Bouffée d'air au bord de l'eau. (feat Megan & vous)

Les premiers jours de mars ne dérogeaient pas à a règle et  restaient dans la continuité de février. Les actualités étaient au bord des lèvres de tout le monde et les occasion de profiter du quotidien, de rire avec d’autres élèves ou de profiter de soirées, étaient autant de moment qui servaient à se sortir de la tête les nouvelles moroses qui faisaient les Unes des journaux. La relation entre Azphel et Isia était stable, parfaite sentimentalement, si on omettait le fait qu’ils restaient distants l’un de l’autre la plupart du temps. Dès lors qu’ils pouvaient se voir, la sorcière faisait partie des petits bonheur qui illuminaient le visage du sorcier.


Haveirson suivait son bout de chemin, les cours s’enchaînaient et les relations d’Azphel s’intensifiaient ou se complexifiaient. Il avait eu la surprise de croiser Amaranthe à son retour à l’académie. Avec Megan, les choses semblaient s’arranger ou du moins il voyait une évolution inattendue dans leur comportement. Ca faisait quelques jours qu’il ne l’avait pas croisée en dehors des couloirs et il se demandait comment elle allait. Egalement, il était bien placé pour savoir que les choses se dégradaient dangereusement entre Jessica et Dean et se questionnait sur ce qu’il advenait de la jolie brune ces derniers jours.



Entre temps, pour s’évader, oublier ses pensées, Azphel griffonnait des bouts de papiers, posait des mots sans idées de départ pour voir ce que ça pouvait donner. Des ébauches d’articles, des faits sur l’actualité, le déroulement de soirées, ce genre de choses. Il considérait davantagee cela comme des essais plutôt que des papiers élaborés destinés à atterrir sur une quelconque table ou même être lus.

 C'était une manière de s'aérer, de se débarrasser du trop plein d'informations en le gravant dans le parchemin.

Ses pas menèrent Azphel au dehors alors que le jour se parait d’une certaine tiédeur. On était en début d’après-midi, un dimanche, et il faisait relativement doux, suffisamment pour se balader sans se crisper sous les assauts du froid. Il avait délaissé parchemins et plumes et s’était décidé à aller chercher l’inspiration au bord du cours d’eau qui serpentait à côté de l’académie. Il s’accouda un moment sur le ponton qui enjambait la rivière, regardant l’eau claire qui se trémoussait, écoutant l’éclat sonore de ses faible remous, le murmure qui se jouait dans l’air.

Les jours de mars se suivaient et se ressemblaient. Le temps grisâtre, quelques vents froids venant du nord ou de la mer... L'austérité n'était pas seulement du à une météo peu luisante, mais surtout aux événements sinistres qui secouaient la Grande-Bretagne. Il ne se passait pas une journée sans que les journaux ne relatent des débordements, mettant le moral des citoyens britanniques dans leur chaussettes.

Depuis l'attaque d'Avalon un mois plus tôt, la sécurité avait été renforcée et les étudiants d'Haveirson comme les villageois étaient à l'écart des tensions qui pouvait régner dans les grandes villes. Megan avait été blessée à Avalon. Gravement. La plaie par balle qu'elle avait eu à l'abdomen était refermée maintenant, elle ne gardait de ce jour de terreur, qu'une cicatrice bien visible sur son ventre. La jeune femme avait été tenu à l'écart des missions de l'ordre depuis qu'elle était à nouveau opérationnelle, elle ne s'en plaignait pas ayant d'autres soucis en tête...

