[EVENT] Kermesse, Rassemblement & Crêpes

Le temps était froid mais beau en cette après-midi. La grand-place de Pré-au-Lard, chaotique et animée le reste du temps, s’était figée dans une marée humaine et glacée. Des stands ont été placés tout autour de la place, certains proposant des collations, d’autres des boissons chaudes. Avec l’aval des professeurs de Poudlard, ils avaient même pu convaincre certains commerçants de Pré-au-Lard de se joindre à eux. Cette kermesse s’annonçait plus chaleureuse qu’on aurait pu le croire au premier abord, quand il ne s’était agit seulement que d’une commémoration.

Sous l’œil vigilant et méfiant — qui pourrait leur en vouloir ? — des Aurors chargés de la sécurité du rassemblement, Drago posa un regard anxieux sur les préparatifs. Ils avaient voulu proposer quelque chose qui pourrait permettre à tout le monde de s’exprimer sur les récents événements, de pouvoir faire leur deuil, tout en étant certains de trouver une épaule réconfortante sur laquelle pleurer. Le tout à grands renforts de crêpes et de chocolat chaud. Rien n’était trop quand les temps étaient aussi durs.

Toujours parfaitement bien habillé sous sa robe de sorcier toute simple, d’une laine épaisse noire et unie, Drago avait volontairement choisi de ne pas afficher l’écusson de la maison ophidienne. En-dessous, son costume sobre, de la même non-couleur, ne portait pas plus de blason ou d’insigne. Il se présentait aux gens de Pré-au-Lard et aux élèves de Poudlard qui viendraient aujourd’hui tel qu’il était : un jeune homme normal quoiqu’au parcours atypique, mais toujours fait de chair, de sangs et de sentiments.

Il aurait voulu paraître un peu moins pitoyable, mais ça n’aurait pas joué en leur faveur. Alors qu’il déambulait nerveusement autour de la place, attendant le moment où Yvain lancerait officiellement l’événement, Drago triturait ses doigts. Il avait hésité à porter la bague que lui avait offerte Marie, mais l’avait finalement laissée dans sa chambre. Trop de serpents, trop de passé, trop de… célébrité dans son nom. L’image qu’il voulait donner aujourd’hui n’était pas celle du Drago Malefoy que tout le monde connaissait. À vrai dire, s’il pouvait passer inaperçu, ce serait peut-être même mieux.

Il inspira un grand coup. Il fallait espérer que tout se passe pour le mieux désormais. Que ce rassemblement atteigne son but, et que rien de fâcheux ne se produise. Mais, compte tenu du karma particulièrement moisi de Malefoy, c’était peut-être trop demander.

Pour une célébration pareille, le septième année avait décidé de sortir les vêtements les plus récents de sa garde-robe. Oui, bon, ils avaient appartenu à son père. Cela dit, par rapport aux autres, ils étaient moins troués et rafistolés ici et là. Ils avaient même un peu plus de gueule si on exceptait la teinte étrangement bleue de la manche droite. La pauvre n’avait pas pu échapper à l’éclat furieux d’une potion... Il y a deux ans. Lors d’une dispute somme toute mémorable avec Margaret.

Un pauvre sourire – quel idiot sérieusement – avait alors éclairé son visage à ce souvenir. C’était à la fois si loin et si proche, qu’il parvenait à se rappeler tous les détails de la précieuse brune. Le visage coincé dans une expression de courroux contenu ; pas moins présent et brutal. Le même air, bien plus refoulé, se manifestait parfois sur les traits de la jeune Harmony. Sa compagne de l’ombre si facilement piquée de jalousie.

Ouais, il pouvait bien parler. C’était pas franchement mieux de son côté à lui. Bref.

À l’heure dite, Yvain avait été rejoindre ses acolytes pour finaliser les détails de la kermesse. Respirer un grand coup, et rassurer ses partenaires. Non, ils n’allaient pas se faire défoncer le crâne pour oser faire ça – s’unir aux autres en dépit des couleurs de Salazar. Tant qu’ils se comportaient de façon irréprochable ; qu’ils évitaient les sujets fâcheux ; et qu’ils se montraient sous leur vrai jour... C’est à dire, des élèves paumés dans la vie et accablés par les horreurs du monde.

Parce que, en toute objectivité, ils allaient avoir l’œil de tous les enseignants – et des Aurors, mieux valait ne pas les oublier ceux-là – focalisé sur leurs dignes fesses. Le moindre pet de travers serait impardonnable, en plus de risquer de les couler. Genre. Définitivement.

Allez. Une. Deux. Trois. La célébration était lancée.

Les premiers visages arrivèrent progressivement, durement encadrés par leurs professeurs. Compte tenu du bordel sans nom des dernières semaines, un peu de zèle dans la sécurité ne faisait pas de mal. Ça, il ne pouvait qu’être d’accord.

De toute façon, le jeune homme comptait attendre qu’un peu plus de monde se soit massé aux alentours pour entamer un discours – et un recueillement collectif.

