Aléas, Averse & Aveux [Aléas de la vie] [Quinlan & Lanalia]

Un enchantement qui rendait les objets conscients et vivants ? C’était seulement possible ? Quinlan se souvenait de ses discussions avec Clemens, il n’avait eu l’air d’accord. Est-ce que c’était si facile que cela de passer de l’inanimé à l’animé… Et encore, ce n’était pas parce qu’un objet était animé qu’il était véritablement vivant. Quinlan haussa un sourcil. Il était nul en métamorphose, et il n’avait vraiment pas envie d’en parler avec Lanalia. Au pire, Quinn poserait la question à Clemens lors de leur prochaine séance de recherches.

D’autant plus que Neal en rajoutait une couche en proposant de parler de cette drôle de découverte à l’amant de Quinn. Ce dernier sourit avec enthousiasme en continuant de ranger un peu le salon.

— Je suis sûr qu’il aura une demi-molle rien qu’en voyant ton truc.

Il rit doucement, se démenant pour rendre à l’appartement de son frère un aspect plus normal. Enfin, aussi bordélique qu’il devait l’être à la base. Neal fit une autre remarque, concernant son doigt. Oh, ce n’était pas grand-chose ça… Quinlan retira le gant, et vit que son index était toujours d’une couleur étrange, un truc jaune-pourpre verdâtre fluorescent. Par contre, il n’avait pas l’impression d’être plus ou moins énergique qu’avant.

— Bah écoute, si jamais j’ai vraiment des effets secondaires je t’en parlerais… En attendant ça a l’air d’aller.

L’appartement était désormais praticable : il n’y avait plus grand-chose à faire, et ce serait sûrement des choses que Neal voudrait faire lui-même. Quinn serait déjà reparti chez lui s’il n’était pas venu pour parler avec son frère à la base. Il eut du mal à ne pas se sentir soulagé quand Lanalia déclina la proposition de Neal et partit simplement. Il la salua poliment, se demandant s’il pourrait vraiment faire table rase de l’impression horripilante qu’il avait eu ce jour e janvier, mais bon. Il essaierait.

Une fois seul avec Neal, Quinlan ne fit pas le moindre mouvement vers son propre appartement.

— Lanalia…?

Un prénom en forme de question, car il fallait bien avouer que cette idylle sortait quand même de nulle part. Quinn en était étonné mais surtout inquiet.

— Isolde t’as foutu un râteau ?

La délicatesse, la subtilité, tout ça.

Aléas, Averse

& Aveux

Ft. Quinlan "Bro" Fitzsimmons et Lanalia Winslow

Our Story. En rentrant du bal de la Saint-Valentin, Neal constate que son appartement est inondé. Il va falloir nettoyer ça précautionneusement, et s'il espère obtenir l'aide de Lana, qui a passé la nuit à l'appartement, c'était sans compter sur le passage de Quinlan. Encore une rencontre qui s'annonce... mouvementée.

And... Le 15 février 1997, début de matinée

 

J'ai le sentiment un peu gênant d'être en train de chasser Lana, mais d'un autre côté, j'ai conscience que la forcer à rester ne ferait que rendre la situation plus inconfortable qu'elle ne l'est déjà. Au pire, je lui enverrai un mot d'excuses. Je suis à peu près certain qu'elle comprendra.

La remarque de Quin au sujet de Clemens m'arrache un rire franc.

Ce genre de détail ne me regarde pas, bro. Enfin du coup tu veux peut-être que je te laisse lui en parler ? Ça me laissera le temps d'en étudier la composition et de comprendre comment tout ça a pu arriver.

Jetant un coup d'oeil perplexe au blob gélatineux, je me corrige.

Enfin du moins, essayer de comprendre.

Je garde le silence quelques minutes, perplexe. Je continue à faire mumuse avec ma découverte accidentelle. J'agite le bocal, je la touche du bout du doigt, j'essaie de la faire réagir. Je pense commencer à deviner une forme de logique dans les réactions de la matière, mais le simple fait qu'elle réagisse suffit à m'émerveiller.

Merci, je t'avoue que si je pouvais ne pas choper une saloperie en essayant de gérer ce... truc, ce serait encore mieux.

Je lance à regard perplexe à son doigt, dont il faut reconnaître que la couleur est... originale.

La bonne nouvelle, c'est qu'on ne pourra pas te perdre en pleine nuit avec ce petit add-on. Et tu gagnerais haut la main les concours de cosplay d'E.T.

