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 [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir

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MessageSujet: [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir   [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir EmptyMar 3 Nov 2015 - 11:17


Le mercredi 29 janvier 1997, 18h.


Quinlan ne s’inquiétait plus autant que la veille. Son atelier, en version Poudlard, avait attiré pas mal d’élèves, et des choses très intéressantes s’étaient dites. C’était exactement l’objectif que s’était fixé le guérisseur en organisant ces petits ateliers de parole, alors il était content. Si ça avait fonctionné avec des adolescents boutonneux, ça fonctionnerait aussi avec de jeunes adultes qui devaient se sentir encore plus pressés comme des citrons par la société qui les entourait, qu’elle soit moldue ou sorcière.

Il avait relu ses notes, prises à partir des messages laissés sur le panneau d’affichage. Il n’avait pas répondu à Isolde, mais il comptait bien préciser qu’il serait de bon ton d’adopter un langage aussi neutre que possible. Il ne savait juste pas quand il le ferait. Ce n’était pas vraiment un problème qui s’était posé avec les ados poudlardiens… hmm.

Les bras chargés de grignotage et de thé — en espérant qu’ils plairont cette fois — Quinlan débarqua quelques minutes en avance dans la verrière. Il avait demandé à disposer les coussins en cercle, histoire que tout le monde puisse se voir, et qu’il n’y ait pas une impression de prof vs étudiants. Il n’était pas professeur aujourd’hui, juste un guérisseur avec des intentions qu’il espérait bonnes. Il avait amené avec lui un petit quelque chose, une surprise à propos de laquelle il croisait les doigts. C’était un peu casse-gueule de faire ce qu’il allait faire, mais il n’avait rien trouvé de mieux.

Disposant les petits gâteaux et le thé à intervalles réguliers sur les tables basses postées tous les deux trois coussins, il s’assura qu’il y avait aussi de l’eau chaude et des tasses. Sinon ils auraient l’air con. Enfin, surtout lui. Puis, il prit place dans le coussin juste en face de l’entrée de la verrière. L’endroit était calme et beau, éclairé de grandes bougies suspendues dans les airs. Dehors, c’était déjà la nuit, et la lune offrait son dernier quartier.

Il attendit quelques minutes que les étudiants arrivent, les saluant chacun au passage, et puis vers 18h15, il prit enfin la parole.

— Bonsoir tout le monde et merci d’être venus ! J’ai été assez surpris du nombre de questions laissées sur le panneau d’affichage, et j’espère qu’on pourra apporter des réponses à tout le monde. Au cas où ça ne serait pas le cas, n’hésitez pas à envoyer un hibou ou passer me voir à l’infirmerie.
La Saint-Valentin approche et j’aimerais que tout le monde en profite sereinement, c’est aussi l’objectif de cet atelier. Comme la question a été posée et que c’est un de mes démons personnels, je voudrais commencer par vous parler des philtres d’amour et surtout de l’Amortentia. J’ai cru comprendre qu’au moins une personne la redoutait, et cela m’étonnerait qu’elle soit la seule ici. On m’a demandé comment la contrer, or c’est impossible. L’Amortentia est une potion bien trop puissante et votre seule arme c’est votre volonté. Seulement, je peux vous aider à prévenir le problème, à défaut de le guérir.


Allez, c’est l’heure de vérité. Quinlan sortit de sa robe de sorcier — étonnamment sobre aujourd’hui d’ailleurs — un petit flacon d’une potion irisée, qu’il ouvrit. Passant une main par-dessus, il ventila pour la respirer sans mettre son nez au-dessus. Cela lui permettait de garder le contrôle. Ainsi présentée, la potion restait neutre et quasi-inoffensive. Une odeur boisée envahit ses sens, mêlée à celle du vieux cuir et de l’iode marin. Le mélange était étrange, mais particulièrement agréable. Luttant contre la potion alors même qu’elle n’était même pas sous son nez, il la fit passer à sa droite.

