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 La folie des grandeurs. (Banquet)

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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptyMar 8 Sep 2015 - 22:17

Dans la voix de Rowan Westminbrook : une menace. Blaise ne cessa de lui sourire froidement toutefois : le jeune homme était trop « audacieux » pour son bien, ainsi que l’avait articulé Severus Rogue avec irritation, quelques années auparavant. Ce rictus bravache, s’estompa seulement une fois qu’Alexandra eut achevé son discours sournois;  le visage du jeune homme exprimait alors l’air revêche d’un gamin incommodé par les remarques impudiques d’une quelconque tante lors d’un de ces repas de familles interminables.
S’il comptait se donner la peine de formuler avec courtoisie une réponse appropriée à l’ardente harangue de son professeur, c’était tout-à-fait vain; Daphné Greengrass intervenait déjà, renchérissant d’un air complice.  Avec subtilité, « arrondissant les angles » !…Comme souvent. Il aurait été facile pour Blaise d’hausser les épaules avec nonchalance et de répondre, pétri d’auto-dérision, dans un clin d’oeil amusé à l’assistance tendue : et bien, Daphné - tu me connais. Je suis un individu versatile.

& pourtant ! pas ce soir là. Définitivement, pas ce soir-là, alors qu’il était fiévreux & furieux par le dessous de sa courtoisie affectée ! Plutôt, son expression se froissa avec irritation, comme s’il eut été offensé par la bonne volonté de la jeune fille; comme si son sourire eut suffit à le dérider !…Comme si Daphné Greengrass pouvait ignorer la grotesque de la situation - comme si tout « cela », les bagues de fiançailles lourdes et luisantes dans la lumière dorée et chaude des lustres alambiqués, la présence de Rowan, chevaleresque & altier, l’article parût le matin même dans la gazette, était « normal » et ne méritait pas plus d’explications.
(Car n’était-ce pas finalement ce que Blaise Zabini, décontenancé & heurté, cherchait? Des « explications » à cette situation confuse.
Et, plus exactement: Blaise Zabini pouvait-il, de manière légitime, exiger des explications à son amie Daphné Greengrass ? Etait-il, vraiment, « en droit » de le faire, comme il en semblait persuadé ?)

Haussant les sourcils, insolent, le garçon feula sèchement, rejetant avec impudence la main qui lui était tendue ;

« Non, Greengrass. Tu serais effectivement mal placée pour émettre un quelconque "jugement."»

La rancoeur dans sa voix convenait davantage à l’expression d’une insulte; et il avait délibérément délaissé le prénom de la jeune fille au profit de son simple patronyme, comme s’il eut cherché à nier leur intimité.
Par sa simple intervention, son inquiétante professeur de runes semblait déjà avoir brillamment envenimé la situation.  


Dernière édition par Blaise Zabini le Sam 12 Sep 2015 - 14:51, édité 1 fois
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Harmony K. Sharen
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptyVen 11 Sep 2015 - 23:58

L'adolescente avait renoncé à prendre part à la discussion, bien trop guindée pour elle. Son enthousiasme à l'idée de cette fête était un retombé comme un soufflé au cheddar. Heureusement, un mouvement à sa droite la sortit de ses idées mornes. Yvain avait attrapé son assiette pour la remplir de mets au délicieux fumet. La jeune fille retrouva immédiatement ses couleurs. Avec un sourire amusé, elle déposa devant elle le plat généreusement garni. Harmony remercia son cavalier, bien qu'elle doutait de sa capacité à tout engloutir !

Son petit air malicieux rencontra l'éclat subitement pétillant du regard de son acolyte. Il se pencha vers elle et lui glissa quelques remarques sur l'atmosphère glacée de ce début de dîner.
- Tu te rappelles quand je te parlais de la neige douce et tiède qui tombait, normalement ? Je crois bien qu'elle évite notre table pour ne pas geler ! souffla-t-elle à son oreille.
Leur complicité retrouvée était un soulagement. Toutefois, Harmony savait que ce n'était qu'une parenthèse. Leur amitié s'était construite sur des fondations sinistres. Et, surtout, Yvain retrouverait vite sa douloureuse mélancolie.
Toutefois, cette soirée pouvait rester un doux souvenir, s'ils abandonnaient leurs préoccupations, l'espace de quelques heures.
- On peut peut-être se charger d'égayer ce dîner, qu'est-ce que tu en dis ? C'est ton premier Noël à Poudlard, j'veux que tu en gardes une belle image !
Si elle n'était pas sûre de pouvoir le réconforter, au quotidien, elle acceptait volontiers de quitter sa sévérité coutumière pour le faire rire, ce soir. Quitte à être ridicule ! Qu'avait-elle à perdre de toute façon ? Elle était la Serpentard cracheuse de limaces, après tout.

Puis, le jeune homme l'invita d'un coup d'oeil à regarder sous la table. Dans un pli de la nappe blanche, sa main tenait un petit paquet. Harmony faillit sursauter et releva vivement la tête, cherchant le sourire en coin d'Yvain.
- Pour moi ? lâcha-t-elle à voix basse. Ses grands yeux pâles étaient écarquillés. Elle ne s'y attendait absolument pas. La veille, d'ailleurs, alors qu'elle emballait les petits présents qu'elle avait prévus pour lui, elle s'était demandé si son geste ne serait pas mal interprété. Apparemment cette crainte était idiote.
- Oh merci ! Je.. j'avais quelque chose aussi mais... Je l'ai laissé au dortoir.
Dans son embarras, elle avait élevé la voix et s'en rendit compte aussitôt. Toutefois, c'était trop tard, l'attention des autres convives avait été attirée par leur petit manège. En particulier, la professeure de Runes fit une remarque bien gênante. Les traits d'Harmony se figèrent. Heureusement, dans la foulée, cette femme atypique fit des insinuations quant à l'inclinaison de Blaise, tout aussi importunes. L'évanouissement fugace du sourire insolent de Zabini était toutefois délectable, comme une lichette d'hydromel pour la jeune fille.

Puisque les regards se tournaient maintenant vers Blaise, elle glissa à son voisin :
- C'est vraiment gentil, je ne m'y attendais pas. Je peux l'ouvrir ?
Sans attendre sa réponse, elle défit le papier attaché maladroitement. Après l'avoir froissé, elle découvrit une broche, jolie, aux couleurs Vert et Argent. Un sourire creusait ses joues lorsqu'elle le remercia à nouveau. En l'observant de plus près, elle remarque les éclaboussures de peinture ça et là. L'avait-il peinte lui-même ? Elle se rappela alors les origines modestes du garçon et le bijou en prit davantage de valeur. Elle-même était très économe et ne possédait d'ailleurs que deux autres bijoux de fantaisie - l'un étant la paire de pendants en strass qu'elle portait ce soir-là.

