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 Interlude [Libre]

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MessageSujet: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptySam 2 Jan 2016 - 14:33

Plutôt arrogant alors qu'il pénétrait dans la salle commune de la maison Serpentard ; un sourire insolent étiré sur sa bouche, celui d'une satisfaction paresseuse, d'une suffisance orgueilleuse, alors qu'il se délestait de sa lourde cape d'hiver. Les muscles lourds et l'esprit encore fiévreux, comme souvent après ces entraînements de quidditch fiévreux de fin de journée, dans les soirs encore glacés, obscurs, du mois de mars - lorsque la violence du vent semble déchirer votre gorge. Il n'avait pas pris la peine de repasser sa cravate, ni même le pull de son uniforme ; sur sa peau brûlante, il avait distraitement retroussé les manches de sa chemise.

Une soirée de semaine plutôt austère, ou «  studieuse » , ainsi que le convenait la formule - des élèves concentrés, penchés sur des épais grimoires aux pages cornées par les années, s'afféraient à rédiger des parchemins appliqués et posèrent sur lui un regard vaguement irrésolu, méfiant ; car il semblait désœuvré, tout à fait exempt de choses à faire, d'obligations, et c'était souvent une nouvelle plutôt terrible, compte tenu de ce que Blaise Zabini était capable de faire lorsqu'il se trouvait à errer, oisif et désinvolte, dans les cachots de Poudlard - dans la salle commune noyée dans l'eau stagnante du Lac noir ; un nid de serpent taillé dans la pierre brute, que l'on aurait consciencieusement ciselée d'ornements alambiqués.  

(Ses occupations consistaient alors à trouver Drago puis à s'entretenir avec Drago en riant effrontément dans la quiétude studieuse de la salle commune ; détourner l'attention de la sérieuse Daphné Greengrass de ses devoirs au profit de lui ; extorquer des cigarettes à Charlie Grant (habituée, désabusée) - la persuadant de s'extirper des cachots nébuleux en sa compagnie au profit du parc pour y fumer et éventuellement engager une discussion sur la dernière collection de Tissard & Brodette - sérieusement, des pulls en acrylique ? Pourquoi porter de l'acrylique ? c'est incompréhensible.)

Ça, et paresser avec indolence sur l'un des fauteuils, à la manière dont les vipères offrent au soleil les perles brillantes de leurs écailles, pour y feuilleter Le Sorcier en Guerre d'un air absorbé. Ce journal belliqueux, au contenu intransigeant.

Blaise avait cette habitude terrible - celle de l'impertinent convaincu que le monde lui appartient et qui agit comme tel ; aussi, investissait de ses affaires la salle commune, y abandonnant ses grimoires, une écharpe marquée du parfum du karité, un gant de quidditch… Et un journal, qui avait disparu ; distraitement, il balayait la pièce du regard, à la recherche de la parution qui, quelques heures plutôt, reposait sur le guéridon sculpté.
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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptySam 2 Jan 2016 - 15:58

Ce n'est pas une si mauvaise journée. Le réveil n'avait pas été difficile, la journée fraîche et humide. Les humeurs massacrantes des élèves en retard sur leur révision, alors que je ne m'en inquiétais guère. Trop fière, peu modeste. Le sourire triomphant. C'est avec gaieté que je me promène dans les couloirs de l'école, que je croise le regard inquiet ou pressé des élèves en détresse. Que c'est bon de se délecter du malheur des autres quand tout va pour soi. Que puis-je espérer de plus aujourd'hui, si ce n'est la quiétude de mon cœur endolori par des histoires sans queue ni tête avec des garçons qui, sans doute, ne méritent nullement mon attention. Je suis une Dame, LA Dame.

Quand je pense à toutes les fois où mon cerveau a dévoré les expressions faciales pour pouvoir un jour les reproduire lorsque la manipulation les exigerait... C'était il y a bien longtemps. Je les connaissais toutes les têtes étranges à adopter dans les situations cocasses. Mais je ne feindrai jamais la faiblesse ou la lâcheté. Jamais. Ce sont des nullards qui osent faire ça, des rébus de la société. Purement et simplement. Je suis défaite de voir pourtant que ces deux expressions ne sont pas si rares. Le pouvoir, j'ai besoin de me délecter du pouvoir.
Drago est mon salut.

Quand j'entre dans la salle commune. Il n'y a pas grand monde encore, juste quelques personnes qui étudient et dont j'ai plaisir à me moquer intérieurement. S'ils s'y étaient pris à l'avance, ils n'auraient pas à s'inquiéter des BUSES à venir. Je sais que c'est le genre de réflexion qu'on déteste entendre, mais elle est vraie. Bien vraie.
Je finis par posé ma cape dans le dortoir avant de revenir dans la salle commune. Il y a là un journal : Le sorcier en Guerre. Tiens donc, une seule personne lisait ce genre de torchon et une seule personne laissait tant d'affaire trainer ici. Le Baron n'apprécierait pas de savoir ses jeunes élèves aussi débraillés. Soit.
Je me mets sur une marche des escaliers qui mènent aux chambres, et je feuillette les premières pages. C'est un ramassis de bêtises, bien que j'aime ce franc parler ne laissant place à la polémique.
J'entends les élèves s'amasser de nouveaux, me bousculer par moment. Je finis même par me relever au risque de m'écraser contre les marches. Être jeunes, dans cette école, signifie être mal polis. Quand je me relève, je le vois chercher des yeux quelque chose. Est-il là depuis longtemps ? Je l'ignore.

Cela faisait un moment que nous nous étions pas adressé la parole, de légers hochements de tête, des regards haineux par-ci par-là contre des regards amusés de sa part. Je ne le comprenais pas, et pourtant il restait inoubliable. Saleté de prétentieux. Comment oublier cet ignoble geste qui m'arrache chaque soir une pensée. Je soupire, et je m'approche doucement de lui. Si doucement que j'aurais même aimé qu'il ne me voit pas quand je parlerai. N'avions-nous autre choix, cependant ? J'ai en main quelque chose qu'il souhaite se réapproprier, si j'imagine bien.
Je lui tape la tête doucement avec son torchon.

« C'est ça que tu cherches, Zabini ? »

Un sourire dédaigneux et empreint de malice.

« Tu ferais mieux de ranger tes affaires, si tu ne souhaites pas que l'on te vole. Tu as de la chance que ce ne soit que moi. »


Dernière édition par Alycia Mcwood le Dim 3 Jan 2016 - 11:11, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptyDim 3 Jan 2016 - 10:37

« Hey, McWood, as-tu vu m- ah. C'est exact. Merci. » Il identifia l'objet avec lequel elle l'avait heurté ; tendit sa main, ourlées de bagues lourdes, de pierreries scintillantes,  pour qu'elle le lui remette.

Blaise  l'observait avec défiance ; et elle-même semblait assurée, suffisante, alors qu'elle lui offrait son conseil.  Le masque de dédain d'Alycia McWood, aussi lisse que s'il avait été ciselé dans la cire.
Ce n'était pas la première fois qu'il lui était suggéré de ne pas laisser traîner ses affaires ; lorsqu'il s'était fait dérober son lourd pardessus de zibeline, quelque mois plus tôt, ce manteau onéreux, étoffé d'une fourrure plus sombre et plus chatoyante que la surface plane du lac noir, Daphné lui avait glissé la même remarque agacée.

A raison - la dernière fois qu'il avait aperçu le pardessus, qui drapait alors la silhouette fébrile d'Astoria Greengrass, il était éclaboussé de sang tiède, de bile suppurante.

Non pas qu'il se soit soucié, depuis, d'agir avec davantage de prudence ; sa cape reposait désormais sur le dossier d'une chaise vacante.

« Tant que tu es là pour obligeamment t'assurer que je les retrouve, je ne m'inquiète pas », assura-t-il dans un haussement d'épaules désinvolte ; bientôt, il lui souriait avec insolence.