— C’est de l’Amortentia. J’ai pris la liberté de m’en procurer pour que vous puissiez savoir quelle odeur elle a pour vous. Si vous souhaitez la connaître, ne la respirez pas directement. Même dilué, ce truc est fort.

Il espérait que pour un début, ça les intéresserait. Au pire, il suffisait de changer de sujet et basta.

HRP:
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MessageSujet: Re: [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir   [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir EmptyMar 3 Nov 2015 - 12:03

La journée d'Anna c'était plutôt bien passée dans l'ensemble. Rien de notable n'était à signaler, pour le moment en tout cas, mais ça n'allait peut être pas durer. C'était le jour de l'atelier du Professeur Fitzsimmons et elle s'était promis qu'elle irait, malgré toute la gène que cela lui procurait.

C'est ainsi qu'elle franchit timidement la porte, salua d'une vague et relativement bas l'enseignant et se dépêcha de prendre place sur les coussins disposés en cercle. Elle ne sortit pas d'affaires, ce n'était pas un cours ordinaire et elle n'était pas sûre d'avoir besoin de prendre des notes. Elle observa la verrière en attendant que les autres élèves arrivent aussi. La nuit s'était déjà montré et seule les lumières de la pièce venaient éclairer l'endroit. Les vitres s'étaient parées d'un éclat doré sous la douce chaleur des bougies. L'endroit était idéal pour une telle réunion.

Elle ne sut pas si Quinlan attendait qu'elle lui parle plus que cela, mais elle préférait éviter d'attirer l'attention. Elle était venue ici car il y avait des questions auxquelles elle n'avait toujours pas la réponse et qu'elle devait avouer que la situation dans laquelle elle se trouvait actuellement nécessitait qu'elle s'y penche.

Lorsque le cours débuta elle fut étonnée de le voir sortir une fiole qu'il ouvrit. A la première effluve une légère odeur de fleur s'en dégagea. Tulipe? Non, c'était une odeur qu'elle connaissait encore mieux. Lorsqu'il annonça le contenu, elle fit le lien. Jonquille, évidemment! La première fleur à sortir dans son jardin, celle qui annonçait le printemps et le renouveau.

Elle attendit que la potion lui arrive, puis la tenant légèrement à l'écart de son nez, elle finit monter l'odeur par un simple mouvement de la main en sa direction. Sans étonnement vint en plus de la jonquille une odeur de mer qui lui rappelait sa région natale, puis une troisième presque indéfinissable. Anna inspira une nouvelle fois pour tenter de déterminer exactement la fragrance. Perplexe, elle fit appel à tous ses souvenir sans réussir à la relier à quelque chose. Pensive, elle fit passer le flacon. L'odeur était indéniablement enivrante. Restait juste celle indéfinissable qui réveillait en elle une étrange sensation. Alors sans vraiment s'en rendre compte elle prit la parole.

- Est-ce possible de ne pas réussir à déterminer exactement ce qu'on sent? Et est-il possible que l'odeur se transforme avec les années?
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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir   [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir EmptyVen 6 Nov 2015 - 15:42

L’idée d’organiser des ateliers de parole concernant l’amour et la sexualité l’avait d’abord beaucoup amusé, puis fort intrigué. Poudlard n’était pas vraiment le lieu propice à ce genre de discussion, tant l’éducation était essentiellement axée sur la magie et la négation du monde extérieur. Son père s’était souvent étonné de cet état de fait, tout comme il s’étonnait que le cours d’études des moldus ne soit pas obligatoire. Clemens avait ainsi toujours pu trouver en Anton un référent qui savait se montrer neutre et détaché pour répondre aux questions de son fils, sans pour autant se montrer intriguant ou inquisiteur. Si certaines questions restaient toujours tabou, c’était uniquement par une volonté de mystère encore bien ancrée chez le jeune Neubach.

