[Cloud Atlas] Nouvel An - Soirée Privée

24/02/2007

Mix
Electro Swing Collection

Isolde, Rowan, Anna, Megan, Neal, Quinlan & Clemens
« Incapables d'exprimer leurs émotions ou de répondre à celles des gens qui les entouraient, suffoquant sous un manteau d'éloges et d'encouragements, ils étaient à jamais pris au piège dans un univers parfait. Dans une société totalement saine, la folie est la seule liberté. »

L’adresse donnée par Clemens correspond au Cloud Atlas, un bar situé à la bordure de Camden Town. Ainsi à l’écart des rues les plus fréquentées, le pub jouit d’une ambiance jazzy délicate en semaine, qui peut facilement se transformer en rock endiablé pour s’adapter au public du week-end. Néanmoins, en ce 31 décembre, quand vous approchez de l’établissement, c’est à travers une foule de joyeux lurons rendus encore plus joyeux par une douce chute de neige. Le bar semble être fermé. Derrière les vitres dont sont ornées les lourdes portes de bois vernis, pendent des tentures de velours bleu, masquant toute lumière ou animation potentielle à l’intérieur. La foule ne prête pas attention à ce pub silencieux, fermé pendant les vacances de Noël chaque année depuis 15 ans. Pourtant, il ne fait aucun doute que vous êtes à la bonne adresse : la porte n’est pas verrouillée.

La porte refermée derrière vous, vous pénétrez dans une ambiance qui se veut encore calme et jazzy, propice aux discussions tout en étant le prémisse d’une bonne soirée. La lumière résolument dorée met en valeur les bois aux teintes riches qui composent le mobilier, tandis que le carrelage reluit doucement. Avant que vous ne puissiez vous sentir perdu, c’est un Clemens enjoué qui vient vous saluer. L’étreinte qu’il accorde, si peu anglaise, peut paraître déboussolante au premier abord, mais l’hôte de la soirée est visiblement chez lui. Dans tous les sens du terme.

Après vous avoir débarrassé de votre manteau, l’Allemand vous tend un carton d’un noir irisé, sur lequel brille votre prénom en lettres majuscules argentées. A l’intérieur, la mention “Top-Secret” précède une liste d’instructions pour la soirée et ses animations. Clemens vous laisse les lire à votre aise et répond à d’éventuelles questions avant, enfin, de vous mener vers les autres invités installés dans des fauteuils au fond de la pièce. A moins que vous ne soyez le premier ? Alors, seule Anna vous regarde approcher. Au centre, sept cocktails trônent sur une table basse en chêne lambrissé, dans l’attente de tous les convives pour que la fête commence.

HRP :

Sujet: Re: [Cloud Atlas] Nouvel An - Soirée Privée Lun 21 Sep 2015 - 9:22

Quinlan n’avait pas eu le courage de répondre au hibou de son frère dès qu’il l’avait reçu. L’oiseau de mauvaise augure était arrivé sur les deux heures du matin, et bien sûr que Quinn n’était pas couché, mais il n’était pas de bonne humeur pour autant. Le plus gros souci, c’était qu’il ne l’était pas plus le lendemain en se levant. Il rédigea quand même une réponse à son frère, entre l’acidité et l’amertume, et repartit faire sa sieste.

Il avait quitté Norfolk et ses parents la veille au matin, et était venu à Londres un peu en avance pour profiter d’une petite soirée le 30. D’habitude, il aurait demandé l’asile chez un ou une de ses nombreux partenaires de jeu, mais il ne se sentait pas de le faire cette année, pas en prévision d’une soirée organisée par Clemens. Il avait juste pris une petite chambre d’hôtel moldue sans prétention et qui, heureusement, acceptait les animaux domestiques. Il était hors de question de ne pas emmener le Docteur avec lui. Il avait aussi toutes ses affaires puisqu’il n’avait pas prévu de repasser par ses parents avant de regagner Haveirson. Et bien sûr, les cadeaux de Noël, dont certains étaient un poil encombrants. Heureusement que sa valise était dotée du sort qu’il aimait appeler le Tardis : c’était plus grand à l’intérieur.

Une fois sa lettre rédigée, Quinlan se rendormit. Il avait le temps, jusqu’à ce soir.

***

Tenue : ok. Valise : ok. Chat : ok. Préparation psychologique : ok. À 18h30, Quinlan quitta l’hôtel et se dirigea vers l’adresse qui était apparue holographiquement au-dessus de sa table il y a une dizaine de jours. Il avait eu tellement peur de l’oublier qu’il s’en souvenait à la lettre près. Qu’est-ce qu’on pouvait être con, parfois, hein…

Loin d’être à cheval sur la ponctualité, Quinlan se trahit lui-même en arrivant un peu avant 19h. Le Cloud Atlas semblait être fermé, mais en essayant de l’ouvrir, Quinn ne recontra aucune résistance. Une fois le Docteur et sa valise à l’intérieur, il referma la porte derrière lui, et chercha Clemens du regard dans le bar presque vide. En tombant sur l’hôte de la soirée, ses yeux s’illuminèrent et un large sourire apparut sur son visage. Profitant du fait qu’ils étaient seuls — ou du moins semblaient l’être — Quinlan le prit dans ses bras et déposa un baiser léger sur ses lèvres.

— Hey Clemens ! Tu veux me tuer ou quoi ? Tu es magnifique. Et tu m’as manqué aussi.

Puis vint le carton. Ahah, il avait bien dit qu’il avait prévu des trucs, non ? Intéressant… Quinlan en prit connaissance à l’abri du regard bleuté de Clemens, et le remisa ensuite dans la poche de son gilet. Pendant que le Docteur était occupé à saluer Clemens à sa manière, lui mettant des poils sur le pantalon à force de se frotter en ronronnant comme un moteur à explosion, Quinlan alla poser sa valise dans un coin du bar, là où elle ne gênerait personne. Et il se soucia enfin d’aller s’asseoir lui aus…

Ah, en fait il n’était pas le premier ? Anna était déjà là. Prenant soudainement un air un peu contrit, Quinlan lutta contre ce réflexe et sourit à la place.

— Bonsoir Anna !

Il lui tendit une main franche, se rappelant de faire confiance à Clemens et surtout, de ne pas le décevoir en foutant la merde dans sa soirée, même involontairement. Et pendant que Clemens était reparti à accueillir les autres invités, Quinlan décida d’essayer d’initier la conversation. Tant bien que mal.

— Alors, Noël s’est bien passé de ton côté ? Tu es rentrée en France ?

En réalité, tout était bon pour chasser l’idée qu’après plusieurs semaines de silence radio, Neal allait débarquer comme une de ses pâquerettes. Plus qu’Anna ou Megan, au final, c’était la confrontation avec son frère qu’il redoutait.

Sujet: Où Neal arrive comme une fleur Lun 21 Sep 2015 - 11:55

Un nouvel an mémorable

[Fête du slip]

J'ai rejoint Isolde à l'heure dite devant le Chaudron Baveur. Puisque le rendez-vous était à Londres et que retourner à Haveirson m'aurait demandé soit de transplaner encore, soit de galérer avec les autorisations du réseau de Cheminettes, nous avions convenu de ce lieu de rendez-vous qui en plus, nous rappelait des souvenirs. J'avais bien timé ma discussion avec Amaranthe, et j'avais même eu le temps de siroter une tasse de lait de poule.

Puis Isolde m'a guidé dans les rues de Londres. Nous discutions de tout et de rien mais le spectre de notre conversation de la nuit passée flottait encore entre nous. J'avais l'impression que j'allais m'écrouler à chaque pas. En fait, je m'efforçais de me concentrer sur ce que j'avais déjà affronté pour ne pas penser à ce qui m'attendait.

Isolde me désigne un bar fermé, de l'autre côté de la rue. Pas un rai de lumière n'en filtre, et la foule se presse dans la rue, passant devant le bâtiment sans même le voir. Est-ce que Quinlan est déjà là ? Il s'agit de la soirée de Clemens après tout, et je pense que s'il y avait eu un drame entre ces deux là, j'en aurais entendu parler.

Prenant une profonde inspiration, je m'efforce d'évacuer un maximum de tension. Pas la peine d'être sur le point d'imploser avant même d'attaquer les choses sérieuses. Je rajuste nerveusement mon manteau, sous le regard inquisiteur -bien que chalereux- d'Isolde.

Sur un coup de tête, je traverse la rue, fendant la foule. Le Maître est littéralement collé à mes talons, et je ne peux qu'espérer que la jeune femme me suivra. Si je me retourne maintenant, je risque de me raviser. Je pousse la porte d'un geste décidé, et le Maître fille entre mes pieds. En le suivant du regard, je le vois qui essaie désespérément d'attirer l'attention d'un autre invité.

Avant que j'aie le temps d'y prêter plus attention, Clemens semble se matérialiser devant moi. Enfin, devant moi, c'est encore faible puisque j'ai droit à l'étreinte qu'on offrirait typiquement à un vieil ami. Le temps de seulement penser à protester, me voilà déjà délesté de mon manteau. Je parcours le carton qu'il me tend, et je ne peux pas m'empêcher de sourire. Il n'est certes pas dans mes habitudes de jouer à ce genre de jeux, mais je ne suis pas devenu un rabat-joie aigri en quelques semaines.

- Merci pour ton invitation, Clemens. Je ne m'y attendais vraiment pas, mais je suis flatté. Et désolé une fois encore de ma réponse tardive, j'ai été très occupé ces dernières semaines.

Après un échange poli, il va accueillir Isolde, ce qui me laisse seul face aux autres invités. Anna est là également, et je la salue d'un sourire amusé. Je sais qu'avec elle, je n'ai pas besoin d'avoir une tête à faire peur pour la mettre mal à l'aise. La pauvre, j'ai probablement réussi à la traumatiser, avec mon don pour tomber sur elle uniquement lorsqu'elle est dans une situation compromettante.