Comme si la suffisance d'Alycia était susceptible d'être confondue, naïvement, avec de la bienveillance à son égard !...Leur relation n'était pas exactement cordiale : tenait dans un échange railleur ; un sourire en coin redoutable de dédain ; un regard désabusé qui signifiait je ne suis même pas impressionné(e).

(et, d'une façon plus perfide : je sais des choses que d'autres ne savent pas.)

« Je veux dire, tu es tellement prévenante, après tout, McWood », s'amusa-t-il en gagnant le fauteuil - et un tel sarcasme était gratuit en vérité, quoiqu'il ne fut pas tout à fait exempt de connivence ; une espièglerie qui mimait la sienne, vouée à froisser son implacable condescendance.

Le fait était le suivant : il fallait procéder prudemment avec Alycia McWood, qui était redoutable ; farouche et plutôt hostile, à son égard -- crachant des insultes comme le ferait un chat blessé, la bouche pincée & le regard brûlant d'offense.
Le fait était le suivant : Blaise Zabini n'était pas une personne prudente.

Aussi, il hasardait bientôt dans un sourire arrogant, l'air désinvolte alors qu'il se tenait sur le fauteuil, indolent, paresseux, lénifié par l'assurance, l'effort et la quiétude qui noyait la salle commune ;

« Consoler O'Connell dans un moment difficile, par exemple, c'était vraiment généreux de ta part, la dernière fois.»

Le Bal de la St Valentin ; les rumeurs insidieuses, les réminiscences émerveillées, n'avaient pas tout-à-fait tari, deux semaines après ; lui-même ne se lassait pas de rappeler sa déconvenue a Jeremiah - quitte à raviver leur fiévreuse rivalité, qu'un match de quidditch avait, un jour - il y a une éternité - brièvement apaisé.
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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptyDim 3 Jan 2016 - 12:54

Ce sourire ne me dupe pas, je sais qu'il cherche la faille. La petite chose qui fera qu'il aura gagné. Mais avec moi, il sait que le combat sera plus rude qu'avec n'importe qui d'autre.
Je le regarde en souriant se déplacer dans la pièce, je fixe ses mouvements sûrs et empreints d'un nouvel éclat. Il va passer à l'attaque je le sens, je le connais suffisamment pour savoir qui il est, et ce qu'il va faire. Ah, il peut se vanter d'avoir maté un soir la coincée de McWood, mais il ne s'en vantera pas deux fois, surtout après que j'eus réussi à rattraper ma réputation après ce dérapage impromptu que je ne veux jamais revivre. Même si ses bras étaient rassurants et ses baisers chauds, il n'y avait entre nous rien de plus qu'un doux conflit, n'est-ce pas ?

Prévenante, il se moque bien de moi. On voit qu'il a l'art et la manière de savoir juger les gens. Mais il sait parfaitement que ces mots-là ne m'affectent pas, je souris en me plaçant dans un fauteuil en face de lui et je croise mes mains sur mes cuisses, toujours aussi sage, je reste droite et plonge mes yeux froids dans les siens insolents. A quoi bon lui répondre si ce n'est lui donner plus de matière pour m'ennuyer encore. Cependant, bien que je sois toujours aussi en colère, je ne bouge pas et je le regarde encore et toujours. J'observe. Ses lèvres, ses gestes, son regard... Son manège. Il a autre chose derrière la tête. Et la curiosité me pousse à rester jusqu'à ce qu'il lâche la bombe.
Mon cœur manque un battement, et je suis statique. Mon sourire n'existe plus, le narquois, le suffisant... Envolé. Je suis plus qu'une statue de glace. Que vient-il de dire ? Qu'ose-t-il me dire ? Après tout le mal que j'ai fait subir à Jeremiah, il était normal que l'on parle de moi... Je savais qu'il ne tiendrait pas sa langue. Mais il parlait du bal et non de la rupture dont j'étais à l'origine.
Ce que l'on me disait était donc vrai, une rumeur était lancée à mon encontre... Qu'est-ce que Drago va bien pouvoir penser de cela... Y croit-il ? C'est le genre. Le genre à se monter la tête sans chercher d'explication à mon côté. Je vais perdre toute crédibilité... Je vois mes espoirs et mon rêve s'éloigner de moi.
Foutu amourette, idiote que je suis.
Je respire avec difficulté mais je prends sur moi pour paraître détachée, je me rhabille de mon sourire suffisant et je plonge à nouveau mon regard menaçant dans ses iris amusés. Il m'énerve.

« Je n'ai pas consolé O'Connell, Zabini. J'ai été m'assurer qu'un élève n'avait rien eu de grave, de plus, cela m'a permise de montrer à nouveau combien j'étais plus intelligente que la majorité des gens dont toi. »
Je reprends doucement et me mettant au bord du fauteuil de sorte de me rapprocher un peu plus de Zabini, je lui fais mon plus beau sourire.
« Réfléchis bien. Je suis intervenue auprès d'un élève qui paraissait ridicule. Je me suis portée volontaire pour m'assurer qu'il n'avait rien. On y voit là, la générosité, l'inquiétude... J'y vois, pour ma part, de la suffisance et de la prétention. O'Connell est ridicule, et il est bon qu'il sache qu'elle est sa place. N'est-ce pas, Zabini ? L'on m'a dit, cependant, qu'une douce et timide amitié était née entre vous, ne serais-tu simplement pas jaloux ? »

Je souris toujours, malicieuse et maligne. « Veux-tu être ainsi dorloté ? Je te croyais au dessus de tout cela. Colporter des ragots, je suis déçue de toi. Tu me connais bien mieux que la majorité des élèves de Poudlard, voyons. »

Personne. Personne ne me brisera. Ni dans cette vie, ni dans l'autre. Continue ton manège Zabini, tu plieras genoux avant même que j'aurais réussi à baisser les yeux. Tu n'es pas sans savoir que je suis plus arrogante qu'aimante. Orgueilleuse que versatile.
Je saurai toujours me protéger et Zabini ne me fera pas craquer. Ni dans un sens, ni dans l'autre. Je l'espère.
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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptyDim 3 Jan 2016 - 21:40

Plus intelligente que la majorité des gens - la suffisance de sa phrase lui fit hausser les sourcils mais il ne s'était pas départi de son sourire. L'assurance d'Alycia McWood, il la jugeait amusante ; souvent justifiée, car elle était une brillante élève ; le lui concéder, pourtant, demeurait exclu.

La mention de Jeremiah l'avait brièvement troublé - un froncement de sourcil et une nitescence d'effroi dans son regard, comme après l'entente d'une offense féroce. Si elle s'était consciencieusement recomposée, son sourire radieux et sa mise étudiée alors qu'elle s'asseyait avec rigueur en face de lui,  il lisait par dessous son expression une tension fiévreuse, quelque chose qui paraissait susceptible de violemment céder. Une exaspération brûlante, une menace acerbe qui se trouvait être un redoutable augure sur le visage candide de sa camarade ; il le savait.    

Le fait était le suivant : Blaise Zabini n'était définitivement pas une personne prudente.

Et prêter à la farouche Alycia McWood une idylle avec O'Connell, un gryffondor impudent, connu pour son hardiesse tenait presque de l'insulte - semblait-il.  La vigueur avec laquelle elle réfutait l'hypothèse, altière, dédaigneuse, le fit rire ; un crépitement railleur qui déchirait le silence convenu de la salle commune. Bientôt, ils avaient une audience - des regards impudiques détournés sur leurs échanges acerbes.

« La suffisance et la prétention ? »  répéta-t-il ; « Oui, McWood, c'est exactement ce que j'ai vu. »  

Elle se montrait plus insidieuse, sournoise comme il convenait de l'être à l'occasion de ces querelles ponctuelles.
Le sujet, définitivement, était sensible.

« Mais je t'en prie, ne t'en fait pas », offrit-il ; « Je ne m'intéresse pas vraiment aux relations que tu entretiens avec O'Connell. »

Et c'était plutôt la vérité, quoique la question avait été abordée au sein des perfides échanges auxquels il se livrait en compagnie de Charlie Grant. A la suggestion d'une jalousie, il avait haussé les sourcils, pourtant ; il était orgueilleux, et il était vaguement heurté - c'était souvent le cas lorsque la moindre connivence avec Jeremiah était suggérée.

