Cette fois, c'est la goutte d'eau. | Pv. Jeremiah

21/11/2015

« C'en est trop ! »

Ma voix résonne dans la salle commune où la plupart des regards se sont tournés vers moi. Je fulmine, je suis exténuée de les entendre rire pour des bêtises alors que je tente bêtement de lire mon bouquin sur le quidditch. Oui, rigole Blaise, en attendant tu es aussi pathétique que les autres. Quand le silence se rompt, c'est pour laisser place à des ricanements et des murmures incessants. Bande d'hypocrites, vraiment. Je tourne les talons pour sortir de cette infernale salle commune où mes idiots de camarades ne comprennent pas l'utilité d'apprendre et de lire. Cette bande d'enfants gâtés, ah oui, je dois souvent fermé ma bouche parce que je suis une demi, mais personne ne me fera jamais taire. Sauf le Seigneur des Ténèbres, certes.

Je chasse mes vilaines pensées et je sors par la grande porte pour me diriger vers un coin où personne ne viendra m'embêter. Je suis affublée d'une grosse écharpe et de mes gants couleurs de ma maison, je les porte fièrement. Le silence du froid et le calme de l'extérieur arrive à faire chuter mes palpitations cardiaques. Je vous jure que mes camarades me tueront. On dit d'Hermione Granger, la Sang-de-Bourbe qu'elle est extrêmement intelligente et je ne lui enlèverai pas, mais je suis deux fois supérieure à cette Gryffondor au renom insoutenable sous prétexte qu'elle est ami avec Saint Potter. Ces Gryffondors aussi me sortent par la tête, c'est presque douloureux d'avoir à les supporter durant les cours et de les croiser dans les couloirs.

Mes pieds me mènent jusqu'au Lac, c'est assez éloigné du château mais je suis persuadée qu'ici au moins, personne ne pourra m'embêter sur divers sujets qui ne m'intéressent pas. Franchement, en avez-vous quelque chose à faire de savoir qu'elle nouvelle tenue était sortie dans la nouvelle boutique de sorcier ultra branché ? La plupart des boutiques fermaient leur portes, qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse ? J'étais terriblement bien dans mon uniforme de Poudlard.

J'arrive enfin à la lisière entre le lac et la rive. L'eau est silencieuse, mystérieuse, comme à son habitude. Je souris en coins, le regard victorieux. Le calme qui y règne me permettra de mieux comprendre les stratégies de ce jeu. J'ai besoin de tout savoir pour le prochain match, cela me permettra de faire taire Drago, une bonne fois pour toute. Je me place dans le creux d'un arbre qui me cache de la brise glaciale, je me love contre son écorce et je continue ma lecture. C'est agréable ce silence. Je répète à voix haute deux points stratégiques à retenir que Flint ne pensera pas à mettre en œuvre. Rogue allait encore être déçu et je serai là pour en rire.

Un bruit me fait lever le nez de mon bouquin. Je pose mon index sur la ligne que je lisais avant de regarder autour de moi. Je ne vois rien, pourtant on dirait que quelqu'un court. Je me penche sur une racine et je vois le Gryffondor. Je l'ai déjà vu, mais jamais je ne lui ai parlé. J'avais vraiment pas de chance. J'hésitais entre tendre mon pied pour le faire tomber ou essayer de ne faire qu'un avec le tronc.
Je me lève, c'est un choix comme un autre après tout. Je pensais sincèrement le contourner et en sortant de ma cachette, je me retrouve nez à nez avec lui. Je sursaute et mon livre fini dans la boue. Je me rue pour le ramasser en l'attrapant par un coin qui n'est pas sali.

« Mais vous êtes tous aussi bêtes dans votre maison ? »

Jeremiah avait besoin de calme. Dernièrement, la salle commune des Gryffondors était devenue trop bruyante, et la bibliothèque était pleine en permanence. Ses deux endroits préférés… La dernière option possible avait été de venir se promener au bord du lac Noir. C’est donc dans cette optique que Jeremiah s’habilla chaudement. En effet, bien que la température doucement à se réchauffer, le temps n’était toujours pas à sortir sans être bien couvert.

Arrivé au niveau de la grande porte, il enfila donc son bonnet noir, son écharpe aux couleurs de Gryffondor et des gants noirs en laine. Ainsi, avec son caban, noir également, et son jean, il était bien paré à affronter le blizzard. L’extérieur du château était calme. Cela faisait du bien à Jeremiah et, casque sur la tête, il se perdit dans la musique et ses pensées Il ne revint de son voyage sur la lune uniquement lorsque son jean devint humide. Il regarda ses pieds.

- ET MERDE !!! Quel crétin, s’exclama-t-il

En effet, l’eau du Lac Noir dépassait le haut de ses bottes… Il sortit de l’eau, et pointa sa baguette vers son jean.

- Tergeo

Il secoua sa jambe. C’était largement mieux. Son pantalon était de nouveau sec, ce qui soulagea Jeremiah. Au moins, il n’aurait pas l’air d’un con. Il retira donc son casque, et écouta les bruits ambiants. Le lac ? Silencieux. Seul le vent venait percer le silence.

Il reprit alors sa balade silencieuse, quand une branche vint se glisser sur son pied, brisant ainsi la quiétude du lieu. Puis il remarqua alors quelque chose bouger, une silhouette humaine. Curieux, il s’en approcha. Il se retrouve alors nez à nez avec une Serpentarde, une connaissance de vue. Il ne connaissait même pas son nom. Elle, à la vision du rouge et or, sursauta et laissa tomber son livre dans la boue. Avant qu’elle n’ait le temps de le ramasser, Jeremiah avait pu voir le titre. C’était un livre sur le quidditch. Jeremiah sourit. Ce sport, il le connaissait. Il le pratiquait même.

L’interjection de la vert et argent n’atteignit même pas Jeremiah. À vrai dire, depuis la dernière altercation avec Zabini, et la punition de MacGonagall, il préférait se tenir à carreau et se racheter une conduite.