Et puis, mon regard se pose presque malgré moi dans celui de mon frère. Le sentiment d'anxiété qui m'avait accompagné dans mes premiers jours en solo revient subitement, bien plus forte que ce que j'ai pu vivre. Je n'arrive même pas à déchiffrer l'expression de Quinlan. Enfin, très précisément, j'y arrive : il est clairement inquiet. Mais quelque part, je m'étais tellement convaincu qu'il m'en voudrait que cet état de fait me perturbe.

Tu ne peux plus reculer maintenant, Neal.

Je fais quelques pas vers lui. Qu'est ce que je suis censé lui dire ? Mes excuses écrites ont eu un accueil froid -ce que je peux tout à fait comprendre ; dire que je ne m'y attendais pas serait même mentir. Je ne peux pas non plus agir comme si de rien n'était. Je connais assez mon frère pour ne pas lui faire cet outrage. Mais je sais que je ne peux pas non plus compter sur ma meilleure tête de chien battu pour l'attendrir, ni sur ma voix qui sera très certainement enrouée par l'émotion.

Je repasse rapidement en revue tout ce que j'ai pensé lui dire le jour de nos retrouvailles. C'est toujours comme ça, on s'imagine une infinité de scénarii possibles, et au moment venu, on se retrouve muet, comme paralysé. Je pensais lui dire que j'étais désolé, que je regrettais, qu'il m'avait manqué. Ce genre de niaiseries dont je craignais à présent qu'elles me vaillent au mieux un regard froid, au pire une gifle.

Reste simple, Neal.

Je fais encore un pas, et ouvre les bras comme si j'allais l'étreindre -mais j'arrête mon geste à mi-chemin. Je ne veux pas lui imposer ce contact. Inutile de jouer l'aventurier invulnérable, l'homme fort. Je sais qu'il trouvera dans mes yeux plus que tout ce que je pourrais lui dire. Et de fait, tout ce que je trouve à dire, le seul mot qui me permet de transmettre tout ce que j'ai sur le cœur, c'est...

- Quinlan.

(c) YVIANNA

30/03/2015

Comme prévu, Isolde avait retrouvé Neal à 19h devant le Chaudron Baveur. Le sac de la jeune femme était plus lourd que d’habitude, mais non plus gros, grâce au sortilège qui lui offrait une capacité illimitée. Elle avait ramené d’Allemagne de la bière pour tout le monde, ainsi que deux bouteilles de Glühwein et de Kinderpunsch (qui, comme son nom l’indiquait, était une boisson pour enfants, mais Isolde l’adorait). Et, même si Noël était passé, sa grand-mère avait insisté pour qu’elle emporte avec elle une grosse boîte de Plätzchen. La jeune allemande marchait donc légèrement penchée à travers les rues bondées de Londres. Endymion l’avait suivi, évidemment. Ce pot-de-colle sur pattes n’avait pas prévu de passer les fêtes tout seul au château. Elle n’avait pas prévenu Clemens de sa venue, et espérait que cela ne le dérangerait pas.

La neige tombait doucement dans la capitale, et Isolde se félicita d’avoir mis son gros manteau et une écharpe chaude ; sa robe de soirée n’était pas vraiment faite pour le froid. Ses jambes nues commençaient d’ailleurs à souffrir un peu et elle fut soulagée d’arriver enfin en vue du Cloud Atlas. Le bar semblait vide, mais elle se douta que c’était l’idée recherchée par Clemens. Pas la peine d’attirer l’attention sur un bar rempli de sorciers un soir d’ébriété générale ; cela pouvait vite déraper, elle en était trop consciente.

Neal semblait plus reposé que la nuit dernière. Isolde avait presque manqué de le reconnaître en arrivant devant le pub, tant son apparence était différente de celle de la veille. Il avait maigri, c’était indéniable, et un air de lassitude flottait toujours sur son visage. Leur conversation était plus légère mais la tension du jeune professeur était presque palpable, et Isolde devinait facilement pourquoi ; les retrouvailles avec son frère promettaient d’être un peu difficiles… Elle craignit soudain qu’il se ravise et décide de repartir à Haveirson, mais il la devança et entra d’un pas décidé dans le bar. Isolde fit passer Endymion devant elle et pénétra à son tour dans l’établissement, accueillant avec gratitude la chaleur de l’intérieur.

Elle serra Clemens contre elle avant de lui confier son manteau, son écharpe et ses gants, et s’écarta pour admirer le lieu de la soirée. L’endroit était vraiment beau, un peu plus chic que dans son imagination, et pendant une seconde, elle imagina un mini-Clemens âgé de quelques années courir entre les tables. L’ambiance swing lui donnait déjà envie de danser, et elle ne put s’empêcher de dodeliner de la tête en rythme quelques instants. Elle sourit largement en lisant le petit carton qu'il lui tendait et le glissa dans une poche de sa robe. Elle chercha du regard les autres invités. Quinlan était déjà là, et Neal l’avait vu aussi, évidemment. Isolde salua Quinlan d'un sourire chaleureux. La tension était montée d’un cran en Neal et Isolde eut un pincement au cœur en le voyant aussi tourmenté. Elle ne pouvait rien faire cependant ; imposer sa présence entre eux serait très indélicat, et gênant. Elle se tourna de nouveau vers son hôte, et sortit de son sac deux paquets.

- Tu es très élégant ! Comme prévu, tes cadeaux, lui dit-elle avec un grand sourire en les lui tendant. Le plus petit est improvisé et un peu… artisanal, j’espère qu’il te plaira quand même. J’ai eu cette idée quand je suis rentrée à Dublin. Mon père avait invité des collègues musiciens chez nous, alors on a enregistré ça pour toi. Je joue dessus, et ma mère a participé aussi, au piano. On y a passé l’après-midi, mais on s’est bien amusé ! ajouta-t-elle en riant. Les percussions sont très artisanales, elles-aussi. Et j’ai ramené quelques petites choses d’Allemagne, comme promis !

Elle sortit ses provisions de son sac et se dirigea vers le buffet. Son regard se mêla de surprise et de ravissement devant le festin étalé sous ses yeux.

- T’as pas fait les choses à moitié ! C’est super, Clemens !

Elle posa timidement ses bouteilles sur la table ; il y avait déjà de tout ce qu’elle avait amené, elle aurait dû s’en douter. Puis elle rejoignit les fauteuils et s’y enfonça après avoir salué Anna, surveillant du coin de l’oeil les réactions des deux frères.

Cadeaux:

Sujet: Re: [Cloud Atlas] Nouvel An - Soirée Privée Lun 21 Sep 2015 - 13:39

En prévision de la soirée orchestrée par son camarade, le jeune homme avait profité de son après-midi pour aller récupérer les derniers achats de l’année. Par chance, il avait été suffisamment prévoyant. En effet. N’avait-il pas réservé la bouteille d’un grand cru le jour-même ou il avait reçu l’invitation de Clemens ? Cette pensée légère et joviale lui avait tiré un sourire éphémère. Pour la première fois depuis plusieurs semaines, tout semblait se dérouler convenablement. Sans accrocs. Pourvu que ça dure.

Les deux présents emballés précautionneusement, Rowan avait passé quelques heures à la bibliothèque de l'académie pour compléter ses recherches creuses et insipides. Celles qui portaient sur des principes abstraits de l’occlumancie. Un brin contrariants. Vaincu par la lassitude d’un tel travail, il était finalement retourné se préparer dans les dortoirs de Sinistros.

Avec une rigidité guindée, il s’était vêtu d’un ensemble sombre aux bordures carmins. Comme à son habitude, l’étoffe utilisée se révélait d’une exquise qualité, presque princière sous ses airs sobres et contenus. D’une manière assez singulière, cette tenue accentuait la pâleur de ses traits et l’insidieuse impression qu’il appartenait à une autre époque. Devait-il s’en inquiéter ? Non. Cela faisait partie intégrante de sa personnalité. Autant en jouer.

Paré des atours nécessaires aux festivités, il s’était ensuite coiffé les cheveux vers l’arrière, en usant d’une précision assurée. Rien ne devait être laissé au hasard. Surtout depuis qu’ils s’étaient débarrassés des miroirs de leur chambre. Par prévention.

C’est pourquoi il n’oublia pas d’avaler le contenu blanchâtre de la petite fiole salvatrice. Du moins, celle qu'elle était à ses yeux.

***

À l’heure entendue, l’ancien Serpentard gagna la zone de transplanage à proximité d’Avalon. Il lança un regard suspicieux aux alentours, puis, certain que personne ne le suivait, il se dématérialisa ailleurs. À Londres, précisément. Sans perdre un instant, il se mit en route pour sa destination. Il lui tardait vraiment de revoir ses amis. Et la Française.

Arrivé devant l’enseigne, le souffle court et les joues pigmentées par le froid, Rowan profita d’un infime instant pour imprimer l’image de cet endroit dans un coin de sa mémoire. Un pan de la vie de son colocataire, secret et protégé, se trouvait ici. Préservé des impertinents. Jusqu’à aujourd’hui. Parvenir à les inviter en ce lieu, étant donné la situation conflictuelle au sein du monde magique, devait très probablement lui coûter du courage. Tout en témoignant de l’immense confiance qu’il leur accordait.