Ces ateliers lui paraissaient donc inutiles, en témoignaient les questions absurdes qu’il avait punaisé au panneau d’affichage. Quinlan ne lui avait fait aucun commentaire à ce propos, l’Allemand ne savait donc pas si ses blagues avaient fait mouche ou s’il avait été démasqué. Cependant, au fil des jours, son exemple avait été imité avec un sérieux bien plus sincère. Certains de ses camarades semblaient avoir encore de nombreuses préoccupations, et au fur et à mesure que les parchemins s’accumulaient, Clemens avait du avouer que certaines de ces questions le tracassaient vraiment. Ou l’intéressaient, au moins. Il avait même fini par poster une question tout à fait sérieuse, dans l’espoir cette fois de ne pas être débusqué.

Le Sinistros avait décidé de se rendre à l’activité avec un but honnête : celui d’éclairer les questions qui étaient nées en lui depuis quelques semaines, et surtout dans l’espoir de pouvoir écouter les autres et de découvrir leurs points de vues. Il avait même une cible encore plus précise. Quitte à dire quelques mots sur les sujets de l’homosexualité ou de relations ‘mal-comprises’ par la société, Clemens avait décidé de jeter le secret aux lions. Leur tuteur serait Quinlan, dans ses habits de guérisseur et débarrassé de son autorité de professeur. Dans la foulée, on pourrait donc lui ajouter la casquette de ‘compagnon du type qui fait de la métamorphose’.

Un sourire aux lèvres, l’étudiant poussa la porte de la salle avec un petit quart d’heure d’avance, dans l’espoir de voir son amant seul à seul pendant quelques minutes. Tout autant qu’il ne supportait pas de se faire outer sans qu’on lui demande son avis, il ne comptait pas imposer sa décision à Quinlan dans des circonstances qui se voulaient tout de même un brin professionnelles. Il n’était déjà plus seul, mais la présence de Anna ne gênait pas Clemens.

“Salut Anna !” Il s’approcha ensuite de son aîné pour lui poser un léger baiser sur les lèvres et murmurer. “Bonsoir Quin. J’ai décidé de me pointer finalement. Je me suis dit que ce serait une bonne occasion pour arrêter de faire semblant que je suis célibataire.”

Son annonce ainsi faite sur le ton de la conversation comme s’il venait de faire une remarque sur la pluie, l’Allemand alla se servir une tasse de thé noir avant de revenir s’installer auprès de Quinlan. Il se saisit délicatement d’une main du guérisseur, entremêlant ses doigts au sien avant d’entamer sa boisson, l’air de rien. Ses yeux pétillaient d’une lueur espiègle, tandis que fixé sur la porte, il attendait avec curiosité l’arrivée des autres participants.

Une demi-heure plus tard, le guérisseur prit enfin la parole pour lancer le débat, interrompant par la même les conversations qui étaient nées de-ci, de-là parmi les étudiants arrivés entre temps. Clemens découvrit avec surprise la fiole qu’il leur présentait, presque choqué que Quinlan en ait en sa possession, bien qu’il ne puisse que reconnaître l’intérêt d’une telle démarche. Sans dire un mot, et le visage un peu plus fermé à l’idée de respirer — même de loin — une potion aussi puissante, l’Allemand saisit le flacon d’Amortentia et l’approcha avec prudence de son visage, imitant les gestes du guérisseur. La surprise se dépeignit sur son visage.

“Hmm… C’est… étonnant.”

Sans plus attendre, Clemens tendit la fiole à son voisin de droite. Le mélange de cèdre, d’orage qui se préparait et de sous-bois après la pluie lui était si violemment monté à la tête qu’il dut fermer les yeux un instant pour retrouver contenance. La fragrance le surprenait néanmoins par la justesse et la présence dans son quotidien. Chacune de ces trois odeurs se glissaient si souvent dans sa vie… Sauf le cèdre. Celle-là était originale et ne lui était connue que depuis quelques mois. Avec un sourire énigmatique, l’Allemand faufila à nouveau ses doigts dans la main gauche de Quinlan, le regard fixé sur ses camarades.
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Isolde Mayer
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MessageSujet: Re: [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir   [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir EmptySam 7 Nov 2015 - 1:39

