Le Club de Slugh - Soirée sur Invitation

Sujet: Le Club de Slugh - Soirée sur Invitation Mer 18 Nov 2015 - 23:16

Le Club de Slug

Le 4 février 1997

À l’occasion de ce nouveau souper – diantre, n’y avait-il pas meilleure formulation possible pour désigner un repas prometteur et succulent ? – organisé par le folâtre professeur Slughorn, la salle allouée à son club avait été aménagée avec prestige et confort. L’ameublement d’ébène sombre et luisant s’opposait aux murs de pierres blanches, dans un décor qui empestait le succès autant que la fortune. Comme si l’ensemble de la pièce invitait à rejoindre une ascension commune vers les hautes sphères de la société sorcière.

L’enseignant de potion, le corps bardé d’étoffes lourdes et raffinées, lissa du bout des doigts son opulent veston de velours avant de se diriger vers la porte de son antre. Usant de sa bonhomie coutumière, il accueillit ses précieux invités petit à petit. Un sourire ravi peint sur le visage, il les salua joyeusement d’une poignée de main fébrile, avant de s’enquérir de leur santé et de leurs travaux actuels – qu’il savait indubitablement excellents et encourageants – pour finalement les inviter à s’installer à une chaise en attendant les autres.

Quand tous se trouvèrent à leur place toute désignée – grand dieu, il ne se permettrait pas de confondre les uns avec les autres, ni de les mélanger, ce serait gâcher ses futures relations – et attentifs, Horace joignit ses mains en une petit exclamation enjouée. Ses mouvements et ses paroles trahissaient sa bonne humeur presque euphorique. Tant d’individus talentueux à sa table ! Hélas, derrière son contentement grandiose, il regrettait l’absence de mademoiselle Granger et de ce cher Potter.

Il se dirigea d’un pas sautillant et étrangement cérémonieux vers son siège, certain de capter tous les regards pendant son déplacement, et y récupéra son verre avec un éclat de joie ostensible.

« Oh mes chers élèves, je suis ravi de vous voir ce soir. J’espère que cette petite soirée, pleine de vos gloires actuelles et à venir, saura vous offrir un repas aussi délicieux que nos conversations. »

Le professeur Slughorn leva sa coupe devant l’assemblée, résolument enchanté. « Que le festin commence ! » Et les premiers mets arrivèrent sur la table grâce à la magie des elfes.

15/07/2015

La soirée promettait d'être inoubliable. Ona s'était préparée de bonne heure et après une bonne douche, elle avait enfin revêtue sa robe de cocktail bleue foncée à motif papillon. Une robe qu'elle avait prise pour les occasions spéciales de Poudlard. Et aujourd'hui était une de ces occasions-là.

"Ma robe Parfaite. Mes chaussures, parfaites. Mes bijoux c'est fait."

Voici comment elle avait décidé de s'habiller :

Spoiler:

Après avoir réussi a dompter ses boucles, elle sortie de la salle commune en emportant sa baguette dans son petit sac bourse ornés de hiboux.

"J'ai hâte de voir qui d'autre y sera aussi."

Ona faisait bien attention à ne pas tomber dans ses fichus escaliers tournant et au bout d'un moment, elle arriva enfin en bas. Elle pensa qu'elle avait bien fait de partir un peu plus tôt au vu du trajet à faire. Elle devait se rendre dans les sous-sols.

"Drôle d'endroit pour une fête. C'est du Slughorn tout craché." pensa-t-elle.

La quatrième année arriva en vue de la pièce où se tenait Mr Horace Slughorn à l'entrée afin d'accueillir ses invités. Elle ne vit personne et donc ne sut pas si elle était en retard ou très en avance. La jeune fille de quatorze ans se fichait bien de le savoir. Elle salua son professeur.

"Bonsoir Monsieur. Je suis ravie d'avoir été conviée."

Elle était enfin dans la pièce et celle-ci était de toute beauté. Elle n'eut pas le temps d'admirer le décor que Horace lui indiqua sa place autour de la table ronde. Ona remarqua un petit écriteau de carton écrit d'une jolie façon. Il portait "Ona O'Sullivan" dessus en belles lettres.

La serdaigle attendit quelques instants et au fur et à mesure, la pièce commenca à se remplir. Ona avait hâte de commencer le dîner. La jeune fille était une habituée des bonnes manières et des dîners. Sont père en organisait parfois dans leur sublime duplex londonien. C'était un héritage paternel que de savoir recevoir de simples mais ou des gens nobles moldus ou sang-purs. Ona était donc vraiment bien habituée et se tenait patiemment sur sa chaise.

"Oups." dit-elle tout bas.

Son estomac par contre, refusait de rester sage et se mit à gargouiller. Elle avait faim.

« Oh mes chers élèves, je suis ravi de vous voir ce soir. J’espère que cette petite soirée, pleine de vos gloires actuelles et à venir, saura vous offrir un repas aussi délicieux que nos conversations. »

Ona applaudit le discours qui ne fut pas très long. Une chance pour elle. Son estomac se remit à gargouiller juste au moment où les plats apparurent au centre de la grande table ronde en bois précieux. Etait-ce du à la vue des plat ? Peut-être que son estomac lui disait qu'il était temps de faire honneur aux elfes de maison cuisiniers de Poudlard...

08/06/2015

Lorsqu’un matin, sa chère Minerva lui avait apporté le carton d’invitation à la fête organisée par le Pr. Slughorn, la fierté avait envahi Harmony. Seul un sourire, plus large qu’à l’ordinaire, trahissait sa jubilation. C’était un accomplissement, l’aboutissement d’un travail acharné, débuté dès sa première semaine à Poudlard. Car Horace Slughorn n’invitait que les gens les mieux-nés, ou les plus prometteurs. A la précédente fête, seules Hermione Granger et Ginny Weasley ne pouvaient faire valoir leur ascendance remarquable.
Evidemment, elle avait pâli en apprenant qu’Ona O’Sullivan avait également été invitée. Sa rivale la talonnait et cela ne faisait qu’amoindrir la portée de cette victoire - d’autant que la Serdaigle ne semblait pas partager son enthousiasme.

