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 Noel chez les Gates (Brighton) (OS en 4 parties)

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MessageSujet: Noel chez les Gates (Brighton) (OS en 4 parties)   Noel chez les Gates (Brighton) (OS en 4 parties) EmptyJeu 8 Oct 2015 - 19:40

Première partie : Révélation

Dorian avait passé un bon moment dans le train avec son ami Gareth mais le moment des adieux était bien vite arrivé. Il était un peu triste de le quitter mais il était ravi de savoir qu’il reverrait bientôt son père et ses grands-parents, reléguant aux oubliettes le fait que sa famille était en train de se déchirer pour une raison qui lui était encore inconnue.

Comme il était tard, il sortit de la gare et se rendit directement à l’hôtel. Son père lui avait réservé une chambre et l’avait déjà réglé, ainsi qu’un repas et un petit déjeuner. L’hôtesse d’accueil et la serveuse le chouchoutèrent, peu habituées à voir un jeune garçon seul dans leur hôtel. Il eut droit à du rab de dessert et à quelques bonbons glissées discrètement. C’était ses premiers bonbons moldus depuis son entrée à Poudlard et ils étaient délicieux. Il remercia chaleureusement les deux femmes et rejoignit sa chambre. Le lit était confortable et la chambre disposait d’une télévision qu’il regarda pendant deux longues heures. Cela ne lui avait pas tellement manqué mais ça lui faisait du bien de retrouver ce point de la vie moldue.

Le lendemain matin, il prit un petit déjeuner copieux avant De sortit dans les rues de Londres, déjà animées de bon matin, pour se rendre au Chaudron Baveur et ainsi aller sur le Chemin de Traverse. C’était la première fois qu’il s’y rendait seul et même si cette idée l’avait dérangé plus tôt, il y trouvait à présent une certaine satisfaction.

Il n’était plus un enfant.

Il se promena sous la bruine légère et marcha jusqu’à la banque Gringotts où son père lui avait mis un peu d’argent lors de leur première visite. Il en retira quelques pièces et retourna dans la grande allée, observant les différentes échoppes. Il acheta de nouveaux médicaments contre le rhume chronique pour Squik, son rat qui dormait actuellement dans la poche droite de sa veste. Pendant son mois de dépression, le petit animal avait été son seul ami et son seul réconfort. Sans lui, il aurait été seul, très seul. Il aurait peut-être même sombré plus profondément dans sa déprime sans pouvoir s’en sortir. Il oublia ses tristes idées en se rendant dans une boutique vendant de petits objets magiques et demanda conseil au vendeur pour trouver des objets pour des moldus. Quelque chose de magique mais de pas trop voyant, que les moldus n’ayant pas connaissance du monde magique ne trouveraient pas étrange. Le choix fut compliqué mais il trouva un modèle bas de gamme de plume à papote pour sa grand-mère qui aimait écrire dans le calme, des lunettes de lecture magique pour son grand-père et des pellicules magiques pour son père. Il prit des pellicules pour lui aussi.

Ses achats finis et ses poches moins lourdes de pièces, il quitta le chemin de Traverse et reprit la direction de la gare. Il récupéra sa valise qu’il avait laissée à l’hôtel et après une courte attente, monta dans le train qui le ramènerait à Brighton et à sa famille.

Peu après midi, il descendit de son wagon et vit bien vite son père qui l’attendait sur le quai. Il afficha un large sourire et, trainant sa valise derrière lui, il courut pour aller étreindre son père. Ces moments d’affection lui avait tellement manqué !

-Oh Papa ! Je suis tellement content de te voir ! J’ai tant de choses à te raconter !

-Moi aussi, mon grand. Moi aussi.

Ces paroles le ramenèrent brusquement à la réalité. Il s’était passé des choses à Brighton durant son absence, pas des bonnes choses, il s’en doutait.

-Que s’est-il passé, Papa ? Tu ne peux pas imaginer l’état dans lequel tes lettres m’ont mis. Je me sentais impuissant à Poudlard, loin de la famille. Et je ne comprenais rien. D’ailleurs, je ne comprends toujours rien.

