Derrière une lueur d'argent

Sujet: Re: Derrière une lueur d'argent Mer 25 Nov 2015 - 19:55

Aaron avait presque posé un pied à terre que Cyril lui ordonna vivement de ne pas descendre, mais de remonter. Vite. Ce qu'il fit sans le contredire. Effectivement, dans ces moments-là, l'instinct de survie prenait le dessus, et sans réfléchir une seule seconde, il serait certainement déjà en train de courir si le Gryffondor ne l'avait pas averti. Alors il recommença difficilement à remonter, jetant de temps en temps des coups d’œil à Cyril, pour voir s'il s'en sortait, au vue de sa carrure un peu plus imposante que celle du Poufsouffle. A sa plus grande surprise, il prit facilement le rythme et n'avait pas trop de difficultés. Il n'était donc pas le seul chimpanzé dans les parages.

Puis ; les questions pressantes que lui avaient posées son camarade n'étaient pas passées par l'oreille d'un sourd. Une fois arrivés à son point d'observation, il pourrait le voir de ses propres yeux, et juger par lui-même. Par prudence, il revérifie chaque branche, certes plus rapidement mais toujours avec autant de minutie, étant précédemment redescendu comme un bourrin.

Une fois là-haut, un peu plus rassuré malgré son cœur qui battait à une vitesse alarmante. Il respira longuement, reprenant son souffle. il n'avait jamais escaladé un arbre aussi vite, et l'effort avait été légèrement.. surhumain. Aussi, il se rappela qu'il avait quelque chose à montrer au cinquième année ; levant son bras et se tenant au conifère avec l'autre, il montra du doigt les quelques lueurs de lumières, positionnées légèrement sur la gauche des deux adolescents. Maintenant qu'il les revoyait, et qu'il se rappelait des paroles précédentes de l'autre sorcier, un doute s'éveilla dans l'esprit du jeune homme.

"C'est.. là-bas. C'est pas vraiment ce à quoi tu t'attendais pas vrai ?.. "

De toutes façons, cela n'avait plus trop d'importances, puisqu'ils étaient tous les deux bloqués ici. Quand il y repense, s'il n'avait pas suivit le Gryffondor, peut-être qu'il ne se serait pas enfoncé plus loin dans la forêt et que cette situation ne serait jamais arrivée. Maintenant, ils étaient coincés. Et quitte à avoir une punition, envoyer un quelconque signal de détresse aurait été réellement une bonne idée pour se tirer de ce pétrin. Ce n'était rien par rapport à leur vie qui étaient en jeu désormais. Aaron passa une main nerveuse, tremblotante, dans ses cheveux blonds, puis ferma les yeux quelques instants pour se calmer.

Baissant la tête, le regard détaillant les racines de l'arbre, il ne vit rien qui pourrait apparaître comme une menace. D'un côté ça ne le rassurait pas vraiment. Avoir un œil sur leur agresseur aurait été plus ou moins décontractant. Il se détourna du vide, avant d'avoir des vertiges, puis s'adressa à Cyril.

"On est sérieusement dans la merde", murmura-t-il, d'une façon presque inaudible. "Pitié, dis-moi que t'as une idée d'échappatoire, mais un début d'idée, sinon je pense qu'on va passer la nuit ici..."

C'était vraiment lâche de sa part de se reposer sur les épaules du pauvre garçon, mais il avait beau se torturer la tête, il n'avait aucune solution miracle à l'esprit.

04/02/2015

HRP:

Le parquet vétuste craquetait à chacun de ses pas — Pas qui, par ailleurs, se voulaient outrageusement pondéreux et laconiques au vu de son gabarit de malabar. La poussière virevoltait çà et là dans la pièce orbiculaire tandis que le demi-géant s'adonnait à ce qui semblait être une … danse de salon. Il se laissait porter – Malhabilement certes – par les oscillations musicales diffuses d'un appareil à musique expressément agencé pour l'occasion. La paume de sa main velue enserrait un parchemin aux effluves de jasmin qui n'étaient pas sans rappeler le parfum de Madame Maxime. Hagrid riait de toutes ses dents — Au plus grand dam de Crockdur qui lui s'évertuait à se loger –cahin-caha – dans les bras affables de Morphée. S'ensuivit une escale jusqu'au porte-manteau qu'il ceignit à brûle-pourpoint afin de prouver toute l'étendue de l'amour évident qu'il manifestait à l'égard d'Olympe.

