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 Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique

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MessageSujet: Re: Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique   Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique - Page 2 EmptyLun 7 Sep 2015 - 22:00

Peu de temps après son arrivée, la silhouette gracile et flamboyante d’Amaranthe se présenta à eux. En guise de salutation, il inclina légèrement le visage vers cette dernière, tout en laissant son esprit vagabonder nonchalamment vers quelques souvenirs. Cela ne dura guère, car de nouveaux étudiants rejoignirent progressivement l’amphithéâtre. Dans le flots des individus, le président de Sinistros répara quelques camarades portant son blason. Messieurs Jones et Orunitia, accompagnés par mademoiselle Winslow.  Deux intruses de Phénix – le terme lui tira à la fois un sourire et un pincement au cœur inintelligible – finalisèrent la composition de leur groupe pour le cours introductif.

Dès que l’occasion se présenta, le jeune homme rendit respectueusement son salut à Isolde. Bien qu’il n’en laissa rien transparaître, plusieurs questions brûlèrent ses lèvres et guidèrent régulièrement son regard vers la meilleure amie de Clemens.

Du moins, jusqu’à ce que messire Wenlock-Larkin se fasse maître de cet immense espace d’étude par des mots avisés. Ce dernier répondait à chacune des présentations, rendant tangible le lien qu’il s’efforçait de construire entre lui et ses élèves. Fascinant. La curiosité de l’ancien Serpentard s’en trouva piquée d’intérêt.

La coopération magique au second semestre ? Parfait. Une bonne nouvelle. Sans perdre de temps, il nota ce détail sur son parchemin, tout en prêtant une oreille studieuse à la voix de leur professeur. La tonalité soudainement familière brisa sa concentration au point qu’il leva son regard pâle vers l’estrade, espérant en comprendre les tenants et les aboutissants. Cela ne tarda guère. Amaranthe. Par respect et par pudeur, il n’imita pas les autres étudiants, ceux qui ne pouvaient s’empêcher de jauger la réaction à un tel affront.

Derrière son masque d’aristocrate intouchable, il se sentit gêné pour l’Abraxan.

L’instant suivant, la première réflexion était lancée à la volée pour permettre à l’ensemble de la salle de s’y concentrer. Définir politique et science politique. Comme à son habitude, l’ancien Serpentard agrémenta son support de notes pour bien visualiser ce qu’on lui demandait.

Déjà, il fallait partir de la base avant de se lancer dans une réflexion fiévreuse. De l’étymologie. À voix basse, il se répéta les termes grecs qu’il avait eu l’opportunité d’apprendre avec un percepteur dans ses jeunes années. Ceux qu’il jugeait utile à la situation. Politikos. Politeia. Politikè. Les notions couvertes par ces trois mots étaient larges. Le premier renvoyait au cadre de la société, celle organisée autour d’une certaine forme de « civilité ». La seconde s’apparentait au thème de la constitution, de la structure d’une communauté. La dernière, la plus épineuse à son sens, se référait à l’art politique. La pratique du pouvoir même.

Ceci fait, Rowan prêta attention aux différentes réflexions de ses camarades. Il eut la singulière impression de vivre en... Décalage avec eux, tant la façon d’aborder le sujet lui était toute particulière. Ancienne. Inapte. Tant pis.

Il avait suffisamment de nonchalance pour ne pas se sentir ébranlé au premier rire. À la première remarque désobligeante. « Si je peux me permettre. » Sa voix, calme et ferme, s’était levée après la piètre demande de Fomus. « Il faudrait déjà savoir de quel aspect de la politique nous parlons ici. Si nous voulons définir très exactement notre sujet, il me paraît essentiel d’en revenir aux notions grecques. Sommes-nous concernés ici par la Politikos ? La Politeia ? La Politikè ? » Il marqua une courte pause, rassuré que son accent grec soit plus audible que son portugais. « Le concept de politique, tel qu’il est utilisé de nos jours, me semble terriblement creux par rapport à ces trois termes. Nous pouvons en dire tout et son contraire pour peu que l’assistance soit à l’écoute... Et, du coup, la définition possède autant de formes que d’individus capable de l’employer. » Intérieurement, il regretta sa prise de parole. À quoi bon, de toute façon ? Platon pouvait aller se rhabiller.

Rowan se tourna vers Clemens et Isolde, leur soufflant quelques mots dépités. « Nous avons tort de nous en tenir seulement à l’histoire récente de notre monde, pour y puiser des exemples et des raisonnements. » Et que dire de ce pauvre Hobbes, si négligé ?
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Rupert Wenlock-Larkin
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MessageSujet: Re: Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique   Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique - Page 2 EmptyMar 8 Sep 2015 - 0:41

Bien, après les présentations, Rupert avait des pistes pour étoffer le programme qu'il s'était appliqué à élaborer ces dernières semaines. Son enthousiasme était grandissant.
Evidemment il constata la gêne d'Amaranthe après son allusion à leur rencontre dublinoise. Certains étudiants s'étaient alors retournés vers la jeune femme. L'avait-il mise dans l'embarras ? Un instant, Rupert avait oublié qu'il se trouvait dans un amphithéâtre, et lui avait parlé comme s'ils étaient en train de prendre un café ensemble. Bon, après, il ne fallait pas abuser ! Peut-être s'était-il montré familier, mais il n'avait mentionné aucun détail et n'avait pas été désagréable. Pas de quoi en faire un fromage, donc.

Ce qui l'intéressait vraiment, c'était de voir les propositions de définition de ses étudiants. Il voulait découvrir les axes de réflexion qui leur venait à l'esprit en premier lieu, s'ils étaient capables de synthèse ou si, à l'inverse, ils fourmillaient de questions.

Clemens fut le premier à prendre la parole. Le professeur l’écoutait attentivement et, lorsqu’il eut fini, il fit apparaître au tableau les mots-clefs qu’il avait repéré dans les paroles du jeune homme. En lettres capitales, on pouvait y lire à présent :
ACTION/REACTION - DROIT/DEVOIR - PARTICIPATION
En dessous de ces trois catégories étaient rattachés d’autres mots. Ainsi, dans la première colonne, il nota : “problème précis” et dans la troisième : “citoyen”.
Tout à fait à droite du tableau, il était inscrit “SCIENCE POLITIQUE” avec le commentaire “démarche analytique”.

Rupert remercia Clemens puis tourna la tête vers la plus discrète Ayumi, qui donna son avis plus qu’une tentative globale de définition. Elle axait son raisonnement sur la personnalisation du système politique autour d’un leader. Si cela ne répondait pas bien à la question, c’était une interrogation qui méritait d’être soulevée - et qui serait abordée plus tard dans le cours. Il la remercia et quelques mots supplémentaires apparurent derrière lui.
Dans la première colonne, on pouvait lire : “interaction - négociation” et dans la troisième : “hiérarchie - élite(s)”.
- Ce que vous dites est loin d’être idiot.

Après ce nouveau tour de table, il ferait le tri dans ces informations pour leur donner une définition englobant leurs questionnements. Il avait beau aimer discuter à bâtons rompus, les bases devaient être solides. Autrement, autant tous se retrouver au Dark Night avec une bonne Bièraubeurre.
Un temps de pause était observé par les étudiants. Certains notaient avec soin les premiers éléments avancés, d’autres semblaient attendre. Enfin, Isolde rompit le silence.

