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 Un retour feutré [LIBRE]

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MessageSujet: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyDim 13 Sep 2015 - 23:22

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Un retour feutré


RP libre


La neige tombait doucement sur le jardin, transformant ses allées élégantes en un labyrinthe proprement féerique. Malgré l'heure tardive, des éclats de voix me parvenaient de l'académie. Les lumières brillaient encore dans le hall et certains couloirs.

Noël était passé depuis une semaine... A peu près. C'était une sensation étrange pour moi de revenir après ces trois mois passés loin de ce lieu, qui commençait à peine à être ma nouvelle maison.

Je n'avais pas eu la force de contacter mon frère souvent, mais chaque jour le Maître me faisait comprendre que j'aurais du prendre plus grand soin de lui. Oh, j'avais essayé de lui parler à quelques reprises bien sûr, mais presque toujours à des heures où je savais qu'il ne pourrait pas me parler. Que cette dérobade fut consciente ou non, elle m'avait permis de me concentrer plus que je ne l'aurais peut-être du sur les raisons de mon départ. Peut-être devrais-je appeler cela une fuite.

J'étais passé près des serres. Les plantes étaient parfaitement entretenues et les vitres propres, et je soupçonnais quelques uns de mes élèves d'être impliqués dans ce miracle. Là encore, ce lieu qui m'avait semblé si familier m'avait désormais l'air... Etranger. Le simple fait d'observer ces plantes dans uns cage de verre, si grande fut-elle, me mettait mal à l'aise.

J'en suis revenu à mon environnement direct. Il me semblait que la densité de la neige avait encore augmenté depuis mon retour, et je me fis la réflexion que cet état de fait collait étrangement bien à tout ce qui embrumait mes pensées. C'était pourtant une nouvelle année qui commençait, un soir de fête dans le monde des moldus comme dans le monde des sorciers.

Et pourtant, quelle que soit la façon dont je considérais la situation, je me sentais comme oppressé, pris au piège d'une situation dont j'avais pourtant décidé. J'avais fait le choix de me ranger et de me consacrer entièrement à l'enseignement. Mais il fallait croire que la Magie avait une volonté propre, et une nouvelle fois, elle me l'avait imposée.

Sans m'en rendre compte, j'avais tiré ma baguette. Avec d'infinies précautions, comme si elle menaçait de m'exploser entre les doigts, je l'ai replacée dans l'étui prévu à cet effet, sous mon avant-bras. Je me suis efforcé de me décontracter. Je n'étais plus en danger, après tout. Pas la peine d'être sur la défensive.

Enfin... je n'étais peut-être pas physiquement en danger mais quelque chose en ces lieux me mettait sur la défensive, comme si je n'étais pas le bienvenu.

Tu es surtout un abruti, Neal.

J'ai poussé un long soupir, et fait un pas vers les grandes portes du bâtiment. J'avais pourtant la ferme intention de les pousser, et de rentrer. Mais il ne fallait pas se faire d'illusion, personne n'allait m'attendre ou m'accueillir avec un grand sourire et des gâteaux. Surtout pas Quinlan, pas après que j'ai disparu sans lui dire quoi que ce soit. Ou peut-être qu'au contraire, je lui aurais manqué ? Je n'en savais rien, et cette sensation de vide me sembla vertigineuse l'espace d'un instant.

Je me suis appuyé sur l'accoudoir d'un des nombreux bancs qui parsemaient l'allée, et le froid me rappela à la réalité.

Tu ne peux pas savoir si tu n'y vas pas, triple buse.

Un nouveau pas. La neige crisse sous mes semelles, comme pour m'avertir. "C'est ta dernière chance", dit-elle. "Ta dernière chance de partir. Personne ne sait que tu es là." La nuit qui m'avait été d'un tel réconfort ces derniers mois me semblait désormais oppressante, et ces murs, ces murs dont j'avais parfois rêvé tant ils représentaient mon point d'ancrage, étaient menaçants.

D'autres pas dans la neige, feutrés eux aussi. Ce n'est pas le Maître, non, lui, je ne l'entendrais même pas. "C'est trop tard à présent", disent ces pas. "Trop tard pour faire marche arrière".

Je dois avoir une tête affreuse. Cela fait trois mois que je ne me suis pas rasé... et difficilement lavé. Mais oui, il est trop tard pour me cacher. Alors autant se retourner et faire face. Je me compose mon air le plus amical.

(c) YVIANNA


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Isolde Mayer
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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyLun 14 Sep 2015 - 0:37

Isolde marchait, le pas un peu triste, revenant des serres vers le château. S’occuper des plantes la distrayait et lui faisait un peu oublier son humeur morose. Elle était rentrée de Berlin dans la matinée, ayant envie de se retrouver un peu seule avant de repartir pour Londres. L’académie n’était pas vide, mais il restait peu de têtes connues, ce qui lui évitait d’avoir à trop parler. Neal étant absent, elle avait convenu avec d’autres élèves de prendre soin des plantes pendant les vacances, et venait tout juste d’accomplir sa mission.

Alors qu’elle marchait, Endymion à ses côtés, elle ne put s’empêcher de repenser aux derniers jours. La culpabilité la saisit de nouveau et lui noua la gorge. Elle aurait dû se douter que la révélation de sa condition de sorcière ne passerait pas facilement auprès de tout le monde. Elle avait voulu arrêter de mentir, et à cause d’elle la situation s’était aggravée. Elle avait préféré partir avec sa tante à Berlin, ne supportant pas de rester plus dans cette maison où elle se sentait de plus en plus étrangère. Elle avait l’impression dérangeante d’avoir brisé une certaine harmonie, et ne pouvait pas ôter cette impression de son esprit. Heureusement, la fête promise par Clemens lui changerait les idées. Elle se réjouissait de le retrouver, et de passer une soirée plus légère, comme celle dans les cuisines, deux mois auparavant.

Une silhouette penchée sur un banc attira soudainement son attention et sa vue la fit presque sursauter. Sûrement un étudiant un peu saoul qui revenait d’une fête à Avalon… Un frisson parcourut tout de même son échine, et elle sortit presque sans s’en rendre compte sa baguette. Elle avait subi trop d’attaques nocturnes ces derniers temps pour ne pas se montrer méfiante. A pas légers, elle s’avança vers l’inconnu, essayant de rattacher sa silhouette à un nom. Alors qu’elle s’approchait, ce dernier finit par se retourner, dévoilant un visage hirsute et une apparence plutôt défraîchie. Il souriait pourtant, et n’avait pas l’air agressif. Isolde avança encore dans sa direction, et soudain, alors qu'elle le reconnaissait, le paysage sembla se figer autour d’elle pendant une fraction de seconde.

- Neal !

Elle se précipita en avant, horrifiée de le retrouver dans un tel état. Il avait disparu depuis un bon moment, et si elle était soulagé de le retrouver apparemment en un seul morceau, son apparence trahissait qu’il n’était pas parti se dorer aux Bermudes.

- Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Tu veux t’asseoir ? Ça va ?

Elle dégagea rapidement la neige sur le banc pour lui permettre de s’y poser, et le regarda à nouveau dans les yeux. Il tenait quand même sur ses jambes, et était parvenu à marcher jusque là, il ne devait donc pas être si mal en point. Malgré la faible lumière, elle pouvait voir qu’il ne s’était pas rasé depuis un bon moment, mais il n’avait pas l’air amoché.

- Tu veux quelque chose ? Tu es blessé ?
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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyLun 14 Sep 2015 - 2:06





Un retour feutré


RP libre


Isolde.

Ce simple nom, ce simple mot résonne étrangement dans mon esprit. Comme une évidence qui s'énonce, comme une ancre qui vient me rappeler à la réalité. Bien sûr, il ne pouvait y avoir qu'elle pour prendre un tel soin de la serre. Combien de fois ai-je regretté de ne pas l'avoir prévenue elle non plus ? Elle aurait mérité plus.


- Isolde...

Le fait de l'énoncer lui donne une réalité bien plus lourde et conséquente que le fait de la retrouver ici. L'espace d'un instant, ses boucles brunes, son expression inquiète et l'impression de douceur qu'elle dégage contrastent douloureusement avec le concentré de négligence que je dois être.

Ma propre voix me semble étrangère. Il faut dire aussi que je n'ai pas beaucoup eu l'occasion de l'entendre beaucoup ces dernières semaines. Elle est éraillée, presque râpeuse. A-t-elle toujours été comme ça ?


- Isolde !

Ma voix se brise. Peut-être est-ce l'émotion, ou simplement la fatigue, je serais bien incapable de faire la part des choses. Je fais un pas hésitant vers elle.

Tu t'éloignes des portes.

Peu importe. Je lâche mon banc -ma nouvelle ancre est bien plus fiable. Un autre pas. Je croyais être stable sur mes appuis, du moins je l'étais en arrivant. Peut-être était-ce grâce à l'adrénaline causée par mon retour. Ou alors je subis simplement le contrecoup du transplanage. Je ne sais plus vraiment où j'en suis.

