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 Les jeux sont faits, rien ne va plus

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Clemens Neubach
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MessageSujet: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyJeu 3 Sep 2015 - 18:41


Ambiance sonore:

HRP:

Il se sentait puissant.

C’était effroyable et une petite voix au fond de son inconscient tentait de le lui souffler. Il le saurait une fois qu’il rentrerait chez lui, réfléchirait à ce qu’il venait de faire. Mais là, là, c’était la fièvre qui coulait dans ses veines à laquelle il avait envie de prêter attention. Le contrôle de sa réussite le rendait ivre de cette excitation si douce et qui lui avait tant manqué. Devant ses yeux, Kèralès venait de s’effondrer lourdement alors que la foule le croyait déjà vainqueur. Sous son capuchon, Clemens sentit un rictus suffisant se dessiner sur son visage. Cette populace ignare l’avait cru assez retors pour battre Ediosmos. Il ne payait pas de mine, c’est vrai, on le devinait fragile sous sa tenue ample, mais la main qui tenait sa baguette ne tremblait jamais. L’Allemand l’avait vu vaincre suffisamment pour comprendre : Ediosmos ne se battait pas, il construisait. Chacun de ses maléfices était soigneusement prévu pour amener son adversaire droit sur le chemin de la défaite. Il était malin et vicieux, l’âge l’avait rendu encore plus dangereux que ses adversaires plus jeunes, plus vigoureux et plus irréfléchis.

L’étudiant se détourna de la piste, alors que deux aides tiraient le duelliste inconscient en dehors de l’estrade. Les deux sorciers suivants se tenaient déjà en place, s’invectivant dans des langues qu’il ne connaissait pas. A ses oreilles, cela sonnait un peu russe, même si leurs noms avaient plutôt des tonalités latines. En réalité, il n’en avait rien à cirer. Ediosmos avait été son dernier pari de la journée. Les dernières rencontres ne s’annonçaient pas assez haletantes et les cotes étaient bien trop mauvaises. Noël n’était pas la meilleure période pour les duels : trop de touristes venaient se mêler au Londres sombre et menaçant, comme s’ils cherchaient une adrénaline dans leurs vies soumises et ennuyeuses. Victimes.

Enveloppé dans une lourde cape noire sans parrures, Clemens se dirigea d’un pas mesuré vers le bookmaker. Son pari avait été excellent, fixé en début de séance avec un homme qui connaissait encore mal la maison. Le nom devait lui être inconnu pour avoir accepté une cote pareille. Le ton de sa voix avait trahi l’amusement, persuadé comme il était de plumer un touriste. L’Allemand avait profité sans vergogne de son ignorance et de ses propres origines germaniques. En réalité, l’argent ne l’intéressait pas tant que ça, ce qu’il recherchait c’était la saveur suave de la victoire. Celle qui se déversait pour quelques minutes dans sa bouche et tout son corps quand un duelliste vaincu avant de le savoir ne parvenait pas à dévier un dernier sortilège. Un corps qui se raidit avant de s’effondrer, comme au ralenti. Telle une danse gracieuse et maintes fois répétée.

Si quelqu’un avait pu apercevoir son regard sous le capuchon, il aurait pu être effrayé par sa lueur vive, à la fois fiévreuse et excitée. Il avait les yeux de celui qui venait de prendre sa dose et commençait tout juste à planer, fort de sensations nouvelles et d’une réalité sans limites. Mais personne ne le ferait. Ils étaient tous des anonymes, tous venus chercher la même douceur aveuglante. Avec une certaine déception, Clemens arriva derrière l’homme qui lui devait à présent de l’argent. Il lui tapa sur l’épaule avant de lui tendre le parchemin signé de leurs deux mains et scellant leur pacte. L’inconnu ne put retenir un grondement de fureur face à son erreur et remis ses gallions à l’Allemand, qui le gratifia seulement d’une exclamation méprisante, suffisante même.

Et il disparut. Inutile de jouer jusqu’à en avoir le vertige. Il se sentait encore frissonnant d’adrénaline, et voulait prendre son temps de laisser l’enivrement grandir. On ne pouvait pleinement se délecter d’une apothéose qui surgissait trop tôt. Clemens glissa sa bourse dans sa cape alors qu’il traversait la librairie, avant de déboucher sur la cour intérieure, toujours aussi enneigée et déserte que quand il était arrivé, quelques heures plus tôt. Combien de temps, exactement ? L’Allemand s’immobilisa pour jeter un regard au ciel, gris orage et sans étoiles. Il haussa les épaules et reprit son chemin. Le temps lui importait peu, en réalité, même si la nuit était déjà tombée, nul ne l’attendait encore. Demain. Demain, il se devrait d’être prudent.

D’un pas rapide, cette fois, la tête baissée sous son capuchon, il dévala quelques escaliers et traversa l’Allée des Embrumes en direction du Chemin de Traverse. Bientôt, il se mêlerait à nouveau à la foule. Toute autre, mais toujours aussi anonyme.
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyJeu 3 Sep 2015 - 23:20

Ce qu'il peut l'agacer par moment ! Il a beau être son frère, elle a beau l'adorer, la sorcière ne supporte pas toujours toutes les facettes de son comportement. Aujourd'hui, excédée par les farces de celui-ci qui l'avait empêché de travailler correctement sur ses recherches en vue de sa thèse, Aleksandrina a préféré sortir, dévaler les escaliers quatre à quatre, emprunter le métro et se rendre dans une patinoire qu'elle fréquente depuis sa tendre enfance. Elle a ses habitudes là-bas. Elle a même son propre casier. Dedans, ses précieux patins.

Le patinage, c'est son secret à elle. Personne ne sait qu'elle patine. Pourtant, elle a commencé à apprendre à l'âge de six ans, un peu avant le décès de sa grand-mère. Elle a apprit avec une voisine, qui avait une fille de son âge. C'est son exutoire quand elle ne va pas bien, quand elle est en colère, quand les choses ne se passent pas comme elle veux. Avec le temps, elle a perfectionné sa technique, la voir évoluer sur la glace est agréable. Parfois elle chute, en essayant une figure compliquée. Le triple Lutz reste encore un soucis pour elle. Mais elle y arrivera, avec de la persévérance.

Epuisée sur la glace, un frisson parcourt son échine. Il est temps d'arrêter pour aujourd'hui. Voilà deux heures qu'elle évolue et évacue sur la glace, dans son tutu bleu. Rejoignant les gradins, la brune s'installe, retire ses patins et se rend aux casiers pour les ranger. Il faut qu'elle passe au pressing porter son tutu. Une fois changée, elle le range donc dans un sac. Puis elle rejoint Christopher à l'accueil pour faire la causette. Et lui taxer un peu d'eau avec une barre de céréale. Elle se sent prête à défaillir par manque de sucre. Une fois rassasiée, après avoir bien papoté, la demoiselle prend congés. Un nouveau métro, la voilà à quelques pas du chaudron baveur qu'elle rejoint à la hâte. Y entrant, la sorcière le traverse sans accorder un regard aux gens présents. Elle doit racheter du matériel de potion et se dirige donc à pas pressés vers la cours du bâtiment. Là, dégainant sa baguette, elle ouvre le passage pour le monde sorcier.

Il fait froid. La neige recouvre les rues. La jeune femme serre un peu plus sa veste autour de sa gorge pour se protéger du vent léger qui s'est levé. Il y a foule aujourd'hui sur le chemin de traverse, Aleksandrina croise quelques amis, qu'elle ne manque pas de saluer, ou avec qui elle prend quelques minutes pour discuter. A ce rythme là, la boutique de l'apothicaire sera fermée avant que l'étudiante puisse l'atteindre. Et non. Heureusement pour la jeune femme, elle arrive une dizaine de minutes avant qu'il ne soit trop tard. Un panier à la main, la demoiselle le rempli d'un pot de limaces à cornes, d'un autre de yeux d'anguilles, d'un peu d'eau du fleuve Léthé et d'un autre pot, plein de baies de gui.

"- Cela vous fera 7 gallions mademoiselle." annonce le vendeur. Et la jeune femme lui tend la monnaie qu'il demande avant de quitter son échoppe, les bras chargés.