- Pas tous… Au fait, je m’appelle Jeremiah. Si tu permets ?

Sans attendre la réponse de la jeune fille, il sortit de nouveau sa baguette et la pointa sur le livre, qui était maintenant un carré de boue.

- Tergeo

HRP dés:

03/01/2007

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'Duel' :
Cette fois, c'est la goutte d'eau. | Pv. Jeremiah 4151761113136910206627979760998484842280n

Cette fois, c'est la goutte d'eau. | Pv. Jeremiah 4151761113136910206627979760998484842280n

21/11/2015

Je suis tellement bouleversée que je ne me présente pas. Ce livre est une édition limitée de la stratégie du quidditch, j'avais oublié ma baguette dans la salle commune. Quelle idiote. Mais ça, je ne le révèle pas, je viens de l'insulter d'imbécile, si je fais l'étourdie, je ne vais pas être du tout crédible. Alors je le regarde, les sourcils froncés, le regard accusateur, les bras croisés. Lui, il a sa baguette et il lance un sort très facile à exécuter mais il rate...
Je regarde mon livre, parce que j'ai du mal à y croire, on ne peut pas louper ce sort, d'ordinaire. Il est toujours plein de boue, je me pince les lèvres pour ne pas rigoler et je pose mon livre sur une racine large de l'arbre en lui tournant le dos pour prendre une profonde inspiration et tenter vainement de ne pas rire.

Je remets mes cheveux en place et je me retourne pour lui faire face, mais devant son visage et ses yeux de merlans fris, je ne peux pas, c'est trop pour moi. Je dois laisser sortir ce rire crystalin de mon ventre avant qu'il ne me bouffe de l'intérieur. Alors je rigole, je suis le seul son de cet univers glacial qui, bizarrement, réchauffe un peu l'ambiance. Je m'essuie les yeux avec les index en faisant une grimace que je tente de contrôler.

« Je t'en prie, dis moi que tu l'as fait exprès, hein. On ne peut pas louper un sort aussi facile... Il me semble que tu es en sixième année, si je me trompe pas. Ha, merci pour ce fou rire... »

Je me tenais le ventre et mes yeux verts d'ordinaire glacés étaient illuminés par l'amusement. Je fis même un geste qui me décontenança, je lui attrapai l'avant bras pour reprendre mon souffle, il était tiède, parti d'un effort sûrement. Il devait être en train de faire du sport. Elle avait eu de la chance de tomber sur lui et pas sur quelqu'un de mal attentionné. Il avait beau être potiche, il semblait être de bonne foi... Ce devait être pour ce trait de caractère qu'il était dans la maison des lèches-culs. Mais qu'importe, ce n'est pas le sujet et je me fiche bien de savoir dans quelle maison, il est. Il m'a fait rire, et ça n'arrive que les trente-six du mois.

« Je m'appelle Alycia, je suis en cinquième année. Et je ne serais pas contre que tu retentes ta chance, j'ai maladroitement oublié ma baguette dans la salle commune. »

Elle retourna prendre son livre et le tendit vers Jeremiah.

« Et ne crois pas que je suis tête en l'air, c'est juste qu'ils m'ont énervées et je suis partie précipitamment. Je ne suis pas aussi stupide que vous, les Gryffondor. »

Je rougis derrière mon livre en avouant oublier ma baguette.Je n'aimais pas ce sentiment, et j'aimais encore moins avoir à me justifier. Mais soit, c'était dit et même si j'insultais les Gryffondor, il n'avait pas l'air d'en tenir rigueur alors autant remettre le doigt dessus pour cacher ma maladresse.

« Allez, dépêche-toi. Je suis sûre que ça va marcher maintenant... Tu n'as pas l'air si mauvais que tu sembles le prétendre. »

Mais qu'est-ce que je raconte moi ? Arrête de le flatter !

Loupé... Jeremiah avait réussi à louper son « Tergeo ». Un simple sortilège. Il ne fut même pas touché dans son ego, il était trop surpris pour ça. Bouche ouverte, yeux grands ouverts. Il ne réagit même pas, comme si on l’avait mis sur pause.

Le rire de la Serpentarde le sortit de cet état. Et il rougit de honte. Il le savait, il allait en tendre parler pendant longtemps. Louper un sort si simple, en sixième année. Et il savait qu’il ne fallait pas trop compter sur la clémence des Serpentards sur ce sujet.

Cette pensé le fit réagir aux propos d'Alycia. C’est ainsi qu’elle s’était présenté. Il commença à s’énervait, prêt à répondre, mais elle le flatta derrière. *Intéressante cette fille, pensa-t-il. Elle arrive à me faire passer d’énervement à consternation. *

- Tergeo

Cette fois, le sort fit l’effet escompté. Le livre retrouva son état d’origine, c'est-à-dire sans boue.

- Tu vois . On n’est pas si bête à Gryffondor, et puis je pense que tu dois bien être contente que je sois là pour récurer ton livre, non .

Sans lui laisser vraiment le temps de lui répondre, il tenta de faire passer son échec pour quelque chose de calculer.

- Oui, j’ai fait exprès bien évidemment. On en peut pas louper un sort aussi facile.

Son ton avait été beaucoup plus enjoué que ce qu’il n’avait voulu. C’était limite un aveu, celui qui disait : « Bon, j’ai merdé… ». Car malgré une certaine honte, Jeremiah devait bien avouer que son loupé l’amusait également. Il était de bonne humeur. C’est donc avec le sourire qu’il se présenta officiellement, en tendant la main.

- Donc, comme je le disais, je m’appelle Jeremiah O'connell. Sixième année malgré les apparences.