Elle s’exprimait à nouveau sous forme de questions. Elle avait vraiment besoin de circonscrire le sujet, ce qui n’était pas si étonnant pour une botaniste, habituée au travail de définition rigoureux nécessaire à la classification des espèces. Puis elle enchaîna et Rupert dut se concentrer pour retenir les points centraux de son intervention alors qu’elle débitait une réponse très complète à la remarque d’Ayumi. Son propos était un peu confus mais de ce que Larkin en comprit, elle avait repéré des mécanismes essentiels et largement avérés de la politique. La hiérarchie était-elle naturelle ? Les systèmes politiques ne faisaient-ils que révéler la diversité de la société qui, d’elle-même se spécialiserait fonctionnellement ? Il gardait ces questions pour plus tard. La jeune femme n’avait pas terminé.

Il se retourna vers le tableau et réfléchit une seconde. Il ajouta en lettres capitales, dans la deuxième colonne : HISTOIRE - NATION et dans la première il écrivit : “dialogue avec la population”.
Puis il répondit aux questions d’Isolde :
- Le domaine est très ancien. Rappelez vous les animaux politiques définis par Aristote, entre autres figures importantes. L’Antiquité est une période riche en enseignements. Le Moyen-Âge a été ponctué d’écrits et de débats, notamment au sein des Eglises. Avec la Renaissance, puis les siècles des révolutions, la politique devient un sujet florissant avec la formation des Etats, des Nations… Mais la science politique en tant que telle naît seulement durant ce siècle, à partir de la sociologie politique.
Quant à votre deuxième question… Eh bien l’idéal de l’égal accès de tous à la connaissance se développe vraiment avec celui des systèmes démocratiques, à la fin du XVIIIème siècle. Chez les sorciers, c’est quelque chose de très récent qui est peu enseigné. L’accès au politique suit la technologie, aussi, et la multiplication des médias.


Fomus attira alors son attention pour lui demander s’il pouvait s’allumer une clope. Rupert, qui fumait lui aussi en travaillant, n’y voyait aucun inconvénient. Toutefois, cela pouvait gêner les autres étudiants.
- Seulement si cela vous est absolument nécessaire pour vous concentrer sur le cours. Demandez plutôt à vos camarades si ça les dérange. Si quelqu’un ne veut pas à avoir à subir la fumée, vous n’aurez pas le droit de l’allumer.
Rupert était normalement très arrangeant avec ce genre de choses, toutefois, son ton avait été moins chaleureux ici. La question, associée à l’absence de participation du retardataire, était intempestive.

- Bien ! On va faire le tri. A moins que quelqu’un veuille nous faire part de ses notes ?
Il était certain que parmi ceux qui étaient penchés sur leur feuille, il y avait au moins un.e étudiant.e en train de formuler une belle définition. Justement, Rowan prit la parole. Le jeune homme cita les trois étymologies principales du mot, ce qui provoqua un large sourire du professeur. Rupert s’appuyait à nouveau sur son bureau, les bras croisés, hochant la tête. Voilà. Voilà ce qu’il attendait du jeune Westminbrook. Son ton était empreint d’une lassitude digne de tout réactionnaire élitiste qui agaçait l'Irlandais. Larkin se garda bien de lui faire remarquer que son intervention pouvait tout aussi bien être considérée comme une creuse répartie mondaine. La beauté de la politique résidait dans son caractère multiforme et la possibilité de réappropriation illimitée. Mais ce n'était ni le lieu, ni le moment et d'une certaine manière, Rowan venait de lui faciliter la tâche !

- Je n’en attendais pas moins de vous ! Si vous me permettez, je vais expliquer le sens des trois mots que vous venez de citer. Le politikos renvoie à la vie de la cité, c’est le sens général de la politique. La Politikè renvoie à ce qu’Ayumi évoquait : l’utilisation de ressources par les dirigeants pour gouverner et se faire élire. C’est donc la pratique du pouvoir à laquelle se référait Clemens.
Enfin, la Politeia renvoie à la structure de la société : ses fondements, son développement, son fonctionnement. C’est le sens auquel je songe quand je parle de science politique. C’est une approche scientifique, sociologique plus précisément, des équilibres et des rapports internes et externes qui les fondent, au sein d’un système politique, d’une société.
Notre sujet d’étude combine donc ces trois étymologies, mais nous allons nous concentrer sur cette troisième approche.
Merci, Rowan.


Il s’approcha alors du tableau.
Bien. Je vais synthétiser vos propos à présent.
Des lettres rouges se tracèrent au dessus de chaque colonne. On pouvait lire : “Modes d’action”, “Ressources” et “Acteurs”. Entre les deux colonnes, un mot en lettres italiques était inscrit : “Mobilisation”.
- Voilà la base de ce qu’est la science politique : étudier la mobilisation des ressources par les différents acteurs ainsi que les modes d’action. C’est en cela que la science politique est une sociologie. Le travail du chercheur est le même.

- J’aimerais vous poser une dernière question avant de vous parler du plan du cours et de ce que j’attends, concrètement, de vous. Puisque la deuxième colonne était la moins remplie, je m’attarderai sur celle là. Dans les ressources, il y a les valeurs. Selon vous, quelles sont les valeurs utilisées comme ressources politiques dans le monde sorcier ? Qu’est-ce qui fonde, qui soude la communauté ?
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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique   Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique - Page 2 EmptySam 12 Sep 2015 - 20:36

Une fois n’est pas coutume, Clemens entama une prise de notes alors que les définitions et les ajouts se faisaient de plus en plus nombreux. Le cours avait cette organisation basée sur l’échange et la participation qui lui plaisait toujours particulièrement; il ne lui en avait pas fallu plus pour décider qu’il suivrait ce cours à la rentrée. Il avait commencé à noter quelques mots clés en mélange d’allemand et d’anglais quand son attention fut attirée par les colonnes tracées au tableau. Il les observa un moment d’un air perplexe, puis déroula son parchemin un peu plus loin pour y reproduire le schéma. Concis, organisé et visuel. La méthode de ce professeur à la matière si floue avait le mérite d’être scientifique.

Les interventions de ses camarades finirent par se tarir et Larkin reprit ses propres explications. L’Allemand n’était pas sur d’où il voulait en venir, d’autant qu’il faisait référence à des thématiques pas forcément maîtrisées par toute l’assemblée. Après s’être intéressé à Ovide à cause de ses “Métamorphoses”, il avait un peu entendu parler des différents auteurs grecs et de leurs philosophies. Au fil de ses recherches, il avait compris que ces sujets étaient largement abordés en cours de philosophie chez les Moldus. La matière avait beau l’intéresser, il n’avait pas particulièrement eu le temps de s’enseigner la matière lui-même. La plume en l’air, il allait intervenir mais leur professeur reprenait déjà la parole.

Clemens n’avait jamais ni lu, ni entendu de grec de sa vie. Que Rowan soit cultivé en la matière, en revanche, ne l’étonnait pas le moins du monde, et il lui adressa un sourire vaguement complice. Il aimait voir son ami, d’ordinaire si calme et si discret, intervenir avec autant d’aplomb et de finesse. Il cassait ainsi sa réputation d’homme calme et indifférent de tout. Sans compter sur le fait que ces trois mots et leurs nuances ajoutaient une profondeur certaine à la discussion… Même si le Sinistros commençait à se sentir doucement perdu entre ces différents concepts. Ce fut sa motivation principale pour prendre la parole à nouveau.