Enfin le 4 février, après les cours, Harmony s’était pressée de rejoindre la salle de bains de son dortoir. Pendant qu’elle s’appliquait à lisser ses cheveux, elle fit la liste des invités dont elle connaissait l’identité. Il y aurait Zabini, bien sûr, Ona, donc. Potter et Granger n’avaient plus été aperçus dans le château depuis les vacances de Noël - et ça, c’était inquiétant -, ils ne seraient donc pas présents ce soir. Ginny Weasley et McCormac devraient en être, mais elle ne les connaissait pas. Il y avait bien les jumelles Carrow, avec qui elle avait décidé de se rendre à la soirée, sur les coups de 19h30. Mais ces filles étaient bien taciturnes.
Enfin, il y avait ce fameux Gryffondor dont l’attitude à la bibliothèque n’aurait pas laissé soupçonner qu’il fasse partie des meilleurs éléments de l’école. Sa dernière entrevue avec lui, une semaine plus tôt, ne s’était pas bien passée. Entre lui et Blaise, elle était servie.
Restait à espérer que de nouveaux éléments plus agréables aient été distingués par le professeur Slughorn.

Elle passa une robe de laine à col roulé d’un rose poudré et hésita à y piquer sa broche. Les couleurs presque badigeonnées convenaient-elles à une telle soirée ? N’aurait-elle pas l’air “cheap” ? Zabini ne manquerait pas de la moquer. Et puis.. Et puis elle avait peur, ses visions s’étant multipliées, que la broche ne provoque chez elle un nouveau malaise. D’une main tremblante, elle la reposa sur sa table de nuit.
Chassant l’image d’un Yvain déçu, elle enfila des bottines noires et fila rejoindre les jumelles dans la salle commune.

Quand elles arrivèrent, seule Ona était déjà là. Harmony la salua avec courtoisie et s’installa à la place désignée. Elle applaudit au court discours du professeur de potions et le remercia pour la soirée qui s’annonçait délicieuse, à l’image des mets qu’elle avait devant les yeux. Ses joues s’échauffaient déjà et son ton répondait au phrasé cérémonieux de leur hôte. La flagornerie était visible, mais qu’importe : c’était bien ce qu’il cherchait ici.

D’ailleurs, c’était cocasse. Le club de Slug. Slug. Tiens, ça lui faisait penser à quelqu’un. Elle sourit distraitement en déposant sa serviette sur ses genoux

25/10/2015

« esprit vif », ayant des « mains habiles », étaient les mots qui avait le plus marqué la blonde lorsqu'elle avait reçu, sans grand étonnement, la lettre du Pr. Slughorn. Bien sûr, satisfaite que l'on reconnaisse enfin son talent et son engagement envers les potions, elle accepta avec joie l'invitation qui serait également pour elle une occasion pour se mettre l'enseignant dans la poche.

Alors elle prit un certain temps pour choisir avec minutie, les vêtements qui la recouvriraient pour la soirée. Elle avait décidé de rester soft après avoir longuement nettoyé toutes les parcelles de son corps et s'être parfumée. Elle préféra pour une fois une combinaison longue, à manches courtes d'un gris presque noir, possédant un très léger décolleté qui ne laissait point apparaître son style exagéré et sa provocation habituelle. C'est donc tout naturellement qu'une veste noire d'un style un peu costard, arriva jusque sur ses épaules. Puis elle attrapa ses talons hauts, de la même teinte que l'ensemble, pointus au bout. Niveau bijoux, elle misa sur le discret ; des brillants aux oreilles, quelques piercings discrets voire même invisibles, et un bracelet d'argent au poignée droit. Elle enleva même à contre-cœur ses bagues. Ses cheveux, une fois lissés, vinrent formé un chignon avec un certain effet décoiffé, et ses doigts longs et fins furent très vite recouvert d'un vernis rouge, foncé. Son visage resta presque naturel ; Hormis une petite modification du teint pour cacher les impuretés, seuls un rouge à lèvre assortis au vernis & un trait d'eye-liner vinrent trafiquer son aspect. Un dernier coup d’œil dans un miroir puis elle sortit de la pièce d'un pas assuré, récupérant au passage sa pochette, simplement décorée d'un brillant noir sur le devant.

Ses pas résonnaient régulièrement dans le grand château, alors qu'elle arrivait légèrement en avance au croisement débouchant sur le couloir où se situait la porte qui débouchait sur le bureau du Professeur. Elle s'arrêta quelques instants, replaça une mèche rebelle derrière son oreille, et rajusta sa veste puis repartit d'un pas énergétique. Arrivée à l'entrée, Slughorn accueillait chaleureusement les élèves invités. Elle le salua, d'un discret sourire.

« Bonsoir, Professeur. »

Elle pénétra gracieusement à l'intérieur de la pièce, où étaient toutes attribuées les places de chacun. Elle remarqua tout d'abord la petite Ona, une Serdaigle plutôt agréable qui ne lui avait jusqu'à présent jamais causé le moindre soucis, puis.. Harmony. La Serpentard ne laissa en rien apparaître son dégoût à la vue de la jeune fille détestée. Elle chercha du coin de l’œil une carte où serait inscrit son nom, et comme si le monde était contre elle ce soir, elle était bien évidemment située à l'emplacement voisin à la blonde haïe. Affichant toujours un sourire, elle s'adressa à la quatrième année, d'une voix masquant son animosité.

« Bien le bonsoir, Sharen. »

Puis elle applaudit faiblement à la fin du discours de Slughorn, qu'elle trouva particulièrement sympathique malgré l'air niais du personnage, avant de s'asseoir sur le siège derrière elle.
La soirée allait être longue.

Sujet: Re: Le Club de Slugh - Soirée sur Invitation Dim 22 Nov 2015 - 16:48

La dernière ligne droite. Après avoir tourné sur la gauche, Jeremiah se retrouverait nez à nez avec le professeur Slughorn. Il repensa alors à la réception de la lettre et aux trois dernières heures.

Le rouge et or n’avait pas été réellement surpris par l'invitation du maitre des potions. En effet, le Club de Slugh n’était pas qu’un simple rendez-vous des amoureux de l’alchimie et des mixtures. C’était une institution. Le professeur avait des contacts, il ne s’était pas privé de faire référence durant ses cours. Pour Jeremiah, et aux yeux de beaucoup d’autres élèves, c’était LE professeur à avoir dans sa poche. Et apparemment, par ses efforts dans la matière, le jeune homme avait réussit cette épreuve haut la main. Et il ne fallait surtout pas passer à coté de la chance offerte.