Elle hésita un instant à porter la broche tout de suite, par peur qu'elle ne jure avec le bleu myosotis de sa robe. En même temps, elle craignait de décevoir Yvain si elle ne l'accrochait pas. Et il n'avait vraiment pas besoin de ça. Fièrement, avec même un petit air de défi, elle piqua donc l'aiguille de son cadeau dans le tissu de son bustier.
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptySam 12 Sep 2015 - 15:12

Alors qu’il s’occupait les pensées le plus loin possible du regard pénétrant et ironique de son enseignante, Yvain sentit cette dernière se tourner dans sa direction. Et merde. Cette soirée n’était définitivement pas celle qu’il avait espéré passer en compagnie de sa cadette et de quelques collègues de Serpentard. Simple, joyeuse et décontractée.

Sans compter qu’il n’était clairement pas au bout de ses surprises.

La voix mesquine du professeur Zschoke-Travis capta son attention, l’obligeant à lever les yeux dans sa direction. Il le regretta instantanément. Ne venait-elle pas de qualifier son duo avec Harmony de... Couple ? Si. De couple. Ses joues gagnèrent en peu de temps une teinte rougeoyante si vive qu’elle ne pouvait échapper à personne.

La diversion orchestrée à l’encontre de Zabini lui offrit néanmoins un répit fragile sur lequel il se lança sans retenue. Si les uns et les autres se décidaient à poursuivre dans cette voie, peut être aurait-il une chance d’esquiver la tempête à venir. Celle qu’il devinait sous tension au creux de la gorge de ses camarades.

C’est pour cette raison que le jeune homme s’accrocha fermement aux yeux clairs et limpides de sa cavalière. Tous les mots qu’elle lui avait adressé tantôt, résonnèrent dans son esprit et lui permirent de prendre un recul suffisant sur la situation. Et ce, même si elle venait d’avouer qu’il allait aussi avoir droit à un présent pour l’occasion... Et que la pourpre trahit une nouvelle fois sa gêne et son plaisir.

À voix basse, il répondit positivement à sa demande, tout en l’observant équiper la broche qu’il avait peinte de ses mains. Yvain en éprouva un sentiment tout particulier qu’il se garda bien d’afficher, au risque de se retrouver encore une fois entre deux feux dévastateurs. « Je la trouve encore plus belle sur toi. » Il esquissa un sourire, tout en gardant un œil sur l’hostilité montante entre les aristocrates. « Pour le tiens, nous attendrons d’être de retour dans la salle commune. »

Le Serpentard lui indiqua du menton l’expression de Blaise, préférant la prévenir de sa crainte avant que les choses ne dégénèrent drastiquement. Puis, l’air de rien – quoi que toujours trahi par quelques rougeurs – il commença à manger... Et à offrir quelques grimaces exagérées à sa cadette. Cela avait le don de le détendre. « C’est même meilleur que ce qu’on mange chez mes parents ! »
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptySam 12 Sep 2015 - 17:41

Greengrass.

Ce nom qu’elle avait toujours porté avec fierté, qui représentait un part d’elle-même qu’elle ne pourrait jamais renier, prenant tant de place qu’elle se demandait parfois si elle existait en dehors de cette définition, si elle avait son existence propre ou si elle n’était que l’héritière Greengrass – ce nom qu’il lui avait craché dessus comme s’il s’agissait de la pire insulte qu’il aurait pu trouver.

En un sens, il avait raison. Elle ne s’était jamais sentie aussi insultée qu’à ce moment précis.

Elle ne comprenait même pas comment ils y étaient parvenus. Elle aurait pu concevoir qu’il se conduise froidement, qu’il soit vexé de ne pas avoir été mis au courant plus tôt et qu’il refuse de lui adresser la parole – mais pas ça. Pas cette colère qui lui empourpra les joues, pas cette raideur qu’elle ressentait partout, pas cette crispation de sa mâchoire qu’elle ne parvenait pas à assouplir. Elle avait mal, la douleur irradiait dans son torse car il lui semblait que son cœur battait bien trop vite, et elle ne parvenait plus à aligner des pensées cohérentes.

Elle n’était pas déçue. Elle n’avait jamais été autant en colère.

« Tes parents auraient peut-être dû passer plus de temps à t'apprendre à cesser d'écouter ton orgueil, Blaise. J'imagine qu'ils ont eu d'autres préoccupations. »

Elle s’attendait presque à ressentir du regret, mais il ne l’effleura même pas ; elle s’était contentée de rétorquer si froidement qu’elle espérait que Blaise s’y brûlerait, toute son incompréhension roulée en boule au fond de sa gorge, refusant de la laisser s’échapper pour faire trembler sa voix. Elle aurait voulu qu’il soit blessé comme il l’avait blessée elle, qu’il comprenne ce qu’il venait de dire – il ne lui avait jamais parlé ainsi. Jamais.

L’égo de Blaise était devenu tellement grand ce soir-là qu’elle ne savait plus comment l’adoucir, comment le manier et le calmer. Ce rôle commençait à la lasser. Elle l’avait enfilé pendant des années, acceptant d’être celle qui l’amadouait lorsqu'il commençait à devenir blessant, parce qu’ils partageaient une amitié qu’elle avait toujours pensée solide malgré leurs différends – mais à présent c’était à elle qu’il s’attaquait, comme s'il était victime d’un affront qu’elle n’identifiait pas.

Elle n’avait plus envie de jouer.

Cette constatation dirigea immédiatement son regard vers Rowan, lui demandant silencieusement s’ils pouvaient partir, s’asseoir ailleurs, manger n’importe où plutôt qu’aux côtés de Blaise. Sa présence l'étouffait.


Dernière édition par Daphné Greengrass le Mar 15 Sep 2015 - 23:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptySam 12 Sep 2015 - 21:54

Daphné, le visage empourpré, l’avisait fiévreusement - l’avait-il déjà vu aussi furieuse ?…Sa voix rauque & sa mâchoire suffisamment tendue pour qu’il puisse percevoir le dessin de ses tendons délicats par le dessous de sa peau lisse. Lorsqu’il croisa le regard de la jeune fille, il détourna les yeux, embarrassé. Elle semblait sonnée comme après un coup de poing : la vision lui était douloureuse et inconfortable, à la manière d'une lumière trop crue que l'on aurait braqué sur ses pupilles.  Aussi, il garda le silence un instant, comme hésitant à répondre aux attaques de sa camarade; pour l’incriminer sur le pénible et complexe sujet que constituait la famille Zabini, il la savait profondément blessée; et la vérité, dont il prenait brusquement conscience, était la suivante : il ne voulait pas blesser Daphné Greengrass. Pas exactement. Il attendait de Daphné Greengrass des explications ou des excuses ou bien —

(Qu’est-ce que Blaise Zabini attendait réellement de Daphné Greengrass ? Le savait-il seulement ?)