Le temps n'était pas des plus clément aujourd'hui et pourtant c'était le jour où des festivités avaient été organisé à Pré au Lard. Ces joyeusetés avaient été mis en place pour oublier les tragique évènement qui avaianet lieu un peu partout en Grande-Bretagne depuis que Voldemort avait officiellement fait son retour et voulait gouverner le monde en son nom et imposer la pureté de sang face aux modlus ou sorciers nés moldus, sang-mélés ou même traîtes à leur sang comme les Weasley.

Neville était près pour sa sortie même s'il était seul. Cela n'avait pas d'importance puisqu'il avait l'habitude d'être souvent seul depuis décembre 1996 et la disparition voulue d'Hermione, Ron et Harry. Il avait revêtu un chaud manteau sur son pantalon, sa chemise blanche et son gilet tricoté par sa chère grand-mère. Le gryffondor voyait le temps par la fênetre du dortoir et cru y déceler de la froideur. Il espérait juste que cela soit du à la météo et non à l'annonce d'une future catastrophe.

Neville descendit dans la cour du château puis traversa le parc les mains gantés dans les poches de son manteau. Il sentait sa baguette nichée au fond de la poche droite de son manteau ou plutôt son caban moletoné moldu. Le jeune homme était rassuré par ce bout de bois. Il ne savait pas pourquoi mais au moins il avait le sentiment de ne pas faire le chemin séparant Poudlard du village sorcier moin seul. En effet, Neville voyait peu de monde se rendre au rasseblement.

"J'me demande qui va venir ?" pensa-t-il.

Enfin les maison de bois furent en vue et le gryffondor vit quelques personnes passer dans les rues ou entrer et sortir des magasins et logements. Il se repéra facilement étant déjà venu avant bien que Pré au Lard ne soit pas au programme prioritaire de Neville. Sa grand-mère avait longtemps hésité à le laisser y aller. Finalement Neville s'y était rendu la première fois quand son gallion enchanté lui avait signalé le lieu secret du rendez-vous de l'Armée de Dumbledore l'année précédente.

Le jeune homme était enfin au coeur de l'évènement et cherchait des gens qu'il connaissait mais n'en vit aucun. Etait-ce dû au faite qu'il était parti de bonne heure ? il avança vers le centre de la place et en chemin il crut voir une tête familière sur son chemin. Il se dit en lui-même que cela ne pouvait pas être vrai. Qu'aurait fait cette personne ici ? Surtout un garçon comme lui. N'avait-il pas d'autre préoccupations depuis cette année. Neville ne le voyait plus pendant les pauses ou leurs jours de week-ens et vacances. Il savait que Drago Malefoy, le célèbre héritier sang-pur était toujours présent au château puisqu'ils se voyaient en cours commun.

"Mais... c'est bien... Malefoy !! Qu'est-ce qu'il manigance encore ?" fut tout ce qui vint à l'esprit du rouge et or.


Neville avait tourné la tête dans la direction où se trouvait ce jeune homme et il eut alors la conviction que c'était bien le préfet de serpentard qui se tenait là  seul sans Crabe et Goyle pour une fois. Essayait-il de passer inaperçut en ce lieu ? Le gryffondor n'en savait rien. Il s'approcha de son camarade mais pas vraiment ami et lui dit juste par politesse :

"Bonjour Drago."

Son était poli et ne montrait ni haine ni amour pour le serpentard.

Je ne saurais pas décrire avec précision mes sentiments actuels. Ce que tout cela évoque en moi et la perplexité de la chose. Tout est allé très vite, bien trop vite. A la base je ne devais pas participer en tant qu'étudiante à la kermesse, parce qu'on avait peur que je ramène ma science toutes les deux minutes, et honnêtement c'était absolument parfait. Mais pensez-vous... Les étudiants étaient tous surexcités à l'idée de participer à la kermesse de Pré-au-Lard et de faire redorer le blason de la maison de Salazar. Bien que je n'y vois pas d'inconvénient, je n'en voyais pas non plus l'utilité. Je suis fière de faire partie de la maison verte et argente, alors pourquoi je m'efforcerai à le faire entendre à des imbéciles de sorciers qui ont des préjugés de trolls des montagnes... Quoi que les trolls sont simplets, ils ont ce mérite là, eux. Ce serait aux autres de venir faire leur excuse pour leur maladresse et leur méchanceté. Pourquoi y prendrais-je part ? Hein ?

Alors vous vous dites tous, mais Aly tu es pourtant là... Au froid malgré la belle journée. Mais Aly, tu es pourtant là, derrière un stand les bras croisés et le sourire envolé.
Et oui, j'ai eu le malheur de lire la Cuisine non-officielle des sorciers écrit par Aurélia Beaupommier, la gastronomie française et sorcière. Alors que j'étais en train de m'instruire, d'apprendre à faire une tarte à la mélasse, me plongeant dans la naïve idée d'un jour préparer un plat au Seigneur des Ténèbres, je me suis retrouvée entourée d'élèves me regardant avec leurs yeux pleins de sollicitude. Évidemment, j'ai dit non. Et à plusieurs reprises. J'ai même refermé mon livre brutalement pour fuir dans ma chambre. Quand une élève a dit : « Quel dommage... Cette fête sera complètement gachée si McWood nous aide pas. »
Je me suis mordue les lèvres, j'essayais de me faire violence. Je ne voulais pas y aller... Mais la flatterie. Je me suis retournée, à moitié partie dans les escaliers. Et j'ai donné mon accord. A la condition de ne rien toucher à la cuisine, je commanderai point barre. Je déteste mes cadets.

