Don't stop believin' | Libre

HRP :

Spoiler:

La journée était passée en un éclair. Je l'avais croisée deux, trois fois dans la journée, lui rappelant sans cesse que ce soir elle ne pouvait pas bouger dans tous les sens, et que son temps serait le mien.
J'avais été prise en proie par une légère tension qui me pesait sur les épaules. Hier, ma rencontre avec Anton m'avait laissée quelque peu pantoise et j'étais encore attristée d'être retournée si rapidement au Château alors que je venais enfin de dompter l'animal.
Puis je me prenais la tête avec trop de garçons en même temps, pourquoi fallait-il que tout me tombe dessus en cinquième année... Pourquoi avais-je bu ce jus de citrouille souillé par l'alcool... Si Blaise n'avait pas posé ses lèvres sur les miennes, je n'en serai jamais venue à m'intéresser aux garçons. Entre Jeremiah et Anton... Je ne me serai concentrée que sur le seul que j'ai toujours voulu posséder... Drago Malefoy... C'est un grand bazar dans ma vie sentimentale. Mais quoi qu'il arrive, c'était Drago qu'il fallait que j'attrape. Que je traque.
Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il me reprochait, ni même ce qui lui avait mis la puce à l'oreille par rapport à Anton... Surtout qu'il n'avait fait que dire mon prénom.
Et il l'avait fait de sorte que je sois dans une mauvaise situation... Il m'a bousillé ma soirée de la St Valentin. Drago me déteste... Je dois me rattraper. Je dois le reconquérir.

Je sors de la grande-salle après avoir dîné en même temps qu'une masse d'élève, je suis toute seule pour une fois. Je pourrai préparer deux, trois petites choses pour Harmony et Plum. Evidemment, je suis contente de retrouver enfin mon amie pour causer un peu, surtout et uniquement de Drago en réalité. Je ne parlerai pas d'Anton parce que c'était notre secret, il me l'avait fait promettre... Quant à Jeremiah, il n'était pas dans le coeur des Serpentards alors je préférais le taire, et puis il ne s'est rien passé avec lui de toute façon... Pas encore.
J'arrive dans la salle commune quasiment vide, Harmony n'est pas encore arrivée. Je monte rapidement dans le dortoir pour poser mon livre et prendre dans une boîte sous mon lit, fermée grâce à un sortilège tout bête. Je l'ouvre avec un coup de baguette et je sors des friandises diverses, je prends surtout des dragées surprises et quelques boites de chocogrenouille. Il y avait de l'eau et du jus de citrouille dans la salle commune. Je referme précieusement ma boîte à friandises avant de la glisser sous mon lit. Il faut vraiment que je pense à en racheter.
Je descends en vitesse avec un petit coussin en prime pour Plum, il est aussi doux que lui, je me demande s'il appréciera.

Je pose tout sur le canapé avant de m'y installer et de regarder le feu se consumer dans la cheminée verte de ma maison. J'ai quelques questions concernant une chose que j'avais vu au Bal avec Harmony... Loin de moi que je sois jalouse qu'elle ait passée la soirée loin de moi, mais j'aimerais comprendre pourquoi. Comment elle faisait. Bref, j'aurai sans doute mes réponses rapidement, la salle commune se remplit de plus en plus d'élèves.

Au lendemain de la Saint Valentin, Harmony avait reçu une carte d’Alycia McWood lui intimant de la retrouver dans la salle commune le soir-même, pour une discussion “entre filles”. Et la blonde avait soupiré. C’était vraiment le genre de sujet qu’elle abhorrait. D’accord, elle avait trouvé ça drôle de parler garçons avec Angel, deux mois auparavant. Mais elle n’avait pas tenté l’expérience depuis. Et puis, quelque chose lui disait que cette conversation n’aurait rien d’un jeu. Non, Alycia serait sérieuse. Elle attendrait son attention, ses bons conseils. C’était au sujet de Malefoy. Il était vrai qu’Harmony le côtoyait plus volontiers ces derniers temps - par la force des choses. D’ailleurs, une demi-seconde, elle avait espéré que la brune voudrait aborder la question de la Cause. Espoir qu’elle avait vite épousseté. Non, leur rendez-vous serait désespérément mièvre, elle le savait.

Toutefois, une mention dans la missive la troublait. Elle avait vu quelque chose au bal dont elle voulait lui parler. De quoi pouvait-il s’agir ? La simple réponse à cette question la motivait à rejoindre son amie après le dîner.
Elle avait mangé relativement tôt, d’ailleurs, pour pouvoir relire son cours de métamorphose avant de rejoindre Alycia. Elle avait toujours du mal à saisir les mécanismes théoriques de cet art. De fait, elle ne pouvait jamais atteindre la perfection, malgré un sempiternel entraînement. Et c’était rageant. Tout ce travail pour ne jamais dépasser l’Effort Exceptionnel : c’était un comble.
Enfin, Harmony avait englouti son ragoût, n’avait pas pris de dessert et, son verre de jus de citrouille vidé, elle était retournée dans les cachots. Elle s’était installée dans une salle de travail attenant à la salle commune et lisait et relisait les mêmes pages de son grimoire. A côté, elle traçait de nouvelles fois, toujours et encore, des schémas pour essayer de comprendre. “Essayer”. Un jour elle en tiendrait le bout. Peut-être que M. Neubach ferait de nouveaux ateliers.
Agacée, elle rangea ses affaires et retourna près du foyer. Alycia était déjà installée, avec un tas de friandises devant elle. Elle lui fit un signe de la main et alla vers son dortoir. Là, elle déposa ses affaires et attrapa Plum. D’un gazouillis, la peluche sur pattes la remercia. Elle le déposa sur l’épaule et la bestiole se mit à chatouiller son cou de sa langue agile. Elle rit et ronchonna, pour la forme. Elle avait besoin de détente, après tout.

Nouvellement de bonne humeur - du moins le devait-elle être - Harmony rejoignit son amie et s’installa.

- Alors, dis-moi tout ! La Saint-Valentin a eu l’air … mouvementé pour toi, d’après ta lettre !

Laissant danser le Boursouflet sur son bras, Harmony avait conscience de son apparence si cocasse. Elle si sérieuse, affublée d’un détail aussi amusant : un décalage à rendre perplexe.