S’il affichait la mauvaise conscience d’un enfant qui aurait brisé son jouet favori, son amertume, sa lassitude et son écoeurement  l’emportèrent sur ses remords : son orgueil et la nécessité de maintenir sa composition devant l'assemblée attablée avec eux l'emportèrent sur ses remords;  de peu, toutefois, car il était moins flamboyant alors qu’il répondait placidement, comme à regret;

« je t’en prie, tu as raison - allons-y, parlons des préoccupations de nos parents. » Il leva les yeux sur Rowan; brûlants d’insolence, ils semblaient dire : je vais oser. & que vas-tu faire ? Réminiscence du regard d’avertissement que son aîné lui avait précédemment adressé. C’était une provocation inutile, qui ne valait pas à Blaise la peine de perdre les relations cordiales qu’il entretenait avec le jeune homme; mais c’était déjà trop tard, semblait-il, et, résigné à s’acharner dans la cruauté comme l’on s’abîmerait, tout-à-fait acculé, à la mort, Blaise cracha;

 «J’espère que tu demanderas à ton mangemort de beau-père quelles sont les siennes. Rien de tel qu’un déjeuner dominical pour partager sa dévotion envers le Seigneur des Ténèbres, pas vrai? »

L'affiliation de Ranulf Westminbrook aux mangemorts était-elle réelle ? Blaise l’ignorait : Drago Malefoy lui avait rapporté l’information sur le ton de la confidence, comme c’était souvent le cas dès qu’une rumeur commençait à poindre à travers le château; son ami semblait parfaitement au fait de ce genre de médisances morbides. Aborder le sujet froissait Blaise pourtant; c’était déloyal; scabreux; et cela n’avait finalement pas d’importance; cela n’avait plus, comme beaucoup de choses ce soir-là, d’importance.  
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2015 - 0:33

Toute son attention était concentrée sur le visage de Blaise et l’insolence de ses iris, au point qu’il en oublia la présence du mélancolique Yvain et de la blonde Harmony qui l’accompagnait. En vérité, leurs manèges tendres et peu discrets étaient si dérisoires qu’il n’avait aucun intérêt à s’y intéresser. Autant leur laisser la liberté de s’extirper hors de la zone de conflit. Imminente et glaciale.

Le léger mouvement contre sa main le tira de ces pensées obscures. Daphné. Il comprit la tentative maladroite de son amie avant même qu’elle ne termine son geste. Ses doigts, confiants et froids, étreignirent ceux de sa fiancée. Ils lui disaient de tenir bon, coûte que coûte.

Rowan finit par détourner son regard vers l’enseignante, tout en écoutant ces propos venimeux et mordants derrière le masque nonchalant de son visage. Tour à tour, elle semblait s’attaquer aux différents convives installés à la table, avant de revenir encore une fois aux traits tendus du jeune Zabini. Autour du Sinistros, la pique adressée à son camarade tira quelques sourires mesquins et des paroles narquoises. Dans le fond, cela ne lui plaisait guère.

Ils n’avaient pas besoin de telles dissensions au sein de l’aristocratie. Leur survie en dépendait.

De nouveau, une provocation aiguë et animale gagnait les paroles de Blaise, jusqu’à se muer en une insulte édifiante à l’encontre de sa cible. En étaient-ils vraiment réduits à ces déchirements sauvages ? Si bas et présomptueux qu’ils faisaient honte à leur rang ? L’ancien Serpentard fronça presque imperceptiblement les sourcils, tandis que la voix de Daphné attaquait avec une colère si vive et blessée qu’il s’en inquiéta.

Il avait raison. Les yeux fragiles et perdus de sa cadette vinrent le chercher et le supplier. Partir. Quitter ces lieux. Se réfugier n’importe où tant qu’ils seraient loin de cette tablée.

Rowan escomptait lui souffler quelques mots réconfortants, quand il eut la cuisante impression que son insolent cadet le fixait trop intensément pour se montrer innocent. Leurs regards se croisèrent et s’entrechoquèrent alors dans un affrontement silencieux. Brusque. Véhément. Impitoyable. Les mots crachés avec virulence piquèrent la contenance maîtrisée de l’héritier Westminbrook. A grand renfort de patience, il parvint néanmoins à dissimuler l’irritation courroucée qui lui montait dans la gorge.

La quiétude sereine des dernières minutes s’effaça soudainement derrière une menace bien réelle. Celle qui se devinait dans ses gestes rigides et lents. Dans l’ardeur froide et cruelle de ses iris céruléennes. Dans la dureté inhumaine de ses traits. Il n’eut pas besoin d’élever la voix, tant le ton bas et glaçant de sa réponse ce suffisait à elle-même. « Ayez à cœur de surveiller vos mots, Zabini. Ils pourraient bien se retourner contre vous. » La sommation claqua dans l’air comme un fouet, douloureuse et condescendante. Nul doute que s’ils s’aventuraient plus loin sur ce terrain, l’échauffourée ne serait pas équitable. Ni noble.

Sans perdre le masque de sa légendaire nonchalance, Rowan se leva en compagnie de Daphné. De façon bien visible, cette fois-ci, il lia fermement leurs mains. « Mesdames, messieurs. Toutes nos excuses. Nous vous souhaitons une bonne soirée. » Puis, sans un seul regard pour Blaise, relégué au rang des spectres pâles et méprisables, il quitta la grande salle avec une indifférence travaillée et... sibylline.

***

Une fois hors de portée des regards curieux et impertinents, le jeune homme guida sa fiancée dans l’un des couloirs annexes. Le ton de sa voix trahissait sa vive anxiété, et l’épreuve qu’il venait de traverser pour ne pas s’abandonner à une violence gratuite et irresponsable. « Daphné ? »
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptyDim 13 Sep 2015 - 11:24


Comment passer de la plus grande froideur à l’explosion volcanique ? Très simple, prenez un Blaise Zabini confit dans sa frustration et piquez plusieurs fois dans son ego enflé jusqu’à ce qu’il explose et que son pus ne vienne souiller son entourage. Savoureux.

