Les jeux sont faits, rien ne va plus

Sujet: Re: Les jeux sont faits, rien ne va plus Ven 13 Nov 2015 - 23:23

Peut-être que la demoiselle s'avance un peu dans ses propos, peut-être que tout le monde ne comprend pas, ou ne pardonne pas le jeune homme ou le comportement qu'il a eût lors de son séjour à sainte-Mangouste. Mais pour sa part non, la sorcière ne lui en veux pas. Ysolde a été là pour lui expliquer, l'aider à accepter la difficulté de côtoyer le convalescent. Aujourd'hui avec du recul sur l'affaire, la jeune femme se doute qu'il n'y avait pas trente-six réactions possible dans la situation du jeune homme. Aurait-elle été plus agréable à vivre si le rêve de sa vie avait subitement prit fin ? N'aurait-elle pas elle aussi été si agressive ? La jolie brune ne peut pas jurer que non, ni affirmer que oui. Aussi, dans l'ignorance de ce que les choses auraient pût être, elle choisit de se concentrer sur les faits véritables. Ceux qui se sont produits et sur lesquels il y a aujourd'hui matière à réfléchir, grâce au recul.

"- Dis-toi que tout ceux qui te critiqueraient n'ont aucun moyen d'affirmer qu'ils n'auraient pas régit comme toi à ta place. Personnellement, je suis dans l'incapacité de te jurer que si les rôles avaient été inversés, je n'aurait pas été agressive et renfermée." déclare la jeune femme avec assurance pour rebooster son ami, lui permettre si possible de se pardonner ses tord, d'arrêter de se flageller mentalement.

La demoiselle a envie de lui venir en aide. Pas en tant que médicomage mais en tant qu'amie. Elle a envie d'en devenir une véritable, d'aider l'homme à se relever, renaître de ses cendres, oublier ce qu'il y a eût de mal au cours des derniers mois pour se focaliser sur ce que la vie a de meilleur, de bon. La jeune femme veut vraiment l'aider, le laisser prendre "appuie" sur elle pour se redresser, comme l'on peu prendre appuie sur une canne. Elle a envie d'être cette béquille auprès du jeune homme pour l'aider à se rétablir tout à fait et avancer.

Un charmant sourire se dessine sur les lèvres de la demoiselle, un éclat de douceur envahit son regard. Il lui semble que Clemens reviens de loin et que son retour n'est pas tout à fait achevé, il lui semble qu'il a encore besoin d'un peu de temps et que, sous le masque qu'il affiche, il y a une part de fragilité. Elle n'ose pas lui en faire la réflexion, songeant que peut-être, elle le ressent mal, que peut-être elle ne le comprend pas si bien qu'elle le pense et le voudrait. Quoi qu'il en soit, elle sent bien que les choses sont loin d'êtres faciles et loin d'être complètement derrière l'homme, elle sent bien qu'il faut du temps pour passer à autre chose, pour se remettre de quelque chose comme ça. La sorcière ne se doute pas de tout les tourments qui assaillent l'homme, ni des démons qui sont les siens ces derniers temps. La vérité c'est que la jeune femme est loin de se douter qu'il fait des paris clandestins dans une allée mal famée.

Coucou et navré du retard, fichu fac, fichus examens et voilà voilà, je suis en mode révision sévère, cette année ne sera pas de tout repos. J'espère néanmoins que ce post te plaira ♥

24/02/2007

HRP:

Les paroles d’Aleksandrina le touchaient par leur justesse, et d’autant plus fort qu’il n’avait jamais perçu sa situation sous cet angle-là. Dans son esprit, il avait toujours été le faible qui avait lâché. Son accident était entièrement du à une erreur d’attention de sa part, bien que les circonstances n’aient pas joué en sa faveur. Pourtant, il gardait ce secret bien enfoui au fond de lui, portant seul le fardeau de son échec. Sa carrière ne s’était pas brisée sous le seul coup d’un destin malheureux. Il avait joué un rôle dans cette déchéance, l’avait presque provoquée quelque part. Il s’était lancé seul sur cette longue descente aux enfers qui était encore très loin d’être terminée.

