[Event] L'Allocution du Premier Ministre

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HRP:

L'actualité des semaines précédentes et les multiples discussions qu'Azphel avait à leur sujet avaient renforcé son intérêt pour la politique, autant sorcière que moldue. Il sentait le monde en train de changer radicalement et surtout en train de s'imprégner d'une aura de haine de plus en plus pesante. Etre un sorcier devenait étouffant, être de Sang-mêlé l'était... Et les litiges entre les sorciers et moldus s'accroissant avec le temps ne contribuaient pas à adoucir ce climat de tension.

L'actualité était ce jour bouleversée par l'allocution du Premier Ministre Britannique John Major qui devait s'exprimer sur les évènements récents et sur les différents entre sorciers et moldus. Inutile de préciser que son intervention était très largement attendue des deux côtés et quelles se déroulerait sous très haute sécurité. Mais Azphel, tout comme l'ensemble de la communauté sorcière, n'était pas dupe. Les moldus ne pouvaient pas rivaliser avec les sorciers et une baguette était beaucoup plus simple à dissimuler qu'une arme à feu.
Le sorcier s'était habillé en parfait moldu, comme de coutume chez lui d'ailleurs, et avait glissé son arme de bois de vigne sous sa chemise, contre sa peau. Il pouvait ainsi la sentir contre lui et la savoir si proche, à portée de main, pour le rassurer. Il ne se rendait pas à cette allocution avec la conviction que cela allait mal se passer, mais c'était une sorte de consigne de sécurité qu'il respectait.


Il était arrivé de bonne heure devant le 10, Downing Street, plus d'une heure avant celle indiquée pour le discours, histoire d'être certain d'être bien placé et de ne rien manquer de ce moment. Si le système de sécurité était imposant, une tension planait dans l'air et même les officiers de police moldu s'adressaient entre eux des regards suspects. Comment savoir qu'il n'étaient pas infiltrés, comment savoir que chez les sorciers personne ne militait pour les moldus ?
Les heures passèrent et la rue fut remplie très rapidement, se garnissant d'un métissage complet de sorciers (Azphel le supposait) et moldus de tous horizons.

Le sorcier songea à Anton qui devait faire profil bas et se demanda s'il suivrait l'intervention. À quelques mètres de lui, il reconnut Siobhan qui avait été sa première petite amie à Poudlard, il y a bien des années. Ça ne faisait aucun doute, les sorciers étaient nombreux présents et tous devaient attendre ou redouter l'intervention. Major arriva pila à l'heure donnée, l'air quelque peu crispé. L'armada de micros moldu se resserra devant le pupitre comme des alcooliques autour d'une bouteille.

Le début du discours fendit l'air solennellement, suspendant à son intonation toutes les oreilles présentes, jusqu'au premier faux-pas. Major fit un lapsus révélateur contre la communauté sorcière, ce qui déclencha un brouhaha général en remplacement du silence. Bientôt, des gens se bousculèrent, des noms d'oiseaux lfusèrent dans toutes les directions, vers tous types de personnes. Les choses semblaient sur le point de succomber à un chaos indescriptible et le Premier Ministre, ne calmant plus la foule, semblait bien incapable d'empêcher que la situation ne dégénère gravement. Azphel glissa sa main sous sa chemise, entourant sa baguette de ses doigts, paré à toute éventualité. Son regard émeraude scrutait la foule avec attention. Une détonation résonna dans l'air, caractéristique d'un lancer de sortilège et Azphel s'empara immédiatement de sa baguette, révélant sa nature de sorcier.

« La Marque ! »

Le cri dépassa la confusion générale et un cri plus fort encore résonna. Tout ceux qui savait ce qu'était la Marque regardèrent en l'air, les mouvements dans la foule s'intensifiait... L'allocution virait à la confrontation. Une lumière rouge fendit l'air, passant devant Azphel comme un éclair, s'écrasant dans le dos d'un caméraman qui s'effondra dans un bruit sourd. Un surprenant mélange de peur et d'adrénaline s'empara du sorcier qui se tourna juste à temps pour voir le lanceur.

- Expelliarmus ! Tant pis ce qui arrivera.

La baguette de l'agresseur vola en l'air et il disparut aussitôt dans la foule, échappant au regard de l'Abraxan.
Azphel fit alors demi tour pour se ruer sur le caméraman et voir à quel point il était touché.

Ce masque était réconfortant.