Quittant la boutique, la demoiselle se perd dans ses pensées alors qu'elle entreprend le chemin pour rentrer. Tournant à droite au bout d'un moment, elle rentre en collision avec une silhouette encapuchonnée. La fiole contenant l'eau du fleuve tombe et se brise. La catastrophe est irrécupérable. La jeune femme fulmine de sa maladresse. 4 gallions viennent de partir en fumée. C'est à ce moment-là qu'elle remarque le paysage étrange derrière la silhouette qui lui fait face. L'allée des embrumes. Quelques pas de plus et elle était dans la rue la plus mal famée qui soit. C'est de là que viens la personne qu'elle a bousculé. Un sorcier peu recommandable, probablement. Son coeur bat la chamade. Elle s'excuse aussitôt. Par peur, peut-être, que la personne ne lui jette un mauvais sort.

"- Je suis navré. Vous allez bien ?" questionne-t-elle peu rassurée.

Et pourtant, le parfum de cette personne lui dit vaguement quelque chose. Elle ne sait pas où elle l'a déjà croisé. Serait-ce un étudiant de l'académie ? Un ancien de Poudlard ? La demoiselle ne saurait le dire. Elle est loin de se douter de l'identité de cette personne. Identité surprenante. Jusqu'à ce que soudaine, une ampoule s'allume dans son esprit.

"- Par Merlin... Clemens, ne me dit pas que c'est toi..." demande la demoiselle associant soudainement ce parfum à celui qu'elle a côtoyé de longs mois à Sainte Mangouste pour le soigner, qui était son ami avant cela et qui aujourd'hui, donne l'impression de vouloir l'éviter.
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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyVen 4 Sep 2015 - 0:04

Tout aurait pu bien se passer. Le Chemin de Traverse ne se trouvait plus qu’à quelques mètres de lui. Là, il aurait pu rabattre son capuchon sur ses épaules, louvoyer entre quelques groupes d’enfants rieurs pour masquer d’où il venait. Si il avait rencontré une connaissance, elle n’aurait vu qu’un regard espiègle et la bonne humeur. Ils auraient sans doute parlé un peu de Noël, peut-être même des cadeaux reçus et se seraient mutuellement questionnés à propos de leurs plans pour la Saint-Sylvestre. Ensuite, ils se seraient séparés, chacun pressé, sans avoir posé de questions intimes et pourtant persuadé que l’autre allait pour le mieux.

Ça aurait pu.

Clemens était trop concentré sur sa destination, et probablement était-il encore ivre de son excitation. Les sensations s’étiolaient, mais il ne pouvait s’empêcher de voir et revoir ce dernier duel, d’analyser les images qui dansaient dans son esprit. Il n’avait que faire de son capuchon qui obscurcissait une partie de son champ de vision, car il n’avait rien à faire des badaud. Dans l’Allée des Embrumes, nul ne faisait mine de se reconnaître, on ne prêtait pas attention au visage. Alors pourquoi aurait-il du, lui ? Sans doute pour voir venir cette silhouette gracile qui fusait droit vers son épaule gauche, tout aussi peu préoccupée du chemin emprunté qu’il ne l’était lui. Le choc était inévitable, et le surprit. Il s’en détesta et lâcha une exclamation rageuse, autant dirigée vers sa propre stupidité qu’envers celle de l’importunée.

Avant d’entendre sa voix, il perçut le bruit du verre qui se brisait à sa pieds. Il n’y prit pas garde, l’impact était de toute façon minime en comparaison de la boue neigeuse où ils pataugeaient tous depuis des semaines. Et puis les excuses, un peu hésitantes, peut-être même inquiètes firent leur chemin jusqu’au fond de son esprit troublé. C’était amusant comme, quand on sortait de l’Allée des Embrumes, on était toujours perçu comme un psychopathe dégénéré. L’Allemand devait avouer que c’était plutôt pratique, et il en jouait volontiers.

Le timbre de la voix lui était familier, mais il n’en avait cure. Son capuchon n’avait pas bougé, son identité n’était pas révélée, alors il se contenta d’un signe de la main agacé et s’apprêtait à reprendre son chemin. Déjà, ses pensées voguaient sur le programme du lendemain, la somme qu’il pourrait parier et les surprises parmi les duellistes. Ediosmos ne serait pas de retour, pas si tôt, mais… Son sang se glaça dans ses veines. Il n’avait fait qu’un pas en direction du Chemin de Traverse, mais son prénom avait claqué dans l’atmosphère déjà tumultueuse. Le mot avait résonné si fort dans ses oreilles qu’il aurait pu se trouver dans un désert qu’aucun autre bruit n’avait dérangé depuis des siècles. Il aurait du partir, mais il en fut incapable.

Planté là, comme un idiot perturbé, il posa pour la première fois les yeux sur l’inconnue. Aleksandrina. Peu importe ce qu’il faisait, elle continuait à se trouver sur son chemin, encore et encore. A Ste Mangouste et puis à Haveirson, où il s’était donné tant de mal pour l’éviter. Le destin l’avait finalement jetée dans ses jambes et faire semblant de rien n’était plus possible. Quelques années auparavant, il l’avait appréciée, beaucoup même. Avec plus de temps, ils seraient même devenus de vrais amis. Pourtant, elle était devant elle, et il ne parvenait qu’à la maudire.

Assumer ou jouer un rôle ? Pouvait-il encore jouer, maintenant ? Était-elle assez naïve pour se laisser avoir ? Il entendait le tic-tac des secondes résonner durement dans sa tête, dans un étrange parallèle avec les événements du labyrinthe. Le temps jouait à nouveau contre lui. Il était furieux. Il était fou. Il était trop tard.

“Tais-toi.”

Grinça-t-il entre ses dents avant de la saisir par le poignet. Il fit volte-face, l’entraînant derrière lui alors qu’il s’enfonçait à nouveau pour quelques mètres dans l’Allée si mal famée, juste assez pour être à l’écart de la vue des gens normaux. A l’ombre d’une arche, il s’immobilisa face à elle et rabattit son capuchon sur ses épaules, lui révélant à présent un visage aux traits furibonds.

“Qu’est-ce-que tu fais là ? Tu es folle de te précipiter comme ça, droit dans l’Allée des Embrumes ?”
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyVen 4 Sep 2015 - 0:22

La demoiselle sent son cœur battre un peu plus fort. Il n'a pas besoin de confirmer, elle est déjà certaine que c'est lui. Pourtant, elle a ce besoin de l'entendre le dire. Cela rendra la chose vraiment vrai. Que diable faisait-il dans l'allée des embrumes ? Pensant à son bras la jeune femme se demande s'il ne serait pas venu, à tout hasard, chercher un remède miracle de charlatan, pour recouvrer son bras "d'avant l'accident." Frissonnant de la tête aux pieds, la brune espère que son ami n'est pas fou à ce point là. Ou pas désespéré, ça marche aussi. S'il avait besoin d'aide à ce niveau là, il devrait le lui dire, au lieu de filer son argent à des grippes sous. Mais à bien y songer, elle s'avance probablement un peu trop dans ses pensées, à force de laisser son esprit divaguer quand il tourne à plein régime.

Le regard bleu fixe le visage qu'elle ne peut voir sous la capuche du jeune homme. Ce dernier pour sa part a tout le loisir de voir comme son amie s'inquiète à son sujet, comme elle a peur qu'il fasse une bêtise. Il peut voir dans son regard qu'elle ne comprend pas ce qu'il foutait là, dans une allée à la sombre réputation, où trainent les plus infâmes sorciers de toute l'Angleterre. Si elle ne le connaissais pas si bien, peut-être qu'elle s'inquiéterait encore plus cela dit. Connaître ce garçon la rassure un peu. Déjà, elle se doute qu'il n'est pas là pour accomplir un destin de mangemort, une mission ou quelque chose de ce goût là. C'est une inquiétude en moins, mine de rien.

"- Qu'est-ce que tu faisais là ?" interroge la demoiselle et son inquiétude transparait dans sa voix, alors qu'aucun d'eux ne parlait jusque là. Et elle sent alors l'agacement de son ami grimper.