— Quuuuaaaaaand elle me prend dans ses bras. Elle me parle tout bas. Je voiiiis la vie en roooooseeuuuuh. S'époumona-t-il. Elle me dit des moooots d'amouuur, des mots de tous les jours.

C'en était fini de l'ancien garde-chasse maussade, esseulé de tous. Tout ceci appartenait désormais au passé puisque il avait trouvé cette félicité tant convoitée auprès de la Directrice de l'Académie de magie de Beauxbâtons qu'il avait rencontré il y de cela trois ans auparavant. Hagrid marqua un temps d'arrêt pour reprendre haleine. Le rouge lui était monté aux joues et la sueur perlait son front raviné ; il profita du moment pour éponger son visage moite du revers de la manche. Lorsqu'une personne – demi-géante de surcroît – s'attelait à ce genre d'apprentissage, il n'était pas rare de la voir à bout de souffle et transpirant plus que de raison.

— Haha ! Bon, ce n'est pas tout ça mais mon estomac commence à crier famine. Est-ce qu'une tarte aux champignons t'enchanterait Crockdur ? On pourrait même rendre visite à Graupy, qu'en dis-tu ? S'enquit-t-il, une main portée contre sa bedaine vrombissante.

Manifestement le chien du garde-chasse était bien décidé à garder ses paupières closes et se contenta de lui bâiller au nez en guise de réponse.

— Très bien mais ne viens pas me quémander de la nourriture une fois à table ! Il marqua une pause. Mmh. Avant de nous mettre à table NOUS allons faire un petit coucou à Graupy, allez debout petit fainéant.

Sitôt dit, l'ancien Gryffondor se hâta de ranger méticuleusement la lettre qui lui était adressée dans un pan de son cache-poussière ; il tapota quatre fois dessus comme pour s'assurer que cette dernière était toujours en place et n'avait pas bougé d'un iota. Crockdur, quant à lui, peinait à se hisser sur ses pattes qui ne le portaient presque plus. Il feint un grognement.

— En route ! J'aimerais arriver avant qu'il ne s'assoupisse.

Ni une ni deux Hagrid se mut à bride-abattue jusqu'au bouton de porte qu'il actionna d'un geste précipité ; crockdur à ses chausses. Et avant qu'il ne l’oublie cramponna le mât de son parapluie dans la foulée. Une fois arrivé en bas des marches de pierre le demi-géant tourna des talons pour fermer sa cabane à double tour.

— Oh j'allais oublier. Gronda-t-il pour lui-même.

À ses mots le garde-chasse ôta une lanterne de son siège, l'ouvrit, alimenta le feu mourant d'un moulinet de parapluie avant de refermer minutieusement le carreau diaphane. À présent il pouvait s'aventurer sans crainte dans le bois malfamé qui était sujet à nombre d'escapades nocturnes par ces temps. Après tant d'années passées à Poudlard, Hagrid ne comprenait toujours pas pourquoi les élèves aimaient braver les interdits. Si Dumbledore stipulait qu'il ne fallait en aucun cas mettre les pieds dans la forêt interdite c'était pour une bonne raison. Un sourire fendit son visage alors que maître et chien serpentaient arbres, crevasses et racines sinueuses. Un rien pouvait leur obstruer le chemin mais le demi-géant connaissait ces bois comme sa poche et savait sur quel pied danser en cas de pépin.

—Ce n'est plus très loin Crockdur, tiens bon. Tu ne risques ri- …

Hagrid s'arrêta net. Il cilla, guindé au possible. Crockdur se réfugia entre les mollets noueux de son maître. Quelque chose clochait et il était à « ça » de mettre le doigt dessus.

— Qui va là ?! « Quoi » que vous soyez sortez de votre cachette.