HRP:

21/11/2015

Il est resté silencieux, j'ai du le blesser alors. Ou alors c'est son égo qui avait été touché par cet échec. Il devait être fatigué, ça arrive à tout le monde... Mais pas à moi. C'est pour ça que je me permets d'être si hautaine, si décadente et si énervante. Même si on me déteste, je reste cette fille qui sait tout. J'ai beau aimer ma mère, j'ai toujours détesté n'être qu'une demi.
Le livre tendu devant le visage, je patiente à nouveau et tente de reprendre contenance. Je ne peux décemment pas rougir chaque fois que je suis gentille. Il faut que j'apprenne la modestie et l'humilité... Cela m'empêcherait ce genre de situation embarrassante où mon cœur ne fait que battre trop fort pour que je puisse gérer mon taux de stresse, ce qui fait que l'afflux sanguin augmente et donne cette légère pigmentation rose sur les joues.

Le sort marche enfin et je suis satisfaite de voir mon livre si propre, si Jeremiah me plantait là, je pourrai au moins continuer à lire et ne pas avoir à rentrer dans la salle commune avec tous ces imbéciles qui piaillent. Je lève la tête vers lui pour croiser son beau regard et je penche doucement la tête sur le côté, comme je fais chaque fois que je réfléchis ou que j'écoute attentivement. Je souris, moins sarcastique, plus sincère.

« On va simplement dire que tu relèves le niveau de ta maison. C'est déjà pas mal. »

Je glousse avant de poser à nouveau son livre sur la grosse branche du tronc. Et je me rapproche un peu de Jeremiah pour mieux le toiser. Il était loin d'être moche, et dans son regard on y voyait une candeur non-feinte, c'était presque attractif. Mais malgré ces qualités, il avait la naïveté et la gentillesse trop prononcée des Gryffondors. C'était normalement rédhibitoire, mais je repense à mon ami Cyril, Gryffondor. Je suis peut-être trop vite focalisée sur des a priori. Puis il est très avenant, très calme... J'aime beaucoup les gens calme, même s'il est trop enjoué pour moi. Son regard m'hypnotise peut-être même un peu trop lui aussi. Je me sens me perdre dedans, impossible de détourner mon regard froid et stricte de ces pupilles rieuses.

« Oui, je suis contente que tu sois là. Ce n'est pas feint. »

Je rosis encore sous mes révélations. Je parle trop vite et sans réfléchir, c'est n'importe quoi cette attraction qu'il a sur moi. J'essaie de recouvrer mon masque de glace et mon sourire s'évanouit doucement tout comme mon visage redevient pâle, faisant ressortir la complexité du vert de mes yeux. Toujours aussi sévère et froide.

« Évidemment, tu l'as fait exprès... Je vais faire semblant d'y croire, d'accord ? »

Et malgré moi, je souris à nouveau en pinçant doucement les lèvres pour ne pas rire encore. Il est incroyablement drôle, j'ai l'habitude de l'attitude hautaine de mes compagnons de maison, et ça colle parfaitement avec mon expression faciale ainsi qu'avec l'assurance de mes propos. Mais il me fait rire, et personne n'arrive à me faire rire. A vrai dire, je ris rarement, voire jamais.
Et quand il sourit, il est juste craquant. J'en oublie Blaise, Cyril, le monde quasiment...

Je mets du temps à réagir en regardant la main tendue, puis je glisse doucement ma main dans la sienne pour la serrer avec conviction.

« Enchantée alors. Je t'ai déjà dit être Alycia de cinquième année... Et en effet, malgré les apparences, c'est le mot... »

Je relâche à contre-cœur la poignée de main et je regarde derrière lui au cas où un groupe de simplets rouges et ors s'approcherait.

« Tu es tout seul ? Personne ne t'accompagne ? Tant je comprends le besoin de solitude d'un Serpentard, tant il est dur de vous voir seul. »

Je lui choppe à nouveau le bras pour le tirer vers moi hors de vue des autres et du château. L'arbre était grand et assez large pour nous dissimuler. Et s'il y avait d'autres Gryffondors, je le ferais taire pour qu'ils oublient qu'il est quelque part près du lac. Je me rends compte un peu tard que je suis très proche de son torse et qu'il fait une tête de plus que moi. Je rougis en reculant vivement.

« Pardon, je ne veux pas de réunion ici c'est tout... Je vais te supporter, toi mais pas d'autres personnes de ta maison d'imbéciles. »

Je regarde une dernière fois derrière l'arbre avant de regarder Jeremiah et de sourire. Je fais vraiment n'importe quoi, et ça m'amuse. C'est dingue.
Une légère brise s'élève près de nous, fraîche et douce.

HRP :

Spoiler:

Jeremiah regarda Alycia parler, sans rien dire. Il fallait avouer que la jeune fille était très mignonne, surtout le rosé de ses joues. Ce dernier devenait de plus en plus présent à chacune des paroles de la jeune fille. Ce qui flatta le rouge et or. Il allait avoir vraiment mal aux chevilles. Ainsi, quand elle confirma ne pas le croire, il répondit au tac au tac

- Ça arrive même au meilleur tu sais ? La preuve…

Son ton, toujours enjoué, et son sourire ne le rendait absolument pas sérieux. Et puis, la jeune fille avait l’air d’apprécier sa désinvolture, son autodérision. Autant continuer sur le même chemin. Il était bien, détendu. Cet endroit le calmait en général, mais il était toujours seul. Plusieurs fois, il avait pensé à y emmener quelqu’un avec lui, histoire de parler au calme, sincèrement, loin des oreilles indiscrètes. Mais qui ? Il ne connaissait personne avec qui il avait vraiment envie de partager un moment comme celui-ci.

Mais apparemment, par la force des choses, la donne avait changé. Alycia s’était imposé naturellement dans son havre de paix, ou alors c’était Jeremiah qui s’était imposé dans celui d’Alycia. Mais peu importe, Jeremiah était heureux. C’était étrange et agréable à la fois. Pourquoi elle ? Une parfaite inconnue ?