-Rentrons à la maison. Nous parlerons de tout ça devant un bon chocolat chaud. Et un bon repas.

Ils montèrent dans la voiture et Daniel démarra. Dorian reconnaissait les rues qu’il avait si souvent arpentées mais il ne reconnaissait pas le chemin que son père empruntait. Le jeune garçon comprit alors qu’ils ne rentraient pas réellement « à la maison ». La route s’effectua en silence et Daniel se gara sur un parking devant un bloc d’immeubles et sortit les affaires de son fils du coffre.

-C’est là que j’habite à présent. Provisoirement. Je pense qu’on sera ailleurs quand tu rentreras cet été.

Il entra dans l’immeuble devant lequel il s’était garé et ils montèrent trois étages à pieds. Daniel fouilla quelques secondes dans ses poches avant d’en extirper une clef accrochée au petit animal en peluche qu’il lui avait offert deux ans plus tôt et qui était tout râpé mais également à une petite figurine qu’il ne reconnaissait pas. Il ouvrit la porte et posa la valise de Dorian dans le salon. L’appartement semblait très lumineux mais en l’examinant un peu plus, le jeune garçon découvrit des objets qui n’appartenaient certainement pas à son père, principalement des objets liés à l’informatique, matière que son père évitait plus que possible même s’il possédait un vieil ordi.

-Tu me caches quelque chose, Papa…Tu ne vis pas seul ici, n’est-ce pas ?

-Ben…euh, eh bien…

Mais Daniel n’eut pas le temps de bafouiller plus longtemps car un homme d’une trentaine d’années sortit de la cuisine et afficha un grand sourire à Dorian.

-Désolé, je ne vous avais pas entendu rentrer.

Il était petit, au moins une bonne tête de moins que Daniel mais il respirait la joie de vivre et ses yeux étaient lumineux, comme s’ils montraient que leur propriétaire était prêt à partir à l’aventure ou à faire une bonne blague.

-Mhh…Andrew, comme tu t’en doute, ce beau jeune homme, c’est mon fils, Dorian. Dorian...c’est Andrew, mon…mon petit ami.

-Ah, parce que moi je ne suis pas un beau jeune homme ?...Je suis ravi de faire ta connaissance, Dorian. Ton père m’a tellement parlé de toi.

Dorian lui adressa un sourire crispé. Lui-même ne pouvait pas dire la même chose à son sujet vu qu’il n’était même pas au courant de son existence ! Ce n’était pas le fait d’apprendre que son père sortait avec un homme qui le choquait mais plutôt le fait de ne pas avoir été au courant plus tôt.

-Je vais être en retard au travail. Je vous ai laissé à manger. Dorian, on fera plus ample connaissance ce soir.

Et avant de partir, il se tint sur la pointe des pieds pour pouvoir embrasser Daniel. Daniel qui passa sa main derrière sa nuque pour pouvoir approfondir le baiser, ne se rendant pas compte de la gêne de son fils devant ce spectacle étonnant pour un garçon de presque douze ans qui ne soupçonnait pas une seconde que son père puisse aimer les hommes. Andrew mit fin au baiser et sortit de l’appartement en lançant un grand « A ce soir. », laissant Daniel le visage en feu. Tentant vainement de cacher son rougissement, il entraîna Dorian dans une petite cuisine où les attendaient du poulet rôti et une platée de pommes de terre.

-Tu l’as rencontré où ? Et quand ?

Ils mangeaient en silence quand Dorian s’était décidé à parler. Il n’aimait pas ce silence qui s’était installé entre eux depuis sa sortie du train. Il fixa son père, attendant une réponse à sa question.

-On se connaît depuis un an et demi. On s’est rencontré à peu près au moment où j’ai commencé mon travail au bureau de poste, tu sais, le poste en interim. Tu te souviens que La Bête était tombée en panne ?