Isolde avait hésité à venir à l'atelier organisé par Quinlan. Il n'avait pas répondu à sa demande d'utiliser un vocabulaire neutre pour parler de leurs relations amoureuses et elle ne savait même pas s'il avait reçu cette lettre, puisqu'il ne l'avait jamais évoqué devant elle. C'était bien ce point qui la gênait. Parler d'amour et de sexe ne la dérangeait pas en soi, et l'atelier pouvait même se révéler très intéressant, mais elle ne voulait pas risquer de coming-out forcé en y allant. Une demi-heure avant, elle tergiversait encore avec elle-même. Mais le format de l'atelier l'intriguait, et il ne serait à son avis pas superflu. Elle trouvait complètement aberrant que la sexualité n'ait jamais été abordée à Poudlard, pas plus que l'amour. Heureusement, elle avait eu la chance de grandir dans une famille ouverte d'esprit et même plutôt moderne sur la question ; en ce qui concernait ses parents et sa tante du moins. Ils l'avaient écoutée et rassurée sur la légitimité de ses sentiments, de ses ressentis, et avaient accueilli chez eux Fanny avec pour seule réticence le fait qu'elle était aussi une sorcière. Evidemment, tout n'avait pas été si facile à Poudlard, et Malefoy le lui avait bien rappelé au début du mois. Rien que pour essayer de combattre un peu l'homophobie qui lui avait pourri la vie pendant trois ans, elle aurait aimé avoir un atelier pareil à Poudlard. Au pire, elle resterait silencieuse à chaque question délicate. Et puis, après sa discussion avec Quinlan, elle se doutait qu'il ferait attention à ne pas la outer.

Elle se rendit donc à la salle, quelques minutes avant l'heure dite. Debout devant la porte, elle hésita encore une seconde. Si elle ne voulait pas se faire remarquer, elle ferait mieux de ne pas y être vue, non ? Mais elle avait posé des questions pour lesquelles elle voulait des réponses, et d'autres étudiants avaient eu des interrogations très pertinentes qui nécessitaient des sérieuses discussions. Approchant discrètement de l'ouverture, elle jeta un coup d'oeil dans la salle. Une bouffée de soulagement la saisit à la vue d'Anna et de Clemens. Elle se prit même à espérer que personne d'autre ne se rajoute à l'assemblée, tant l'ambiance de la verrière lui semblait rendue douce et chaleureuse par la présence de ces visages amis.

Son regard tomba soudain sur les mains enlacées de Clemens et Quinlan. L'étonnement se peind d'abord sur son visage, avant de se muer en un sourire d'affection sincère pour son ami. Finalement, il avait choisi d'arrêter de se cacher. Elle savait qu'il ne se qualifiait pas lui-même de courageux, mais ici, il l'était aux yeux d'Isolde. Ce geste si simple, ces mains qui s'enlaçaient sans trembler devant les conséquences futures de leur étreinte, lui donna l'impulsion nécessaire pour franchir la porte. Avec un large sourire pour Clemens, elle vint s'asseoir à côté de lui et salua Anna. Si lui avait le courage de sortir du placard ainsi, elle pouvait bien avoir celui de participer à l'atelier.

L'atelier commença de façon un peu étonnante et Isolde regarda, curieuse, les étudiants respirer chacun leur tour la potion dangeureusement tentatrice. Elle prit la fiole des mains de Clemens, éventant la potion sous son nez. Des odeurs réconfortantes de cannelle, du bois vernis de son violon et celle, plus fraîche, de la terre après la pluie, lui firent presque tourner la tête. Elle passa aussitôt la fiole à son voisin, se concentrant sur les fragrances et l'effet produit en elle.