Je lui adresse un sourire amusé, et opère un lent tour sur moi-même pour constater que les conséquences de l'inondation ont toutes disparu. Je laisse échapper un soupir de satisfaction, et attrape un parchemin vierge, afin de schématiser un nouveau système, qui me permettrait d'éviter que ce genre d'accident se reproduise. Comme je m'y attendais, Quin n'a pas l'air de vouloir partir -notre Bronnexion est forte, mais je doute qu'il ait deviné pour l'inondation. Alors sa question ne me prend pas vraiment au dépourvu. Je rajuste mes lunettes, retirant néanmoins la loupe que j'y avais accroché.

Je comprends bien tes réticences. On en a parlé avec elle hier, aussi. Mais je sais pas, j'ai une bonne intuition à son sujet, et tu me connais j'ai du mal à ne pas suivre mon instinct.

Je hausse les épaules, dans un geste presque fataliste. Je ne suis pas inquiet quant à la capacité de Quinlan à comprendre exactement ce que je veux lui dire. J'espère simplement qu'il ne croira pas que je néglige son opinion, mais une nouvelle fois, je suis confiant.

En tous cas, merci d'avoir pris sur toi tout à l'heure. J'espère que vous avez eu l'occasion de parler un peu.

Je réorganise un peu les meubles déplacés par le mouvement d'eau, avant de lui offrir un thé.

Il faudra vraiment que je pense à remercier Clemens pour ce set, d'ailleurs. Enfin, à le re-remercier. Il est vraiment hyper cool.

Pour ma part, je n'attends pas sa réponse pour me servir une tasse. Je m'installe ensuite sur le sofa, les jambes étalées sur les plans que je dressais quelques minutes plus tôt. Je réprime une soudaine envie de bailler, et laisse le temps à Quinlan de prendre ses aises dans mon appartement. Sa remarque sur Isolde, néanmoins, me fait hausser un sourcil perplexe.

Je sais que ce n'est pas le genre de Quin de me dire ce genre de choses juste pour me troller. Alors je me permets une nouvelle gorgée de thé, afin de gagner un peu de temps.

Je suis pas sûr de te suivre Bro.

Et pour le coup, je suis réellement perplexe. J'ai rarement du mal à suivre ce que Quin essaie de me dire, mais Isolde ? Je passe rapidement en revue tout ce que nous avons pu faire avec Isolde qui pourrait prêter à confusion. Et je réalise qu'en fait, il y en a un certain nombre. Merde. Est-ce qu'elle a interprété les choses comme Quin ? Une vague d'inquiétude me submerge l'espace d'une seconde. Suis-je vraiment aveugle au point d'avoir loupé quelque chose d'aussi important à mes yeux ?

Ou peut-être que je m'emporte, et que ce n'était effectivement qu'une boutade de la part de mon frère. Terre-à-terre comme je peux l'être, ça ne m'étonnerait même pas. Alors je me contente de l'interroger du regard.

© Yvianna

Ah, la vanne sur les turn-on de Clemens n’était vraiment pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Quinlan sourit stupidement face à la réaction de son frère, puisque c’était exactement celle qu’il avait escompté. Quant aux choses sérieuses…

— Ouais, je lui en parlerais dès que je le verrais.

Quinn jeta de nouveau un coup d’œil au blob étrange, qui réagissait de façon surnaturelle aux stimuli de Neal. C’était à la fois flippant et mignon, un peu comme le Docteur qui continuait de bouder sur le canapé. Quinlan émit un petit rire.

— Si ton service à thé a un nom, faut bien lui en trouver à lui aussi non ? Thé-ranosaurus Rex ? Infusiana Jones ? Darth Feuilldor ?

Ce déluge de stupidités n’étaient qu’une façon pour Quinn de retarder la conversation qu’ils allaient bientôt avoir, et qui n’allait sûrement pas être bien plaisante. Neal fit encore une blague sur le doigt de Quinlan, qui avait une couleur étrange. Ce dernier ne put s’empêcher de rire.

— Téléphone maison téléphone maison téléphone maison !

Enfin, trêve de galéjades. À la base, Quinlan n’était pas venu chez son frère pour jouer les jardiniers et les testeurs d’expériences magiques sauvages. Il voulait lui parler de Lanalia. Même si cette dernière était partie et qu’ils avaient pu parler un peu, cette matinée laissait un goût étrange à Quinn.

— Parler… Ouais si on peut dire. Elle m’a présenté ses excuses et j’ai accepté, c’est tout. Elle n’était pas franchement dans son état normal quand elle a essayé de me sauter dessus… C’est juste que…

Quinlan haussa les épaules alors que les mots lui faisaient soudainement défaut. Il accepta le thé, et parla d’Isolde. Ils reviendraient au chapitre Lanalia plus tard, en espérant que Quinn aurait trouvé comment formuler ses pensées de façon claire et correcte.