Alexandra n’avait pas dû attendre longtemps avant que l’ambiance glaciale de la table des Serpentards ne se mue en une quasi guerre ouverte. Toute charmante qu’elle était, Daphné Greengrass n’était pas au-dessus de tout ressentiment, et bien qu’il ait gardé son calme, Rowan Westminbrook avait été lui aussi piqué au vif. Se focaliser sur M. Zabini, même de façon légère — ou presque — n’avait pas suffit à faire diversion. Son étudiant préféré était revenu à la charge, tout boursouflé de son orgueil purulent, et avait eu des mots inconsidérés. Était-ce vraiment là l’élite de la société sorcière, d’attaquer les parents de l’autre comme un enfant de quatre ans ? Mademoiselle Zschoke s’en gaussa intérieurement, tout en se félicitant d’avoir une piste sérieuse. Westminbrook père.

Sans un mot mais inclinant poliment la tête, elle regarda les futurs mariés sortir de table, et se tourna vers ce cher Blaise.

— Il semble que vous avez réussi à faire fuir cette douce Daphné… Je suis sûre que vous avez d’autres exploits dont vous souhaitez nous faire la démonstration, n’est-ce pas ? Vous qui êtes toujours si… parfait.

Impossible de savoir si elle le provoquait par taquinerie ou si elle lui en voulait vraiment. Honnêtement, tout ça n’était qu’un divertissement de plus pour elle, quelque chose qui glisserait sur sa mémoire et son histoire comme la pluie sur les plumes d’un hippogriffe. Elle savait désormais de quel côté chercher, et le reste de la soirée n’était qu’un agréable bonus.

— Mais parlons d’autre chose, voulez-vous ? Qu’espérez-vous avoir comme cadeau à Noël ?

Elle-même n’avait plus de cadeaux depuis longtemps, puisqu’elle ne fêtait plus Noël… Et de toute façon, elle n’avait plus ni amis ni parents qui veuillent bien la recevoir ou qui l’apprécient assez pour lui offrir quelque chose. Alexandra n’en était pas chagrinée pour autant. Elle ne voulait qu’une chose, et doutait de pouvoir l’avoir un jour. Ce n’était qu’un autre rêve brisé, un désir qui se transformait en regret, quand tout vos espoirs passaient du présent au passé.
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptyLun 14 Sep 2015 - 23:02

Harmony offrait son plus joli sourire à Yvain, qui la complimenta d'une voix douce. Cet instant de complicité innocente était comme une brise tiède, apaisante au coeur des échanges glaciaux. La jeune fille avait bien remarqué le pourpre colorant subitement les joues de son cavalier. La suggestion du professeur de Runes les avait plongés tous les deux dans l'embarras. Avait-elle raison ?

Après tout, Yvain lui plaisait bien et elle éprouvait toujours ce drôle de pincement à l'estomac lorsqu'elle le croisait dans les couloirs. Il avait belle allure, les effets du sport se dessinaient sous sa chemise blanche et les traits de son visage étaient particulièrement fins. Quand il était sérieux, il en devenait plutôt séduisant. La tristesse qui avait élu résidence sur ses traits depuis peu lui conférait une profondeur mélancolique digne d'un poète maudit. Chez l'adolescente, cela avait éveillé un sentiment protecteur, une inquiétude attentionnée.

Elle fut tirée de ses pensées par la voix d'Yvain et se rendit compte alors qu’elle n’avait cessé de le détailler du regard. Il proposait qu’elle lui offre son cadeau dès qu’ils reviendraient à la salle commune. Harmony fut troublée à la mention de la fin de soirée, qu’ils passeraient donc ensemble. Son ton ne laissait paraître que peu d’entrain, cependant. D’un geste discret, son aîné lui signala l’expression de Blaise - bien sûr! Les ennuis n’étaient pas loin, malgré leur petite trêve.

- Oui, c’est emballé, je pourrai te l’offrir à ce moment ! En réalité, un cadeau sur deux était emballé.

Le jeune homme était partagé entre l’inquiétude quant au ton cassant de ses condisciples et la digestion de la remarque du professeur. Malgré ses efforts traduits par des grimaces, cela se voyait. Harmony songea à son aversion première pour son comportement si jovial, cocasse - théâtral. A vrai dire, son nez pointu, ses yeux rieurs, qui, accompagnés d'un très large sourire le paraient d'un air mutin lui semblaient tout aussi charmants, à présent. Elle éprouvait pour lui une affection qu’elle ne connaissait pas. Peut-être dépassait-elle l’amitié ? A cette pensée, elle préféra se concentrer sur son morceau de dinde.

Mais elle eut à peine le temps d’enfourner deux bouchées qu’un nouvel éclat se brisa de l’autre côté de la table. Elle en avait presque oublié le degré de tension qu’ils avaient atteint. Après la pique de Daphné, Blaise se permit le coup le plus bas possible, comme la bête blessée qui n’aurait plus rien à perdre. Harmony n’en revenait pas. Il avait accusé, dans la Grande Salle de Poudlard, le père de Rowan d’être un Mangemort. Oh, Harmony ne voyait pas là de quoi constituer une insulte, bien entendu. Simplement, pour l’instant, cela faisait partie des choses qu’il ne valait mieux pas étaler en public. L’arrogance de Blaise avait atteint le niveau de la bêtise.
Et le résultat en était le départ du couple vedette. La jeune blonde avait tremblé à la vue de la stupeur de Daphné - son aînée était bouleversée, au point qu’elle n’était plus en mesure de le cacher. C’était peu dire sur la violence des propos de Zabini.

Le professeur de Runes tenta à nouveau une diversion. Après une remarque aigre à l’intention de son élève, elle revint à un sujet de conversation banal en cette soirée de réveillon. Toutefois, après ce qui venait de se produire, le revirement de la discussion restait périlleux. D’une voix hésitante, Harmony commença :

- Je préfère les surprises. Ma mère devrait m’offrir l’un ou l’autre vêtement, de Londres. Elle les choisit toujours bien.
Elle faillit faire référence au bijou qu’elle venait de recevoir, mais avait peur que Blaise n’y voit une opportunité de changer de cible. A la place, elle sourit misérablement à son cavalier, le rose aux joues.
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptyMar 15 Sep 2015 - 23:41

La tension s’intensifia d’un nouveau cran autour de la table, alors que les paroles échangées entre les aristocrates se muaient en des piques acérées et peu délicates. D’un rapide coup d’œil, le septième année jaugea Daphné et la fureur qui se lisait sur les traits crispés de son visage. Allait-elle exploser au milieu de la Grande Salle ? Il préféra éviter d’y penser.

Déjà qu’ils attiraient tous les regards, ceux des élèves et des professeurs... Dans le genre, discret et tranquille, il avait décidément connu mieux.

Le Serpentard se décida à s’intéresser aux mets délicieux qui titillaient ses narines, lorsque la voix de Blaise attaqua une énième fois. L’offensive ingrate de trop, visiblement. L’atmosphère de leur repas – et les intérêts curieux de leurs camarades – se cristallisèrent vers eux. L’offense du jeune Zabini ne sembla pas passer inaperçue, tant il avait été ni discret ni raisonnable.