Cet après-midi là, elle avait décidé de s'octroyer une promenade aux abords du domaine. Elle avait passé sa semaine à étudier, entre les cours, la bibliothèque et le laboratoire de potions. Elle admettait qu'elle s'était surtout concentré sur ça pour ne pas penser à Dean, ou plutôt pour le fuir. Depuis le banquet ou ils avaient fait la connaissance du comte, elle ne savait plus comment réagir face à lui. De ce fait, en fuyant Dean, elle avait fuit un peu tout le monde, dont Azphel. Leur relation était devenue des plus étrange et là aussi, ça la travaillait un peu. Lamar avait toujours été à ses yeux, un ennemi serpentard, sauf qu'ils n'étaient plus à Poudlard. Elle avait appris a reconsidéré son opinion sur lui, et l'avait découvert sous un nouveau jour des plus appréciables. C'était étrange comment on pouvait penser connaître quelqu'un alors qu'en fait, non.

Les mains dans les poches de son jean délavé, un pull beige et sa cape la recouvrant, la jeune femme marchait le long du chemin. Plongée dans ses pensées, elle finit par arrivé sur le pont ou elle remarqua Azphel. Un léger sourire apparut sur son visage alors qu'elle s'approcha de lui.

-Tu as laisser tes écrits au placard, aujourd'hui ?

Elle ne l'avait pas revu depuis qu'il lui avait envoyé par hibou, un poème de son invention. Elle alla s'accouder à la rambarde du ponton tout en regardant le paysage ou la verdure printanière reprenait enfin ses droits sur le paysage hivernal.

-Ah moins que tu ne cherches l'inspiration ? Auquel cas, tu as bien choisi l'endroit.

La quiétude des lieux et le paysage pleins de contrastes pouvaient être une bonne source d'inspiration et de réflexions. Elle le regarda alors simplement, un sourire amical sur son visage.

La rivière qui fredonnait avait quelque chose de relaxant pour l’Abraxan, c'était comme un agréable coussin sur lequel on s’allongeait pour se reposer. Le chant de l’eau lui servait de repos, lui permettait d’éloigner ses pensées ordinaires au profit d’un vide certain. Il ne lui restait plus qu’à transformer cette paix trouvée en quelque chose de concret, de l'inspiration, des idées, un mélange homogène de préférence, qu’il pourrait coucher sur papier une fois rentré à Haveirson.




Les idées ne lui manquait pas en ce moment, mais elles s’enchevêtraient à sa vie de tous les jours et aux problèmes, et en général, lorsque venait l’heure de tremper sa plume dans son inspiration, il n'en ressortait rien de bon, des bribes de textes impossible à terminer ou des dérivés de ce qu’i avait déjà fait, ce qui l’agaçait au plus haut point et qu’il finissait par chiffonner avant de le jeter à travers la pièce.  Les lueurs du printemps s’annonçaient au loin avec un soleil timide mais qui se renforçait jours après jour, annonçant sans doute possible qu’il serait bientôt là, à briller de mille éclats au dessus du monde, amenant dans ses valises un été que tout le monde espérait resplendissant.


On sentait dans l’air les derniers soupirs de l’hiver qui refusait de rendre les armes, mais qui s’étouffaient de plus en plus, laissant à la place des moues renfrognées sur les visages, des expressions souriantes s’exprimer. C’était également bon pour le moral. Faute d’avoir une paix entre les mondes moldus et sorciers, tous pouvaient au moins se réconforter de ces premiers rayons salvateurs.


Sur le ponton où il était accoudé, des bruits de pas dissipèrent les pensées d’Azphel et il vit Megan s’approcher vers lui. Un sourire se forma sur le visage de l’Abraxan en voyant sa collègue et il sut qu'il était content de la voir. Quelques semaines plus tôt, la première chose qui lui serait passé par la tête aurait été une insulte, ou un regard totalement indifférent qui l’aurait invité à tracer sa route. Là, rien. Simplement content de la voir, la jolie blonde. Elle aussi souriait et il y voyait là les stigmates de leur après-midi passée à discuter dans l’académie.



- Salut Meg, décrocha-t-il. Bien vu, je suis là pour renouveler mes pensées, essayer de trouver quelque chose d'intéressant à écrire. Si j'avais su que je te croiserais je serais pas venu chercher mon inspiration ici.