Donc c'est pour cette raison, aussi bête qu'orgueilleuse, que je suis derrière un stand les bras croisés alors que des élèves s'affairent à cuir des crêpes entourés d'adultes tout aussi incompétents. « Remets de l'huile, bon sang, tu vois pas que ça accroche ? » Je m'éloigne en soupirant, me prenant la tête dans les mains. Le confort de la salle commune me manque, je ne veux pas être ici. Je suis affublée de mon uniforme, collant, jupe plissée, chemise blanche haussé par un pull gris avec le blason du serpent, ma cape noir au même blason, l'écharpe verte et argente, tout comme les gants.
En relevant la tête, j'ai remarqué la chevelure de Drago, j'esquisse un sourire et ai commencé à m'avancer vers lui quand un Gryffondor, pataud et empoté, Neville, l'accoste avant moi.
Cette journée est prévue pour être pourrie. POURRIE.
Des journalistes, des élèves, des professeurs, des aurors... Je secoue la tête. Si on lisait que McWood la coincée faisait des crêpes, c'est décidé je me barre.
Où est Marie, bon sang ? J'ai besoin d'elle pour évacuer ma rage.

Les festivités d’aujourd’hui avaient été le sujet de conversation de bien des élèves durant les derniers jours et ce, avec raison. Que ce soit à Poudlard ou partout ailleurs au pays, la peur régnait. Plus personne n’était assuré d’être en parfaite sécurité. Personne n’était à l’abri d’une attaque ou d’un drame. La nation toute entière était menacée par une vague de ténèbres et de barbarie.

Habituellement, Aldabella n’assistait pas beaucoup aux fêtes et réunions organisées par les autres étudiants. La majorité du temps, la tranquillité de son dortoir lui suffisait amplement. Cependant,  les derniers évènements ne donnaient aucune envie à la jeune fille de s’isoler. Ainsi, même si ce n’était pas dans ses habitudes, elle décida de voir le plus de personnes possible. Des amis, des connaissances, des inconnus… et de la famille.
C’est pour cette raison qu’elle avait envoyé un hibou à son frère tout de suite après avoir entendu parlé de cette fête. Aller à Pré-Au-Lard avec lui et y croiser des visages connus était tout ce dont la rouge et or nécessitait. De plus, elle était persuadée que, avec ses lourdes études, Ghrystal avait bien besoin d’une pause, lui aussi. Comme ils n’allaient plus à la même école, cette sortie au village était l’occasion  idéale pour elle de revoir son aîné.

À son dortoir,Aldabella fouilla à travers sa malle dans l’espoir d’y trouver les vêtements parfaits pour le rassemblement . Le soleil avait revêtit ses rayons mais le vent rendait l’atmosphère plutôt froide.  Ainsi, elle s’habilla d’un tricot bleu marin et d’un jean foncé, puis s’enveloppa dans la cape de sa maison. Elle enroula son écharpe autour de son cou et enfila ses gants en sortant du château.

La Gryffondor marcha quelques minutes avant d’arriver au village. Elle n’eut absolument aucun problème à trouver le lieu de l’évènement. Déjà, quelques élèves étaient arrivés et plusieurs tables étaient installées. En s’approchant, elle distingua le visage de Neville Londubat, un garçon de sa maison. Le jeune homme semblait discuter avec un autre élève qu’Aldabella reconnut tout de suite. Il faut dire que la tête blonde de Drago Malefoy lui était particulièrement unique. La jeune fille ne savait pas ce qui la surprenait le plus; le fait que le Serpentard n’ai pas revêtit les couleurs de sa maison ou qu’il soit en train de parler à Neville.
Un peu plus loin se trouvait un autre jeune homme. Si la mémoire d’Alda était juste, il se prénommait Yvain et était en septième année. Elle ne se souvenait pas lui avoir parlé mais elle le connaissait de vue, tout comme la jeune fille qui se tenait non loin de là.

Maintenant, il ne restait plus qu’à attendre Ghrystal. Combien de temps prendrait-il ?  Si elle était absolument honnête envers elle-même, Aldabella n’avait pas envie de patienter sagement en faisant le piquet devant les tables. Elle était venue pour oublier tout, ne serait-ce que le temps d’une journée et ce n’était pas en restant seule qu’elle y arriverait. Elle s’avança donc vers Yvain et se présenta.

Elle lui sourit timidement et poliment et remarqua que lui non plus ne portait aucun emblème de sa maison. C’était un peu curieux mais après tout, qu’est-ce que ça changeait ? Ils étaient ici pour s’amuser, tout simplement.