Le Mangemort l’apposa sur ses traits, dissimulant avec soin son visage sous l’argent gravé de runes de protections. Pour ne pas qu’il tombe, se détruise, révélant ainsi son identité – son bien le plus précieux, à cet instant précis. Sa silhouette dissimulée par sa cape, ses mains par des gants remontant jusqu’à son coude et son timbre par une potion de changement de voix, l’encapuchonné se tenait dans l’ombre, attendant son heure.

Oh, il n’était pas là pour tuer. La frayeur était suffisante. Et les mots dansaient encore sur ses prunelles, nourrissant des cauchemars qu’il aurait préféré ne jamais avoir ; des enfants brûlés par les flammes, leurs enfants à tous. L’intervention de Major, la présence de toutes ces caméras et ces journalistes Moldus ne faisaient que le rendre plus nerveux encore. Les paroles, craintives et apaisantes, qu’il débitait ne le rassurait pas, loin de là. Car si le Mangemort croyait fermement en la liberté de chacun de vivre et de coexister en paix… Ce n’était visiblement pas le cas des autres.

Et le lapsus de Major – oh, sans doute causé par la fatigue, n’est-ce pas ? Ou du moins, c’est ce qu’il dirait. Mais les sorciers savaient, car on leur enseignait depuis leur plus tendre enfance, à quel point ce secret maintenant dissolu était leur seule protection contre les Moldus. Et la silhouette vêtue de noir savait à quel point ils en avaient un besoin vital.

Le lapsus de Major, donc, ne fit pas que ciseler les convictions du Mangemort ; il entraîna une confusion, un chahut prévisible et incontrôlable. Les exclamations rageuses s’échangeaient, alors que le Mangemort regardait l’agitation avec impatience, guettant une opportunité de faire ce qu’on lui avait demandé.

Et l’opportunité s’offrit à lui. Le hurlement qui dénonçait une Marque imaginaire retentit, et les échanges de sortilèges débutèrent. Un caméraman fut touché, s’écroula, et la suite des évènements fut trop difficile à suivre d’où le Mangemort se tenait.

Ils voulaient de la terreur ? Il allait leur en offrir.

« Morsmordre ! »

Et la terrifiante marque apparut réellement dans le ciel – nul besoin de tuer qui que ce soit pour la conjurer, à présent, tant elle avait ancré les esprits, tant elle était synonyme de danger. Peut-être que les moldus allaient comprendre ce qu’elle signifiait en voyant la terreur des sorciers ? Peut-être cesseraient-ils de brûler leurs enfants, s’ils comprenaient à quoi ce geste les exposait ?

Ce n’était pas la vengeance qui palpitait dans les veines du Mangemort, pourtant – c’était l’effroi. Rien de plus naturel que de leur renvoyer, n’est-ce pas ? Et alors que certains de ses camarades s’avançaient vers la foule, se joignant aux échanges de sortilèges, la silhouette préféra demeurer encore quelques instants dans l’ombre, avisant ce qui allait se produire.

La beauté nordique aperçut rapidement l'une de ses connaissances, il s'agissait d'un sorcier. Elle le connaissait depuis des années, aussi aller le saluer lui parut normal. Tandis qu'elle s'approchait de lui, le premier ministre prit place sur son piédestal et prit la parole. Eh bien, il était temps. Ses premier mot réduisirent l'assemblée au silence, tous étaient à l'écoute, certains captivés par les véhémensonges de l'homme politique, d'autre par ce qui était dit entre les lignes. Et Siobhan étaient de ceux-là. Maintenant placée à côté d'Azphel, mais ne lui ayant toujours pas adressé la parole puisque d'avantage intéressée par le discours, elle incita plus ou gentiment l'homme devant elle à se décaler, restant sobre et impassible. Elle analysa la mine de l'homme politique, sa gestuelle, sa posture, tout ce qui aurait pu lui servir; le décryptage des hommes de son rang était pour elle chose normale. S'il était sous impero, elle l'aurait très certainement vu... Quel mage pouvait-il jouer sur les micro-expression involontaire ? Voldemort ? Elle en doutait honnêtement.