Un autre pas, un peu plus hésitant. Ce n'est pas encore un rêve ? Est-elle réelle ?

Arrête de jouer les idiots. Bien sûr que c'est réel.

Un dernier pas. Je suis devant elle maintenant, et je lève une main hésitante. Est-ce qu'elle va s'enfuir si je la touche ? Non, c'est une idée idiote. Et puis, au café elle ne s'est pas enfuie.

J'ai l'impression que l'épisode du café appartient à une autre vie. A un autre Neal même. Mais cet autre Neal est toujours là, c'est toujours un peu moi. Je n'ai pas totalement changé, et Isolde, cette Isolde devant moi, est toujours un peu mon Isolde, celle que je connaissais.

Je supprime la distance qui nous séparait pour la prendre dans mes bras. Son front arrive contre mon épaule, et j'espère que ma barbe ne la gêne pas. Je ne suis pas sûr de parvenir à bien maîtriser ma force. Je la garde quelques instants contre moi.

Elle dégage une légère odeur de terre et de sève. La fragrance particulière de l'aubépine nocturne est particulièrement reconnaissable. C'est bien elle qui s'occupait de la serre, alors. J'ai résisté à l'envie de la garder un peu plus longtemps pour moi.


- Ne t'en fais, je n'ai rien.

Le simple fait de parler aussi longtemps me semble insurmontable. Je reprends mon souffle longuement, et relâche mon étreinte. Je recule d'un pas, mais je ne résiste pas à l'envie de laisser mes doigts glisser le long de sa joue.

J'ai l'impression que je vais craquer et me mettre à pleurer. C'est un sentiment étrange de retrouver des personnes qui tiennent sincèrement à vous après de longs mois d'absence. C'est comme si vous n'étiez jamais parti, et en même temps...

Je me suis éloigné un peu, pour lui laisser la place de respirer.


- Je vais bien. Ne t'en fais pas. Isolde...

J'ai l'impression de tourner en rond. J'ai tant de choses à lui dire, et pourtant rien ne vient.

Tu pourrais commencer par dire que tu es désolé.

J'ai la gorge nouée, et je ne sais plus où me mettre. Comme figé sur place, je n'attends que sa réponse, presque autant que je la redoute.

Bon retour chez toi, Neal.

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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyLun 14 Sep 2015 - 6:39

La voix cassée lui sembla surgir d’ailleurs, et Isolde aurait cherché des yeux à qui elle appartenait si elle n’avait pas été certaine d’être seule avec Neal. Mais elle venait bien de lui, et semblait aussi près de s’écrouler que le professeur. Lorsqu’il répéta son nom, elle se brisa et une vive émotion gagna Isolde, qui rangea aussitôt sa baguette. Il lui semblait avoir devant les yeux un autre homme que celui, joyeux et passionné, qu’elle connaissait depuis 2 mois. Celui-ci était plutôt près de la rupture, s’accrochant au banc comme si c’était la seule chose qui l’empêchait de tomber. Il fit cependant un pas dans sa direction, un pas hésitant, presque chancelant, puis un autre, et un dernier, avant de se trouver enfin en face d’elle. Dans l’obscurité, elle distinguait mal ses traits, mais elle pouvait voir que même son regard avait perdu de sa vivacité.

Il leva la main comme pour serrer la sienne, et à l’étonnement d’Isolde, choisit finalement de la prendre dans ses bras. L’effet de surprise dura une seconde avant qu’elle ne lui rende son étreinte. Sa barbe lui chatouillait les yeux et les cheveux, mais l’étreinte était si douce malgré la force avec laquelle il la tenait qu’elle n’avait aucune envie de l’interrompre. Elle sentit même un peu du poids de ses propres épaules la quitter, tandis qu’elle tentait de lui communiquer un peu de force par ce geste inédit.

Il parla de nouveau, avec cette voix toujours si douloureuse. Malgré toute la chaleur qu’il tentait de mettre dans ses mots, elle n’arrivait pas à croire qu’il aille bien. Physiquement peut-être, puisqu’il lui assura ne pas être blessé. Mentalement, c’était une autre histoire.

Le frôlement de ses doigts sur sa joue l'étonna autant que leur enlacement, mais la chaleur de la peau contre son visage froid lui arracha un sourire. Alors que la main de Neal restait en suspens, elle la saisit doucement et le ramena vers le banc pour l’y asseoir avant qu’il ne s’écroule, et prit place à ses côtés. Elle n’avait pas envie de rentrer, et visiblement lui non plus, pour affronter la joie des étudiants qui lui semblait presque agressive en contraste de la scène qui se déroulait dans le jardin. Elle n’était même pas sûre que Neal ait la force de marcher jusqu’à l’entrée. Il fallait pourtant qu’il se réchauffe un peu, d’autant plus qu’il n’avait même pas de gants. Elle fit un geste pour ôter les siens et les lui donner, mais ils auraient été trop petits pour lui. Elle ramena alors son sac sur ses genoux et fouilla fébrilement à l’intérieur, jusqu’à dénicher un petit bocal en verre qu’elle gardait toujours sur elle pour récupérer des graines ou des échantillons intéressants. Un geste de sa baguette plus tard et une petite flamme rougeoyait à l’intérieur, nimbant le bocal d’une aura douce et chaude. Elle le tendit ensuite à Neal pour qu'il réchauffe ses mains. La lueur projetée par le bocal illumina le visage du professeur, dévoilant de profondes cernes et un visage creusé sous la barbe fournie. Il avait maigri pendant son absence, et semblait terriblement épuisé. Comment avait-il réussi à venir jusqu’ici ?

Toute notion de hiérarchie et de distance professeur/élève s’était soudainement envolée, remplacée par une inquiétude impossible à voiler. Contrairement à ce que Neal pensait, elle ne lui en voulait pas de ne pas l’avoir prévenue de son absence. Présentement, elle se souciait seulement de lui apporter une quelconque aide. Isolde n’était pas vraiment rancunière lorsque quelqu’un qu’elle appréciait avait besoin de soutien ; elle l’offrait, sans compter, et encaissait les difficultés qui allaient avec. Elle avait appris à le faire lorsque Clemens était à l’hôpital et ce souvenir se rappela à elle alors qu’elle observait Neal, essayant avec peine de cacher un peu son tracas pour lui offrir un visage réconfortant.

Neal voulait visiblement parler, s’expliquer, mais plus aucun mot ne sortait de sa bouche. Elle laissa un court silence planer, avant de recommencer à parler, d’une voix la plus douce possible.

- Qu’est-ce qui t’es arrivé ? répéta-t-elle. Tu as l’air mort de fatigue… Tu veux que j’aille te chercher quelque chose de chaud à l’intérieur ? Un chocolat ?

Un sourire chaleureux éclairant à nouveau son visage, elle glissa une de ses mains dans celle de Neal et chercha de nouveau à attraper son regard.

- Je suis vraiment contente de te revoir ici.
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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyLun 14 Sep 2015 - 9:55





Un retour feutré


RP libre


Je ne suis pas surpris en soi qu’Isolde ne rejette pas mon étreinte, mais force est d’avouer que j’apprécie ce contact plus que je ne l’aurais cru. Le contact et la chaleur humaine m’avaient définitivement manqué. J’avais refusé de l’admettre ces dernières semaines, mais vivre seul me pesait parfois.

Elle-même semble se détendre légèrement. Ce constat me fait sourire, et j’essaye de ne pas trop penser aux émotions qui m’étreignent. Un bref instant, je ne peux pas m’empêcher de penser à la gêne que j’avais ressentie –que l’ancien Neal avait ressentie- en lui touchant simplement le bras au café. Cela me fait sourire doucement, alors que nous nous séparons.

C’est encore la redécouverte d’une sensation que de sourire à quelqu’un. Elle sourit également, et cette vue me met un peu de baume au cœur. C’est comme la reconnaissance que malgré tous les changements qui ont pu s’opérer, je suis toujours le même pour elle.

Je me laisse asseoir sans protester. Les bancs sont enchantés pour que la neige ne s’y accumule pas et, combiné à la petite lanterne d’Isolde, les conditions sont plus que confortables. Je me penche sur la petite flamme, n’osant pas réellement croiser son regard. Par où pourrais-je commencer ? Même si les frontières professionnelles sont brouillées, je ne m’estime pas en droit de lui imposer les détails de ma vie.

Néanmoins, elle semble sincèrement inquiète et le simple fait de la laisser dans l’ignorance me déchire le cœur.

Tu lui diras tout un jour Neal, tu le sais bien.

Certes, en attendant cette mascarade m’est douloureuse. Je prends sur moi pour me focaliser sur l’instant présent, ne pas laisser mes pensées divaguer et mon attention se consumer dans la flamme que je contemple. Je me racle longuement la gorge, avant de tirer ma gourde d’eau de ma ceinture pour la vider d’une traite. Il va falloir que je parle ce soir, autant que je sois compréhensible.


