Banquet : Table Cyril / Amaranthe / Morange / Chinatsu

- Hum, tu as raison ça aurait été encore mieux s’ils avaient organisé cela pendant l’année scolaire. Mais bon cela dit, ça voudrait aussi dire qu’ils auraient beaucoup trop de Poudlariens et d’étudiants d’Haveirson, donc ça aurait été plus difficile niveau logistique… Enfin je pense.

La purée de pomme de terre, faite maison était juste un vrai régal. Angel y avait ajouté, au-dessus, une sauce qui la rendait encore meilleure. D’ailleurs elle en reprit tellement c’était bon. Elle savait que par la suite, elle allait avoir le ventre lourd et n’arriverait plus à manger pendant quelques jours, mais ça en valait la peine.

- Qu’est ce j’aimerais en avoir un pour chez moi plus tard… Tu crois qu’on peut les embaucher ?

Demanda-t-elle amusée. Même si elle doutait fort que cela ne soit possible. Le banquet se passait bien pour le moment, chacun autour de la table faisait connaissance avec les autres. Alicia et Angel était que toutes les deux pour le moment, mais elle pensait bien que d’autre personnes les rejoindraient rapidement.

- Ah au fait, faut que je te raconte un truc … tu sais ce que j’ai vu l’autre jour dans la salle comm….

Et là, vacillement des lumières, et un cri… Angel ne comprit vraiment pas ce qu’il se passait. En un éclair de seconde des sorts projetés par plusieurs baguettes, volent dans tous les sens. Personne ne comprend plus rien. Certains se lèvent pour fuir la grande salle, d’autres sont pétrifiés de peur et là… Angel vit la scène au ralenti, sans pouvoir bouger le moindre petit doigt. Un rai de lumière touchant l’énorme et magnifique lustre accroché juste au-dessus de leur table. Elle vit le lustre se détacher et tomber droit sur elles, toujours au ralenti…et là … elle se sentit projeté en arrière, tombant ainsi de sa chaise. Son visage commence à lui bruler, surement du aux bouts de cristal qui lui avaient transpercé le visage. Elle se retrouva par terre, complètement sonnée… Il lui fallut quelques secondes avant de comprendre ce qui venait de se passer, elle se releva tant bien que mal et ne vit plus Alicia… Elle regarda autour d’elle paniquée, avant de voir une main dépassée de l’énorme lustre en éclat.

- ALICIAAAAAA !

Se mit-elle à hurler, avant de se relever sans même savoir comme elle a fait. Elle courut vers là où se trouvait son amie quelques secondes plus tôt, elle essaya d’enlever le lustre, mais les bris de cristal l’en empêchaient. Elle se mit à pleurer sans même sans rendre compte, paniquant plus que jamais. Personne ne semblait vouloir bouger, ni les élèves, ni les professeurs. Elle comprit pourquoi … mais si elle ne voulait pas l’avouer… C’était terminé … il n’y avait plus rien à faire. Elle resta tétanisée, reculant inconsciemment, les yeux hypnotisés par la main tout blafarde sans vie, de son amie…

- Non, non, non, non…

Dit-elle, toujours en reculant. Comme si le fait de reculer, allait annuler ce qui venait de se passer. Elle recula toujours jusqu’à heurter quelque chose… Ou plutôt quelqu’un.. Elle se tourna machinalement pour voir que c’était Cyril qui se trouvait derrière elle. Elle le regarda, avec un regard absent. Elle était choquée et parlait machinalement. Sans aucune autre expression. Seules, les larmes coulaient automatiquement sur son visage ensanglanté et coupée de part et d’autre

- Elle … Elle est ..

Elle resta sans bouger ne finissant pas sa phrase…

- … son père.. il lui avait offert sa robe et.. les elfes .. elle a dit qu'ils ... On doit leur demander un truc...  

Ok elle était en train de dérailler complétement là…

La soirée se passait bien pourtant. Il était en bonne compagnie, ils riaient, la conversation allait bon train. Il venait tout juste d’entamer la part de tarte que Chinatsu lui avait servie et il cherchait une ouverture pour poser enfin ses questions à Amaranthe. Ona et Morange semblaient se chercher un peu, ce qui le faisait simplement sourire sans qu’il se sente concerné. Pour la première fois depuis le début des vacances, Cyril se sentait bien entouré et pleinement heureux d’être resté à l’école pour Noël. La soirée ne ressemblait certes en rien à ce dont il était habitué chez lui, mais ce formidable banquet ne pouvait pas rougir à la comparaison.

Un tel bonheur ne pouvait bien entendu pas durer. Le Gryffondor ne se tracasse pas quand les lampes vacillent, mais il lève la tête avec de la curiosité dans les yeux. Sa bonne humeur le fait spontanément chercher une surprise ou une annonce de la part de Dumbledore. Il est si éloigné de toute méfiance qu’il met bien trop de temps à comprendre la scène qui se déroule sous ses yeux. Les sortilèges fusent comme au ralenti sans que son cerveau ne soit capable de lui fournir une explication à ce qu’il voit. Les élèves chutent et fuient, agissant leurs membres en tout sens comme des pantins dans un mauvais théâtre.