Tandis que le discours évoluait, Major fit une bourde. Une belle bourde. Trop grosse pour être vraie. L'élève Auror plissa les yeux et observa tout particulièrement ceux du maître de cérémonie, une nouvelle fois à la recherche d'un quelconque signe lui indiquant que tout cela n'était qu'une pièce de théâtre magistralement réalisée. La presse et la plèbe s'excitaient, ça jasait, quoi de plus normal, mais de son côté la blonde restait silencieuse, analytique, critique, l'oeil inquisiteur, avisé et affûté. L'heure n'était pas à perdre son sang-froid malgré les échauffements qui se profilaient, promesse d'anarchie et de terreur... Et ce fut rapidement le cas. Un des sorcier présent lança l'alerte, hurlant que la Marque avait été lancée. Siobhan n'eut pas le réflexe de lever les yeux au ciel. C'était la panique. Des cris de partout, et puis un éclair rouge qui l'avait manquée de peu, et était aussi passée devant Azphel. Tout se passa très vite, et bientôt, elle entendit le bruit d'un corps qui tombe devancé par un cri de douleur.

La réflexion fut brève, et l'Irlandaise s'empara de sa baguette, mais son camarade l'avait devancée d'une demie-seconde et semblait avoir désarmé l'assaillant qui disparaissait dans la foule. Merde ! Et comme si cela ne suffisait pas, quelqu'un lança le véritable sortilège de la Marque. Le chaos et la terreur... Ne perdant rien de son sang-froid, la blonde s'empressa d'aller prêter main forte à son ex petit ami qui semblait s'occuper de l'homme à terre. Ne pouvant rien faire de plus, elle vint se planter derrière lui afin de le protéger d'une éventuelle riposte moldue. Les sorciers n'y étaient bien évidemment pour rien, mais dans la torpeur et la confusion qu'avaient semée le mage noir, il aurait été facile de se tromper de cible et de déverser le distillat de peur et de colère sur les mauvaises personnes. Prête à protéger son camarade et à l'affût, elle lui lança, volubile:

« Azphel faut bouger ! Met-le à l'abri, on le dégage de là ça va s'empirer, quelqu'un a lancé la Marque ! On ne pourra rien faire avec lui sur les bras, dépêche toi ! »

Rupert peinait à se remettre au travail. Il se dispersait toujours plus, son esprit vagabondant à la recherche de la moindre distraction possible. La visite de son ami lui avait fait du bien et il était sorti de son mutisme. Mais, tout lui semblait inutile. Car il tournait véritablement en rond. Et elle avait peut-être eu raison.
Peut-être fallait-il se fixer des objectifs, viser haut. Car, qui pouvait lui garantir qu’on se rappellerait de lui, après sa mort. Une voix nasillarde ajoutait même, qu’il aurait certainement besoin de rester attaché à ce monde, un fantôme pathétique de plus, trop occupé à faire rire en vain les étudiants.

Avec les événements de plus en plus obscurs, Rupert ne craignait pas pour sa vie, ni pour son confort. C’était une stimulation comme une autre et il avait l’impression d’enfin assister à un moment historique pour leur Nation, leur communauté.
Toutefois, il ne pouvait s’empêcher de craindre pour sa fille. Car il n’était plus seul et sans attache sur cette Terre. Il avait une responsabilité et Pervenche dépendait de lui pour grandir, devenir une adulte épanouie. Sa mère lui avait déjà été arrachée. Il ne fallait pas que son père soit une figure transparente et ennuyeuse, d’un vieil ado perdu dans son brouillard et rechignant à en sortir.
La nouvelle de la géhenne infantile, matérialisée par des péquenauds radicalisés dans un Shire quelconque, lui avait arraché un hoquet de dégoût et de crainte viscérale. Ces enfants étaient un peu bizarres. Et sa fille qui n’avait pas deux ans de plus qu’eux. C’était la première fois que la lecture des actualités lui avait semblé aussi directement bouleversante.

Aussi, lorsque la brève concernant l’allocution du premier ministre John Major tomba, Rupert se prépara à transplaner vers Londres. Vieille habitude de journaliste indépendant, de commentateur politique, il visualisa précisément les toilettes de St. James Park, juste à côté du mémorial de la Garde royale. Ah ça lui rappelait de bons souvenirs !
En sortant de l’ombre du petit bâtiment, d’ailleurs, il constata la présence d’un nombre de petites vessies accru. C’était un truc qui devait être connu dans le métier, depuis le temps.

Avec son blouson de cuir, son jean et ses chaussures de ville, il se fondait facilement dans la masse qui s’agglutinait déjà aux grilles. Il ne chercha pas spécialement à trouver des têtes connues mais se rapprocha des journalistes. Sortant un petit carnet et un stylo bille de sa poche intérieure, il prenait des notes sur l’assemblée présente. Il était difficile à dire la part de sorciers dans l’assistance, tant les disposition du Code relatives à l’habillement étaient respectées. Ça et là, pourtant, on distinguait une prédominance de violet, une cape, des vêtements mal assortis.
Quand le discours commença, Larkin était tout ouïe. Ce qu’il fallait capter, ce n’était pas tant le contenu verbal ou la forme, mais ce qui poindrait au travers des mots, du ton.
Et le lapsus tomba comme un glas. Les mots qui l’avaient précédés ne présageaient déjà rien de bon. Mais là, c’était quasiment l’émeute assurée. Et dans un rassemblement aussi homogène, la pagaille serait difficile à contrôler.