La brune demande, à tout hasard, mais elle n'est pas sûre que Clemens lui réponde. En ce moment, depuis le mois de septembre où ils se sont retrouvés à Haveirson en fait, il se comporte bizarrement, à son égard en tout cas. Ils ne partagent plus rien, ne se croisent plus des masses, ne se parlent presque plus. Il ne lui a pas envoyé de lettre depuis un long moment, celles qu'elle a pût lui envoyés sont restées sans réponses. Elle ne sait même pas s'il a bien reçu son petit cadeau pour noël. Rien de folichon, un petit quelque chose en souvenir de ce qu'ils ont étés, de ce qu'ils auraient pût être. Pour être franche, la sorcière ne sait, dans le fond, plus grand chose de lui. A croire qu'ils se sont éloignés sans qu'elle ne s'en aperçoive et pourtant, à ses yeux, rien n'explique cela. C'est curieux la vie. Comme les gens vont et viennent, laissant à votre esprit un souvenir marqué au fer rouge et l'apprêté de leur absence.

C'est cela que laisse Clemens dans l'esprit de la sorcière. Le souvenir de quelqu'un qu'elle a connu. En cet instant, rien à son sujet ne saurait être plus vrai. Comme elle le croise à la sortie de l'allée des embrumes, elle ne le reconnait pas, ne comprend pas. Et pourtant, elle ne demande que ça, qu'à entendre son histoire, ses raisons. Elle ne demande qu'à le comprendre. Au lieu de cela, il lui laisse une sensation étrange, comme celle que l'on a quand on croise un ami et que l'on se rend compte qu'il nous est devenu étranger. Est-ce donc cela la vie ? Des gens qui vont et qui viennent dans un balais infinie ? Qui s'aiment, s'opposent, se marquent et puis s'oublient ? C'est triste en ce cas. Aleksandrina se sent peinée, à suivre le fil de ses pensées. C'est fou comme l'on peu penser, en une poignée de secondes, comme on peut se faire mal. Elle n'a rien vu venir de la part de Clemens. La chute est brutale. Comme les mots de l'homme, qui lui intime le silence.

Une main se ferme sur son poignet et l'attire. La jeune femme, sous la contrainte, emboite le pas à son ami. Quel ami ? Il ne reste d'eux que le souvenir doucereux d'une pseudo amitié qui s'est de toute évidence fissuré pour disparaitre, sans même que l'ancienne serdaigle ne s'en rende compte. C'est d'un pathétique. Tout a sûrement commencé bien avant la rentrée de septembre, bien plus tôt qu'elle ne le pense. Pour en arriver à ce stade, elle ne voit que cela.

"- Pas plus que toi." lance-t-elle sans apporter de réponse réelle au jeune homme. Et puis elle baisse sa garde. "Je n'ai pas fais attention, je réfléchissais et voilà. Et toi ?" redemande-t-elle encore, alors qu'il n'a pas répondu la première fois. Il ne peut pas dire qu'il sort par hasard de l'allée des embrumes, qu'il n'a pas fait attention non plus. Elle n'est pas sotte et lui-même réagit comme un enfant prit sur le fait, le ton de sa voix est loin d'être celui d'un homme qui n'a rien à se reprocher. Les yeux de la brune brillent de larmes, fragilisée comme elle l'est pas les pensées qui l'assaillent. Mais que leur est-il arrivé nom de Merlin ?
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyVen 4 Sep 2015 - 11:54

Sans apporter aucune forme de résistance, Aleksandrina se laisse traîner par une ombre, au coeur d’un endroit interdit. Lui fait-elle encore confiance, ou est-elle simplement trop choquée pour réagir ? La réponse ne lui importe pas. Elle l’a reconnu là où personne n’aurait dû le voir, et il est nécessaire de mettre les choses au clair à l’écart des regards. Sans ménagement, il l’entraîne à sa suite, inconscient de la force qu’il peut exercer dans ses réactions réflexes. Il est entré dans ce cercle vicieux où il essaie seulement de protéger sa propre intégrité. Il ne s’inquiétera que plus tard des conséquences sur autrui.

Quand enfin, il se retourne vers elle et détaille son visage, il ne parvient pas à interpréter ses traits. Est-ce la peur ou la douleur qui fait ainsi briller ses yeux ? Peut-être les deux. Sa détresse néanmoins parvient à s’immiscer derrière le rempart que Clemens a dressé autour de lui. Bien qu’il ne sourie toujours pas, il ne peut s’empêcher de se radoucir peu à peu. Il lâche sa main. Malgré ses dérives, il n’a aucune raison de vouloir la blesser, dans aucun sens du terme. Elle repose alors sa question, celle qu’il a occultée au moment de la rencontre, tant ses sentiments se sont emballés sous la crainte d’être identifié. Sa voix retrouve un peu de chaleur.

“J’étais à la recherche d’un livre sur certains formes… particulières de métamorphose. J’en ai besoin pour mes recherches.”

C’est un mensonge éhonté, mais sa voix ne tremble pas. La réponse est entièrement crédible et ce ne serait d’ailleurs par la première fois qu’il se procure un ouvrage frappé d’interdit. Les travaux qu’il mène de concert avec Quinlan touche à un domaine trop sensible pour être menés à la lueur du jour. Le monde n’est pas encore prêt pour ce qu’ils avancent et ils savent tous deux que le Ministère ne verraient pas leurs avancées d’un bon œil… même si pour l’instant, ils n’ont encore rien que des spéculations. Pour le reste, elle a voulu le confronter, tanpis pour elle. Maintenant qu’elle a posé le terrain, il est capable de jouer. Avant qu’elle ne puisse répondre, il reprend d’une voix qui trahit à s’y méprendre de l’inquiétude.

“Il est dangereux d’identifier quelqu’un dans l’Allée des Embrumes, tant pour toi que pour cette personne. Certaines personnes ici n’auraient même pas hésité à te lancer un sort pour les avoir bousculés. Tu as de la chance d’être tombée sur moi.”


Le jeune homme jette rapidement un œil autour d’eux, juste assez pour constater que personne, en apparence, ne leur prête attention. Les habitués observent tous cette règle tacite. Il n’y a que les freluquets du Minsitère pour se faire remarquer, à poser des questions et à dévisager quiconque vient à leur rencontre. Ils déboulent toujours comme des Nifleurs dans un magasin de porcelaine. A cette pensée, Clemens dut retenir un sourire. La dernière fois qu’ils ont voulu faire une descente dans la ‘librairie’, toute la foule a eu le temps de se disperser sans heurts avant qu’ils ne mettent un pied dans la cour. Enfin, il affiche un masque plus amical, s’autorisant même un léger sourire alors qu’il pose une main douce sur le bras d’Aleksandrina.

“Pardonne-moi d’avoir été si brusque, mais ça aurait été très fâcheux que quiconque me replace là où j’étais.”
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyVen 4 Sep 2015 - 14:31

Aleksandrina masse sa main endolorie, il n'y est pas allé de main morte, elle peut le dire. Une marque rougeâtre apparait à l'endroit où il a serré. "Brute ! Tas de muscles, va !" aurait-elle plaisanté il n'y a encore pas si longtemps de ça. Aujourd'hui, elle se tait. Parce qu'elle a cette impression que l'heure est grave. Non, définitivement, ce n'est pas le moment d'avoir un  peu d'humour. Elle est, par ailleurs, trop inquiète pour cela et trop peiné. Peinée par le comportement de cette ombre en face d'elle, de cet homme qu'elle pensait connaître.

Il ment, la demoiselle en est persuadée. Un livre sur les métamorphoses ? Par ici ? Il a beau dire, même si la chose est possible, la jeune femme n'y croit pas. Tout ses sens sont passés en mode alerte, à vouloir interpréter les faits et gestes de son interlocuteur, comme s'il allait se trahir lui-même. Pourtant, il n'y a rien de vraiment étrange dans son attitude en cet instant. Si ce n'est qu'enfin, il lui adresse la parole, ce qui peut semble bizarre au vu de son comportement des derniers mois. Si ce n'est qu'elle l'a surprit à la sortie de l'allée des embrumes, un endroit où ils n'ont rien à faire en théorie, ni l'un, ni l'autre. Si ce n'est qu'il s'est agacé immédiatement quand elle a prononcé son nom. De s'être fait surprendre ici ? Ou de s'être fait surprendre par elle ? La question s'impose à l'esprit d'Aleksandrina, qui la chasse aussitôt, tant bien que mal.