Puis, le rouge et or remarqua alors que la main de la Serpentarde était douce. Chaude. Apaisante. Il regretta lorsque cette dernière lâcha la sienne. Il rougit même à cette pensée. Un moment intime et complice entre le lion et le serpent. Il en bafouilla sa réponse à la question de la jeune fille

- B…B…Bien sur que je suis tout seul. Il marqua une pause avant de continuer, à voix basse, presque inaudible. Je ne voudrais pas partager ce lieu avec quelqu’un d’autre.

Ce lieu ou ce moment ? Jeremiah n’en savait rien. Alycia le troublait. Réellement. Sans artifices, sans plan foireux, sans manipulation. Il ne réagit pas quand sa cadette le tira à l’abri des regards indiscrets, il se laissa faire, sans grande réaction. Mais la main sur son torse et la proximité entre les deux le fit rougir. Et fit emballer son cœur. Il en profita pour observer son interlocutrice.

De loin ou de prés, elle était vraiment au goût de Jeremiah. Plus petite, elle était fine et élancée. Son visage suivait la ligne de son corps, ce qui était du plus bel effet. Jeremiah remonta doucement son regard dans les yeux d’Alycia. Leurs couleurs : vert clair. Mais ce n’était pas tant cela que Jeremiah remarqua. C’était autre chose. Il semblait expressif et sincère.

Alors qu’il commença à tendre la main afin de répondre l’appel des longs cheveux châtain clair, toujours le regard planté dans celui du vert et argent, il sentit une légère impulsion sur son torse. Elle avait reculé, le laissant bras semi-levée. Il rabaissa son bras et s’assit sur une des racines d’un arbre.

- Je serais ravi de te supporter aussi, si tout au moins ta maison de vicieux nous laisse tranquilles.

Il leva alors de nouveau les yeux vers Alycia. Son sourire était splendide.

- Je n’ai pas réussi à calmer ma curiosité. Ton livre parle du quidditch. Je suis batteur chez les Gryffondors. Un poste qui me convient tout à fait à l’avis général. Mais toi, je ne t’ai jamais vu sur le terrain… Tu sais y jouer ? Ou alors tu souhaites juste en savoir plus ?

Il tendit de nouveau la main afin de l’inviter à s’asseoir prés de lui. Il avait envie de partager son temps avec elle.

21/11/2015

Je fronce les sourcils parce que je l'ai entendu bégayer et ça pue le rendez-vous Gryffondors pour se moquer de moi parce que je sympathise avec un rouge et or. Je pose mes pupilles vertes sur Jeremiah et je le toise encore. Il faudrait qu'il arrête d'être charmant et d'arborer ce sourire affreusement ravageur. Je ne tiendrais pas longtemps la distance et je serais obligée de me livrer. Je ne veux pas... Pour plusieurs raisons déjà. Parce que je ne me lie intimement à personne, parce que j'ai déjà suffisamment de soucis avec les garçons comme ça. Entre Blaise que je veux fuir à cause de cet échange de novembre et entre Drago que je considère plus que je ne le devrais... Mais c'est trop tentant pourtant. J'aurais volontiers tendu ma main vers son visage pour l'effleurer du bout de mes doigts juste pour savoir s'il était doux... C'est dur d'être si jeunes et de ne pas se contrôler. Je rougis à ma pensée et je me sens tout à coup mal à l'aise. Il faut calmer tes ardeurs, jeune fille. Voilà repensons à mamie qui critique les potiches de la télé.

Indubitablement, je souris quand il confirme qu'il me supporterait lui aussi. Je vous en prie, sauvez moi. Je fonds totalement alors que je ne devrais pas. Il a tout d'un garçon adorable... Il va presque à l'encontre des mes idéologies. Non pas que je prenne part dans cette guerre de pouvoir, je suis une fille de pouvoir et il semble écervelé comme ces autres étudiants impétueux de cette école. Le seul endroit où je me sentais normale, malgré cette soif de savoir qui, aussi bien chez les moldus que chez les sorciers, était source de raillerie.
Alors je m'approche de lui d'un pas assuré, il a su tout à coup focaliser mon attention sur tout autre chose. Je souris avec chaleur donnant un charme incomparable à mon visage d'ordinaire frigide, et je m'assis avec joie à côté de Jeremiah en prenant mon livre dans les mains.

« Non, je ne fais pas partie de l'équipe, même si on me pousse à en faire partie. Je connais ce jeu sur le bout des doigts. Je travaille surtout sur les stratégies, vois-tu ? »

Je ferme le bouquin pour lui montrer la couverture : « La stratégie du quidditch. », je lui tends en soufflant dans mes mains etcen regardant le lac noir, silencieux, statique qui pourtant regorge tellement d'étrangetés.

« Tu sembles fait pour le rôle de batteur, pas trop intelligent, juste besoin de taper dans un boulet pour désarçonner un autre joueur, il ne faut pas être trop brillant, tu es d'accord avec moi ? »

Je souris en regardant en coin Jeremiah. Je lui donne un coup d'épaule avant de rire.

« Je plaisante, être batteur requiert beaucoup de sens et d'intelligence. Il faut être douée en mathématique et gérer son espace géographique. Si tu as été pris, c'est que tu dois exceller dans ces domaines. Enfin je suppose, même si j'assiste aux matchs, je fais pas attention aux joueurs des équipes adverses... Maintenant, j'y prêterai un peu d'attention. »

Le sourire en coin, et la satisfaction d'être enfin avec quelqu'un qui écoute et qui ne semble pas se lasser des moments pompeux de mon intelligence sans faille. Je pose ma main entre nous et je colle nos épaules avant de souffler presque dans un chuchotement.

« Il fait un peu frais, non ? On devrait peut-être marcher... Mais d'un côté, la sensation d'être cachés me plaît. »

La seconde partie de ma phrase était sortie d'entre mes lèvres à mon encontre. C'était une pensée pas une parole, maudis cerveaux !

Alycia avait accepter l'invitation à s'asseoir à ses côtés. Et Jeremiah était content, car ce simple geste avait beaucoup plus d'importance que certaines paroles. C'était un signe que la jeune femme voulait lui parler, qu'elle aussi voulait passer du temps avec lui. Et un sourire de bonheur se dessina sur le visage de Jeremiah, un sourire que même l'apparition de Zabini ne pourrait défaire.