   Je soupirai de contentement, je venais enfin de finir le devoir de Métamorphoses, ouh!, TROIS parchemins recto-verso d'au moins 40 lignes chacun sur les propriétés de la transformation d'objet en animal!Une horreur, en plus, elle ne nous avez laissés qu'un weekend pour le rédiger! Je commençais sérieusement à douter de la sénilité de cette vieille chouette!De plus, elle était la directrice des Gryffis!

   Bref, cela ne servait plus à rien de râler, j'avais finis mes devoirs et il me restait la moitié de mon weekend, je pensais à la St Valentin. Pff, tous ces chichis juste pour recevoir des chocolats ou une carte, c'est si stupide...Cela ne fait que ralentir nos études et nous déconcentrer, certes, il faut savoir faire la fête mais pas pour n'importe quoi!

   Je fais fuir les mecs de toute façon, je le fais exprès bien sûr!Il est hors de question que je me frotte à eux, du moins, tant que je n'aurais pas grandis et que je ne ferai pas partie de l'armée des Ténèbres!

   Marie décida de descendre à la Salle Commune où elle s'installa près de la fenêtre où elle avait fait connaissance avec Drago.La jeune fille sourit à cette pensée, la dispute, si on peut l'appeler ainsi, n'avait eu ni queue, ni tête.Ils s'étaient chacun de leur coté,lancés des pics de façon à blesser l'autre sans véritable insulte.Du moins, c'était se que pensait Marie.Elle observa les différents poissons se balader à travers le lac qui, donnait sur les fenêtres de la salle commune verte et argent.

    Marie avait remarqué qu'Alycia était assise sur un des canapés disposés au milieu de la pièce.La 5ème année était armée de diverses friandises, toutes plus différentes les unes que les autres.Elle vit des dragées surprises, des chocogrenouilles et deux verres de jus de citrouille.L'adolescente en conclut donc qu'Alycia attendait quelqu'un.

   Marie n'eut pas le temps d'y penser davantage, Harmony arriva dans la salle commune et sans un regard en sa direction, alla s'asseoir près de son amie brune.Un boursouflet était posé sur son bras.
  La jeune fille décida de ne pas se mêler de leur histoires et continua sa lecture.

Le regard posé sur la salle commune, je remarque que les élèves étaient tous plus au moins épuisés par les devoirs... Ils ne connaissaient pas le terme de
« prendre de l'avance ». En tout cas, ça m'amuse, parce que je n'ai pas ce genre de tête quand j'ai fini un devoir, sur eux, ça sent l'échec, moi je sais que ce que j'ai écrit est sans faute. C'est ce que j'aime le plus chez moi. En fait, oui, je méprise tellement les autres élèves sauf ceux qui me sont véritablement proches.
Je regarde à nouveau le feu crépiter dans la cheminée, avec une pâleur surnaturelle. Je m'attarde sur mes friandises en espérant qu'Harmony n'avait pas trop mangé. Ce château sert d'excellents plats mais dans des quantités astronomiques, si le château n'était pas si immense, nous permettant ainsi de marcher, nous ne saurions plus marcher du tout. Mais j'étais particulièrement fan des jours de pudding. Un jour, je trouverai les cuisines et je demanderai aux elfes de maison de me cuisiner du pudding sur commande.

La salle commune se remplissait enfin et j'ai du râler contre deux deuxième année pour qu'ils ne s'installent pas sur mon canapé. Tout le monde savait qu'il ne fallait pas me chercher, ma petite bande, la plus redoutée de toute l'école. Ah et ce Saint Potter qui se la joue Grand Prince. Brr, ce que je peux les détester... Vite, que le Seigneur des Ténèbres en finisse avec lui pour que nous puissions partir en guerre avec les moldus... Oui, maman même toi tu ne seras pas en sécurité. Sans doute, te dirai-je de fuir. Ce n'est même pas sûr. Plus je grandis, plus je deviens sombre... Mon cœur se remplit d'obscurité et de haine. J'en suis tellement désolée.
Je lève les yeux et fait un mouvement de tête pour voir derrière moi, j'avais bien vu une tête connue. Marie était installée près d'une fenêtre en train de lire. C'est ce que j'aimais beaucoup chez elle, sa discrétion... Elle me rappelait moi quatre ans en arrière. Je lui fais un signe de la main quand elle croise mon regard, je souris légèrement en coin.
Puis Harmony se pose lourdement sur le canapé, je n'ai pas tout de suite vu que c'était elle, alors j'étais prête à râler à nouveau, fronçant les sourcils, le visage strict. Mais je me détends immédiatement en la voyant, mais surtout en voyant Plum qui se balade sur le bras d'Harmony.
Je bloque en le voyant, je tends les mains en l'intimant silencieusement de venir dans mes mains. Il est si doux, si mignon... Cette petite chose toute ronde et violette. J'oublie instantanément ce que je voulais à Harmony.
C'est le silence entre nous qui me fait relever la tête vers elle. Je la vois aussi froide et exigeante qu'à son habitude. C'est vrai que l'on échange pas beaucoup, juste autour de Plum.
Je lui repose Plum sur les genoux poussant le coussin duveteux vers eux.

« C'est pour lui. J'ai pensé qu'il apprécierait d'avoir quelque chose d'aussi doux que lui. »

Je souris à la petite créature avant de poser doucement mon regard glacé sur le visage aussi rigide de mon amie.

« Pourquoi dansais-tu avec Cyril ? »

Mon ton est sec alors je tente de me rattraper, occultant complètement ce qu'elle m'a demandé. Je n'avais pas envie de parler de la tragique intervention d'Anton et encore moins de Jeremiah dont elle connaissait l'existence, pas dans ma vie... dans la sienne. Alors je me concentre surtout et d'abord sur ce que j'ai vu. J'essaie de paraître plus douce et nonchalante.

« Je veux dire, comment fais-tu pour ne pas avoir honte d'être vue avec un Gryffondor ? J'ai remarqué comme tes joues ont rougi quand tu virevoltais avec lui. Enfin, je ne te voyais pas de ce côté là... Si tu vois ce que je veux dire. »

Oh là, je m'embourbe. Je sais pas si ce que je lui dis est très clair. J'essaie de pas trop sous-entendre que je ne supporte d'être vue avec Jeremiah malgré mes interventions éclaires à la St-Valentin. Je n'étais pas du genre à être évasive mais avec les temps qui courent, je ne pouvais décemment lui dire : « Je te croyais du côté du Seigneur des Ténèbres et non proche de ceux qui semblent être du côté de Dumbledore. » Même si j'ai énormément d'admiration envers ce vieux fou de Directeur, mais sa lubie de protéger le monde moldu va à l'encontre de mes idéaux.