— Je… Je t’avoue que je n’y avais jamais pensé. Mais personne, je crois, ne se pose une telle question. Je vois leurs regards, chargés d’empathie pour ma faiblesse. Ça me fait vomir. Aucun ne se demande comment il aurait réagi si son monde venait de se disloquer entre ses mains.

Sa voix était certes dure, mais on y sentait une certaine vibration d’amertume qu’il essayait vainement de contrôler. Clemens s’en voulait autant à lui-même qu’à son entourage, dont l’attitude trop pleine de sollicitude l’avait empêché d’aller vers l’avant. Tout le monde se préoccupait de son épaule, le réduisait uniquement à une blessure. A chaque geste brusque ou acte déraisonnable, il s’attirait des regards inquiets. Il se sentait enchaîné à cet été qu’il souhaitait tant oublier à jamais.

Le sourire de son amie lui donne une nouvelle fois du baume au cœur. Avec sa douceur pragmatique, elle est parvenue à lui arracher des confidences qu’il n’aurait jamais songé faire. La vraie raison de sa présence dans l’Allée des Embrumes est à présent oubliée, passée sous silence. Mais elle ne peut pas se douter qu’elle la touche pourtant du doigt. Si ce n’était pour cette profonde amertume qui lui ronge encore les veines, l’Allemand ne viendrait pas traîner dans ce haut lieu de l’illégal, à la recherche de sensations et d’un monde parallèle où il pouvait smplement se sentir puissant. Il s’était empêtré dans ses mensonges jusqu’à boucler la boucle et revenir à une forme d’honnêteté crue, sous laquelle son masque s’était fissuré. La jeune femme avait pu entre-apercevoir qui il était encore, derrière ses apparences d’assurance.

— Merci.

Soufflé dans un murmure, ce remerciement était peut-être le mot le plus sincère qu’il ait prononcé durant toute leur rencontre. Derrière sa volonté viscérale de se protéger et de tenir ses proches à l’écart, il ne pouvait pas nier la véritable amitié que lui portait Aleksandrina. Dans son regard brulant et son refus de le laisser fuir, elle l’avait forcé à redevenir vrai l’espace de quelques minutes. Clemens se fendit d’un sourire hésitant, ne sachant pas vraiment si cette chaleur qui se disperçait en lui était due à la peur, ou au soulagement.

La demoiselle sent son copeur battre la chamade comme elle essaie de remonter le moral de son ami. Alors c'est cela l'amitié ? Tout donner aux autres, se dépasser, pour eux ? Probablement et pourtant, la demoiselle a l'impression de ne pas en faire assez pour Clemens. Elle ne sait pas comme ses problèmes sont en réalité bien plus importants et plus dangereux qu'elle ne le croit en cet instant. L'ancienne serdaigle a beau être forte avec les chiffres, avec la science, les maladies, elle ne l'est guerre avec les gens et la psychologie, ça n'a jamais été son fort. Pas de troisième œil, disait l'un de ses professeurs. Pas de capacité à laisser entrer dans sa vie quelque chose de non concret. Pas la place d'imaginer les choses, il faut les étudier, les deviner, les prouver. L'exactitude prime pour la jeune femme alors, que faire dans une telle position ? Comment comprendre les gens, comment comprendre leurs ennuis ? Aleksandrina a au moins pour elle le mérite de sa sincérité, le mérite de ne vouloir que le meilleur pour ses amis, pour Clemens, le mérite de vouloir le réconforter, lui faire du bien et appaiser son âme même si elle ne mesure pas toute l'ampleur des dégâts.

« - Ne t'occupe pas des autres, ils sont simplement trop bêtes. Montre leur qui tu es, ne les laisse pas te démonter. Ne vie pas pour eux mais pour toi. Pourquoi s'encombrer des autres ? Pourquoi s'encombrer de leurs pensées négatives ? Ceux à qui tu ne plaît pas n'ont qu'à ne pas te fréquenter et puis voilà. Tes amis eux, ne peuvent pas t'en vouloir et t'aiment comme tu es ! » lance la demoiselle d'un air affirmé, sûre d'elle. Hors de question de laisser son ami avec de telles pensées, la sorcière s'y refuse, il ne doit pas vivre dans une quelconque forme d'amertume. Pour rien au monde.