En effet, autour de lui, les questions se multipliaient, pressantes, urgentes. Au milieu d’elles, un cri : “La marque !” Dans un réflexe, Larkin levait les yeux mais le serpent n’était visible nulle part. Derrière lui, une bousculade marque le début de l’agitation. Un journaliste était tombé au sol, sa caméra sur l’épaule. Dans la foulée, un jeune homme se ruait vers lui, sa baguette à la main.
Le visage lui disait quelque chose.
Et puis la marque apparut enfin dans les nuages du ciel londonien. Signe terrible d’une première victime. L’homme était-il mort ? Rupert se dirigeait vers lui, aux aguets, sa baguette cachée dans sa manche quand une jeune femme blonde accourut à son tour. ”Azphel, faut bouger” Cette fois c’était sûr.
Les deux jeunes gens faisaient partie de sa classe à Haveirson. La blonde devait être l’une des deux apprenties Aurors dont la prouesse avait fait tant de bruit, à la suite de l’affrontement d’Avalon.

Rupert les rejoignit alors, les saluant.

- Je peux vous aider à le déplacer plus vite. Vous nous couvrez ? demanda-t-il à la blonde - elle avait un nom irlandais, s’il se rappelait correctement.

- Vous avez vu qui a tiré ?

Il soulevait l’homme sur son épaule, palpant rapidement son pouls. Mais, avec l’adrénaline, il n’était même pas certain d’avoir senti la pulsation de l’évanoui ou la sienne qui faisait vibrer ses doigts.
Il montra le bâtiment d’en face. A quelques mètres se trouvait un escalier qui descendait de quelques marches, le long des murs, protégé par un muret. Il entraîna le jeune Azphel avec lui pour y larguer rapidement leur fardeau, sa baguette dans la main gauche, en garde.

(Rupert voit Azphel, puis Siobhan secourir l’homme qui est tombé derrière lui et leur propose de l’aide. Il soulève l’homme et montre un endroit où le mettre à l’abri, en face)

Tout c'était déroulé extrêmement vite, une poignée de Mangemort avaient réussi à semer la terreur en à peine cinq minutes, et Sobhan n'en croyait ses yeux, elle était partagée, l'adrénaline qui la galvanisait l'empêchait de ressentir de la consternation, mais elle était bien là, submergée, se disputant la place avec l'incompréhension. N'y avait-t-il pas d'autres sorciers dans l'assemblée ?! Ce ne pouvait être que des moldus. Qu'est-ce que ses camarades foutaient ?! Sa baguette de Tremble étreinte dans une poigne de fer, en garde, elle s'occupait de protéger son camarade et la journaliste moldue d'éventuelles attaque. Rapidement, les trois furent rejoints par un professeur d'Haveirson. Enfin ! l'Irlandaise était soulagée mais ne perdit pas sa concentration, c'était même le contraire

Elle reconnut Monsieur Larkin, qui au passage portait un nom qui la faisait parfois sourire, et qui l'interpella pour se mettre au courant de la situation. Elle s'apprêtait à répondre lorsque Azphel la devança. Ensemble ils allaient peut-être pouvoir ramener un peu d'ordre puisque ils semblaient être les seuls à posséder des pouvoirs magique ici. D'autant plus qu'il ne devait pas y avoir plus de trois Mangemorts, des sorts se seraient fait remarquer dans le cas contraire, et la foule se serait éloignée des personnes subissant le supplice du doloris. Que voulaient-ils au final, monter un peu plus les moldus contre le monde sorcier ? La question tombait mal à propos. Ils avaient un blessé sur les bras et une femme en état de choc qui risquait de les mettre en danger.