Par conséquent, le blondinet passa un temps considérable dans la salle de bain des Gryffondors et devant la glace, ce qui valut quelques réflexions parmi ses camarades de dortoirs. Presque deux heures. La première étape avait été de se doucher, afin de sentir bon. Jeremiah avait agrémenté ce moment par de longues minutes sous l’eau chaude afin de se détendre totalement.
La deuxième étape avait été le choix de ses vêtements. Un élément crucial. D’ailleurs, la pile de vêtement sur le lit du jeune homme pouvait attester de son hésitation. Le choix final avait été un jean ajusté rentré dans une paire de bottines noire et une chemise blanche rentrée dans le pantalon, une ceinture noire avec une boucle en argent rectangulaire servait de délimitation entre haut et bas, entre buste et jambes. Afin de rajouter un petit quelque chose de classe, il avait opté pour une veste de costume noire, très sobre.
La troisième étape, également très importante, était les cheveux. Faisant confiance à une valeur sûre, il avait coiffé comme d’habitude sa tignasse blonde parsemée de mèches plus claires. En l’air. Avec un effet décoiffé tout à fait maitrisé.
Enfin, venait l’étape des accessoires. Une montre, bien sûre. Sobre. Un simple bracelet noir avec un cadran en argent. Pas de collier, pas de bague, pas de bracelet ou toute autre futilité. Mais le piercing avait été le sujet d’une grande hésitation. Il l’avait retiré puis remis. Encore. Et encore. Et encore. Il avait fait ce geste plusieurs fois. Il s’était observé à chaque fois. Durant de longues secondes. Puis il s’était décidé. Il était vraiment mieux avec. Le rosé de sa lèvre inférieur serait donc coupé par une bande métallique noire.

Une dernière vérification s’était imposée. Jeremiah était alors de nouveau passé par la case miroir. Propreté. OK. Odeur. Une petite reniflette sous les aisselles. OK. Vêtements. OK. Cheveux. OK. Accessoires. OK Haleine. Une respiration sur la main. OK.

La démarche de Jeremiah avait été donc confiante, sûre, imposante. Et surtout, elle n’avait pas été rapide. Après tout, il aurait été dommage de transpirer et de se décoiffer en se pressant. Et puis, sans réellement être en avance, il avait prévu suffisamment de temps pour effectuer le trajet entre la salle commune des Gryffondors et le bureau du professeur Slughorn.

Il était maintenant dans la dernière ligne droite. Confiant, il s’engagea sur la droite, et vit le professeur Slughorn saluer Charlie. Charlie ? Jeremiah ne la connaissait que de nom. Elle était chez les Serpentards en sixième année. Ils avaient eu des cours en commun, mais ne s’était jamais vraiment adressé la parole. Jeremiah parcouru donc la distance le séparant du bureau en tentant de se souvenir de sa camarade plus précisément. Rien de bien concluant ne lui venait en tête, et c’est donc sans autres éléments qu’il salua le professeur Slughorn. Une poignée de main chaleureuse, respectueuse, et charmeuse en réponse à la fébrilité du maitre des potions. Avec le sourire et le regard accompagnant le geste.

- Bonsoir professeur. Je ne peux que me sentir heureux grâce à votre invitation. Le travail se porte à merveille, même si dernièrement ma curiosité m’a replongé dans des domaines… extra-scolaires.

Le ton fut comme la poignée de main, le sourire et le regard. Le maitre des potions était un homme à brosser dans le sens du poil. Ne pas lui mentir, mais ne pas dire toute la vérité. Et puis, Jeremiah savait que sa curiosité envers la magie noire serait mal perçu.
Il s’engouffra dans la porte, et regarda une nouvelle le professeur qui lui indiqua sa place. À droite de Charlie. C’est alors que le rouge et or vit Harmony. En face de Charlie. Sans changer son expression confiante et charismatique, il commença à parcourir la courte distance entre la porte et son siège. Il passa à proximité d’une jeune fille aux cheveux roux clairs. Il prit le temps de s’arrêter afin de se présenter. Il tendit la main.

- Bonsoir, Jeremiah. Je ne crois pas te connaître….

Laissant sa phrase en suspens, Jeremiah écouta la réponse de l’inconnue qui n’en était plus une désormais. Il reprit la route de son siège.

- Bonsoir Charlie. C’est un plaisir de te voir en dehors des cours. Puis, le ton se raidit légèrement. Bonsoir Harmony.

Malgré la tournure de leur dernière rencontre, aucune émotion ne vint s’ajouter à la légère raideur du ton du rouge et or. Et encore, le changement dans sa voix était à peine perceptible.

Des élèves étaient arrivés depuis sa brève discussion avec l’hôte, et d’autres arrivèrent par la suite. Le professeur Slughorn pris alors place après une dizaine de minutes. Son discours ? Court. La chaise ? Confortable. Les mets ? Appétissant. Jeremiah s’assit après avoir applaudi le maitre des potions mais attendit qu’un autre convive fasse le premier pas pour se servir.

Ranger son orgueil. Contrôler tous ses gestes, toutes ses émotions et toutes ses paroles. Être distingué, gracieux, charmeur et hypocrite. Le tout, sans que cela soit trop visible, mais en montrant une certaine habitude. Tels étaient les codes de ce genre de soirée. Et Jeremiah, venant d’une famille de la haute société irlandaise, était rompu à ces codes. Mais, et le Gryffondor le savait, la soirée allait être longue pour chacun des invités. La seule raison de ce rassemblement était l’appartenance au Club de Slugh.

Sujet: Re: Le Club de Slugh - Soirée sur Invitation Sam 28 Nov 2015 - 20:47

Le Club de Slug

Le 4 février 1997

Comme si chaque élève voulait faire une entrée remarquée, ils arrivèrent au compte-goutte, saluant le professeur avec un soin, une ferveur même, tout à fait artificielle. Enrobé dans sa fierté, Horace Slughorn n’était pas dupe, il savait exactement où s’arrêtait la sincérité de ses invités, mais c’était exactement de cela dont il se délectait. Son succès était d’être un homme qu’on se sentait obligé de flatter, afin d’obtenir ses faveurs. Il était une clé dorée pour chacun de ces jeunes gens, à l’avenir si incertain encore, et dont la réussite ne ferait que renforcer son propre brillant. D’un œil presque lascif, il les observait s’installer, curieux de découvrir quelle hiérarchie les liait, mais un Gryffondor exhubérant vint troubler ses réflexions.

— Aaah, monsieur O’Connell, toujours si prompt à parler travail ! Profitez-donc d’un peu de détente, vous le méritez amplement mon cher. Nous parlerons de tout cela plus tard.

La salle se fit alors silencieuse, tandis qu’au loin résonnait la Grande Horloge de l’entrée. Certains invités ne semblaient pas se considérer dignes de ses soirées, mais qu’à cela ne tienne, il se souviendrait de leurs noms. Une arrivée remarquée pouvait être signe de bon goût, mais il n’en était point de même pour l’ignorance. On ne refusait pas l’accès au Club de Slugh, ou du moins, jamais sans en ressentir les conséquences dans un futur parfois… tardif ? Horace Slughorn avait le bras long, à l’inverse de son discours de bienvenue qui se voulut clair et concis. Les mots les plus importants ne se prononçaient pas à l’entame d’un dîner.