C’était à double sens, à la fois vrai et à la fois… cela pouvait laisser sous entendre que sa compagnie lui plaisait et qu’il était prêt à discuter avec elle. Il choisit de la laisser dans le doute.

- Comment tu vas ? lui demanda-t-il en se retournant pour s'adosser au ponton. Tu as trouvé un moyen d'aller tuer le Seigneur des ténèbres depuis l'autre fois ?

À peine étaient-ils côte à côte, que déjà Azphel enclenchait les hostilités. Ne pouvait-il pas échanger quelques politesses avant d'être désagréable ? C'était peut-être trop lui demander. La jeune femme leva les yeux au ciel, l'air exaspérée. En soi, elle appréciait leurs échanges imprévisibles et pleins de vacheries, mais c'était un peu plus difficile notamment après la conversation qu'ils avaient eu cet après-midi de Février, peu avant qu'elle ne parte à Avalon pour prêter main forte aux villageois attaqués. Elle était resté quelques jours à l'hôpital, gravement blessée et elle en gardait encore les stigmates sur son abdomen. Une cicatrice blanche se départagée du reste de la peau pâle de la jeune femme.

Azphel semblait être d'humeur taquin, et même si Megan ne l'était pas autant que lui en ce moment, elle rentra dans son jeu. Un sourire narquois vint naître sur son visage, et ses yeux rieurs fixaient l'abraxan d'une lueur provocante.

-Oh navré... Quoique... en fait non ! Mais si je te dérange, tu peux toujours partir...

Elle lui fit un sourire sarcastique, avant de se concentrer sur le paysage. L'eau de la rivière s'écoulait lentement dans un léger bruit reposant, se heurtant aux rochers dans des petits clappements irréguliers. La question de Lamar la fit franchement rire, sans même le regarder, elle lui répondit hilare :

-Et bien, tu es pressé on dirait ! J'y travaille, j'y travaille, mais si tu as un plan, je veux bien l'entendre...

UUn demi sourire, tout au plus, que Megan avait esquissé sur sa réplique. Rien ne changeait entre les deux rivaux de Serpentard et Gryffondor, si ce n’était que leur aversion s’était mue en une forme d’attachement et de complicité vraiment complexe à décrire. Azphel n’arrivait à mettre de mot pour définir leur relation, encore plus depuis la fois d’avant où ils avaient très sérieusement discuté tous les deux. Ce qu’il savait, c’est qu’il aimait la présence de la jolie  blonde, quoi que ses remarques cinglantes puissent laisser penser. Il la trouvait vaillante et forte, à cela rien d’étonnant puisque elle avait fait partie des Gryffons.


-
 Nan, je te ferais pas le plaisir de partir, répondit-il souriant à Meg’. J’étais sur ce ponton avant toi, va falloir qu’on se supporte si tu continues pas ton chemin!



Il déclencha un fou rire de la sorcière, ensuite, en évoquant un moyen d’aller tuer le Seigneur des Ténèbres avant que la guerre ne commence. Il se doutait bien qu’elle n’avait pas sérieusement réfléchi à la question et qu’elle n’était pas suicidaire, mais il s’était dégagé de leur précédente conversation une certaine force et de l’assurance dans les prises de positions de Megan. Il avait aimé ça, la découvrir si sûre d’elle face au danger potentiel, alors que lui se demandait ce qui se passerait quand la guerre éclaterait, quand elle atteindrait de plein fouet ses amis ou sa famille. Il avait d’ailleurs un début de réponse depuis que les menaces planaient autour d’Anton comme les femmes dans sa vie.



- Je prends mon mal en patience, dit-il sans aucun sérieux dans la voix, mais je désespère pas que quelqu’un ne trouve une solution pacifique. Même si, étant donné la suite des événements en ce moment, il faudrait plus d’une solution pour résoudre tout ces problèmes de mon avis.

Je me rappelle que tu as été touchée par des événements récents je crois ? Tu as l’air d’aller mieux, assura-t-il en jugeant que la Megan qu’il connaissait était bien présente devant ses yeux.