Alors que son camarade informait leurs professeur, elle jeta un bref regard derrière elle pour aviser l'état du blessé, et attendit qu'ils l'aient soulevés et qu'ils aient commencé à progresser jusqu'à l'abri pour les suivre, toujours en position défensive, la baguette à la main dressée devant elle, son regard implacable balayant la rue, particulièrement concentrée, et toujours aussi calme quoi qu'en disent sa mine fermée. Bientôt le moldu et sa journaliste furent à l'abri, et Siobhan intervint pour lui signaler qu'elle devrait le surveiller en attendant les secours. Cela lui paraissait évident, à elle, cependant ce ne l'était pas forcément pour une personne sous le choc: il s'agissait d'une attaque sorcière, ce n'était pas rien.

Subitement, une voix retentit, et une nouvelle fois ce geste visait à semer la terreur. Les mâchoires de Siobhan se serrèrent tandis que les trois sorciers retournaient au cœur de l'action, elle ne pouvait cautionner ça. Adossée aux deux autres sorciers, elle poursuivit son analyse à la recherche de blessée, s'imaginant que les deux autres faisaient de même de leurs côté. La foule était compacte, on ne pouvait rien distinguer, et tous s'activaient comme des fourmis effrayées par la convergence des rayons du soleil passant au travers d'une loupe. Elle comptait prendre la parole pour donner des directives à ses deux camarades mais remarqua un des terroriste: un des Mangemorts ! Ce masque... Il lui fit froncer les sourcils, son calme était mis à rude épreuve. L'ennemi était là, devant, et s'apprêtait à lui lancer un sort. « Trop lent... » se dit-t-elle lorsque le mage noir se décida à l'attaquer. Il était vraiment lent. Qu'attendait-t-il ? Voulait-t-il la narguer, se montrer et puis lui échapper en un clin d'oeil ? Pas question.

La Valkyrie bloqua l'attaque d'un geste de la main et d'un Protego informulé. Même si elle ne l'aurait jamais reconnu, elle avait eu chaud, une seconde plus tard et elle aurait été touchée... Bien décidée à en découdre et sévèrement courroucée par les événements, la véhémente sorcière riposta immédiatement d'un Stupefix volubilement et sèchement prononcé suivi d'un Petrificus Totalus lancé une petite seconde plus tard, cherchant à le feinter et à l'inciter à lancer un sort, pour ensuite profiter de la faille pour le paralyser.

Ses deux camarades semblaient être déjà au cœur de l’action ; le Mangemort pouvait déceler leur masque de là où il était, en fonction des mouvements de foule et des hurlements. Un éclair sorti de la baguette d'un d'entre eux, visiblement dirigé vers la blonde, un peu plus loin, alors que les cris continuaient à lui vriller les oreilles. La foule fuyait la scène, pourtant – et c’était ce qu’il fallait faire, bien sûr – cédant à la panique causée par la Marque et les échanges de sortilèges, mais le silence ne semblait pas leur venir à l’esprit.

Levant sa baguette, visant les fenêtres du 10, Downing Street, le Mangemort prit son temps pour ne pas rater son sortilège – avant de faire exploser les vitres d’un bombarda léger, à peine dosé. Juste de quoi briser du verre. De quoi créer un peu plus de confusion encore. Profitant de la panique, il sortit de sa cachette pour s’avancer vers ses deux camarades ; l’un semblait aux prises avec une blonde, tandis que l’autre était à la merci d’une rousse. Le premier attendrait.

Le premier sortilège qu’il tenta pour déstabiliser la rousse se solda par un échec, renvoyé par son bouclier ; jurant, conscience d’avoir révélé sa position, le Mangemort avisa les personnes qui étaient entre lui et la jeune femme, tentant visiblement de venir en aide à un homme blessé un peu plus loin.

« Expulso ! »

Oh, il était doux, lui aussi – juste de quoi les projeter contre la fille, rien de bien méchant. Le Mangemort voulait simplement récupérer son allié, tuer ne l’intéressait pas. L’attrapant par le bras pour le remettre sur pieds, faisant venir à lui sa baguette pour lui remettre en main, il l’éloignait de la femme qui l’avait attaqué.

« On devrait partir » lâcha-t-il dans un murmure, son regard balayant la place pour tenter de voir des menaces potentielles.

Ils se dirigèrent vers le troisième Mangemort, tentant de lui venir en aide alors que la blonde avait fait pleuvoir des sortilèges sur lui.