D’un mouvement de baguette parfaitement travaillé, le maître des potions servit un vin sirupeux à ses élèves. D’un autre, il garnit la table de nouveaux mets chauds et délicats, baignant dans leurs sauces relevées d’épices rares. Il avait commandé ce repas tout particulier aux elfes afin de souligner l’importance et surtout la qualité de cette petite assemblée. Horace Slughorn n’invitait pas seulement des élèves qu’il pensait talentueux, mais véritablement ceux qu’il voulait voir constituer l’élite de demain.

— Comment se porte votre père, Miss Sullivan ? Cela fait bien longtemps que je l’ai croisé au Ministère, un homme charmant et d’une éducation sans failles s’il en est.

Il se servit une généreuse part de gibier tout en parlant, avant de dodeliner de la tête pour indiquer qu’il écoutait bel et bien la réponse. Son regard se posait néanmoins déjà sur les deux autres jeunes femmes de l’assistance. Ses yeux, vifs et alertes, détonnaient au milieu de son visage gras, presque bonhomme. Son apparence contrastait terriblement avec la lueur d’intelligence qui émanèrent de ses paroles, alors qu’il se penchait légèrement vers l’avant, remuant dans son fauteuil.

— Vos talents sont indéniables, Miss Sharen, vous devez être la fierté de votre famille. Il semblerait que toutes les qualités absentes dans votre fratrie aient été rassemblées en votre personne. Que font vos parents ?

Du bout de ses doigts boudinés, il se saisit de son verre et porta délicatement le cristal à ses lèvres. Trois de ses invités, ce soir, n’étaient pas issus de famille avec un statut. Pourtant, ils excellaient dans l’art si délicat et si honteusement difficile que représentait les potions. La discussion n’allait probablement s’en révéler que plus intéressante.

Sujet: Re: Le Club de Slugh - Soirée sur Invitation Dim 29 Nov 2015 - 12:18

Il avait l'esprit vif & les mains habiles & la certitude d'avoir tout ça & la certitude d'avoir beaucoup plus que tout ça…
& pourtant, le 4 février à 20 h, Blaise n’était pas présent pour le prouver.
Le cadran élaboré de sa montre onéreuse, modelé depuis l'or, affichait 20h35 lorsque enfin il gagnait le porche des appartements d'Horace Slughorn.
Exhalant le parfum lourd & implacable du karité et celui de son parfum capiteux. Le col de sa chemise blanche, un peu froissée par dessous la laine de son pull marinière : il le rajustait distraitement, se recomposait méticuleusement en extirpant par le travers de la lourde porte le sujet de leur conversation - les parents d’Harmony..? Semblait-il. Il marqua un temps avant de frapper la porte de ses doigts ourlées de bagues, puis de la franchir.

« Professeur. Je suis désolé pour mon retard. », s'excusa-t-il alors qu’il pénétrait dans la pièce bardée de luxueux ornements ; affligé, comme s'il eut été frappé d'accablement, d'une manière similaire à celle de la victime d'un coup du sort particulièrement irritant...Et en dépit de ses yeux brillants & de l'assurance fiévreuse du port de son corps qui, aux regards inquisiteurs, infirmait tout-à-fait sa repentance. Car si cette petite frappe insolente était en retard, elle demeurait fière d'elle-même ! Un sourire irrépressible étirait sa bouche alors qu'il s'expliquait ; « Mon entraînement de quidditch – celui de l'équipe de Serpentard – s'est prolongé. »,

Balisant avec assurance son discours de mots-clefs. « Quidditch » et « Serpentard » : des termes offerts à son hôte comme il aurait offert des présents. Car c'était la connivence qui était de mise avec Horace Slughorn, dont il assimilait progressivement les manières alambiquées.

Ce n'était pas la première fois que Blaise Zabini était convié au club de Slugh et il avait eu le loisir d'identifier le manège affecté auquel se livrait son professeur ; s'y pliait obligeamment, parce que c'est ainsi que l'on acquiert les choses que l'on vient chercher auprès d'Horace Slughorn. Vêtu avec élégance, souriant & concentré néanmoins, car il s'agissait d'un exercice. Et que tapis sous ses airs bonhommes, sous la bienveillance chaleureuse qu'exprimait sa voix gonflée de conviction, et avec lesquels il accueillait ses invités, Horace Slughorn était intransigeant. Il était un serpent...gras & sifflant de béatitude, mais diligent comme le serpent.

& peut-être était-il possible pour Horace Slughorn de déceler le fait que Blaise Zabini mentait effrontément, ou peut-être pas ; une laborieuse séance de Quidditch, effectivement, expliquait, aurait pu expliquer, son arrogance paresseuse ; ce sourire confiant sur sa bouche & la brûlure de satisfaction dans ses yeux.

« J’aurai aimé me libérer plus tôt mais - ils avaient vraiment besoin de mon aide.», expliqua-t-il, magnanime. Chaussé de mocassins brou-de-noix - vêtu d’un pantalon bleu marine, assorti aux rayures de son cachemire, à la manière de l’héritier candide d’une famille respectable...car c'était ce qui était attendu de lui.

Il adressa un même hochement de tête distrait à l'ensemble des invités. Blaise reconnaissait Ona, qu’il avait croisé en compagnie d’Amaranthe, quelques mois auparavant ; Charlie Grant, à qui il offrit le sourire un peu stupide d’un gamin ravi ; et, finalement, après avoir adressé un froncement de sourcil désapprobateur à Jeremiah, prit place face à lui, aux côtés d’Harmony, où la chaise était vacante. Sans prendre immédiatement conscience, dans sa satisfaction lénifiante, de tout ce qu’une telle composition avec d’audacieux.

Sans prendre immédiatement conscience, aussi : de l’empreinte ostentatoire qu’avait pressé sur la peau sombre de sa joue une bouche fardée de rouge-à-lèvre corail.

***

#nailed it:

08/06/2015

Harmony et ses deux acolytes avaient été accueillies dans les formes, propres à ce que l’on pouvait attendre d’un homme tel que le professeur Slughorn. Il était d’ailleurs assez marquant qu’il ait choisi d’enseigner l’art élitiste et subtil des potions, alors que ses leçons étaient au service de sa véritable passion : l’animation d’un réseau prestigieux. Il était la marieuse des gens fortunés, l’entremetteur des personnes particulièrement douées. Et au centre de la ronde, il se gargarisait de son oeuvre.

Pour l’instant, toutefois, Harmony restait dubitative. En effet, après avoir salué Ona, elle fut contrainte d’adresser la parole à Charlie Grant, dont la présence était une surprise des moins agréables. Elle desserra à peine les dents pour siffler une réponse méprisante. Mais son sourire inébranlable trompait l’oeil des naïfs.