Cette pensée vagabonde écartée de son esprit, il se dirigea vers la porte. Une courte hésitation le prit tandis qu’il en tournait la poignée. Toutefois, sa crainte céda la place à un vif égayement lorsqu’elle s’ouvrit. Ses pas nonchalants le menèrent directement auprès de Clemens. « Mon ami. » Ils se serrèrent brièvement les épaules. « Je suis bien aise de te voir. » Ses iris pâles et quiètes se posèrent alors sur l’énigmatique carton qu’on lui tendait. Il commença à le lire et... Il eut un temps d’arrêt. Long. Avant de relever son regard vers leur hôte. « Sérieusement ? »

Face au sourire qui s’incrusta sur les lèvres de l’Allemand, le Sinistros ne put retenir un éclat sibyllin. « Ma foi, jouons alors. » Il glissa le carton à l’abri des indiscrets. En l’état, quitte à se perdre dans quelques folies... Mieux valait y mettre le paquet. N’est-ce pas ? « D’ailleurs, tu me fais penser à ceci. » Il sortit un petit sac d’une de ses poches, se penchant au-dessus pour en retirer plusieurs grands tableaux emballés. « C’est une façon de souhaiter un joyeux noël aux murs dénudés de notre chambre. » Il les déposa soigneusement à côté de son camarade, non sans un fin sourire égayé.

Il se dirigea ensuite vers le buffet, y déposant une précieuse et scintillante bouteille de Krug Clos d’Ambonnay.

Ceci fait, Rowan inclina le visage à l’attention d’Isolde et des frères Fitzsimmons, en guise d’une salutation distinguée et festive. Quoi que distante. Sans être en mesure de se l’expliquer, il parvenait à deviner la tension présente entre les deux trentenaires... Et il n’avait aucune envie d’y être mêlé. D’aucune manière que ce soit.

Il avait bien assez de tracas pour ne pas s’en rajouter. Merci bien.

L’attention du jeune homme se porta alors vers la gracile Française, assise non loin de lui. « Damoiselle Delflandre. » Il la rejoignit en une démarche flegmatique, bien que dangereusement féline sur les bords. S’il devait s’en tenir à un rôle bien précis pour la soirée, il était curieux de voir si sa partenaire se joindrait à la frivole distraction. Ce serait une splendide occasion d’accéder à sa présence sans affoler les consciences des uns et des autres.

Ni la sienne. Surtout que leur relation lui semblait encore difficilement définissable. Bon sang. Risquait-il de s’y brûler, en tentant d’appréhender le feu qui les unissaient ? Assurément.

En dépit des contrariétés lancinantes de son esprit, il se baissa à la hauteur de son amie avec un amusement non feint. Affectueux. Joueur ? Ses doigts fins et gantés vinrent quérir la main de cette dernière. Le temps d’y déposer un baiser et de se laisser trahir par la tendresse de son geste. « Tu m’as manqué, Anna. »

18/12/2005

Il n'était que 11h 30 à Colorado Springs. Megan terminait de se préparer dans sa chambre avec une certaine appréhension. Elle avait songé à contacté Clemens pour annuler sa participation à la fête. Elle craignait surtout de ne pas réussir à se mêler aux autres. A part Isolde et Clemens, on ne pouvait pas dire qu'elle avait côtoyée les autres et la présence de Quinlan n'allait pas l'aider... Elle se maquilla légèrement, et enfin prête, se permit de s'admirer un peu dans le miroir. Megan était pas coquette pour un sou et avoir une tenue un peu féminine revenait pour elle à se déguisée. Ce soir, ce n'était pas un jean qu'elle allait portée. Exceptionnellement, elle allait se mettre en robe, même si elle n'était pas très à l'aise dans ce genre de tenue.

La robe était longue, rouge, avec quelques morceau de tissus transparent le long des bras, agrémenter de quelques perles. La robe était d'un style assez moulant au niveau du ventre, et s'élargissait légèrement à partir de la taille, de quoi la laisser à l'aise dans ses déplacements et des escarpins agrémentaient la tenue. Elle espérait sincèrement que la soirée serait plutôt calme, car elle ne se voyait pas livrer un duel en talons hauts ! Elle finit par rejoindre son père au rez-de-chaussé qui lui souhaita de s'amuser comme il se devait.

-Tu es sur que tu vas t'en sortir avec...

-Ne t'inquiète pas file !

Megan sourit, l'embrassa et prit le plat qu'elle avait préparée juste après s'être lever. Elle quitta la maison, non sans une dernière hésitation. Dans le pire des cas, elle pourrait toujours partir et il n'y avait pas de raison que ça se passe mal. Elle se tiendrait loin de Fitzsimmons, voilà tout... Megan vérifia la sangle qui retenait sa baguette magique le long de son avant bras, et satisfaite, transplana à quelques rues du lieu de rendez-vous. C'était plus prudent de transplaner à une distance raisonnable, juste au cas ou... Tant pis, elle souffrirait un peu avec ses putains de talons hauts ! Enfin si elle avait trop mal, elle demanderait de l'aide à Clemens pour les transformer en ballerines... Être sorciers avait quelques avantages, n'est-ce pas ?

***

Megan trouva facilement l'adresse que lui avait indiqué Clemens. La porte était fermée et le Cloud Atlas semblait vide. En apparence seulement. Megan posa sa main sur la porte et n'obtint aucune résistance ! (pour une fois!) Elle n'avait donc pas besoin de la faire exploser ou la réduire en cendre. Avant d'entrée, elle vérifia quand même que personne ne se trouvait dans les parages, ses vieilles habitudes ne la quittait décidément pas.

Elle poussa la porte que Clemens était déjà entrain d'accueillir Rowan. Il avait du la devancer de quelques secondes. L'Abraxan n'était pas surprise de trouver également Isolde présente puisqu'elle était la meilleure amie de Clemens. Pour Neal, elle aurait pu s'en douter puisqu'il était le frère de l'autre énergumène, euh professeur... La bonne humeur était de mise, Megan se contenta d'afficher un mince sourire, heureuse de retrouver Clemens dans une atmosphère plus détendue que celle du labyrinthe...

Elle regarda l'endroit qui était typiquement anglais. Megan appréciait beaucoup les lieux et ameublement en bois, ici, elle était servie ! Ça lui rappeler le chalet familial au bord du lac... La jeune femme remit une mèche blonde en place alors que celle-ci venait taquiné sa joue droite avant de s'avancer vers Clemens.

-Bonsoir Clemens ! Dit-elle alors qu'il l'accueillait à son tour, j'espère que tes fêtes se sont bien passées....

Le carton. Clemens lui avait laissé supposé qu'elle n'allait pas avoir le temps de se préoccupée des tensions possibles entre les participants à la fête, ce carton là, était la clé. La curiosité de Megan la fit froncée les sourcils d'interrogations. Elle avait hâte de découvrir ce qu'il avait préparer, surtout que d'autres étaient déjà là, voir peut-être déjà tout le monde...

Megan s'approcha de la table, et déposa son plat qu'elle fini par découvrir... Si le plat était si gros, c'était surtout pour pouvoir contenir une trentaine de gaufres... et elle n'avait pas oubliée dans son sac, les quelques produits pour les manger en accompagnements. Ce n'était certes, pas un plat de réveillon, mais pour ceux qui avaient été dans les cuisines, ils comprendraient très certainement l'allusion...

-Je sais que c'est pas forcément festif mais... Je crois que je devais des gaufres... dit-elle avec un clin d'oeil.

Après tout, elle avait renversé la délicieuse pâte à gaufre d'Anna dans les cuisines, c'était donc l'occasion de faire pâte blanche... Megan regardant les autres personnes présentes, à part Isolde, on ne pouvait pas dire qu'elle s'entendait à merveille avec les autres, mais pour ce soir, elle ferait un effort et qui sait, peut-être qu'elle pourrait être surprise..

-Salut, dit-elle un peu gênée, mais sur un ton poli.

Sujet: Re: [Cloud Atlas] Nouvel An - Soirée Privée Lun 21 Sep 2015 - 19:36

Lorsqu’Anna était arrivée sur la place près du Chaudron Baveur, Clemens l’attendait déjà. Après un long trajet en train jusque la gare de Kingcross par le tunnel sous la manche, récemment ouvert, Anna avait transplané jusqu’au lieu de leur rendez-vous. Elle était particulièrement chargée en ce retour de vacances, elle avait avec elle une grosse valise, une cage pour Grumpy qu’elle transportait avec elle et elle tenait aussi dans l’autre main la plante offerte par Isolde avant de partir. Ce qui était en réalité les deux choses qu’elle craignait d’abimer, pour le reste la valise avait été ensorcelée et pouvait contenir aisément tout ce qu’elle avait envie d’y mettre. Elle traina tout cela jusqu’à lui, les déposa à ses pieds et l’enlaça avant de lui faire la bise.

- Comment vas-tu ?

Il prit sa valise après avoir proposé de l’aider et ils se dirigèrent en marchant vers l’endroit des festivités. Elle découvrit à son arrivée un bar relativement grand, sur la devanture elle pouvait lire Cloud Atlas, elle attendit qu’il lui ouvre et constata dans le même temps, et sans grand étonnement, qu’elle était la première sur place. Elle apprécia le côté chaleureux du grand comptoir et de la salle meublée de nombreux fauteuils et de tables, prêtes à y recevoir un grand nombre de personne dans une ambiance festive renforcée par la piste de danse. Après avoir observé l’intérieur elle lui demanda l’autorisation d’aller se changer et se préparer. Elle avait attendu d’être chez lui pour ça, ayant préféré une tenue plus confortable pour le long voyage qu’elle avait fait. Lorsqu’elle avait choisi sa tenue, elle avait favorisé la simplicité d’une robe pull noire relativement courte cela dit mais chaude puisqu’en cachemire et qui en même temps s’alliait toujours parfaitement aux tenues de fête, associée à une paire de collants opaques et à de petites bottines à talons, elle avait par la suite relevé ses cheveux en une couronne soutenue par un headband discret et s’était juste permise de rajouter à tout cela un rouge relativement vif sur ses lèvres. Après avoir vérifié l’ensemble, et retouché par endroit une mèche dépassant ou un trait noir pas assez accentué sur ses yeux, elle estima qu’elle pourrait difficilement faire mieux. Elle ressortit rejoindre Clemens, emportant avec elle le dessert promis : un gâteau léger à la pomme. Elle en avait fait deux, ne sachant pas très bien pour combien elle devait prévoir. Elle avait aussi pris avec elle quelques bouteilles d’un bon vin rouge que son père faisait venir de la région bordelaise et qui, selon lui, s’associait très bien au sucré. Elle les tendit au jeune homme, le laissant les ranger où il jugeait que cela devait être, puis lui demanda quelques secondes de patience et repartit en vitesse chercher les deux paquets qu’elle avait oublié. Lorsqu’elle revint elle lui tendit le plus gros, une boite rectangulaire relativement lourde. Elle lui sourit.