Ça oui, Dorian s’en souvenait. La Bête, alias l’ordinateur de son père, était une vieille machine qui n’en faisait qu’à sa tête et quelques jours seulement après sa prise de poste, elle avait sombré dans un profond coma.

-Tous les matins, en allant au travail, je passais devant une boutique de réparation d’ordi alors j’y ai amené La Bête. Et c’est là que j’ai rencontré Andrew. C’est le gérant de la boutique. Et ça marche vraiment bien pour lui. Il faut dire que c’est vraiment un génie avec les ordinateurs.

Il semblait être fier de cet état de fait mais remarqua alors la colère qui brillait dans les yeux de son fils et comprit immédiatement de quoi il retournait. Il savait pertinemment que son fils ne jugerait jamais ses choix de vie mais il savait qu’il avait fait une erreur avec Dorian.

-Il n’y a rien eu entre nous pendant près de neuf mois. Enfin, ce n’est pas tout à fait exact…Il m’a tout de suite plu et je voulais le revoir. A l’époque, j’interprétais ça comme de l’amitié. D’ailleurs, c’est ce que c’était. Je lui amenais la Bête dès qu’il y avait un problème, aussi infime soit-il. Et puis un jour, on est allé boire un verre ensemble et on a fait ça plus souvent. Ça a été des supers soirées, surtout une. Tu t’en souviens sûrement. C’était il y a un an, à peu près. On s’était vraiment bien marré ce soir-là et j’étais rentré…vraiment joyeux et tu m’as demandé si j’étais sorti avec quelqu’un qui me plaisait. Je t’ai dit que non, que j’avais juste vu un ami mais ta question a tourné dans ma tête et c’est là que je me suis rendu compte que ce que je ressentais pour lui, ce n’était pas uniquement de l’amitié.

Il reprit son souffle et reparti dans son discours. Cela faisait si longtemps qu’il savait qu’il devrait en parler à son fils.

-J’ai essayé, pendant un temps, de nier mes sentiments. C’était un homme et pour moi, nous ne serions jamais que des amis et même si ça me faisait du mal, je pensais que c’était mieux que rien. Enfin bon, il se trouve qu’Andrew ressentait la même chose mais pour lui aussi, c’était la première fois qu’il avait ce genre de sentiment pour un autre homme. Ca a pris un peu de temps mais…on a été officiellement ensemble en mars. Je sais que j’aurais dû t’en parler plus tôt mais les premiers mois, je voulais être sûr que c’était vraiment sérieux entre nous avant de t’en parler. Et puis quand tu as reçu ta lettre pour Poudlard, notre vie a été chamboulée et je ne voulais pas te perturber d’avantage avec ma vie amoureuse.

Dorian acquiesça et accorda un grand sourire à son père.

-Je suis heureux pour toi. J’avais peur que tu sois tout seul et j’étais un peu inquiet pour toi. Mais je vois que ça va bien. Par contre…il s’est passé quoi avec Papi et Mamie ?

Daniel soupira. Il redoutait tant cette question ! Il avait eu une grosse dispute avec ses parents et ne tenait pas à y impliquer Dorian qui n’avait pas à subir les gros ratés de leur relation. Il voulait que son fils ait une bonne relation avec ses grands-parents et qu’il passe de bonnes vacances ainsi qu’un bon Noel. Il était même prêt à faire des sacrifices et à ne pas passer cette fête avec son fils pour conserver un semblant d’entente familiale même si celle-ci menaçait de voler en éclat à tout instant.

-Ils m’ont mis à la porte.

Voilà, c’était dit. Vu ses lettres, Dorian devait se figurer que Daniel avait pris seul la décision de quitter la demeure familiale mais ce n’était pas le cas. Cela avait été un véritable crève-cœur et il avait passé une très mauvaise semaine que même Andrew n’avait pas su égayer. Sa famille l’abandonnait et celui qu’il voulait le plus voir, son fils, était à des centaines de kilomètres de lui, dans un château invisible aux yeux des gens comme lui, des gens sans pouvoir magique. Daniel voyait bien que Dorian semblait choqué par la révélation.

