.
Un ricanement.

Se préparer à parler de l'Académie. Et d'elle. Enfin.
Elle délia délicatement ses doigts de ceux de son amant. Et le monde semblait chanceler. Perdre de ses couleurs.
De sa vie.

Elle devait se battre. Et faire confiance à Deirdre qui ne la connait pas. L'intimer de cette voix. Dont seul Rowan connait l'existence.


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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyMar 25 Oct 2016 - 16:17

La surprise première était partagée, elle pouvait le lire dans le regard de ses hôtes. Mais l'accueil ne manquait pas de chaleur, même s'il était empli de cette sorte de candeur propre à leur rang. Je suis sincèrement rassuré de te voir en si grande forme. Un fin sourire passa sur les lèvres de la jeune femme. Oui, elle était en forme. Et elle comptait bien le rester et ne pas se laisser abattre. Pour lui. Pour leur famille. Enchantée. Son sourire s'élargit un peu. Elle se doutait de l'identité de la demoiselle et elle avait entendu parler d'elle. Mais en entendre parler et la rencontrer était deux choses bien différentes. Elle ne le savait que trop bien. Permets-moi de te présenter, officiellement, Mademoiselle Novenka Cieslak. Ma compagne. Une nouvelle âme dans la famille ? « C'est une chose agréable que de te rencontrer enfin Novenka. J'ai beaucoup entendu parler de toi. » Un sourire chaleureux pour accompagner ses paroles. Elle était sincère. Et elle faisait confiance à son cousin. Jamais il ne ferait pénétrer un intrus dans sa maison. Elle n'avait aucune raison de s'inquiéter de la slave. Et encore moins de la prendre en grippe. A quoi cela servirait-il de toute façon ? Et puis, elle n'était pas comme ça.

Nous avions pour première ambition de travailler sur les phénomènes mystérieux de l’académie. Si tu le souhaites, tu pourrais participer à notre réflexion ? Un éclair amusé traversa son regard et elle ne pu retenir un sourire légèrement moqueur. Etait-ce bien leur première ambition ? Ou avaient-ils penser à autre chose entre temps ? « Avec plaisir ! » La proposition était cependant tentante. Elle adorait les énigmes et ils lui en présentaient une grandeur nature ! Comment refuser ? Je ne veux pas vous déranger, mais un thé serait en effet le bienvenu. Merci. Sans surprise, le thé faisait l'unanimité. « Parfait. Permettez moi de me débarrasser de mon manteau et je m'occupe de tout ça. » Excusez-moi. Où se trouve les sanitaires ? Le regard azurée de la diplomate croisa son compère sur le visage de la Slave. Elle avait quelque chose de fragile en elle qui contrastait avec sa tenue du jour. Mais Deirdre ne fit aucun commentaire. « Au bout du couloir, sur la droite. N'hésite pas si tu as besoin de quoi que se soit. » De nouveau, elle accompagna sa réponse d'un sourire bienveillant.

Un instant plus tard, le groupe se séparait en douceur. Elle ôta son manteau et le suspendit à une paterne au mur avant de se diriger en douceur vers la cuisine. Ses cheveux noirs, lâchés, rebondissaient sur ses épaules au rythme de ses pas. Elle jeta un regard à son cousin avant d'entrer dans la cuisine attenante au vestibule et lui lança d'un air joyeux. « J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer ! » Elle avait reçu la nouvelle la veille et mourrait d'envie d'en faire part à son cousin. Mais elle ménageait un peu son effet bien que ce ne fut pas la nouvelle de l'année. Mais c'était pour elle une petite avancée... Comme une petite victoire personnelle. « J'ai trouver un poste au Ministère... » Un sourire et elle sorti sa baguette. En quelques gestes précis et rapides, la bouilloire se remplissait d'eau et la faisait bouillir, alors que des tasses et leurs soucoupes s'installaient lestement sur une servante de table. Elle ajouta un pot de lait et du sucre avant qu'un bocal de biscuit ne s'installe de lui-même avec les tasses. Elle préféra cependant verser elle-même le thé dans la théière en fonte d'un jaune éclatant qu'elle avait choisi ce soir-là. « Conseillère au Ministère des affaires étrangères. » Elle versa la dernière cuillère de thé et leva les yeux sur son cousin pour croiser son regard alors que la bouilloire commençait doucement à siffler. Un sourire affectueux se dessina sur ses lèvres. « Qu'en dis-tu ? »

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MessageSujet: Re: Tangence des périls |   Tangence des périls | EmptyMer 26 Oct 2016 - 19:12

Enchantée. Ils l’étaient tous d’apparence et de cœur – tout du moins, Rowan le pensait –  à se croiser ainsi au milieu du vestibule. Alors que le sang des amants éperdus se corrompait encore d’un besoin impérieux et languissant. Alors que la propre chair de l’ancien Serpentard grondait d’une frustration tout à la fois millénaire et novatrice.

Camouflée sous les entrelacs de sa constance aristocratique. Noyée, même. Brisée. Parce qu’il ne pouvait décemment pas s’adonner à une pareille distraction en présence de sa cousine. Ce serait indécent – et il l’avait tant été, ici bas, à l’effleurer et à l’honorer de ses lèvres de la sorte. Novenka méritait bien mieux que d’infimes étreintes empressées à l’entrée d’une demeure.