- Bonsoir, Grant.

Harmony espérait qu’elle n’allait pas lui chercher des noises ce soir-là. Il s’agissait de capitaliser, ce soir, d’être parfaite. Pour une fois, on se passerait de drames. Evidemment, il ne serait en aucun cas provoqué par la sage et réfléchie Harmony - non, la provocation était l’apanage de cette fille artificiellement blonde, aux paupières lourdes et aux yeux fatigués. Elle avait fait un effort ce soir. N’empêche, sa cadette ne pouvait comprendre comment la si gracieuse et fine Daphné Greengrass pouvait être en joie d’appeler cette poupée de chiffon son amie.

Passons. Dans la foulée, l’arrivée de Jeremiah O’Connell attira l’attention d’Harmony. Si elle le méprisait toujours, quelque chose l’intriguait dans la fougue du jeune homme. Il ne semblait pas si stupide. Elle en voulait pour preuve sa présence en ces lieux. D’ailleurs, ses salutations soignées à leur hôte étaient intéressantes. Ainsi il savait se montrer policé.
Quand il prit place à table, Harmony ne nota pas sa raideur et lui répondit avec un sourire charmant. Lors de leur dernière entrevue, elle avait retenu sa remarque emplie de dégoût au sujet de Zabini. Dans une salle où se trouvaient Charlie Grant, Ona O’Sullivan et où le sus-nommé ne devait pas tarder à arriver, O’Connell devenait singulièrement sympathique.

- Bonsoir, Jeremiah. Comment te portes-tu ?

Son ton se voulait léger - elle ne le testait pas encore. Alors que tous s’asseyaient, le professeur prit des nouvelles des uns et des autres. Il commença par interroger Ona sur son père. Harmony avait le vague souvenir de ce que le père d’On travaillait également sur le Chemin de Traverse, la rouquine un peu trop fière d’elle le lui avait dit en première année. Avant que leur rivalité ne se fasse trop rude - au fond, d’ailleurs, ce n’était qu’un jeu. Mais Ona ennuyait Harmony et elle se doutait de ce que l’inverse était vrai aussi.

Picorant dans son assiette, Harmony n’écoutait que d’une oreille distraite la réponse. Puis elle entendit son nom et faillit rompre son masque de surprise. Non pas que la mention de ses talents ne l’ait choquée ou embarrassée, au contraire. C’était la locution “fierté de votre famille” qui l’avait fait déglutir difficilement.
Elle sourit alors qu’il dénigrait sa fratrie - en effet, dans leur niaiserie et leur vie rêvée, ils oubliaient de s’appliquer et restaient dans leur médiocrité ; elle avait bien fait d’avoir échappé à leur influence - mais se figea un instant à la fin de la phrase. Le métier de sa mère n’était pas outrageant en soi, mais à la Ménagerie magique était associée l’image d’un refuge nauséabond et bruyant. Une réputation indécente à cette table. Elle se représentait déjà le ricanement de Charlie. Aussi, elle s’employa à rendre son ton ferme et imperturbable.

- Je vous remercie, ce n’est que le fruit d’un travail appliqué, Professeur. Mon père nous a malheureusement quittés et ma mère, depuis, tient une boutique sur le Chemin de Traverse.

Elle espérait qu’il n’insisterait pas et, ce devait être sa chance, car la porte s’ouvrit sur Zabini. Elle en aurait presque eu envie de le remercier.
Tout à fait à l’aise dans ces mondanités, il débitait sa sève doucereuse pour excuser son retard - parce que Blaise Zabini n’avait pas besoin de se montrer présentable et disposé devant un simple professeur de collège, fût-il Horace Slughorn ; Blaise Zabini avait déjà ses entrées partout et son siège à cette table pouvait aussi bien être signalé d’une gravure dans le bois massif.

Harmony hocha la tête pour le saluer et retourna à son assiette. Si elle ne croisait pas le regard du professeur, il ne la relancerait pas sur sa famille si honteuse.

25/10/2015

Confortablement installée sur son siège, la Serpentard prenait son temps pour observer la table, essayant du mieux qu'elle pouvait de lire les autres pancartes indiquant les autres élèves qui seraient présents. Des mets qui lui mettaient déjà l'eau à la bouche, rien qu'à l'odeur savoureuse qui s'en dégageait. Mais bien sûr, elle ne serait pas la première à se servir. Alors tout naturellement, plongée dans ses pensées et ne faisant que peu attention à son environnement, elle ne remarqua pas tout suite O'Connell, qui lui adressait déjà la parole, apparemment content de la voir. A peine crédible. Tout le monde connaissait parfaitement les tensions entre leurs deux maisons, et Grant n'était pas particulièrement enthousiaste à l'idée de l'avoir à ses côtés pendant toute la soirée. Pire, le supporter toute la soirée. Même si elle ne connaissait pas réellement l'adolescent. En revanche, elle devait avouer qu'il devait avoir du cran pour tenir tête à Blaise Zabini, aussi régulièrement soit-il. Ce qui était à la fois remarquable, et totalement stupide. Laissant ses pensées en suspens, elle se retourna délicatement, adressant un large sourire à son camarade de classe.

« Tiens, bonsoir Jeremiah ! Le plaisir est partagé. »

Puis ; elle ne put faire semblant de ne pas remarquer la réticence avec laquelle le rouge et or salua la blonde, assise de l'autre côté. Donc, elle n'était pas la seule à ne pas apprécier Sharen ? Intéressant. Décidément, le Pr.Slughorn avait carrément merdé au niveau des places. Le défi de ce soir n'était plus vraiment de faire bonne impression, mais plutôt de ne pas donner mauvaise impression ; parce que ne pas pêter un câble à côté de cette cruche, allait être vraiment compliqué pour la sorcière.

Entamant une discussion sur les travaux des parents de chacun, Charlie s'empêcha de pouffer de justesse. Mais c'était quoi ce sujet à deux balles, sérieusement ? Puis, quelqu'un en a réellement quelque chose à faire de la vie de Harmony ? Evidemment, lorsque sa réponse, aussi honteuse soit-elle, fut prononcée, elle ne réagit même pas, dégageant au plus vite cette sensation de compassion envers cette fille. Elle n'oubliait à aucun moment l'enfance difficile qu'elle avait vécue suite à la mort de son père. Au moins, elles avaient un point en commun. Et c'était bien le seul. Beurk.