La lettre de sa sœur l'avait enchanté et il s'était pressé de lui envoyer une réponse positive. Il n'était pas de ceux qui appréciaient les foules mais il avait besoin de décompresser et la kermesse lui paraissait idéal pour combler ce désir. Il se sentait changé mais pas pour le mieux. La colère le prenait plus souvent que le rire et ce n'était pas du tout normal pour lui. On lui donnait la chance de respirer un peu et une occasion en or de passer un peu de temps avec Aldabella, qu'il n'avait pas vue depuis leur entrainement nocturne dans la forêt interdite. Depuis qu'il était à Haveirson, ils ne se voyaient plus que pour ces cours, ce qui au final ne lui plaisait pas. Rien ne lui plaisait, de toute façon. Il ne connaissait plus le plaisir mais il ne se laisserait pas tomber dans les abysses. Il remonterait avant de couler.

Crac

Il transplana dans une ruelle de Pré-au-lard car il préférait éviter le risque d'apparaître sur quelqu'un. L'espace d'un moment, l'image lui passe en tête; lui qui atterrit cul premier sur le crâne d'un pauvre passant qui se retrouve avec une vilaine commotion cérébrale. Cette peur lui revenait souvent et il s'était désartibulé plus d'une fois à cause de ces petits doutes qui lui prenaient au mauvais moment. Il ajusta sa veste, la même que d'habitude, la même qui était déchirée un peu depuis son affrontement avec Siobhan aux premiers jours de février. Il ne faisait plus attention à lui; décoiffé, peut-être même les cheveux un peu gras, les yeux fatigués et pas l'ombre d'un sourire sur ses lèvres. Il ne se regardait même plus dans le miroir tant il avait honte de lui-même. Puis il y avait toujours l'acouphène, le sifflement dans son oreille droite qui l'empêchait parfois de dormir. Kvelgen l'avait mis à terre à retardement. Le bruit était insupportable. Il s'intensifiait quand il tentait de se concentrer, de lancer un sort, de manger, de dormir. Peu à peu, il se sentait devenir fou.

Il s'extirpa de la petite rue, tombant rapidement sur ce qui devait être le début du rassemblement auquel Alda l'avait invité. Les mains dans les poches, il scrutait, tentait de repérer la Gryffondor. Il la vit finalement au loin, entrain de parler avec un jeune homme qu'il n'était pas capable d'identifier à cette distance. En s'avancant, il réalisait qu'il ne connaissait effectivement pas le garçon; il s'était très peu intéressé aux autres quand il était à Poudlard. Lentement, il vint se poster à côté de sa sœur. "Je suis Aldabella Prendergast, au fait." Elle venait de finir. Parfait, il enchainait. "Et je suis son grand-frère. Ghrystal Prendergast." Sa voix était calme et posée. C'était rare. Puis, il attendait la réponse du garçon et il espérait que ce soit bref. Il n'était pas venu pour les autres, en fait. Il caressa sa baguette dans sa poche.

Grace trainait souvent à pré-au-lard ces derniers temps. Lorsqu'elle avait entendu la rumeur au château que plusieurs élèves se rassemblaient en ces lieux aujourd'hui, n'ayant rien de mieux à faire, elle se vêtit convenablement pour l'événement. N'étant pas du genre à porter des robes, elle prit son veston fétiche et passe-partout se disant que cela allait faire l'affaire. Quoi de mieux qu'une tenue classique. Elle avait tout de même emporté son foulard jaune et noir avec elle : étant de nature frileuse.

Peu importe qui avait organisé cette événement, la température était de mise, un beau soleil à l'horizon, reste à voir si les invités lui étaient familière. Elle arriva d'un pas très lent, presque hésitante. À première vue, elle ne connaissait personne, des couleurs de toute les maisons commençaient à recouvrir les rues de pré-au-lard, c'était magnifique et surprenant de voir la quantité de participants. Les professeurs avait également décidé de prendre part ainsi que plusieurs personnes qui semblaient sécuriser les lieux, ce qui était tout à fais normal, car évènement était souvent présage de catastrophe.

Elle se faufilait donc, par ci et par la, scrutant les environs et en admirant les installations et le travail qui avait été mis pour cette journée. Elle cherchait également des gens de sa maison du coup, n'ayant pas remarqué Hestia ou William, la journée allait commencer à être longue, très longue. Surtout que la jeune fille n'était pas la meilleure en ce qui a trait aux présentations et aux sociales.

<< Mais qu'est-ce que je viens foutre ici... >> Se dit-elle en pensée.

Elle remarqua au loin un blondinet, c'était Malefoy, depuis cette nuit-là, elle ne l'avait jamais recroisé, et ce, même pas en cours, peut-être avait-il décidé de prendre des vacances ? Enfin bref, elle ignorait si elle devait lui dire bonjour, après tout, ils se connaissaient, mais sans vraiment être amis, un mot qui pesait lourd pour la jeune fille. Elle avait un léger pincement au cœur, bon sang qu'est-ce qui lui faisait cette effet? Une partie d'elle croyait en sa sincérité cette soirée-là, de la naïveté ? Elle tenta alors de ne pas se faire repérer par celui-ci et elle prit place sur un petit banc confortable et bien localisé : de cette manière, elle allait pouvoir faire son repérage.