Les ragots dans les couloirs l’avaient informé que Megan avait effectivement été touchée à Avalon, ce qui lui avait valu quelque jours d’hôpital, mais tout était parfaitement rentré dans l’ordre. Il ne savait pas vraiment ce qui s’était passé et n’avait pas osé importuner la sorcière au détour d’un couloir entre deux cours.
-

- Quoi de neuf pour toi ? Tu as trouvé des poissons intéressants ou des trucs infectes dans tes manuels ?

Azphel pouvait dire ce qu'il voulait, s'il ne partait pas malgrél a présence de Megan, c'était bien parce qu'il appréciait sa compagnie ou bien parce qu'il voulait la faire chier autant qu'elle aimait le faire en retour ? Bref, Ils étaient tous deux, irrécupérables.

-Dis surtout que tu as envie que je reste avec toi !

Elle le regarda, un sourire amusé sur les lèvres, tout en levant les sourcils pour le narguer un peu. Rien de bien méchant, pour une fois, c'était une simple taquinerie entre deux camarades.
Azphel avait le don de paraître calme, comme s'il n'était jamais atteint par les malheurs qui s'abattait sur le monde magique. Ou du moins, il parvenait à prendre suffisamment de recul sur tout ça, et c'était une qualité rare. Il parvenait même à faire oublier à Megan, le temps de quelques paroles moqueuses échangées, l'atmosphère de terreur qui s'était emparer du pays.

-Ouais, c'est pas gagné mais tant qu'une seule personne est là pour y croire... il y a encore de l'espoir.

Elle regarda Azphel en souriant doucement, tout en posant une main sur l'avant bras de l'abraxan en signe de confiance. Elle ne voulait pas qu'il doute. Un jour et c'était certain, les choses s'arrangeraient, les tensions s'apaiseraient. Ça phrase sonnait très Dumbledore et elle eut envie de grimacer à cette constatation. Elle détestait Dumbledore... Mais elle se rappelait parfaitement des paroles de son grand-père, «Une seule personne peut changer le cours de l'histoire » et n'importe qui pouvait être cette personne. Malgré les doutes qui avaient menacés de s'emparer de son esprit, elle y croyait encore.

-Oh ouais, Je l'ai échappé belle parait-il ! Mais je sais que je t'aurai trop manqué si j'étais morte, alors j'ai fais un effort et me voilà !

Megan se mit à rire. C'était clairement pas drôle sûr. Mais c'était pour elle le seul moyen qu'elle avait de relativiser. Elle ne prenait pas sa à la légère, intérieurement, elle avait été particulièrement secouée, mais montrer aux autres qu'elle avait été marqué par ce qui lui était arrivé n'était pas facile. Elle finit par se calmer, beaucoup plus sérieuse.

-Je pense que j'y réfléchirai à deux fois avant de foncer sur des moldus armés... Même la magie n'enlève pas la douleur de la cicatrisation qui se fait en partie naturellement... Et je dois admettre que j'ai vraiment manqué d'y rester... C'est franchement peu engageant pour la suite n'est-ce pas ?

Elle était pensive. Elle avait été à deux doigts de mourir, heureusement que Quinlan avait été là pour lui octroyer les premiers soins avant son transfert à Ste Mangouste. La main qui était jusque là poser sur l'avant bras d'Azphel quitta sa position pour venir se poser sur son ventre, à l'endroit même ou la balle l'avait traversée.

-Oh, tu sais, j'ai bien quelques poisons super intéressants à étudier, mais j'ai besoin de cobaye... Tu veux être volontaire?

Lui proposa-t-elle sur un ton taquin. Bien sur c'était une blague, jamais elle n'userait de poisons sur des personnes qu'elle côtoyait... Quoique... sur les mangemorts, pourquoi pas...

-Et toi ? Quoi de neuf ? Tu as pondu quelques nouveaux écrits ? Tu pourrais les publier dans la gazette, non?