Le demi-géant fronça ses sourcils broussailleux. Il enserrait plus que jamais la poigne de sa lanterne qu'il faisait mouvoir de droite à gauche lorsqu'un chuchotement inaudible attisa son attention. Il leva les yeux.

— PAR LA BARBE DE MERLIN. Que faites-vous ici vous deux ?! Fulmina-t-il à la vue des deux énergumènes.

Le souffle court, Cyril s’accroche à une branche maîtresse, visiblement mal à l’aise. Sans l’ascension prudente mais habile de son camarade pour lui servir de guide, jamais il n’aurait été capable d’atteindre le sommet de l’arbre sans encombres. Le Gryffondor a beau ne pas se laisser facilement effrayer, il n’est pas à l’aise dans le rôle de l’écureuil volant. Il ne souffre pas de vertige, pas vraiment, il ressent juste ce besoin très terre à terre de sentir une masse résistante et digne de confiance sous ses pieds. Une branche à l’écorce glissante, si sombre qu’il pouvait à peine la distinguer dans la nuit ne correspondait pas vraiment à cette définition.

L’adolescent parcourt les cimes du regard, dans l’espoir d’oublier les battements désordonnés de son cœur. L’espoir dans la voix de Aaron ne l’avait pas exactement préparé à la vue qui s’offrait à présent à lui. Cyril pensait découvrir les hautes tours du château, les illuminations des bureaux et salles communes, à quelques centaines de mètres, tout au plus. Le désespoir lui arrache un gémissement, accueillit par un commentaire ironique de la part du Poufsouffle. Si seulement il avait pu se laisser tomber sur son séant sans jouer sa vie, il l’aurait fait. Pour la première fois depuis son entrée dans la Forêt, le jeune homme se sentait irrémédiablement et désespérément perdu.

— Je… Non, attends, je vais trouver quelque chose. Laisse moi regarder ces lumières encore une…

Sa voix manque tant de conviction, qu’un spectateur peu attentif aurait pu croire que sa phrase s’était évanouie d’elle-même. Néanmoins, le Gryffondor a simplement été interrompu par l’apostrophe tonitruante de Rubeus Hagrid, un homme que l’on reconnaît entre mille. Qui d’autre s’aventurerait si loin sous les arbres, outre quelques élèves suicidaires ? Cyril ouvrit des yeux ronds de surprise, brillants d’interrogation. Ses relations avec le professeur de Soins aux Créatures Magiques avaient beau être excellentes, il sait pertinemment que se faire prendre au sommet d’un arbre, de nuit, dans la Forêt Interdite lui vaudra une punition exemplaire, même de la part du plus doux des professeurs.

— Tu as une excuse toute prête ? Parce qu’on va devoir assurer si on veut pas être collés pour les trois années à venir…

Il grimace légèrement. Durant une fraction de seconde, il a songé à jouer le silence, collé à sa branche, dans l’espoir que Hagrid se persuade de n’avoir entendu qu’un oiseau. Leur situation est cependant bien trop désespéré, et il mentirait si il niait le profond sentiment de soulagement qui se répend dans ses veines. Le demi-géant ne connaît pas seulement la Forêt Interdite comme sa poche de blouson, on dit aussi qu’il est respecté par ses habitants les plus intelligents et les plus dangereux. Par conséquent, il représente leur meilleure chance de s’en sortir vivants. Silencieux et hésitant, Cyril continue de fixer Aaron. Si son camarade ne désire pas se rendre, alors il ne sera pas le premier à le faire. Jamais il n’a vendu quelqu’un, sa réputation de Gryffondor en dépend.

Voyant petit à petit l'espoir de Cyril partir, le Poufsouffle déglutit difficilement. Merde. Ce fut le seul mot qui vint à l'esprit du jeune homme. Ils étaient perdus. Fichus. Il passa ses mains sur son visage glacé. Ses pommettes devaient certainement être rouges, à cause du froid ─ et du désespoir ? ─ qui régnait à une heure pareille dans l'immense forêt. Depuis combien de temps étaient-ils, courant et cherchant désespérément cette licorne, entre les les arbres gigantesques ? Aaron ne pouvait le dire. Cela faisait bien longtemps qu'ils ne distinguaient plus les lumières du château et ça paraissait même aussi long qu'une éternité. Fichue licorne. Et comme si ça ne suffisait pas, Aaron avait osé faire espérer le Gryffondor ; il avait espéré lui-même. Le Poufsouffle n'était habituellement pas pessimiste, mais cette situation le rendait fou.