-Je ne m’y attendais pas du tout. Avec Andrew, on a compris que ça devenait vraiment sérieux entre nous et qu’il était temps de parler de nous avec nos familles. Avec la famille d’Andrew, tout s’est bien passé. Mais avec tes grands-parents, ça a été un désastre. Ils étaient contents que j’aie rencontré quelqu’un mais ils l’étaient vachement moins quand je leur ai dit que c’était un homme. C’est comme s’ils m’avaient dit « Suuuurpriiiise, on est homophobe ». Ils n’ont plus voulu de moi à la maison mais heureusement, Andrew m’a proposé de venir vivre ici avec lui. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans lui. Par contre, Dorian…je ne veux pas que tu en veuilles à tes grands-parents. C’est notre problème à eux et à moi et je ne veux pas que tu sois trop concerné par tout cela. Je t’emmènerais chez eux demain pour que tu passes la journée avec eux.

Dorian et Daniel passèrent le reste de la journée à parler de tout et de rien, principalement de Poudlard, de la vie d’étudiant sorcier et de la nouvelle vie de Daniel avec Andrew. Daniel avait, depuis quelques mois, un nouveau travail, en tant que promoteur immobilier et il se débrouillait si bien qu’il avait rapidement obtenu une promotion. A présent, il gagnait plutôt bien sa vie et les deux hommes envisageaient d’acheter une maison dans la banlieue de Brighton. L’appartement était trop petit pour trois personnes et Dorian devait y vivre pendant toutes les vacances scolaires et l’espace serait un peu trop étroit. Il avait quand même une place dans la chambre d’amis mais la plupart de ses affaires étaient encore entreposées dans sa chambre chez ses grands-parents. Tant que Daniel et Andrew vivraient dans cet appartement, il les laisserait là-bas.

Dorian discuta avec Andrew, lui assurant que la situation ne lui posait aucun problème. Andrew était au courant que le jeune garçon était un sorcier et trouvait cela un peu étrange mais aussi totalement fantastique. Dorian lui montra alors ce qu’il avait rapporté de l’école, notamment les livres de cours qu’il souhaitait potasser avant de retourner en classe. Il s’entendait bien avec Andrew et il était absolument ravi que son père ait rencontré un homme aussi gentil ; il méritait d’être heureux.

Finalement, les vacances commençaient plutôt bien.
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MessageSujet: Re: Noel chez les Gates (Brighton) (OS en 4 parties)   Noel chez les Gates (Brighton) (OS en 4 parties) EmptyLun 12 Oct 2015 - 18:38

Deuxième partie : Confrontation

Le lendemain matin, Daniel réveilla tôt son fils. Il était à peine sept heures et le jeune garçon espérait pouvoir dormir plus longtemps en ce premier jour de vacances à Brighton mais ses grands-parents en avaient décidés autrement, désirant passer toute la journée en compagnie de leur petit-fils, du petit-déjeuner au dîner. Pour Dorian, cela allait être compliqué de s’entendre avec eux à cause de leur comportement avec son père mais il lui avait promis d’être gentil et de ne pas faire d’histoire. Pour son père, il allait essayer.

Et puis malgré tout ça, ses grands-parents lui avait beaucoup manqués. Il avait hâte de les revoir.

Et c’est donc débraillé, décoiffé et baillant à s’en décrocher la mâchoire, qu’il grimpa dans la voiture de son père. Andrew dormait encore à poings fermés, profitant de ce dimanche de repos et de son premier jour de vacances.

-Je sais que j’ai promis, mais s’ils font des réflexions méchantes, je leur donnerais mon avis.

Même s’ils étaient ses grands-parents, il ne les laisserait pas dire du mal de son Papa juste parce qu’il avait choisi une personne qui ne leur convenait pas. Et puis Andrew était tout de même mieux que Pamela, pour Dorian ça ne faisait aucun doute. Andrew rendait son père heureux et c’était tout ce qui comptait pour lui.