Au même moment Blaise déboula, en retard ; un entraînement de Quidditch. Cette excuse aurait pu suffire, s'il avait pris la peine de nettoyer la trace de rouge à lèvres de sa joue. A peine crédible. Heureusement son habit rattrapait un peu le coup. Mais bien évidemment, Blaise Zabini ne rime pas avec discrétion, alors il rajouta arrogamment que ses coéquipiers avaient besoin de lui. Grant ne put réprimer un sourire, retenant tout de même un gloussement qui voulait se faire entendre. Il n'en rate pas une. Charlie lui rendit son sourire, avec un sous-entendu de « ça va les chevilles ? », et le vit prendre place aux côtés d'Harmony, ne sachant même pas si cette dernière lui était réservée.

Sirotant son vin ─ qui était tout de même fichtrement bon ─ Charlie n'écoutait qu'à moitié la conversation, ennuyante et sans intérêt. Alors, elle mangeait, picorant son assiette ─ parce que, s'il ne s'agissait pas de donner une bonne image, elle en serait déjà à sa troisième tellement c'était délicieux ─ . Et elle écoutait, n'osant pour le moment prendre la parole. Laissant ces "grands personnes" discuter entre elles, la Serpentard s'adressa d'un murmure, presque inaudible au reste des convives, à Jeremiah qui devenait tout à coup un peu plus intéressant.

« Alors.. Comme ça t'aime bien les potions toi aussi, ou.. C'est juste pour te mettre le professeur dans la poche ? » dit-elle, en regardant sagement le Gryffondor.

Ouais, pas terrible comme approche.

15/07/2015

Le professeur laissait les élèves parler entre eux. Il écoutait et tout d'un coup, il se mit à parler à la serdaigle de quatrième année. Elle lui répondit poliment au sujet de son père. Elle n'en savait pas trop sur le métier de son père car Mr O'Sullivan était le seul qui était le mieux placé pour en parler.

"Oui, ça fait longtemps qu'il n'a pas eu de commande à amener au ministre ou un chef de service, je crois. Il tient toujours la librairie. Elle est toujours au Chemin de Traverse si vous voulez voir mon père, Mr Slughorn."

Elle ajouta plus pour flatter leur hôte que par réel plaisir.

"Il sera enchanté de faire plus ample connaissance avec vous. Il dit toujours que se faire des relations avec des gens biens entourés ça peut être utile un jour ou un autre."

Ona pensait que cette phrase correspondait bien à leur professeur de potions. Elle attrappa un peu de salade de crevettes placée devant elle et s'en rempli son assiette.

"Comment vas-tu Blaise depuis notre furtive rencontre à Pré Au Lard ?"

Elle voulait paraître polie mais en faite, elle se demandait même pourquoi elle entamait la discussion avec ce serpentard. Ce n'était pas le plus poli, le plus fin et raffiné des verts. Il était né dans une famille riche et c'est tout ce qu'il pouvait avoir d'attirant aux yeux d'Ona mais elle n'avait pas envie de discuter avec Jérémiah qu'elle trouvait pas assez raffiné. Pour Ona c'était le genre "Dragon dans un magasin de Prophétie" seon une expression de son invention. Elle se demandait même pourquoi il avait été invité.

Elle reporta donc son attention sur Zabini et lui dit :

"J'ai entendu des rumeurs dans les couloirs comme quoi Drago et toi ce n'est pas l'éclate totale entre vous. Je suppose que Drago n'aime que son petit cercle d'amis intimes sang-purs et bien nés qui peuvent lui servir."

Elle ajouta au serpentard :

"Je trouve ça même drôle qui accepete la compagnie de Crabe et Goyle qui ne sont pas les plus dégourdis des élèves. Je ne te choque pas au moins en disant cela..."

Elle se servi un jus de fruits et attendit que Blaise daigne lui répondre. Elle ne savait même pas si ce dernier avait envie de lui adresser la parole ou pas.

"Blaise tu as un truc sur le visage." lui dit-elle gentiment.

En effet, c'était une trace de rouge à lêvre. Un geste vraiment déplacé dans le contexte où ils étaient tous.

Ne répondant à la réponse pas à Charlie, il répondit au sourire charmant d’Harmony par un léger soulèvement des lèvres totalement hypocrite. La bienséance le voulait.

- Je vais très bien. Et toi, un peu mieux depuis le malaise de la dernière fois ?

Bien que le contenu de la réponse fût provocateur, le ton était très doux, intéressé. Une main de fer dans un gant de velours. Cette expression, Jeremiah l’utilisait régulièrement de manière détournée dans ce genre de mondanité, de manière détournée de la forme autoritaire d’origine.
Alors que l’hôte des nouvelles de la famille O'Sullivan, Jeremiah remarqua que ce dernier avait attaqué la dégustation de ce festin. Car oui, même les plats étaient dans l’exubérance. Un repas sur mesure pour Horace Slughorn. Le rouge et or suivit l'exemple donné, et se servit donc une part de gibier tout à fait raisonnable dans son assiette.

N’appartenant pas à une famille inintéressante pour le monde sorcier, Jeremiah mangea en silence en écoutant la réponse d’Ona, puis arrêta tout quand vint le tour d’Harmony. Ainsi donc, elle venait d’une famille « modeste », apparemment pas très doué en potion. Et elle était orpheline de père, comme Jeremiah. Au moins, il venait de trouver un des rares points qu’ils pouvaient avoir en commune. Génial !

Puis, la porte s’ouvrit pour laisser place à un nouvel arrivant. Zabini. Jeremiah ne put s’empêcher de soupirer, tentant d’être discret, son mécontentement. Pourquoi devait-il être présent ? Car, aux yeux de Jeremiah, le Serpentard n’avait rien de bien intéressant. Préjugé ?
L’excuse du vert et argent ? Bancale. Mais oui Zabini, et c’est un cognard qui t’a embrassé dans le coup ? Jeremiah retint cette réflexion. Ne pas lancer de polémique avec son ennemi, pas ce soir. Il préféra donc l’ignorer, et ce fut chose aisée car Ona venait de l’interpeller de manière insistante et ne manqua pas de lui faire remarquer la jolie trace rouge sur sa joue. Piégé mec. Et Jeremiah se mit à rire, suffisamment fort pour que tout le monde le remarque.

Se calmant, il se tourna vers Charlie qui lui avait parlé. Autant profité de toute cette mondanité pour apprendre à connaître les personnes. Sans le montrer, vu le murmure que la Serpentarde lui avait adressé.

- Pourquoi ne pas joindre utile à l’agréable… Et toi ?

Il lui avait répondu dans un murmure, accompagnant les premières paroles d’un clin d’œil discret. Il prit une gorgée de vin, pas aussi bon qu’un bon vin français, mais pas mauvais non plus.