Puis ; comme si on avait entendu ses prières, quelqu'un. Dont la voix n'était absolument inconnue, familière plutôt. Rubeus Hagrid. La personne sur laquelle il ne fallait surtout pas tomber. Ils étaient carrément dans de beaux draps. Mais en même temps, qui d'autre aurait pu s'aventurer dans les bois en pleine nuit ─ à part deux idiots inconscients ? De plus, il était rassurant que ce ne soit pas un autre professeur, peut-être que le géant serait plus compréhensif. Aaron laissa retomber tout son stress, affichant même un léger sourire, à la fois soulagé de voir le garde chasse ici, et craignant la punition qu'il allait sûrement leur adresser. Parce que, rester planter ici, en haut de cet arbre, n'allait pas arranger les affaires ; ils étaient repérés. Mentir ne ferait qu'aggraver leur cas. Il ne restait plus qu'à se rendre, gentiment. De toutes façons, Aaron en avait marre de courir, et de se cacher. Tout ce qu'il voulait, était un bon lit douillé pour dormir jusqu'à l'aube.

Mais à priori ce n'était pas la même logique qui habitait les deux sorciers ; Aaron était plutôt du style à être honnête, alors que Cyril voulait trouver une excuse. Mais quelle excuse ? Jamais le sorcier n'avait penser à en préparer une en cas d'égarement dans la forêt interdite en plein milieu de la nuit ! Puis, partir à la recherche d'une licorne n'était pas, en soi, une excellente justification de cette escapade et de cette mise en danger ? Hagrid serait certainement du même avis. Lui-même ne devait pas souvent avoir la chance de voir de ses propres yeux une licorne. Dans sa réflexion, il ne pensa même pas à faire part de quelques mots à son camarade, qui devait être dans le même état d'inquiétude.

Voyant qu'il ne ferait pas le premier pas, à en voir son regard insistant, laissant la décision entre les mains de Powell ─ ce qui était quand même un peu lâche de la part d'un Gryffondor ! ─ Aaron prit les devants, et lui indiqua la branche du dessous, d'un hochement de tête puisque c'était de son côté qu'ils étaient montés.

Au fur et à mesure que le sorcier descendait, son cœur accélérait à une vitesse hallucinante. Et si, ils se faisaient. renvoyer ? Cette pensées stoppa net le jeune homme dans sa descente, pendant quelques instants. Il ne pouvait plus reculer, de toutes manières. L'adolescent souffla un coup et continua son escalade jusqu'à poser les pieds à terre.

Désormais, ils faisaient face à l'imposant professeur, qui n'avait pas vraiment l'air content de les voir ici ; il était d'humeur massacrante, presque. Alors Aaron prit une grande inspiration.

« Bonsoir Professeur.. » dit-il, avec le moins d'assurance possible, « Heu.. Je crois qu'on s'est perdu.. » c'était pitoyable, « on était sur le point de rentrer, et.. on a aperçu une licorne.. et on a pas pu s'empêcher de la suivre jusque dans la forêt, avant de la perdre de vue.. et de se perdre à notre tour. C'était.. pas très intelligent. » Vas-y, enfonce-toi, crétin.

Bon, au point où il en était, autant tenter le tout pour le tout. C'était un pari risqué. Même suicidaire. Mais Aaron ne put s'empêcher d'être honnête avec le garde-chasse, essayant de faire sortir son âme d'aventurier et de le faire éprouver un peu de compassion envers les deux sorciers. Il lança un regard à son camarade, et avala difficilement sa salive.

« Je sais ce que vous allez dire, mais, n'auriez-vous pas fait la même chose ? Je veux dire, à notre âge, vous auriez laisser passer une telle occasion, de pouvoir observer cette créature magique ? »

Évidemment, peut-être inconsciemment, il passa sous silence le fait qu'aucun des deux garçons n'avaient de baguette sur lui.