“Professeur Larkin, pourriez-vous nous expliquer la théorie d’Aristote plus en détail ? Je ne suis sans doute pas le seul à avoir entendu le nom, sans avoir suivi un véritable cours de philosophie, encore moins de philosophie politique.”

D’autres ne l’avoueraient sans doute pas, mais Clemens était persuadé que sa question en aiderait plus un. L’éducation dispensée à Poudlard était exaltante pour des enfants, mais on ne pouvait pas prétendre qu’elle les aidait à devenir des adultes responsables. La seule chose qu’il pourrait nommer une formation critique était les récits de son père sur son passé allemand, et ses nombreuses comparaisons détaillées des systèmes politiques des deux pays. Profitant d’avoir l’attention de Larkin, le jeune homme continua sur sa lancée pour réagir à la question posée. Les précisions à propos d’Aristote ferait peut-être l’objet d’un autre cours.

“Qu’appelez vous des valeurs exactement, dans ce contexte ? Peut-on compter la loi et son respect comme des valeurs ? Elle influe beaucoup sur la notion de droit et de devoir de participation à la politique. Si on fait référence à l’histoire et à la nation, je dirais que la patriotisme joue un rôle important, quand la nation est mise en danger, la population prend plus activement part aux décisions. Dans le cas précis du monde sorcier, je dirais que nous n’avons pas vraiment affaire à du patriotisme, puisque la communauté ne se définit pas avec la nationalité, mais plutôt par un désir commun de protéger un même secret, voire un rang ou des avantages. Les intérêts pour protéger ce secret était variés, ce qui explique en partie - je pense - le grand flou dans lequel nous vivons, maintenant que nous sommes dévoilés.”

Le Sinistros, toujours à demi-plongé dans sa réflexion, fit une pause en se grattant la barbe avant d’enchaîner sur le dernier point évoqué.

“La communauté sorcière a-t-on relativement perdu sa clé de voûte. On pardonnait une certaine offense à la démocratie dans l’élection du Ministre de la Magie, car il était le représentant uniquement qui protégeait le groupe. Lui seul avait un accès plein à la politique des deux mondes. Maintenant, avons-nous encore besoin de lui ? Sans compter que l’intérêt central et principal du monde magique, le secret, vient de disparaître. Les intérêts divergents ne sont pas représentés par différentes idéologies, comme on le voit dans le système des partis moldus. Je ne décrirai donc plus la société magique comme une communauté. Il en existe plusieurs à présent, elles cherchent leur place et leurs représentants… Bien que dans certains cas, ils soient déjà tout trouvé.”

Le sous-entendu était à peine voilé, mais il était inutile de se leurrer. Leur révélation servait sans doute plus la peur de l’inconnu et de l’étranger que la paix. Dans son point de vue, ils se déchiraient plus qu’ils ne se rapprochaient.
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Isolde Mayer
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MessageSujet: Re: Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique   Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2015 - 18:34

Comme Clemens, Isolde avait commencé à prendre des notes, craignant de perdre le fil parmi toutes ces informations. Elle recopia soigneusement le schéma du professeur, commençant à entrevoir la logique vers laquelle il les menait. Son cours aurait pu partir dans tous les sens, mais le professeur réussissait toujours à replacer les questions et les réponses dans le cadre de réflexion qu’il avait choisi pour ce cours d’introduction.

Tournant la tête vers Fomus, elle l’autorisa d’un sourire à ne pas craindre ses reproches sur la fumée de sa cigarette.

Clemens reprit la parole, et Isolde ne put s’empêcher de sourire, reconnaissant là le fin esprit de son ami. Dire qu’il se traînait une réputation de sportif sans cervelle… Elle opina quand il demanda des précisions sur les concepts antiques. Fanny avait tenté de la pourvoir d’une petite culture dans ce domaine et l’idée “d’animaux politiques” lui rappelait vaguement quelque chose, mais ses connaissances étaient trop faibles pour pouvoir vraiment suivre. Or, comme l’avait dit Rowan, avant de débattre, il fallait s’accorder sur la définition des termes du débat.

Le terme de “communauté” suscita une foule de question en elle. A quelle communauté appartenait-elle ? Celle des sorciers, ou celle des moldus ? Elle aurait aimé dire qu’elle appartenait à la première, mais elle savait qu’il y aurait toujours un vide entre elle et ceux qui avaient baigné dans la culture magique dès leur naissance. Vivre entre l’Allemagne, l’Irlande, l’Écosse et maintenant le Pays de Galles n’aidait pas non plus à se situer dans le monde moldu. Elle comprenait que son ami ait tant à dire sur ce sujet ; il était dans la même situation qu’elle, un pied dans chaque monde.

Le sous-entendu de Clemens fit courir un léger frisson le long de son échine. L’image des mangemorts au cimetière d’Avalon revint flotter devant ses yeux et elle la chassa tant bien que mal. Elle reprit presqu’aussitôt la parole après lui.

- Je pense qu’il y a deux sortes de valeurs qui peuvent lier les gens au sein d’une communauté ; des valeurs regroupantes et des valeurs excluantes. Les valeurs regroupantes sont celles qui définissent en grande partie la communauté, par exemple les valeurs inscrites dans la devise du Pays. Elles dépendent de beaucoup de domaines, de l’histoire du pays, de ses religions, de sa géographie même. Le rapport au territoire sur lequel on vit est important ; il y a une différence entre les sociétés d’abondance comme en occident et les sociétés ou la restriction est importante, dans les régions désertiques par exemple. Je pense que cela peut constituer des valeurs aussi. Pour les sorciers, je dirais comme Clemens que la valeur la plus importante était le secret. Mais, si mes souvenirs sont bons, les sorciers n’ont pas toujours vécu cachés. Cela remonte à loin cependant, la notion de communauté avait peut-être une définition différente alors. Ou peut-être que les sorciers constituaient seulement une sorte de caste, pas une communauté à part entière.

Sa voix faiblit légèrement sur la dernière phrase, signe qu’elle commençait à se laisser emporter par ses pensées. Isolde avait tendance à réfléchir à voix haute et sentit qu’elle risquait de s’éloigner du sujet. Elle se reprit et continua le fil de sa logique.

- Par valeurs excluantes, je voulais dire qu’à mon avis, une communauté peut aussi se définir par le type de gens qu’elle exclue, qu’elle ne veut pas voir entrer dans sa communauté. Se définir par opposition à d’autres groupes d’individus peut créer un fort sentiment d’appartenance. Je pense que la communauté magique peut continuer à se définir grâce à cette opposition avec les moldus, malgré les différences d’opinion internes, dit-elle en se tournant vers Clemens. A mon avis, la communauté sorcière est fragilisée, mais pas dans son existence même ; plutôt dans son unité. Je doute que le sentiment d’appartenance au monde magique s’estompe à cause des évènements récents.

Elle sentait que la question lui échappait un peu. A vrai dire, elle n’avait jamais vraiment réfléchi à ces fameuses valeurs. Pour elle, le sentiment d’être sorcier venait simplement de la capacité à utiliser la magie. Était-ce dû à sa condition de née-moldue ? Au fait qu’elle était encore un peu étrangère à ce monde, et qu’elle n’en comprenait donc pas toutes les subtilités ?