Enchantés. Tels qu’ils se devaient tous de l’être, afin d’affermir leurs rangs. N’avaient-ils pas un projet ambitieux – grandiloquent, impétueux et définitivement dangereux – à mener, après tout ? Une valse aux rondes funestes et vacillantes, que seul le tissage arachnéen de leurs alliances permettrait de défier du néant. De préserver d’une chute encore plus rude que les précédentes ; et Rowan songea, brièvement, que les écueils rencontrés cet été n’étaient qu’un avant-goût de ce qu’ils allaient éprouver prochainement.

De l’embrasement qu’ils allaient provoquer au sein de la pourpre guindée et rutilante. Pourrissante, en vérité, sous le couvert faussement protecteur de blasons surannés. Dépassés.

Les iris pâles et céruléennes se concentrèrent sur leurs jumelles, familières à bien des égards. Quoi qu’elles se trouvaient bien plus profondes et sereines que les siennes, à l’aube de ce carnage nécessaire et savamment orchestré : parce qu’ils n’avaient pas le choix, de triompher ou de périr dans cette quête aux frontières du raisonnable.

Anéantir l’ouvrage sculptural, écrasant et néanmoins chancelant de l’aristocratie. Et pour se faire, ils devaient soigneusement garantir leurs arrières – préserver Novenka, coûte que coûte. Au moins jusqu’à l’heure de la fronde, entre le velours et l’acier de leurs voix unifiées sous une même bannière.

Ce point avait toujours été non négociable à ses yeux – et ni Daphne, ni Deirdre ne s’y étaient opposées. Au contraire. « Bien entendu, il serait malvenu de notre part de t’en empêcher. Tu es la dame de ses lieux, après tout. »

Un soupçon de contentement vint balayer ces pensées incertaines et extatiques, tandis que le jeune homme considérait son aînée avec reconnaissance. Excusez-moi. L’espace de quelques secondes, il tourna son attention vers la Slave qui se dérobait à leur proximité. Loin de se douter des méandres vertigineux dans lesquels son esprit s’enfonçait et se piquait présentement. « Nous ne serons pas loin, Nova. »

Ses doigts privés d’étreinte vinrent se joindre entre eux dans une prière silencieuse. Informulée. À peine estimée, tant elle se faisait loin de toute conscience avisée. Il ne s’agissait que d’un geste distrait, à la futilité évidente. Éphémère. Déjà, Rowan dirigeait son regard vers sa parente ; et il lui emboîtait le pas en direction de la cuisine. Une bonne nouvelle.

Pour la première fois, depuis ce qui lui semblait être une éternité douloureuse et effroyable, son visage sembla exprimer un ravissement réel. Hors de murs alliés, un sourire était si aisément perçu comme une faiblesse … Qu’il s’en gardait avec précaution. « J’en suis amplement curieux, du coup. » Dans les ondées troubles de ce monde changeant, un peu de baume au cœur se faisait remède d’or et de lumière. Il fallait en profiter au moindre éclat – au risque d’en supporter d’innombrables regrets par la suite.

En l’état, il n’eut guère à attendre longtemps. Un poste au Ministère. « Conseillère ? Deirdre, c’est une excellente nouvelle ! » Il y avait là de l’espoir. Plus qu’il n’en aurait jamais imaginé. « Tu dois être tellement soulagée, depuis tout ce temps. » Il marqua une pause, incertaine. Fragile. « Je dois t’avouer que... Je craignais que mon procès conduise à une opprobre jetée sur toute notre lignée. »

Lentement, ses iris se baissèrent vers son avant bras gauche. Aujourd’hui caché par l’étoffe opaline de sa chemise. Celui qui l’indisposait toujours. Orné du sceau de la félonie. Éternel. Quoi que les tracés perdaient progressivement de leur teinte sombre et sifflante. « L’obtention de cette place... Est un très bel événement. Non pas tant parce qu’il va compléter tes rentes, mais parce qu’il nous laisse entrevoir une issue. Pour toi, Deirdre. Pour Duncan et moi, aussi. Un avenir, en dépit de tout ce qui a été dressé à l’encontre de notre nom... Et de ce qui suivra dès lors que nous serons lancés auprès de Daphne. »

Un instant, Rowan se tut. Puis, abruptement, il s’arracha à ses errances intellectuelles. « J’ai mené une idée similaire auprès de messire Beurk, l’ami de feu mon père. Il ne s’agit pas tant d’argent, nous n’en avons même jamais manqué au cours des derniers siècles, mais de tactique. » Analyser. Anticiper. Vaincre. « Je ne ferai pas l’offrande, à nos opposants, de croupir dans l’oubli. Et si tu es parvenue à trouver ta place au Ministère, j’ai foi en la mansuétude du patriarche Beurk quant à ma requête. »

Il sourit – de cette ambition flamboyante qui lui naissait dans les plus obscures chemins de son existence. « Nos prochaines alliances vont être déterminantes, n’est-ce pas ? »

Il lui faudrait donc évoquer Karkaroff sous peu. Le courroux battant ses veines d'un outrage innommable.
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