- Ce qu’il m’est arrivé… C’est une longue histoire, et je n’ai pas envie d’en parler maintenant. Isolde…

Je suis désolé. Tu m’as manqué. Pardonne-moi. Reste avec moi. Je ne sais pas comment finir cette phrase et je me sens presque pris au piège de ce déferlement soudain d’émotions. Pour combler le silence, je sors ma baguette et ensorcèle la lampe improvisée pour qu’elle flotte à quelques centimètres devant nous. Elle se laisse porter au gré du vent mais j’ai amplifié la chaleur qu’elle dégage.

Je constate que ma main tremble légèrement. Le froid ? Non. Ce n’est pas non plus la fatigue, du moins je ne pense pas. C’est certainement l’émotion. Je me maudis intérieurement, priant pour qu’Isolde n’ait rien remarqué, ou dans le cas contraire, qu’elle n’interprète pas mal ce signe.

Je rengaine ma baguette avec un profond soupir. Je n’irais pas jusqu’à dire que la tête me tourne, mais je suis déstabilisé par ce changement de repères. Peut-être que j’ai été viré ? Cette pensée me traverse subitement. Je n’avais pas même pris la peine d’y réfléchir avant de revenir.

Ne sois pas stupide, si c’était le cas, Isolde ne s’occuperait pas de la serre.

J’ai du mal à dissimuler mon soulagement, et je me dis que ma perte de contrôle passera peut être inaperçue. C’est malheureusement le moment qu’elle choisit pour placer sa main dans a mienne. Ce contact me surprend d’autant plus que pour une fois, je n’en suis pas l’initiateur, mais je me détends rapidement. C’est Isolde, et je la sais sincère.

Je presse doucement sa main, pour lui dire merci, pour lui dire que je suis là. Que je ne vais pas repartir de si tôt. Je ne veux pas avoir à vivre cet ascenseur émotionnel tous les jours.


- Je suis peut-être en retard pour ça mais…

Ma voix est toujours un peu enrouée, mais les mécanismes commencent à se remettre en place. Je lui souris à nouveau, et je sens jouer des muscles que je n’ai pas sollicités depuis ce qui me semble une éternité. Je me tourne vers elle, en espérant qu’elle retrouvera sur mes traits brouillons un élément familier. Par vanité, j’aimerais qu’il s’agisse de mes yeux. On dit que les yeux ne mentent jamais après tout. Mais pour n’avoir pas eu l’occasion de contempler mon reflet récemment… Je ne peux qu’espérer.

- Joyeux Noël.

C’est mon tour de farfouiller ma besace. Il m’était difficile de garder la notion du temps sur la fin de mon périple, mais des repères aussi profondément ancrés que les fêtes ne disparaissaient pas si facilement. J’ai fini par trouver ce que je cherchais.

C’était une petite chose très simple. Une sculpture de bois grossière, taillée au couteau. Un chat, assis –inspiré du Maître, un top modèle dès qu’il arrête de bouger. Au-dessus du bois, j’avais placé une fine couche de verre magique, qui protégeait une multitude de fleurs colorées récoltées au cours de mes périples. Ces fleurs se déplaçaient doucement. J’avais pris quelques heures à le fabriquer avant mon retour, mais maintenant que j’étais de retour dans le cadre sophistiqué de l’Académie, ce présent semblait… archaïque.


- C’est pour toi. J’espère que… ça te convient. Je… Tu m’as manqué, Isolde.


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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyLun 14 Sep 2015 - 13:37

Neal suivit Isolde sur le banc, sans doute trop fatigué pour émettre la moindre protestation. Son regard évitait cependant celui de la jeune allemande, sans qu’elle comprenne pourquoi. Avait-il quelque chose de si honteux ou difficile à dire qu’il n’avait pas la force de croiser son regard ? Après la proximité dont il avait fait preuve une seconde avant, il semblait hésiter à rompre à nouveau la distance par ses confidences. Le feu enchanté fit son effet, au moins. Alors qu’il se penchait au dessus, elle continua de détailler son apparence, cherchant un détail indiquant où il avait passé ces derniers mois. Il lui faisait penser à un aventurier perdu en territoire civilisé, tant son allure contrastait avec le jardin net et immaculé. Depuis combien de temps n’avait-il pas pris de bain ?

L’immobilité du paysage semblait les avoir gagnés, et Isolde n’osait pas interrompre les pensées de son professeur, attendant simplement qu’il lui réponde. Neal bougea finalement, et reprit la parole d’une voix un peu moins abimée. Le simple souvenir de ses pérégrinations semblait douloureux et Isolde jugea plus correct de ne pas insister. Elle détestait forcer les gens à la confidence, et elle n’allait certainement pas commencer ce soir.

- D’accord, dit-elle simplement. Je veux juste être sûre que tu n’es pas trop mal en point.

La voix de Neal mourut à nouveau en prononçant son nom. Que cherchait-il tant à lui dire ? Le silence retomba encore, sans qu’Isolde sache quoi dire pour le rompre. Elle avait retenu une autre chose de la période où Clemens était à l’hôpital ; combler à tout pris le silence n’était pas toujours la bonne solution. Parfois la personne avait simplement besoin d’un peu de temps, et d’une présence. Elle attendit donc, et sourit doucement à la vue de la petite lanterne improvisée. Une douce chaleur se répandit dans ses membres, qui commençaient à être un peu engourdis à force de rester immobiles. Ce simple enchantement eut l’air de vider les dernières réserves de Neal, qui poussa un soupir si profond qu’il semblait vouloir chasser plus que de la simple fatigue. Elle choisit ce moment pour prendre sa main, tentant de lui transmettre à nouveau un peu de réconfort par ce simple geste. Elle sentit avec soulagement le professeur se détendre à son contact, la remerciant silencieusement en lui rendant son geste.

Sa voix la surprit presque, tant ils semblaient s’être enfoncés dans le silence pesant de ce décor nocturne. Avec un sourire un peu crispé, comme rouillé, il lui souhaita un joyeux Noël, et, lachant sa main, se mit à fouiller dans sa besace pour en sortir une petite sculpture. Isolde ouvrit des yeux ronds en découvrant l’objet. Son regard suivit un instant les courbes du chat en bois et détailla les fleurs qui se mouvaient délicatement dans leur alcôve de verre. Elle était sincèrement impressionnée.

- Tu l’as fait toi-même ? C’est magnifique, évidemment que ça me plaît !

Elle était tentée de le serrer encore dans ses bras pour le remercier, mais se retint, ne sachant pas vraiment comment son geste serait interprété. Elle se contenta de lui offrir un grand sourire, la chaleur dans ses yeux exprimant suffisamment sa reconnaissance.

- Frohe Weihnachten, répondit-elle dans sa langue natale.

Il avait visiblement vécu des mois difficiles, et il avait quand même trouvé le temps de lui confectionner ce cadeau… Elle ne lui en avait même pas acheté, pensant cela déplacé de la part d’une élève. Elle comptait lui montrer la gravure que Clemens lui avait envoyé du Danemark, mais ce n’était pas vraiment un cadeau.

Les fleurs ne lui étaient pas totalement étrangères, même si Isolde ne pouvait pas se targuer de les avoir vues en vrai. Elles se souvenait les avoir vues dans un livre sur l’Asie, mais ne parvenait pas à rattacher un pays précis à ce souvenir. Il était parti loin… Le décalage horaire devait expliquer en partie son air un peu perdu.

La révélation du manque ajoutée au présent l’intrigua. A quel point lui avait-elle manqué ? Ils se connaissaient finalement peu, même si leur première conversation avait été assez riche en confidences. Elle était très touchée par ses gestes, sa façon de lui parler ; tout révélait une douceur qui semblait impossible à éteindre, malgré les bouleversements récents que sa vie lui avait apporté. Elle répondit à nouveau par un sourire franc.

- Tu m’as manqué aussi. Sans toi, il ne reste plus grand monde ici pour s’extasier avec moi sur des fougères ou des tulipes bizarres, plaisanta-t-elle, pour essayer de refaire naître un sourire sur ce visage marqué par la fatigue. Et tes cours m’ont manqué aussi. Elle ajouta, soudainement saisie d’un doute : Tu restes ? Tu reviens enseigner, tu ne vas pas repartir ?
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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyLun 14 Sep 2015 - 22:55





Un retour feutré


RP libre


Au moins elle n'a pas changé. Elle a conservé cette délicatesse et ce tact qui m'ont marqué quand nous avons pris le temps de réellement parler pour la première fois. Elle ne dit rien, et je comprends que ce choix vise pas à me culpabiliser, mais à me laisser le temps dont elle sait que j'ai besoin.

Un nouvel élan de tendresse à son égard me submerge. C'est un peu la même chose que lorsque Quinlan me protège mais... le lien du sang en moins. C'est peut-être ce qui rend cette sensation d'autant plus grisante.