Megan n’avait pas tort. Azphel avait appris à supporter sa compagnie, à l’accepter, puis finalement à l’apprécier. Rien que le fait que Megan soit là lui donnait le sourire aux lèvres. La jolie blonde n’était plus l’adversaire de Poudlard ou une fille stupide à rabaisser pour s’amuser. Elle devenait une amie, une personne à qui il tenait, même s’il adorait leurs joutes et qu'il ne les changeraient pour rien au monde. Il aurait pu renchérir sur la prétention de la sorcière, mais il avait tout à fait envie qu’elle reste-là à discuter de la pluie et du beau temps et des dernières nouvelles, d’Haveirson, de Poudlard ou peu importe.


Il lui offrit un sourire sincère, ravi, et apprécia sa main apaisante sur son avant bras. Si Megan n’avait pas été Megan (une fille qu’il avait détesté pendant six ans, en gros) il aurait pu avoir des sentiments pour elle, et espérer plus qu’une simple amitié. Elle était forte et jolie et avait beaucoup d’assurance. Elle semblait parfaitement se débrouiller en matière de magie, elle était intelligente, belle et sexy.. alors oui, s'ils n'avaient pas été l'un pour l’autre ce qu’ils étaient depuis Poudlard, les choses auraient pu être bien différentes entre les deux Abraxan.



- Je serais surement venu à ton enterrement, admit Azphel, mais pour célébrer ça, surtout ! Content que tu sois toujours des nôtres quand même.


Megan resta pensive en évoquant l'accident et sa main rejoignit son ventre, là où elle avait été touchée. Malgré le poids évident de cette épreuve, il émanait d’elle beaucoup de volonté et une absence de négativisme. Le sorcier n'en était même plus surpris à force, mais il se demandait si lui-même réussirait à franchir des épreuves semblables avec la même force.  Il la regarda un instant en fronçant les sourcils.


- Comment tu te places par rapport aux modus, suite à ta blessure ? Et nope, finalement, je préfère attendre un peu pour les poisons !



La position de la sorcière devait être délicate, même si sa blessure était accidentelle. Les événements qui avaient secoué les sorciers comme les moldus ne pouvaient laisser personne indifférent. C’était bien le problème de cette ascension de la violence, le fait de devoir prendre parti à tout prix, de ne laisser à personne le choix de vivre paisiblement, de grandir ou d'espérer en toute insouciance. le temps n'était clairement plus à l'insouciance. 
La rivière avait beau murmurer en ce jour printanier, offrir un peu de réconfort, l'horizon était peint de sombres nuages qui menaçaient de déverser leur colère d’un moment à l'autre. Les écrits ou même les études d’Azphel de manière générale, paraissaient de bien peu d'importance face à cela.


- Je ne suis pas inspiré en ce moment, finit-il par dire en sortant de son morne constat. J’écris des bouts de textes, mais je finis peu ce que je commence, j'ai un peu de mal, donc oui je cherche l'inspiration. Publier dans la Gazette ? Ca m'a traversé l’esprit, je suis pas certain d’avoir le niveau, je devrais peut-être simplement... arrêté d’hésiter et me lancer.



Il se faisait la réflexion plus à lui-même qu’à Megan. Ce n’était pas une question, mais un constat, bien qu'il devinait qu’elle ne manquerait pas de le rassurer ou de le motiver.


Célébrer sa mort, bah voyons ! La jeune femme leva les yeux au ciel plus amusée que vexée. La relation qu'ils entretenaient tout les deux depuis leurs retrouvailles à l'académie d'Haveirson ne cessait d'évoluer de façon complètement innatendue. Alors qu'ils étaient loin d'avoir une image positive de l'autre, leur cohabitation à Abraxan avait tout remis en cause, mettant ainsi les rivalité Gryffondor/Serpentard aux oubliettes leurs permettant ainsi d'apprendre à se connaître. Ce n'était pas pour autant les meilleurs amis du monde, mais ils tenaient ensemble des conversations d'adulte la plupart du temps, agrémenter de quelques piques pour la forme.