- Joyeux Noël, Clemens ! Je suis un peu en retard mais n’est-ce pas mieux de te le remettre en main propre ?

Elle tenait toujours dans les mains celui d’Isolde qu’elle comptait lui donner lors de son arrivée. Il lui fit signe de s’asseoir dans les fauteuils au fond de la salle et quelques instant plus tard l’y rejoignit avec un plateau de cocktails qu’il déposa sur la table au centre. Ils discutèrent ainsi jusque l’arrivée du second invité de la soirée. Le sinistros profita de ce moment privilégié pour lui annoncer que la personne qu’il fréquentait actuellement n’était autre que M.Fitzsimmons. Si Anna fut étonnée, elle le garda pour elle. Elle ne dit rien non plus de sa gêne et de la drôle de relation qu’elle avait avec le professeur. Elle comprit mieux la réticence du jeune allemand à lui révéler l’information et jugea que sa relation s’avérait aussi délicate que la sienne, bien que pour des raisons totalement différentes. Ce fut précisément au moment où la jeune française lui demanda depuis combien de temps cela durerait et comment une telle relation avait pu naître que le deuxième concerné choisit d’arriver et, sous les yeux gênés de la petite française, ils échangèrent un rapide baiser puis quelques mots. Elle ne dit rien et détourna seulement le regard d’un échange qu’elle ne devait pas partager. Elle n’arrivait pas à déterminer ce qui la perturbait le plus dans cette situation : le fait que ce soit leur professeur, qu’elle n’était pas à l’aise en sa présence, qu’elle ne s’était pas attendue à cela, qu’elle était seule avec eux ? Peut-être était-ce l’ensemble. Elle attendit patiemment, ce qui lui permis de se replonger à ce qui, plus que la relation des deux êtres face à elle, l’intéressait et l’inquiétait aussi un peu, il fallait l’avouer : ses retrouvailles avec Rowan. Elle avait eu des nouvelles depuis qu’elle avait quitté Haveirson mais elle ne l’avait pas vu et le retrouver ici face à tout le monde ne lui permettrait pas de prendre le temps qu’elle aurait aimé prendre avec lui pour ainsi savoir si tout c’était bien passé depuis son départ et lui demander comment il allait réellement. Elle avait cette boule au ventre qui ne la quittait pas, ou qu’en de courts moments, et elle savait qu’elle ne disparaîtrait qu’après l’avoir vu, s’être personnellement assurée qu’il était en bonne forme et, malgré tout ce qu’elle pouvait dire, vérifié que rien n’entre eux n’avait changé depuis son retour en France.

Lorsque le professeur de médicomagie s’adressa à elle avec sourire forcé après avoir caché son mécontentement de la voir présente à cette soirée, elle fut incapable de lui rendre son visible effort qu’il faisait envers elle. Elle lui sourit faiblement, par politesse. Non pas qu’elle lui en voulait réellement pour quoique ce soit, mais elle avait fini par se lasser de sa versatilité, elle préférait qu’il ne se force pas et qu’ils passent la soirée chacun de leur côté. Ainsi ne l’agacerait-elle pas. Elle répondit néanmoins à ses questions.

- Bonsoir M.Fitzsimmons, oui ça s’est bien passé, j’étais contente de retrouver ma famille, je suis rentrée aujourd’hui. Pour tout dire, je suis venue directement ici, ce qui explique que je sois si en avance.

Elle ne lui en posa pas. Elle avait fini par comprendre qu’aucune d’entre elles ne trouvaient grâce à ses yeux. Au moins elle savait comment éviter de le froisser désormais. Elle fut soulagée de voir arriver Isolde, accompagnée de Neal Fitzsimmons. Si la situation n’avait pas été ce qu’elle était, elle aurait souri. Lorsque ce dernier lui lança un regard amusé, une fois de plus elle détourna le sien en rougissant légèrement. Puis elle se retrouva spectatrice d’une drôle de scène dont elle sentit qu'elle était de trop. Elle n’avait pas vu le professeur de botanique depuis longtemps et, à l’échange qu'eurent les deux frères, elle crut comprendre qu’elle n’était pas la seule. Elle resta interdite, tentant de se faire discrète. Elle se voyait déjà reprocher d’être présente à une discussion qui ne la regardait pas, mais elle ne voyait pas bien comment la fuir sans faire de bruit et Isolde n’était visiblement pas décidée à la rejoindre tout de suite. Elle aussi devait savoir qu’il ne valait pieux pas se mêler à cette discussion. Elle regarda les deux amis se saluer avec désespoir, puis elle porta son regard sur la porte lorsque pénétra un nouvel invité. Quand elle aperçut Rowan la franchir, son cœur loupa un battement. Il était magnifique dans son costume noir et rouge qu’il portait avec une classe incomparable, habitué à ce genre de tenue. Elle l’observa saluer son colocataire et s’intéresser aux cartons qu’on leur avait remis. Ce qui lui rappela qu’elle n’avait pas eu le temps de lire le sien. Comme elle était toujours bloquée là, elle s’y plongea, avant qu’Isolde la rejoigne enfin et que Megan arrive, elle aussi. Elle sourit à sa camarade de confrérie. Puis son regard revint à lui. Elle fut incapable de faire le moindre geste tandis qu’il s’approchait d’elle. Lorsqu’il saisit sa main et y déposa un léger baiser, elle fut néanmoins mal-à-l’aise. Ses yeux firent rapidement le tour de la salle se posant sur chacune des personnes qui la remplissaient. De tous les gens présents, seul Clemens était plus ou moins au courant. Deux se doutaient de la chose. Pour les deux restantes, ils ne savaient rien et elle n’avait aucune envie qu’ils ne sachent quoique ce soit. Elle les voyait déjà se moquer de la petit ronde qui se permettait de se placer au côté d’un homme fiancé. Ils ne savaient rien. Rapidement elle attrapa la main de Rowan et un peu affolée, elle lui répondit.

- Pas là.

Elle aurait voulu lui dire qu’il lui avait manqué aussi et savourer pleinement leurs retrouvailles tant attendues, mais cela ne regardait personne d’autre que lui. Elle ajouta néanmoins en chuchotant.

- Tu vas bien ?

Elle entendit le salut mal habile de Megan et en décalant sa tête elle remarqua alors que cette dernière avait apporté des gaufres. Voulait-elle enterrer la hache de guerre ? Anna eut enfin un franc sourire à la vue de ce détail qui aurait pu être anodin à d’autres yeux que les leurs. Rowan était là, elle lui avait manqué, Isolde et Clemens aussi étaient présents. Tout était finalement réunis pour que la jeune française se détende un peu et lâche du leste sur les différents qu'elle avait avec la jeune Abraxan.

- Bonsoir Megan. Seront-elles aussi bonnes qu’elles ont l’air appétissantes ?

Dans sa voix ne traînait aucune animosité, elle voulait juste lui faire comprendre qu’elle avait vu ses efforts.

24/02/2007

Mix
Electro Swing Collection

Ambiance

Isolde, Rowan, Anna, Megan, Neal, Quinlan & Clemens
« Un Nouvel An qui laissera des traces... Ou des poils. »Aller chercher Anna au Chaudron Baveur était la seule solution sure pour ne pas mettre sa famille, ni leur lieu de vie en danger. Ses parents n’avaient accepté de leur laisser le Cloud Atlas pour la fête qu’à cette seule condition : personne d’autre ne devait savoir. Ils leur avaient déjà été suffisamment difficile d’accepter cette fête alors qu’aucun de leurs propres amis sorciers n’y avaient mis le pied. Clemens y tenait néanmoins, il avait besoin de ça pour sceller le pacte de confiance avec ses proches. Il devait passer outre ses propres craintes et le secret dans lequel il avait été élevé. Leur monde était révélé à présent, il fallait changer et prendre de nouvelles mesures. La décision lui pesait, cependant. Il en avait le cœur lourd et serré de doutes, tant que par moments, il regrettait même d’avoir organisé cette soirée. Son après-midi bien occupée avait suffit à alléger ses peurs pendant quelques heures, mais l’adrénaline n’agit jamais bien longtemps.

De plus, ce nouveau moment de tête à tête avec la Française le mettait face à ses obligations. Elle était la seule à ne pas avoir eu vent de sa relation avec Quinlan; il la lui avait évoquée par courrier, mais elle était complètement à côté de la plaque. Comment lui en vouloir ? Même lui n’aurait pas cru se trouver dans une telle situation, deux mois plus tôt. Cette réflexion lui triturait l’esprit alors qu’il accompagnait sa camarade dans les rues de Londres, échangeant quelques banalités sur leurs Noëls respectifs et la première partie de ses vacances. Après lui avoir cédé sa salle de bain pour qu’elle puisse se mettre en tenue, il termina de mettre en place le buffet et décida de la mettre dans le secret avant l’arrivée du guérisseur. La laissez prendre la mesure de la vérité face à la scène serait trop indélicat de sa part.