- Merci de t'inquiéter pour moi. Mais je vais bien, je t'assure.

C'est à moitié vrai, mais je pense qu'elle l'a déjà réalisé. Mais j'ose à peine imaginer ce qu'il a pu se passer en mon absence. Isolde ne traînerait pas seule à cette heure dans le parc si elle-même allait parfaitement bien.

Une vague d'inquiétude m'envahit à la pensée que je n'ai même pas pensé à m'enquérir de son bien-être. J'ose un nouveau regard dans sa direction. Elle semble relativement en forme, ou en tous cas, elle n'a pas beaucoup changé depuis la dernière fois. Cette pensée me fait sourire à nouveau, autant qu'elle me serre le cœur.

J'inspire profondément pour calmer le flot de pensées qui menace de me submerger. J'ai l'impression de ne plus parvenir à analyser une partie des informations qui me parviennent. Je ne sais pas comment interpréter sa posture, son regard. Est-elle à l'aise ? Inquiète ?

Le plus inquiet ici, c'est certainement moi en fait, au moment de lui offrir mon cadeau. J'ai fait de mon mieux pour le confectionner, comme tous les autres bien sûr, mais... qui sait. Si quelqu'un m'offrait, je ne sais pas, un scrutoscope, et que derrière on m'offrait une jolie figurine... même faite avec amour, elle ne soutiendrait que difficilement la comparaison.

Ou peut-être que je me fais du mouron pour rien. Après tout, un présent a la valeur qu'on lui donne.

Respire, Neal. Calme toi.

Je ne sais même pas pourquoi je suis aussi nerveux. Ça ne me ressemble pas. J'inspire profondément, et je me cale bien contre le banc. Je laisse ma tête partir vers l'arrière, et contemple le ciel nuageux. Ma tignasse me protège contre une majorité des flocons, et le reste constitue un spectacle hypnotique, qui remplace aisément celui de la flamme, un peu plus tôt. C'est une scène reposante, qui me permet d'aplanir mes idées, et de faire le tri entre inquiétudes inutiles et... le reste. Ce qui compte vraiment.


- Oui, je l'ai fait moi-même. Je ne savais pas quand je reviendrais, mais je voulais faire les choses bien.

Surtout pour elle, mais je ne sais pas comment le dire sans passer pour un abruti. Ce n'est pas évident. Mais il y a trop de choses que je n'ai pas pu partager ces derniers temps, et la simple idée de devoir me retenir plus longtemps, alors qu'il y a enfin une personne pour m'écouter... Cette pensée suffit à faire céder ce qu'il me reste de barrières.

- Je n'ai pas vraiment envie de parler de ces derniers mois, mais je m'en suis souvent voulu d'être parti sans vous prévenir, Quinlan et toi.

Je reprends mon souffle. Je viens d'enchaîner beaucoup de mots en peu de temps, là. Et puis, le fait de le formuler me permet de réaliser assez clairement que je pose Isolde au même niveau que Quinlan.

Mais tu la connais à peine.

Certes. Mais elle n'a pas été qu'une élève... Elle s'est donné la peine de s'intéresser à moi, de s'inquiéter pour moi. Et je ne pouvais pas vraiment mettre cet état de fait à part.  


- Désolé si ça peut te sembler démesuré. Je ne saurais pas comment l'expliquer... Une pause pour reprendre mon souffle. J'avais besoin de me convaincre que j'étais parti pour une bonne raison, mais... penser à Quinlan était... douloureux. Je... Désolé. Je refrène une nouvelle vague d'émotion. Ressaisis-toi Neal, c'est pas le moment de flancher. Disons que, je me suis raccroché à toi. Je me disais que je devais tenir bon pour ne pas te décevoir. C'est... Je suis désolé si c'est flippant.

Un nouveau soupir, un peu gêné. Je ne sais pas vraiment si je dois lâcher sa main. Du coup, je préfère lui laisser prendre cette initiative. Pour l'instant, je me contente de chercher son regard... Sa compréhension. J'espère simplement qu'elle n'interprétera pas mal ce que je viens de lui confier...

-Enfin, oui, cette fois je suis bel et bien de retour. Tu peux compter sur moi.

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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyMar 15 Sep 2015 - 0:57

Neal tenta encore de la rassurer, sans plus de succès. Elle aurait aimé qu’il lui dise au moins une chose, un problème qui le tenaillait, mais elle s’en tint à son idée de ne pas le forcer. Ils n’étaient pas très proches après tout ; il allait sûrement se confier à Quinlan, ce qui serait plus logique.

A son tour de la détailler. Son rapide examen lui sembla positif, car il lui sourit à nouveau, un peu plus largement cette fois. S’il avait fait un peu plus clair, il aurait pu voir quelques signes trahissant son humeur morose, mais l’obscurité dérobait tout indice. La culpabilité qui lui nouait la gorge quelques minutes auparavant s’était atténuée, maintenant que toute son attention était focalisée sur son professeur. S’inquiéter pour quelqu’un avait le mérite de faire passer ses propres tourments au second plan. Pour l’instant, elle se souciait seulement de lui apporter un peu d’aide aussi minime soit-elle. Elle avait en fait la bizarre impression de s’être mise en mode “infirmière”, de ne plus penser à elle mais de porter toute son attention à deviner, anticiper ce dont Neal avait besoin.

Lui semblait plutôt préoccupé par son cadeau, et l’accueil qu’il allait recevoir. Aux yeux d’Isolde, ce présent fait main valait beaucoup plus qu’un cadeau acheté dans un magasin. Savoir que Neal s’était donné cette peine pour elle et l’imaginer en train de tailler à la main cette figurine fit jaillir en elle une bouffée d’affection pour son professeur. Et puis, Isolde aimait les chats, donc ça lui faisait forcément plaisir. Elle posa précautionneusement la sculpture sur ses genoux, suivant du doigt la course des fleurs dans leur abri de verre. L’objet était vraiment magnifique à ses yeux, et un large sourire s’étendit sur son visage, envahissant ses traits comme s’il ne voulait plus les quitter. Elle était touchée, plus qu’elle ne le disait, par ce cadeau si personnel.

Lorsqu’elle releva la tête, Neal avait basculé la sienne en arrière et contemplait le ciel. De légers flocons se mirent à tomber, parsemant sa barbe et les boucles d’Isolde de points blancs, comme un miroir du plafond étoilé au-dessus d’eux.

Neal recommença alors à parler. Isolde l’écouta, avec le sentiment tenace qu’un sous-entendu d’importance couvait sous ces mots. Elle était en même temps terriblement flattée par ses aveux. Du peu qu’elle avait vu aux Trois Balais, ou compris lors de leur discussion, les deux frères étaient très proches. Être mise au même niveau que Quinlan sur l’échelle des personnes à prévenir en priorité était définitivement un signe qu’il ne la voyait pas comme une simple élève. Ils étaient quittes, elle ne le voyait pas comme un professeur ordinaire non plus. Elle ne comprenait pourtant pas vraiment ce qui lui valait une si haute estime dans l’esprit de Neal ; mais elle était profondément touchée.

Il semblait de nouveau sur le point de flancher. Chaque phrase lui demandait un effort et elle voyait qu’il était de plus en plus près de craquer. Comme si, petit à petit, le retour dans un lieu familier aidant, il ne parvenait plus à contenir un flot d’émotions endigué trop longtemps. Alors qu’il luttait une fois de plus pour se ressaisir, elle ne put retenir un mouvement vers l’avant, sa main libre tendue vers lui, prête à le rattraper. Elle choisit finalement de la poser sur son bras, le serrant légèrement afin de lui imprimer son soutien, de lui offrir une ancre, celle dont il disait avoir tant besoin.

Alors qu’il finissait de parler, elle souffla à son tour, soudainement consciente qu’elle avait retenu sa respiration pendant toute sa tirade. Le regard de Neal chercha celui de la jeune étudiante et l’émotion qu’elle y lut la bouleversa. Brisant la distance qui les séparait, elle se pencha encore plus et le saisit à nouveau dans ses bras. Ce geste lui semblait la meilleure réponse à ce qu’il venait de lui dire.

- C’est pas flippant, non, murmura-t-elle. Aussi proche de lui, elle sentit son émotion la gagner, et dut la refouler pour pouvoir continuer à parler. Je ne sais pas quoi dire, je… je n’aurais pas cru entendre ça. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour mériter une telle confiance. Mais je l'accepte.

Elle le serra un peu plus fort encore, craignant de plus en plus que ses dernières résistances n’abdiquent et qu’il s’écroule complètement. Elle pouvait compter sur lui, et, il ne devait jamais en douter, l’inverse était aussi vrai désormais.
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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyMar 15 Sep 2015 - 11:29





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Quoi qu'elle puisse en penser, Isolde ne dit rien et se contente de me soutenir en silence. Même si cela ne suffit pas à faire totalement taire mes angoisses, je me rassure en me disant que rien ne l'oblige à rester.

A moins que tu ne lui fasses pitié.