Il inverse les rôles et prend un air inquiet. Se fait-il vraiment du soucis à l'idée que la sinistros aurait pût se retrouver là-bas par étourderie ? Ou cherche-t-il seulement à noyer le poisson, à détourner la conversation de sorte que la jeune femme ne se préoccupe plus de lui et des raisons qui l'ont poussés à venir ici ? La demoiselle ne serait le dire, tant il a l'air réellement inquiet. Malgré tout, elle choisit de rester sur ses gardes. Il y a quelque chose qui cloche dans toute cette histoire. La sorcière ne sait pas exactement quoi. Mais elle compte bien le découvrir. Pour Clemens. Parce qu'elle s'inquiète à l'idée qu'il puisse filer un mauvais coton.

"- Oui je sais, j'ai eut de la chance." confirme la demoiselle. Et elle sait au fond d'elle que c'est vrai.

Il parait amical, il pose même une main sur son bras. Et pourtant, pourtant la jeune femme a un mauvais pressentiment. Quelque chose à son oreille lui susurre qu'il ne faut pas se laisser berner. Il joue. Il joue sur l'affection que la sorcière lui porte pour sauver sa peau de questions qu'il ne veut pas entendre, voilà la conclusion soudaine d'Aleksandrina. Il compte sur l'amitié que nourrit pour lui la sorcière, afin de se sauver d'une discussion à son sujet. Elle est presque sûre qu'il profite de son désir de voir leur histoire se rabibocher pour sauver ses fesses. La brune le comprend et, pour avoir la force de contre-attaquer, elle adopte sur lui ce même regard qu'autrefois à Sainte-Mangouste : ce n'est pas le Clemens qu'elle a connu. L'homme qui se dresse devant elle est un taquin qui veut l'embobiner, il n'est pas le Clemens amical qu'elle a connu mais un manipulateur. La jeune femme ne doit pas, tout de suite, penser à son envie de redevenir "comme avant" avec lui ou elle risque de passer à côté de quelque chose. Aleksandrina a l'impression que, pour le bien de Clemens, elle ne doit surtout pas se laisser embobiner par la face qu'il affiche en cet instant. Il ne lui dit pas tout, il ne lui dit rien. Il axe la conversation sur elle, comme quelqu'un qui cache un secret. C'est une ancienne Serdaigle et par conséquent, une fille qui a un minimum de jugeote. Mauvaise pioche, Monsieur Neubach.

"- Bon et maintenant... tu me dis pourquoi tu étais là ? Je veux dire, la vrai raison ?" demande la brune sans se soucier des exuses du jeune homme et en adressant à ce dernier un regard bleu acier. Le genre de regard qui veut te dire que ce n'est pas la peine d'inventer des histoires, qu'elle n'est pas une bille. Echec et Mat, Monsieur Neubach.
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyVen 4 Sep 2015 - 19:06

La voir se frotter la main lui donne quelques remords quand à son attitude pour le moins brusque. Néanmoins, il ne considère pas qu’il a besoin de lui présenter des excuses, car elle est tout autant responsable de la situation. Clemens lui adresse tout de même un regard d’excuses, par politesse et parce qu’il n’a pas véritablement voulu lui faire mal. C’est juste une conséquence malvenue dans un enchaînement d’actions devenu inévitable. Tout comme la série de mensonges qu’il déblatère ensuite. L’Allemand ment sans sourciller et si il avait été pleinement conscient de ses actions, il s’en serait peut-être inquiété. Là, cependant, son histoire sonne tellement cohérente à ses propres oreilles qu’il parviendrait à se convaincre lui-même.

Pendant un moment, Aleksandrina semble le croire. Elle ne cherche pas à l’interrompre mais écoute simplement ses explications avec patience. Sa voix douce et sa considération pour elle joue en sa faveur, et il le sait. Il ne se prive pas d’en jouer, d’autant que, encore une fois, il pense véritablement ce qu’il dit La voir traîner aussi près de l’Allée des Embrumes équivaut à prendre un risque inconsidéré tant pour sa réputation, que pour sa simple sécurité. Une jeune médicomage peut faire beaucoup souffrir sa carrière si on la découvre dans un endroit aussi mal famé.

Alors qu’il posa la main sur son bras pour rétablir la distance et se faire pardonner son attitude, il se souvient de leur amitié. La première soirée qu’ils ont passé ensemble où elle l’a réconforté et convaincu qu’elle était une fille bien. Au fil des semaines, ils ont beaucoup ri, se sont rapprochés, jouissant du simple fait d’être à deux sans équivoque. Le souvenir pourrait l’emplir de nostalgie, si seulement il n’y avait pas les brumes de son hospitalisation, son amertume et son agressivité et la façon dont elle avait du y faire face. Clemens a tellement honte de sa faiblesse, et de l’avoir montré surtout, qu’il n’est plus capable de regarder sa camarade en face.

Il hésite un peu à en parler, à lui présenter des excuses peut-être pour son attitude dans cette période si difficile, mais le regard acier d’Aleksanrina le cueille au vol. L’étudiant ne cille pas, et attend la claque qui ne tarde pas. Il lâche alors son bras et la toise avec un sourire narquois, son attitude dominatrice est pourtant si enfantine. Il murmure quelques questions d’une voix doucereuse.

“Qu’est ce qui te fait penser que j’ai une raison de te mentir ? Et surtout, que si je te mentais, tu parviendrais à me faire dire la vérité simplement parce que tu l’exiges ?”

Dans ses yeux bleus danse une lueur à mi-chemin entre la menace et l’amusement. Autour d’eux, la nuit est presque entièrement tombée, bien qu’il ne soit pas tard. L’animation qui leur parvient du Chemin de Traverse commence à se calmer et l’atmosphère se fait peu à peu plus pesante. Clemens ne se montre pas perturbé par la perspicacité de la jeune femme; il est toujours dans son élément, virevoltant d’un rôle à l’autre. Il reprend d’une voix qui se veut à nouveau plus dure.

“Je n’ai pas de compte à te rendre. Je ne suis plus ton patient, pour autant que je l’aie été un jour, d’ailleurs.”

L’étudiant n’a jamais vraiment supporté l’autorité, peu importe d’où elle vient. Il peut développer une attitude de respect soumis envers celui qui parvient à lui faire bonne impression, mais il ne s’est encore jamais écrasé devant quelqu’un par obligation. L’attitude d’Aleksandrina lui parait presque risible, pourtant il se retient de partir et de la planter là avec ses interrogations. Il n’en a pas encore entièrement fini avec elle.
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyVen 4 Sep 2015 - 19:52

Alors ça y est, c'est finit, elle l'a vraiment perdu ? Le regard acier d'Aleksandrina flanche sous la dureté des mots de celui qu'elle considère encore, même en cet instant, même malgré-elle, comme un ami. Si le moment n'était pas si grave, si elle ne craignait pas de montrer sa faiblesse à Clemens, la sorcière en pleurerait. Mais elle se retient. Face à ce regard menaçant et amusé, la demoiselle baisse la tête. Un flot d'émotions l'assaille en cet instant, un flot d'émotions toutes plus désagréables les une que les autres. Il ne voit donc pas le mal qu'il fait ? L'amitié qu'il brise ? La russe en est peiné. Elle qui avait... et a encore, malgré tout, tant d'estime pour lui... Elle ne retient pas de lui le sportif blessé mais le souvenir d'un ami fêtard et blagueur. Un ami qu'elle avait plaisir à retrouver autrefois et qui lui semble si loin maintenant.

Son cœur bat la chamade. Aleksandrina sent qu'il s'éloigne, qu'il la laisse. Pas physiquement, il la toise encore. Mais qu'il s'éloigne d'elle, de sa psyché. Que leur amitié s'amenuise. Disparait. Depuis combien de temps est-elle à la dérive ? Depuis combien de temps veut-il donc la punir ? Et pour quoi ? Elle n'en a aucune idée Une ombre triste passe dans ses yeux. Son regard se fait plus sombre. Les mots de l'homme l'assassinent encore. Son patient... Comment peut-il dire cela ?