Quand enfin, il saisit les enjeux et le danger, il a tout juste le temps de se lever. A côté de lui, Ona s’évanouit près de la table et il réagit encore une fois trop lentement pour l’empêcher de heurter brutalement le sol. Ce simple détournement de son attention, qui n’a pourtant duré qu’une seconde, suffit pour le perturber encore une fois quand une violent explosion rugit dans la Grande Salle. Cyril n’a pas vu le lustre tomber, et se demande alors si les élèves étendus devant lui sont des agresseurs ou des victimes. Tout s’est passé tellement vite au milieu des cris et des hurlements que dans sa torpeur morbide, il ne peut identifier…

Il ne revient pleinement à la réalité que quand quelqu’un le heurte. Là, enfin, son instinct de survie se met en marche et il se prépare à se battre, mais il reconnaît un visage familier juste à temps. Angel, la belle démone de Serpentard se tient devant lui, le visage ruisselant de larmes, la bouche déformée par ses cris et ses sanglots. En un geste dépité et à la fois plein d’une compassion sincère, Cyril la prend dans ses bras et la serre contre lui. Son corps lui semble si fragile ainsi prisonnier de ses bras forts, secoué par la détresse et la panique.

L’adolescent reste stoïque alors qu’il contemple la Grande Salle. Ses yeux sont écarquillés d’un mélange de terreur et d’incompréhension. Il refuse d’accepter que des élèves en ont attaqués d’autres, qui plus est pendant un banquet où chacun essayait de se réconforter. Il ne veut pas croire que les querelles de sang et d’origine ont serpenté jusque dans les ombres de leurs tables. Son regard se pose alors sur une table de Serpentards, dont il connait la plupart de vue, au moins. Harmony se tient toujours là, choquée, Daphné a quitté la salle un peu plus tôt. Peuvent-elles être liées à cette affaire sordide ?

Cyril secoue la tête intérieurement. C’est peut-être optimiste ou naïf, voire les deux, mais cette hypothèse ne fait aucun sens pour lui. Angel pleure toujours contre lui, et malgré tout ce qu’il peut lui reprocher et le ressentiment qu’il éprouve pour elle ces dernières semaines… Il ne la lâche, ni ne la repousse. Il pose simplement sa tête contre la sienne et lui murmure quelques mots à l’oreille, peut-être inutiles, mais juste pour qu’elle comprenne qu’elle n’est pas seule. Ses mots à elle, hachés et désordonnés, ne font pas beaucoup plus de sens.

“On y réfléchira, Angel. Maintenant calme-toi, respire, ça va aller, on va trouver qui a fait ça…”

La soirée était merveilleuse. Ona était assise à une table avec des gens qui semblaient l'apprécier bien qu'elle n'en connaissait que quelques-uns de vues et qu'elle n'est vraiment discuter qu'avec l'étudiante de Haveirson et parfois Morange en salle commune de serdaigle.

Ona s'était resservi un jus de pomme et c'est alors qu'il arriva quelque chose dont elle ne compris pas tout de suite l'importance. Les lumières vacillèrent. La quatrième année s'attendait à une autre surprise de Dumbledore pour cette soirée. C'est alors que les lumières se rallumèrent dans la grande salle qu'Ona vit des élèves ou ce qui leur ressemblaient le plus lever les bras. Ils tenaient des baguettes et lancèrent des sorts.

"Oh mon dieu !!" voulu crier Ona mais elle fut tellement surprise que le cri ne sorti qu'inaudible de sa gorge.

La serdaigle se baissa par réflexe et heurta la table à l'endroit ou se trouvait son assiette vide. Ona se rattrappa difficilement à la nappe et essaya de se mettre debout mais presque aussitôt un bruit de verre retentit à ses oreilles. Le magnifique lustre situé un peu plus loin tomba sur quelque chose.

"Qu'est-ce... qui... se... passe ?" demanda, perdue, la quatrième année dans le vide.

Personne ne faisait attention à ses paroles et c'est lorsqu'elle vit une main inerte sous les morceaux de l'imposant lustre qu'elle commença à entrendre les voix s'éloigner d'elle et les visages perdre leurs contours nettes puis se fut le néant.

Ona gisait entre la table et sa chaise tombée au sol dans la chute de la jeune fille. Elle ne sentait même plus les gestes qu'essayait de faire son voisin de table. Elle n'entendait pas non plus Morange lui parler.

Ona s'était évanouie sous le choc d'avoir vu la mort faire irruption en ce moment de réjouissance.

Le calme avait repris, comme si rien ne s’était passé. Et pourtant, ce qu’il venait de se passer n’avait rien d’anodin. Des personnes y avait tout de même laisser leur vie. Des personnes qui n’avaient rien demandé ! Alicia par exemple. Cinq minutes avant elle parlait tranquillement de mode et de robe. Et voilà que maintenant, c’était terminé pour elle. Et dire qu’Angel était à quelques centimètres d’elle. Elle aurait pu être à sa place… Tout cela défilait dans la jolie tête de la préfète. Et petit à petit elle commençait à reprendre ses esprits. Le mal qu’elle ressentait alors au niveau de sa poitrine, était à peine supportable. Elle sentit la main de Cyril l’enlacer, essayant de la calmer.