Et puis, en cette période troublée, il était toujours bon de voir des rapprochements, particulièrement lorsqu'ils se faisait naturellement et qu'il concernait les deux maisons ennemies de Poudlard. Et cette pensée traversa l'esprit de Jeremiah. Peut-être qu'elle allait réussir à faire changer sa vision des Serpentards qui n’avait fait que de se dégrader. Que ce soit par la dernière altercation avec Zabini, ou alors la dernière discussion avec Harmony, non loin de là. Il chassa vite cette dernière de ses pensées. Il n'était pas avec elle, mais avec Alycia. Et pour le coup, c'était une grosse différence.

Et puis, il devait écouter un peu ce que son interlocutrice disait. Poser des questions, c'est bien. Mais écouter les réponses, c'est mieux.

- Je vois. Au quidditch, il y a le jeu en lui-même, mais il y a aussi la stratégie c'est vrai… Même si c'est un aspect que l'on a tendance à négliger ici. Et je dois reconnaître que je ne me suis jamais penché sur les stratégies. À vrai dire, jusqu’à maintenant je pensais même qu'un batteur se résumait à ta première description… Et puis on me dit souvent que je suis un cognard humain, alors du coup quand les jumeaux Weasley sont partis, j'ai pris un des postes vacants !

Il avait dit cela avec sourire et une légère touche d'humour était apparue dans son ton durant la comparaison. Il regarda alors l'horizon. Ce paysage était magnifique. Et il était en bonne compagnie. Que demander de plus, si ce n'est un chocolat-guimauve chaud ?

Il s'en imagina d'ailleurs une tasse quand il sentit le contact de l'épaule d'Alycia contre la sienne. Il ne réagit pas tout de suite, surpris. Mais la réflexion de la jeunne fille le réveilla. Il retira sa veste et la mit sur les épaules de la Serpentarde. Le bras du jeune homme resta d'ailleurs autour de celles-ci.

- Je préfère rester ici, à discuter de stratégie de quidditch… ou de toi.

Jeremiah avait répondu avec douceur. Il était bien, heureux et détendu. Et il n'était pas seul, ou du moins il était en compagnie plus que charmante pour une fois. Sa main commença à caresser les cheveux d'Alycia. Ils étaient vraiment soyeux… Il se permit alors de briser le petit silence qui venait de s'installer.

- Si tu veux, je veux bien que tu me donnes des conseils pour être meilleur batteur. Et si ça peut m'aider à éjecter Zabini de son balai….

Il coupa sa phrase en plein milieu et sa main cessa son mouvement. Il espérait ne pas avoir fait une boulette. Car même si Blaise ne faisait pas l'unanimité, dans sa maison également, les Serpentards étaient très solidaires entre eux…

21/11/2015

Il est adorable. Il est humble, modeste... Tout ce que je déteste chez les Gryffondors ! Un peu de fierté, bon sang ! Mais ça lui va si bien que je ne lui en tiens pas rigueur. Je devrais pourtant... Je devrais lui en tenir rigueur et lui dire qu'il devrait se secouer les puces mais rien n'y fait, je me fige quand il passe sa veste sur mes épaules et que le contact chaud de sa main ne les quitte plus. Et si on nous voyait ? C'est indécent, insultant pour ma maison... Non ? Le doute s'empare de moi, je devrais peut-être partir et le laisser là. Mais je n'arrive plus à bouger, je regarde au loin... J'écoute qu'à moitié ce qu'il me dit. J'ai le cœur qui va sortir de ma poitrine, c'en est presque douloureux.

Je sens ses doigts se perdre sur mes cheveux, d'ordinaire, je n'aime pas que l'on me touche, mais ce contact me détend, j'oublie que je ne devrais pas être là avec lui, à être si douce et gentille avec lui. Je n'ai pas le droit, et je ne suis pas comme... ça. Le choixpeau a-t-il vraiment bien fait sa répartition ? Oui, d'ordinaire je suis froide et j'ai pas besoin que l'on m'aide. Je suis vaniteuse, orgueilleuse... Assurée, pénible, chiante, une incroyable et impétueuse Madame-Je-Sais-Tout. Alors pourquoi suis-je toute guimauve à côté de ce Gryffondor, ennemi de ma maison ?
Je me redresse un peu.

« Tu ne vas pas avoir froid, si tu me la donnes ? Je suis toute de même couverte, alors que toi... »

Mon Dieu, je sens la chaleur de son corps, j'en rougis, il faut que je pense à autre chose. Oui, Zabini, il a dit. Il a parlé de Blaise.... Foutu Blaise ! Dire que.. Brrr, ses lèvres ont touchées les miennes à cette soirée de novembre. Je le déteste... Enfin, je ne le hais point mais je le déteste. Je crois. Rah, je n'en peux plus. Puis quoi de mieux pour rigoler que de voir Blaise tomber de son balai, ça me donnerait bien des mois de taquinerie. Et enfin ce n'est pas comme si je ne donnais jamais de conseils à ma maison, ils ne m'écoutent pas c'est tout.

« Pour faire chuter Zabini, tu vises l'arrière du balai. Cet idiot va appuyer sur l'avant du balai, déséquilibrer sa tenue et avec un peu de chance, il tombera. »

Mon regard devient sévère, je n'aime pas parler de Blaise. Mais je viens de colporter contre un membre de ma maison. Je ne suis pas à l'aise avec cette idée et je me sens traîtresse.

« Mais si tu fais cela, je serai obligée de te botter le derrière. J'ai beau avoir Zabini en horreur, il reste de ma maison. »

Je me blottis contre Jeremiah, tentant d'oublier un instant que je suis une Serpentard et qu'il est un Gryffondor. Je ne suis pas ce serpent sournois, il n'est pas ce fier lion. Nous sommes des adolescents qui apprennent à se connaître. Rien de plus. Je pose ma tête sur son épaule et je regarde au loin, profitant de la chaleur de son corps pour me réchauffer aussi l'esprit. J'ai le ventre qui se tord mais je suis étrangement bien.