Harmony s’était installée avec bonne humeur sur le fauteuil en face d’Alycia. Elle ne touchait pas aux friandises que son amie avaient apportées. Ce n’était pas qu’elle avait trop mangé et ne pouvait plus rien avaler - elle mangeait peu aux dîners, et vite. En réalité, elle n’aimait pas les choses sucrées, qu’elles soient fondantes, croquantes ou mousseuses. Cela lui laissait toujours un goût poisseux en bouche et elle n’y trouvait aucun plaisir. La seule sucrerie qu’elle appréciait étaient les patacitrouilles - et la dernière fois qu’elle en avait mangé, c’était après son malaise, près du Lac, avec Jeremiah.

Elle avait bien vu que quelques élèves les entouraient, dont Marie, une première année au caractère assez explosif, qui ne se prenait pas pour de la bave de Musard. Il faudrait certainement la cadrer, mais elle constituait un élément intéressant, au demeurant.
Enfin, Harmony n’y prêtait pas attention, le sujet de la “convocation” d’Alycia paraissant assez anodin. Il y avait peu de chances que leur discussion ne prenne des tours à taire en public.
En effet, Alycia ne cachait pas son appréciation douteuse des Moldus - sans embage, disons-le : sa répugnance. Harmony étant plus réservée en la matière, cachant son jeu même au sein des cachots, n’avait jamais vraiment eu l’occasion d’en discuter avec Alycia. Et comme elle tenait davantage compagnie à Daphné Greengrass et à Yvain Gallant, dont l’attitude était bien plus ambiguë, elle n’était même pas sûre qu’Alicia ait pu deviner son affiliation aux Ténèbres. Car c’était officiel à présent : elle appartenait aux Partisans. Et Yvain avait bien appuyé sur le fait que leur objectif principal était le recrutement. Alycia était une piste des plus attrayantes. Restait à savoir si son discours était creux ou si elle avait le courage de s’impliquer pour ses opinions, qu’importe la menace.

Et pour cela, Harmony était prête à endurer les discussions pseudo-romantiques et futiles.

Elle laissa sautiller Plum le long de son bras vers le petit coussin duveteux. Il gazouillait à tue-tête, visiblement heureux. Il était toujours joyeux, de toute façon. Certainement qu’un sort d’empathie avait été jeté à ces créatures, ou inscrites à leur patrimoine génétique. Ils faisaient toujours tout ce qu’on attendait d’eux. Leurs réactions étaient millimétrées, et cela passionnait la blonde sorcière. Là encore, ses sourcils froncés et ses yeux pâles le montraient.

- Oh oui ça lui plait, tu vois !

Elle offrait un sourire léger à son amie, amusée par son air fasciné par la petite bête. Puis, à sa question, son visage se referma. Quelles étaient ces manières ? On ne demandait pas une chose pareille de but en blanc, c’était tout à fait inconvenant. C’était la réprobation qu’on pouvait lire dans son maintien rigide. D’un ton égal, où perçait néanmoins l’agacement, elle répliqua :

- Pardon ?

Mais la brune reprenait une posture plus nonchalante, un phrasé plus agréable. Elle ne s’imaginait pas Harmony danser sans honte avec un élève de Gryffondor car elle ne la voyait pas “de ce côté là”. L’expression maladroite était toutefois parfaitement claire. Et la remarque tout à fait logique.
Alycia se souvenait qu’Harmony avait mentionné sa famille à laquelle elle avait tourné le dos. Elle devait certainement connaître, au moins de nom, Abby Rose Sharen, en quatrième année. Et si elle avait des airs de pimbêche, Alycia était intelligente et ne devait pas y voir une coïncidence. Donc la question était légitime.
Cependant, Harmony ne put réprimer un mouvement de recul quand elle notait son rougissement pendant la danse. D’une voix trop sèche pour qu’elle soit sincère, elle nia les faits.

- Eh bien, il faisait chaud dans cette salle, et je ne suis pas habituée à gigoter de la sorte.

Croisant ses mains sur les genoux, elle marqua une pause. C’était une opportunité. Elle ne pouvait tout de même pas lui dire qu’Yvain lui avait ordonné de se comporter ainsi, c’était trop brut et sans intérêt. Et surtout, elle risquerait de montrer sa désapprobation envers ledit ordre. Il fallait nuancer la chose.

- Vois-tu, dans ces temps troubles, se faire des alliés est important. Bien sûr, je trouve les Gryffondors désespérément niais et impulsifs. Cyril ne fait pas exception à la règle, même s’il est plus civilisé que certains. Il m’a été d’une grande aide et il se trouve que nous avons des points communs. Et ça ne se fait pas de refuser une danse !

Elle hésitait un instant à ajouter quelque chose. “Et j’y ai été encouragée.” Mais elle se tut et se départit d’un éclat de rire léger, convenu. Se calant contre le dossier de son fauteuil, elle faisait mine d’attendre les derniers potins. En réalité, elle scrutait la moindre réaction sur le visage fin d’Alycia.

Je regarde autour de moi, les Sepentards partent, viennent ou sont épuisés par la montagne de devoirs qu'ils ont à accomplir...Eh oui! Au contraire des bleus et bronze, nous les Serpentard ne sommes pas toujours...disons...responsables sur l'accomplissement des devoirs à rendre.
Sauf pour Rogue, évidemment!

Harmony et Alycia étaient assise dans un coin, j'avais vaguement entendu leur conversation sur un certain Gryffondor, je crois qu'il s'agissait de Cyril Evans...
Décidément, le boursouflet posé sur le bras de la blondinette était vraiment à croquer!
Ça devait être la quatrième fois que je voyais cette petite boule, et je devais accepter le fait qu'elle était vraiment, vraiment adorable!
Il fallait que j'aille la voir!

*Conscience:*

-Eh! Je suis bien dans le cerveau de Marie Winnesser ou quoi là? Nan mais attends sérieusement? Ton cœur froid et dur de fille de sang-pur est en train de craquer pour une petite chose insignifiante? Je rêve là! C'est pas possible, on doit être dans un univers parallèle où Voldy écoute "My Little Pony" toute la journée et où  Rogue court après  les papillons!