-Tu dis ça, mais en fait tu aurais chialer comme un strangulot pleurnicheur sur ma tombe.

Elle le regarda, un grand sourire aux lèvres, tentant de l'imaginer entrain de chouiner. La question qu'Azphel lui posa était délicate. Elle n'avait pas remis en cause ses convictions, elle n'allait pas reprocher à tout les moldus les faits d'un groupuscule extrémiste. Ils n'étaient pas tous comme ça. C'était la même chose chez les sorciers, tous n'étaient pas aussi extrémistes que les mangemorts, il ne fallait donc par faire d’amalgame. L'abraxan s'accouda à la rambarde du pont et regarda droit devant elle, poussant un léger soupir avant de répondre doucement.

-Mes convictions n'ont pas changées tu sais... Je ne blâme pas les moldus, l'attaque a été commandité par un groupuscule extrémiste. Chez les sorciers, nous avons la même chose dans le monde magique avec les mangemorts... Je n'apprécierais pas que les moldus nous mettent tous dans le même panier que les mangemorts... Y aura toujours des idiots, mais ce n'est pas une généralité, nous avons les mêmes dans notre monde..

La jeune femme marqua une pause, pensive. Elle savait que ses propos pouvaient dérangés. Ce n'était pas le but, mais la Gryffondor n'était pas du genre à se taire et à dire ce qu'on voulait entendre pour ne pas vexer.

-Alors non je n'en veux pas aux moldus... Je continuerai à les défendre. Je continuerai à combattre les mangemorts, tout comme le groupuscule moldu. J'ai beau être issue d'une famille de sang-pur, je suis loin d'être d'accord avec les principes que défendent les mangemorts sur la pureté du sang.

Azphel pouvait peut-être comprendre la position que tenait Megan sur ce point. Après tout, sa mère était moldue alors... Elle se tourna vers lui et ajouta doucement.

-Comment réagirais-tu si les sorciers reprochaient à ta mère les actions des moldus qui ont attaqués Avalon, juste parce qu'elle est moldue ? Ne trouverais-tu pas ça injuste ?

Certes, c'était un peu la gryffondor qui parlait là, mais dans ce sens là, ses paroles étaient totalement compréhensive.

Azphel avait du talent, c'était dommage qu'il ne le mette pas à contribution pour la bonne cause, surtout que toutes les cochonneries qui étaient véhiculés par la gazette du sorcier ne faisaient que mettre le feu aux poudres grâce à Rita Skeeter.

-Tu devrais sérieusement publier des textes engagés. Tu as du talent Azphel... Et si tu as peur des représailles, tu peux toujours écrire sous un pseudonyme. Mais ne rien faire, c'est cautionner les écrits de Skeeter... Et tu as une meilleure plume qu'elle si tu veux mon avis....

Skeeter... Ce cafard avait le don de l'énervée par les propos qu'elle tenait dans ses articles, et elle était certaine qu'elle n'était pas la seule à être dérangée par ses publications.

Azphel regardait Megan en songeant qu’elle était clairement amusante. Drôle, souriante, caractérielle, et enjouée. Enjouée dans le sens où il s’amusait beaucoup de leurs discussions, de leurs vannes balancées à tort et à travers autant que que leurs paroles libres qui s’étendaient en long et en large sur les actualités, les problèmes graves comme les banalités. Il s’imagina en train de pleurer sur la tombe de la blonde, une image difficile à imaginer. Il devait admettre qu’il ressentirait surement un peu de peine, plus que s’il ne lui était arrivé quelque chose lors des années Poudlard.



Les deux Abraxans étaient accoudés au ponton à regarder devant eux, alors que Megan exposait son point de vue sur l’accident dont elle avait été victime, et le fait de ne pas mettre tous les moldus, tout comme les sorciers, dans un même panier. Azphel hochait subrepticement la tête en l’écoutant, réfléchissant qu’il aimait vraiment la façon de penser de la Gryffondor, et qu’il était tout à fait d’accord avec elle. Les actes d’une minorité ne doivent pas englober une majorité. Megan était réfléchie et posait un regard vraiment large sur les problèmes entre sorciers et modus, les problèmes entre défenseurs du Bien et partisans de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. 