- Je me demande ce que comprend l’idée de communauté, à quel point elle s’étend. Est-ce qu’on peut diviser la communauté sorcière en d’autres plus petites ? Celle des humains et celle des créatures magiques par exemple ? Dans ce cas, les sorciers se définissent souvent comme supérieurs aux créatures, et cette supériorité peut constituer une valeur.

Elle hésita, puis décida d’exprimer l’idée qui la taraudait.

- J’ai du mal à trouver une valeur qui soit spécifique aux sorciers, à part le secret, dont parlait Clemens. Toutes les autres me semblent pouvoir être partagées par les moldus. J’ai plutôt l’impression que nous partageons avec eux les valeurs occidentales communes, avec quelques spécificités. La maîtrise de la magie peut-elle être considérée comme une valeur ?
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MessageSujet: Re: Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique   Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2015 - 19:09

Amaranthe continuait de rédiger sa lettre et la voix de son condisciple Rowan lui fit relever la tête. Sa voix calme était apaisante et ses propos lui rappelèrent les débats qu'ils avaient vécus à Poudlard.
Il n'y avait que lui pour s'intéresser aux significations grecques et il restait égal à lui même. Il n'utilisait jamais de paillettes pour s'exprimer. Il n'en avait pas besoin, il était un orateur né.

Quand le professeur reprit la parole et qu'elle croisa son regard à nouveau, elle sentit ses pommettes s’enflammaient encore une fois. Elle baissa la tête sur son parchemin, elle voulait se protéger de son regard inquisiteur.

Elle écouta vaguement ses propos et de toute façon, elle n'avait aucune envie de participer à ce cours et les nombreux étudiants présents lui permettraient de garder le silence. Elle savait que Clemens et Isolde animeraient l'amphithéâtre avec leurs remarques et leurs questions.

Cet enseignant permettait à un étudiant de fumer une cigarette en cours mais il était sérieux ?! Ils n'étaient pas dans un pub à boire des verres en discutant. Il était étrange à vouloir se comporter comme un pote avec eux. Pensait-il que la familiarité était pédagogue ?

Elle savait qu'elle devrait regarder le tableau pour lire les différentes colonnes qu'il avaient créées et surtout prendre en compte les mots qui faisaient la liaison entre elles. Mais elle n'en avait aucune envie.

Elle termina d'écrire sa missive au moment où il posa une nouvelle question. "Selon vous, quelles sont les valeurs utilisées comme ressources politiques dans le monde sorcier ?" les questionnait-il.
Elle était pertinente et si elle avait été dans son état normal, elle aurait pris la parole pour exprimer son point de vu. Elle n'en avait pas la force et si elle communiquait avec lui, il risquait de la tutoyer à nouveau et sortir d'autres propos embarrassants.

Elle prit un autre parchemin et elle écrivit cette question. Elle commença à noter quelques idées. Et elle ne fut pas étonnée que le premier à intervenir fut Clemens. La notion de secret protégeait la communauté sorcière et aujourd'hui, il n'était plus.
La communauté sorcière du Royaume-Uni était scindée en deux, c'était une évidence depuis que Harry et ses amis avaient vécu ce périple au Ministère.

Son allusion à peine déguisée sur Voldemort et ses marionnettes lui rappela sa mission au Pérou et même à l'étranger, ce lord de pacotille avait réuni des adeptes de la suprématie des sang-purs.
Elle frissonna à l'idée que Shimrod décida de venir le rejoindre au Royaume-Uni. Il possédait lui aussi une petite armée dont certains maniaient la magie d'un élément. Ils seraient des alliés de choix pour ce mage noir.

Et la suivante fut la meilleure amie du premier et comme d'habitude, ses propos étaient pertinents. Le passé historique qu'elle évoqua lui rappela sa discussion avec Anna et les alliances que les rois d'Ecosse avaient conclues avec les sorciers au moment des guerres d'indépendance.

Et peut-être que ce secret avait été la seule solution ? Quand le roi anglais Georges III, suite à sa défaite cuisante, avait fait voter une loi condamnant ses sujets à la peine de mort si ils avaient l'idée d'entretenir des relations avec ces charlatans et de les protéger. Ils étaient accusés de trahison à la couronne et leur famille subissait le courroux du roi.

Les cracmols était l'un des exemples de ces exclusions. On les incitait à s'intégrer dans le monde des moldus vu qu'ils étaient incapable de trouver leur place dans la société sorcière.
Ils ne pouvaient servir les intérêts de la communauté. Et leur folie qui leur faisait croire qu'ils étaient supérieurs aux créatures magiques. Il suffisait de penser aux centaures qui avaient instauré une véritable société avec des valeurs aussi nobles que les leurs. Et les elfes de maison étaient les esclaves de vieilles familles alors qu'ils pouvaient faire de la magie sans baguette.

Plus elle réfléchissait et plus elle les trouvait fermés et les membres du gouvernement devraient se rendre dans les pays qui respectaient tous les êtres peuplant le monde et qui vivaient en osmose avec eux. Ils verraient ainsi à quel point leur vision était étriquée.

Elle avait plein d'idées mais nullement la force de rentrer dans ce débat et d'échanger avec cet enseignant.
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MessageSujet: Re: Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique   Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique - Page 2 EmptyLun 14 Sep 2015 - 3:43

Ma plume grattait le parchemin à une vitesse étonnante, signe que c'était loin d'être la première fois que je prenais des notes. Le contenu du cours étaient encore flou, pourtant. On n'était même pas entrés dans le vif du sujet, c'était toujours l'introduction d'un cours d'introduction, mais ce que les autres et le prof disaient m'apparaissait suffisamment intéressant pour que j'aie envie de tout noter. Cependant, plus je notais, plus je me rendais compte que la plupart des interventions, qu'elles soient faites par le professeur ou les autres étudiants, ne faisaient que poser des questions sans y répondre et au final, je ne savais jamais quoi noter qui soit officiel. J'avais besoin de concret, j'avais besoin que le prof rassemble tout ça et nous donne des faits. Rah, je tombais toujours dans le piège. Je prenais des notes de manière machinale et je finissais par retranscrire une réflexion au lieu du contenu réel du cours. J'ai décidé de déposer ma plume en me disant que j'intégrerais mieux le contenu si j'écoutais davantage et tentait de participer.

Certains étudiants avaient les yeux levés vers le tableau, dont j'avais recopié le contenu, alors que d'autres grattaient encore leur parchemin. Fomus venait d'allumer une cigarette et j'ai secrètement espéré que la fumée ne volerait pas jusqu'à moi. N'empêche, son attitude nonchalante m'a fait sourire et j'ai trouvé qu'elle contrastait agréablement avec l'attitude des autres étudiants, qui semblaient chercher à étaler le plus possible leurs connaissances ou le contenu de leurs pensées. Blâmez la présomption inhérente à mon ancienne maison à Poudlard, mais c'était un peu comme ça que je le voyais.

Néanmoins, leurs réflexions étaient franchement intéressantes. Isolde, surtout, m'apparaissait étonnamment calée en la matière pour une auditeure libre tout droit sortie d'un cursus en botanique et ses dires m'ont moi-même portée à réfléchir. J'allais renchérir, mais elle a repris la parole pour continuer le fil de ses idées. J'ai souri en coin parce que je pouvais pas m'empêcher de la trouver mignonne, avec ses bouclettes brunes et ses sourcils froncés dans une mimique de concentration. Je l'ai donc laissée terminer avant de lever la main pour prendre la parole.