Les volontaires commençaient tranquillement à préparer les crêpes et Grace n'avait pas faim du tout. En fait, elle n'était pas venue pour la nourriture mais bien pour prendre de l'air et voir autre chose que les 4 murs de son dortoir et qui sait, peut-être que cette journée allait lui emmener à faire des rencontres intéressantes.

L'heure était donc arrivée. Et une forme d'angoisse la parcourait, la forçant à raidir son dos, ses mains serrées en poings au fond de ses poches. Elle espérait de tout son coeur que la manifestation se déroulerait sans encombre. Il était d'une importance capitale que les morts de Poudlard soient honorés et qu'ils symbolisent leur communion dans ce recueillement. La panique du banquet de Noël avait laissé une trainée dérangeante, lugubre sur l'atmosphère du château. La fête de la Saint Valentin avait clairement été pensée pour distraire les jeunes gens et les rasséréner au coeur de cet hiver meurtrier.

Mais la distraction, si elle avait des effets bénéfiques sur le moral individuel, n'était pas suffisante, quand le mal était si profond, la menace si urgente. Il leur faudrait du courage, de l'assurance, alors que les mois qui les séparaient du départ du château s'écoulaient – une fois dehors, ils ne seraient plus à l'abri.
Si toutefois ils l'étaient encore, maintenant que Dumbledore était parti, ainsi que la Sainte Trinité au lion.

Harmony avait passé une robe de laine sombre et de hautes chaussettes violines sous ses bottes épaisses. Il faisait encore frais, aussi avait-elle renoncé aux gants et au bonnet, mais pas à sa cape d'hiver. Elle rejoignit Pré-au-Lard avec un petit groupe d'élèves volontaires, pour assister aux préparatifs de la kermesse.
Les stands étaient déjà installés et certains élèves plus âgés s'affairaient pour préparer les friandises qui seraient partagées après le recueillement. Elle voulait rejoindre Drago, histoire de le saluer et de lui demander où elle serait le plus utile, mais Londubat l'avait accosté. Et elle n'avait pas spécialement envie de s'entretenir avec lui. Elle voulut donc se diriger vers Yvain mais il discutait avec la jeune fille avec laquelle O'Connell s'était disputé dans la bibliothèque. Celle-ci fut suivie par un jeune homme plus âgé.

Bon. C'était alors qu'elle vit Alycia, elle aussi désoeuvrée. Elle avança vers elle, un sourire aux lèvres. « Bonjour Alycia ! Je suis désolée, je n'ai pas emmené Plum, cette fois. Il aurait dérangé une telle occasion, à piailler à tout va. » Son amie n'avait pas spécialement l'air ravi d'être là, cependant, comme si elle cherchait une porte de sortie. « Je viens d'arriver et je voulais demander à Drago où je pouvais me rendre utile. Tu as une idée ? » Elle porta son regard vers son aîné, accosté par Londubat. « Quoique, si Londubat l'importune, on pourra peut-être lui sauver la mise. » Elle eut un sourire railleur – il ne fallait surtout pas qu'un Gryffondor vienne chercher des noises à l'un des organisateurs. Ce serait tout à fait déplacé. Ou alors, Londubat avait peut-être compris, malgré son esprit lent, le véritable but de cette manifestation : l'union de l'école, au-delà des couleurs.

Harmony se retourna vers son amie et lui glissa doucement : « J'ai bien transmis ton mot à Drago, d'ailleurs. » Avec un sourire elle reprit, d'un ton plus dégagé. « Je ne sais pas si les professeurs ont finalement décidé que les première et deuxième année pourraient venir. Avec toute la sécurité déployée, il n'y a rien à craindre pourtant ! Et ce serait bien que les plus jeunes d'entre nous voient que c'est important d'être unis, tous ensemble. » Elle pensait évidemment à Marie, qui aurait beaucoup à gagner de cette démonstration. Et puis, elle s'était habituée à la voir collée à McWood. Il semblait manquer un accessoire à Alycia, quand elle se baladait sans Marie Winnesser.

Alors que je reste le regard fixé sur le dos de Londubat en imaginant quel genre de sort je pourrais bien lui lancer lorsqu'il serait isolé... Quel genre de maléfice le ferait se taire ou disparaître... Harmony apparait devant moi comme un jumpscare de film à suspense. Évidemment, je sursaute comme si j'étais prise sur le fait par un professeur qui lisait les pensées sombres de ma caboche. Je plisse les yeux et baisse les bras quand mon esprit lent se rend compte qu'il ne s'agit que de mon amie. Ce n'est décidément pas ma journée, je reprends ma stature guindée et piquée de glace avant de la regarder, un petit instant. Harmony est petite, plus petite que moi, et j'ai toujours trouvé ça mignon et amusant. Parce que de cette petite taille en sort un grand esprit. Avec lequel j'ai, d'ordinaire, le plaisir de partager.