- On peut éviter les effets de la potion si on sait reconnaître ces odeurs ? Je veux dire, est-ce que si on était sous son emprise, on aurait encore assez de contrôle sur nous-même pour pouvoir se rendre compte qu'on a été drogué ?
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MessageSujet: Re: [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir   [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir EmptySam 7 Nov 2015 - 12:46

Ses iris pâles et quiètes fixaient les alentours immédiats, sombres et enneigés de l’académie, à travers la verrière protectrice du couloir. À cette heure perdue dans le long flot dérisoire du temps, le paysage se distinguait à peine par quelques nuances grisâtres et obscures. Parfois, la baguette aventureuse d’un étudiant – où d’un professeur, difficile de le définir concrètement avec une telle distance – permettait d’offrir un peu de clarté au blanc immaculé qui couvrait de son manteau les environs.

Rowan restait là, les bras précautionneusement croisés dans le dos, ancré dans un silence singulier et distant, à observer le vide plus qu’autre chose. À appréhender, sans un mot, la suite houleuse des événements.

On était à deux jours de la fin du mois. Et, tandis que tous s’esclaffaient des cours à venir et rêvassaient d’une fête de Saint-Valentine surannée, à mille lieues d’une toute autre – indélicate et pénible – réalité, lui se préparait au pire. À sa première mission, qu’il devinait poindre dans l’esprit étriqué et corrompu de ses aînés. Aux noces, qu’il voyait se profiler à l’horizon avec une sainte horreur, et contre lesquelles il se battait ardemment sans avoir encore réussi à s’en retirer. À la magie malfaisante et hostile de leur établissement, prête à fondre sur eux au moindre écart. Aux missives inquiètes et malheureuses de sa génitrice, qui ne comprenait pas la soudaine rupture dans leurs échanges.

Et, au cœur de cet entremêlement, la petite Française. Bordée par la présence d’autres visages affables. Pas moins menacés s’il échouait ne serait-ce qu’une fois. C’est pourquoi tous ses efforts se portaient sur son travail avec Rupert. La surveillance de sa santé avec Quinlan. Et les recherches sur le propriétaire de la bâtisse. Une pluralité d’obligations et de désagréments.

Il avait soupiré, ses mains venant soutenir brièvement la ligne de son nez, avant de se reprendre et de quitter le couloir. Il était presque l’heure de l’atelier. Une séance à laquelle il estimait devoir se rendre, pour se préparer à toutes les éventualités possibles et... Peut être, compléter les lacunes de son esprit sur tout ce qui touchait aux effervescences. Aux incompréhensions mordantes et brûlantes du corps. Aux étreintes et ce qui, théoriquement selon les ouvrages, suivait.

Ses lèvres se pincèrent brièvement en un fin sourire égayé. Un peu rougeoyant. Une telle pensée, aussi séduisante – ou terrifiante – soit-elle, ne manquerait pas de lui poser d’insidieux problèmes si elle s’imposait trop à sa conscience. Autant s’en extirper au risque de se perdre dans des considérations encombrantes. Physiquement agréable, assurément, mais... Un brin importunes et intruses compte tenu des individus présents. Et de tout ce qu’il avait déjà à réfléchir et à prévoir.

En arrivant à proximité de la salle, l’ancien Serpentard remarqua du coin de l’œil la silhouette d’Isolde s’y glisser. Sans se presser, il effectua le même mouvement et entra dans la pièce. Son regard tomba immédiatement sur les traits familiers de ses camarades et de messire Fitzsimmons. Tous membres d’un cercle très restreint de ses relations.

Il ne s’intéressa guère à l’étau des mains de Clemens et de Quinlan. Ça n’avait que peu d’importance : et, de toute évidence, qui était-il pour juger ? Tant que son meilleur ami s’épanouissait dans ses relations, il ne se sentait pas légitime à y intervenir. Ni à y réfléchir dessus. En vérité, il n’y voyait pas de différence fondamentale avec tout ce qu’il connaissait, car, selon lui, un sentiment était le même qu’importe la personne en face. Qu’importe l’âge, le sexe et... Le statut de sang.