"- Je sais que tu mens, c'est tout. Je le sais parce que je fais attention à toi tu vois, parce que tu ne m'est pas quelconque, que j'ai de l'estime pour toi. Même maintenant, que tu te comporte... comme ça. Je pensais que tu me dirais la vérité parce que, tu vois, le vrai Clemens, celui que j'ai connu... ou que je croyais connaître, celui que j'ai rencontré dans la salle commune des Serdaigle, semblait avoir de l'estime pour ses amis, du respect."

La demoiselle se tait un instant, rassemblant ses esprit. Elle prend un instant pour se calmer, pour ne pas pleurer, pour reprendre le contrôle d'elle-même. Cruel, perfide. Voilà qui qualifierait à merveille l'homme qui lui fait face en cet instant. Comment peut-il l'assassiner de la sorte ? Aleksandrina sent son cœur battre à tout rompre. Il va lui sortir de la poitrine, tellement. Comment peut-on éprouver autant de peine à cause d'un ami ? Jusque là, Aleksandrina n'a vraiment souffert que de la main, des mots, de ses ennemis, pas de ses plus proches.

"- Patient. Médicomage. C'est comme ça que tu me vois alors ? Une bourrue de travail ? Tu imagine que quand je te regarde, je vois un patient ? Tu t'imagine peut-être que je te résume à ça ?" lance la demoiselle d'un ton lourd de reproches. "T'as tout faux tu vois. Jusqu'à il y a encore... cinq minutes, je pensais que nous étions un peu plus que ça, tu vois." reprend la demoiselle.

Et sur ces mots, elle passe devant l'homme pour quitter le petit coin reculé où il l'a entrainé pour lui parler. La mort dans l'âme, l'ancienne Serdaigle veut simplement quitter les lieux, fuir le jeune homme. Fuir la peine qu'il lui cause, ce crétin sans cervelle, ce tas de muscles, ce... Les pensées de la jeune femme se noient dans ses pensées, toutes plus tristes les unes que les autres. Va-t-il la laisse partir comme ça ? Elle espère que non. Mais rien ne vient. Alors ça y est, c'est finit, elle l'a vraiment perdu ? Le regard acier s'embue de larmes.
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptySam 5 Sep 2015 - 22:34

Aleksandrina a accusé le coup en silence. Chaque de ses phrases défait un peu plus son visage et il ne peut plus ignorer les brumes dans ses yeux bleus. Il sait qu’il a frappé dur et qu’il lui a fait mal, mais pendant un moment, ça continue à lui être égal. Elle est là, à le dévisager sans avoir quoi faire et lui, il sent que peu à peu, il atteint son but. Il a réussi à lui faire suffisamment peur pour qu’elle s’éloigne sans rien dire et en taisant cette rencontre. Si elle craint le souvenir, elle craindra de l’évoquer devant quelqu’un d’autre et nul ne saura jamais qu’ils se sont un jour rencontrés dans les ténèbres de l’Allée des Embrumes. Mais elle ne reste pas silencieuse.

Elle reprend dans une tirade rageuse et indignée et pour la première fois, ses mots sonnent juste. Clemens sent son masque se craqueler face à ses arguments qui sont trop bien rodés pour le laisser froid. L’homme qu’il ne cache pas commence à lutter pour refaire surface derrière le rôle amer et violent, pour reprendre le contrôle de cet échange qui ne fait aucun sens. Sa claque n’attaque plus ce qu’il n’est ou n’est pas, mais les valeurs qu’il a toujours prétendu chérir. L’estime et le respect, surtout pour ses amis. L’Allemand s’est toujours targué d’être un ami indéfectible et loyal. Il toise pourtant un visage amical qui n’a jamais cherché qu’à l’aider. Son regard se floute et il se retire au fond de ses pensées comme pour se protéger de cette honnêteté trop brutale.

Elle est parvenue à l’atteindre et à créer une brèche dans ce mur de mensonge qu’il dresse autour de lui. Seul à Londres, il est facile de se prendre pour quelqu’un d’autre et de se perdre dans un monde noir aux sensations profondes. En août déjà, c’est la solitude qui lui a permis de sombrer dans une perdition où il se délectait trop pour en sortir seul. Sans l’ouverture de Haveirson et les lettres récurrentes de Isolde, il vivrait sans doute encore sur le Chemin de Traverse, dans son taudis sous un toit où seule l’adrénaline comptait encore. Il était faible. Il était fier. Il avait honte.

Ses derniers mots lourds de reproches et de fureurs parviennent encore à trancher la brume dans laquelle il se retranche. Clemens connaît ses démons, mais il est tellement bon de s’y abandonner et de vivre dans l’illusion quand la réalité se craquele. Ces dernières semaines ont été trop éprouvantes, il perd ses repères et ne sait plus où se raccrocher. Il a tellement besoin d’une accroche éternelle et immuable. Il se secoue juste à temps pour la voir se détourner de lui.

“Certaines vérités sont pires à entendre, Aleksandrina.”

Sa voix a radicalement changé, reprenant ses tonalités chaudes, celle à laquelle chaque inconnu fait spontanément confiance. La dureté dans ses traits s’est envolée pour y laisser une expression ambiguë. Ses yeux brillent à nouveau des doutes qui lui rongent le coeur depuis des semaines, perdus dans de trop nombreux choix et énigmes dont il ne parvient pas à se dépêtrer. Clemens ne peut pas savoir si elle va s’arrêter et l’écouter, si elle va se retourner, peut-être, mais il continue à parler. Sa voix est moins assurée mais claire dans le silence.

“Je n’ai pas perdu l’estime que j’avais pour toi. Ni pour personne.”

Clemens se passe une main sur le visage et déjà, il rabat son capuchon sur ses épaules. Il est persuadé qu’elle va s’en aller sans se retourner et c’est peut-être mieux comme ça. Si il elle se retourne maintenant, il sait qu’il va devoir lui expliquer. Quoi, comment, il n’en sait rien. Le lieu et le moment sont mal choisis. Comment réagir quand, comme lui, on croit en une certaine forme de destin ? Il aurait tant souhaité qu’ils ne se retrouvent pas dans une ruelle sombre où il se retrouve obligé d’ajouter une ligne supplémentaire à la longue ardoise de ses torts.

Il ne saurait pas dire s’il a perdu sa confiance en elle. D’un côté oui, car il craint terriblement de voir répandus les détails sur sa convalescence. Il ne croit que trop peu au secret professionnel quand on se croit entre amis. Il en a soupé, du professionnalisme des médicomages… Pourtant, il n’a jamais eu de raisons de douter d’elle. Ni de Isolde. Ni de Erika. Ni de Rowan. Ni même de ses parents. Ces amis proches et loyaux qui auraient donné de leur personne pour l’accompagner dans ses difficultés, pour le ramener à la lumière. Tous, il les a chassés avec son amertume et son cynisme, comme s’il les pensait responsables de ses rêves brisés. La vérité, c’est qu’il a honte d’avoir été vu brisé.
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyLun 7 Sep 2015 - 1:13

Qu'il est donc bien dur de se dire que l'amitié est finie. Comme il est difficile de regarder un ami s'éloigner, faire sa vie, nous échapper, au point que l'on ne le reconnait plus. Tout à coup. Du jour au lendemain. C'est l'effet que ce départ fait à Aleksandrina. Elle ne pensait pas se trouver un jour dans une situation pareille, à quitter une ruelle sombre de l'allée des embrumes, à deux pas du chemin de traverse, sous une légère bruine commençante, laissant un ami derrière elle ou tout du moins, ce qu'il reste de cet ami. La demoiselle n'aurait jamais pensé sentir un jour dans sa poitrine cette étrange tristesse, cette rage douloureuse, qu'est celle de quitter un ami avec le sentiment qu'il n'en sera plus jamais un, que la vie nous a trop éloigné de lui, l'a trop transformé. Il a eut des malheurs qui explique cela mais est-ce une bonne raison de repousser tout ceux qui pourraient lui être un tant soit peu bénéfique ? Est-ce une raison pour briser ceux qui sont ses proche, ceux qui se font du soucis pour lui ? Même si la sorcière lui reconnait des circonstances atténuantes, il lui est impossible de dire que le sorcier a raison de se comporter de la sorte.