« Et je suis suffisamment choyé », réfuta-t-il ; l'emploi de la pudique expression lui arracha un sourire de dérision avant qu'il n'assène avec arrogance ; « Je me fais tresser les cheveux par l'héritière Greengrass, je n'ai rien à envier à O'Connell. »  

La mention de Daphné, alors que, une semaine après l'annonce solennelle qu'avait offert la Gazette du Sorcier de la rupture mystérieuse de ses fiançailles avec Rowan Westminbrook, la salle commune bruissait encore des médisances impudentes, n'était peut-être pas une chose judicieuse.  

Parce que les visages avides des étudiants soucieux de se détourner de leurs devoirs laborieux s'étaient fait plus insistants, il prit précaution de se pencher à son tour sur le fauteuil de bois sculpté, ce vestige précieux des cachots tortueux, parés de dorures, pour feuler à l'oreille d'Alycia, l'air insolent ;

« Disons simplement que tu as déjà fait preuve de davantage de goût, McWood» Son sourire était arrogant, mais mâtiné de désinvolture - il n'était pas exactement sensible à la tension austère avec laquelle Alycia abordait, ou n'abordait pas ce souvenir éthéré - s'amusait effrontément de son embarras. « Je veux dire - je te connais bien mieux que la majorité des élèves de Poudlard, exact ?»
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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptyMar 5 Jan 2016 - 16:53

J'ai beau le prendre de haut, Blaise Zabini est un adversaire à ma taille. Ou presque. Il ignore combien il est dangereux de me provoquer, surtout en ce moment trouble où les ténèbres s'en prennent violemment à mon cœur. Et où toute trace de sentiment passe en second plan derrière mes ambitions. Si Blaise n'était pas de ma maison, et si je n'avais pas non plus un certain attachement vis-à-vis de notre douce folie, je lui ferai fermer ce clapet indélicat. Mais c'est une situation amusante, non parce qu'il est normal que nous nous en prenions l'un à l'autre en essayant habilement de sous-tirer des informations à l'autre sous forme d'insulte mais parce que Blaise s'amuse à mon détriment. Et je le remarque, je lui donne ce qu'il veut jusqu'à une certaine limite. Limite qu'il ne faut surtout pas dépassé avec moi. Je peux passer de la lumière à l'ombre en très peu de temps, et je sens que Zabini tire doucement sur la corde déjà bien raide.
L'ironie de ce dernier ne me tire qu'un demi-sourire, je sais qu'il veut me faire plier genoux, m'énerver pour se satisfaire de ma réaction excessive, je l'aurai sans doute. Mais ce ne sera pas en parlant de Jeremiah qu'il y arrivera. Mais je salue ses efforts et j'aimerais vraiment pouvoir lui donner le morceau de sucre qu'il attend tellement.
Je lève un sourcil, cependant, à la mention de Daphné. Et je ris doucement en croisant mes jambes et en le regardant comme si ce que j'apprenais était incroyable.

« Alors je suis sincèrement impressionnée. J'aurais pu imaginer bien des choses mais te voir aller chouiner aux pieds de l'héritière... Ô grand jamais. Malgré tout le respect que j'ai pour Daphné, je suis étonnée qu'elle touche à tes cheveux répugnants. Et pis encore, qu'elle te touche tout court. » Je tends l'index devant moi en fermant les yeux. « Ne t'avise pas de sous-entendre que j'ai moi-même touché à cette chose qui ressemble plus à une serpillère qu'à des cheveux. »

J'ouvre doucement les yeux en laissant retomber mon bras et je repose sur lui des yeux sévères. J'avais beau avoir eu une faiblesse, elle n'en est pas moins abominable. Malgré tout l'amour que j'aurais pu lui porter, il est impossible d'envisager quoi que ce soit entre Blaise et moi. Bien que sa répartie et ses allures de Bad Boy attirerait n'importe qui, je ne vois en lui rien qu'il pourrait m'apporter de plus que je n'ai déjà dans ma vie. Ce rôle de rival et de partenaire de mots tranchants me semble être parfaitement convenable. Nul besoin de ressasser des souvenirs douloureux, c'était récent en soi, lointain pourtant. Cela ne doit pas m'obséder à ce point.
J'écarquille les yeux quant à ses paroles malheureuses. Davantage de goût, parle-t-il de lui... Jeremiah, lui-même... Non je n'ai pas fait les bons choix, et il n'avait pas intérêt à colporter ce genre d’ânerie auprès de la seule personne que je cherche à impressionner. Il ne ruinera pas mes projets...
C'est avec violence que je me lève et pose mes mains de part et d'autre de son fauteuil dans lequel le si arrogant petit bonhomme se sent en sécurité. Je lui prouverai le contraire. Mon visage si près du sien que je pourrai loucher si je ne me concentrais pas que sur un seul œil.  

« Prends garde à tes mots, Blaise. Des limites, j'en ai, et si tu t'avises de les outrepasser, je ne te laisserai même pas imaginer la pire torture que tu pourrais subir. J'ai du goût, mais il n'est pas porté sur toi ou sur O'Connell. Avale ton venin, Blaise. J'ai dit que tu me connaissais mieux que les autres, cependant cela ne veut pas dire que tu me connais tout court. Exact ? »

Le dernier mot dit sur la même ironie que le sien, je me redresse doucement et replace mon pull où le blason Serpentard luit fièrement. Je pose un regard sur un élève qui nous regarde et je décide d'observer la pièce. Étonnement nous étions devenus l'attraction principale. Tout en restant à côté de Blaise, je jette mon regard glacé sur ceux qui osent croiser mon regard.

« Y a-t-il un problème? Retournez réviser, bande de moins que rien. Je m'assure un avenir radieux, qu'en est-il du vôtre ? »

Je tourne brusquement la tête vers Zabini avant de me rendre compte de la familiarité dont j'ai fait preuve en l'appelant par son prénom me faisant légèrement rougir. Je devais être plus dure et sèche encore. Je tends à nouveau l'index vers lui pour signifier de la méfiance et lui dire que la limite n'était qu'à un pas.
Je me repose doucement sur le fauteuil à côté de lui et soupire avant de lisser les plis de ma jupe. Quoi que puisse être mes menaces, je le ne toucherai jamais... Il est de ma maison. Et d'un certain côté, je l'aime bien. Mais on ne s'en prend pas à Alycia McWood s'en subir un retour de bourrasque.
Il doit se délecter de ma réaction... S'amuser. S'en servir. Il est vil, et c'est bien la seule chose qui me plait chez lui outre son physique atypique.
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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptyJeu 7 Jan 2016 - 13:55

Il s'appliquait à paresseusement observer Alycia qui, théâtrale, lui offrait à présent un réquisitoire féroce. S'il demeurait souriant, la mention de ses cheveux froissa brièvement son expression insolente, son ego buté - et, distraitement, il se recoiffait alors qu'elle se penchait sur lui, impérieuse, brûlante de rancoeur.
L'austère Alycia McWood, feulant des menaces de mort avec une violence fielleuse de venin. Ses mots dans sa bouche comme des morsures.
C'était amusant et c'était un peu déconcertant - une tension & cette énergie boursouflée par le courroux ; le désir impérieux & obstiné & mutuel de faire céder sous soi l'arrogance butée de son interlocuteur.

(Car c'était une chose qui était déjà arrivée. Un krach. Un souvenir éthéré, comme s'il eût été observé au travers d'une fenêtre embuée.)

« Reste tranquille, McWood », intima-t-il fiévreusement, sa voix rauque, lorsqu'elle eut tout-à-fait assénée son implacable admonestation  ; « C'est exact. À croire que tu as des choses à cacher - ou bien ce sont des rumeurs, aussi ? »

Car il existait des rumeurs sibyllines, à peine intelligibles parmi les murmures perfides qui sifflaient au sein des cachots sombres, taillés dans la pierre noire, de la maison des serpents. Les accusations plus violentes que des insultes, susurrées avec le miel sucré dont l'on enrobe les compliments, avec la fièvre un peu adolescente dont sont nimbés les secrets. Dans les alcôves de la salle commune, les soirs d'accalmie, ou dans les dortoirs - entre les drapés éthérés d'un baldaquins, au travers des rires haletants et des sifflements railleurs. Articulant des prénoms comme l'on aligne des cibles.  