Comme il s’y était attendu, les questions fusèrent, malgré son expression qui devait clairement trahir sa volonté de passer sur cette discussion. Heureusement, le principal intéressé ne tarda pas à passer la porte. Clemens profita de cette opportunité d’aller saluer son amant pour couper court aux interrogations de la Française. Un baiser et un “tu m’as manqué” plus tard, il accompagna son premier invité vers le fond de la salle. Un bruit de porte qui s’ouvre l’obligea à abandonner Quinlan et Anna dans un face-à-face qui se promettait tendu… tout cela pour en annoncer un autre, peut-être pire. L’Allemand salua Neal avec une joie et un soulagement non feint.

“Je suis heureux que tu aies pu venir, Neal.”

Son absence ne lui était pas passée inaperçue, et le botaniste manquait visiblement à Isolde et à Quinlan. Les retrouvailles s’avéraient malheureusement tendues. Laissant les deux frères ensemble, le jeune homme se laissa contaminer par l’enthousiasme de sa meilleure amie. Il connaissait son penchant pour les cadeaux uniques et artisanaux - d’une valeur inestimable à ses yeux - mais ce qu’elle lui avait concocté cette année le laissait véritablement ébahi. Avec le même sourire qu’il avait du afficher en déballant son premier balai, il serra la jeune femme contre lui.

“C’est fantastique ! Je suis vraiment touché que tu aies mobilisé tant de monde pour moi ! On le jouera tout à l’heure, si tu veux ? Ce sera l’occasion de partager un nouveau swing. Tu peux poser la nourriture et les boissons sur la table, au fond. On aura beaucoup trop, si ça continue à ce rythme-là, mais au moins, tout le monde pourra goûter de tout. Encore merci !”

Clemens la laissa ensuite rejoindre Anna, qui devait maintenant se sentir bien seule à côté des deux frères Fitzsimmons. Il eut seulement le temps de jeter un œil vers eux et la tension palpable qu’ils dégageaient, avant que la porte ne s’ouvre à nouveau sur Rowan. Il étreignit son meilleur ami contre lui, comme à l’accoutumée et le remercia chaleureusement pour les cadeaux. Il déposa précautionneusement les tableaux auprès des présents offerts par Isolde, et gratifia l’ancien Serpentard d’un sourire carnassier alors qu’il découvrait son carton de jeu avec stupeur.

“Tu me connais, Rowan… Et au vu de l’ambiance qui se veut déjà électrique, je pense qu’un peu de distraction nous fera du bien avant que chacun ne trouve sa place.”

Il libéra son avant dernier invité, qui devait mourir d’envie de rejoindre sa dulcinée, pour accueillir la dernière. Jusqu’à la dernière minute, il n’avait pas été convaincu que Megan serait bel et bien présente. Son arrivée fut gratifiée d’un sourire franc, alors qu’il la serrait elle aussi contre lui. La voir présenter des gaufres manqua de le faire éclater de rire, même s’il ne savait pas vraiment si c’était une provocation envers Anna, ou une volonté de se racheter auprès d’elle. Optimiste, il choisit la deuxième option.

Avant de rejoindre ses invités qui finissaient de se saluer - ou autres - il verrouilla la porte d’un coup de baguette magique et ajouta les quelques sorts de protection qui ferait du Cloud Atlas une antre sûre pour la soirée. Il fit ensuite léviter les cadeaux reçus pour qu’ils le raccompagnent vers le fond de la salle, où il les entreposa précautionneusement dans un coin. Clemens se plaça ensuite au centre du groupe pour attirer l’attention sur lui.

“Bonsoir à tous ! Je suis content de vous voir ici pour fêter le Nouvel An ensemble. Le premier mystère à lever se situe ici-même. Depuis mon arrivée à Poudlard, je garde secret mon lieu de vie. Vous y voici. Nous nous trouvons dans l’endroit même où mes parents se sont rencontrés, sont tombés amoureux puis ont racheté pour y faire leur vie. Mes souvenirs d’enfance se trouvent entre les pieds de ces tables, et je chéris ce lieu plus que tout au monde. Le secret a toujours été son plus grand protecteur, mais ce soir, j’avais envie de le partager avec vous.”

Son attitude, moins nonchalante que d’habitude, trahit une certaine tension alors qu’il prononçait ces mots. L’Allemand se reprend néanmoins rapidement alors qu’il continue sur le programme de la soirée. Son air se fait soudainement espiègle, le regard brillant, et le sourire équivoque.

“Le comptoir est mon univers, je travaille derrière ce bar depuis mes quinze ans. On y met un pied que pour apprendre à faire des cocktails ! Le buffet est en self-service bien entendu, et n’hésitez pas à bidouiller un peu la musique, il y a de tout ! Je vous remercie également pour tout vos présents, et malgré mon silence apparent, je ne vous ai pas oublié. Pardonnez-moi mon retard, mais vous me connaissez assez pour savoir que j’aime jouer, et encore plus faire jouer les autres. Vos cadeaux de Noël se trouvent tous dans cette pièce, cachés par leur évidence. Ils ne sont pas emballés, mais sont intégrés au décor !”

Son regard traversa la pièce, balayant tous les présents de ses invités, au nombre de dix. Tous étaient installés dans la salle de manière si visible, qu’ils n’attiraient déjà plus le regard. A l’exception peut-être de celui qui, attaché à sa ficelle, se démenait pour rejoindre le groupe des invités. Son sourire s’élargit à cette vision et il détourna rapidement le regard. D’un coup de baguette magique, il fit léviter les cocktails vers chacun de ses convives.

“Vous pouvez utiliser la magie ici, mais on ne doit rien voir de l’extérieur. Du coup, je vous demanderai de ne pas en faire usage dans l’arrière cour. Poue le reste… Vous avez vos instructions de jeu, et que la fête commence !” © 2981 12289 0

Sujet: Re: [Cloud Atlas] Nouvel An - Soirée Privée Mar 22 Sep 2015 - 5:23

La présence d’Anna si tôt dans les lieux eut vite fait d’occulter le reste pour Quinlan. Exit l’atmosphère chaleureuse et entraînante du Cloud Atlas, exit le buffet bien garni tout près, exit les cocktails. L’anxiété qu’il pouvait ressentir à proximité de la jeune Française, bien malgré elle selon toutes les apparences, faisait disparaître le décor. Oh, elle répondit poliment à ses questions, mais ne relança pas vraiment la conversation. Quinlan pouvait comprendre, même s’il n’appréciait pas.

De toute façon, il n’eut pas le temps de s’attarder davantage avec Anna : Isolde, et surtout Neal venaient d’arriver à leur tour. Après avoir poliment salué l’amie de Clemens, Quinn se leva pour faire de même avec son frère. Il lui avait envoyé une lettre inflammable à défaut d’incendiaire, mais son regard passa rapidement du ressentiment à l’inquiétude. Que diable lui était-il arrivé ? Pourquoi ne l’avait-il pas prévenu ? L’attitude de Quinlan changea du tout au tout, et c’est avec une expression bienveillante qu’il le prit dans ses bras.

— Viens là, va. On en discutera une autre fois.

Juste à côté, Isolde était en train de sortir des cadeaux pour Clemens. Rien de bien étonnant, mais Quinlan tiqua tout de même. Tout le monde n’était pas arrivé et ils n’avaient même pas encore mangé… Le guérisseur avait oublié qu’il était possible de se prendre un choc culturel même entre personnes de même nationalité, ou presque.

Rowan fit alors son apparition : très élégant, sûrement une habitude chez lui. Quinlan ne put s’empêcher de remarquer ses vêtements, sur lesquels il loucha un moment. Il mourait d’envie d’en caresser le tissu, et d’analyser le vêtement sous toutes ses coutures… sans aucun jeu de mots. À la place, il salua le jeune homme d’une poignée de main ferme.

Megan fut la dernière arrivée, et tout comme Rowan, il eut du mal à ne pas la trouver particulièrement élégante dans sa robe. Séduisante, même ? Ah, mais ça restait Megan, et même si elle ne le haïssait pas, elle serait toujours sur la blacklist de Clemens. C’était un peu dommage, quand même. D’ailleurs, ce n’était que maintenant qu’il remarquait qu’Isolde elle aussi était très belle ce soir : l’arrivée de Neal l’avait occultée elle aussi, et c’était bien dommage.

Et encore une fois, des cadeaux. À côté de tout ce monde qui arrivait les bras chargés — et encore, jamais pour tout le monde — il passait pour un malpoli qui n’avait rien amené. Alors qu’en réalité, c’était tout le contraire mais c’était pas grave hein.

L’hôte de la soirée, voyant que tout le monde était bien arrivé, fit un discours… chose plutôt inhabituelle. Même le Docteur arrêta de miauler à la gueule du Maître pour écouter Clemens. Le lieu avait son importance, et il avait fallu à Quinlan plusieurs discussions avec son amant pour en prendre toute la mesure. Pour le guérisseur, c’était déjà un cadeau en soi de se retrouver là, même s’il n’était pas le seul à y être. Partageur, Quinlan ? Ça dépendait pour quoi.

Il fut encore plus heureux d’avoir enfin des nouvelles de son propre cadeau, même si le pauvre était encore otage d’un jeu machiavélique. Planqué au grand jour dans le bar ? Aussitôt, les yeux noisette du guérisseur scrutèrent le décor, sans savoir vraiment où se poser. Il suivit le regard de Clemens, y cherchant des indices : il avait déjà pu se trahir.

Quinlan brûlait de savoir ce que Clemens avait trouvé pour lui, évidemment, mais la vérité c’était que s’il aimait donner et faire des cadeaux — aussi difficile que ça puisse être pour lui — il aimait également en recevoir. Le manège des cadeaux l’avait irrité plus qu’il ne voudrait jamais l’admettre.