En guise de salutation, il esquissa un sourire et inclina le visage vers le trio, puis porta ses iris vers Anna. À dire vrai, il souffrait davantage de cette distance que du reste. Ses yeux perdirent alors un peu de leur aimable chaleur au profit d’une mélancolie doucereuse. Piquante. Celle qui, sans délicatesse, vous rappelle que vous n’avez pas le droit de songer à cette personne. Se trahir serait encore plus malvenu que de feindre l’indifférence.

Rowan détourna son attention vers la fiole qui circulait entre les mains des présents, puis alla s’asseoir à côté d’Isolde. L’Amortentia. Une potion à craindre. Bien plus que le Baiser. Au point de le mettre légèrement mal à l’aise derrière les apparences aristocratiques de son maintien.

D’une main prudente et ferme, il récupéra la mixture, et s’astreignit à effectuer le même geste que ses partenaires de séance. Des effluves singulières vinrent taquiner son odorat. La pomme. Pire. La compote de pomme tout juste sortie de la marmite, encore chaude et terriblement attrayante. L’anis étoilé, brûlante, libérant son puissant arôme au fond d’une tasse de thé. Et... Il ferma les yeux l’espace de quelques secondes, s’abandonnant à l’identification de cette exhalaison mystérieuse et confuse. Une caresse proche de la fragrance d’une fleur sucrée. Aux relents indescriptibles de jasmin-sans-l’être.

Il passa également la fiole au suivant, l’esprit et le regard perturbés par ce parfum bien trop enivrant, bien trop juste et ciblé, pour ne pas faire poindre en lui une angoisse nouvelle. « Je commence à comprendre pourquoi il vaut mieux se baser sur de la volonté pour y résister... »
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MessageSujet: Re: [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir   [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir EmptyLun 9 Nov 2015 - 13:53

Gabriel avait entendu parler de l'atelier du professeur Fitzsimmons "l'amour entre bonheur et désespoir". Il était venu par curiosité, mais aussi parce-qu'il se disait que c'était une excellente occasion pour rencontrer de nouvelles personnes. C'était la première fois qu'il entendait parler d'un tel atelier dans une école de magie et finalement en y réfléchissant dans une quelconque école en France ou au Royaume-Uni.

Il arriva avec deux minutes de retard environ. Quelques personnes étaient déjà installées. Il avait déjà vu certains visages mais n'avait véritablement parlé qu'avec le professeur Fitzsimmons peu après son arrivée à Haveirson. Un homme avec une personnalité très intéressante et avec qui il fallait mesurer ses paroles et ses actes à n'en pas douter.

Gabriel était perturbé par ses rêves récents. Il ne pensait plus qu'à cette jeune fille blonde qui était arrivée accompagnée de deux anciens Gryffondors. Il n'avait pas pensé à lui demander de quelle maison elle était.
Elle avait ce jolie visage, doux et un peu rond, et des yeux qui pétillaient de malice. Il lui avait semblé l'apercevoir deux fois mais elle était trop loin pour qu'il puisse l'identifier. Soit elle n'était pas chez les Abraxans, soit elle séchait des cours, mais à coup sûr elle n'était pas prof. Elle était encore trop jeune pour cela.
Il n'avait dormi que quelques heures deux nuits plus tôt, car il avait rêvé d'un moment torride avec elle. Il s'était cependant réveillé avec un sourire béat. Il s'était senti si bien que les six heures de sommeil lui avait amplement suffi. Il ne savait au juste ce qu'il allait apprendre dans cet atelier mais il avait le sentiment qu'il devait s'y rendre. Peut-être pour exorciser certaines choses.

Il entra le plus silencieusement possible dans la salle, emboîtant le pas à un homme avec un visage lui rappelant les portraits de nobles qu'il avait vu chez ses grands parents maternels. Ne voulant pas attirer l'attention. Il vit une place de libre à côté de ce curieux personnage aux traits sombres. Il inclina la tête à l'encontre du professeur et s'assis aux côtés de l'homme ténébreux. Il vit qu'une fiole était en train de passer, et que chacun semblait en humer le contenu à distance. Qu'était-ce?
Il lui avait semblé entendre "Amortensia". Il avait été mis en garde une fois à Beauxbâtons contre cette potion car une jeune fille en dernière année l'avait utilisée contre son ex petit ami. Il comprit mieux l'attitude méfiante de son voisin face à cette petite fiole dont le liquide reflétait une couleur crème, irisée. Une couleur qu'il aimait bien par ailleurs.