- Bien sûr que je trouverais cela injuste, répondit-il posément en réfléchissant, son regard émeraude ancré dans celui intense de Megan. Il n’est déjà pas simple de séparer le vrai du faux avec tout ce qu’il se passe, alors condamner toute une population pour les actes de quelque-uns est la chose la plus stupide qu’on puisse faire.

Il aurait voulu lui dire combien il admirait sa force et son recul sur les événements, mais il se contenta de maintenir un regard silencieux dans ses yeux.



Il accueillit le compliment sur son talent avec un sourire retenu. Non pas qu’il doutait sérieusement d’en avoir, mais il minimisait ses qualités et préférait qu’on lui expose ses défauts plutôt que ses points fort. Mais venant de Megan, le compliment lui faisait plaisir, très honnêtement. De part leur passé sous tension, il savait qu’elle était sincère et qu’elle ne lui dirait jamais qu’elle l’appréciait si ce n’était vrai. C’est pour cela q’il aimait l’évolution de leur relation, il savait ce qu’elle pensait réellement, ce qu’elle avait pensé de lui avant.



- Merci.. j’y réfléchis toujours, mais ça fait plaisir d’avoir des personnes qui croient en nous. Je suis content que tu aimes ma façon d’écrire, avant toi, j’en parlais pas beaucoup.


Le fait d’en discuter lui fit penser à Rita Skeeter, ses articles arrangés et sa façon exaspérante de démonter quasiment toutes les personnes qu’elle interviewait. Meg’ avait raison, la gazette était un torchon qu’elle rendait imbuvable à elle seule. La tête même de Skeeter ne revenait pas à Azphel, sa façon de parler non plus ; à peu-près tout chez elle l’exaspérait. Il regarda Megan longuement, jugeant que malgré la complicité qui devrait les lier via leur maison il ne savait pas vraiment où elle en était dans sa vie privée, hormis les déboires qu’elle avait connu à Avalon et quelques bribes d'histoires sur sa famille.



- Tu as quelqu’un à Abraxan ? Enfin, tu sors avec quelqu’un à Haveirson ? rectifia-t-il. Je me demandais si tu avais trouvé quelqu’un pour te supporter, parce que ça fait un moment que je te vois seule, mais je me trompe peut-être ?


Il ne savait pas si la réponse l’intéressait réellement ou si la vie sentimentale de Megan avait la moindre importance pour lui, mais la question lui était venue tout naturellement.

Les compliments de Megan étaient à la fois touchants et sarcastiques. C’est vrai que, dans l’image que les Serpentards avaient la plupart du temps, Azphel était un peu un ovni. C’était sans conteste dû à son sang mêlé et au fait que sa mère, moldue, en avait toujours été fière et lui aussi. Bien entendu, cela lui avait valu quelques critiques ou, le plus souvent, de l’indifférence de la part de famille trop nobles ou "pure" pour traîner avec lui. Ca ne l’avait pas empêché de se faire de bons amis et de bien réussir sa scolarité. Ni de se mettre Megan à dos pendant longtemps. Maintenant, il lui semblait évident que s’ils avaient été dans la même maison, ils auraient surement passé beaucoup de temps ensemble tous les deux.



Un parfait Gryffondor ? C’était peut-être exagérer la chose ! Le sorcier se retourna et s’adossa au ponton, plantant un regard faussement méchant dans les yeux de la blonde. 



- Je préfère Serpentard… Contrairement aux idées reçues, ils ne sont pas tous méchant ! Mais je vois bien ce que tu veux dire… je ne sais pas pourquoi je suis comme ça. Son regard se faisait songeur, réfléchissant. Je suppose que j’ai été bien éduqué, dans la tolérance..