- Je ne pense pas que la maîtrise de la magie puisse être considérée comme une valeur, ai-je dit en reprenant la fin de la réflexion de ma collègue. Pour moi, ça c'est simplement une caractéristique que les membres de la société magique partagent, et encore, pas tous. Une valeur, ça a une vertu directionnelle, c'est sensé nous guider vers quelque chose. Pour moi, les valeurs sont les jalons des idéologies. C'est pour ça que je penche aussi du côté du secret comme étant la valeur principale de la communauté magique. Et c'est pourquoi je pense que le fait que nous ayons été dévoilés aura des conséquences catastrophiques sur la communauté. Moi-même j'étudie pour faire un métier reposant entièrement sur la nécessité de préserver cette valeur... Je ne sais donc pas trop ce qui attend les oubliators de demain.

J'ai cessé de parler avec l'impression du devoir accompli. Participer à la discussion était beaucoup plus intéressant que la noter sur parchemin.
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MessageSujet: Re: Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique   Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique - Page 2 EmptySam 19 Sep 2015 - 11:47

Peu à peu, il cessa de tergiverser avec morosité pour se concentrer pleinement sur l’enseignement, et les mots apparus sur l’immense tableau. Les termes employés le renvoyèrent insidieusement à de vieux souvenirs parcheminés, ceux où il étudiait en compagnie du vieux Albert, un précepteur hongrois à l’accent bourru et à la pensée subtile. Imperceptiblement, ce vif éclat de la mémoire lui tira un certain égayement.

La voix forte et assurée de messire Wenlock-Larkin, l’obligea à quitter les voilages translucides de la mémoire au profit du présent. Ce dernier venait de le remercier après avoir abordé la définition des trois notions grecques, invitant l’ancien Serpentard à incliner légèrement le menton à son attention. Par respect. Par bonne grâce ? Au moins ne serait-ce que par principe.

De grandes lettres rougeoyantes apparurent au-dessus des colonnes, désignant chacune d’elle. Rowan ne se fit pas prier pour ajouter quelques notes à son parchemin. Il trouvait le cours bien mené, et même s’il avait des connaissances plus ou moins pointues à déployer sur ce thème, cela ne lui faisait pas de mal de les rafraîchir. Surtout vu les derniers événements de l’Angleterre et de sa propre vie.

La dernière question posée à l’ensemble des étudiants, sembla captiver les attentions et les paroles. Les valeurs comme ressources politiques. Intérieurement, le jeune homme ne pouvait guère s’empêcher de faire le rapprochement avec d’autres notions, celles de rareté et de qualité. Toutefois, elles lui paraissaient déplacées en l’état... Et, surtout, porteuses d’un champ lexical qui risquait de lui coûter des regards fâcheux. Après tout, ne renvoyaient-elles pas, même de façon infime, à la pureté du sang ? A cette sordide théorie, aussi désuète que barbare ?

Si cela avait fondé la communauté autrefois, encore qu’il douta très franchement de la véracité d’une telle hypothèse, elle ne la soudait plus depuis longtemps. Trop longtemps.

L’agitation de Clemens à ses côtés le tira de son introspection doucereuse. Les interrogations de ce dernier se muèrent en propos incisifs et très clairement bien pensés. Ce qu’il disait était bien plus que sensé. Révélateur. Assurément que la ‘communauté magique’ n’en était plus que des miettes éparpillées et fragiles, à la recherche d’une stabilité difficilement concevable maintenant qu’ils étaient tous à la merci des intérêts divergents du monde. Et de relatifs fanatiques.

Par la suite, les propos tenus renvoyaient à un grand nombre de choses intéressantes et nécessaires.  Il remarqua cependant l’incertitude d’Isolde, et se promit qu’il y reviendrait à la fin de sa diatribe. Manque de chance, Lanalia se montra plus rapide à intervenir, tant bien même qu’elle clarifia autre chose que le point qui, selon lui, méritait d’être aplani.

Patiemment, le Sinistros attendit. Quand l’occasion se présente enfin, il sa tourna vers sa brune camarade. « Isolde, je me permets de revenir sur un point de ta réflexion. » Il joignit ses mains. « Nous vivons officiellement séparés des moldus depuis la fin du dix-septième siècle. Toutefois, nous avons commencé à nous éloigner d’eux et à effacer nos traces vers l’an mil, si mes souvenirs sont exacts. » 1692. La date précise de la mise en place du Code international du secret magique. « De ce fait, la valeur la plus ancienne qui nous soude – si on peut se permettre de la nommer ainsi – est celle du secret. » Le ‘nous’ avait une drôle de saveur à son sens. Il englobait aussi bien les sorciers que les créatures magiques, pour le coup. « Nous avons passé presque un millénaire à nous dissimuler aux yeux des moldus, peu importe que nous soyons sorcier, centaure ou gobelin. Cette donnée nous rapproche, je pense, bien plus que la magie elle-même. » Rowan pinça les lèvres. « Désormais, nous sommes sur la tangente, car ce lien qui nous unissait tous à été brisé. » Son regard fila vers Lanalia. « Il ne nous reste plus qu’à nous adapter. »

Et à en faire une nouvelle valeur ?
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Rupert Wenlock-Larkin
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MessageSujet: Re: Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique   Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique - Page 2 EmptyDim 20 Sep 2015 - 1:34

Rupert observait avec amusement et délectation ses étudiants proposer, argumenter, questionner, débattre. C’était exactement l’ambiance qu’il espérait susciter dans un amphithéâtre. Le doux bourdonnement des jeunes esprits s’agitant pour déconstruire l’acquis et apprendre à construire le monde de demain. Pour l’idéaliste Irlandais, c’était une joie immense de se trouver sur cette estrade, une chance inouïe de pouvoir accompagner ces étudiants au long du semestre à venir. D’autant plus à un moment où les décisions seraient cruciales, fondatrices d’un ordre - espérons ! - nouveau.
Avec satisfaction, il s’était assis sur le bord de son bureau, avait croisé les bras, dans un retrait symbolique du lieu de débat. Ainsi, il voulait signaler à ses auditeurs qu’ils avaient toute liberté de parole.

La question qu’il avait posée était volontairement plus difficile. Tout simplement parce qu’elle touchait la contradiction au coeur de la politique sorcière et donc de son cours. L’évidence qui le débectait depuis des années : la communauté magique était tout sauf politisée. Dès lors, il était bien ardu de vouloir définir clairement des valeurs mobilisées par un acteur, un groupe, le Ministre. Dans les ressources effectivement maniées dans un but d’organisation de la société, seules deux valeurs ressortaient clairement. Le secret, fondement du système politique magique et la pureté du sang, théorie raciste ayant influé sur un bon nombre de politiques.

Si la grande majorité des jeunes sorcier.e.s à avoir levé la main avaient relevé la première idée, aucun ne parla de la seconde. Rupert fronça les sourcils. Cela ne pouvait avoir que deux significations, une positive, une autre plus inquiétante. Soit aucun n’y avait pensé parce qu’ils étaient persuadés que la théorie de la valeur du sang était obsolète - un jugement naïf, par trop utopiste. Soit ils avaient simplement peur d’en parler. Larkin craignait la deuxième explication, la plus plausible. Si ses élèves n’étaient pas suffisamment à l’aise pour aborder les choses qui fâchent, le cours n’avancerait pas bien. La valeur du sang pouvait être considérée comme honteuse, ignoble ou gênante, elle n’en demeurait pas moins un élément incontournable en politique magique !