Peut-être que l'ancienne Serdaigle n'est pas douée pour lire les gens, peut-être qu'elle n'est pas une psychologue née, peut-être même qu'elle a -sûrement en réalité- un tas de défauts, peut-être que dans la situation de son ami, elle réagirait comme lui et peut-être même qu'elle ferait pire, qui sait ? Qui peut le dire ? Mais une chose est sûre, la belle brune ne se laisse pas décourager. Et ne laisse pas son ami se décourager. Haut les cœurs comme on dit, la demoiselle souhaite voir son ami rire comme par le passé. Et ce merci qu'il prononce, sur ce ton là, veut dire pour elle beaucoup. Alors, l'amitié a-t-elle gagné sur la rancœur finalement ? La demoiselle ne l'affirme pas et ne questionne pas l'homme à ce propos mais elle en a bien l'impression.

«- Et si nous allions faire un tour ? » propose-t-elle finalement, pour quitter ces endroits qui ne lui semblent pas adaptés à quelques célébrations que ce soit.

HRP : désolé encore, je suis impardonnable :/

24/02/2007

La voix chaude et assurée d’Aleksandrina lui va droit au cœur. Contrairement à beaucoup de ceux qu’il a prononcé, les siens sont sincères. Il sent la volonté de le rassurer et de se placer à son côté dans ses accents fermes. Même sans comprendre la signification de ces chaînes de sons, il aurait pu comprendre l’intention qu’elle y faisait vivre. Cependant, elle fait écho à un passé qu’il ne connaît que trop bien, chaleureux et plein d’images, mais disparu depuis longtemps. Il avait fait ce choix à Poudlard, de ne laisser personne l’approcher vraiment, de jouer à celui qui ne se laisse pas atteindre. Aleksandrina est un des témoins de cette attitude. Malgré des années passées dans la même salle commune, ils se connaissent à peine.

Haveirson a été pour lui plus qu’une renaissance. Il en a profité pour changer sa façon d’aborder les gens. Pas les mots choisis, ni son attitude, mais la perception de son entourage. Il a voulu rompre avec ces liens artificiels et sans profondeur, qui l’ont laissé si seul pendant ses semaines de galère. Pour se protéger, il les a tous éloignés, mais ainsi, il s’est surtout blessé lui même. Pire encore, il a heurté ceux qui pensaient compter pour lui, et se sont ainsi vu chassés loin de son quotidien, sans explications, comme si il se contentait de les jeter. Là, Aleksandrina n’est plus un témoin, elle est devenue une preuve. Dans son regard déchiré par l’incompréhension, il retrouve ce même désir déraisonnable de ne pas le lâcher. Le même que dans le regard de Isolde, six mois auparavant.

— Il n’est pas évident de trouver un juste milieu entre le lien avec les autres, un équilibre pour ne pas se trouver seul. J’ai compris en sortant de Poudlard que je m’étais entouré de chimères, mais depuis quelques mois, je réalise à quel point les relations humaines sont puissantes. À quel point on peut en être dépendants. Je ne sais plus où me positionner.

Il hausse les épaules. La réponse à de telles questions n’existe probablement pas. Inutile donc de s’emmêler l’esprit avec une ligne de conduite, qu’il sera de toute façon trop spontané et insolent pour tenir. Clemens a toujours été ainsi, trop explosif pour s’en tenir à ses propres décisions, comment donc suivre les conseils des autres ? La proposition de sa camarade lui arrache néanmoins un souvenir devenu rare, en cette fin décembre. Il hoche la tête, et rompt la distance.

— Oui, c’est une bonne idée, sortons de cet endroit lugubre. Tu as envie d’aller quelque part ?

L’Allemand se met déjà en route, une main sur le bras de Aleksandrina pour l’emmener derrière lui.