Le Club de Slug

Le 4 février 1997

Le Maître des Potions mâchait son gibier avec délicatesse, chaque geste trop précis, trop emprunté pour laisser croire qu’il s’adonnait véritablement à la basse occupation de la nourriture en si belle compagnie. Étrangement cependant, ni son assiette, ni son verre ne semblait désemplir. Son regard brillant n’avait de cesse de sauter furtivement d’un étudiant à l’autre. L’homme écoutait avec beaucoup d’attention les discussions autour de lui, mais il voulait donner l’air qu’il n’en avait cure. Il voulait leur faire croire qu’ils avaient ici toute licence de distraction, de petits jeux hiérarchiques et que nul détail ne sortirait de ce salon. C’était certes vrai, Horace Slughorn ne racontait pas. Il emmagasinait précieusement et laisser ensuite tomber chaque information au moment le plus opportun, fût-ce même des années plus tard.

Derrière les propos ampoulés se dessinaient déjà les rivalités, source jouissive de ragots certes, mais si changeante, si délicate à manipuler avec honneur. Le professeur avait fait le pari d’inviter en sa compagnie une société pour le moins inconnue. Bien sur, nul nom n’était celui d’un complet anonyme, on ne recevait pas une telle invitation sans la mériter. Le Maître des potions s’était par ailleurs informé sur les réputations de chacun, car il ne pouvait nullement tolérer de partager sa table avec le rejeton d’une lignée frappée d’infamie. Ce soir, Horace s’intéressait aux réactions des uns et des autres. Il voulait dénicher les cadavres dans les placards, mettre au jour les malaise, se repaître des rumeurs.

— Oh, une boutique. Comme c’est intéressant.

Le plaisir de la chasse au détail lui fut ravi par l’entrée dédaigneuse, mais diablement travailler du jeune Zabini. Un sourire furtif passa sur le visage du professeur, alors qu’il écoutait, la tête vaguement inclinée, les excuses du jeune Serpentard. Il n’était pas dupe, bien sur. Malgré son désintérêt viscéral pour un sport aussi bestial que le Quidditch, un homme de sa trempe ne pouvait nier qu’il s’agissait là aussi d’un moyen de s’élever dans la société sorcière. Ainsi, il prétendait de perdre tout sens pour le raffinement dès qu’il s’agissait de cette terrible activité. Horace Slughorn connaissait les horaires des entraînements aussi bien que les noms des joueurs prometteurs. De grâce, il n’était que peu nombreux cette année, ou aussi abrutis qu’un Veracrasse.

— Monsieur Zabini, mais quel plaisir de partager votre compagnie ce soir ! Prenez place je vous en prie, j’espère que le vin vous sera source de réconfort après un entraînement sous cette terrible météo. Mais ne dites rien, je ne voudrais pas vous forcer à relater vos secrets tactiques à notre cher O’Connell.

Horace Slughorn adressa un sourire entendu au Gryffondor, laissant ensuite son regard glisser sur Charlie Grant. Leurs messes basses lui étaient passées aussi peu inaperçues que le rouge à lèvre ornant le délicat minois du dernier arrivé. Il fit mine d’être surpris néanmoins, quand la jeune Serdaigle releva cette touche de couleur déplacée. Sa rhétorique s’était faite plus vindicative qu’à l’ordinaire, et avait même arraché un haussement de sourcils intrigué au Maître des potions. Il camoufla rapidement cette marque de surprise, mais embrassa du regard toute la tablée, si curieux de découvrir la réaction des héritiers de Salazar, qu’il peinait à maîtriser le cliquetement de ses bagues sur son verre en cristal.

— Je ne vous connaissais pas de fans si ardentes, Blaise. Vous permettez que je vous appelle Blaise ? Nous nous connaissons depuis longtemps, n’est-il pas. Veillez tout de même à ne pas rendre Miss Sullivan jalouse, votre rencontre semble lui avoir laissé un souvenir durable.

Son sourire se fit doucereux, carnassier. Était-ce le vin, ou l’atmosphère trop électrique de ces derniers jours ? Les langues se déliaient, en disaient trop, et faisaient ainsi terriblement les affaires du Maître des Potions. Il posa ses deux paumes sur la table après avoir délicatement passé une serviette de soie sur ses lèvres.

— Ainsi, la maison Serpentard ne fait plus preuve de la loyauté indéfectible qui a fait sa réputation, lors de ses plus grandes années ? Qu’en dites vous, Miss Grant, je ne vous savais pas si taiseuse.

HRP:

Blaise offrit un sourire de connivence à Slughorn alors qu’il se saisissait d’un verre de vin avec satisfaction, bientôt distrait par la courtoise apostrophe d’Ona. La considérant avec indolence, s’efforçant en vain de se souvenir du patronyme par lequel elle s’était présenté lorsqu’il l’avait brièvement rencontré, quelques mois auparavant, en compagnie d’Amaranthe, il acquiesça distraitement alors qu’il portait à son assiette un pavé de saumon rose & luisant dans la lumière dorées des chandeliers ouvragés : « Très bien - vraiment, je suis ravi d’être ici. »
Et s’il était de ces personnes trop arrogantes pour s’enquérir en retour de sa santé, la jeune fille ne s’en formalisa pas ; impassible, elle engagea un audacieux sujet .

Un sujet qui était « délicat ».

Blaise, délaissant ses couverts, glissa sur l’ensemble des convives un regard fébrile - s’assurant que personne n’avait entendu. Lorsqu’il se détournait de nouveau vers Ona, les sourcils froncés, il feula, la voix basse & rauque ;

« Attends, quoi ? Qui t’as raconté ça ? Il n’y a aucun problème, entre Drago et moi.»

Car c’était la vérité - il en était certain ! Quel problème y’aurait-il pu avoir, vraiment ?...Si ce n’est la présence d’Yvain Gallant, envahissante & implacable. Ou les “humeurs” de Drago, préoccupé & ombrageux ces derniers mois - sans que Blaise ne puisse lui extirper la confession de sa déréliction - sans même s’y être essayé.

« Vraiment, c’est ridicule», soutint-il, tout-à-fait froissé ; « C'est mon meilleur ami. Et Crabbe et Goyle sont parfaitement... obligeants », précisa-t-il.