Il se comporta de la même façon que son voisin, fit quelques mouvements de la main pour faire venir l'odeur se dégageant de la fiole et huma délicatement celle-ci.
Il fut surpris par l'odeur opiacée, envoûtante et en effet quasi irrésistible qui s'en dégageait. Il lutta quelques instants contre lui-même pour ne pas en prendre une inspiration plus grande et écarta la fiole assez loin de lui en disant: "à qui le tour?"
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MessageSujet: Re: [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir   [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir EmptyVen 20 Nov 2015 - 19:47

Finalement, quand il organisait quelque chose qui n’était pas obligatoire, c’était toujours les mêmes qui venaient. Rowan, Isolde, Anna. Quinlan était un peu surpris de ne pas voir Amaranthe, elle qui était particulièrement enthousiaste pendant ses cours de médicomagie, mais il fallait croire que le sujet de l’atelier ne l’intéressait pas spécialement. Tant mieux si elle n’avait pas de questions à ce propos, vraiment. Par contre, Quinlan fut presque étonné de voir Clemens venir — il n’avait pas l’habitude de le côtoyer dans un contexte professionnel, puisque le Sinistros avait pris comme première décision de ne plus venir à ses cours. Il fut encore plus surpris de son baiser et de cette main chaleureuse qui tint la sienne en attendant que l’atelier commence. Tous les secrets n’ont pas vocation à être gardés, et même s’il était anxieux quant aux éventuelles réactions, Quinlan fut aussi empli de joie. Son amant n’allait pas mentir à son sujet, il n’allait pas le changer en ‘copine de métamorphose’ dans ses conversations, pas plus qu’il n’allait nier purement et simplement son existence. C’était peut-être stupide, mais Quinn se dit à ce moment que son cœur avait bien choisi.

Un autre étudiant que Quinn avait déjà croisé, Raphaël ou Ismaël, il ne savait plus, les rejoint juste avant que l’atelier ne commence. Quand l’heure arriva, leurs mains se séparèrent, signant le début de l’atelier. Quinlan avait décidé de leur amener une fiole d’Amortentia, pour qu’ils puissent chacun affronter un peu le danger qu’ils risquaient tous de croiser pendant cette Saint Valentin. Le but était seulement qu’ils puissent connaître l’odeur qu’avait la potion pour eux, puisque c’était quelque chose de très personnel.

Anna eut la bonne idée de poser une question qui fit sourire le guérisseur.

— Oui. Suite à des événements particulièrement importants dans votre vie, l’odeur peut changer. À vrai dire, je pense que c’est le cas pour moi.

En effet, il ne se souvenait pas d’une telle note boisée, ou du moins, pas comme ça. Elle avait toujours été là, cette odeur de bois, mais elle était différente. Loin d’être le bois travaillé d’un meuble, c’était plus proche du bois sauvage, vivant. Quinlan n’était pas sûr, et il n’allait pas mettre son nez dans l’Amortentia pour s’en assurer.

Isolde posa également une question très intéressante, à propos des moyens de lutter contre la potion et du but de cette petite démonstration.

— Pas forcément. Reconnaître l’odeur rendra votre esprit méfiant et pourra vous aider à lutter contre, mais seulement dans une certaine mesure. L’Amortentia est l’une des potions les plus dangereuses dans le sens où, bien préparée et administrée, il n’y a rien qu’on puisse faire.

Quinlan attendit que la potion ait fait le tour de la salle pour récupérer la fiole et la consigner de nouveau dans sa besace. Hors de question de laisser traîner ça à portée du premier venu…! Il tenta alors de se souvenir de la suite des événements tel qu’il l’avait noté dans son petit carnet le matin même.