« Pourquoi n'es-tu pas méchant avec moi ? Nos maisons se détestent, on est censés ne pas se supporter. Alors pourquoi on ne se chamaille pas ? »

Je pose ma main sur la cuisse du rouge et or pour garder mon équilibre même si je m'appuie contre lui, supportant son contact et sa chaleur. J'ai l'impression que nous ne sommes plus qu'une seule et même personne, défiant les lois et les conventions... les traditions comme cette tragique œuvre de Shakespeare.

Bon, elle avait plutôt l'air de bien prendre sa réflexion sur Zabini. En plus du quidditch, et d'une certaine indifférence face aux préjugés sur les maisons, ils venaient de trouver un autre point commun.

- Merci du conseil, je l'appliquerais la prochaine fois que je jouerais contre lui. Et je te mettrais au défi de me « botter le cul » après autour d'une bièraubeurre.

Ce n'était pas une provocation. C'était une invitation. Une invitation à se revoir après, même si leur rendez-vous du moment était loin d'être fini. Du moins, Jeremiah l'espérait. Et le retour qu'il eut fut des plus agréables. Ce n'était pas des paroles, mais un geste. Encore un autre. Elle venait de se blottir contre lui. Cette fois, c'était sûr, le cœur du rouge et or venait de fondre pour faire place à une guimauve chaude et rose. Comme son visage d'ailleurs. Il était gêné, et heureux. Il ne réfléchissait que très peu afin de laisser parler son instinct.

- Pourquoi se réduire aux appartenances à une maison ? La répartition en fonction de nos caractères, de notre passé et de nos ambitions et rêves. Pas de nos affinités. Après, si tu veux je peux te mentir et me mentir. Je peux être un Gryffondor fier et entêté parlant à une Serpentarde sournoise et mauvaise. On peut commencer alors à se chamailler, s'envoyer des piques de plus en plus violentes pour finir par se détester.

À contre cœur, son ton s'était raidit progressivement. Jeremiah s'emportait souvent quand on parlait de maison. Il le remarqua et il se sentit tout de suite mal à l'aise. Il radoucit alors sa voix pour continuer.

- Mais ce n'est pas ce que je veux. Pas avec toi. Je veux dire, je ne saurais pas l'expliquer… Mais je t'aime bien. Et tu as beau être à Serpentard, cela ne change rien.

Il savait très bien qu'il pouvait faire une erreur, que son ton avait pu énerver la Serpentarde. Mais c'était lui. C'était un Jeremiah naturel qu'elle avait en face d'elle. Un rouge et or qui ne cherchait pas à faire des calculs. Il continua dans un murmure avant qu'Alycia n'eut le temps de parler.

- Et, ne t'inquiète pas pour moi. Ta présence me réchauffe. Et je ne veux pas te quitter maintenant.

Une promesse. Un souhait. Jeremiah ne voulait pas qu'Alycia rentre. Il ne voulait pas la laisser partir, ou alors être dérangé par d'autres personnes. Il voulait profiter de l'instant, de la chance qui lui était donné. Alors oui, en réalité il avait froid. Mais il ne le montrerait pas, quitte à devoir aller voir madame Pomfresh par la suite. Et, comme pour démontrer ses paroles, il resserra instinctivement son étreinte avec douceur.

- Si tu le veux bien, au lieu de parler de nos maisons respectives, parle moi de toi...

21/11/2015

Bien sûr que je lui botterai le cul. Mais après tout, personne ne saura que cela vient de moi, cette rencontre et ces échanges resteront proscrits, interdits et surtout secrets ! C'est sans doute la seule et unique fois que nous nous parlons, alors il pouvait en profiter, je n'étais pas contre un échange amical... très amical. Mais je perds ma concentration quand je l'entends parler de bièraubeurre... Il veut donc que l'on se revoit un jour à la vue de tous ? Était-il fou ?
J'ai des obligations, j'ai un rang à tenir, une réputation que j'ai durement travaillé pendant ces cinq années... Il y a Drago aussi. Surtout il y a Drago devrais-je dire. Même s'il semble distant, nous sommes en fait très proche, il a besoin de moi. Mais moi j'ai besoin de quoi ?
Je lève doucement la tête vers Jeremiah, et je regarde le dessous de sa mâchoire, sa joue, son oreille, ses cheveux clairs en bataille pourtant bien rangés. J'ai besoin d'un moment pour moi aussi. Je ne suis pas en train de faire des avances à un Gryffondor, nous sympathisons, nous ne faisons rien de mal. Alors pourquoi j'ai le cœur qui bat si fort au point de m'en vouloir ?
Le plus simple serait de penser au présent. Et à en juger par les dire de Jeremiah, je pense qu'il est sur la même longueur d'onde.

Puis je sentis une variante dans son ton, il devenait plus dur. J'ai du toucher une corde sensible. Ça me fait bizarrement sourire, généralement les Gryffondor reste jovials même s'ils sont énervés. Non, ils sont humains, sorciers, comme tout le monde, ils doivent avoir leurs humeurs eux-aussi. J'ai de tels préjugés sur eux. C'est presque embarrassant quand je me dis que je suis dans ses bras.
Y a rien à dire, c'est vraiment quelqu'un de bien. J'ai toujours pensé que les personnes austères, froides et de mon exemple : strict, étaient celles qui me correspondaient le mieux. Je m'entends bien avec ces personnes, je me sens moi. Mais j'ai une certaine retenue, je ne fais pas non plus n'importe quoi... La seule fois où j'ai fait quelque chose de stupide face à un Serpentard, c'était avec Anton. Mais lui, c'est une autre affaire... Lui il quitte jamais ma tête, et ça aussi, ça commence à bien faire. Je ne devrais penser qu'à une seule chose, mon bien-être à moi... Et pourtant quoi que je veuille, je suis perdue dans un dédale de sentiments mitigés et contradictoire. Ca en devient pesant...
Jeremiah est là, Jeremiah m'écoute... Jeremiah veut de moi, Jeremiah ne me rejette pas, ne me chasse pas... Jeremiah, je ne veux pas que tu partes.