La jeune fille semblait peu sensible à ses arguments : avec détachement, elle lui indiquait une marque, sur son visage ; et, se saisissant machinalement de la serviette de table minutieusement travaillée en pli alambiqué, il réalisa, après avoir pressé contre sa joue le tissu, pourquoi Daphné Greengrass souriait si effrontément lorsqu’il l’avait précipitamment quitté, quelques minutes plus tôt, après qu’elle lui eut rappelé avec malice qu’il était censé se rendre au dîner organisé par Slughorn, non?...
Quand il leva les yeux du mouchoir estampillé du sceau rose pâle, Slughorn l’observait avec complaisance, satisfait comme un serpent gras & repu. Il s’efforça, aussi, de sobrement recomposer sa mise, quoique son sourire semblait irrépressible; un peu stupide, alors qu’il acquiesçait avec affabilité :

« Je vous en prie, professeur », car il était perméable à la connivence chaleureuse que suggérait leur enseignant - puis, glissant un regard indécis à Ona (“Sullivan”; c’était le nom de cette outrecuidante Serdaigle !) il hasarda dans un haussement de sourcil insolent, dans un sourire paresseux ; « Je ferai de mon mieux. »

& s’il était convaincu de s’être extirpé avec succès du sujet de la conversation qu'il lui était désagréable, il réalisait qu’il avait été trop présomptueux : Slughorn renchérissait bientôt ; car Slughorn avait entendu, évidemment ; interjectait Charlie, obséquieux, précieux de politesse, mais absolument inquisiteur. A la jeune fille, Blaise adressa un haussement de sourcil perplexe, feignant l’étonnement...
…& demeurant vaguement dubitatif. Qu'attendait-il de Charlie Grant, qui se tenait, ennuyée et indolente, auprès de Jeremiah ?...Et que comptait révéler Charlie Grant - dont Blaise connaissait le caractère imprévisible et rebelle - loin, semblait-il, des manières affectées dans lesquelles les convives se drapaient.

Le Club de Slug

Le 4 février 1997

D'un air enjoué – tout du moins tel qu'il s'affairait à le distiller dans les rides de son sourire et l'éclat de ses yeux – le maître des potions s'égaya à identifier les plus petits troubles visibles chez ses hôtes d'un soir. Piqué d'une curiosité gourmande et presque insatiable ; qui savait ce qu'il pourrait découvrir ici bas en se montrant suffisamment observateur et inoffensif ?

La moindre pépite – tant issue d'un critère physique que d'une exclamation orale – nourrissait allègrement sa conscience affamée de détails. De renommées. De déchéances, aussi. Et la désobligeance venimeuse qui caractérisait désormais les propos du jeune Zabini, avait de quoi accaparer toute sa précieuse attention !

« Évidemment, Blaise. Vous êtes un formidable garçon, plein de talents ! Vous saurez sortir de cette incartade avec magnificence, n'est-ce pas ? » Le sourire, sirupeux et brûlant d'admiration – en était-ce vraiment ? - s'affirma sur le visage du professeur. « Vous devez être une figure providentielle auprès de Malefoy, en ce moment, si je peux me permettre. De quoi attirer la fierté de vos pairs. »

Un mouvement à sa gauche attira son regard joyeux et rieur. Déployant toute la bonhomie dont il était capable ! « Miss Sharen, je m'interroge soudainement ; quels sont vos plans d'avenir ? Vous êtes jeune et terriblement douée. Vous devez sûrement avoir une ambition adéquate à vos réussites ? » Du bout des lèvres, il esquissait un intérêt flamboyant, gorgé d'espoirs et d'intelligence calculée.

« Et vous, Miss O'Sullivan, pouvez-vous nous éclairez sur vos rêves ? » Un rien pouvait lui être utile pendant ce repas au cœur d'une jeunesse vibrante et prometteuse.

25/10/2015

Sérieusement ? Jeremiah O'Connell avait purement et simplement ignoré la question de la Serpentard, pour répondre à Harmony ! Si elle n'avait pas mis toute sa bonne volonté pour garder une image intacte ce soir, le Gryffondor se serait certainement prit une gifle ─ ou un poing ─ monumental dans la tronche. Mais, pour une fois, elle se contenta de respirer un bon coup, et de sourire aimablement. Personne n'ignorait Charlie Grant. Jamais.

« Disons, que je suis à peu près dans la même situation. » répondit-elle à Jeremiah, en laissant volontairement un ton agacé apparaître. C'est à cet instant précis qu'elle décida de ne plus lui adressait la parole, de peur de commettre un meurtre avant la fin de la soirée. Elle, susceptible ? Nullement. Lui, malpoli ? Oui, vraisemblablement.

Mais, l'enchaînement de réactions ne s'arrêta pas là : Ona O'Sullivan, jeune Serdaigle abordait Blaise Zabini. Osait aborder Blaise Zabini. La seule fois qu'elle avait eu l'occasion d'observer la personnalité de la rousse, c'était lorsque celle-ci s'était énervée contre son voisin de table, lors de la Saint-Valentin. Effrontée & faible, donc. Ce ne fut pas ce qui choqua le plus Charlie. Non, c'était le sujet de cette nouvelle conversation qui tira des yeux ronds comme des billes à la Serpentard, qui faillit s'étouffer avec un morceau de pain. Elle lança un regard interrogateur au fils Zabini, mais la réponse était plus qu'évidente. Drago & Blaise ? Aucune chance que les deux verts et argents ne soient en froid. Ils étaient meilleurs amis. Soit cette quatrième année était très mal renseignée, soit elle était totalement et clairement stupide d'insulter la maison des vipères ainsi. Ce devait être les deux à la fois.

Malgré les quelques accrochages inévitables chez les serpents ─ comme dans les autres maisons ! ─, ils avaient toujours fait preuve d'unité et de loyauté entre eux. Même, avec l'épisode cassage de gueule de l'héritier Malefoy par Gallant ─ qui était par la suite largement monté dans l'estime de la blonde ─ rien n'était arrivé et cela n'avait en rien modifier leurs relations.

Puis, comme si ça ne lui suffisait pas, elle se permit de juger Crabe & Goyle ! Non mais, qu'est-ce qu'elle avait dans la tête ? Elle voulait faire des vipères ses pires ennemis ou quoi ? « Je ne te choque pas au moins en disant cela...» Stupide, petite, chose. Clairement, elle voulait attirer l'attention. Ce qui réussit plutôt bien, puisque le Professeur Slughorn interrogea Charlie Grant sur la loyauté indéfectible des vipères. Comme si elle n'existait plus, cette loyauté ! Charlie foudroya la bleue et bronze du regard, l'insultait même, dans ce simple échange silencieux.

« Ho ne vous inquiétez pas, c'est juste que, des fois, écouter ne fait de mal à personne. Même à moi. » dit-elle, en un sourire vicieux qu'on lui connaissait bien. « La loyauté et la confiance ont toujours été de mise chez les Serpentards. Ona a sûrement du se tromper de personnes. Mais, ce n'est peut-être pas le cas chez les Serdaigles ? » Tout comme le respect d'autrui et la politesse.

Au diable les bonnes manières. Parce que O'Sullivan insultait librement sa maison & ses camarades de maison, et que ce n'était pas le style de Charlie Grant de se laisser importuner.