Du coup, quand Clemens eut fini, il se dépêcha de prendre la parole, face au groupe lui aussi :

— Noël est passé mais je n’ai vu aucun d’entre vous à cette occasion, et ça me faisait un peu mal de faire des jaloux et des oubliés alors…

Il souriait, même s’il avait conscience d’avoir été un peu plus piquant qu’il ne l’aurait voulu. En espérant que les présents sauraient apaiser la tension générée par sa propre contrariété. S’il y avait un endroit et un moment où il ne voulait pas passer pour quelqu’un d’impoli, c’était bien ici et ce soir.

Traversant la salle, il avait ouvert sa valise pour en sortir les cadeaux et les donner à chaque invité avec un ‘Joyeux Noël’ en prime, et quelques mots.
À Megan, il offrit une boîte cylindrique, contenant selon toute vraisemblance une bouteille.
— Je suis sûr que ça te sera utile.

À Rowan, un paquet très léger, mais aussi tout en longueur.
— J’espère que tu n’en as pas déjà une comme ça…

À Anna, un petit carton léger également.
— J’ignore de quelle région de France tu es originaire, mais le temps à Haveirson peut être ingrat.

À Isolde, un cadre emballé.
— Tu en sauras un peu plus sur moi et surtout, sur ma baguette.

À Neal, ce qui semblait être un livre.
— Je ne sais pas si tu auras le temps, mais ça te changera un peu les idées.

Et enfin, à Clemens, il tendit un autre carton assez volumineux et un peu lourd.
— Je doute de te faire découvrir quoi que ce soit avec ce cadeau, mais te faire changer de point de vue, pourquoi pas ?

Visiblement nerveux, Quinlan attendit que chacun ouvre son paquet, et plus particulièrement Neal et Clemens. Pour les autres invités, il ne s’agissait vraiment que de petites choses, histoire de ne pas venir avec un cadeau seulement pour son frère et son amant. N’aurait-il pas eu la liste des invités assez tôt, Quinlan serait venu avec des cadeaux en trop, juste histoire de ne pas perdre la face en la faisant perdre aux autres. Peut-être qu’encore une fois, il s’était un peu trop stressé pour rien.

HRP:

Sujet: Re: [Cloud Atlas] Nouvel An - Soirée Privée Jeu 24 Sep 2015 - 9:40

Les doigts de la Française attrapèrent soudainement sa main, se crispant dessus en une inquiétude fébrile et piquante. Elle lui signala, à demi-mot, de ne pas s’abaisser à une telle proximité en présence des autres. Surtout pas ce soir. Cela le poussa à raidir légèrement ses membres.

Malgré l’impression épineuse qui frôla sa conscience – ne venait-il pas de s’abandonner à une largesse faible et peu maîtrisée ? De fauter ? – Rowan devait reconnaître qu’elle avait diablement raison. Il ne pouvait décemment pas se permettre de l’approcher à ce point. Il avait fait une erreur. De calcul ? D’impatience ? D’amour ? Toutes ces choses à la fois ?

Le jeune homme acquiesça lentement à son ordre, avant de prendre la parole. Ne serait-ce que pour la rassurer. « Je me porte bien. » Puis, il marqua la distance en rompant le contact qui les unissaient. Par prudence, il s’ancra dans la nonchalance qu’on lui connaissait et se déplaça derrière le siège de sa camarade. L’information avait été reçue, et il ne comptait pas s’aventurer vers des terrains glissants.

Tout en effectuant ce mouvement lent et maniéré, il entendit une vague salutation, plus gênée et formelle que festive, le jeune homme porta alors son attention guindée vers cette dernière. Mademoiselle O’Neill. Il inclina respectueusement son visage vers elle, préférant s’adonner à un excès de politesse plutôt que de froisser le tempérament si pointilleux de la blonde. Même après avoir travaillé en sa compagnie pour le festival – devait-on vraiment revenir à cet épineux sujet ? – il ne pouvait s’empêcher de craindre par principe les débordements de sa personnalité... Pour le moins explosive.

Toutefois, pour l’occasion, elle lui semblait faire preuve d’un calme salvateur. Et... N’était-elle pas en train de s’atteler à quelques efforts d’ordre sociaux ? Si. Cela méritait largement son amabilité. Sans compter qu’elle avait ramené un large plat de... Gaufres ? Ma foi. Elle souhaitait réellement prouver sa bonne volonté. « Bonsoir à vous, Megan. » Il n’allait certainement pas s’y opposer, bien au contraire.

L’ancien Serpentard n’eut pas le temps de s’intéresser davantage à la dernière arrivante, que Clemens prenait les commandes de la soirée pour leur présenter le programme des festivités. Un endroit plein de souvenirs. Un secret préservé et une confiance exacerbée. Des cadeaux dissimulés et... Des jeux.

Ses iris pâles se promenèrent sur le décor, tandis que ses doigts gantés récupéraient le cocktail. Celui qui, selon les pronostiques, risquait de ne pas beaucoup descendre. La potion qu’il prenait et l’alcool ne faisaient pas bon ménage. À la limite, il pourrait se permettre un seul verre... Avec prudence.

Le discours de son meilleur ami à peine terminé, messire Fitzsimmons premier du nom se révéla à eux plus comme un Père Noël qu’un médicomage. Il glissa d’un convive à l’autre, leur offrant des présents inattendus et festifs. Rowan n’échappa guère à la règle. « Je vous en remercie. » Politesse oblige, il attendit patiemment que son colocataire ouvre le sien avant de se montrer curieux.

Après avoir déposé son cocktail sur une surface plane à proximité, l’aristocrate retira précautionneusement le papier de la petite boîte. À l’intérieur, il y découvrit une délicate plume de paon, dont la pointe d’argent brillait intensément sous l’éclairage. Plaisant. Sans s’encombrer de détails, il la retira de son écrin pour la faire tourner entre ses doigts, jaugeant sa fiabilité et son toucher. Agréable. Bon maintien. Elle était satisfaisante et admirable, en dépit de sa qualité plus ordinaire que luxueuse.

Une fois son observation faite sous toutes les coutures, le Sinistros inclina le visage vers son professeur. « Vous avez de belles idées, messire. J'en ferai bon usage. » Il rangea ensuite avec douceur son cadeau.

Sujet: Re: [Cloud Atlas] Nouvel An - Soirée Privée Sam 26 Sep 2015 - 11:08

Un nouvel an mémorable

[Fête du slip]

Quinlan m'a toujours protégé, et même si j'ai essayé de me convaincre qu'avec l'âge, je n'aurais plus besoin de son aide, la situation actuelle tend à me prouver le contraire. J'ai rarement été aussi rassuré que par cette étreinte, et même si je me doutais qu'il ne ferait pas éclater de scandale devant tout le monde, force est de reconnaître qu'il semble réellement plus inquiet qu'en colère.

- Tu m'as manqué.

C'est un sentiment étrange d'avoir toute cette tension qui s'évacue d'un coup. Les choses semblent prendre un éclat un peu différent, et ce souci en moins, je me permets de prendre le temps d'observer un peut mon environnement.

Le bar semble tout à fait hors du temps, et bien que le décor soit assez hétéroclite, il dégage une forme d'harmonie et de beauté. Même si je ne connais pas spécialement bien les autres invités, je peux comprendre que l'on ait choisi ce lieu pour le moins chaleureux. Une légère odeur de cire flotte encore dans l'air, se mêlant aux et le bar est étonnamment bien fourni, pour ce que j'en vois. Une musique douce, un peu jazzy, achève de donner à l'ensemble une ambiance feutrée. Je m'en veux de ne pas avoir fait attention à tous ces détails plus tôt, obnubilé que j'étais par la confrontation avec Quinlan. Fermant brièvement les yeux, je prends le temps de m'imprégner totalement du décor.

L'arrivée d'autres invités me tire de ma rêverie. Il me semble reconnaître l'un de mes élèves... mais pas moyen de me rappeler son nom. Une sueur froide me parcourt tandis que j'essaie de m'en rappeler. Je crois que c'est... Ewan ? Erwin ? C'est ça... Plus ou moins ? J'espère ? Dans le doute, je vais m'abstenir. En tous cas, il faut lui reconnaître une chose, il sait se mettre en valeur. Quinlan semble au moins aussi intéressé que moi par le costume du nouvel arrivant... Je me demande si c'est un réflexe répandu chez les enfants de tailleur, ou si ce n'est que nous. Au final, peu importe. Dès que j'aurai remis le doigt sur son prénom, il faudra que je songe à le complimenter de son bon goût.

Arrive ensuite une jeune femme blonde. Je l'ai vue également en cours, puis au festival si ma mémoire est bonne, mais autant je suis physionomiste, autant ma mémoire des noms semble me faire défaut. Et dire que je me suis targué pendant longtemps d'être meilleur que Quinlan sur ce point...

Voir Isolde offrir ses cadeaux à Clemens me fait réaliser deux choses. Premièrement, j'ai oublié d'amener les miens. Deuxièmement, je n'en ai pas prévu pour tout le monde. Du coup, je ne sais pas si je dois être gêné ou soulagé de mon étourderie. De toute façon, j'aurai d'autres occasions d'offrir mon cadeau à Quin, et je trouverai un moyen pour Clemens et Anna.

Maintenant que la tension est évacuée, je prends le temps de revenir vers le maître de soirée, encore en train de discuter avec Isolde. Du coin de l’œil, je constate qu'Erwin et Anna semblent proches -et je ne retiens pas un sourire stupide en repensant à la dernière fois que je les ai vu ensemble.

J'attends à distance respectueuse qu'Isolde ait terminé. En l'observant, je réalise que j'ai complètement oublié de la complimenter sur son élégance ce soir. Quel abruti je fais parfois... Pour dissimuler ma gêne, j'attrape à mon tour un cocktail sur la table, et essaie -plus par jeu qu'autre chose- d'en deviner la composition. Souvent, les botanistes sont intéressés, à défaut d'être doués, par la concoction de potions, et je considère qu'un cocktail n'est pas si éloigné de la potion.