L'étreinte se resserre sur mes épaules, je me sens en sécurité, apaisée et toutes mes pensées s'évanouissent en même temps que cette caresse. Cependant, je me raidis à nouveau quand il propose que l'on parle de moi, j'ai horreur de parler de moi... J'ai horreur de dire d'où je viens, ou encore parler de ma mère, de la mort de mon père... Ma fascination pour la magie noire doit rester secrète... Je ne veux rien dire.

« Je ne parle jamais de moi. Alors on va faire autre chose, tu vas me parler de toi... Et des problèmes que tu as avec les élèves de l'école, ou avec les professeurs. Tes amis, qui sont-ils ? Ce que tu veux ici et maintenant ? Tes projets futurs ? Parle moi de Jeremiah... Alycia est inintéressante, tu n'as rien besoin de savoir. »

Mon ton se veut doux, mais il est tranchant. Je fais une grimace parce que je m'entends parler, j'ai l'impression d'être sèche. Alors pour rattraper mon impolitesse, je lui attrape la main avec la mienne qui fut posée sur sa cuisse tantôt. Et ce que je remarque me pique au cœur.

« Tu es gelé, en fait ! Reprends ta veste. »

Je me dégage pour lui remettre la veste autour de ses épaules, tant bien que mal et je me rends compte en relevant les yeux que je ne suis qu'à quelques centimètres de son visage. Je m’empourpre, je ne bouge plus, les yeux grands ouverts, la bouche-entrouverte... De simples onomatopées toutes bêtes sortent en murmure d'entre mes lèvres. Alycia, que fais-tu ?

Jeremiah avait surement touché un point sensible cette fois. En effet, Alycia s’était raidit à la simple proposition de parler d’elle. Comme s’il y avait une timidité en elle. Ou quelque chose de secret. Et cela intriguait le rouge et or. Il voulait en avoir le cœur net. Après tout, s’il devait être attiré par le Serpentarde, il voulait en connaître le plus possible. Alors qu’il allait insister dans cette optique, il fut coupé dans son élan par la Serpentarde. Elle venait de lui prendre la main. Ce simple geste le déstabilisa, d’autant plus qu’elle venait de lui redonner sa veste, et ils étaient à deux doigts de s’embrasser. Le rouge et or devait organiser un peu, et surtout trouver un moyen qu’elle lui parle un peu d’elle. Il tourna sa tête vers l’horizon pour parler.

- Tu sais, il n’y a pas vraiment grand chose. Je viens d’une famille de moldu. Mon père, le sorcier, a quitté ma mère avant ma naissance. Du coup, c’est mon grand-père paternel qui a pris en charge tout ce qui me concernait. J’ai vécu un peu à l’écart du monde dans le manoir familial, car mes pouvoirs magiques effrayaient un peu les gens extérieurs. J’ai alors étudié sur des grimoires appartenant à mon père…

Jeremiah s’arrêta un court instant. Il devait faire attention à ne pas trop en dire. Son attirance pour la magie noire devait être… secrète. Il reprit alors, éclipsant discrètement une partie de son histoire.

- Puis, je suis arrivé à Poudlard. J’ai été envoyé à Gryffondor, et depuis je vis au jours le jour. Je n’ai pas de vrai projet d’avenir, c’est encore très flou pour moi. Mais je sais que je peux compter sur mes amis. D’ailleurs, j’en ai un qui est actuellement à Poudlard. Il s’appelle Cyril et il est dans ma maison. Mais bon, je ne pense pas que tu le connaisses.

Il s’arrêta alors. Il Prit un peu de temps pour réfléchir. A vrai dire, il ne savait pas vraiment ce qu’il pouvait dire d’autres. Il n’allait pas parler d’Harmony ni d’Angel devant Alycia. Cela aurait gâché le moment, et elle finira un jour par le savoir du fait de leur appartenance à la même maison. Jeremiah adopta alors la technique du « Moins vite elle le saura, mieux ça vaudra pour mes fesses ». Bon, il venait de faire son deuxième calcul depuis le début de leur conversation. Mais celui-là était nécessaire à sa survie, et à la survie de la relation naissante. Le premier, quant à lui, était toujours en cours de processus. Et il allait se terminer.

Jeremiah remis alors sa veste sur les épaules d’Alycia. Dans un mouvement de tendresse qui se compléta par un bisou sur le front.

- Garde-la. Je n’ai pas envie que tu rentre, pas envie qu’on se quitte. Alors reste au chaud et parle-moi. Ne serait-ce que quelques brides.

Puis, il se recula un peu pour l’observer à nouveau. Et il rougit. Les yeux d’Alycia le firent fondre, tout comme son sourire. Il laissa une pensée se développer à voix hautes.

- Alycia… Tu es vraiment belle.

À peine avait-il prononcer ces simples mots qu’il rougit comme une tomate. Mais c’était vrai, la Serpentarde attirait le Gryffondor. Et même si ce dernier n’avait rien dit, tout son corps le cria. Son regard dévorant à tour de rôle les lèvres et les yeux de son interlocutrice. Sa main droite tenant la main de la belle Serpentarde alors que sa main gauche caressait ses cheveux.
Il était rouge de honte, mais souriant de bonheur. Et ses yeux étaient explicites. Ils disaient clairement à la vert et argent « Tu me plais, je suis tout à toi ».