D’autant que pourrir l’actuel patriarche Westminbrook devant toute une assemblée... Ça n’arrangeait pas ses affaires. Ni celles de son père. Putain. Il se renfrogna immédiatement. Il foutait quoi comme bordel, là ?

La réaction adverse ne tarda guère, se traduisant par le départ en grande pompe des deux fiancés. Yvain tenta vainement d’accrocher l’attention de Rowan, avant de se résigner à une soirée catastrophique. Désastreuse. Avec, en cadeau supplémentaire, sa charmante enseignante de runes. Le Père Noël espérait-il le punir pour quelques mauvaises actions ?

Ses yeux se tournèrent encore vers sa cadette. Après avoir acquiescé à son appréciable attention – au moins, la soirée finirait sur une note positive – il se mit à la fixer intensément. Même quand elle glissa plusieurs fourchettes dans sa bouche. Tant pis s’il pouvait paraître flippant sur ce coup. Cependant... Il préférait encore admirer la formation de ses dents et l’expression de ses joues pleines plutôt que de devoir se coltiner Blaise et Zschoke-Travis.

Joues pleines. Il eut un léger rire, plus pour lui-même que pour les autres. C’était dégoûtant et drôle à la fois, de la voir si concentrée dans son repas. À défaut, elle y mettait vraiment du cœur... La question portant sur les présents l’obligea à quitter sa zone de confort. Et à abandonner son étude minutieuse et bizarre de sa jeune cavalière. « Je n’en ai aucune idée, en fait. On verra bien. »

À part recevoir des chocolats, dans le meilleur des cas... Il ne risquait pas de découvrir grand chose sous le sapin.
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptyJeu 17 Sep 2015 - 22:56





Le banquet de Noël

Joyeux Noël! OH Oh oh.

Le banquet bat son plein. La Grande Salle frémit et frissonne de la bonne humeur des participants : ça et là, des rires s'envolent par dessus la musique et d'autres éclats de conversation. On peut qualifier ce rassemblement de réussite. A chaque table se mêlent maisons et années, des étudiants de l'académie Haveirson sont à la fête avec les jeunes élèves de Poudlard et même les professeurs jouent, pour une fois, le jeu de la proximité. Pour tous ces cœurs transis de solitude et jusqu'à ce matin, serrés par l'obligation de rester loin de leur famille… Oh, quelle joie, quelle douceur !

Sur le coup de vingt-et-une heure, annoncé avec faste par la grande horloge du château, quelques élèves se lèvent. Ils traversent la Grande Salle pour rejoindre d'autres de leurs camarades, comme s'ils avaient décidé de chercher un cavalier pour danser. Dans cette joyeuse atmosphère personne ne semble sans offusquer.

Et puis les lumières vacillent. Et arrive le premier cri.

Il déchire l'ambiance bon enfant et toute le Grande Salle semble en frémir. D'une dizaine de tables fusent des rais de lumière, témoins de sortilèges lancés à la volée, perdus ou mal contrôlés ? Quelques élèves de première année terrifiés, se lèvent pour courir vers la porte mais sont fauchés dans leur course par d'autres maléfices, lancés avec une précision terrible et meurtrière par deux élèves de septième année.

Un sortilège heurte malencontreusement un des lustres décoratifs installés pour la soirée, il se décroche du plafond et s'écrase avec une explosion de verre sur la table d'Angel et Alicia. Le cristal se brise sous l'impact, lacérant le visage de tous les participants assis aux alentours. Angel, projetée en arrière par le choc s'écroule avec sa chaise. Seule une main, ensanglantée et blanchâtre dépasse des décombres du lustre. Celle d'Alicia.

Aussi brutalement que tout avait commencé, cette scène de carnage touche à sa fin. Les dix agresseurs, qui passaient de table en table, les yeux révulsés et avec cette méthode digne d'un entraînement militaire s'évanouissent soudainement. Tous s'effondrent sur eux-même, comme victimes d'un même maléfice. Leur attaque donne l'effroyable impression d'avoir été dirigée.

Mais comment savoir ? Tout s'est passé tellement vite…

Au milieu des agresseurs, deux autres corps aux traits révulsés attirent les regards effrayés des élèves. Kerryon et Ashton ne se relèvent pas. Ne se relèveront plus.

Précision HJ:
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptyVen 18 Sep 2015 - 22:05

Spoiler:


Blaise accueillit avec l’humilité appropriée la remarque de Rowan. avait pudiquement détourné les yeux du couple qui s’éloignait au profit de ses doigts, passionné soudainement par le jeu des lumières sur ses lourdes bagues. Il avait, bien sûr, conscience d’avoir outrepassé les limites; et de cette provocation, il ne tirait aucune fierté -  rien d’autre qu’un malaise oppressant, une frustration lancinante.
Vaguement moralisatrice, son enseignante lui adressa un commentaire inspiré, emprunt du ton caustique qui lui était caractéristique; parce qu’il ne pouvait certainement pas démentir les accusations ainsi suggérées, il haussa les épaules, s’efforçant de paraître nonchalant.

« ouais, ouais. Parfait, je suis parfait Malgré ses efforts, il avait très nettement perdu son sourire; son ton semblait presque agressif; « Mais vous êtes mon professeur - vous êtes bien placée pour le savoir, exact ? »

Pragmatique, elle détourna le sujet vers celui, plus consensuel, des cadeaux de Noël. Blaise n’avait aucune envie de s’éterniser à la table; alors qu’Harmony et Yvain répondaient sans réelle conviction, il se levait, s’apprêtant à articuler machinalement quelques excuses creuses;   « Vous sav—»  

Mais un cri d’effroi déchira sa phrase et les boniments tout entier des élèves ; Blaise se détourna promptement vers sa source, pestant à voix basse car la journée pouvait-elle vraiment empirer…?,  et fut violemment ébloui par les frisures des lumières; rapides et violentes comme des serpents dans la salle méticuleusement agencée, ils émanaient de sortilèges lancés avec hardiesse. Blaise eut le réflexe de promptement extirper de sa poche sa baguette;  mais il n’avait pas l’imprudence des Gryffondors et l’agitation de la foule rendait la situation tout à fait chaotique; trop pour intervenir, car il était difficile de discerner les agresseurs; et lorsqu’il les discernait, Blaise réalisait qu’il les connaissait tout-à-fait —des septièmes années?! Le jeune homme jeta un regard confus à la figure d’autorité présente à sa table, Alexandra Zschoke-Travis, mais la chute d’un lustre alambiqué, finalement ciselé de cristal, dans un bruit d’éclaboussures limpide, mit brutalement fin à son hésitation: s’il put s’y soustraire, protégeant son visage de son avant-bras où cinglèrent quelques éclats de verre, étincelants dans la lumière, écharpant sa chemise, ce ne fut pas le cas d’Alicia et d’Angel. Bientôt, celle-ci, depuis la table voisine, commençait à hurler, tandis que leurs agresseurs perdaient brutalement connaissance.