Moi:

-Eh, calme toi ma conscience, pour l'instant j'ai juste dit...enfin pensé qu'elle était jolie comme boule de poile, rien de plus, et puis je n'ai pas fais connaissance avec Harmony en bonne et du forme...Bon prétexte non? De toute façon c'est moi qui décide!

*Fin de discussion dans l'esprit de Marie*

La jeune fille se leva lentement de son fauteuil quand elle aperçu que les deux Serpentardes avaient cessé de parler, elle se dirigea vers elles. Marie adressa un signe de tête respectueux vers Alycia comme le faisaient les sang-pur avant de s'adresser à Harmony:

-Bonjour Harmony, je suis désolé de ne pas m'être présenté plus tôt à toi...Tu me connais déjà je suppose par l'altercation que j'ai eu avec Drago, cependant, je désirais te parler comme il se doit...Si tu veux bien, je vais recommencer les présentations.
Marie Winnesser, enchanté.

Je suis contente de constater que Plum se plait sur ce petit coussin duveteux, je n'ai pas dépensé mon argent pour rien. Regarder cette petite chose me permet d'oublier mon amertume, pendant un temps du moins. Car je vis rapidement le ton changer dans la douce voix de mon camarade de maison et amie. Je me mords la lèvre pour ne pas sourire comme j'ai l'habitude de faire quand j'ai mis quelqu'un dans une position gênante. Harmony le prendrait mal et je voulais tout sauf qu'elle s'en aille. J'avais besoin de réponses, et mes questions n'étaient pas toutes posées. Même si les réponses qu'elle m'apportait ne me satisfaisait pas. Elle me cache quelque chose, et elle a beau me dire que c'était pas pure politesse, je suis certaine que le mensonge la ronge plus qu'autre chose.
Je n'ai pas assez bien joué pour qu'elle me fasse confiance ou alors j'avais peut être trop bien joué et par incidence elle se méfiait de moi. Il y avait de quoi, je n'étais pas une fille très sage et j'aspirais à bien plus que de rester sagement dans un fauteuil en ayant de bonnes notes partout.
On avait beau croire que les Serdaigle étaient les plus ingénus, je restais persuadée que la personne la plus intelligente que l'école ait connu après le Seigneur des Ténèbres, c'était moi.
Ce foutu rictus de satisfaction peint à nouveau mon visage de poupée. Je m'en veux un peu mais cette pensée est si agréable que je me laisse aller à elle.

« Des alliés, dis-tu... »

J'avais presque souffler ces mots et je la regarde avec un air de défi. Il faut qu'Harmony soit du même bord que moi sinon je ferai tout cela pour rien. Est à rappeler, que je ne fais jamais rien sans que cela n'ait quelque chose à m'apporter. Si j'ai fait venir Harmony c'est que j'ai besoin d'elle pour avancer, d'une manière ou d'une autre. Je prends un paquet de chocogrenouille qui fait un bon sur le fauteuil avant de l'attraper et de mordre à grand coup de dent. J'ai l'impression de tuer une bête vivante et j'ai un haut le cœur avant de sentir le goût du chocolat qui me rassure. Une carte de Dumbledore... Encore. Je ne prends pas la peine de le regarder davantage et je la jette dans le feu. Une flamme l'engloutit, grandissante avant de s'évanouir dans ses sœurs.
Au moment où j'allais entrer dans le vif du sujet et courir de but en blanc, Marie me coupe dans mon élan. Je manque de m'étouffer avec l'air que j'ai aspiré trop vite et je me mets à boire du jus de citrouille pour faire passer ma toux.
Elle a beau me faire un signe de tête pour tenter de paraître respectueuse, je suis bouleversée de la voir débarquer. Nous avions passé une partie de l'après-midi ensemble. Je savais que Marie était de mon côté, mais je suis tout de même gênée de devoir parler de mes ambitions en profondeur avec Marie à mes côtés.
Je garderai mes questions pour plus tard et j'attrape la manche de Marie pour la forcer à s'asseoir à côté de moi.
Puis je chuchote.

« Marie, on ne coupe pas des dames qui discutent, tu aurais simplement dû t'asseoir et attendre qu'elle te demande ton nom. »

Je relève la tête vers Harmony cherchant un semblant de quelque chose que je connais chez elle. Elle se refermait aussi vite qu'une huître, pour l'avoir côtoyer trois ans, je sais qu'il est dur d'obtenir quelque chose d'elle si sa confiance est mise à mal. Et l'intervention de Marie n'allait pas aider. De toute façon où que j'aille, Marie devra me suivre. C'est ma marionnette, elle est à moi.
Alors je tape dans mes mains comme pour faire diversion, oubliant les échanges de bons procéder entre mes deux camarades, n'écoutant que d'une oreille.

« Parlons politique. Les temps sont durs, n'est-il pas ? Que penses-tu, Harmony, de la guerre qui s'engage entre la race inférieure et les sorciers ? »

De but en blanc, je sais qu'elle arriverait à me faire comprendre ce qu'elle voulait me dire sans que Marie capte ses attentions. Je sais que ses rapports avec Yvain et Drago étaient liés à autre chose que de l'amitié, car disons-le nous, Harmony lançait des regards plus que méprisant à Drago. Il y avait autre chose entre eux, et j'avais besoin de savoir. Drago me méprisait en ce moment, mais il était au cœur de ce que je voulais obtenir. Le pouvoir, les ténèbres... Harmony étant une alliée à lui, j'avais besoin à mon tour de me rallier à elle. Et je l'aimais suffisamment pour faire le premier pas, oubliant ma fierté. Je ramperai sans doute à ses pieds si elle me le demandait. J'ai besoin de ce pouvoir, de ce privilège... si toute fois elle en faisait partie.

Alors que l’échange entre les deux amies, toutes deux parant leur orgueil d’une chaleur convenue, marquait une pause, une petite silhouette les approcha. C’était Marie, la première année qui ne manquait jamais de rappeler aux autres leur infériorité. La rumeur voulait même qu’elle s’en était pris à Drago Malefoy. Il avait fallu qu’on répète cette histoire trois fois à Harmony pour qu’elle le croie. La gamine ne manquait pas de toupet ! Si elle était prometteuse, elle allait être retors à toute éducation à la discrétion, au respect de la hiérarchie et autres notions chères aux héritiers de Salazar.
C’est pourquoi elle fut largement surprise par ses salutations. Tant de déférence ! C’était pour le moins inattendu. Non pas qu’elle ne méritait pas autant de respect, mais on l’avait habituée à autre chose. Alors le ton ampoulé de la jeune fille qui avait osé piquer une crise face à Malefoy la faisait froncer des sourcils.