-Je sais que je ne pourrais pas t’en empêcher. Je suis fier de toi, mon fils. Tu sais ce que tu veux. Tu deviendras un grand homme. Et un grand sorcier. J’en suis sûr.

Daniel gara la voiture devant la maison de ses parents et laissa son fils en sortir. Il avait déjà expliqué à son fils qu’il ne tenait pas particulièrement à voir ses parents si cela dégénérait en conflit et il ne voulait surtout pas que Dorian soit coincé au milieu de tout ça.

-Je viendrais te chercher ce soir. Passe une bonne journée.

Et Daniel démarra et la voiture quitta la petite rue. Dorian se retourna vers la grande maison, maison qu’il ne savait pas s’il pouvait toujours la considérer comme la sienne. Il comprit qu’à présent, dans le monde moldu, il n’avait plus vraiment de maison. Alors que pour encore sept ans, Poudlard et la salle commune des Poufsouffles seraient sa maison dans le monde sorcier.

Il frappa à la porte et celle-ci s’ouvrit à la volée et il fut étouffé entre les bras de sa grand-mère qui le serrait fort contre elle.

-Oh mon petit! Je suis tellement contente de te voir. Sincèrement, ces sorciers ont eu une bien drôle d’idée d’avoir une école aussi éloignée. Vous devriez tous prendre des cours par correspondance et rester avec vos familles. Tu y manges bien, au moins ? Et tu y dors bien ? Et tu t’y plais ? Bien sûr, ton père…ton père nous a montré tes lettres mais je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que tu ne voulais pas l’inquiéter.

Dorian se dégagea de l’étreinte étouffante de sa grand-mère et malgré la rancœur qu’il ressentait, il était absolument ravi de la revoir. Comme avec son père, il n’avait pas été séparé de ses grands-parents plus de quelques jours avant son entrée à Poudlard.

-Moi aussi, je suis content de te voir. Je mange bien, ne t’en fais. Tu sais, ce sont des elfes qui font la cuisine et sincèrement, ce sont de merveilleux cuisiniers. Presque aussi doués que toi. Presque, hein. Et rassure-toi, tout ce que je raconte dans mes lettres est la réalité. Il est où, Papi ?

-Dans la cuisine. En train de d’empêcher les œufs et le bacon de s’échapper de la poêle. Un bon et copieux petit déjeuner t’attend, mon petit. Nous aurons tout le reste de la journée pour que tu nous raconte ta nouvelle vie à Poudlard.

Ils entrèrent tous deux dans la maison puis dans la cuisine où son grand-père les attendaient, déjà attablé devant un large bol rempli de café bouillant. Il afficha un large sourire en voyant son petit-fils et ouvrit grand les bras. Dorian alla s’y loger et se laissa serrer dans les bras de son grand-père. Décidément, les embrassades avec sa famille lui avaient manqué. Ils avaient toujours été très soudés et Dorian se rappela de l’état dans laquelle sa famille se trouvait à présent. S’il avait été à, peut-être que cela ne serait pas arrivé. Peut-être que ses grands-parents se seraient montrés plus tolérants à l’égard de leur fils unique.

Ils déjeunèrent et pendant ce temps, les deux adultes questionnaient sans cesse le jeune Poufsouffle, le forçant parfois à répondre la bouche pleine tant leurs interrogations étaient présentes et multiples.

-J’peux faire voler des objets. Pas très lourds, parce que c’est le début de mes études. Et puis mon professeur est tout petit et il a une grande barbe blanche. Mais elle n’a rien à voir avec la barbe du professeur Dumbledore. C’est le directeur du collège mais il n’est plus professeur. C’est un très vieux monsieur mais il a une main on dirait qu’elle est toute racornie. J’ai demandé à un élève plus âgé et elle n’était pas comme ça l’année dernière. Il parait qu’il est très très vieux et que dans sa jeunesse, il a combattu et défait un très puissant mage noir. Il parait aussi que Poudlard est le lieu le plus sûr pour les sorciers alors vous voyez, vous n’avez pas à vous en faire pour moi. Et j’apprends à faire des potions, le professeur est très sympa et il ressemble un peu à un morse. Il va falloir que je fasse des efforts parce que je ne suis pas encore assez précis dans mes dosages.