Le professeur s’essuya le coin interne des yeux avant de condenser les propos qui avaient jailli de part et d’autre de l’amphithéâtre.

- Bien ! J’ai entendu des choses très intéressantes, et je vous remercie de vous prêter au jeu, de tenter une réponse, même quand vous n’êtes pas sûr. Sans votre participation, le cours serait creux et je pourrais vous laisser avec un tas de livres. On va essayer de maintenir le dialogue tout au long du semestre. C’est pourquoi j’aimerais vous rappeler que vous ne serez pas jugé.e.s sur vos réponses, vos questions, tant qu’elles sont en rapport avec le sujet, et argumentées. Je ne vous blâmerai pas pour votre maladresse ou votre ignorance. Evidemment, tout cela doit se faire dans le respect et pour construire un cours qui se veut scientifique. Je ne tolèrerai donc pas les propos offensants et je vous prierai d’essayer de construire votre réflexion.

Il regarda l’assistance, et avec un petit saut, se releva avant de reprendre.

- Jusque là, je suis très content de votre participation. Pour un début, c’est excellent. Je retiens de vos interventions plusieurs choses. La première, c’est que la ressource fondant la solidarité du monde magique est le secret, et ceci davantage que la pratique de la magie elle-même. En effet, c’est la connaissance de la magie plus que sa maîtrise qui fait de nous des semblables. Ensuite, et cela en découle logiquement, la cohésion d’une société se construit sur ses frontières. Ainsi, le secret rassemble ceux qui en sont conscients et exclue tous ceux hors de la confidence. Tout ceci est très important, car tout le système politique magique est basé sur cette distinction, sur le maintien du secret. Et comme vous l’avez relevé, cela explique l’enjeu des mois à venir, le secret étant levé.

Il fit quelques pas et descendit de l’estrade. Alors qu’il parlait, il faisait quelques gestes des mains, se répétait les phrases prononcées pour s’assurer de leur clarté. Soudain, il s’arrêta et se tourna vers les bancs, dévisageant les jeunes sorciers face à lui.

- Maintenant, j’aimerais revenir sur ce que Lanalia a dit. Les valeurs ont une vertu directionnelle, elles sont les jalons d’une idéologie. Or, le secret peut-il viser une idéologie ? On peut certainement en débattre, mais j’aurais tendance à répondre non. C’est dans la manière d’organiser le secret que vont se positionner les acteurs politiques, dans leur vision de la frontière notamment. Vont-ils essentialiser la différence entre personnes du monde magique et personnes en dehors ? Y-aura-t-il une hiérarchie en découlant ?
En listant ces interrogations, je m’étonne de ne pas avoir entendu parler de la théorie de la valeur du sang. Bien sûr, je comprends que certains craignent des réactions, une polémique, en l’évoquant. Je tiens à rappeler qu’ici, nous ne sommes pas au troquet du coin.
On n’est pas là pour parler de nos opinions, mais pour essayer de comprendre ce qui nous entoure. On ne cherche pas à servir un propos, mais on décortique ce qu’on connaît a priori. C’est pourquoi, quelque chose d’aussi important que la valeur du sang ne saurait être ignoré. Il faut qu’on la questionne : ses origines, ses conséquences…
On l’étudiera en profondeur à la fin de l’année, une fois que l’on connaîtra bien le fonctionnement du système actuel et qu’on aura interrogé ses liens avec le monde Moldu.

Une fois ceci exposé, Rupert sourit, frappa dans ses mains et retourna vers son bureau, un doigt en l’air. Des feuilles de parchemin courte, fine et dactylographiée, apparurent à chaque rangée.
Plan du cours:

- Vous avez devant vous le programme du semestre à venir. Dans ce cours introductif, nous avons discuté librement, et fait ressortir trois enjeux importants. Le secret, tout d’abord, puis l’organisation de la société magique. Vous avez remarqué, je présume, la difficulté de trouver plusieurs ressources politiques : c’est significatif du peu de mobilisation, du peu de politisation de notre système. Et le troisième, c’est le rapport aux Moldus.

Il laissa un peu de temps aux étudiants pour qu’ils déchiffrent le plan du cours avant d’ajouter :

- Est-ce que vous avez des questions, des remarques ?
Pour ce qui est de la bibliographie, j’aimerais que vous vous remettiez en tête le Code du secret magique pour la rentrée. Je demande aux étudiants spécialistes de le lire au moins une fois - ne vous contentez pas de résumés, il faut que vous vous familiarisiez avec le langage juridique. Les étudiants non spécialistes peuvent reprendre leurs cours ou manuels d’Histoire de la magie, ce sera suffisant.
Comme le cours n’a pas encore techniquement commencé, je ne vous donne pas plus de devoirs. A lire trop de grimoires après un dîner de réveillon, vous risquerez l’indigestion !


Rupert frappa dans ses mains à nouveau, attendant d’éventuelles interventions. Il espérait ne pas les avoir effrayés - notamment les étudiants plus réservés, dont la plupart étaient pourtant spécialistes. Intérieurement, il se nota qu’il devrait réfléchir à une manière de les mobiliser davantage.
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MessageSujet: Re: Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique   Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique - Page 2 EmptyDim 20 Sep 2015 - 15:03

Je m’autorisais alors d’allumer ma cigarette qui parcourait mes phalanges, suite aux différentes appréciations des étudiants et du professeur. Comme je m’y attendais, cela était plus ou bien pris par mes interlocuteurs, mais pour le moins, j’avais manifesté ma présence. Je n’avais pas manqué le regard que me portait Larkin lors de me demande et je me notai qu’une meilleure participation ne pouvait que m’être favorable.

Je commençai à prendre quelques notes, la nicotine s’infiltrant peu à peu dans mon corps. D’ailleurs, avec la petite course de ce matin, je ne m’étais pas vraiment encore remis. Mon esprit voguait à présent sur ce qu’il se disait, le rapport entre la savoir, le pouvoir et finalement pourquoi en étais-je arrivé là ou vouloir faire ce que j’entreprenais… Je griffonnais d’une belle écriture quelques mots d’introduction. A présent, nous devions réellement avoir à faire au fait que nous étions découverts. Nous ne pouvions plus nous cacher. Devions-nous tout de même apprendre à travailler avec le monde Moldus ? Faire semblait ? Est-ce que cela nous rajouterai du travail ? Devrons-nous travailler main dans la main avec ceux-ci ? Certains parlaient de valeur. Une perte de valeur… De toute manière il faudra que nous travaillions mains dans la main. Devenons-nous une sorte d’organisation… secrète sans l’être ?
Mon esprit galopait…Larkin commença alors à nous donner le plan de son cours pour le trimestre. J’appréciai et me jetai sur le parchemin. Je fus interpellé par « Etat de guerre » et y réfléchi un instant.