« Bonjour, Harmony. »

Puis des phrases, longues, impétueuses, inutiles... Se rendre utile, ici ? Je soulève un sourcil et je pointe le stand duquel je m'occupe. Londubat, cet empoté de Londubat ose adresser la parole à Drago Malefoy, immonde petit insolent. Mais mon esprit farouche reprend ses droits et toute la haine quitte mon éclos. Mes prunelles vertes se pose à nouveau sur Harmony, et je prends grand soin de ne pas évoquer la sinistre discussion de Malefoy avec le Gryffondor de l'année... Quoi que Potter, Weasley et Granger n'étaient pas en reste. C'est tout de même plaisant de les savoir ailleurs. Bien que nombreux sont les élèves à croire qu'ils vont revenir. Lâches, c'est tout.
Je pointe du doigt le stand auquel je suis affiliée.

« Vois-tu je suis liée à ce stand où nombreux sont incapables à faire tourner une crêpe. Aussi, si tu veux tu peux m'aider à aller chercher les bidons d'huile qui sont sur la table un peu plus loin. » , le tout dit dans un beau sourire avant de dire d'une voix froide et agacé, « Ce ne serait pas de refus. »

Je me dirige vers la table en question doucement sans quitter Malefoy des yeux quand Harmony me précise lui avoir donner mon mot. Toute mon attitude change et c'est dans un sourire condescendant et plein d'espoir que je resserre mes poings en signe de victoire. La façon qu'à Harmony de me l'annoncer présente la façon dont ils ont perçu le message. Harmony remonte dans mon estime avec une mention d'honneur. Avec un petit rire succin, je décide finalement de regarder droit devant moi ayant à nouveau confiance en moi.

« Hm. Ce serait, en effet, de meilleures augures mais de ce que je vois jusqu'à maintenant, ce ne sont que des élèves de troisièmes jusqu'aux septièmes. Je ramènerai des sucreries à Marie, vu qu'elle aime ça. » Je me tourne doucement vers son épaule dénuée de Plum. « Et tu as bien fait de venir sans Plum, malgré sa naturelle couverture, il ne fait pas bien chaud. »

Surtout que Marie me manquait, il manquait cette chose près de moi qui raisonnait avec autant de noirceur que nos esprits liés.
Alors que l'on arrive non loin de la table, je bouscule une jeune fille. De premier abord, je ne la reconnais pas. Blonde et le regard un peu perdu. J'ai du me faire violence pour la remettre, une sixième année de poufsouffle. Alors que le choc m'a coupé la parole, je me dépoussière avec force l'épaule, comme si de la salissure tombait de la jeune femme. Je frissonne et l'assène :

« Regarde devant toi. »

Sans plus de considération, je reporte mon attention sur Harmony.

« Quel effet t'a fait Marie ? Elle est parfaite, n'est-ce pas ? »

J'en oublierai presque le mal être d'être ici, et le pourquoi tout ceci fut organisé. La stratégie de ma maison me laisse parfois dubitative, mais ses attentions sont louables et pleines de promesses. Tout ceci n'est pas organisé pour rien, n'est-ce pas ?
Il ne peut pas y avoir des Serpentards assez crédules pour venir se geler les fesses ici pour faire des crêpes à des sorciers qui ne mangent que du pudding, si ?

Malgré ses années en fonction d'étudiante à Poudlard, Grace se sentait souvent comme une étrangère. Elle avait des amis bien évidemment, comme tout le monde quoi, mais personne avec qui s'ouvrir sincèrement. Le temps passait et la petite Poufsouffle se faisait encore plus petite assise sur son banc tranquille. Elle décida donc de se lever et continuer à fouiller dans cette foule d'étrangers, afin de trouver des visages connus. C'est alors qu'elle fut bousculée presque intentionnellement par cette Mcwood, une autre serpente. Grace n'était pas du genre à s'en faire avec ces âneries, ce n'était ni le lieu ni le moment pour partir en pétard.

<< Oh, et bien j'en suis navrée. >> répondit-elle.


- Prendre le blâme - était surement la meilleure chose à faire pour le moment. Elle souria de façon à ce qu'on puisse en distinguer le mensonge et continua son chemin vers ailleurs. Le truc, c'est qu'elle était venue seule à cet évènement et aussi regrettable que cela puisse paraitre, personne ne pouvait la défendre avec tous ces écussons verts. Bon... Grace était assez grande pour se défendre seule, mais elle manquait de motivation aujourd'hui.

Elle salua au passage, Neville d'un hochement de tête et se dit qu'un petit rafraichissement ne lui ferait certainement pas de mal, elle se dirigea ainsi vers l'un des stands pour se procurer quelque chose à boire. En fixant son breuvage, elle eut immédiatement une pensée pour cette dernière soirée aux trois balais avec ses amis, bon sang le plaisir fou qu'ils avaient eu! C'est ce genre de chose que Grace appréciait à sa juste valeur. Un moment qui semblait déjà bien loin dans sa tête.


Parlant de sa tête, elle y était peut-être trop en ce moment. Pari juste, elle remarqua que Drago la fixait à quelques reprises. Il était en train de converser avec Neville qu'elle avait salué un instant plus tôt. Pour lui faciliter la tâche, elle s'approcha légèrement de l'endroit où les 2 garçons étaient sans pour autant dire bonjour. Alors ça, non. Elle ne s'imaginait pas dire "bonjour" banalement, sans raison d'être, à quelqu'un envers qui elle avait une dette. Même si cela ne lui déplaisait pas.