Le 10 Downing Street était moins un lieu de rassemblement pour une allocution qu'une place assiégée en guise de déclaration de guerre.
Le sortilège avait dépassé Azphel et le temps qu'il devine que Sio en était la cible, le jet de lumière avait ricoché. Le jeune Abraxan s'était écarté de la trajectoire, alerte, et son professeur faisait visiblement la même chose. La belle Irlandaise déclencha sa révolte et envoya deux sortilèges vers son agresseur. À cette distance, elle ne devait pas manquer de précision ou un passant serait touché. Azphel ne vit pas très bien la suite, il fut quelque peu déconcentré par un mouvement de foule et par le hurlement de son ami, Anton, qu'il aurait pu reconnaître entre mille. Il le chercha du regard et le vit à une dizaine de mètres de lui. Un coup d'œil en arrière lui assura que Sio, comme monsieur Larkin, n'étaient pas en très grande difficulté. En bousculant quelques passants, prenant garde de ne pas se mettre à découvert d'hommes masqués, il rejoignit son ami, et posa ses deux mains sur ses épaules.

- Qu'est-ce que tu fous là ? T'es conscient de ce que tu fais avec toutes les merdes qu'il t'arrive en ce moment ?

Le ton d'Azphel n'était pas si violent qu'il aurait pu l'être, il trahissait surtout l'inquiétude de voir son ami être une cible privilégié si un partisan de Voldemort le voyait là.

- Viens avec moi, il y a le prof...

Sa phrase fut coupée par l'explosion des fenêtres du numéro 10, qui résonna comme un possible attentat à la bombe. Le frisson sur la peau du jeune sorcier le glaça, devant l'ampleur de l'horreur que pouvait engendrer un tel acte. Il avait poussé Anton dans la direction de monsieur Larkin, jugeant qu'il était dans leur intérêt de ne pas se séparer de ce petit groupe d'Haveirson. C'est alors qu'il la vit, reconnaissable à ses longs cheveux roux qu'il aimait tant. Isia était présente elle aussi, et usait de sortilèges sur une silhouette qu'Azphel ne pouvait voir d'où il se trouvait.

- Je te rejoins ! Dit-il à Anton, se détournant de lui pour se précipiter vers Isia.

Dans cet enchaînement d'actions, il avait complètement perdu de vue les assaillants et abandonné toute prudence. En se rapprochant de la jeune Auror, il vit le corps d'un moldu flotter dans sa direction, à la suite d'un Expulso strident.
- ISIA !

Le cri était sorti du fond de ses entrailles, comprenant qu'elle pouvait être en très fâcheuse posture. Il se précipitait vers elle quand une pluie de sortilèges s'abattit. Il entendit incanter de multiples Incarcerem et eut pour seul et unique réflexe de se jeter sur le sol, simplement parce qu'il n'avait pas vu d'où partaient les sorts. La seconde d'après, il se relevait déjà, faisant abstraction de tout le bruit autour d'eux, ses yeux posés sur sa collègue Abraxan qui était touchée par un des sorts, solidement ficelée par de lourdes cordes. Il ressentit un certain soulagement dans sa poitrine en la voyant se débattre, au moins elle est vivante.

Le regard du sorcier parcourut très rapidement la foule et il vit, là, regroupé un peu plus loin à l'écart de la confusion générale, les trois silhouettes sombres qui battaient en retraite. Il hésita une seconde, puis pointa sa baguette dans leur direction en lançant un Immobulus sur un des cagoulés. Il avait visé dans la direction des trois et ne pris pas soin de voir si son sort touchait ou non sa cible, préoccupé par la santé d'Isia. Il s'assura un minimum de protection en se parant d'un Protego avant de rejoindre la rousse prise au sol.
- Ne bouge, pas, je vais t'aider. Il posa sa baguette sur les cordelettes et prononça un Finite Incantatem, pour les voir s'évanouir une à une, libérant leur emprise sur la sorcière.

Accroupi au sol, il ne voyait pas ce qu'il était advenu de Siobhan, du professeur Larkin, ni même d'Anton. Il espérait que tout allait bien pour eux. Il se rendit compte à quel son souffle était haché et bruyant et il resserra sa main sur le bras d'Isia, à la fois pour s'assurer qu'elle allait vraiment bien et pour exorciser sa peur qui prenait le pas sur l'adrénaline.
- J'en ai peut-être touché un, dit-il en se redressant dans la rue.

[Azphel s'écarte de Sio et Rupert, emporté par un mouvement de foule.
- Il retrouve Anton et lui dit de rejoindre Rupert et Sio alors qu'il voit Isia.
- Les fenêtres explosent, les Mangemorts couvrent leur retraite en jetant des sortilèges. Azphel se jette au sol, en se relevant il cherche les mangemorts du regard et lance un Immobulus dans leur direction (PNJ) avant d'aider Isia à se débarrasser de l'Incarcerem. ]