Le patriarche Westminbrook serait un mangemort. Enfin, c'est ce que j'ai cru entendre. & tu sais pourquoi Westminbrook et Greengrass ont rompus leurs fiançailles …?  Rita Skeeter a une théorie. Laisse-moi te l'expliquer. & Goyle, Crabbe, Nott, Malefoy - tous à Azkaban. Plutôt violent, hein ?  & J'ai entendu des choses, au sujet de la mort de Scarlett Greengrass…& La mère de Zabini est une putain de psychopathe. Sept mariages, sept morts, sept héritages. Il y a des photos d'elle en vacances aux Bahamas, cette semaine dans Sorcière Hebdo.

(& depuis peu le nom d'Anton Costello, qui circulait comme une litanie moqueuse. Blaise avait reçu une lettre estampillé du sceau des mangemorts, dans les derniers jours confus du mois de février. Des exhortations ferventes & sinistres à la punition, pour celui dont le sang était impur.)

Lorsqu'elle s'arrachait à lui, s'extirpant de la tension belliqueuse que polarisait leur proximité fébrile, il réalisait avec confusion le poids des regards, impudiques, insidieux, sur leur couple pugnace. Échaudée, Alycia s'afférait aussitôt à les détourner, rugissant à leur égard ce qui semblait être une menace, une insulte et un avertissement tout à la fois.
Il haussa les sourcils, perplexe.  

« Attends - quoi ? Tu "t'assures un avenir radieux" en te penchant sur mon visage au beau milieu de la salle commune », répéta-t-il ; « Et tu t'offusques parce que les gens colportent des ragots. Vraiment? »

Secouant la tête, résigné soudain à briser le masque de son dédain offensé.
Supposant vaguement quel serait le genre de conclusions qui allaient être émises par leur audience attentive, à qui il manquait d'essentielles clefs de lecture - des injures et des remarques fielleuses, crachés en d'inaudibles murmures.

(Mais les visages froissés de repentir / d'embarras / d'outrage ne se détournaient plus - ou s'efforçaient alors de faire preuve de désinvolture & de discrétion dans leur observation furtive.
L'intervention avait été efficace, c'était incontestable.)

« Je veux dire, je suis héritier », concéda-t-il ; « Et tu es ravissante lorsque tu ne me menaces pas de mort, Alycia Il posa son regard sur elle, agacé ; trop orgueilleux pour omettre ses remarques précédentes ;   « Mais tu parles trop, sérieux. »  
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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptyJeu 7 Jan 2016 - 14:54

Par la force des choses, mon regard ne quitte pas le visage changeant de mon interlocuteur, un sourire sarcastique sur les lèvres, je hausse un sourcil. Des rumeurs... J'en fais les frais depuis si longtemps que j'ai arrêté de les écouter. Pour la plupart. Celles qui ne m'empêchent pas d'accéder à certaines étapes pour bondir au devant de la scène. J'ai besoin de Drago, et s'il venait à ses oreilles que je suis... du moins qu'il y eut quelque chose avec Jeremiah... Cela, plus l'intervention d'Anton au bal de la St Valentin, j'étais faite et mes projets seraient tout à revoir. Alors, en effet, je suis plus violente, plus embêtée que je n'aurais du l'être. Mais est-ce vraiment moi si je présente mes excuses? Nous sommes bien d'accord, Alycia McWood ne s'excuse que si cela lui apporte quelque chose... Même si je suis allée loin dans mes propos, je ne m'excuserai pas.
Il le sait, je le sais, nous le savons.
J'aurais préféré entendre les rumeurs concernant mon père, Dimitri, que sur mes divagations avec un gryffondor et pis encore, avec un Haveirsonien. Il n'avait pas tort sur un point, la proximité de nos visage, ma position dominante au dessus de lui qui ne lâchait pas mon regard, nos chuchotements... malgré toutes les menaces qui y résidaient, nous porteraient préjudices. D'une manière ou d'une autre. Mais ne vivons-nous pas dans le risque d'être pris ?
Je ne pourrais supporter que l'on raconte qu'un nouvel homme était dans la vie de la coincée McWood. Je ne voulais pas passer de coincée à trainée.
Mon mot à l'intention de Drago discréditerait toutes ces fantasques.

Mon regard se détache du visage de Zabini pour se concentrer sur les élèves qui nous regardent, et fuient mon regard punitif. Que pourrait-on dire ? « McWood et Zabini ont remis le couvert... » Grand bien leur fasse. Zabini et moi-même savons de quoi il en retourne. Je me défendrai jusqu'à mon dernier souffle contre ce genre de simagrée.  
D'un ton plus calme et posé, je pose à nouveau mon regard sévère sur le sien désabusé.

« Qu'entend-on à mon sujet si ce n'est que mon père était un fou, et que j'aurais, soi disant, eu une aventure avec un Gryffondor. Ou pis encore, avec un Haveirsonien. Ce sont des rumeurs... Que des rumeurs. » Je penche la tête sur le côté en plissant doucement les yeux. « Leur donner du crédit serait allé dans leur sens, n'est-il pas ? Grand nombre de rumeurs circulent... sur nous tous. J'entends parler de Drago, de Daphné, même d'Harmony... Toi également. J'ai beau lire, les gens ignorent que j'écoute en même temps. Y donne-je du crédit ? Vous aime-je moins malgré cela? Vous juge-je ? J'en doute. Je garde pour moi mes préjugés, et je suis à votre écoute. Bien qu'en réalité, je me fiche royalement de ce que vous faîtes de vos vies. N'est-ce pas, cependant, insultant d'être de ce genre de gens à parler pour inciter autrui à vous détester plus que vous l'êtes déjà ? Permets-moi alors de me mettre en colère quand tu cherches la petite bête, Blaise. Tu sais que je n'aime pas cela. Du tout. »

Je croise à nouveau les jambes, toujours assise au bout du fauteuil, droite comme un piquet. L'allure fière d'un Dame. On entend tellement d'immondice qu'il est bon de s'en délecter mais je ne serai jamais de ces pauvres gens qui sont réduit à cela pour montrer leur soi-disant puissance. Cela me donne envie de vomir ce que j'ai mangé dans la journée, mais... je suis une dame, n'est-ce pas ? A part vomir ma haine, je ne fais rien d'autre.
Je plisse le nez avant de tomber de haut. Que venait-il de dire ? Ou qu'est-ce que mon cerveau vient d'analyser comme phrase ? Ravissante ? Moi. Évidemment. Flattée mon égo peut tout à fait me calmer. Il est rusé, ou très chanceux. Un sourire ravi peint mon visage devenu sombre avant.
Héritier. Certes.

« Je ne m'adressais pas à toi quand je demandais aux autres de se remettre au travail. Quoi que soit ton avenir, il me convient. Et je me contre-fiche de savoir ce que l'on dira sur nous. De quoi as-tu peur ? » Je rougis légèrement et pose mon regard plus doux sur son visage si familier. « Évite de dire que je suis ravissante. Bien que je le sache, je suis toujours gênée quand cela sort de ta bouche. Cela me rappelle d'étranges souvenirs que j'aimerais tapir dans l'ombre encore bien longtemps. » Puis un sourire insolent dessiné sur mes jolies lèvres. « Je parle beaucoup que parce que je suis à l'aise en ta présence, Zabini. Et je te retourne le compliment, tu es beau garçon quand tu te tiens correctement. Mais nous ferons avec nos laideurs, je ne tiens pas à ne pas trop parler et tu ne tiens pas à rester bien sage. Disons-le nous. »

Amusée, je finis par rire doucement, me détendant enfin et me permettant même de me mettre dans l'enfoncement du fauteuil. Je pose ma main sur l'accoudoir du fauteuil, celui qui est près de Zabini. Quel dommage que nos chemins se soient séparés suite à un écart impétueux de notre part. Zabini a tout à m'apporter. Sécurité, statut, rire... Mais il n'est pas l'ombre que je cherche à absorber. Quelle place a-t-il dans ce monde en guerre ?
Je suis démente, je ne suis plus amour.
Bien que mon amitié pour lui grandit et que je le défendrai contre quiconque, je ne peux me laisser attendrir par ses cheveux rebelles, sa dentition douteuse et sa peau sombre qui semble brûler avec douceur. Il n'est qu'un pion aujourd'hui, comme moi. Tentant de devenir la pièce qui permettra au joueur de faire un échec et mat.