Elle lui sourit néanmoins et hocha la tête, après qu’Alycia lui avait conseillé de ne pas interrompre les gens comme cela. Sa réponse était teintée d’une indulgence toute condescendante et savoureuse.

- Bonjour, Marie. En effet, cet épisode a fait grand bruit et j’espère que tu en as tiré toutes les conclusions nécessaires. Mais je te connaissais avant. Dans cette belle maison à laquelle nous appartenons, on doit faire attention les uns aux autres. C’est notre solidarité qui fait notre légende, vois-tu. Et tu es une jeune fille avec beaucoup de talent. C’est pour ça qu’il vaut mieux écouter ses aînés : ils ne peuvent que t’aider. D’ailleurs, n’hésite pas à venir me voir, à l’occasion. Ou Alycia ! Je suis sûre qu’elle pense comme moi.

Détournant la tête après un nouveau sourire, elle porta ses yeux vers son amie. Marie devait alors comprendre que les deux jeunes filles voulaient discuter entre elles. Alycia se montre d’ailleurs encore plus claire que sa blonde cadette en frappant dans ses mains.
Et le changement de sujet, amorcé de but en blanc, fit quelque peu pâlir Harmony. Elle avait beau en avoir tous les airs, elle n’était pas encore la grande dame qu’était Alycia - bien qu’au demeurant, elle ne se doutait pas de ce qu’Alycia était capable de maîtriser la moindre de ses réactions. Elle ne voyait pas l’ampleur de sa finesse à manipuler, actionner, mouvoir son entourage. Pas encore.
Se reprenant toutefois bien vite, Harmony se servit un verre de jus de citrouille. Un sourire désolé peint sur ses lèvres fines, elle secouait la tête.

- Oui, c’est vraiment horrible ! Toutes ces attaques immondes - ce ne sont pas des combats, ce sont des agressions envers des innocents. Lee Jordan, Olivier Dubois et le seul Weasley prometteur, Percy ! Ce sont des figures de notre école. Même s’ils ne sont pas de notre maison et que je n’avais pas d’affection pour eux comme pour notre regrettée Alicia… Et Mme Pince ! C’est terrible.

Prenant une gorgée, l’air atterré, Harmony laissait planer son effet, tandis que Marie était encore à côté d’elles. Ses pensées se succédaient, ébauchant un plan.
Elle-même ne souscrivait pas à la thèse de l’infériorité des Moldus. Comment le pouvait-elle, elle qui était née d’un père Moldu ? Elle restait discrète sur ses thèses, de peur de froisser ses camarades au sang-pur. Bien sûr, elle les respectait et savait que leur place était en haut de la pyramide. Car c’étaient eux qui veillaient depuis des siècles sur la communauté, se chargeaient de rendre pérennes les belles traditions et d’améliorer l’art magique. Toutefois, face à la technologie mortifère, que devenaient leurs sortilèges ?

- Pour l’instant, ce ne sont que des groupuscules et l’attaque d’Avalon montre que nous pouvons nous défendre. Mais, vois-tu, je crains le jour où les moyens militaires seront utilisés contre nous. J’ai peur qu’ils nous considèrent comme une sale engeance, ou qu’ils veuillent nous “maîtriser” pour leur idéologie libérale indécente.

Elle reposait son verre et soupirait, haussant les épaules.

- Ça n’annonce rien de bon et je ne suis pas rassurée. Toi non plus, j’imagine ?

Elle lui offrait à nouveau un pauvre sourire. Les opalines n’ayant cessé de la sonder, au long de ce monologue apitoyé.

La remarque d'Alycia ne me vexa pas, elle me restait gravée en mémoire afin de retenir cette leçon de morale pour plus tard. Je vis qu'à mon arrivée, une certaine gêne s'était installée. Un silence inconfortable régnait dans l'air, le visage renfrogné d'Harmony me fit sourire. A mon avis, mon entrée avait dût l'intriguer étant donné les ragots qui me fusillait à propos de Drago. C'est amusant de voir qu'un simple écart peut vous mener la vie dure jusqu'à la fin de vos jours...Bon, j’exagérai peut-être un tout petit peu.

Alycia claqua dans ses mains, sûrement pour changer de sujet et pour éloigner la l'atmosphère désagréable qui était installée. Un nouveau dialogue s’entama sur la bataille que menait les humains contre notre espèce.Evidemment, mon avis était encore portée sur la victoire des sorciers.

Je pouvais paraître coincée, fille ne changeant jamais d'opinion cependant je me fichais des avis extérieurs tant qu'il ne me nuisait pas personnellement. Alors comme ça, certains élèves avaient été victime d'agression, des Gryffondors...Bien que cette maison ne m'attirait guère de sympathie, je ne l'étais encore moins envers ces satanés moldues. Ils étaient si insignifiant, si faible.

Une des raisons qui me poussent à rejoindre les partisans est sans doute, la peine que s'afflige le Ministère de La magie pour défendre ces insectes que l'on pourrait écraser si on le voulait. Une question me titillait l'esprit: Pourquoi les membres de notre espèce ne se révoltait pas? Un pt'it Avada Kedavra et hop! Un moldue, plus de moldue!
Bref...

Pendant que mes deux compagnes discutaient, je rouvris mon livre et reprit les chapitre anciennement abandonné. Il traitait des effet que pouvait avoir le sang de Licorne sur un sorcier ayant attrapé le gêne du loup-garou, passionnant!
Il paraît qu'un temps, un professeur loup garou avait enseigné ici sur la défense contre les forces du Mal. En plus de n'être pas certaine de la compassion que je pouvais avoir pour ces animaux, la matière qu'il enseignait en plus me revolait au plus au point.
Je fus tellement plongée dans ma lecture que je n'entendis pas la voix qui m’appelait.