Pour une fois la belle brune se laissa simplement faire. Aucune arrière-pensée, aucune manipulation rien. Pour une fois, elle laissa apparaitre son côté fragile. Elle posa sa tête dans le creux de son cou et se mit à pleurer de plus belle.

- Ça aurait pu être moi Cyril …

Elle se mit à sangloter de plus belle. Le dire haut et fort, lui rappela à quel point elle était passée à ça de la mort… Elle repensa à Alicia, mais aussi à Kerryon avait qui elle avait parlé durant les réunions des préfets et qui l’avait sauvé une fois d’un maudit rat dans la bibliothèque… Et le troisieme, un jeune homme que la belle serpentard ne connaissait pas. Qu’avaient-ils fait pour mériter cela… Etaient-ils visés où bien se trouvaient-ils aux mauvais moments aux mauvais endroits ? Toutes ses questions lui donnaient mal à la tête. Et la douleur de ses blessures commençait aussi à se faire ressentir… Elle avait froid, très froid d’un coup, et un envie soudain de s’allonger, dormir un peu. Elle ne s’était jamais sentie aussi faible que là…

- Je me sens …

Elle grelottait de plus en plus. Ses jambes avaient bien du mal à la tenir… Elle commençait à vaciller légèrement, son cœur battait plus vite qu’à la normal, et elle avait horriblement froid…. Quant à l’envie de dormir, elle prenait le dessus

- … pas très bien...

Finit-elle par dire dans un murmure avant que ses jambes ne lâchent, et elle ne voit, ni n’entende plus rien. C’était le trou noir…

D’un regard choqué, Cyril balaie la Grande Salle tandis que ses mains caressent machinalement le dos et les cheveux de Angel. La jeune fille lui a toujours paru forte, bravarde même pendant les cours qu’ils ont en commun, et découvrir son côté fragile le fait frémir. Peu à peu, il prend la mesure de ce qui vient de leur arriver. Après un silence effroyable, les cris fusent, les appels à l’aide se font échos de loin en loin, et même les professeurs ne savent pas vraiment comment réagir. Les voix de ses camarades le font en fait se tourner vers sa propre table.

La plupart d’entre eux ont l’air de bien se porter, compte tenu des circonstances. Amaranthe semble aux aguets, comme si elle s’attendait à une nouvelle attaque. Sa baguette fièrement dressée et son air farouche parviennent à lui rendre un peu de sérénité. Les adultes sont maintenant aux commandes des opérations, et tout va bientôt rentrer dans l’ordre… Ou presque. Même sans plus avoir le lustre dans son champ de vision, cette image de la main blafarde et ensanglantée danse aux frontières de son esprit. Il se refuse à penser aux implications de cet accident-là. Cyril sait, au fond de lui, que la jeune fille à qui elle appartenait ne se relevera pas. Cependant, il ne se sent pas capable d’affronter cette réaction dès maintenant.

D’une main fébrile, il essaie de guider Angel vers la table et la chaise qu’il a délaissé. Morange semble avoir besoin d’aide pour ramener Ona à la conscience, et même s’il ne sait pas exactement comment s’y prendre, Cyril se sent abruti à se tenir debout sans rien faire. Certes, sa camarade de Serpentard a elle aussi besoin de son soutien, mais que faire pour le moment, à part la laisser pleurer ? Il n’est pas psychomage, et Merlin sait que les relations humaines ça n’a jamais été son point fort. Il n’a aucune idée de ce qu’il pourrait dire pour la rassurer, l’aider à redémarrer. Une tragédie de ce genre, ça laisse forcément des traces.

Alors qu’ils ne sont plus qu’à deux pas de la chaise, le jeune homme sent sa protégée de la soirée faillir. Il a juste le temps de retenir son poids plume avant qu’elle ne tombe et il parvient à la porter suffisamment pour l’asseoir. Son attention est maintenant complètement détachée de Ona, qui semble en de bonnes mains pour l’instant. Sa priorité se trouve désormais ailleurs.

“Angel, Angel réponds-moi ! On va t’amener à l’infirmerie, mais il faut que tu te réveilles. Angel !”

Maladroitement, le Gryffondor tapote la joue et les mains de sa camarade, en essayant de lui rendre un peu de vie sans la brusquer. Son regard balaie la table à la recherche d’un verre d’eau, mais alors qu’il se lève pour se saisir d’un, il réalise qu’il ferait peut-être pire que bien. Avoir une nouvelle mort par étouffement serait tellement stupide. Enfin, il se rappelle de la présence salvatrice d’Amaranthe et hèle l’étudiante pour un peu d’aide.

“Amaranthe ! Je crois que Angel s’est évanouie elle-aussi ! Il faudrait la faire léviter vers l’infirmerie, vous croyez ?”