« Je ne t'ai jamais haï, en fait. »
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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptySam 9 Jan 2016 - 0:35

Mon père est un fou - l'amorce d'une confession crue & brutale qui déchirait la surface plane de la conversation, lisse comme l'est la toile brillante de la surface d'une eau stagnante. L'héritier Zabini, exhalant l'assurance & puis le parfum crémeux du karité au travers de sa peau brûlante & Alycia McWood, l'austère & glacée / glaçante jeune fille, docte & altière. & par dessous ça : ces relents qui vous engloutissent ; l'eau noire, salée & poisseuse qui brûle votre gorge.

Car, Blaise le savait, il y avait de l'avidité dans le regard d'Alycia McWood, une vipère dont il portait la morsure ruisselante de fiel dans l'endroit lisse de la jugulaire. De l'ambition fiévreuse au travers de sa tenue composée, figée par le dédain, la mise consciencieuse qu'arboraient ces filles de bonnes familles aux tenues étudiées, au port d'épaules rigoureux, pétrie des valeurs traditionnelles martelées rigoureusement.

(C'était le cas de Daphné Greengrass, mais le moment, vraiment, n'était-il pas mal choisi pour penser à Daphné Greengrass ? Le genre de prénom qui vous extirpe d'une narcose.)

Non pas qu'il eut croisé Alycia McWood à l'occasion de ces interminables réceptions données au sein du microcosme de l'aristocratie sang-pur - celle où il se rendait pour médire avec Drago Malefoy et arracher des rires aux bouches fardées de jeunes filles qu'il ne connaissait pas, ne recroiserait pas toujours, subtiliser distraitement des coupes de champagne sculptées avec minutie.
Non pas qu'il eut croisé Alycia McWood nulle part ; il ne la connaissait pas, avait-elle affirmé, impérieuse ; et c'était exact, c'était la vérité.
La surface brillante et lisse d'une eau stagnante.

Il levait les yeux au ciel et pourtant son discours lui arracha finalement un sourire incrédule ; il y était question de jugement et il y était question de haine et puis d'amour et de folie, et il y avait de la bienveillance dans la voix de Blaise alors qu'il répétait, amusé ;

« Tu parles vraiment trop. »

& ce sourire, bien sûr ne se froisserait pas à la mention d'étranges souvenirs, une réminiscence éthérée alors qu'elle s'empourprait, offrant avec mesure ses compliments ; il riait bientôt, haussant les épaules, lui concédant, insolent :

« Très bien, McWood - tu seras ravissante et je serai beau garçon; tu parleras beaucoup et je ne serais pas sage - ce sont des choses que nous savons faire. »

Votre  arrogance, Zabini (un professeur irrité & désapprobateur), votre  insolence, Blaise (un autre) votre impudence (un autre). Cette arrogance avec laquelle il était né & qui lui avait été offerte, celle qu'allouait le statut, plus nitescence encore que les bagues ouvragées, lourdes de pierres étincelantes, qui ourlaient ses doigts; cette arrogance qui était la sienne, fiévreuse & farouche, & la conviction (dangereuse, désinvolte) que le monde lui appartenait ou finirait par lui appartenir.

Le regard de Blaise s'attardait sur sa main pâle, qu'elle posait, indolente, sur son accoudoir avant d'aviser son visage;  il y cueillit sa confession, haussant les sourcils, et toujours aucune raison de se départir de son sourire, vraiment.

(ou bien peut-être le prénom de Daphné Greengrass - car ce n'est pas à un échange courtois et lisse entre Alycia McWood et Blaise Zabini qu'aurait assisté Daphné Greengrass si elle s'était trouvé dans la salle commune feutrée de la maison Serpentard, devinait-il.)

« Je sais »  acquiesca-t-il, l'air crâne & l'air amusé ; « Pour quelles raisons me haïrais-tu ?  »

Et il existait des raisons - au moins une raison : la réminiscence d'étranges souvenirs et l'orgueil blessé qui se drape de férocité.  
C'était également une chose qu'il savait.

« Je ne "te connais pas"  », répéta-t-il une nouvelle fois en guise d'explication, comme si c'eut été une évidence, présentée paresseusement ; « Mais je te "connais bien mieux que la majorité des élèves de Poudlard" ; tu ne peux pas me haïr. »

Soutenant son raisonnement avec assurance mais, finalement, concédant, admettant avec résignation, une raillerie mâtinée d'un agacement plus fiévreux ;  

« Pas plus que je ne peux le faire. Même si tu restes une acharnée, McWood.»

L'écho des dernières courtoisies qu'ils avaient échangés, avant ça - le bal de la Saint Valentin 1997 ; à peine un souvenir - plutôt un songe confus, un tissage alambiqué.  

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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptySam 9 Jan 2016 - 19:06

Je me replace doucement dans le fauteuil, mes pieds quittent le sol, je me sens ridiculement petite dans ce fauteuil de géant, mais il est très confortable et ça me plait. On dirait une petite fille qui essaye le fauteuil de son grand-père... Bien que je n'ai connu aucun de mes grands-parents, je me demande ce que ça fait d'être la petite fille de quelqu'un qui nous aime.
Les longues tirades que j'avais dite avec beaucoup d'énergie m'ont donné soif. Mais il n'y a rien ici qui s'apparente à de l'eau ou du jus de citrouille. J'avale doucement ma salive pendant que mon ami répond doucement et non sans ironie à mes remarques.

Je souris, en silence ne rebondissant pas sur ses remarques sur mon trop parlé. J'en ai conscience, j'ai tendance à beaucoup parler. Avec moi c'est tout ou rien, soit je reste austère soit je me montre condescendante. Le plaisir de montrer au monde que je suis plus intelligente, mais n'est-ce pas trop généreux qu'instruire les idiots ? Un sourire insolent nait sur mon visage rigide et je tourne doucement la tête vers Blaise pour le regarder.
Sans cérémonie, sans filtre. Je l'observe. Quand il parle, ses expressions faciales changent en même temps que les mots qu'il emploie, c'est plutôt amusant. Il a l'air assuré mais toujours perplexe, son assurance toujours fourrée d'une appréhension. Comme si ses pensées se bousculaient quand il usait de son arrogance pour dissimuler ce trop plein d'émotions. Alors que j'ai entrepris de me créer un masque de condescendance, il a opté pour l'arrogance.
Quel genre de conversation aurions-nous si nous les enlevions...
Je l'ignorais, je n'étais plus cette Aly. Elle était morte et enterrée. Je ne sais même plus ce que je ressentais avant que je ne décide d'arborer ce masque qui me colle parfaitement à la peau.

Je souris en coin, ne perdant rien de ses tirades présomptueuses et élogieuses. Aussi bien à mon égard qu'au sien. En fait, nous nous ressemblions beaucoup lui et moi. S'il y avait bien un point commun c'était notre confiance en nous. Nous savions, nous en étions même persuadés, nous étions beaux, forts et intelligents. Plus que la majorité des élèves ici. Se berçant dans des illusions diverses comme une future guerre à laquelle ils ne prendraient pas part, se concentrant sur des études superflues, même si je mettais tout mon cœur à l'ouvrage. Parce que je voulais que le Seigneur des Ténèbres me reconnaisse comme étant une excellente stratège et une femme brillante.
Je me penchais un peu sur l'accoudoir pour continuer d'écouter Blaise déblatérer sur nous et notre amour mutuel. Quel étrange amour quand on pense qu'il n'est pas de celui qui s'aime mais de celui qui se respecte. Non, nous n'avons pas d'amour l'un pour l'autre mais un profond respect qui, malgré nos menaces et nos bagarres, reste intacte.