Je souris. Ce sale sourire que tout le monde déteste me voir arborer, celui en coin, satisfait, suffisant. Je ne devrais pas me réjouir de voir ma jolie marionnette se faire ainsi réprimander par ma camarade, Harmony a cette capacité étrange de se mettre au dessus des gens, tout en restant évasive, gentille et polie. Trop polie pour être honnête, c'est ce que je me dis à chaque fois. Et j'aime cette méfiance, j'aime avoir peur de ses réactions ou de ne pas comprendre ses sous-entendus. Harmony est le complexe humain qui fait tout le charme de son intégrité. Aussi têtue qu'un strangulo et aussi noble qu'un centaure, je lui trouve souvent l’œil sévère alors que son sourire se veut doux et délicat. Elle me fait penser à moi, en plus modeste.
Ce qui manque cruellement à Marie, la modestie, mais qu'importe. Marie avait ce caractère flamboyant et franc que je lui apprécie bien plus que n'importe quelle autre qualité. C'est pourquoi je lui presse la cuisse gentiment quand elle retourne dans son bouquin, bien que la bienveillance aurait voulu qu'elle écoute la conversation. La politesse et Marie, cela faisait trois et ça me faisait rire. Alors que je souris, je fais semblant de le perdre à la mention des morts.
Je n'en avais tellement rien à faire de leur mort, je n'aimais ni les uns ni les autres. S'ils étaient morts, ce n'était pas en héros mais en idiots. Pour servir cette cause soit disant noble de Dumbledore. Bien que j'ignore réellement les penchants politiques de Percy Weasley, il n'en restait pas moins un Weasley, famille d'adorateurs moldus et de bassesse d'esprit.

Je l'imite, je prends mon gobelet et non parce que je suis triste ou pour le feindre mais parce que mon rictus a du mal à s'effacer. Je le noie dans la boisson et quand mon verre quitte mes lèvres, celles-ci sont tristement sans expression. Ni tristesse, ni plis, elles sont froides, sans tremblement. Des lèvres d'érudite.
Je repose doucement mon verre et sans un mot pour leur mémoire, j'écoute Harmony en agitant la tête pour prouver mon approbation, mon consentement à ses commentaires, bien que je n'en pense aucunement le fond.
Les moyens militaires...

« Je ne peux qu'approuver tes dires. C'est évidemment ma crainte également, ils ont beaux être faibles d'esprits, ils arrivent à gérer une technologie qui, malheureusement, les dépassera un jour. Je ne sais pas si nous aurons assez de force pour les contenir. C'est pourquoi je suis d'avis qu'il faut étouffer la menace dans l’œuf. »

Mon ton est sec, à la limite de l'intransigeance. Je ne supporte que très mal de parler des moldus, de ces êtres sans pouvoir. Je revois le visage de ma mère, une moue de dégout commence à se dessiner sur mon visage, je tente vainement de rester hautaine et non dégoutée. Même si la haine et la colère continuent de tournoyer autour de mon âme déjà bien sombre, je dois paraître simplement détachée... Pour le moment.
Si seulement... A penser que les moldus nous ont exclus, invités à vivre dans l'ombre comme des parias alors que nous méritons, plus que quiconque de vivre au jour, et de les faire plier genoux. Combien de vies moldues avons-nous sauver grâce à la magie ? Quelle ingratitude ! Le pouvoir ne sied guère aux êtres inférieurs, cela les dépasse... Ils se laissent bouffer par la force inconnue qui les ensevelira. Et nous ne pourrons qu'en rire.
Alors à quoi bon attendre?!

Je prends une grande respiration et je reprends tout naturellement.

« Sais-tu que Drago m'a, sans gentillesse et politesse, laissée tomber au Bal de la St Valentin ? J'ai été quelque peu peinée. J'ai du faire quelque chose pour le contrarier. Je ne l'ai pas revu, seulement croisé. J'aurais besoin de quelques conseils bien avisés pour me faire pardonner... Vu que tu es plutôt proche de
lui. »

Mon rictus repeint mon visage, le rendant presque machiavélique. La démence me rend tellement belle et folle, que j'en viens à me désirer moi-même. Qui peut résister à telle folie ? Les yeux brillants d'un nouvel éclat, je les plonge dans le regard perçant de ma camarade, lâchant enfin la cuisse de Marie pour attraper un fraise en bonbon que je mets lentement dans ma bouche avant de croquer dedans, comme je croquerai le cœur de n'importe qui. Laissant couler le sang sucré dans ma gorge... La folie m'accable, emportant mon esprit saint. Mais je me reprends aussitôt, fixant ma camarade. Je dois la sonder, la comprendre. Lui faire comprendre que j'en suis, j'en serai... La frustration seule est que j'ignore si je m'attaque à la bonne personne.

« De même, Marie pourrait alors présenter ses excuses et régler cette affaire avec lui. »

Je lance un regard perçant à Marie lui intimant de ne surtout rien dire et d’acquiescer. Je dois faire comprendre que je veux Drago mais que j'emporte avec moi la demoiselle à ma droite. Si je dois m'en aller dans les tréfonds des Ténèbres, elle doit me suivre. Parce qu'elle le veut et parce que j'ai besoin d'elle. Je ne me donnerai pas tant de mal sans cela. Ma jolie marionnette.
Je dois à mon tour paraître particulièrement folle d'amour pour Drago Malefoy. Oui.
Je veux l'accaparer, m'en délecter... Devenir forte et méprisante, plus que je ne le suis déjà.

La petite Marie retournait déjà à ses occupations et Harmony réprimait un soupir désapprobateur. Elle aurait vraiment du travail, l’an prochain. La jeune sorcière lui avait parlé avec déférence, mais ce n’était pas gagné. Et si elle méprisait avec autant de suffisance l’ordre établi au sein de la maison, il serait compliqué, même pour Drago, de la cadrer. Et la blonde n’était pas certaine que son aîné fût particulièrement doué de diplomatie.

Bref, Plum se plaisait sur son petit coussin duveteux et Harmony se disait qu’elle aurait l’occasion d’y donner plus de réflexion. Clairement, il fallait d’abord que la primo-adolescente grandisse, trébuche quelques fois, avant qu’elle n’intervienne. Et, la vue du contact physique entre Marie et Alycia la confortait dans cette idée. Après tout, si Aly était déjà au labeur, quel besoin avait-elle de s’y impliquer, pour le moment. Elle serait une autre figure, moins dirigeante, mais un repère, avec davantage de recul. Une référence. Ça lui plaisait bien.