Je chasse cette idée de mon esprit... même si elle n'est pas fatalement délirante. Après tout, je dois avoir l'air d'un animal blessé, et c'est peut être plus une sorte d'instinct protecteur qu'une affection réelle qui anime ses gestes. Ou peut-être que je suis juste idiot et que je me fais des films... Ce n'est pas impossible non plus.

J'ai l'impression de ne plus savoir comment fonctionnent les autres personnes. Comment est-ce que je faisais avant pour mettre les gens à l'aise et avoir une conversation détendue avec eux ? Est-ce que j'ai toujours été aveugle à ces signaux et que seule mon intuition m'a permis de m'en tirer jusqu'ici ?

Je ravale mon angoisse lorsqu'elle déplace sa main sur mon bras. Je me concentre sur cette sensation de proximité, cette chaleur humaine qui m'a tant manqué ces derniers mois.

Concentre-toi sur le positif, Neal.

Le sourire qu'elle m'a adressé en recevant son cadeau, voilà quelque chose de positif. Autant ne pas se mentir, ça m'a fait chaud au cœur. J'ai eu l'impression que pour la première fois depuis de trop longs mois, j'ai fait quelque chose de vraiment bien. Quelque chose d'honnête, de gentil, d'agréable pour quelqu'un. Avec un peu de recul... Ca doit lui faire une sacrée surprise. Ai-je vraiment tant perdu de mes compétences sociales pour ne pas penser à l'effet que mon retour pourrait avoir sur elle ?

J'ai une très brève pensée pour Quinlan. Lui non plus, je n'arrive plus à prévoir sa réaction. Soit il va me gifler, soit il me prendra dans ses bras. Peut-être même les deux, mais dans quel ordre ? Mystère.

Chaque chose en son temps.

Mon point de vue change doucement alors que je m'interroge sur ce que peut ressentir Isolde. Après tout, je ne suis pas le seul pour qui ces mois sont passés, et je n'ai pas la moindre idée de ce qu'elle a pu traverser. D'ailleurs, qu'est ce qu'elle faisait dans les jardins à cette heure de la nuit ?

Mon cerveau semble se remettre en marche après une trop longue période de veille. Comment ai-je pu ignorer ce genre de détails ? L'ancien Neal aurait tout de suite relevé ce genre de choses, plutôt que de se plaindre et se poser des questions philosophiques.

Il faut que je fasse plus attention à elle. Et maintenant que j'ouvre les yeux, il semble évident qu'elle est aussi émue que moi.

Et voilà qu'elle m'enlace.

Ce geste me coupe le souffle, dans sa spontanéité et la charge émotionnel qu'il transmet. Je reste figé quelques instants, sans savoir quoi faire. Mon esprit tourne à vide et ne trouve pas de réponse appropriée. Enfin... il n'y a qu'une réponse appropriée.

L'une de mes mains -celle qu'elle tenait- est restée bêtement entre nous. Je la glisse sur sa taille, tandis que l'autre enserre doucement ses épaules. Ainsi blottie contre moi, Isolde me donne simplement envie de la protéger à mon tour. Je préfère ne pas penser au fait que je ne pourrai peut-être jamais lui dire toute la vérité sur mon absence. Et pourtant, elle le mériterait. C'est une idée qui me peine.

J'enfouis mon visage contre ses boucles brunes, pour dissimuler les larmes qui menacent de m'échapper. Cette étreinte remplace tous les mots que je n'ai pas su trouver. Je m'efforce de contrôler ma respiration plutôt que de me laisser céder.


- Merci d'être là.

J'évite de la serrer trop fort contre moi. Néanmoins, je fais durer notre étreinte autant que possible, le temps de reprendre le contrôle de mes émotions, avant de me dégager doucement. Je me recule un peu, sans prendre pour autant de réelle distance. Je pose mes mains sur le côté de ses épaules. Je ne veux pas la charger, mais lui marquer mon soutien. Après le réconfort qu'elle m'a apporté, c'est bien la moindre des choses.

- Mais toi, Isolde, comment vas-tu ? Que s'est-il passé pendant mon absence ? Tu n'es pas rentrée chez toi pour Noël ?

J'arrête mes questions. Elle a eu la délicatesse de ne pas m'en poser trop, je ne voudrais pas me montrer invasif. Mais la dernière interrogation trahit probablement mon inquiétude. Du peu qu'elle m'avait dit de sa famille, elle avait l'air de tenir à eux, et la trouver seule dans ce jardin en période de fêtes était pour le moins troublant.

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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyMar 15 Sep 2015 - 13:55

Les réactions d’Isolde semblent rassurer Neal, lui offrir le calme dont il a besoin après des mois difficiles. Elle le sent se détendre à nouveau sous la pression de sa main sur son bras, comme si son contact était plus apaisant que tous les mots de réconforts qu’elle pourrait dire. Il est très loin de lui faire pitié ; elle se sent simplement concernée par son état, comme elle se sentirait concernée par celui d’un vieil ami qu’elle vient de retrouver après une longue absence. Et particulièrement d’un ami à l’air aussi épuisé que lui.

L’étreinte d’Isolde le prend au dépourvu, comme elle l’a fait pour la jeune femme quelques minutes auparavant. Elle le sent hésiter, et pendant la seconde de flottement qui suit, se demande si son geste n’est pas inapproprié. Puis la main qu’elle tient toujours entre eux deux se dégage doucement pour venir enserrer sa taille, alors que l’autre enlace ses épaules. Ainsi assis, c’est elle qui donne l’impression d’avoir besoin de cette étreinte, cramponnée à lui comme s’il risquait de couler d’entre ses bras. Le poids de ses épaules revient un peu la narguer, rappelant à son souvenir les émotions qu’elle refoule depuis l’arrivée de Neal. Lui semble toujours plus prêt de pleurer, mais s’efforce de contrôler sa respiration, comme s’il craignait de céder. Sa barbe revient chatouiller ses cheveux, d’un peu plus près cette fois. Et puis, presque imperceptiblement, elle sent la tension diminuer en lui, alors qu’il s’éloigne doucement. Il ne recrée pourtant pas totalement la distance, posant ses mains sur ses épaules. Comme s’il veut à son tour lui montrer son soutien. Comme si, désormais un peu libéré de ses propres tourments, il peut se concentrer sur ceux de la jeune femme. Et lui demander enfin comment elle va.

Son inquiétude semble un peu disproportionnée à Isolde, au vu de ce que lui a dû traverser. Mais après ce qu’il vient de lui dire, elle ne peut pas lui refuser ces informations, ni les balayer d'un “Ça va” poli. Et elle a besoin de parler. D’atténuer cette culpabilité qui lui noue le ventre et l’a maintenue éveillée ce soir, la conduisant aux serres à cette heure tardive. Elle en a déjà beaucoup demandé à Clemens, peut-être même trop, alors qu’il se débat toujours avec ses propres problèmes. Neal est sûrement aussi épuisé que son meilleur ami, en proie aux mêmes flots d’émotions, mais il tient comme lui à l’écouter, et elle ne doute pas de sa sincérité. Ce qui s’est passé en son absence ? Tout est un peu brouillé dans sa tête, et aucune information importante ne lui vient. Aucune qui la concerne, elle, en tout cas. Clemens lui a raconté les évènements du labyrinthe, mais elle estime que c’est à Quinlan d’en parler à son frère. Quant à ses vacances… Elle prend une grande inspiration, mais ses épaules se crispent un peu sous les doigts de Neal.

- Je suis retournée dans ma famille, en Bavière. Ça s’est… moyennement bien passé. Enfin, au début ça allait, mais…

Sa voix se noue. Elle se rappelle que beaucoup trop d’indices manquent à Neal pour qu’il puisse comprendre le problème. Et soudain, elle hésite à les lui donner. Lui en parler le ferait entrer dans son cercle d’amis le plus proche, à qui elle réserve d’habitude ce genre de confessions. Mais ne vient-il pas de dire qu’elle peut compter sur lui ?

Une nouvelle inspiration. Et puis elle se lance.

- Mes parents n’ont jamais vraiment accepté que je sois une sorcière. Ils ont toujours voulu garder le secret, personne ne devait savoir. Chez eux, je devais vivre comme une moldue. Mon départ à Poudlard a été un peu difficile, tu imagines. Je… Ça faisait deux ans que je n’étais pas rentrée à Dublin. Il y avait trop de tensions, je me sentais de moins en moins faire partie de leur vie. Mais je n’en pouvais plus de ce silence bizarre. J’en ai parlé avec Clemens, il m’a conseillé de retourner les voir, de leur parler, d’affirmer que j’étais une sorcière et de le dire au reste de ma famille. J’étais de son avis, j’en pouvais plus de ce non-dit. Il est même venu chez moi en Bavière, pour me soutenir. Une de mes tantes a bien pris la nouvelle, mes grands-parents plutôt bien aussi. Mais mon autre tante, et mon oncle, pas vraiment. Un sanglot secoue ses épaules, mais elle parvient à le contenir. Ils ont eu peur, peur que ça se sache et qu’ils soient pris pour cible par des gens anti-sorciers, et… peur de moi aussi. J’ai fait une gaffe, mes petits cousins ont vu de la magie, et ma tante s’est disputée avec mes parents et a quitté la maison très en colère, en disant que j’étais un mon…

Isolde enfouit sa tête entre ses mains, craignant de ne plus pouvoir contrôler les émotions qui l’assaillent. Sa voix se met à trembler.