Parce que oui, Quinn était plutôt surpris de voir son frère papillonner — blagounette — avec Lana alors qu’on l’avait surtout vu avec Isolde. Il y avait de quoi se poser des questions, même si le but de l’aîné n’était pas de juger son frère. Il était étonné, et se demandait ce qui avait pu se passer avec Iso pour qu’arrive un tel retournement de situation. Il savait aussi que parfois il ne se passait rien mais là… Merde, c’était quand même gros. Comme sa planète quoi.

La réaction de Neal le prit totalement au dépourvu. Il le regarda avec un air de merlan frit vaguement perplexe, pas sûr de comprendre. Quinlan lui renvoya un regard abasourdi, haussant les sourcils.

— Attends, t’es con ou t’es con ? J’étais persuadé que tu flirtais avec, moi ! Enfin, ‘flirter’… La chose qui s’en approche le plus quand on te connait…

En tout cas, Neal n’avait pas perdu de temps en ce qui concernait Lanalia. Sur une échelle Quinnesque, il avait été aussi rapide qu’un escargot, mais si on comparait avec ses autres conquêtes, c’était Need for Speed. Et puis bon, même s’il ne le dirait pas, Quinlan aurait bien vu son frère avec Isolde. Pas avec quelqu’un comme Lanalia. Quoi que cela puisse bien vouloir dire dans sa tête.

Aléas, Averse

& Aveux

Ft. Quinlan "Bro" Fitzsimmons & Lanalia Winslow

Our Story. En rentrant du bal de la Saint Valentin, Neal constate que son appartement est inondé. Il va falloir nettoyer ça précautionneusement, et s'il espère l'aide de Lanalia, qui a passé la nuit à l'appartement, il ne s'attendait pas au passage de Quinlan. Encore une rencontre qui s'annonce... mouvementée.

And... Samedi 15 février 1997, début de matinée

Je ne peux pas m'empêcher de retourner son sourire à Quin, heureux de constater que quelle que soit la complexité de la conversation qui va suivre, je ne vais pas prendre un ouragan dans la gueule.

Super, qu'il n'hésite pas à m'écrire s'il veut passer voir ça de ses propres yeux. Y a aucun souci, bien entendu.

Sa suggestion de nommer la bestiole -je pense que c'est le terme le plus approprié- fait écho à mes pensées, et je redouble d'efforts pour essayer de trouver quelque chose d'à la fois glorieux et cohérent. Les suggestions du Bro sont très bien trouvées -et j'ai un faible pour le dernier.

J'avais pensé à Bibendum mais franchement, tes idées déchirent. Je vote pour Darth Feuilldor.

Je pouffe à mon tour devant sa réaction à ma super blague. Au moins, nous allons aborder les sujets qui fâchent le coeur léger. Je resserre mes gants à l'aide de lanières en cuir de dragon, et y ajoute des manchons du même matériau avant de saisir le blob à pleines mains. Il ne dégouline pas, et j'ai même l'impression qu'il tient à rester dans mes pattes. Je pense à le caler contre mon bras pour observer son comportement pendant que nous discutons, mais j'ai besoin d'une main de libre pour souligner mes propos pendant que je bois mon thé.

Je hoche la tête pour marquer mon attention. Je comprends le ressentiment de mon frère à l'égard de la jeune femme, et je lui suis d'autant plus reconnaissant d'avoir accepté ses excuses. Néanmoins, la perplexité que je lis sur ses traits me renfrogne légèrement -et le commentaire qui suit n'arrange rien.

Bro, je sais que tu dis pas ça pour me juger ou quoi que ce soit -mais a priori je suis assez bien placé pour savoir quand je flirte.

LA FERME, Neal. T'es agressif, là, c'est pas la peine. J'inspire profondément, puis laisse échapper un long soupir, passant ma main libre sur mon visage. J'ai du mal à comprendre comment j'ai pu passer aussi rapidement de l'inquiétude à l'agacement, mais le fait est que sa remarque m'ennuie plus que de raison.

Désolé, Bro. Je sais pas pourquoi ça me met à cran comme ça. Peut-être que... je sais pas. J'm'en veux de pas avoir vu les choses comme ça. Nan, j'étais juste enthousiaste à l'idée d'avoir quelqu'un qui partageait ma passion. Fin je sais que t'es toujours là pour m'aider dans mes recherches et m'écouter faire mon gros fanboy sur une plante quelconque. C'est juste... différent.

De frustration, j'accompagne ma conclusion d'un mouvement de main... rageux, il faut l'avouer. Je finis ma tasse de thé, avant de l'envoyer voler dans le décor. Au moment où je la repose sur la table, elle s'éloigne à vive allure. Je tapote distraitement Darth Feuilldor, toujours lové sur mes genoux. Ca ne me calme pas vraiment, mais ça a au moins le mérite de m'occuper l'esprit quelques instants.