Je pose mes pieds sur le fauteuil et rapproche mes jambes de mon torse me penchant encore plus sur l'accoudoir, les coudes posés dessus, le visage dans mes mains.
Je soulève un sourcil à sa question rhétorique, il savait que je n'allais pas y répondre vu qu'il avait pour lui, sa réponse. Je souris encore plus, je crois que depuis que nous nous sommes croisés aujourd'hui, c'est bien la première fois que je suis aussi silencieuse et attentive.
Il a raison sur le point qu'il me connait mieux que n'importe qui, à part mon frère Azphel. Il y a des moments où je ne peux faire semblant avec Zabini. Pourquoi, c'est un pur mystère. Peut-être parce qu'il me met en colère. Ce serait sûrement quelque chose sur lequel j'aurais à travailler. Maîtriser cette colère et ce besoin de faire peur aux autres.

L'expression de mon visage s'adoucit à sa propre révélation qu'il ne peut s'empêcher de ponctuer d'une négativité pour éviter les fausses idées, pourquoi pas.

« Je suis heureuse de l'apprendre. Faisons la paix pour la journée, Zabini. »

Je lui offre un rare sourire qui découvre mes dents. Je suis insolente, parce que je ne crois pas avoir déjà parlé à Zabini sans que nous nous mettions en colère. Mais si je jouais les confidentes, une vraie conversation entre deux jeunes gens de la même maison sensés être amis d'autant plus.

« Parle-moi un peu, il est rare de te voir seul. Malefoy doit te rejoindre ou Greengrass ? » Je chuchote presque me penchant davantage sur l'accoudoir pour m'approcher plus près encore de son fauteuil. « Et entre nous, c'est quoi cette histoire de tresses ? Tu fricotes avec l'héritière ou tu te fichais de moi ? »

Intéressée par ce rapprochement au sein de la maison, les deux héritiers se trouveraient et s'aimeraient. Mais au vu de leur caractère respectifs, cela semblait sortir de la science-fiction, bien que les fiançailles se soient dissoutes pour de mystérieuses raisons, Zabini n'avait pas perdu de temps. Et pourquoi ne pas recueillir auprès de lui des informations pour s'approcher en douceur de Drago. Le sourire malicieux qui dessine mon visage s'étire encore, et je me sens obligée de me mordre la lèvre inférieure pour l'empêcher encore de grandir en pensant à Malefoy, et tout ce qu'il fait naître dans mes espérances.
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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptyMer 13 Jan 2016 - 13:49

La suggestion d'une trêve : c'était facile mais c'était rusé et il ne pouvait pas la blâmer pour ça.

« Regarde-toi, curieuse et inquisitrice » se moqua-t- il, «Avide de ragots, McWood ? »... Résigné ; car Alycia McWood  se trouvait là, frémissante de questions, affamée, dévorée par cette ambition qui les dévorait tous, car ils étaient la maison des serpents, et ils étaient sournois et ils étaient ambitieux.  

Il ne pouvait pas la blâmer pour ça, vraiment.  Ils étaient similaires, quoique Blaise eut répugné à l'admettre ; à reconnaître qu'il ressemblait davantage à Alycia McWood qu'à Drago Malefoy, dont il aimait à revendiquer l'amitié en dépit des haussements de sourcils circonspects et des grimaces désapprobatrices qui déchiraient les visages lorsque le nom Malefoy était (prudemment) articulé ; de cette fièvre impatiente qui parfois heurtait leurs discussions, violente et impétueuse, ruisselante de fiel.

« C'est une mission importante, McWood - je dois la confier à quelqu'un de sérieux, et tu admettras que Daphné est une personne sérieuse. » Il y avait dans sa voix quelque chose de narquois ; car souvent il lui avait reproché ce sérieux, cette austérité dans laquelle l'héritière Greengrass se drapait avant de s'offrir avec élégance aux regards avides du monde.  

Alycia s'approchait, penchée sur son accoudoir, et d'un geste désinvolte il lui aurait été possible de porter ses doigts à son visage, se saisir obligeamment de son menton pour embrasser sa bouche, comme il avait déjà embrassé sa bouche ; et la question d'une rumeur ne se serait plus posée, exact ? Une possibilité qu'il pondérait toujours en l'observant ; se demandant s'il avait un jour cessé de la pondérer, & pourquoi.
Car il existait une tension ; mais à la tension, il avait toujours préféré le chaos.
(Et comme les aboutissants d'une telle insolence seraient chaotiques ! L'audience, sournoise et inquisitrice, y veillerait.)

C'était une chose rare, mais il n'était pas certain de la chose qu'il devait lui répondre ; car il lui semblait pouvoir répondre de nombreuses choses ; exact, depuis le mois de janvier - Westminbrook ne sait vraiment pas comment s'y prendre, ou oh, Daphné me trouve insupportable & puis elle se laisse embrasser dans les salles de classe vide ; elle est parfaite, en vérité, ou je lui ai arraché des confessions le jour de l'enterrement de sa mère & elle m'a détesté pour ça & je me suis excusé pour ça ou elle nous tuerait probablement tous les deux si elle nous trouvait ici, à vrai dire; mais peut-être que je le fais un peu exprès ; rien qu'il ne puisse cracher à Alycia McWood - ou à n'importe qui ; car ces sentences étaient indicibles, connotaient des secrets brûlants qu'il avait promis d'enfouir, une vulnérabilité qu'il n'était pas certain de vouloir exhumer, à la manière dont l'on dissimule de la morsure glacée/glaçante du vent l'endroit vulnérable & fragile de la gorge ; dont l'on dissimule un collier ourlé de perles nacrées sous un vêtement.

(mais Blaise, il n'était pas le genre de garçon a dissimuler ses apparats, pourtant. Et ses bagues brillaient avec l'éclat d'une lame dans la lumière émeraude qui s'extirpait des profondeurs du Lac Noir)

« Avec Greengrass ? », s'amusa-t-il, surpris, souriant, à la façon dont l'on peut rire avec désinvolture des plaisanteries les plus candides. « Westminbrook et moi avons peu de choses en commun - si ce n'est notre éblouissant sens du style. »

Car il pouvait le concéder à Rowan, au moins ça après tout - après le spectacle du banquet, après le bal et après «ce qui avait suivi le Bal ».  il n'existait plus de choses qu'il aurait été possible de fiévreusement asséner au visage torturé, marqué de cernes, figé de mélancolie, de l'héritier Westminbrook ; qu'il désirait asséner à l'héritier Westminbrook.

« Je veux dire, je suis clairement plus séduisant », ajouta-t-il paresseusement, haussant les épaules avec désinvolture. Son attitude était crâne, mais il la considérait d'un air de connivence railleuse.
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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptySam 16 Jan 2016 - 16:26

Je suis toujours aussi près de lui, il me serait si facile de pencher la tête pour... Que dis-je. Non. Je recule légèrement pour reprendre une distance convenable entre nos deux visages. Bien que Blaise suscite en moi des désirs incontrôlables, il est hors de question que je laisse ce fouteur de trouble saboter ma toute récente relation. Le dix-huit février était une date à marquer au fer rouge, et malgré les rumeurs sur Jeremiah ou l'Haveirsonien, qui n'ont rien de faux mais que je réfute à grand coup d'argument, cela n'était pas la même chose avec mon petit-ami tout récent. Bien que je le considère ainsi, il était pour moi encore difficile d'imaginer passer outre Drago. Mais c'était un véritable nuage de fumée. Impossible à attraper. Et à part sa douce et belle puissance, Malefoy m'inspirait plus de crainte que de compassion. Je l'aime bien, mais pas assez pour me sentir exceptionnelle à ses côtés. Malgré tout, j'ai besoin de lui. D'une manière ou d'une autre.