- Je m’en veux… je m’en veux tellement. Je n’aurais pas dû imposer à mes parents de révéler ça. Maintenant, une partie de ma famille reproche à l’autre de lui avoir menti. Et ils ont peur évidemment, avec la situation actuelle. J’aurais dû attendre, attendre qu’elle s’améliore, si jamais elle s’améliore un jour…
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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyMar 15 Sep 2015 - 18:07





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Plus je passe de temps près d'Isolde, plus mes vieilles habitudes me reviennent, et plus je réalise ce que j'ai pu rater. Oui, ses traits sont toujours les mêmes et elle émane toujours la même douceur que la dernière fois que je l'ai vu... Mais ses yeux sont légèrement cernés et elle semble lasse. Inconsciemment, je resserre ma prise sur ses épaules, comme si je craignais qu'elle ne s'échappe. C'est à mon tour de me taire, de lui laisser un peu de place, de la laisser s'exprimer.

Elle a besoin de ce temps. Est-ce que cela signifie pour autant qu'elle a besoin de moi ? Autant dire que j'en doute. Elle peut certainement compter sur certains de ses amis -au moins sur Clemens. Après tout c'est elle qui me l'a présenté. J'ai d'ailleurs une brève pensée à son égard... Il faudra que je lui envoie un mot d'excuses pour l'avoir planté en pleine conversation et n'avoir pas donné signe de vie.

Je me recentre sur Isolde. Elle semble hésiter à se confier, mais quand les mots lui viennent... Je retiens mon souffle et je l'écoute sans un mot, même si ce qu'elle a à dire me bouleverse. Elle s'effondre presque sous mes yeux, et je la retiens par réflexe. Je maintiens mon regard dans le sien : c'est à mon tour de lui servir d'appui et d'ancre.

A peine ses confidences terminées, je l'attire à nouveau contre moi.


- Pleure si tu en as besoin. Je suis là.

Ce n'est pas tout a fait la même chose que de réconforter Quinlan, mais l'émotion n'en est pas moins profonde... ni moins sincère. Je ne savais pas quoi lui dire.

Quelle est la bonne réaction à avoir lorsque votre famille vous voit comme un monstre ? Quelle est la bonne posture à adopter entre l'amour propre et l'amour filial ? Bien qu'étant de Sang-Mêlé, c'était une question que je n'avais jamais eu à me poser... Tout simplement parce que la partie Moldue de la famille n'était pas au courant.

Je comprenais que ce silence ait pu peser à Isolde, mais le prix de sa rupture était selon moi bien trop élevé. Par empathie, je sens ma gorge se nouer. Je ne peux pas savoir comment j'aurais réagi dans cette situation, mais j'aurais certainement eu besoin de réconfort.

J'ai envie de la sentir se détendre et relâcher la pression qu'elle a pu accumuler ces derniers jours. Je caresse doucement ses cheveux. Je ne sais pas exactement ce que je suis en train de faire, ni si c'est effectivement la marche à suivre. Mais c'est un peu comme si la tendresse que je pouvais déployer était capable de compenser les blessures qu'elle avait reçues au cours des fêtes.

J'espère au moins que mon état de fatigue et de relative saleté ne l'incommodent pas. Le constat de mon propre état me frappe avec un temps de retard ; il faut dire que je n'avais pas prévu de croiser quelqu'un en revenant ici. Je ne sais pas non plus quoi lui dire pour la rassurer. Balayer ses peurs d'un banal "Ca ira mieux, tu verras" serait un crime. Je poursuis donc mon geste, suppliant intérieurement Merlin qu'elle ne s'en offusque pas.


- Tu n'es pas un monstre, Isolde. Le mot était lâché. C'était peut-être indélicat, mais j'avais pris mon ton le plus doux. Je sais que rien de ce que je peux dire n'effacera ce qui a pu t'être reproché par ta famille, mais n'oublie pas qui tu es pour le reste du monde.

Je réprime une quinte de toux. J'avais presque oublié que j'avais passé quelques mois à peu, voire pas parler, et ma gorge est encore enrouée -l'émotion ne m'aide pas.

- Tu es une personne adorable, et une sorcière douée. Il y a des gens qui tiennent à toi et qui comptent sur toi. Qui t'apprécient comme tu es. Laisse le temps à ta famille.

J'avais le beau rôle de dire ça alors que ma propre mère n'avait pas eu de trop grandes difficultés à accepter l'existence de la magie. Oh, certes, elle préférait ne pas y penser la plupart du temps, mais elle n'était pas pour autant fermement opposée à son usage.

- En attendant, Clemens est là. Je suis là. Je suis sûr que les choses se tasseront. Mais tu n'as pas à t'en vouloir, d'accord ? Tu as fait ce qui te semblait juste. C'est ce que nous devrions tous faire.

Une nouvelle fois, j'avais le beau rôle de dire ça alors que je venais de passer quelques semaines à m'interroger sur le bien-fondé de mes actions... mais cela ferait l'objet d'une autre histoire, car j'étais bien plus préoccupé par les problèmes d'Isolde que par les miens.

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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyMar 15 Sep 2015 - 20:26

Pourquoi se confier à Neal lui semble soudain si naturel, si spontané ? Il lui a inspiré confiance dès leur première discussion au Parker’s Coffee, et la douceur et la gentillesse qu’il déploie maintenant, malgré son état de faiblesse évidente, vont droit au cœur d’Isolde. Alors elle laisse les mots couler, dire enfin ce qu’elle ressent, la raison de sa nuit blanche et de la lassitude qui marque ses traits. Neal l’encourage du regard pendant qu’elle dévoile petit à petit les raisons de son mal-être. Alors qu’elle semble sur le point de s’écrouler à son tour, il resserre un peu l’étau de ses mains autour de ses épaules, lui permettant de finir sa phrase avant que le trop-plein d’émotion ne déborde.

Elle se retrouve à nouveau dans ses bras, comme dans une répétition inversée de la scène précédente. Là, les bras repliés entre eux et la tête contre son épaule, elle s’autorise enfin à pleurer. Elle sanglote sans pouvoir s’arrêter, ses larmes exprimant mieux que ses mots la culpabilité qui l’étreint. Pendant un long moment, elle n’est plus capable de rien d’autre. Puis elle sent la main de Neal caresser ses cheveux, et ce geste doux lui fait du bien, réussit à la calmer un peu. Elle peut alors entendre les mots avec lesquels il tente de la réconforter. Il a sûrement raison, le temps doit faire son œuvre. La dispute est encore trop récente pour pouvoir réfléchir posément à la situation.

Au moment où il évoque Clemens, puis lui-même, comme soutien, elle resserre involontairement son étreinte. Est-ce qu’il sera vraiment là ? Est-ce que ses mots ne sont pas seulement dus à l’intensité du moment présent, et alors cette confiance s’effacera dans un contexte plus normal, plus quotidien, quand il redeviendra le professeur et elle l’élève ? Il est sincère, et elle aussi, mais leur rapprochement est si rapide qu’un doute vient flotter à la limite de son esprit. Il aura sûrement mieux à faire que de s’occuper des problèmes de ses élèves à la rentrée… Mais non, se reprend-elle. Il la considère autrement qu’une élève lambda, tout comme elle n’aurait pas raconté ses peines au premier professeur venu. Doucement, elle dégage ses bras repliés contre elle et vient entourer à nouveau le dos de Neal. La culpabilité est toujours là, mais elle lui paraît un peu moins lourde à porter.

- Ça m’a semblé juste, mais est-ce que c’était pour autant la chose à faire ? demande-t-elle, la voix encore un peu tremblante. A cause de moi tout le monde en veut à tout le monde maintenant.

Elle sent les larmes revenir au bord de ses yeux et secoue légèrement la tête pour les chasser.

- Depuis que j’ai 11 ans, mes parents doivent mentir, raconter aux voisins et aux collègues que je suis partie dans une école spéciale en Écosse alors que j’aurais dû rester à l’école allemande de Dublin jusqu’à mes 18 ans. Ils doivent mentir à leur propre famille aussi. Et maintenant que le monde sorcier est dévoilé, qui sait si quelqu’un ne fera pas subitement le lien avec mes absences ? Et avec la lettre bizarre que j’ai reçue à 11 ans ? Et s’ils avaient des ennuis à cause de ça ? Je ne peux pas m’empêcher d’y penser. Et de penser que… Elle ravale un nouveau sanglot. Ce qu’elle va dire semblera sûrement absurde à Neal. Que… Parfois je me dis que leur vie aurait été beaucoup plus simple si j’avais été moldue.