Enfin, c'est pas la même de partager mon enthousiasme que de flirter. Je sais pas comment je peux être naze au point de me foirer sur ça aussi.

Un nouveau soupir m'échappe, plus empreint de lassitude que d'agacement cette fois.

Je me doute que c'est pas le choix que tu aurais voulu que je fasse. Mais tu sais comme moi qu'il y a des choses qu'on ne peut pas expliquer, qu'on ne peut pas justifier. Je peux pas t'expliquer ce qu'il s'est passé hier soir. Juste dire que c'était... positif pour moi. Alors en quoi ce serait mal ?

Une réelle angoisse perce dans ma voix, au point que même moi, je l'entends. Je fais confiance à Quinlan pour ne pas me juger au final -mais Merlin ça par quoi nous allons passer d'ici là.

© Yvianna

Je suis toujours fier quand un de mes surnoms débiles est finalement adopté en séance officielle. Darth Feuilldor, ça lui va plutôt bien à cet amas de plante un peu dégueu. Je ne manque pas de noter mentalement ce que me dit Neal, certain que cela débouchera sur une longue discussion passionnée entre lui et Clemens. Mais voilà, aussi légère que soit notre discussion à cet instant t, je sais que ce n’est que le prologue d’un scénario bien plus douloureux. Tranchant, même, que ce soit pour lui ou pour moi.

Lanalia. J’avoue que je ne comprends pas vraiment. Pour moi, elle et mon bro sont le jour et la nuit, appartiennent à deux mondes totalement différents, comme si je les avais involontairement enfermés dans deux univers parallèles. La réalité me rattrape violemment, et j’essaie de peser mes mots pour ne pas paraître trop… lapidaire. En clair, je ne dis quasiment rien, évoquant seulement Isolde.

Neal est à cran, et c’est normal. Je montrerais aussi les dents s’il venait me dire que Clemens est un sale chacal des prairies septentrionales, ne serait-ce que par réflexe. N’empêche que, pour le coup du flirt, j’ai quand même un tout petit mini truc à dire.

— Toi peut-être, mais les autres ?

Bon, ça ne change rien au problème, il marque un point. Après tout, s’il n’y a rien d’autre que de la camaraderie champêtre entre lui et Isolde, tant mieux. Je m’inquiète seulement pour elle, me demandant comment elle prendrait la nouvelle quand cela viendrait à se savoir.

Ce qui me choque le plus, finalement, c’est de voir mon bro aussi sur les nerfs. Je pense qu’il a compris qu’Isolde a peut-être mal interprété son attitude, et qu’elle s’attend peut-être à quelque chose là où il n’y aurait rien. Je soupire et tente de le calmer.

— Je ne sais pas ce qu’Isolde pense de toi, mais de l’extérieur… Bref, peut-être mettre les choses au clair le plus rapidement possible ne serait pas une mauvaise idée ?

Je sais que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, et que quand c’était la merde entre moi et Clemens à propos de ce que chaque autre était capable de dire ou non, Neal n’est pas venu avec ses grands sabots pour nous filer des directives et un plan d’action. Je m’en veux un peu d’être aussi intrusif, avant de me souvenir de la raison pour laquelle je me sens si légitime à l’être.

— Je sais que tout ne s’explique pas. Je veux dire, Clemens ? Vraiment ? J’arrive toujours pas le croire tu sais. Bref, j’ai juste peur pour toi, Bro. Tu peux te démerder seul et t’es pas un gamin mais…

Est-ce que je m’apprête vraiment à dire ce que je vais dire ? On dirait bien que oui.

— Si Lanalia est comme moi, alors j’ai pas envie que tu deviennes son Clemens. J’ai pas envie qu’elle te blesse comme je peux le blesser lui, et j’ai pas non plus envie qu’elle se fasse violence comme moi je peux le faire.

C’est ridicule. Je ne suis pas dans leur tête, je ne fais que transférer ma propre expérience sur celle de Neal, alors que je sais très bien que chaque personne est différente. C’est juste que le parallèle me semble trop énorme pour être ignoré. Je baisse les yeux, comme pour m’excuser d’avoir outrepassé les limites. Mais je ne le regrette pas vraiment, surtout s’il s’avère que j’ai raison.

— J’espère avoir tort.

Cela conclut ce que j’ai à dire. Pour le reste, je n’ai plus d’avis à avoir et je le sais. C’est con, mais je sens que j’aurais du mal à repartir sur de bonnes bases avec Lanalia, maintenant qu’elle et Neal… Merde, surtout si elle aussi instable que moi. Je ne suis pas quelqu’un de bien : comment pourrait-elle l’être, si elle était comme moi ?