La conversation prenait alors des tours politiques et la blonde fit l’effort d’appuyer sur la perte dramatique de sorciers et sorcières chers à l’institution à laquelle elles appartenaient. Puis, elle donna son avis, sur la technologie moldue, sa puissance difficilement contrôlable, et l’asservissement qui pouvait être à craindre. Car les Moldus pouvaient se battre entre eux, déclarer la guerre à une catégorie de personnes pour leur mode de vie - elle l’avait lu dans certains livres et avait même pu le voir sur les pavés londoniens. Ils pouvaient même décider d’exterminer toute une partie de leur population pour des croyances divergentes.
L’attaque d’Avalon ne laissait rien présager de bon. Certainement que les attentats se multiplieraient. Tout était à craindre : car la communauté magique appartenait vraiment à un monde différent, qui ne pourrait jamais être intégré dans la rationalité moldue. C’était un espoir complètement vain.

Alycia renchérit et déclara qu’il fallait étouffer le dragon dans l’oeuf. Elle n’avait pas tort. Toutefois Harmony ne répondit rien de plus qu’avec un hochement de tête. Ils n’avaient encore rien défini pour Alycia. Alors elle se contenterait d’observer, pour l’instant.
Finalement, elle soupire et change elle-même de sujet, pour revenir à la question de sa lettre.
Merf. Les imbroglios sentimentaux étaient d’un ennui. Et elle avait besoin de conseils. Sérieusement ? Et elle venait la trouver, elle, pour cela ? Elle aurait dû aller voir Angel pour cela. Qu’est-ce qu’elle en savait, elle. Elle ne connaissait rien à leurs histoires et, après tout, elle ne se considérait pas comme une amie de Drago. Elle ne pouvait pas savoir ce qu’il pensait d’elle. Et puis, surtout, quand elle le croisait, elle avait des choses bien plus importantes à discuter. Elle refuserait de toute façon de prendre le rôle d’entremetteur. Non mais.

- Tu sais, je ne suis pas aussi proche de lui que tu le crois. Je ne suis pas sûre de pouvoir te donner des conseils appropriés. Mais.. euh. Pourquoi t’a-t-il envoyée braire ? Qu’a-t-il dit ?

Alycia avait également ajouté qu’au cours d’une telle discussion entre elle et Drago, Marie pourrait présenter ses excuses. Eh bien ! Elle l’avait vraiment prise sous son aile. C’était une information à retenir. Une fois de plus, elle hocha simplement la tête.
Si c’était seulement ça, et la danse avec Cyril, le sujet de sa lettre, alors le secret de la jeune blonde était bien gardé. Car, pour l’instant, elle espérait avancer, danser dans l’ombre.

J'étais retourné dans mon ouvrage afin d'éviter plus de gêne qui menaçait de s’annoncer. Alycia, qui me vit traverser de mon regard les nombreuses lignes du livre que je tenais, posa une main rassurante sur ma cuisse. Elle me fit sourire, un sourire si mince que personne ne pouvait l'avoir vu mais, un sourire.
Je releva légèrement la tête, signe que j'écoutais quelque peu la discussion, je ne voulais point vexer les deux jeunes filles, et qu'elles croient que je ne m’intéressait pas à leur débat, mais je ne voulais pas non plus les embêter...

Pourquoi fallait-il que tout soit si compliqué? Je n'osais pas exprimer mon avis, de peur d'être de trop et puis, qu'est ce qu'Alycia et Harmony pouvaient faire de l'opinion d'une débutante?Enfin...
Je dois dire que je suis d'accord avec mon aînée.
Non seulement, la technologie moldue ne cessait de croître, mais en plus, ces animaux s'en servaient contre nous. Mon père m'avait déjà parler d'une de leurs armes, un "piskolet", je crois...

Drago avait donc laissé tomber Alycia au bal de la St Valentin? Hum, je l'avais prévenu, cet individu, bien que sang pur et partisan de Voldemort, peut être d'une amabilité digne d'un Chartier .
Il commençait à me taper sur les nerfs! Bref...il faut que je me calme. Quoi? En plus Alycia voulait se faire pardonner? Mais où va le monde, nom de Merlin? Elle ne voudrait pas non plus lui servir un jus de citrouille?

Mes sourcils ne purent s'empêcher de se froncer, malgré tout, je ne laissait rien paraître, hors de question.
Alycia voulait que je me réconcilie avec le préfet? Ok j'ai rien dit. Je n'avais pas l'intention d'ajouter quelque chose, seulement, le regard de la jeune fille me transperça.

-Oui, tu as raison Aly, je devrais me réconcilier avec Drago, mon comportement était infantile et notre dispute inutile...

Je décidai alors de me taire, pour éviter quelconque bêtise qui pourrait sortir de ma bouche mais en plus, je ne voyais rien à ajouter.
Je mettais mes mots, mes pensées, ma vie à ma marionnettiste, à elle de décider de mon sort.

Je suis quelque peu déçue par l'esprit lent de ma camarade. J'ai toujours considéré Harmony comme mon égal et je suis étonnée, même, de ne pas voir où je veux en venir. Si je ne me réconcilie pas avec Drago, et ce, rapidement, je vais perdre le seul lien qui m'amène aux Ténèbres. Elle me connait pourtant, elle sait que je ne perds pas de temps avec les garçons ni même avec l'amour... Bien que Jeremiah fut un dommage collatéral pour mon cœur. Dompté un serpent aussi vil que moi n'est pas chose aisée, et même s'il avait tout pour plaire, je n'aurais jamais abandonné mes projets. Aussi c'était véritablement pour le protéger que je m'étais éloignée de lui... Que j'allais mettre un terme à cette romance. Je ne peux me permettre de l'avoir dans mes pattes et je ne veux pas le voir blessé ou pis encore qu'il m'empêche d'accomplir mes devoirs.
Je recentre alors mes pensées sur Drago et je pose mes yeux froids sur le visage agacé de mon amie. Elle n'est pas très bavarde et ce n'est, généralement, pas auprès d'elle que je parlais garçon. Je n'en parlais d'ailleurs jamais sauf à mon grand-frère Azphel. Le colère pourrait emporter mon sein mais je ne fais qu'un geste pour attraper à nouveau un bonbon à la fraise que je croque sans pitié, un petite goute rouge coule sur mon menton, je la ramasse avec l'index avant de sucer mon doigt.
Un rictus se dessine à la question d'Harmony. Qu'a-t-il dit...
Alors que Marie écoute enfin, je vais pouvoir me faire passer pour la jeune fille éperdue d'amour... Je dois donc feindre l'embarras. Comment cela marche-t-il ? Ah oui. Je lève légèrement les sourcils en signe de tristesse profonde, je porte une main à mon cœur et je soupire.
Du grand théâtre.