La sinistros s'éloigne de son ami, le cœur tambourinant dans sa poitrine, les larmes dévalant ses joues. Partir lui est difficile, chaque pas de plus la brise d'avantage, l'achève. A-t-elle déjà connu douleur pareille ? Oui, il y a longtemps. C'est la douleur que l'on ressent quand on doit laisser l'un de ses proches s'en aller, prendre des chemins qui l'éloignent de nous, suivre la destiné qui se dessine désormais pour lui. Jusque là, la brune n'a jamais vraiment perdu d'amis. Clemens est-il donc si important pour elle ? Probablement. Il l'a touché au plus profond de son cœur il y a longtemps de cela, dans une certaine salle commune. Ils étaient des adolescents à cette époque : elle donnerai beaucoup pour retrouver l'insouciance d'alors, les rires de son ami. Il n'était pas si amer, il faisait la fête en ce temps là. Il ne rejetait pas tout ceux qui s'approchaient, qui voulaient juste être à ses côtés.

Les mots de l'homme la saisissent au vol, la faisant se stopper. Sans se retourner, la sinistros fait comprendre à Clemens qu'il est néanmoins écouté. Aleksandrina n'ose pas se retourner, de peur qu'il tente encore de lui mentir, de jouer sur l'affection -évidente au vu de ses larmes- que lui porte la sorcière. Désirant qu'il soit sincère, la jeune femme reste donc là où elle est. Et les mots qui lui parviennent ne manquent pas de la surprendre. Clairement, elle ne s'attendait pas à ça. Et en même temps, peut-être bien que si. La situation est étrange, compliquée. La brunette a l'impression d'avoir perdu le fil. Que se passe-t-il ? Que lui cache-t-il ? Que veut-il sous-entendre ?

"- Ce n'est pas l'impression que tu donne."

Il n'y a aucune espèce de rage ou de méchanceté dans les propos de la sorcière qui souhaite simplement que le jeune homme s'aperçoive de son erreur, du fait qu'il est allé trop loin dans le mensonge et trop loin dans la bêtise avec elle, qui s'inquiétait simplement, de prime abord, de le voir trainer là : personne ne viens dans l'allée des embrumes armé de bonne volonté ou de bons sentiments, elle en est quasiment persuadé. Il y avait une raison à sa présence ici, probablement obscure, pour qu'il veuille le cacher de la sorte et cela inquiète celle qui réalise alors qu'en partant, elle était prête à abandonner l'homme à ses démons, simplement aveuglé par les mots malheureux qu'il lui avait dit : cette pensé l'affecte cruellement tout à coup. Ne vaux-t-elle pas mieux que cela d'habitude ? La demoiselle se flagelle mentalement. Clemens a besoin de quelqu'un, c'est ce qu'elle a l'impression de ressentir et elle était prête à l'abandonner. Se mordant la lèvre, Aleksandrina se retourne.

"- Tu pourrai le prouver ?" demande-t-elle alors d'une voix peu assurée.

En disant la vérité par exemple. La vrai raison de sa présence ici. Ne sait-il pas depuis le temps la valeur d'Aleksandrina ? Elle n'en a pas l'impression, au vu des propos qu'il a tenu à son égard. Des propos qui résonnent encore à son esprit et qu'elle chasse furieusement.

"- Dis moi la vérité Clemens. Je... Je peut l'entendre. Tu sais bien que tu peut me faire confiance. N'est-ce pas ce que tu as fait ce soir-là, dans la salle commune ? Je veux simplement t'aider Clemens..." murmure la demoiselle en revenant vers lui. "C'est ce que font les amis, non ?" demande-t-elle accompagnant ses mots d'un sourire bienveillant. Même si à vrai dire, ils n'ont jamais été des amis intimes, plus des gens qui aimaient se voir, se parler, passer du temps ensemble sans ambigüité.
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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyLun 7 Sep 2015 - 22:53

Finalement, elle s’arrête et semble l’écouter. Clemens ne sait pas dire si il est content qu’elle l’ait fait, ou si il aurait préféré qu’elle l’abandonne. Quelque part, ça aurait été plus simple. Il n’aurait pas du mettre de mots sur ce qui le pèse tellement et sur ce qu’il essaye désespérément de taire, car il sait que c’est insensé, et qu’il n’a pas le droit de le dire. Pourtant elle reste là alors qu’il s’arrache difficilement deux phrases venues du fond de son être. Il n’a jamais voulu lui manqué de respect, mais il est simplement des situations qu’on ne peut résumer à ça. Où tous les enjeux sont si entremêlés et si compliqués que les relations unissant deux personnes ne jouent presque plus aucun rôle.

Aleks ne se retourne pas, mais sa voix lui parvient encore lourde de sanglots et de peine. Un petit sourire lui éclaire le visage, caché sous son capuchon. Rien n’est drôle, mais rien ne l’étonne vraiment. Bien sur qu’il ne donne pas l’impression d’encore tenir à elle, ou de la respecter. Ce n’était pas son but quand il cherchait simplement à la faire fuir pour que tout reste simple. Maintenant, il n’en sait trop rien. Il pourrait être honnête, il pourrait continuer à jouer un rôle, qu’importe ? Ces derniers temps, il lui arrive souvent de perdre de vue la limite entre les deux. Quelle image est encore le vrai Clemens ? Laquelle est devenue un mensonge ? Il ne le sait plus lui-même, alors il attend qu’elle continue. La demande lui reste en dehors de la gorge.

L’Allemand se félicite d’avoir remis son capuchon. Un éclat de fureur l’a étreint si fort, qu’il est persuadé qu’elle l’aurait vu dans ses yeux. Là, le visage encore plongé dans l’ombre, il est à nouveau anonyme et maître de ses émotions. Pour un peu, il lui aurait tout avoué soudainement et brutalement parce qu’elle avait réussit à passer une larme derrière sa muraille. Là, elle revient l’accuser, alors qu’elle réclame son honnêteté. Comment peut-elle songer à exiger la confiance, alors que de toute évidence, elle se borne à ne pas le croire ?

“Aleksandrina, je ne…”

Après un instant de silence sans doute un peu trop long, son murmure calme et mesuré passe inaperçu et elle le couvre de ses paroles. Elle se fait une nouvelle fois insistante alors qu’elle brise la distance qui les séparait. Étrangement, malgré leur proximité physique retrouvée, il se sent à nouveau si loin d’elle. Clemens a sincèrement voulu croire à une amitié retrouvée, mais déjà, les coups de béliers contre ses défenses reviennent, brutaux et indélicats. Il se referme encore et ne peut empêcher sa voix de retrouver une certaine dureté.

“Pourquoi est-ce que tu exiges des preuves, alors que tu invoques notre lien de confiance ? J’aurais pu te laisser là, derrière moi, et ne jamais te laisser être sure que c’était bien moi que tu avais reconnu. Je me suis inquiété pour toi, que tu veuilles le croire ou non.”

Son sourire le laisse froid. Ils n’ont jamais été suffisamment lié pour qu’elle trouve des solutions qui ramèneraient sa compassion à la surface. Il l’a appréciée, oui, beaucoup même. Pourtant, ils n’étaient pas proches et elle ne peut revendiquer le passé pour justifier le présent. La confiance qu’elle croit chercher n’a en réalité jamais existé. Clemens a toujours été un joueur, il y a tellement de choses qu’elle ne sait pas. Que même ses meilleurs amis ne découvriront que le lendemain.

“Je n’ai pas de preuves à te donner, car je travaille sur un terrain trop délicat pour même pouvoir me permettre de le définir devant toi. Ces informations pourraient avoir des répercussions trop dangereuses.”

Elle a laissé passer sa chance de peut-être obtenir la vérité. Il restera sur cette version-là pour expliquer sa présence dans l’Allée des Embrumes, car c’est celle qui le protégera le mieux. Clemens a plusieurs cordes à son arc, plusieurs mensonges prêts pour se protéger tant lui que ses proches et même s’il n’est pas le meilleur des menteurs… Il peut compter sur sa capacité à jouer, et à danser d’un rôle à l’autre. Néanmoins, il y a un détail à propos duquel il sera honnête, car la réponse le hante depuis la rentrée déjà.