Je me permis d’intervenir

- Excusez-moi effectivement avec tout ce qu’on a pu entendre, je me demandais… Pour le premier point, au vu de la découverte récente, est-ce que cela sert toujours d’avoir des Oubliators ? Devons-nous effacer la mémoire de tous ceux qui sont persuadés que nous existons… Tous ceux qui savent ? Ou simplement qui nous voit ? Ou alors sommes-nous catégorisé encore comme un « mythe » ou une « légende » ? Devrons-t-il travailler main dans la main avec le monde Moldus ? Nous même qui seront la Justice… Quel seront nos nouveaux objectifs ?

Je fis rougeoyer ma cigarette puis continuai, lançant surement un débat déjà mis sur table des milliers de fois

- Je vois sur le plan de votre cours et manière générale, nous parlons « d’état de guerre » qu’est ce que cela signifie ? Sommes-nous dans une guerre « secrète » de ceux qui arriveront à dissimuler le plus possible les choses ? Jouons-nous un double jeu ? Nous parlons de valeurs… Devenons nous pas alors protecteurs de ce monde qui n’a pas la valeur « magique » ? Sommes-nous alors vraiment supérieurs comme certains disaient ? Je marquais un temps d’arrêt puis me dit que relancer une fin de cours, ce n’’était pas forcément bon. Je terminai, innocemment : Pourrai-je avoir une liste précise des ouvrages que vous nous recommandez ?
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MessageSujet: Re: Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique   Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique - Page 2 EmptyLun 21 Sep 2015 - 21:08

Une fois qu’il eut rendu la parole à l’amphithéâtre, d’autres interventions se firent entendre. Isolde d’abord rebondit sur les idées qu’il avait énoncées. Son opinion était si précise et si clairement argumentée qu’il se demanda si elle ne s’était pas auto-instruite au sujet de la politique et de ses interactions entre les deux mondes. Clemens n’en était pas surpris, mais il ne s’était pas non plus attendu à un tel discours de la part de sa meilleure amie.

Le secret et les valeurs excluantes avaient un écho tout particulier chez lui. Même un banal cours de politique parvenait à lui faire tirer un parallèle avec ses recherches. Ou plus exactement, celles qu’il menaient en concertation avec Quinlan. Cela posait la question des discriminations au sein de la communauté magique en elle-même, puisque le secret ne protégeait pas uniquement les sorciers. Dans quelle mesure les autres membres avaient-ils été concertés avant la mise en place de telles lois ? Avaient-elles été imposées ? Le cours de Binns était décidément bien trop lointain et flou. A quinze ans, ces thématiques lui paraissaient encore outrageusement abstraites et indignes de son attention. A présent, il commençait à regretter cette attitude.

Les réponses de Rowan et de Lanalia, plus laconiques n’en étaient pas moins intéressantes et propices à la réflexion. Clemens resta silencieux un moment, à la fois plongé dans ses propres pensées et attentif à la discussion. Tous les arguments présentés lui semblaient se relier et se mêler d’une manière ou d’une autre. La définition d’une communauté magique paraissait toujours plus floue, pour autant qu’il soit possible de la définir tout court. De la main gauche, l’étudiant tambourinait sur sa tablette avec un agacement concentré, de l’autre, il griffonnait quelques questions et mots-clés ça et là sur son parchemin qui restaient problématiques à ses yeux.

De nombreuses questions trouvaient déjà racines dans son esprit. De celles auxquelles on ne cherchait pas tant de réponses, mais qui lançaient de nouveaux débats, poussaient à la réflexion jusqu’aux zones d’ombres de chacun. Néanmoins, il choisit de se taire et d’écouter quand Larkin profita à nouveau d’un silence naturel pour exprimer ses propres conclusions et présenter la suite du cours. Le Sinistros se sentit conforté dans sa décision de venir aux séances du second semestre, tout en gardant une certaine appréhension face à ce professeur. Après tout, les probabilités étaient hautes qu’il connaisse sa mère. En soi, c’était peut-être même une autre raison de venir aux cours. La surveillance.

Pour une fois, il ne fut pas le premier à reprendre la parole juste après leur professeur. Ses interrogations étaient pourtant déjà prêtes, mais un de ses confrères fut plus rapide. Clemens lui jeta un regard intéressé alors qu’il écoutait la question avec attention. La problématique lui touchait aussi, même si d’un peu plus loin que d’autres qui, comme Lanalia, étudiaient directement cette branche.

“Si je ne me trompe pas, seuls les sorciers ont été révélés. Comme nous l’avons dit durant la discussion, nous ne sommes pas les seuls à faire partie de communauté magique, de nombreuses autres créatures, liées à l’humain sorcier ou plus proche de l’animal sont également concernées par le secret magique. En les couvant par notre loi et nos conventions, nous les avons rendues en quelque sorte dépendantes. N’est-il pas maintenant de notre devoir de protéger dragons, hippogriffes et j’en passe, qui seraient sans doute encore moins bien acceptées par les Moldus ? N’étant pas humanoïdes, ils n’auraient aucuns scrupules à les exterminer.”

L’Allemand ne réagit pas aux autres points soulevés par son camarade, pour la simple et bonne raison qu'il n'avait ni réponse, ni hypothèse à fournir. Il se tourna alors vers le professeur, les yeux brillants d’une drôle d’intensité.

“Justement, les sang-purs. Ils ont toujours été les plus fervents défenseurs du secret, tout en étant au fil du temps de moins en moins représentatifs de la communauté sorcière. Ils sont souvent considérés comme plus conservateurs, mais je me demande dans quelle mesure ils ne pourraient pas devenir la nouvelle norme ? Leurs valeurs et leurs revendications pourraient venir remplacer la valeur du secret. C’est une solution facile et prête à l’emploi pour les nombreux sorciers issus d’une certaine mixité, mais assez éloignés du monde moldu pour se sentir inquiétés.”

Il avait conscience de prendre des risques avec un tel énoncé, mais les encouragements du professeur avaient eu juste assez d’effets sur lui pour qu’il se lance dans l’expression de ses dernières réflexions. Et puis, il les emmerdait un peu les conservateurs sang-pur, de toute façon. Il adressa simplement un coup d’œil à Rowan, pour lui faire comprendre qu’il ne s’attaquait qu’aux valeurs régressives et aux préjugés concernant sa caste. Tous les sorciers issus de vieilles familles n’étaient pas des fruits pourris.

“Néanmoins, il me semble également que depuis l’instauration du Code du Secret, de très nombreux Moldus sont entrés dans la communauté. Ils ont respecté notre secret par amour, par crainte ou par nécessité, mais ils se sont pleinement intégrés à leur façon de vivre. Tout comme de nombreux sorciers vivent en osmose totale dans un environnement non-magique sans que cela ne pose le moindre problème. D’où ma dernière question : les sorciers peuvent-ils se trouver une place dans l’échiquier politique moldu, comme l’ont fait d’autres minorités auparavant ? A l’inverse qu’elles ont été opprimées par les majorités, et ce ne semble pas être la direction que prend la minorité sorcière. Même si on retrouve la notion de crainte, ici aussi…”

L’étudiant fit une courte pause avant de reprendre, comme soudainement saisi d’une illumination.

“Oh, ce n’était pas ma dernière question, en fait. Je tiens beaucoup à entendre la théorie d’Aristote sur les animaux politiques. Quitte à ce que ce soit un cours de rattrapage, ou quelque chose comme ça, pour ceux qui seraient intéressés. Je comprends bien que la philosophie politique est peut-être temporellement de trop dans ce cours.”