Bêtement, elle se contenta de lui sourire en guise de politesse, et parce qu'elle l'avait bien remarqué.

Faire les premiers pas, ce n'était pas vraiment son genre, elle préférait tâter le terrain, trouver des ouvertures et ensuite foncer. Un manque de confiance en elle ? non pas du tout, mais peut-être un manque de confiance en les ''autres''. Il faut dire qu'elle avait quand même grandi dans une famille parfaite, pour la voir ensuite se désintégrer et terminer en désastre. Toute bonne chose avait éventuellement une fin, c'était ça, le cycle de la vie. Mais ce dernier, lui avait donner suffisamment d'espoir pour qu'elle continue à s'accrocher à ses malheurs.

Bon, ben, à première vue, tout avait l’air de se dérouler sans aucun problème majeur. Pas une seule écaille de dragon dans le ciel ; ni une quelconque malheureuse marque des ténèbres. Tout était vraisemblablement sous le contrôle des aurors et des professeurs ; les uns et les autres se parant d’une vigilance extrême. Tant mieux.

Ils avaient franchement pas besoin que les choses partent en steak de sombral. Surtout ici. Surtout maintenant.

D’un pas lent – peu habituel chez le supposé ‘joyeux’ et ‘hystérique’ Yvain – il s’était avancé dans la foule des élèves et de leurs protecteurs. Ses iris glissaient sur eux avec une sorte de fraternité bienveillante ; rassurées d’offrir un peu de douceur à des cœurs effrayés par les tumultes ombrageux du monde. Tous, sans aucune exception, en avaient besoin.

De la chaleur ; de l’assurance ; de la cohésion. Des éléments primordiaux à la survie de leurs âmes et à la poursuite sereine de leurs études. D’autant plus que les examens de fin d’année s’annonçaient avec une rapidité époustouflante. Oui. Vraiment. La kermesse était une idée de folie. Excellente et enthousiasmante.

Au détour de sa ronde tranquille, une silhouette féminine intégra sa proximité. Écharpe de Gryffondor au cou. « Hé, salut ! » Un large sourire vint animer le visage du septième année, visiblement ravi de trouver un interlocuteur. Ok. Une interlocutrice. « Oui, c’est ce que je me disais  aussi. Les gens ont besoin d’un peu de douceur et de bonheur. » D’un léger signe de la main, il désigna les préparations culinaires de Mcwood. La cuisinière. « Et puis, nous retrouver tous ensemble ici, en dépit de nos couleurs, c’est aussi très fort comme symbole. » Ni blason. Ni sang. Ni liaison désastreuse.

Uniquement des élèves en quête de réconfort. « J’espère que ça nous permettra de croire en l’avenir, et de rester forts les uns avec les autres. » L’espace de quelques instants diffus, l’odeur alléchante d’une gourmandise pâteuse taquina ses narines. « En tout cas, enchanté Aldabella... »

Le Serpentard avait à peine eu le temps de formuler sa réponse qu’un individu se positionna auprès de sa camarade. Son frère. Grand frère, plus exactement. Oh. OH. Tant pis. Il allait se faire fouetter les fesses. « Bienvenue Ghrystal ! » Très fort. « Moi, c’est Yvain. Gallant comme pas deux. » Une expression pleine d’humour s’invita sur les traits de son visage.

Oui. Bon. Blaguer sur son propre nom, y’avait quand même mieux. « Vous avez besoin d’un guide ? On a encore un peu de temps avant le recueillement, si jamais. Je préfère attendre que les élèves soient tous présents pour les minutes de silence. »

À l'instant suivant la blague d'Yvain, Ghrystal ne sut comment réagir. En ces temps sombres où un balais s'était malencontreusement fiché dans son cul, la réaction par défaut du jeune homme était de rouler les yeux ou de dévisager. Mais, aujourd'hui, il faisait différent, il voulait faire différent. Il tentait de se rappeler de cette ère - pas si lointaine d'ailleurs puisqu'elle ne remontait qu'à quelque mois seulement, alors qu'il terminait ses études à Poudlard - où il était capable de rire. Ainsi, il tenta d'en faire une mimèsis mais ne parvint qu'à sourire et pouffer d'un air faux. Balais: 1, Ghrystal: 0. Il devait voir le bon côté des choses; il n'était plus à Poudlard et l'existence de ce Yvain Gallant ne l'importait pas plus que ça.

... Et comme d'habitude, Aldabella était enthousiasme pur, du bonheur sur pattes; un soleil resplendissant qui donnait un peu de franchise au sourire de Ghrystal. « Salut Alda. Content de te voir aussi. » Lentement, bien lentement, le bout de la paille du balais commençait à s'extirper de son popotin. Soulagement, fin de constipation, invitation d'Yvain. Il jeta un oeil à sa soeur. Elle avait envie de suivre le galant monsieur. D'accord. Il suivrait la suiveuse, alors. Puis, ce fut la remarque sur la nourriture d'Haveirson. À ça, il ne put s'empêcher de rire un bref instant, un rire qui semblait plus franc. « On manque pas de bouffe, crois-moi. Mais j'apprécie toujours une bonne crêpe ! » Et, finalement, elle lui demandait comment ça se passait, là-bas. Il détestait cette question. Il répondait toujours la même chose... pas grand chose.