(Blaise se souvenait de ses cours sur les sortilèges impardonnables. évidemment. Le terme, murmuré avec déférence par Alastor Maugray, comme un bourdonnement dans son crâne. L'Imperium.)  

Il se sentait véritablement nauséeux alors que la foule affolée se concentrait à présent sur le corps de deux élèves; son regard attiré par la main ensanglantée d’Alicia Davis. La jeune fille était affiliée à la maison Serpentard, et faisait partie de la même année que —

(mais où était Daphné Greengrass ?…la pensée heurta Blaise; douloureuse à l’instar d’une morsure, car penser à Daphné était— difficile;  lancinante aussi, parce que, sérieusement, où était Daphné ? Daphné qui venait de promptement quitter la salle avec Rowan Westminbrook —

il ne fallait pas qu’il arrive quelque chose à Daphné Greengrass. Était-il arrivé quelque chose à Daphné Greengrass ? Rowan Westminbrook laisserait-il quelque chose arriver à Daphné Greengrass ? Ou bien —)

Gagné par une inquiétude farouche, le visage fermé - exprimant, fait rare chez ce gamin insolent, de la gravité - il embrassait la Grande Salle du regard avec fébrilité; prêt à s’en extirper avant qu’elle ne s’ouvre avec fracas sur Daphné, qu’il vit fondre sur sa soeur. Il prit conscience, seulement alors, comme s’il avait été extirpé d’un sommeil dense et compact, de la raideur de son corps tendu; de son pouls fiévreux; se recomposa brièvement avant de détourner de nouveau vers ses compagnons, comme s'il eut été utile d'essayer de nier sa précédente panique - de nier son soulagement - leur adressant à tous un même bref hochement de tête. Sans se départir de son sérieux, avisant avec inquiétude, les sourcils froncés, la terrible débâcle, il s'adressa à Alexandra, la voix basse et rauque, un peu pressante;
« Savez-vous ce qui se passe, professeur?»  

L'appel du vide. S'il s'efforçait de faire preuve de pudeur, de sobriété, ses yeux se portaient inexorablement sur ses camarades blessées - sur ses camarades morts - autour desquels se pressait avec effervescence la foule terrifiée.  
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptyVen 18 Sep 2015 - 23:50

La question posée par sa cadette, bien que précautionneusement menée, sembla tordre la quiétude des lieux en une attente plus délicate et incertaine. Que pouvait-il bien lui répondre ? « Il y a tellement de choses à dire à son sujet. » La finesse incisive de son esprit, la splendeur de ses traits français, la douceur de son regard troublé... Tout en Elle l’invitait au lyrisme et à des mélopées languissantes. Aimantes.

Sans crier gare, vingt-et-une-heure sonna.

Le ton désenchanté de sa camarade vint le cueillir dans une réflexion fébrile et rêveuse, qu’il eut du mal à renvoyer dans les tréfonds de sa conscience. À force de concentration, son épanchement pour Anna retourna néanmoins à l’abri des regards. Dans sa précieuse boîte de Pandore. « En effet. » Il acquiesça sobrement, à défaut de trahir les regrets qui se plantaient dans sa gorge.

***


Ils se dirigeaient d’un pas lent et las en direction du Hall de l’établissement, chacun songeant à la solitude de la nuit à venir et aux errements prévisibles des prochains jours. Ils auraient préféré ne pas être séparés face à l’adversité, mais ni l’un ni l’autre ne pouvait se permettre d’aller à l’encontre du règlement. Ni des responsabilités qui portaient sur leurs épaules, envers Serpentard pour Daphné, et envers Sinistros pour Rowan.

Soudainement, le silence des couloirs se trouva déchiré par des hurlements lointains et terrifiés. Presque inhumains. Puis des bruits, assourdissants et terribles, s’ajoutèrent à la folie bouleversante qu’ils affrontaient sans en comprendre la teneur.

Avaient-ils seulement le temps d’appréhender les tenants et les aboutissants de la situation ? De toute évidence, non. Cela dit, les mots de ce matin lui revinrent insidieusement en mémoire. En une violence inouïe, il prit conscience de ce qui se jouait potentiellement à quelques enjambées d’eux. Bon sang.

La réaction de sa fiancée fut bien plus vive que la sienne, le prenant au dépourvu sur les premiers mètres. Il n’était pas en train d’halluciner. Un drame se déroulait réellement à proximité, dans la Grande Salle. Une catastrophe édifiante... Qui représentait une menace fulgurante pour Hope. Pour Astoria. Pour ses sœurs de sang et de cœur.

Ce dernier rata un battement. Et tout le sang de son corps sembla refluer vers des recoins obscures. Elles étaient en danger.

Comme un coup de canon moldu, une énergie endiablée et furieuse revint brutalement à ses veines. Sans perdre une seule seconde de ce temps si précieux et fuyant, il se précipita dans la direction de sa blonde camarade. La douleur et l’exténuation des semaines passées profita de cet instant pour se manifester à ses membres, le tiraillant sous son masque crispé. Cependant, il ne pouvait pas se permettre de flancher maintenant. Jamais. Pas avec des vies en danger.

Il tira sa férule d'orme de sa cachette, les phalanges serrées autour de cette dernière avec une fermeté maladive.

Rowan rattrapa sa comparse, le souffle tremblant et glacé par l’effroi, tandis qu’ils arrivaient devant l’immense porte de bois. Broyée par un désespoir apocalyptique, il la vit s’échiner jusqu’au sang contre l’obstacle qui les séparaient du reste des élèves. Quand ce dernier céda, ils tombèrent face à un banquet dévasté. Bercé par les larmes, les plaintes et les cris.

Leur course reprit de plus belle, évitant soigneusement les deux cadavres chauds et révulsés qui fixaient l’éternité à jamais. Ils passèrent également à côté des restes éparpillés d’une table, pulvérisée sous le choc d’un lustre vacillant, à la nappe teintée de carmin et de particules grisâtres. Toutes ces choses n’avaient pas d’importance.

Leurs yeux troublés, effrayés et hagards sondèrent la foule hystérique et frémissante des plus jeunes, qui s’étaient éloignés des corps inanimés. Non loin de ceux-ci, Hope se tenait fermement accrochée aux vêtements d’Astoria, le visage figé dans une indifférence heurtée et livide. La même qui se lisait sur les traits de la cadette Greengrass.