Elle pose son menton sur l’épaule de Neal, puis pousse un long soupir. Une pointe de soulagement l’atteint après avoir enfin formulé cette idée depuis longtemps en suspens dans son esprit. Ç’aurait été plus simple, en effet. Ses parents ne lui ont jamais reproché d’être une sorcière, mais elle sait que la situation leur pèse autant qu’à elle.

Elle reste sans bouger, sans vouloir briser cette étreinte si agréable. Elle jette un furtif coup d’œil aux fenêtres proches pour s’assurer que personne ne regarde dans leur direction. Il ne manquerait plus que Neal ait des ennuis à cause d’elle… Mais son apparence est tellement différente de celle connue par les élèves qu’il ne risque pas d’être identifié. Elle ferme les yeux à nouveau, laissant sa respiration ralentir. Un nouveau silence s’installe, puis sa voix hésitante, presque un murmure, s’élève.

- Comment ta famille moldue a réagi quand ils ont su que toi et Quinlan étiez sorciers ? Ils le savent ?

La question est personnelle, mais peut-être pourra-elle trouver dans son histoire des éléments qui l’aideront à avancer plus sereinement dans la sienne.
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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyMar 15 Sep 2015 - 23:12





Un retour feutré


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Je la laisse pleurer quelques minutes en silence. J'hésite à lui parler doucement, mais finalement je reste sur mes positions : le silence et la compréhension. Cela me déchire de la voir dans un tel état, et paradoxalement je ne peux pas m'empêcher de me sentir fier qu'elle se permette de se confier à moi. Je dissimule de mon mieux le malaise que je ressens. Je dois rester stable pour elle, être son appui.

J'espère au moins que mes mots lui apportent un quelconque réconfort. C'est ce que j'aimerais croire quand je vois qu'elle se raccroche à moi. Peut-être lui faut-il encore quelques instants de calme et de silence. J'arrête progressivement mon geste, sans me reculer pour autant.


- Isolde.

Voix douce, mais ferme. J'attends quelques instants, pour avoir son attention.

- Je ne peux pas te dire si c'était la chose à faire. Personne ne peut te le dire. Ce n'est peut être pas ce que tu veux entendre, mais c'est ce que je pense.
Je comprends ton inquiétude. Mais penses-tu vraiment que ne rien leur dire les aurait protégé ?


Bon, peut mieux faire niveau réconfort. Mais que lui dire ? Je ne peux pas lui promettre de protéger sa famille -mpeme avec la meilleure volonté du monde je ne pourrais pas protéger la moitié des gens que j'aimerais garder en sécurité.

- Peut-être qu'ils feront le lien. Et peut-être qu'ils seront en danger, c'est vrai, mais l'Ordre... Merde. ...l'ordre sera rétabli. Bien rattrapé, Neal. Je ne sais pas quoi te dire... Les sorciers sont menacés, les moldus sont menacés, les sang-mêlés sont menacés. Il n'y a pas de position plus confortable qu'une autre.

Je marque une pause. A vrai dire, je ne sais même pas si mes mots sont efficaces. J'espère simplement que je lui apporte une aide quelconque -même si je n'en suis pas absolument convaincu.

- Le fait est, Isolde, que tu n'es pas une Moldue. Tu as une affinité avec la Magie. Maintenant que tu as appris à la maîtriser, tu peux la renier si tu le souhaites. Si tu te sens mieux ainsi, c'est ton choix, et je le respecterai.
Mais je pense que tu ne dois pas voir cet état de fait comme une menace, mais bien comme une opportunité de pouvoir agir.


Elle s'installe un peu plus confortablement, et je ne me sens pas le cœur de la repousser. Même si elle semble apaisée, je me fige dans une étreinte simple.

- Ne te mets pas en danger, d'accord ? Mais n'oublie pas que tu as aussi le pouvoir d'agir. Regarde.

Je la lâche, et m'écarte lentement. Je ne veux pas la brusquer. Je tire à nouveau ma baguette, et autour de nous, un petit champ de fleurs multicolores éclot. Malgré l'obscurité nocturne, la lanterne flottante et le clair de lune suffisent à profiter de cette palette de couleurs. Je n'ai choisi que des fleurs capables de survivre aux rigueurs de l'hiver anglais, et je laisse Isolde en profiter. J'ai laissé ma main libre sur la sienne.

- Ce n'est pas grand chose. Ce n'est pas une démonstration de force, ou une défense intombable. Mais je peux changer les choses. Et toi aussi. Il ne tient qu'à toi de décider comment te servir de cette capacité, et je te fais confiance pour en juger.

Le plus délicatement possible, je prends son menton dans ma main, pour l'inciter à se tourner vers moi -sans forcer pour autant.

- Regarde moi. Respire calmement. D'accord ? Tu n'es pas seule.

Ma main retombe sur son bras alors que je réfléchis à la meilleure façon de répondre à sa question. Quinlan et moi avons évité autant que possible de révéler notre condition à notre famille maternelle... un peu par sécurité.

- Ils ne le savent pas. Ma mère a eu du mal à accepter cette information concernant mon père, et d'ailleurs elle a tendance à... l' "oublier" quand il s'agit de Quinlan et moi. D'ailleurs, à la maison, elle fait tout ce qu'elle peut à la façon moldue. Nous avons trouvé une sorte d'équilibre, du coup. Mais si elle proteste lorsque nous usons de magie, c'est uniquement par principe.
Mais tu sais, mon père s'inquiète pour elle et sa famille. Ils ne le savent pas mais il a placé des charmes de protection sur leurs foyers et véhicules. Ça ne les protégera pas de tout, mais...


Bien, décidément, les fins de phrase ne sont pas mes amies. Quelque part je regrette de ne pas avoir une solution miracle à lui apporter, mais je ne voudrais pas lui mentir par gentillesse. Est-ce que l'ancien Neal l'aurait fait ? Je n'en sais rien, je n'espère pas. J'espère juste que les quelques pièces de vérité et de vécu que j'ai pu apporter éclairerons Isolde. Je finis par me perdre dans mes pensées, et dans la contemplation du tapis de fleur qui nous entoure désormais.

(c) YVIANNA


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Isolde Mayer
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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyMer 16 Sep 2015 - 2:20

Neal ne la brusque pas, n’essaie pas de la raisonner. Elle peut laisser ses larmes couler sans retenue sur son épaule, alors qu’il la maintient dans une douce étreinte. Ses sanglots se calment, petit à petit. Pleurer ainsi lui fait du bien, relâche la tension des derniers jours, décrispe un peu ses épaules. Elle se sent soudainement vidée, comme si ses émotions avaient pompé toute son énergie. Heureusement, Neal ne se formalise pas qu’elle le serre un peu plus contre elle. Elle relâche un peu son étau alors qu’il lui parle à nouveau, d’une voix toujours aussi paisible et rassurante. Elle se doute qu’il est difficile pour lui de trouver des mots réconfortants ; ce qui compte surtout, c’est qu’il l’écoute, qu’il soit là. Donner des conseils à propos de la famille de quelqu’un d’autre n’est jamais aisé. Elle réussit à parler un peu, mais sa voix à elle est beaucoup moins assurée, et un peu rauque à cause des sanglots.

- Non, ça ne les aurait pas protégés. Mais ça leur aurait évité de croire que le danger se trouve aussi chez eux, et pas seulement à l’extérieur.

L’allusion involontaire à l’ordre du Phénix passe totalement inaperçue pour Isolde, ses pensées sont bien trop fixées sur sa situation personnelle. L’allusion aux dangers dehors la touche par contre, mais comme dit Neal, tout le monde est sur un pied d’égalité dans ce domaine. Elle est bien placée pour le savoir, elle qui a subi une attaque aussi violente qu’inattendue au mois d’août dernier. Elle frissonne en y repensant, et repousse aussitôt ce souvenir loin de sa conscience pour ne pas encore craquer.

Renier la magie… Les mots de Neal la surprennent et suscitent étonnamment un sentiment de soulagement intense en elle. Elle n’a jamais envisagé sérieusement le problème sous cette angle, mais la possibilité du choix lui apparaît comme un phare dans la nuit. Il a raison, elle a le droit de choisir. Sa façon de présenter cette possibilité, comme si elle était naturelle et légitime, sans aucun sous-entendu de culpabilisation ou de reproche, fait naître un immense élan de gratitude chez la jeune femme. Il n’y a aucune honte à lâcher prise parfois, à s’avouer vaincu, à faire ce qui semble le plus facile aux yeux des autres. Elle sait qu’elle ne supportera pas les tensions familiales toute sa vie, surtout si elle en est la cause. Mais elle préfère croire, comme Neal l’a dit un peu plus tôt, que le temps et le dialogue porteront leurs fruits. Non, elle ne pense pas à abandonner la magie maintenant. Elle s’est trop attachée à ce monde, à ce qu’il lui a offert et continue de lui offrir, aux amis qu’elle y a trouvé, à tout ce qu’elle y a construit depuis 7 ans. Non, pas tout de suite. Plus tard peut-être, mais aujourd’hui, c’est dans ce monde qu’elle se sent chez elle. Son étreinte se relâche un peu plus, et sa voix redevient plus assurée.