« Il a mal interprété une salutation d'un camarade. Anton d'Haveirson est un jeune homme que j'ai rencontré à l’inter-match de quidditch, je cherchais Drago et je suis tombée sur cette montagne. Nous avons simplement échangés quelques banalités, rien d'extravagants. »

Avant qu'Harmony ne soupire son ennuie, je me rapproche d'elle me mettant à l’extrémité du canapé pour me rapprocher de son fauteuil. Je la sais peu patience, surtout sur des sujets aussi bêtes et sans intérêt intellectuel. Mais je suis obligée de passer par là.

« Attends avant de lâcher ton haleine impatiente, je te raconte ça pour que tu situes le mal être. Il se trouve que ce même jeune homme n'a de place dans le cœur de mon cher Drago. Aussi au bal, Anton nous a salué et il s'est amusé à taquiner mon cavalier en susurrant mon prénom... Vois le mal être, et malgré le fait que je lui explique le tout, il s'est emporté. »

Mon visage se ferme et une certaine colère s'empare de moi, le regard assassin, je serre l'accoudoir sous ma paume.

« Ensuite, Yvain est apparu. Drago m'a méchamment congédiée. Me connaissant, je savais pertinemment que je ne retournerai pas auprès de mon cher et tendre... Oh. »

Je feins la surprise de mes mots pourtant bien choisis. Et j'arrive à rougir légèrement, je posa ma main devant ma bouche et malgré mon regard froid, je feins le lapsus amoureux.

« Je veux dire... Drago, Drago. »

Je glousse et je reprends.

« Enfin quoi qu'il en soit, je ne sais pas comment l'aborder. Il est très pris ces derniers temps. Je sais que tu n'aimes pas ce rôle, et de ce que tu viens de me dire, tu n'es pas très proche de Drago. Mais voici un mot. Donne le lui pour moi. Et je te promets de parler d'autre chose que d'amourette pour toutes les fois prochaines. »

Je veux mon sourire doux, mais il est insolent. Je suis bien détachée des mots et ma folie repeint de nouveau ce visage tantôt soi disant amoureux. Bien que mon cœur appartienne à Anton, ma folie m'est purement destinée. Et je prendrai garde de ne pas me noyer dans l'exagération. Je tends le bout de papier sur lequel j'avais dessiné la marque des ténèbres et un simple : Noie-moi dans ton âme. Si Harmony le lisait, elle comprendrait. Si elle le donnait simplement à Drago, il comprendrait. Si elle le jetait... J'aurais tout à refaire.
Je prends à peine conscience de Marie à mon côté, je ne vois plus qu'Harmony et sa décision.
Cette décision qui sera décisive pour mon avenir.

Harmony n’était pas vraiment dupe des intentions d’Alycia lorsque cette dernière lui garantissait son amitié et lui demandait son opinion de manière aussi provocante. Toutefois, l’inquiétude de la jeune fille quant à l’image qu’elle avait pu renvoyer à Drago ne lui semblait pas tout à fait liée. Alycia avait beau être particulièrement fière et arrogante, il lui arrivait de minauder, de charmer. En tout cas, c’est l’idée qu’en avait Harmony.
Pour une jeune fille, Malefoy était un bon parti, autant au sein de l’école qu’à l’extérieur - même si son père était entré en déchéance, il restait de l’aristocratie. La blonde ne doutait pas que ce puisse être un argument valable auprès d’Alycia.

Marie prit soin de retourner au silence après avoir formulé quelques excuses, qu’Harmony répèterait volontiers à Malefoy, quand l’occasion se prêterait. De toute manière, ils devraient se réunir bientôt et Winnesser et McWood seraient certainement à l’ordre du jour. Yvain avait bien parlé de recrutement, après tout.
Pour l’instant, Harmony se contentait de suggérer, de discerner. Elle n’entrerait dans une démarche plus active qu’après être sûre de la stratégie adéquate. Même si, avec ces deux-là, la tâche ne serait pas difficile, elle ignorait encore quelques subtilités, il convenait donc de garder la prudence.

Costello. Elle avait déjà entendu ce nom. Un sang-pur certainement… mais elle se rappelait quelques rumeurs murmurées tout bas. Enfin bref, le jeune homme n’était pas à Poudlard, ce n’était donc pas son affaire.
Alycia avait deviné ce que lui inspirait ce récit et lui intimait d’attendre. (Impatiente, elle ? Loin de là. Le propos aurait ennuyé toute personne normalement constituée, voyons !) La suite n’était pas plus intéressante, d’ailleurs. Enfin quoique… Elle notait l’animosité de Malefoy pour ce Costello, ça pouvait toujours servir.
Etonnamment, Alycia paraissait à présent en colère, alors qu’elle mentionnait Yvain. Enfin plutôt, le congé pris par Drago avec Yvain.

Cher et tendre ? Elle parlait bien de Drago, là ? Elle se faisait de bien drôles d’illusions. Il semblait bien que le jeu ne prenait pas avec le préfet de Serpentard, s’il l’envoyait bouler ainsi. Et d’ailleurs, si elle voulait approcher les partisans, une querelle sur des bases aussi futiles avec Malefoy n’était pas le plan le plus astucieux.
Argh, ce qu’elle détestait ce type de glousseries. Avait-elle vraiment de passer pour une dinde pour se faire entendre ? Pourtant, elle savait bien qu’avec Harmony, elle pouvait faire franc-jeu et s’épargner des ornements aussi ignobles. Pourquoi ces filles voulaient-elles à tout prix passer pour des choux à la crème ? Charlie était du même acabit. Franchement, elle ne comprenait pas.

Enfin, bien sûr, elle délivrerait le message et comme elle avait d’autres vues, elle omettrait la partie “dernière danse avant Thanksgiving” dans son compte-rendu. Yvain avait parlé de séduction - peut-être que ces chichis pouvaient être mis à profit de la Cause. Toutefois, s’il espérait un tel comportement de sa part… Il pouvait rêver.

- Bien sûr, et comme je suis sympa, je lui épargnerai les détails dignes de Mme Pieddodu.

Elle lui offrait un grand sourire, tellement sincère, avant de jouer avec Plum sur son coussin. Cette fille n’était certainement pas niaise. Elle avait d’excellents résultats partout et maniait avec légèreté la langue. Mais pourquoi donc ces simagrées !