— L’Amortentia ne peut pas créé un sentiment d’amour, seulement l’obsession. Je sais que parfois les deux s’entremêlent mais ce que nous appelons le Véritable Amour, celui qui dispose de réelles propriétés magiques… À quoi le reconnaîtriez-vous ?

Là, il était curieux, car il n’avait pas la réponse lui-même. Certaines questions étaient de ce genre-là, après tout.
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MessageSujet: Re: [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir   [Atelier] L'amour, entre bonheur et désespoir EmptyLun 30 Nov 2015 - 10:49

Le panneau d'affichage avait été submergé de questions, mais finalement tous les élèves ne s'étaient pas déplacés. Étaient-ils gênés, ou considéraient-ils qu'un atelier de ce genre était inutile ? Isolde était un peu rassurée à vrai dire. Elle était plus à l'aise de parler en étant entourée d'un si petit groupe, qui plus est un groupe de confiance. A part le dernier arrivé, encore un illustre inconnu pour elle. Elle se détendit et roula un peu des épaules pour les décrisper, puis allongea le bras pour saisir un gâteau et une tasse de thé. La présence de son meilleur ami comptait beaucoup dans sa détente. Celle de Rowan était un peu plus perturbante, mais pas à cause du jeune homme lui-même ; Isolde se sentait un peu comme entre deux chaises dans le froid entre lui et Anna. Elle pouvait comprendre l'éloignement de la jeune femme, sans ôter de sa tête l'impression tenace qu'elle se posait à elle-même bien plus d'embuches que nécessaire. Isolde accueillit Rowan à ses côtés avec un sourire sincère ; elle se doutait qu'il souffrait, même si aucun indice ne filtrait de son masque imperturbable.

La question de la jeune française l'intrigua. Elle n'avait jamais senti l'Amortensia avant, elle ne pouvait donc pas dire si l'odeur avait changé pour elle. C'était la première fois qu'elle voyait une potion qui s'accordait si finement avec sa victime qu'elle prenait en compte les changements de sa vie.

- Elle peut changer aussi en fonction de la personne qu'on aime ?


La fiole passée dans les mains de Rowan, Isolde se concentra sur les fragrances pour les garder en mémoire. Rendre son esprit méfiant lui semblait un peu compliqué sans entraînement.

- Les effets durent combien de temps ? Il n'existe pas une sorte de contre-poison qu'on puisse prendre en prévention ?


Pas qu'elle se sente menacée ; elle doutait que quelqu'un ait envie de s'en servir sur elle. Mais l'idée d'être rendue artificiellement obsédée par quelqu'un au point de perdre le contrôle d'elle même était effrayante. Qui savait ce qu'on pouvait faire faire à une personne totalement en son pouvoir ? Un frisson fit trembler son échine à cette pensée. C'était presque comme un Impero, mais plus sournois. Et moins Impardonnable.

Une fois n'est pas coutume, elle commença sa réponse par une nouvelle question.

- L'amour a vraiment des propriétés magiques ? Comment est-ce que ça se manifeste ? Il peut améliorer la puissance de certains sorts ?


Le guérisseur piquait la curiosité de la Phénix. Elle avait déjà rencontré des allusions au pouvoir de l'amour dans ses lectures, mais elles lui semblaient évasives ou plus poétiques que vraiment réalistes. La question la laissait tout de même perplexe, et elle attendit quelques instants avant de proposer une réponse. Son idée était brouillonne, mais elle réfléchissait mieux à voix haute.

- Je dirais que dans l'amour véritable, l'obsession s'étiole avec le temps. Le désir reste mais pas à la même intensité. Et puis, de toute façon, il varie. Une lueur interrogative brilla de nouveau dans ses yeux noisette. Avec un filtre d'amour, il doit toujours rester le même, puisqu'il est maintenu artificiellement, non ? Il y a aussi de l'amour sans désir. Je ne sais pas si tu... vous les incluez dans le Véritable Amour, mais l'attachement fraternel ou même amical sont aussi de l'amour à mes yeux.
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