21/11/2015

Je reprends contenance quand il détourne la tête, je peux respirer normalement et relâcher mon souffle que j'avais apparemment retenu. Je m'assois correctement, me reposant à nouveau dans ses bras. Je l'écoute attentivement, sa voix est claire, posée, ça me bercerait presque tant le rythme est régulier. Mais comme bonne élève que je suis et qui se respecte, j'écoute attentivement son passé miséricordieux, vivre sans père, je ne connaissais que trop bien ce sentiment qui me bouffait chaque jour de l'intérieur. Cette mort, ce défi même de celle-ci envers ma propre vie, je l'ai toujours mal vécu. Je le déteste vous savez, il a beau me manquer, je le déteste. Il ne méritait pas de mention dans ma vie, il ne méritait pas d'exister. Même s'il est le sang pur dans ma vie, alors que ma mère simple moldue ne m'apportait rien d'autre que de l'exaspération, malgré tout son amour.
Je n'ai pas une vie heureuse, et je ne saurais la narrer comme il le fait avec moi.

Ce ne sera pas juste que je ne lui réponde rien, le silence n'est pas une réponse et il n'apprécierait pas non plus de parler tout seul. Je suis restée parce que je voulais apprendre à le connaître et malheureusement ce doit être réciproque, sûrement. J'aimerais bien lui dire plein de choses me concernant mais à part dire que j'étudie sept jour sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre, je doute que cela puisse être intéressant du peu que je veuille déclarer.

Pendant ma réflexion, Jeremiah repose la veste sur mes épaules et je le regarde étonnée. Je ne compte pas rentrer même si je devais perdre mes orteils à cause du froid. Il est mignon d'y penser, je la lui rendrai un peu plus tard quand il sera convaincue que je ne cherche pas un prétexte pour m'en aller.
Que... Qu'est-ce qu'il vient de dire ? Que je suis belle ? Oui, bon il a raison, je suis même super belle ! Mais venant de sa bouche ce compliment me touche, il atteint même mon cœur froid.
J'ai beau le regarder pour trouver le courage de répondre quelque chose, je suis perdue dans un dédale de sentiments, perdue dans mes pulsions. Je ne dois pas agir brusquement, je ne dois surtout pas me précipiter. Le bal de la St Valentin allait bientôt débuté, et mes projets étaient tout autre.
Je remarque qu'il hésite à m'embrasser, il cherche sûrement un accord. J'ai beau le regarder dans les yeux, je me mords machinalement la lèvre en songeant aux conséquences que cela engendrerait. De ma main libre, je mets une mèche de mes cheveux derrière mon oreille gauche et je finis pas baisser le regard entre nous.

« Je suis née à Londres, j'ai vécu avec ma mère. Je suis arrivée à Poudlard, répartie à Serpentard dont je suis très fière. J'ai plus vécu dans les livres que dans le social. Il n'y a que cette année où je sors un peu le nez de mes livres. Voilà... »

Expéditif, mais dit. Je ne sais plus quoi faire, mon cœur me dit de faire cette chose insensée alors que ma raison me dit de fuir. C'est apparemment mon cœur qui l'emporte puisque même si je ne fais rien, je ne bouge pas.
Je le regarde un moment avant de plonger pour de bon mon regard vert glacé dans ses pupilles rieuses. De ma main libre, je lui touche doucement le visage du bout des doigts comme j'avais voulu le faire quand je l'ai vu pour la première fois, et comme je le pensais il était doux. Je penche la tête sur le côté, comme j'ai l'habitude de faire quand je réfléchis, je le force à me regarder droit dans les yeux, je m'approche un peu plus laissant courir mes doigts le long des sa joue pour toucher légèrement ses lèvres que je regarde en même temps que j'exécute ce mouvement, je me mords la lèvre. Embrasse-le, que ça hurle en moi. Mais je recule doucement et finit par perdre ce sourire en coin ainsi que la luminosité dans mon regard, je détourne le regard pour finir, une nouvelle fois sur le lac noir.

« Que penses-tu des créatures qui dorment en son sein ? »

Je me réconforte en posant cette question, tentant vainement de faire taire mes propres créatures qui hurlent en moi de faire des choses décadentes. S'il devait se passer quelque chose, cela ne viendrait pas de moi. Je ne ferai jamais le premier pas. Jamais. Je suis une dame !

La présentation da la vie d’Alycia fut brèves. Décidément, elle n’aimait vraiment pas parler d’elle. Mais il était stupide de penser que Jeremiah allait se satisfaire de ça. Il voulut en demander plus. Il ouvrit une nouvelle fois la bouche, mais sans qu’aucun son n’en sorte. Pensant à ce que son grand-père lui répétait sans cesse dans ce genre de situation : « Ferme ta bouche, tu vas avaler une mouche ». Il écoute ce judicieux conseil tout en ce concentrant sur le geste d’Alycia. Si doux, si tendre. Le rouge et or rougit immédiatement. Il avait envie de l’embrasser, il se sentait vraiment bien. Le mordillement des lèvres de son interlocutrice ne faisait que confirmer son désir. Il était prêt à plonger dans l’inconnu, à franchir le point de non-retour.

Mais le mouvement de recule le fit revenir à lui. Il ne devait pas, pas tout de suite. Pas après quelques minutes. Alors qu’Alycia avait tourné la tête en direction du Lac, il se pencha afin de déposer un baiser sur le coin de ses lèvres. Comme une promesse. La promesse qu’il avait envie de l’embrasser, mais qu’il voulait également attendre. Il regarda alors dans la même direction que sa belle Serpentarde.

- Les créatures en son sein ? Hmmm, je pense qu’elles sont mystérieuses et imprévisible. Je pense également que je n’aimerais pas nager avec elles. Après tout, il serait dommage que tu me perdes suite à une rencontre avec un strangulot un peu trop belliqueux. Et toi alors ? Tu es certainement beaucoup plus érudit que moi, et j’ai envie de me perdre dans ta voix…

Il y avait une petite pointe d’humour dans sa voix. Pas quelque chose de moqueur ou de péjoratif. Une touche d’humour inexplicable, qui n’enlevait cependant rien au sérieux de ses paroles.