Ils continuèrent de parler longuement de tout et de rien, des petits potins du quartier et des nouveautés dans leurs emplois respectifs. Dorian trouvait toujours étrange d’avoir des grands-parents aussi jeunes, ceux de ses camarades de classes ayant généralement dépassés la soixantaine, alors que les siens avaient tout juste cinquante ans. Ils avaient eu Daniel assez jeunes et Daniel avait eu Dorian avant même ses dix-huit ans. Avant même que Daniel ait atteint l’âge adulte, il s’était retrouvé avec quasiment un autre enfant à élever, Daniel étant encore trop jeune pour tout assumer seul et finalement, le père et le fils étaient restés dans la demeure familiale.

Sa grand-mère posa alors une question qui fâchait.

-Que vas-tu décider ?

-A propos de quoi ?

-Ton père ne t’en a donc pas parlé ? Ton grand-père et moi-même ne pouvons pas te laisser vivre avec ton père et…cet homme. Nous lui avons donc demandé de nous laisser ta garde pendant toutes les vacances scolaires à partir de maintenant. Comme tu t’en doutes, il n’est pas d’accord. Mais nous trouvons que ce serait mieux pour toi de vivre ici avec nous, dans une ambiance familiale.

-Ouais. Et moi je trouve que le mieux pour moi, c’est de vivre avec mon père !

La colère ressortant de ses paroles surprirent ses grands-parents qui se consultèrent du regard.

- Vous n’avez pas le droit de prendre ce genre de décision pour moi. Et vous n’avez pas le droit d’essayer de me séparer de mon papa. Si vous pensez le contraire, vous avez tort.

Il quitta brusquement la table de la cuisine et couru s’enfermer dans sa chambre. En claquant violemment la porte. Il avait voulu être gentil comme il l’avait promis à son père, mais dans ce genre de situation, sa promesse ne comptait plus. Il se jeta sur son lit et serra longuement l’ours Paddington que son père lui avait offert lors de leur premier voyage à Londres lorsqu’il avait sept ans. Il était resté allongé une bonne demi-heure lorsque son grand-père vint frapper à sa porte.

-Dorian ? Je peux entrer ?

Dorian hésita puis répondit par l’affirmative. Son grand-père s’assit au bord de son lit et lui tendit une sucrerie. Il en avait toujours quelques une qui trainaient dans ses poches et ne manquait pas d’en donner à Dorian. Notamment quand celui-ci n’allait pas bien.

-Qu’est-ce que tu faisais ?

-Je cherchais une formule magique pour vous transformer en crapaud.

Son grand-père pouffa de rire, rapidement imité par le petit sorcier.

-Parce que ça existe ?

-Je n’en sais rien. Mais le professeur McGonagall se transforme en chat. On était tous vachement surpris pendant son premier cours. Au début, il y avait un chat et l’instant d’après, notre professeur qui nous demandait de sortir nos livres. Je crois que les potions sont plus efficaces que les sorts pour ce genre de transformations.

-Il y a six mois, je pensais qu’on parlerait mathématiques et histoire, pas sortilèges et potions magiques…Dorian, il faut qu’on parle…Je comprends que tu sois fâché mais tu sais, ça a fait un choc à ta grand-mère d’apprendre que Daniel sortait avec un homme. Et en plus ils vivent ensemble à présent. Il lui faudra du temps pour s’y habituer mais je pense qu’elle n’est pas réfractaire au fait d’accepter ton père comme il est. J’ai presque réussi à la convaincre de passer Noel avec toi et Daniel, comme avant. Un Noel normal ferait un bien fou à cette famille.

Dorian se jeta dans les bras de son grand-père, lui montrant à quel point cette nouvelle lui mettait du baume au cœur. Tout ce qu’il souhaitait était en train de se réaliser.

La magie de Noel, peut-être bien.