“Et puis… Je ne supporte pas l’idée que tu m’aies vu à l’hôpital. Tu le sais, tout le monde s’en étonnait, je ne recevais presque pas de visites. Outre mes parents, il n’y a que Isolde que je n’ai pas pu tenir à l’écart. C’est un passif que je veux oublier. Et face à toi, je ne sais pas encore comment le faire.”

Il avait peur qu’elle parle, donne des détails, le révèle. Dans les yeux de sa meilleure amie, Clemens avait longtemps vu le reflet du patient et de l’ami blessé. Dans le regard d’Aleksandrina, il ne voyait rien, ne comprenait pas ce qu’elle en pensait. Et cette incompréhension le rendait fou.
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyJeu 10 Sep 2015 - 16:07


La sorcière a tellement envie d'aider son ami, qu'elle ne réalise pas tout de suite comme elle s'y prend mal, comme ses émotions la submergent et ruinent ses efforts. Il faut dire, Aleksandrina n'a jamais été douée pour anticiper ce qu'il se cache de mal dans une personne, les sombres pensées auxquelles ceux qui l'entourent peuvent parfois se confronter. Elle n'est ni pédagogue, ni psychologue et s'y prend, toujours, un peu comme un manche. Non, la jeune femme est spécialiste des potions et de la médecine, elle sait soigner les corps, les blessures. Mais guérir les esprits, ce n'est pas de son ressort. Pas que l'envie lui manque, ce n'est simplement pas son domaine. Il faudrait déjà, pour se rendre compte de certaines choses, qu'elle arrête de penser que tout est tout noir ou tout blanc. Tout est toujours gris et nuancé. Mais Aleksandrina ne pense pas ainsi. 

En parlant à son interlocuteur que voit-elle au juste ? Une âme blanche, toute blanche. Aux prises avec quelque chose de noir, qui ne lui appartient pas et dont elle doit l'aider à se défaire. La sorcière a du mal à songer que peut-être cette ombre noire appartient intégralement à l'ombre blanche, du mal à imaginer qu'il est possible qu'elle ne puisse rien faire et ce malgré toute sa bonne volonté. Si elle sait soigner les blessures que l'on voit, elle a beaucoup plus de mal avec celles que l'on cache, celles que l'œil ne peut pas voir et, quoiqu'elle soit toujours une oreille attentive pour ses amis, voire même pour ceux qui ne le sont pas, Aleksandrina ne sait pas toujours comment il convient de leur parler. Elle en fait les frais encore une fois.

Alors que son ami semble prêt à parler, tout du moins ses premiers mots font penser qu'il va se jeter à l'eau, il se rembrunit tout à coup et la demoiselle se doute alors qu'elle a dût dire quelque chose qu'il ne faut pas. Alors qu'elle a seulement parlé de son amitié, du fait qu'elle est là pour lui, que c'est ce que font les amis. A-t-il prit ces mots pour une forme quelconque de pitié ou quelque chose dans ce genre là ? Aleksandrina ne sait pas mais ce serait bête, parce que ce n'est pas en ce sens que ces propos ont été dis.

Aux mots de l'homme, la demoiselle ne répond rien. Que dire à cela ? Comment justifier qu'elle doute d'un ami ? Et pourtant, elle a ce fichu pressentiment qui ne la lâche pas, ce pressentiment que quelque chose lui échappe, que quelque chose se passe. Quelque chose qu'elle n'arrive pas à définir, à découvrir. C'est bête, comme une petite impression peu vous mener la vie dure. Elle aurait pût se taire et quitter les lieux, se taire et rester en bon termes avec Clemens mais elle a parlé. Toutefois, aurait-elle pût encore se regarder dans une glace si elle avait ignoré son pressentiment ? Aurait-elle pût continuer à se regarder si quelque chose en son sein s'était mis à la tarauder sur sa façon d'abandonner ses amis ? Non. Alors Aleksandrina a parlé. Et se mord maintenant la lèvre en attendant que l'orage passe, si tant est qu'il puise cesser.

Les mots s’égrènent, durs et froids, sans pitié, sans chaleur. Aleksandrina ne dit plus rien, se contente d'écouter, de regarder cet ami comme chaque parole les éloigne un peu davantage. Le voilà qui parle encore de l'hôpital. Dire qu'elle est l'une de ceux qui avaient le plus de cœur à le soigner. Évidemment, ce n'est pas elle qui l'a sauvé, qui lui a sauvé le bras, elle n'en avait pas la capacité, n'étant qu'une étudiante. Mais quand certains croisaient les doigts pour que son bras reste mort afin de gagner l'argent d'un pari, Aleksandrina avait contribué, fait ce qu'elle pouvait, pour lui. Pour aider Isolde à supporter la situation, pour veiller l'homme pendant ses gardes. Et c'est ainsi qu'il la traite, qu'il la remercie. Il la rejette quand, une fois de plus, la sorcière veut seulement faire son devoir « d'amie ». La jeune femme se retient de parler, de crier, de pleurer, de dire ce qu'elle a sur le cœur, de parler des paris, de la conscience qu'elle a eût à faire parti de ceux qui œuvraient pour son bien. Mais elle se tait, reste là à le regarder l’œil humide et le regard douloureux.

«- Qu'est-ce que cela peu bien faire que je t'ai vu à l'hôpital, nom de Merlin ? Qu'est-ce que tu veux que ça ait changé ? Il n'y a que toi pour y repenser quand on se croise ! » finit-elle par dire avec tout le calme qu'elle se sent capable de faire paraître alors qu'intérieurement, elle se sent triste de la tournure que prend cette discussion. Aleksandrina ne comprend pas ce qu'il lui reproche, ce qu'il peu bien avoir contre le fait qu'elle l'ait vu. Qu'est-ce que cela change ? Elle ne le regarde pas différemment d'autrefois pour autant. De quoi e protège-t-il au juste ? Tant de questions, aucune réponse. Aleksandrina se sent comme une coquille vide, incapable de comprendre la situation, incapable de se défendre des mots et maux de Clemens. Incapable et insignifiante, même pas fichue d'aider un ami. C'est tellement pathétique.
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyVen 11 Sep 2015 - 15:07

Dans l’ombre de son capuchon, Clemens se sentait étrangement atteint par l’attitude d’Aleksandrina. Dans un sens, il ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable de l’avoir face à lui, les yeux pleins de larmes, le ton rageur. Dans un autre, il s’estimait distant, et sans aucune part de responsabilité dans sa douleur. Elle s’était attachée et l’avait mal jugé, y pouvait-il quelque chose ? Il avait beau apprécier la jeune femme, il ne se parjurerait pas pour lui complaire. Alors il restèrent là, dans la nuit et le silence, jusqu’à ce qu’un des deux trouve quels mots prononcer.

L’Allemand laissa échapper une exclamation ironique. Les questions brûlantes et jetées à la volée ne manquaient pas de pertinence, mais la réalité n’était pas si simple. Son hospitalisation en soi n’était pas tellement problématique, il n’en était pas responsable. Le bât blessait au niveau de l’échec et de la honte qui continuait à lui brûler la nuque. Semaine après semaine, on continuait à le regarder en quoi en se demandant s’il n’était pas assez bon et s’était fait virer de son équipe. D’autres ne pouvaient s’empêcher de le noyer dans une compassion cotonneuse, comme s’ils avaient la moindre chance de comprendre ce qu’il avait vécu. Et il y avait ceux comme Jade, comme Aleksandrina, qui pensait qu’on laissait facilement le rêve d’une vie derrière soi.

“Je n’y repense pas quand on se croise, j’y repense à chaque jour qui se lève, à chaque bourrasque de vent dans les arbres, à chaque article de journal sur un match de Quidditch. Tu crois qu’on oublie facilement un tel échec ?”

Haveirson était son échappatoire. Sans l’académie, il aurait continué à sombrer. Il s’était abandonné aux démons qui flottaient aux limites de sa conscience, refusant de reconnaître leur dangerosité, tant leurs tentations étaient douces. Voir Aleksandrina se planter devant lui et prendre leur amitié à partie, c’était faire semblant que rien n’avait changé, que le futur était encore ouvert et brillant. Malheureusement, l’avenir n’était qu’un emmerdeur qui se complaisait dans vos souffrances. Il fallait vivre avec, mais quand on venait tout juste de le réaliser, il y avait un certain apprentissage à faire.