Je souris. Je pose ma main sur son avant-bras et joue avec mes ongles pour y former des lignes claires sur sa peau sombre. « Curieuse oui, inquisitrice non. Je ne m'intéresse pas à proprement parler à ta relation avec Daphné, je m'interroge à ta façon de faire. »

Je m'arrête un instant de jouer avec son bras, levant les yeux vers son visage railleur. Je plisse les yeux, blessée dans mon égo et heurtée par l'ignorance d'une information capitale. De quoi parlait Blaise ? J'enlève ma main que je repose sur mon accoudoir, je me lève pour m'assoir sur le sien. Qu'importe ce qu'il se disait, j'ai besoin de comprendre. Je croise les jambes et pose mes mains sur mon genoux en me penchant doucement vers Zabini.

« De quelle mission parles-tu ? ... Je reconnais le sérieux de Daphné, mais je suis surprise que ton choix se porte sur elle quand tu m'as moi, acharnée, tu le dis. »

Je ne m'attendais pas à devoir me battre pour mon sérieux, je pensais que cette preuve était faite à toute l'école. Mais quelque chose d'autre brille dans le regard de Blaise, quelque chose qui brille depuis peu dans mes propres iris vertes. Il me cache quelque chose et le sujet que je suis en train d'aborder le met mal à l'aise. Pourquoi suis-je si sûre de moi... Parce qu'il recommence ses sarcasmes et son humour déplacé. Comparer Westminbrook et lui-même est absolument blasphématoire. L'héritier Westminbrook avait l'attitude guidée et respectée des hauts aristocrates alors que Zabini, de par sa politesse légendaire, faisait piètre figure face à ce personnage.
Je reste un moment silencieuse, attendant d'en apprendre plus sur cette mission, mais je ne me retiens pas longtemps.

« Vous êtes très différents, l'un de l'autre. Cela va sans dire. Mais n'était-ce pas par obligation que Daphné était liée à lui ? Aussi, peut-elle être attirée par ton côté... séduisant ? »

Je hausse un sourcil comme pour l'inviter à m'en dire plus. Mais je reste encore et toujours bloquée sur cette mission dont il parlait. Je finis par glisser dans son fauteuil, nous serrant l'un à l'autre, me collant à lui et à l'accoudoir. Je souris, malicieuse prenant le serpent au piège.

« Quelle est cette mission, Blaise ? »

La familiarité, rien de mieux pour mettre Zabini à l'aise, je pose ma main sur cuisse et y enfonce gentiment mes ongles. Je ne supporterai pas un mensonge de plus, une dérision supplémentaire et encore moins un humour au goût douteux. Je veux des réponses, et je les aurais qu'importe si mes ongles ressortent plein de sang.
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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptyLun 18 Jan 2016 - 1:45

Languissante & sournoise. Le regard qu'il posait sur Alycia McWood n'était pas exempt d'intérêt ; c'était celui qui se pose sur les écailles d'une vipère, lisses et brillantes comme le sont les lacs miroitants ; la lame effilée d'un poignard ; un ciel déchiré par un orage féroce - lorsque vous assimilez ce que la beauté a de sinistre, mais que vous demeurez trop arrogant pour manquer de la défier ; et du sillon dont elle marquait la peau brûlante de son avant-bras, Blaise ne se dérobait pas.  

C'était un jeu perfide - à la façon dont les adolescents se défient, avec cruauté et fièvre, de maintenir le plus longtemps possible leurs doigts au dessus d'une flamme radieuse ; et c'est à la violence de ses brûlures que l'on reconnaît alors le plus insolent d'entre eux.  
Peut-être en est-il fier.

« Tu es la plus acharnée de toute - et tu es définitivement sérieuse, aussi. », acquiesça-t-il.

Entretenir l'illusion arachnéenne de l'union de Rowan et de Daphné lui paraissait écoeurant, désormais ; un miasme confus, le tissage de mensonges alambiqués et vacillants ; et s'il ne cillait pas à la mention d'une obligation, feignant l'ignorance, la question suivante lui arracha un sourire dubitatif.
Était-elle attirée par son côté séduisant ? La formulation était candide ; mais la question ne l'était pas.

« Peut-être - tu devrais le lui demander », hasarda-t-il paresseusement ;  « Je ne suis pas certain qu'elle te réponde, ceci dit. »

Bientôt, elle se pressait à ses côtés ; l'austère Alycia McWood, tout-à-fait enjôleuse et ravissante contre lui - suffisamment pour assimiler avec la férocité d'un coup de poing le parfum sucré du shampooing qu'exhalait son épaisse chevelure brune, similaire à un fruit gorgé de fiel mielleux ; la chaleur de son souffle entre le sourire amusé de sa bouche; surtout, la nécessité fiévreuse d'extirper à l'un des jumeaux Grant une cigarette. Le début du mois de mars demeurait froid, paralysé par la neige, soyeuse, satinée & compacte comme un rêve, et par l'ardeur impétueuse du vent; suffisamment pour le dissuader de quitter l'alcôve de la salle commune avec Steven ou Charlie - ou les deux d'entre eux, lorsqu'ils étaient suffisamment accommodants pour supporter la présence l'un de l'autre.  Peut-être pas ce soir-là, pourtant.

« Mes cheveux, McWood. Tresser mes cheveux - c'est la mission. C'est ce dont je parlais.  Mais il ne souriait plus - pas même lorsqu'il précisait ; « Ce n'est pas l'unique raison pour laquelle je fréquente Daphné - c'est une amie d'enfance, tu sais. »

La formule : lisse et charmante.  Un drap blanc aussi pur qu'un linceul, jeté sur une chose indicible, incandescent à la manière d'un réseau alambiqué d'artères palpitantes.  Trop gracile pour être dévidée.

Il avait posé sa main lestée de bagues sur les doigts opalins et délicats d'Alycia, pour brider la rigueur de leur prise sur sa cuisse.  Car il existait une menace acrimonieuse dans la suavité de son geste, et le dessin de ses ongles forerait bientôt sa peau avec l'intensité de l'exigence.

« Je ne sais pas exactement ce que tu essaies de faire, Alycia », dit-il, et s'il était soudain défiant comme il l'eut été après une provocation, cela n'affectait pas le tableau languide qu'ils offraient aux regards avides ; précautionneusement, il avait repoussé l'une de ses mèches brunes derrière son oreille pour y préciser :   «  Mais tu n'auras pas l'excuse de l'alcool, cette fois. »  

Son sourire crâne déchirait imperceptiblement la courtoisie de sa mise-en-garde. Parce qu'ils avaient une audience impatiente qu'il était disposé à satisfaire, & qu'Alycia McWood se contrefichait de savoir ce qui se dira ; parce qu'il s'agissait d'un jeu perfide - l'échancrure d'une brulure sur une peau lisse.
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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptyLun 18 Jan 2016 - 18:11

Je tourne vivement la tête vers Blaise, l'air surpris. Je ne comprends décidément rien au second degré ni à l'humour décalé. C'est sans doute ce qui doit le plus l'amuser. Bien que je ne trouve pas cela amusant pour un sou. Comment pouvait-on considérer que tresser des cheveux était une mission ? Je la laisse bien volontiers, je ne suis pas coiffeuse sorcière et cela ne m'intéresse pas non plus. Mon mal être est pourtant tout entier. Pas parce que je me sens dupée par de fausses révélations qui m'ont conduite à imaginer une mission impromptue du Seigneur des Ténèbres, bien que ça y joue, mais parce que je me suis considérée plus basse que l'héritière.
A trop vouloir l'apprécier, j'en viens à m'en rendre inférieure. Je la considère tout autant que je considère Charlie, mais en suis-je au point de faire une introspection sur ma vie ? Non. Personne ne me surpasse. Mon sérieux, ma volonté, ma détermination, personne ne peut se vanter en avoir plus que moi.