Les pas éreintés et soucieux des deux fiancés cédèrent à un soulagement commun, sans pour autant cesser d’avancer. Ils s’arrêtèrent seulement devant leurs sœurs, tentant de restreindre la fièvre de leurs regards et d’attirer à leurs bras ces vies irremplaçables.
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptySam 19 Sep 2015 - 17:30

Son regard paniqué embrassa la totalité de la Grande Salle, s’arrêtant sur une multitude de détails sans pour autant parvenir à les comprendre. Des élèves de première année étaient à leurs pieds, figés par des maléfices dans leur tentative de fuite ; une table semblait avoir été pulvérisée par un des lustres, répandant des éclats de verre aussi rougeoyants que la main immobile qui sortait des restes de la table était livide. Daphné refuse d’imaginer qu’il s’agissait de la main d’une de leurs sœurs, et ils se remirent tous deux à courir en évitant les corps immobilisés au sol, leurs pas crissant sur les restes de cristal. Pourquoi attaquer des enfants ?

Ils s’approchèrent des plus jeunes élèves rassemblés au fond de la salle, le plus loin possible des corps et du sang, dont l’odeur métallique de sel et de rouille s’étiolait dans l’air encore chargé d’électricité de la salle. Les plaintes, les cris et l’effervescence ne faisaient que la perturber un peu plus encore, alors qu’elle évoluait déjà dans une telle brume de panique qu’elle manqua de ne pas remarquer Astoria et Hope.

Serrées l’une contre l’autre, plus pâles et choquées qu’elle ne les avaient jamais vues, leurs sœurs étaient vivantes.

Son soulagement fut tel qu’elle se laissa tomber à genoux devant elles, ses jambes tremblantes refusant de la porter une seconde de plus. Ils les attirèrent toutes deux contre eux, sans même que Daphné ne se rende compte qu’elle les tâchait du sang qui souillait ses doigts depuis qu’elle s’était acharnée sur cette porte qui les avaient séparés.

« C’est fini, c’est fini, c’est fini… »

Ses murmures se transformèrent peu à peu en une litanie autant destinée à calmer la peur de ses sœurs que la sienne. Son cœur cessa finalement son emballement, reprenant son rythme habituel, et Daphné entrepris de discipliner les pensées si vives et agitées qu’elle en avait perdu le fil depuis qu'elle avait entendu les premiers cris. Au bout d’un long moment, lorsqu’elle fut certaine qu’elle pourrait se relever sans frémir, elle se redressa et hissa ses cadettes dans son mouvement.

« On s’en va. »

Son ordre avait beau être doux et prévenant, il n’en devenait pas négociable. Son bras fermement accroché à celui d’Astoria, elle la força à avancer pour sortir de la salle – ce fut à cet instant qu’elle ressentit une douleur lancinante au bout de ses doigts, et prit finalement conscience de l’état de ses ongles et de ses mains en les regardant.

Elle releva les yeux vers Rowan, dissimulant ses mains de la vue des autres, espérant qu’il n’avait rien vu. Ils n’avaient, ni l’un ni l’autre, pris le temps de s’assurer que les combats étaient terminés avant d’entrer. Elle avait ouvert cette porte sans même tirer sa baguette, sans même envisager qu’elle aurait pu se prendre un sort perdu, être blessée ou pire encore, et cette pensée lui donnait la nausée. Elle était entrée dans cette salle comme une Gryffondor, répondant à l’appel des cris sans même s’arrêter pour y penser ; l’idée qu’Astoria et Hope puissent être en danger avait balayé sa raison.

Raffermissant un peu plus son étreinte sur sa sœur pour revenir à l’instant présent et faire taire ses regrets, elle remarqua finalement Blaise, sonné et désorienté, mais indemne. Elle ne s’attarda pas sur lui, franchissant les portes pour se diriger vers l’Infirmerie pour forcer l'infirmière à vérifier la moindre parcelle du corps de ses cadettes, sans même se retourner pour comprendre ce qui avait pu se passer.

Astoria et Hope étaient en vie. C’était tout ce qui comptait.


Dernière édition par Daphné Greengrass le Dim 20 Sep 2015 - 21:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptyDim 20 Sep 2015 - 14:42

Il était aussi difficile de ramener la conversation de cette table à un niveau de cordialité acceptable que de ramener un mort à la vie. Alexandra songea que rien ne pouvait détourner les élèves de leurs frustrations et de leur morosité, alors même que ce soir était censé être un des plus beaux de l’année. Et après on disait que c’était elle, la blasée. Foutage de gueule. Elle se contenta donc de répondre à Blaise avec un petit sourire seulement. Malgré son impulsivité et son ego démesuré, il restait étrangement son élève préféré.

Se laissant prendre par l’ennui, elle fut surtout prise par surprise. Un grand fracas retentit, des sorts fusèrent, multicolores et un des énormes lustres se décrocha du plafond pour venir s’écraser sur les élèves. Alexandra sursauta, tentant de se protéger le visage en vain, et eut le bon réflexe de dégainer sa baguette, mais un peu trop tard à son goût. Envolés les airs faussement enjoués et flegmatiques de la professeure de Runes : elle était aux aguets, elle était effrayée et cela se voyait. Elle reconnut certains élèves dans le rang des attaquants, des élèves qui perdirent connaissance lorsque tout revint au calme. Un sortilège impardonnable… mais bien pratique, elle devait le reconnaître.

Reprenant son calme, elle se rendit compte qu’elle s’était levée sans même y penser, et que l’adrénaline qui l’empêchait de ressentir la douleur commençait à passer. Elle ne s’en était pas sortie indemne, bien que son sort fut plus enviable que certains élèves. Elle sentit le sang couler le long son arcade, trahissant une blessure au front. Elle devinait aussi qu’elle devait avoir été lacérée sur la joue, et son avant-bras droit avait lui aussi été touché. Ce n’était que des égratignures, mais sur le visage sévère et fermé d’Alexandra, elles ne manquaient pas d’être impressionnantes. Sa robe d’un blanc parfait commença à se tacheter de rouge au niveau du col. Encore une fringue à jeter.

Mais il ne fallait pas croire qu’elle soit totalement impassible. Avec un air sincèrement inquiet, elle se tourna vers les élèves qui étaient à sa table, Blaise en premier, mais aussi Yvain et Harmony, pour leur demander :

— Personne n’est blessé !?

Elle avait beau jouer les Reines des Neiges, elle avait encore un cœur et il se rappelait à elle en lui martelant dans la poitrine. Ou plutôt, ce qu’il en restait.