Il demanda s’il serait possible qu’Andrew partage ce repas de fête avec eux mais son grand-père lui répondit par la négative, préférant ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Ce serait trop difficile à  supporter pour sa femme et il valait mieux y aller étape par étape. Daniel seul pour le moment, un seul homo à la maison, ce serait bien le maximum qu’elle pourrait supporter. Ce qui était déjà mieux que rien et représenterait une grande avancée pour Daniel. Les morceaux de sa famille brisée étaient en train de se recoller. Ce serait difficile, l’entente serait certainement fragile mais ils y arriveraient.

Son grand-père lui avoua qu’il n’avait pas été particulièrement surpris par l’annonce de Daniel. N’ayant fréquenté presque aucune femme depuis l’histoire avec Pamela, il s’attendait à ce que cela puisse arriver un jour ou l’autre. Son fils ne remarquait même pas que les mères des camarades de classe de Dorian le reluquaient, lui, le jeune Papa du coin, et que les célibataires lui courraient toutes après, sans aucun succès.

-Tu sais, ta grand-mère a un sacré caractère et il est difficile de lui faire changer d’idée. Et tu sais à quel point je n’aime pas la contredire. Allez, Dorian, viens manger. L’estomac plein, nous serons plus vaillants pour affronter ta grand-mère.

Et en effet, après un bon repas, tout alla bien mieux. Dorian demanda à reprendre la conversation qu’il avait quittée plus tôt, expliquant qu’il lui était totalement hors de question de ne pas vivre avec son père lors de ses passages à Brighton. Les deux adultes comprenaient même si sa grand-mère n’était pas rassurée que son petit-fils vive avec un homme qui lui était inconnu.

-Ben…T’as qu’à le rencontrer, Mamie. Il est super gentil, Andrew. Et puis tu sais…je pense qu’il rend vraiment Papa heureux. Et moi je veux que mon papa soit heureux. Pas toi ?

Le garçon avait parlé avec une telle candeur et une telle impression d’innocence que sa grand-mère ne se rendit pas du tout compte que son petit-fils était en train de complètement la manipuler. En affirmant presque qu’elle ne voulait pas le bonheur de son fils unique, Dorian l’avait mise mal à l’aise et savait que pour faire plaisir à son petit-fils, elle rencontrerait cet homme même si elle n’en avait pas une grande envie.

L’après-midi se passa très bien, l’entente étant revenue dans le foyer. Les deux adultes et l’enfant passèrent un long moment à jouer à des jeux de société et à parler de choses et d’autres. Le soir venu, Dorian aida sa grand-mère à préparer une tourte à la viande, comme il aimait tant le faire auparavant. Celle-ci affirma qu’elle ferait un effort pour que Daniel puisse venir passer Noel avec eux et l’atelier cuisine fut bien plus animé et joyeux après cette excellente nouvelle.

Alors qu’ils venaient tous les trois de finir leur dessert, la sonnette de la porte retentit et Dorian se précipita pour aller ouvrir à son père. Celui-ci paraissait tendu de se trouver là, ce que son fils comprenait tout à fait.

-T’es prêt, mon grand ? T’as passé une bonne journée ?

Dorian allait ouvrir la bouche mais avant qu’il ait eu le temps de répondre, son grand-père vint serrer  un Daniel très surpris dans ses bras.

-Je suis désolé fiston, vraiment désolé d’avoir réagi comme un vieux réac. Et comme un vieux con. Tu sais, ça fait des semaines que je veux venir te voir chez toi mais que je n’ose pas. Tu es bien installé là-bas ? Et ton nouveau travail ? J’ai entendu dire que tu avais eu une promotion, c’est super. Allez, rentre donc cinq minutes au chaud, ta mère vient de préparer du chocolat.

Et il poussa son fils à l’intérieur, refermant la porte derrière lui. Daniel retrouvait sa demeure familiale avec bonheur et il jeta un regard à Dorian qui cachait son sourire derrière son bol de chocolat chaud.

Il ne savait pas ce qu’il avait fait mais ce qu’il savait, c’était que son fils était magique.
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