La révélation de l'amie d'enfance n'éveille rien en moi. J'ai un ami d'enfance qui se balade aussi dans l'école, ce n'est pour autant que je le laisserai toucher mes cheveux si délicats. Non, je perçois une tendresse toute particulière pour Greengrass, et alors que la coutume m'aurait voulu jalouse, j'en viens à ressentir de l'empathie. Voilà un amour désavoué, quelle triste destinée. Serait-ce l'esprit guindé qui ralentirait les faveurs de la belle Daphné ? Pourtant le caractère farouche de Zabini n'est pas du genre à se laisser faire par la bien séance, serait-elle donc en mesure de contrôler l'animal sauvage qui dort en Zabini ? Quel pouvoir fantastique. J'aimerais que l'on m'écoute ou que l'on pense à moi avec une telle tristesse dans la voix... Qu'on me désire tellement que même si l'on ne veut pas que cela se sache, que le plus fin analyste le devine.

J'aimerais finalement m'en aller, n'ayant reçu aucune information importante ou qui me permettrait d'avancer dans ma quête de pouvoir. Même ma satisfaction de petits potins n'est pas contentée. Mais sa main sur la mienne, le geste presque tendre qu'est de remettre ma mèche rebelle derrière mon oreille. On dirait ce que je fais avec Marie pour qu'elle m'écoute, m’idolâtre, m'aime...
Mon cœur s'emballe tout à coup, et mes joues se teintent de roses. Je fronce les sourcils en quête de réflexion sur ses propos, se veut-il drôle ou dois-je y desceller une menace quelconque ? Mais je n'ai pas pris la peine de réfléchir trop longtemps que la dernière réplique assure mes doutes. J'ouvre la bouche tentant de trouver une réplique cinglante, mais rien ne vient. Les souvenirs de cette douloureuse soirée de Novembre revient me hanter, repensant bêtement à ses lèvres sur les miennes. Cette douceur et cette férocité qui l'animait, et je me laissais faire, comme une victime d'un sortilège, embrumée par la saveur douce et précoce de l'alcool qui s'amusait à me rendre docile et ... douce.

Non. Impardonnable. Mon esprit vagabonde trop, je dois le remettre à sa place. Aaron. Je me le suis promis, même si l'on m'accable de bien des histoires d'amour, seule celle-ci compte et existe vraiment.
Seul cet amour a su suscité en moi, autre chose que de la rancœur. Je me dérobe, oubliant de jouer mon tour. Je me relève de son fauteuil et saute sur mes deux pieds, me redressant, droite comme un piquet. Je lisse ma jupe, regarde droit devant moi en reprenant mon souffle, tentant de repeindre mon visage de sa peau blanche. Je croise mes mains sur mon ventre, et je me retourne pour défier d'une nouvelle rancœur mon indicible perturbateur. Je joue mon tour.

« Alors je n'utiliserai aucune excuse. »

Je m'en vais m'assoir sur le fauteuil à côté du sien, souriant pour feindre l'incompréhension de son allusion. Plus personne ne toucherait ce qui va de droit à un autre. Personne. Pas même si celle-ci se trouve être la première à avoir violer cette peau intime. En penchant la tête sur le côté et en fixant le mur face à moi, je réfléchis un moment.

« Dis-moi la vérité, Blaise. Quel sentiment as-tu pour ton amie d'enfance ? »

Répondra ou ne répondra pas. Quelle importance finalement. Qu'est-ce que cela m'apporterait ? Daphné et Blaise sont proches de Drago. Si je veux être bonne stratège, je dois m'accabler de quelques confessions. Et Blaise entretient une relation particulière avec moi, comme si je pouvais, presque, jouer de mes personnalités lunatiques avec lui. Mais la flamme sur laquelle on danse risque de vaciller et de nous brûler plus que nous le croyons. Je ne m'amuserais pas à cela si je dois pour cela perdre de vue mes réelles intentions. Serais-je digne d'être qui je suis, si j'en viens à tromper ceux qui me tiennent à cœur. Loyale. Je le resterai.
Le jeu n'est peut-être pas terminé, mais mon tour est joué. Et de l'offensive, je passe à la défensive.
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MessageSujet: Re: Interlude [Libre]   Interlude [Libre] EmptyJeu 21 Jan 2016 - 0:33

Elle se levait promptement et se recomposait avec obligeance, dans un sursaut similaire à celui qui suit la brûlure, lorsque la flamme est trop vive et le risque trop dangereux.

(Car il n'existe rien, ou presque rien que le feu ne corrompt pas de manière inexorable ; et qu'il y avait pour chacun d'entre eux une chose qu'il était nécessaire de préserver des affres fiévreux de leurs orgueils présomptueux ; une chose aussi fragile que la toile laineuse d'une araignée consciencieuse; parfaitement ignifiable)

« Je pense que c'est la chose à faire », acquiesça-t-il, un sourire dédaigneux étiré sur sa bouche, pressant machinalement ses paumes contre ses paupières; comme pour tout à fait s'éveiller, ou bien s'extirper de la torpeur fielleuse qui dévorait son crâne.  

(Comme il était difficile de ne pas paresser avec langueur, dans le foyer de la salle commune ! Enfouie dans les profondeurs du lac, dont les eaux compactes se pressaient contre les fenêtres ouvragées. Un vivarium luxueux que les cachots de Poudlard ; paré de tapisseries guerrières et superbes, tissées avec minutie par un licier servile.)

La provocation ne suffisait pas à ce qu'Alycia fléchisse tout à fait, et son abdication était contrite ; devant lui, elle se présentait paisible et chaste comme une fiancée.
Demeurait acharnée, pourtant.  Quel sentiment as-tu pour ton amie d'enfance? S'enquérait-elle, souriante, feignant la désinvolture ; et bientôt, il levait les yeux au ciel, secouant la tête.  

« Je ne te dois pas la vérité, Alycia » , feula-t-il, lassé par son insistance ; oh - il n'avait jamais été patient. Pas plus qu'il n'était obéissant. D'un geste de dérision il offrit dans un dédain railleur ; « Daphné sait très bien quels sont "mes sentiments". »

Car c'était le cas (n'est-ce pas ?) ; car il le lui avait dit; et, aussi, qu'elle le savait, ou devait le savoir ; et distraitement, alors qu'il avisait les étudiants amassés près des tables, les colporteurs attentifs de commérages impatients, il réalisait que ce n'était pas aussi simple ; et que savoir ne suffisait pas toujours ; qu'il s'agissait de croire.

(Et Daphné ne lui avait elle pas avoué qu'elle n'avait pas confiance en lui ? La sentence était lugubre et elle avait eu l'effet d'une eau glacée dans la peau brûlante de sa nuque -  il s'était tendu à la façon dont les animaux blessés se cabrent ; crachants et farouches ; confus et violents.)

L'audience détournait pudiquement les yeux alors qu'il se levait ; se recomposant machinalement, lissant le coton de sa chemise, froissée comme une preuve. Dans sa main : Le Sorcier en Guerre. Bientôt, il apostrophait de nouveau Alycia d'un mouvement machinal du menton ;

« Je l'aime vraiment, tu sais », lui offrit-il finalement, l'air distrait, après un silence bref durant lequel il demeura détaché ; il avait toujours été un terrible menteur ; et ne souffrait pas de la pudeur laborieuse, crispée d'embarras, qui jugulait les aveux de ses camardes les moins assurés.  « Tu lui répéteras que je t'ai dit ça - parce que je vais avoir besoin de me faire pardonner » Et il plaisantait ; ou pas totalement; car il existait de l'amertume dans sa voix, qui, si elle n'exprimait pas tout à fait un regret, ni même le repentir, suggérait un présage sombre, un mauvais augure.

Drapé de désinvolture,  il ajouta, lui désignant la publication en la portant à sa vue ; « Merci, pour le journal. » Pas de malignité dans son sourire - mais une connivence bienveillante et amusée, à la façon dont se concilient les complices à peine contrits d'un méfait secret.

(La question était la suivante : y'avait-il eu méfait ? Il s'éloignait bientôt à la recherche de la fratrie Grant ; mais ses doigts demeuraient marqués de la chimère d'une brûlure.)
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