J'écoute avec intérêt son petit discours, et j'en viens à me demander si j'aurai une chance de passer moi aussi derrière le bar. A force de voyager, on apprend un paquet de choses, certaines vitales et d'autres bien plus circonstancielles. Le fait qu'il nous convie dans un lieu aussi personnel est touchant, mais ce qui éveille le plus mon attention est de trouver le cadeau qui m'est destiné. Connaissant Clemens, je ne serais pas surpris qu'il ait mie ses compétences en métamorphose au service de son jeu. Cette pensée me fait sourire à nouveau, puis Quin m'interrompt pour m'offrir ce qui semble être un livre.

Je l'étreins à nouveau après l'avoir déballé, plus franchement cette fois.

- Merci, Bro. J'ai oublié mes cadeaux à Haveirson, mais j'ai pensé à toi.

Je reste un peu en stand-by par la suite, mon cocktail à la main, mon regard passant simplement d'un invité à l'autre. Peut-être que les langues se délieront à mesure que la soirée passera, mais pour l'instant, bien que détendu, je me sens un peu étranger à ce petit monde.

(c) YVIANNA

30/03/2015

Alors qu’Isolde saluait sa camarade de Phénix, Rowan et Megan firent leur entrée dans le bar. Rowan vint immédiatement rejoindre Anna et Isolde les laissa à leurs retrouvailles, profitant de l’occasion pour reporter son attention sur les frères Fitzsimmons. Elle vit avec soulagement la tension disparaître entre les deux hommes, et adressa un chaleureux sourire à Neal. Elle tourna ensuite sa mine réjouie vers Megan qui venait d’arriver près d’elle.

- Bonsoir Megan, j’espère que tu vas bien !

Clemens regroupa alors tout son petit monde et lança les festivités. A ses mots, Isolde posa un regard plus tendre sur les lieux qui les entouraient. Elle n’avait jamais rencontré les parents de Clemens mais elle se plut un instant à les imaginer devant le bar. Elle adressa un sourire tendre à son ami pour lui témoigner qu’elle comprenait la signification de cette soirée. Son sourire s’élargit quand il leur dévoila la chasse au trésor de la soirée. Instantanément, ses yeux balayèrent la pièce, s’attardant sur le comptoir puis revenant interroger silencieusement son ami. Elle s’installa plus profondément dans son fauteuil sans perdre son expression espiègle, ravie par le programme de la soirée.

Quinlan pris alors la parole et à l’étonnement de la jeune allemande, distribua des cadeaux à tous les invités. Elle se sentit un peu ingrate de ne pas avoir eu la même initiative. La pique de Quinlan la vexa un peu cependant ; si elle n’avait rien offert à lui ou à Rowan, c’était pour la seule raison qu’elle ne se considérait pas assez proche d’eux et qu’elle n’avait aucune idée de ce qui leur ferait plaisir. Mais ce sentiment s’effaça vite en constatant le soin que le guérisseur avait porté à cette tâche. Et son cadeau se révéla plus personnel qu’il ne pouvait le deviner… Elle lança un sourire en coin à Neal alors qu’elle détaillait la gravure animée de l’aubépine qui bougeait doucement sous les flocons. Les quelques mots écrits aiguisèrent aussitôt son intérêt.

- C’est une énigme ? Ou juste une description ? demanda-t-elle en relevant la tête vers Quinlan. Elle posa la gravure sur ses genoux et le gratifia d’un grand sourire reconnaissant. Merci beaucoup, c’est très joli. Je n'ai rien à vous donner ce soir mais je me rattraperai.

Endymion, parti explorer le bar, revint vers elle et posa ses pattes avant sur ses genoux pour examiner à son tour le cadeau. Après quelques secondes à regarder tomber les flocons, son intérêt de chat se dissipa aussi vite qu’il était né et il repartit avec un miaulement approbateur. Il s’assit dans un coin, en retrait des autres félins de la soirée auxquels il se contenta de lancer des regards plein d’une curiosité suspicieuse.

Isolde saisit le verre qui flottait toujours devant ses yeux et goûta avec attention le délicieux breuvage. Clemens était doué, et d’ailleurs, puisqu’il avait lancé le sujet…

- Tu m’apprendrais à faire un ou deux cocktails ? C’est l’occasion !

Malgré les cadeaux, l’ambiance n’était pas encore totalement détendue. Isolde n’avait pas envie d’aborder le sujet des vacances, même si c’était le plus évident. Autant pour s’éviter d’avoir à parler de son Noël compliqué que pour imposer à Neal de faire de même, et aussi à cause des évènements de Poudlard. Elle en avait entendu parler en rentrant à Haveirson mais des détails lui manquaient encore. Ouvrir la soirée en parlant d’une tragédie n’était pas une option très réjouissante et elle opta pour un sujet plus léger.

- Ton atelier de parole a déjà du succès ! dit-elle à Quinlan. J’ai vu plein de mots sur le panneau d’affichage. Il aura lieu quand exactement ?

18/12/2005

Megan était loin d'être très à l'aise dans ce groupe ou tous se connaissaient bien, à première vue. Mis à part Clemens et Isolde, Megan ne côtoyait personne et elle avait eu quelques désagrément avec certains d'entre eux, pour ne pas dire, tous les autres... Si pour elle, ce qui c'était passé avec Rowan était pour elle de l'histoire ancienne, elle ignorait si c'était la même chose pour lui, tout comme pour Anna. Elles avaient pas du tout accrochées ensemble, et le fait qu'Anna semblait s'être amuser à provoquer la paranoïa de Megan n'avait pas aidé à les mettre en bon termes. Pour ce soir, elle se contenterait de faire bonne figure, tant qu'elle le pouvait, tout en espèrant qu'aucun mangemort ne s'invite à la fête. Megan avait le chic pour toujours s'attirer des emmerdes après tout, et elle était douée pour embarquer les autres avec elle.
Contre tout attente, Anna fut la première à s'adresser à elle. Megan en était surprise. Elle se contenta de regarder la Phénix durant quelques interminables secondes, cherchant à y déceler un pique ou une nouvelle technique pour la rendre paranoïaque. Après l'avoir dévisager quelques secondes, elle pouvait affirmer que ce n'était pas le cas, ou bien Anna était une excellente comédienne. Sans trop savoir pourquoi, Megan était certaine qu'Anna avait compris le clin d'œil à leur soirée dans les cuisines du château. Contre tout attente, Megan laissa apparaître un sourire un peu timide envers Anna. Ce soir, elle ne voulait pas se torturer la tête à se demander le pourquoi du comment, elle suivrait son instinct, après tout, il n'y avait pas de mangemort, elle pouvait se détendre.... Et puis , un peu de sociabilité, ne pouvait pas lui faire de mal.

-Et bien, tu m'en diras des nouvelles, mais mes goûteurs attitrés m'en ont redemandés, donc ça doit être mangeable... Et puis, je te devais bien ça, en hommage à ta pâte partie trop tôt! dit-elle d'une voix agréable.

Rowan dans son élégant costume s'adressa à elle avec tout les manière que pouvait avoir un sang-pur aristocrate coincé. Deuxième surprise de la soirée. Avait-il oublié le shampoing improvisé avec la pate à gaufres d'Anna? Elle en doutait fortement. Mais il avait eu la politesse et la volonté de la saluer, elle en fit donc tout autant,

-Bonsoir à vous W...Rowan.

Elle avait failli l'appeler par son nom de famille. Vieille habitude qu'elle avait gardé lorsqu'elle s'adressait à un ancien serpentard. L'abraxan s'était reprise juste à temps, ne voulant pas jeter un froid ce soir. Megan sourit à Isolde en guise de réponse. et écouta le petit discours de Clemens.

Alors ainsi, il avait grandit dans ce bar? Megan regarda autour d'elle, l'imaginant courir de partout lorsqu'il était petit. Elle était touchée que Clemens leur révèle ça, alors qu'il avait jusqu'ici préserver ce secret, c'était une preuve de grande confiance en eux qu'il venait de faire preuve. Megan sentit ses yeux devenir humides et fronça les sourcils pour se reprendre. Depuis qu'elle travaillait sur le deuil de son frère et qu'elle avait parlé à Lanalia, elle était devenu très sensible, ce qui avait tendance à l'agacer. Il était juste hors de question qu'elle se mette à versé une larme émotive, en compagnie de tous. Plutôt se faire démembrer vivant!

Alors qu'elle tentait de ne rien laissé paraitre, Fitzsimmons se transforma en père noël en distribuant des cadeaux. Elle reprit totalement ses esprits lorsqu'il lui fourra une boite de forme cylindrique dans la main. C'était quoi ça? une bombe?! Un poison? Quelque chose qui tue dans d'atroce souffrance avec un seul contact cutané? Megan se retint de la lui jeter au visage par précaution. Elle refreina cette pulsion, ne voulant pas passé pour parano (oups! c'est déjà le cas! non?), elle bredouilla un merci, et jeta un regard méfiant à Quinlan. Qu'est-ce qu'il préparait comme mauvais coup celui-là? Pour Clemens, et uniquement pour Clemens, elle ne ligoterait plus Quinlan pour lui faire subir un interrogatoire, mais quand même, c'était louche!

enfin, le moment n'était plus à la paranoia, elle aurait tout le temps d'examiner les huiles sur son temps libre afin de vérifier qu'aucun poison ne s'y trouver. Elle demanderait même l'avis d'un expert... par précaution.

Elle attrapa le verre de cocktail alcoolisé qui flottait devant elle, et hésita à le boire. Pas qu'elle doutait de Clemens loin de là, mais Megan savait qu'elle ne tenait absolument pas l'alcool, et elle craignait un peu ce qu'elle pourrait dire ou faire après en avoir bu. Peut-être qu'un verre après tout, ne lui ferait rien....