— Ça va, je dirais. J'ai de bonnes notes. Pas excellentes, mais bonnes. Je m'entends assez bien avec une poignée d'élèves. Bon... c'est pas forcément des amis, mais ils sont assez potables pour me donner envie de me présenter en cours. Ouais. Non, je les aimes bien en fait. Je suis bien."

Confus, il attendait les instructions d'Yvain. Il n'était pas à l'aise. Mais, avant de le suivre dans quoique ce soit, il posa une question, une unique question: « C'est toi qui a pris l'initiative d'organiser cette journée ? Ça doit être assez compliqué à coordonner, je pense. » Il tentait de blablater un peu. Parler pour rien, comme on le faisait toujours avec quelqu'un que l'on ne connaissait pas très bien. Lentement, il cherchait également un échappatoire. Bien sur, personne ici ne l'intéressait vraiment. Ils étaient presque tous des élèves. Peut-être aurait-il du inviter un de ses collègues ? Isia ? Siobhan ? Aldabella n'était pas seule, il n'y avait pas que lui pour elle, ici. Il se voyait déjà être à part. Seul.

Il ne resterait pas longtemps, pour sur. 

Aux alentours, le septième année entendait le bruissement continu des vêtements enserrés par des mains glacées ; les conversations distraites portant sur les banalités du moment ; le crépitement lointain et réel des crêpes sous le regard avisé de McWood. Un ensemble de détails rattachés au monde. À ce qu'ils vivaient d'agréable – pour une fois – et de commun sous le ciel du mois de mars.

« Carrément. Et puis, franchement, qu'est-ce qu'on serait les uns sans les autres ? » Yvain porta ses doigts agiles vers sa gorge, jouant avec le tracé de ses veines bleutées en riant. « D'ailleurs, je trouve ça très amusant d'imaginer des hybridations. Genre, Serpentard-Poufsouffle. Gryffondor-Serdaigle. On aurait de bonnes têtes comme ça aussi ! » Nul doute que ses compères de vert et d'argent risquaient de mal prendre ses extravagances. Cela dit... Fallait avouer qu'un lion bleu avec des ailes, c'était quelque chose !

« Mes conneries à part, aujourd'hui, on est tous semblables... Parce qu'on est tous des adolescents face à une galère pas possible. » Ses iris vivement déterminées se posèrent sur les silhouettes des héritiers de Salazar. « J'espère sincèrement que nous nous en souviendrons encore demain. Nous avons besoin de dépasser nos mésententes. »

Non sans un sourire, il l'observa retirer son écharpe. Le moindre effort valait la peine d'être réalisé ; d'être encouragé. Il était l'origine, théoriquement, de tous les autres. D'une suite enjouée de bonnes actions visant à affermir la paix entre les maisons de Poudlard. Et, mine de rien, entre les élèves eux-mêmes.

« Pas de problème, je comptais aussi faire un détour par la nourriture. » Yvain se permit de renifler avec contentement l'odeur alléchante dudit stand. « Les crêpes ont l'air d'être sacrément bonnes en plus... Ouaip, je confirme. J'ai aussi faim du coup. » En un petit geste plein d'allégresse, le jeune homme fit un léger saut avant de se diriger dans la direction supposée.

« Oh, vous parlez de Haveirson ? Cette académie à l'air d'être sacrément chouette. Y'a plein de cursus qui me font grave envie... Tu es dans lequel ? » Son regard s'était illuminé d'un intérêt presque candide, brusquement rappelé à la réalité par l'interrogation somme toute légitime de son invité. « Oui, c'est moi. Je suis un peu le bout-en-train de service. » L'épouvantard assuré des gens trop sérieux. Genre. Daphné Greengrass. « Enfin, là, surtout, je voulais donner une occasion aux élèves de se rassembler et de se soutenir. C'est vraiment moche ce qui se passe dans le monde. Tous ces extrémismes... Ça me donne la nausée. »

Et c'était exactement la raison pour laquelle son appartenance à la maison Serpentard était une énigme. Pour lui. Comme pour les autres. « Puis, merde... On a perdu des types bien... Lee était vraiment cool. »

Il esquiva un petit groupe d'élèves en grande conversation sur les derniers potins de la gazette, pour finalement se planter devant l'espace alloué à la succulente nourriture du jour. « Hé, les gars ! Vous pourriez nous filer trois crêpes ? Nos estomacs sont affamés. » Hop. Énième sourire collé sur les lèvres. « Donc, pour le coup, on s'est dit que des crêpes seraient une excellente idée pour accompagner le recueillement. Manger quelque chose d'agréable et doux en hommage aux disparus, c'est une pratique assez courante. Et ça renforce notre volonté de survivre et de dépasser tous nos problèmes. »