Une question subsistait, pourtant. À quoi bon ? Pourquoi ? Ce n’était que des enfants, et si la cible était vraiment cette gamine (ou ce gamin, Alexandra n’en était plus certaine), pourquoi déclencher un tel chaos au banquet de Noël ? N’était-ce là qu’une autre façon de chier dans les bottes de Dumbledore, tout en ne le ciblant pas au passage ? Quelle était la logique de cette attaque ? Car ça ne pouvait pas être autre chose, c’était impossible.

Et qui ? Oh, Alexandra avait bien sa petite idée, mais en quoi réduire les élèves de Poudlard en pulpe sanguinolente servirait Son dessein, si ce n’est en prouvant que l’école n’était pas sûre, ce qu’elle n’avait jamais été de toute façon ? Tout ceci était ridicule, stupide, absurde. Une belle allégorie de la vie elle-même, et pourtant… Pourtant la grande blasée qu’était Alexandra ne pouvait s’empêcher de se sentir outrée.
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Harmony K. Sharen
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MessageSujet: Re: La folie des grandeurs. (Banquet)   La folie des grandeurs. (Banquet) - Page 2 EmptyDim 20 Sep 2015 - 18:05

L’atmosphère devenait de plus en plus lourde, irrespirable. Le départ précipité des fiancés pouvait donner l’espoir d’un retour à une discussion plus chaleureuse, plus digne d’adolescents réunis autour d’un bon repas à Noël. Toutefois, Harmony en doutait. Elle craignait que Blaise, blessé dans son orgueil par la froideur de Daphné à son égard, ne trouve là une occasion de se défouler sur elle. Elle savait qu’elle pouvait lui tenir tête - elle l’avait déjà prouvé. Mais ce soir, tout ce qu’elle souhaitait était de s’amuser, de goûter les traditionnelles chipolatas prisées par Dumbledore, de la musique, de la présence d’amis. Pour elle, qui passait l’année penchée sur ses grimoires à la bibliothèque, grignotant le strict nécessaire pour tenir jusqu’au soir, Noël était une fête grandiose, dont elle profitait avec joie.

Heureusement, Yvain semblait s’être ragaillardi, dans cette salle parée de ses plus beaux atours, où flottait des fumets délicieux. Qui pouvait y résister ? Il était certain qu’une magie avait cours, mettant du baume au coeur à tous ces adolescents qui n’attendaient que cela. Seuls les esprits ravagés par un pragmatisme nécessaire, ou un manque de volonté désolant, ne semblaient pas être touchés. Comble du malheur, plusieurs spécimens étaient concentrés à cette table.

Harmony reprit quelques choux de Bruxelles. Personne n’aimait ça, mais elle leur trouvait une douceur sucrée, ce dont elle avait bien besoin à présent. En relevant la tête, elle se rendit compte qu’Yvain l’observait. Qu’est-ce qui lui prenait ? Il ne détourna pas le regard, continuant de la fixer alors qu’elle mâchait les légumes qui lui déformaient les joues. C’était tout à fait impoli ! Elle se concentra à nouveau sur son assiette, fronçant les sourcils, pour éviter ce regard gênant. Mais alors qu’elle coupait un morceau de rôti, elle entendit un petit rire. Ses doigts se crispèrent sur ses couverts et son couteau crissa sur la porcelaine. Elle fixait un point vague, à côté de son verre.
Il se moquait d’elle, à présent ? Est-ce que Blaise lui avait adressé une grimace et, loin de mépriser cette bassesse, Yvain y voyait une bonne blague ? Ne devait-il pas être de son côté ? Une sourde colère croissait, se muait déjà en mal de crâne chez Harmony. Elle avait envie d’arracher cette satanée breloque, preuve d’une amitié de pacotille. Elle sentait que les larmes lui venait aux yeux. Avec un effort facilité par la fierté qui l’animait, elle ravala ces pensées.

Posant ses couverts, elle répondit avec une joie forcée à la question de la professeure de Runes, ignorant les yeux d’Yvain, toujours posés sur elle. Ce dernier finit par tourner la tête pour donner une réponse évasive au sujet des cadeaux.
Harmony osa un sourire poli à l’adresse de Blaise, s’attendant à ce qu’il étale avec bonheur la liste des présents griffés qu’il allait trouver sous le sapin, mais celui-ci se leva. Evidemment, il ne devait pas avoir envie de rester en leur compagnie - s’étant ridiculisé devant le grand-frère de Hope et se retrouvant alors au milieu de personnes qu’il jugeait inférieures à ses standards. Mais personne n’entendit ses excuses.

Un vaste fracas suivit les coups de la Grande Horloge. Toute la chaleur de la pièce s’est évanouie. Les hurlements déchirèrent l’apparente paisibilité du réveillon. La douce lueur des bougies est remplacée par les étincelles mortelles des sortilèges agressifs. Le chaos.
Harmony est paralysée, assise, comme étrangère à l’horreur en train de se dérouler. Elle perçoit à peine les mouvements de ses voisins. Ce n’est que lorsqu’elle sent une poigne précipitée, violente qui l’attire sous la table qu’elle sort de sa torpeur.
Yvain la tirait sans précaution par le bras pour l’amener hors de portée des maléfices. Elle tomba à moitié de sa chaise, s’abandonnant à la force décuplée par la crainte de son cavalier. Elle n’aurait pas pu résister. Il lui fallut quelques secondes avant que la peur ne la gagne à son tour. Dans un réflexe, elle s’allongea sur le ventre, tout près de lui, cachant sa tête derrière ses bras repliés.

Un bruit funeste retentit, suivi de sons cristallins. Puis un hurlement, à nouveau. Désespéré. Et le silence. Bientôt, les corps recroquevillés ça et là se remirent en mouvement, le danger passé. Les pleurs formaient une mélodie bizarre, tragique, ponctuée de cris de terreur. Il devait y avoir des victimes.
Harmony ouvrit les yeux et tourna un regard inquiet vers Yvain. D’une voix rauque, elle le remercia pour son geste salvateur.
- M- merci… Tu vas bien ?
Son attitude étrange était complètement oubliée. Il lui avait peut-être sauvé la vie. Elle ne voulait pas sortir de cette cachette. Pas tout de suite. Il lui fallait une minute pour se ressaisir.
Elle tenta néanmoins de se redresser, de s’asseoir, mais elle ne put s’appuyer sur son poignet. Dans sa chute, il avait cogné brutalement contre le sol et était de la taille d’une orange, à présent. Prestement, elle voulut cacher sa blessure. Un Episkey arrangerait vite cela, mais elle ne voulait pas qu’Yvain s’inquiète maintenant. Elle lui adressa un pauvre sourire avant de jeter un coup d’oeil à la salle, par un pan déchiré de la lourde nappe blanche.
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