Sujet: Re: [Cloud Atlas] Nouvel An - Soirée Privée Mer 30 Sep 2015 - 0:07

Anna trouva l’étreinte des deux frères touchante. Elle avait beau feindre de n’en voir rien, ça ne restait que feindre. Un pincement au cœur lui vint, chose qu’elle s’attacha bien vite à taire. Elle accueilli avec soulagement la diversion apporté par Isolde et Rowan par la suite.

Ce dernier ne s’offusqua pas de sa retenu et s’éloigna d’elle avec son habituelle habileté. Se désolant un instant de lui imposer cela elle se délecta néanmoins du fait qu’il ne s’éloigna pas trop en se plaçant derrière son fauteuil. Il la laissait ainsi profiter de sa présence rassurante ce dont elle le remercia intérieurement.

Toute dans ses bonnes dispositions, Megan répondit à Anna avec un sourire et même une pointe d’humour. La soirée avait au moins le mérite de rendre les gens agréables, plus qu’elle ne l’était elle-même. La petite française s’était attendue en voyant débarquer M.Fitzsimmons et par la suite Megan à devoir passer de longs moments sous leurs regards froids et leurs lèvres pincées. Fatiguée de jouer avec eux, elle avait formé la carapace qu’elle revêtait toujours face aux gens qui l’agaçaient, l’indifférence. Mais la présence dans une demeure de Clemens les poussait sûrement à se montrer plus enclins, au moins pour lui, et l’étudiante n’était pas de celle qui s’arrêtait à la première impression et qui était capable de remettre en question un jugement qu’elle avait sur quelqu’un. Ainsi elle laissa place à un visage avenant envers la blonde abraxane tandis que Rowan finissait lui aussi de saluer leur camarade.

Sans plus attendre leur hôte reprit la main et leur révéla quelques détails insolites sur la soirée. La jeune française fut touchée d’apprendre qu’elle faisait partit du premier cercle restreint de personnes qui pénétrait pour la première fois dans ce lieu maintenu secret jusqu’ici. Elle lui lança un regard souriant et teint de compréhension. Il les invitait dans son royaume en révélant ainsi toutes les faiblesses qu’il pouvait contenir et acceptant le risque. Il lui dévoilait une grande marque de confiance. Elle réalisa alors à quel point la fausse lettre aurait pu faire des dégâts. Elle avait blessé la jeune femme, mais s’ils ne s’étaient pas finalement entendus par la suite, elle l’aurait aussi certainement blessé lui.

A l’évocation de présents cachés elle porta un regard curieux à la pièce, suivant celui de Clemens. La pièce était remplie d’énormément de choses, comment savoir quand on était jamais venu laquelle ne devait pas se trouver là normalement.

Elle fut coupée dans sa recherche lorsque le professeur Fitzsimmons sortit lui aussi des cadeaux. Elle s’étonna au moment où il lui tendit un paquet. Elle s’empressa de déposer celui d’Isolde près d’elle et saisit celui qui lui tendait. Perturbée et ne sachant pas tellement comment prendre un pareil geste de sa part, elle s’entendit lui répondre une phrase qui fut semblable à celle qu’elle aurait pu dire aux autres.

- Professeur, il ne fallait pas. Merci. Je suis désolée je n’ai rien à vous offrir pour ma part…

Dans sa gêne face à un présent non prémédité, elle se souvint soudainement des nombreuses choses qui remplissaient ses bagages.

- A moins que… Vous aimez le pâté ?

Elle posa le paquet sans l’ouvrir avec l’autre en se préparant à remonter farfouiller dans ses affaires laissées à l’étage.

Lorsqu’elle entendit Isolde venir sur le sujet de l’atelier de parole que prévoyait de mettre en place le professeur, la jeune fille fut piqué par une angoisse et, avec moins de discrétion qu’elle l’aurait voulu, elle se tourna alors vers le sinistros dans un effort désespéré pour changer de la conversation. Elle aussi avait posé une question, mais jamais Rowan ne devait l’apprendre et surtout pas le sujet qu’il abordait, car alors elle mourrait de honte. Le plus simple pour que ce ne soit pas le cas, c’était encore d’éviter de tourner trop près de cette dernière.

- Rowan, en parlant des cours, j’ai fini le devoir d’histoire que nous devons rendre après les vacances, mais j’ai dû faire des fautes, tu voudras bien regarder si mon anglais n’est pas trop nul, s’il te plaît ?

Anna se demanda comment les choses avaient-elles pu déraper à ce point. La probabilité qu’on parle de cela à cette soirée précisément était presque nulle et pourtant c’était en train de se produire. Il n’aurait plus manqué que le cadet des Fitzsimmons se décide à entrer dans la discussion et la française était certaine de se voir mise encore plus mal-à-l’aise. Il avait le don de la confondre à chaque fois qu’ils s’étaient rencontrés. Isolde avait, elle aussi, finit par se venger de ce qu’elle lui avait fait quelques mois plutôt en évoquant, malgré elle, les inclinaisons de son amie pour le physique du jeune professeur.

24/02/2007

Mix
Electro Swing Collection

Ambiance

Isolde, Rowan, Anna, Megan, Neal, Quinlan & Clemens
« Un Nouvel An qui laissera des traces... Ou des poils. »

Les deux frères semblaient avoir mis leurs différents de côté alors qu’il avait le dos tourné. La fin de son petit discours lui avait enfin permis d’englober tous ses invités dans le même regard. Quinlan et Neal n’avaient peut-être pas réglés leurs peines, mais elles se voulaient absentes de la présente fête. Clemens sentit le soulagement lui réchauffer les membres ; inviter le botaniste sans avoir demandé l’avis de son frère aîné était un coup délicat à jouer. Pendant plusieurs jours, il avait craint que son amant ne le lui reproche. Pourtant, c’était presque plus pour Isolde que l’Allemand avait choisi d’inviter Neal. Ils étaient proches, partageaient leurs mondes, et leur arrivée concertée ne l’aurait en rien surpris, même si sa meilleure amie ne l’en avait pas avisé par courrier.

L’atmosphère se détendait peu à peu, alors que chacun finissait de prendre ses marques. L’hôte de la soirée espérait ardemment qu’il parviendrait à faire de cette réunion si artificielle, un moment festif naturel où chacun trouverait son compte. Il s’installa en retrait, le regard attiré par un reflet doré, celui d’un cadeau dont la couleur se fondait parfaitement avec le décor, quand Quinlan relança un certain malaise. Clemens ne put retenir une exclamation amusée et, quand le guérisseur s’approcha de lui, il lui posa une main délicate sur l’épaule, accompagnée d’un regard univoque. La crainte du groupe le poussait à une telle générosité, c’était à la fois attendrissant et perturbant.

“Merci. J’espère que tu trouveras rapidement le tien.”

Il ponctua son remerciement d’un sourire espiègle et ouvrit son paquet avec soin. A la découverte du livre, une lueur perplexe traversa son regard. Il lisait peu, et même s’il n’en avait jamais informé Quinlan, il lui paraissait vraiment invraisemblable que nul ne songe à lui offrir un bouquin. Involontairement, il se tourna vers Rowan, à qui on avait déjà du offrir une bibliothèque complète. Toutefois, le mot qui s’échappa du papier de soie parvint à renouveler sa curiosité et la courte énigme marqua ses traits d’un intérêt sincère. Des sirènes dans le ciel. Clemens joua un instant avec le morceau de papier, l’air pensif, avant de caresser la couverture du livre d’une geste retenu. La couleur chaude du cuir travaillé n’était sans lui rappeler celles de cet autre cadeau, qui se déclinait en un trio de nuance, et lui donnait presque un air enfantin de prime abord.

Clemens Brentano. Le clin d’œil était évident, et peu risqué en plus de cela. L’Allemand ne connaissait pas ses classiques, et même si le nom lui était vaguement familier, il n’avait même pas besoin de réfléchir pour savoir qu’il n’avait jamais mis le nez dans cet ouvrage-là. Par respect, il ferait l’effort de le lire, peut-être aurait-il une bonne surprise. Il posait délicatement le présent sur une table un peu à l’écart, là où il ne risquait pas d’être abîmé. Pour lui qui était si nonchalant d’ordinaire, il agissait autour de ce livre avec une attitude résolument farouche. Quand la voix enthousiaste d’Isolde lui parvint. Il se retourna néanmoins vers elle, l’expression joyeuse.

“C’est prévu ma chère Isolde, mais seulement pour ceux qui sont sages ! N’entre pas dans mon royaume qui veut…”

Clemens revint finalement se mêler à l’assemblée de ses invités, et se laissa tomber dans un fauteuil auprès de Quinlan, son cocktail à la main. Ses yeux bleus, vifs et amusés glissaient sur ses amis, dont le choix de discussion s’avérait déjà intéressant. Il avait lui-même ajouté quelques suggestions aux ateliers de parole, et même si la plupart se voulaient être des piques pour le guérisseur… D’autres recelaient une part de vérité, une certaine interrogation personnelle. Cette opportunité avait été pour lui presque une énigme à tisser.

“Je suis curieux de voir ce que va donner cet atelier, je me demande si tous ceux qui ont posés des questions au tableau d’affichage oseront venir… D’ailleurs, vous comptez continuer le cours de politique ? Là aussi, je crois qu’on a eu plus de curieux que d’intéressés.”

Son regard s’était tourné d’abord vers Rowan. L’Allemand lui adressa un petit sourire, conscient que pour son meilleur ami, la question ne se posait pas. Isolde avait semblé intéressée, Anna n’y avait pas participé, ce qui était somme toute plutôt étonnant. Il s’intéressa à elle un instant, se demandant si sa subite demande à Rowan était un moyen de faire diversion de la conversation, ou une véritable requête.