- C’est vrai, je pourrai renier la magie. La botanique a l’avantage de ne pas être un domaine strictement sorcier. Ce serait peut-être plus simple. Mais non, je ne peux pas, pas maintenant. Je me sens plus sorcière que moldue aujourd’hui. Mais merci, tu ne peux pas imaginer à quel point ce que tu viens de dire me soulage.

Neal se dégage à nouveau, et Isolde frissonne en retrouvant le froid de la nuit qu’elle avait presque oublié. Elle aurait aimé prolonger un peu leur étreinte, mais le laisse s’éloigner un peu pour poursuivre ses explications. Alors qu’il sort sa baguette, elle reprend son sac, ses doigts fouillant maladroitement à l’intérieur à la recherche d’un mouchoir pour essuyer son visage. Elle n’est pas vraiment sûre de comprendre ce qu’il veut dire par agir. Veut-il l’inciter à ne pas considérer sa magie comme une fatalité, mais comme une chose sur laquelle elle a entièrement prise, dont les effets ne dépendent que d’elle ? Un léger sourire revient flotter sur ses lèvres à la vue des fleurs écloses tout autour d’eux. Elle ne peut s’empêcher de chercher leurs noms, leurs caractéristiques ; elle le fait si spontanément que c’en est presque un réflexe. Il revient ensuite saisir doucement son visage et elle ne peut qu’acquiescer à ses propos. Elle n’est pas seule, et ce soir encore moins que les autres.

Pour Neal aussi, le mélange famille/magie n’était pas gagné d’avance. L’équilibre a fini par se faire pourtant, et elle prend ça comme un signe encourageant pour sa propre situation. Cet équilibre tient peut-être dans l’utilisation combinée des aspects les plus pratiques de la magie et de la technologie moldue ; Clemens lui avait soufflé cette idée mais les circonstances ne lui ont pas laissé le temps de l’appliquer chez elle. Son regard se fait plus vif à l’évocation des sorts de protection. Lui qui parle d’agir…

- C’est une bonne idée, de lancer ces charmes. Je le ferai aussi.

Sa curiosité est un peu aiguisée par ce qu’il lui raconte de sa famille. Les seuls personnes de sa connaissance ayant un parent moldu et un sorcier sont Clemens et Anna, le premier couvant sa famille sous un secret impénétrable et la deuxième n’ayant pas encore eu l’occasion de lui détailler beaucoup de choses.

- Tu as vécu comme un moldu chez tes parents alors ? Avec quelques aménagements sorciers ?

Elle respire profondément, et ferme à nouveau les yeux quelques instants, avant de les rouvrir, les larmes bel et bien loin cette fois. La tempête émotionnelle s’est calmée pour eux deux, elle retrouve enfin un peu de sérénité et se cale au fond du banc, finissant d’essuyer de sa main libre les dernières traces de pleurs de ses joues. Le contact de la main de Neal sur son bras est toujours aussi apaisant et elle évite de trop bouger pour ne pas le rompre. Les bruits et la vie à l’intérieur de l’académie lui semblent très lointain, et, comme Neal, son regard se perd dans la multitude de couleurs autour d’eux. Un peu amusée, elle se demande quelle sera la réaction du premier promeneur qui passera par là le lendemain à la vue de ce parterre fleuri apparu dans la nuit. Quelle heure est-il d’ailleurs ? Elle n’a pas de montre mais est restée assez longtemps dans les serres pour supposer qu’il est très tard. Ou plutôt très tôt. Et dire que dans quelques heures, elle sera chez Clemens, en train de fêter le nouvel an… Elle devrait dormir un peu, pour pouvoir profiter de la nuit blanche qui s’annonce. En parlant du nouvel an… Elle se tourne subitement la tête vers Neal.

- Tu as reçu l’invitation de Clemens ? Pour la fête du nouvel an ? Ton frère sera là, et tu es convié aussi. Il y aura Rowan, Anna et Megan. Tu viendras ? ajoute-t-elle sans dissimuler son espoir de le voir acquiescer. Après l’avoir vu aussi prêt de la rupture, elle n’a aucune envie de le laisser seul pour une soirée de fête.
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MessageSujet: Re: Un retour feutré [LIBRE]   Un retour feutré [LIBRE] EmptyMer 16 Sep 2015 - 13:53





Un retour feutré


RP libre


Je me sens étrangement calme maintenant qu'Isolde a pu dire tout ce qu'elle avait sur le cœur. Pour un peu j'aurais l'impression de n'être jamais parti, et avec le recul, je suis un peu surpris qu'elle n'aie pas eu plus de réticences à me parler de choses aussi personnelles. Sa fragilité me fait un peu oublier ces derniers mois, et le fait de pouvoir me concentrer sur la gestion de ses émotions m'aide.

- Tu n'es pas un danger pour ta famille, Isolde.

Je manque de dire qu'elle n'est un danger pour personne, mais ce n'est pas non plus ce que j'essaie de lui transmettre. Je la sens frissonner contre moi, et je préfère croire qu'il s'agit du froid. Une partie de moi en doute toujours, mais je ne suis pas là pour la pousser à bout, la mettre mal à l'aise. Une nouvelle fois, je me contente de l'écouter. Je ne sais pas si elle envisage sérieusement la possibilité d'un jour laisser ses capacités magiques de côté. Ce ne serait pas la première fois que cela se produit dans le monde magique, mais je dois reconnaître que je considérerais cela comme une perte.

Je suis heureux toutefois de ce qu'elle me dit. Heureux qu'elle ait le sentiment d'avoir trouvé sa place parmi les sorciers. Je lui adresse un nouveau sourire, plus fatigué. Mine de rien, j'ai du déployer plus d'énergie que je ne le croyais. Avec une profonde inspiration, je fais jouer mes épaules pour me détendre.


- De rien, c'est aussi mon rôle de te soutenir.

Du coin de l'oeil, je la vois s'essuyer le visage, et je reste concentré sur mes pieds pour ne pas l'incommoder. Je m'efforce de respirer calmement, bien que la fatigue me gagne. J'esquisse un petit sourire lorsqu'elle approuve l'idée des charmes. Je ne peux pas lui parler de l'Ordre, certes, mais je peux mettre à son service certaines des choses que j'y ai appris.

- Je t'en apprendrai quelques uns si c'est nécessaire. N'hésite pas à me demander.

J'esquisse un petit sourire lorsqu'elle me demande de parler un peu plus longuement de ma famille. J'ai pourtant toujours eu le sentiment d'avoir grandi dans une famille normale, aussi je trouve sa curiosité un peu étonnante. A y réfléchir, c'est légitime : aucune famille n'est réellement "normale" pour quelqu'un qui n'en fait pas partie.

- Quand Quin et moi sommes à la maison, notre mère nous demande souvent de l'aider dans les tâches ménagères. Oh, je ne dirais pas qu'on n'utilise pas la magie, mais tant qu'elle est là, nous devons faire avec ses méthodes. Le seul espace majoritairement magique est la serre de mon père.
Pour te dire, on a un grand oncle quelque part qui a décidé de vivre totalement comme un moldu, mais je crois que notre père deviendrait fou si jamais il était totalement privé de sa magie. Presque tout chez moi est plus ou moins enchanté, de la salière au porte-manteaux. Du coup, quand la famille de notre mère vient à la maison, il y a toujours quelques couacs que l'on évite de justesse.


Je me tais avant de devenir ennuyeux avec ma vie. Néanmoins je n'arrive pas à me départir d'un sourire un peu idiot en repensant à toutes les fois où Quinlan et moi avons du réagir en urgence pour dissimuler l'existence de la magie aux yeux de notre famille moldue. Cette douce mélancolie laisse place à une pointe d'amertume. Cette année, je n'aurai même pas pu passer les fêtes avec ma famille... Et je ne leur ai même pas donné signe de vie. Quelques secondes, ou quelques minutes passent avant qu'elle ne reprenne la parole. La surprise cède place au doute, puis à l'horreur.

- Clemens fait quelque chose pour le nouvel an ? En fait, je viens de revenir, je n'ai pas eu le temps de passer par la volière ou mon bureau.

De là, la première possibilité est je ne suis pas convié. Après mon absence, et vu la façon dont j'ai écourté la conversation que j'avais avec Clemens, ce ne serait pas étonnant. Soit je le suis, et j'aurai des comptes à rendre à mon frère. Je ne sais pas quelle possibilité m'inquiète le plus. Dans tous les cas je vais avoir besoin d'un bain et de repos avant de pouvoir affronter qui que ce soit.

(c) YVIANNA


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