Sujet: Re: Derrière une lueur d'argent Ven 1 Jan 2016 - 22:16

Spoiler:

Après un court instant de flottement, durant lequel les deux adolescents restent plongés dans le regard l’un de l’autre, mortifié par la menace grondante sous leurs pieds, Aaron fait le choix de se rendre. Cyril regrette un peu cette décision, conscient certes qu’il s’agit là d’un repli sage et parfaitement raisonné, mais déçu de ne pas pouvoir prouver sa valeur. Une telle expédition dans la Forêt Interdite, sur les traces d’un être aussi noble et mystérieux qu’une licorne, aurait été couronnée d’une gloire impertinente s’ils étaient parvenus à s’en sortir seuls. Il ne cherche pourtant pas à faire acte de résistance et se décide rapidement à suivre son camarade. Dans cette nuit hostile et sans baguette magique, il sent la vaillance quitter peu à peu son cœur. La bravoure, n’est-ce pas aussi être capable de reconnaître ses limites et admettre qu’on avait besoin d’aide ?

Le Gryffondor ronge tout de même son frein, alors qu’il suit soigneusement le chemin désigné par Aaron. Il se sent déjà investi de respect pour son camarade de Poufsouffle, qu’il considérait jusqu’à alors comme si discrets. Cyril connaît mal les élèves de la maison au blaireau, et les avaient jusque là toujours considérés comme des gens plutôt sympathiques, travailleurs et un peu dans la lune, mais sûrement pas aventuriers. Cette expérience lui dévoile une facette du monde qu’il n’aurait autrement pas suspectée et déjà, il se félicite de s’être embourbé dans cette escapade si déraisonnable.

Ses pieds heurtent le hummus quelques secondes après son comparse, déjà foudroyé par la présence de Hagrid. Le garde-chasse n’est, d’ordinaire, pas vraiment intimidant quand on est habitué ses manières humaines et son caractère bon vivant. En revanche, dans la noirceur profonde de la forêt, sa voix tonitruante fait gronder mille promesses des tourments les plus effroyables. Il semble être retourné dans son élément, sauvage et terrifiant dans cette nature qu’il connaît mieux que tout autre. Bientôt, l’adolescent n’ose même plus lever le visage vers son professeur, après avoir croisé son regard sombre et brillant de colère, si différent de celui, chaud de bienveillance, qu’il a toujours connu. À ses côtés, Aaron s’empêtre dans les justifications, et le Gryffondor se donne une claque mentale d’avoir tant perdu ses moyens, laissant ainsi son camarade sans plus aucun secours.

— On est vraiment désolés, professeur. On s’est laissés envahir par notre passion pour votre matière, et on s’est étonné de voir une licorne à la lisière… Parce que, bien sur, elle était à la lisière quand nous l’avons vue, sinon on ne serait même pas entré dans la Forêt. Mais nous avons craint qu’il ne lui soit arrivé malheur, ou qu’elle se soit blessée. Il n’aurait pas été très responsable de la laisser là, sans aide, si ça avait été le cas, mais le temps qu’on s’approche, un bruit l’a fait fuir.

De toute évidence, si elle avait fuit, elle ne pouvait pas être blessée. Cette conclusion s’impose à lui à l’instant précis où il termine sa litanie, lui faisant réaliser qu’il vient probablement d’empirer encore leur situation. Il tente alors d’afficher un sourire penaud et baisse légèrement la tête, jouant parfaitement le rôle de l’élève pénitent, trop souvent surpris, déjà dans des circonstances frauduleuses.

— On a voulu rentrer au château à ce moment-là, mais nous avons été attaqué par… une bête. Qui rugissait terriblement, et on ne savait pas exactement d’où elle venait, alors on a simplement… fuit. Donc on s’est perdus, et on a entendu la créature une nouvelle fois, beaucoup plus proche. C’est pourquoi on a trouvé refuge dans l’arbre.

Les yeux baissés, Cyril ne peut s’empêcher de grimacer au fur et à mesure qu’il dépeint un tableau aux traits de couardises. Entre instinct, impulsivité et courage, ce qu’il était beau, le Gryffondor.