Son engagement épuisé, Clemens se laissa à nouveau tomber contre le dossier de sa chaise. Il nota quelques derniers mots sur son parchemin avant de rouler celui-ci et de ranger ses affaires dans son sac. Il n’attendait plus qu’un dernier signal pour quitter la salle. La séance était de toute évidence terminée, et il avait bien conscience que Larkin ne pourrait pas rebondir sur tous leurs derniers ajouts avant la rentrée. Au moins, ses questions avaient été évoquées une fois, et il attendait à présent beaucoup de ce nouveau professeur.
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MessageSujet: Re: Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique   Cours d'introduction à la science politique et au droit de la communauté magique - Page 2 EmptyJeu 1 Oct 2015 - 14:42

Une fois le plan du cours distribué et les dernières réponses apportées par le professeur Wenlock, une majorité d'étudiants commencèrent à ranger leurs affaires, prêts à bondir hors de l'amphithéâtre. Deux, cependant, avaient encore des questions à poser. Fomus, qui s'était uniquement distingué pour demander la permission d'enfumer la salle, semblait avoir reçu une dose d'énergie électrifiante. Si la nicotine lui faisait cet effet, ce n'était pas plus mal ! A condition qu'il sache canaliser le fourmillement d'idées qui lui passaient à présent par la tête. Face à la salve de questions, instinctivement, Rupert leva la main pour demander aux autres étudiants de patienter avant de se lever... Et pour intimer au sieur Orunitia de ralentir le rythme.
Mais ce n'était pas fini. Après une nouvelle taffe, le jeune homme reprit, questionnant le plan et l'expression "état de guerre". Il acheva sa logorrhée par une question pragmatique : celle de la bibliographie.

Larkin se massa le coin interne des yeux, partagé entre l'amusement face à la curiosité révélée et l'agacement - ce qui était plutôt injuste, étant donné la similitude manifeste entre les élucubrations cet étudiant et la précipitation reconnue à Larkin.
- Merci pour ces questions qui sont passionnantes. Malheureusement, je ne peux vous donner de réponse satisfaisante à la fin de ce cours. Ce que vous soulevez est un enjeu principal du monde sorcier actuel et va structurer tout le débat au sein du ministère dans les prochains mois voire années.
Selon que la situation évolue vers un retour au secret ou une société magique dévoilée, il faudra reconfigurer ou non tout le système. Le métier d'Oubliator, en effet, est intimement lié au secret magique. Il est tout à fait pertinent de se demander si les Oubliators retrouveront leurs fonctions normales, ou bien serviront dans le cadre du renseignement. Je dois vous signaler également que la coopération avec l'administration moldue existe déjà, j'en veux pour preuve mon expérience ; nous l'étudierons au paragraphe 3 de l'avant-dernier chapitre.


Rupert fit une courte pause avant de reprendre.
- Concernant votre seconde interrogation : elle est légitime. Toutefois, je vais y couper court. Nous ne sommes pas dans cette salle pour spéculer. La partie du plan que vous mentionnez concerne la régulation de la société magique dévoilée aux Moldus. Nous étudions deux cas de figures : celui où une guerre se déclenche, naissant du conflit latent actuel, et celui où le statut quo est adopté. Et nous les étudions du point de vue du droit et de l’organisation étatique que ces deux situations impliquent. L’état de guerre est une notion juridique, et il me semble bien avoir précisé sur vos plans “l’état de guerre, en droit sorcier”.
Son ton était un peu plus sec, même s’il continuait de sourire à l’étudiant. Même s’il avait une apparence hyper cool, en tant que professeur, Larkin était avant tout un passionné. Il ne laisserait jamais penser que sa matière de prédilection était de l’ergoterie intellectuelle ou au contraire une vaseuse discussion au pub du coin. Non, c’était un sujet sérieux, qui nécessitait de la réflexion et non des envolées verbales à tout va.
- Pour ce qui est de la bibliographie, peu d’ouvrages traitent le sujet dans sa globalité. Au fur et à mesure des cours, je vous indiquerai des références pour approfondir le propos. Pour l’instant, je préfère que vous vous concentriez sur le Code du Secret. Croyez-moi, son étude minutieuse est déjà ambitieuse !

Puis Clemens Neubach prit la parole à son tour. Il rebondissait sur la question des créatures magiques, pour l’instant non révélées au grand public moldu.

- En effet, dans ce cours, je parlerai de la communauté magique, non pas de la communauté sorcière. J’englobe dans ce terme tous les êtres et toutes les créatures magiques. C’est une question très intéressante que nous aurons tout loisir d’apprécier au prochain cours et au cours traitant des relations avec les êtres magiques. La protection dont vous parlez, pourrait être un élément de réponse à la question de Fomus : un compromis pourrait être établi pour laisser inconnues les créatures magiques grâce au travail des Oubliators. Mais vous voyez bien dans cette solution précaire les implications de rapports de force que cela engendrerait. Je veux dire, laisser des sorciers capables légalement d’effacer la mémoire à des Moldus… L’acceptation en serait difficile, au vu des dérives potentielles.

Puis le jeune homme aborda la question des sangs-pur, jusque là négligée ou bien crainte par l’assemblée présente.

- En effet, cette hypothèse est tout à fait plausible ! La crainte fait partie des leviers les plus puissants en politique, vous en trouvez nombre d’exemples dans l’actualité. J’imagine que lorsque vous parlez des minorités, vous faites référence notamment aux phénomènes d’exclusion tels que le racisme, la xénophobie. On peut effectivement, dans une approche sociologique, considérer la communauté magique comme un groupe social au sein de la société britannique. Si vous êtes intéressé par ces questions, je pourrai vous conseiller des ouvrages de théorie sociologique moldue qui peuvent parfaitement être transposées à notre cas.


Rupert avait dévoré des dizaines d’ouvrages traitant de sociologie dans ce but et il ne pouvait réfréner son enthousiasme à voir des étudiants qui posaient les bonnes questions - à savoir, les mêmes que les siennes.

Il allait souhaiter à ses élèves une bonne fin de semaine quand Clemens se manifesta à nouveau. En effet, Larkin avait totalement zappé la question Aristote !

- Ah oui en effet ! Alors, Aristote, qui a vécu au IVème siècle av. JC., pensait la politique et la science politique comme la science la plus noble, car elle avait pour but de trouver des solutions pratiques pour assurer le bien, la justice et le bonheur des êtres, humains, Moldus, en l’occurrence. Selon Aristote, les hommes ne peuvent vivre que parmi les hommes, ils sont naturellement sociables, ne peuvent vivre isolément. Il établit aussi un principe, dit de téléologie, qui veut que, comme la nature a une fin, les hommes vivent pour accomplir des tâches, en vue de cette fin naturelle. C’est là qu’on fait le rapprochement avec la politique, la science qui doit permettre de réaliser cette fin. C’est par ce raisonnement qu’Aristote définit l’Homme comme un animal politique. Vous pouvez lire La Politique d’Aristote, si cela vous intéresse particulièrement.

Après avoir balayé l’audience impatiente de quitter les lieux, et s’être assuré qu’aucune autre question n’allait être posée, Rupert claqua ses mains, remercia les étudiant.e.s et leur souhaita une bonne après-midi avant de se retourner vers le bureau pour ranger ses propres affaires.
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