“Je sais très bien qui j’ai été pendant ce temps-là. Et je m’en veux.”

Sa confiance en elle s’était envolée, tout comme il avait perdu pendant un temps celle en Isolde. Les deux jeunes femmes sont les seules à avoir posé un regard sur l’homme aigri, agressif et parfois même violent que l’hospitalisation l’a fait devenir. Clemens avait conscience que sa part de noirceur n’était plus un secret entier pour aucune des deux, pourtant, il avait diablement besoin que ça ne sache pas. Son gouffre est sa succube personnelle, presque devenue une nouvelle forme de fuite avec le temps. Tout ce qu’il avait besoin de savoir, c’est que son ancienne camarade préfère mettre ces souvenirs de côté. Elle ne comptait pas le dévoiler, elle voulait l’oublier. Clemens s’approcha encore une fois d’elle et lui posa une main sur le bras, en un geste doux et contrôlé.

“Tout le monde n’est pas capable de pardonner ça, surtout quand on a connu la personne douce et joyeuse qu’un patient était auparavant. Je peux le comprendre, même si ça ajoute à ma culpabilité. Je suis rassuré de savoir que tu ne penses pas comme ça.”

Ses mots avaient retrouvé une certaine chaleur. Malgré la tourmente dans laquelle son esprit était plongé, ces mots-là, il les pensait. C’était peut-être même les premier à propos desquels il avait été pleinement et entièrement honnête.
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyDim 27 Sep 2015 - 1:08

Ce qu'il peut donc être idiot, si il s'imagine que la demoiselle pense encore au comportement qu'il avait à l'hôpital ! La jeune femme a envie de laisser cela derrière elle, de ne plus y penser, de laisser derrière eux cette partie du passé. Ils ne peuvent pas revenir dessus mais elle n'a pas l'intention de s'en souvenir ou d'en reparler. Elle n'a pas l'intention de la trahir, de parler de cela à qui que ce soit. Aleksandrina souhaite simplement faire un pas en avant, un pas pour oublier ces moments délicats. Mais ce soir, en parlant avec le jeune homme, l'étudiante comprend que pour ce dernier, les choses sont loin d'être aussi évidentes que pour elle. Naturellement, cela doit être plus dur pour lui mais même si cet accident lui a prit beaucoup, il n'a pas entraîné à sa suite l'affection de la sorcière.

"- Mais personne ne t'en veux pour cela. Tout le monde, je veux dire ceux qui t'ont vu comme ça, savent très bien que ce n'était pas facile. Les médecins ont l'habitudes de ce genre de comportement, de réactions." face à un rêve brisé, se retient-elle d'ajouter. "Quand à tes amis, ils savent très bien qui tu es, comment tu es. Ils savent sûrement que tu n'étais pas toi-même à ce moment là et dans ta situation c'est normal. Personne ne te le reproche. En tout cas, pas moi." affirme la jeune femme non sans une certaine fermeté trahissant la sincérité des propos qu'elle tient, de ce qu'elle pense.

La main du jeune homme se pose sur le bras de la sorcière avec une certaine douceur et cette dernière lève le regard vers celui de son interlocuteur qu'elle détaille. Et attentivement elle écoute les propos qu'il tient, desquels émanent une grande franchise, c'est tout du moins ce que l'étudiante se figure, ce qu'elle ressent, en cet instant où il se laisse aller à une confidence.

"- Tu peut compter sur moi Clemens, je ne compte pas rester à vivre dans ce passé là. Je veux simplement retrouver la relation que nous avions avant tout ça, celle que nous avions du temps de Poudlard..." rappelle Aleksandrina non sans une certaine émotion dans la voix.

Ils étaient si bien en ce temps là, insouciants, confiants en l'avenir. Ils s'étaient parlés, écoutés, fait confiance. Le temps leur avait manquer pour devenir plus que de vagues connaissances amicales mais Aleksandrina avait nourrit, dès qu'elle l'avait revu, l'espoir de vivre désormais ce qu'ils n'avaient pas eût le temps de faire à Poudlard. Elle avait été heureuse de découvrir que le jeune homme n'était finalement pas qu'un sportif musclé aux bras mais sans aucune gymnastique intellectuelle, qu'elle pouvait lui faire confiance pour l'écouter, ce qu'ils avaient fait ce soir là, justement, ce soir qui avait changé la donne entre eux.

"- Je veux juste passer l'éponge sur ce qui est arrivé à l'hôpital. Effacer l'ardoise, comme diraient les moldus." fait remarquer la demoiselle avant de dessiner sur ses lèvres un fin sourire qu'elle adresse évidemment au jeune homme qui lui fait face.


Désolé du retard, je ne pensais pas que la fac était si hard :o
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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus   Les jeux sont faits, rien ne va plus EmptyMar 29 Sep 2015 - 20:25

Rester stoïque devant l’énormité que Aleksandrina était en train de raconter lui demandait un effort brûlant. Elle ne pouvait pas savoir, personne ne savait, en réalité. Peu de gens pouvaient prétendre le connaître vraiment ou l’avoir connu un jour. L’existence même de cette rencontre placée sous le signe de la méfiance et de l’agressivité en était la preuve. L’homme qui se tenait en face de l’ancienne Serdaigle n’était définitivement pas celui qu’elle avait connu à Poudlard. Cela signifiait-il pour autant que cette image-là était la vraie ? Clemens doutait de plus en plus souvent de sa vraie personnalité, de son essence et du rôle qu’il avait à jouer dans la société. Il ne savait plus si ce qu’il fuyait était ce qu’il était vraiment, ou ce qu’il aurait souhaité être.

Voir son amie croire en lui avec tant de force, tant de hargne, lui faisait néanmoins chaud au coeur. Malgré ce qu’il venait de montrer de lui, elle ne semblait pas douter. Pour elle, il était encore l’adolescent joueur et plein de rêves qu’elle avait rencontré à dix-sept ans. L’Allemand avait envie de se laisser entraîner sur ce chemin là, de se laisser convaincre que nul ne lui tiendrait jamais rancune pour ce qu’il avait été et avait fait. Ou même pour ce qu’il faisait encore. Aleksandrina avait fini par accepter son explication — ou peut-être s’était-elle lassée de demander. Lequel de ses amis le pardonnerait de le savoir se livrer à une addiction sans rien en dire, sans jamais chercher de l’aide ?

“Je sais que tu as raison Aleks, c’est juste que je n’arrive pas à m’en convaincre. J’ai rejeté tellement de monde… Au final, il n’y en a pas beaucoup qui sont capables de comprendre ce que j’ai traversé. Même-moi, je n’en suis pas sur.”

Le visage toujours camouflé par son capuchon, il accepta néanmoins l’échange du regard qu’elle lui offrait. Ses traits étaient toujours sincères, inquiets pour lui et ce qu’il avait pu traverser pour le rendre si amer. Il appréciait sa sollicitude, mais n’arrivait pas à s’en sentir digne.

“A vrai dire… Certains ne savent même pas ce qui est arrivé. Ou pas exactement.”

Son émotion le gagnait peu à peu, le rendant parallèlement plus amène d’accepter ses propres faiblesses et ses erreurs. Se draper constamment dans un manteau de fierté et de ténacité ne lui rendait pas service, pas plus que cela aidait ses propres à le comprendre. Il refusait de leur parler de son accident car ils ne pouvaient pas se mettre à sa place, mais jamais il n’avait essayé de le leur expliquer. Clemens lâcha un soupir.

“Si seulement c’était si facile. J’aimerai aussi être encore à Poudlard, sans toutes ces aventures qui nous ont ravagé la vie depuis trois ans. Ca serait tellement plus simple… Mais j’imagine que ça ne nous empêche pas d’essayer de rattraper le temps perdu.”


Sa voix se faisait un peu plus chaleureuse mais restait étrangement dépourvue de toute émotion. Il se sentait encore distant de ces joies du quotidien, de ces moments dont il avait profité sans y réfléchir en tant qu’adolescent. A présent, il était conscient de leur valeur et cela lui gâchait le plaisir. Il craignait trop de perdre ce qu’il avait acquis. Chasser ce qui comptait pour soi était plus aisé à accepter que de le voir disparaître, s’envoler dans la brume. Sans être plus jamais atteignable.
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