[...]

-Mais pourquoi n'en parles tu pas à tes... Amis?



Elle rebondissait sur l’écriture, ce qui changea le fil des pensées du sorcier. C’est vrai qu’il n’en avait jamais beaucoup parlé, même si, depuis quelques mois, il se confiait davantage sur ses rêves et ambitions. L’écriture avait longtemps été son petit secret, ce qui le coupait du monde et le ressourçait, mais à Haveirson, c’était compliqué de ne pas l’exposer, alors que son avenir dépendait de cette passion de toujours. Avec ses amis ? Les problèmes du monde actuel prévalaient largement sur ses tracas d’écrivain, selon lui. Et parler de textes alors que moldus et sorciers sont presque au bord de l’affrontement ne rimerait à rien.



Azphel avait ce défaut, ou cette qualité, de considérer que les autres valaient mieux que lui, qu’il était préférable que les autres aillent bien plutôt que lui. Ses deux parents étaient un peu pareils, et en y réfléchissant, il trouvait leur attitude un peu idiote, et estimait qu’ils devraient plus penser à eux, mais lui-même faisait exactement la même chose dans sa vie. Il soupira, exaspéré par ce constat. Il avait à travailler sur lui, c’était certain, pour plein de raisons.



- J’essaie, dit-il simplement. De plus en plus du moins, tu en es la preuve.


S’aventurant sur le sujet des amours de la belle, il sentit comme une retenue dans son attitude, comme s’il s’approchait d'un sujet sensible. Pourtant, Megan ne lui répondit de suite, ce qui l’incita à penser qu’il y avait quelqu’un dans son coeur, mais que cette relation devait être trop compliquée pour qu’elle lui en parle. Il n’insista pas, il comprenait parfaitement, alors que lui aussi s’était engagé dans une relation peu évidente avec Isia.
 Il aimait le demi sourire que Meg’ lui adressait, il y avait toujours des expressions taquines ou énigmatiques sur les réponses qu’ils se donnaient, et cela participait grandement au charme de leur relation atypique.



Et puis, alors qu’il ne s’y attendait pas du tout, Megan repartit sur le sujet du supposé « Ordre du phénix » qu’elle avait presque nié lorsqu’il en avait parlé quelques semaines plus tôt. Le sourire sur le visage d’Azphel s’estompa, pris au dépourvu par la question franche qu’elle lui posait. Il lui semblait évident que la réponse était oui, qu'il se battrait du côté du Bien quoi qu’il advienne. Cela devait transparaître dans ses paroles et les prises de positions qu’il avait eu lors de leurs rencontres récentes. Pourtant, il avait fini par décrédibiliser lui-même l’existence de quelconques groupes qui agiraient dans l’ombre, pour s’opposer aux Ténèbres.


Il avait fini par se convaincre que la seule opposition à l’ascension du Seigneur des Ténèbres était les Aurors et quelques rares sorciers de l’étoffe de Dumbledore. Megan le fixait intensément et attendait visiblement une réponse, comme l’obligeant à avoir une position claire face à la situation. Il changea de nouveau de position pour se pencher sur le ponton, les yeux perdus sur le courant d’eau qui défilait devant lui. La cause. Le mot sous entendait clairement le parti pris par la sorcière. Il pouvait même laisser penser qu’elle était dévouée à cette cause….


- Oui. Je sais que je ne pourrais jamais me mettre du côté du Seigneur des Ténèbres. Mes convictions m’en empêche. Dire que "j'aimerais me battre" c'est peut-être fort. Mais je crois qu'aujourd'hui, toutes forces dressée devant.. Voldemort.. est bonne à prendre. En fait, la réponse simple est oui. Après, même si je suis doué en sortilèges, je me suis toujours demandé si je serais un bon duelliste ou non
.

Azphel avait ce caractère si contrasté qui avait tendance à agacer Megan. S'il avait été comme les autres serpentards qu'elle avait côtoyée, cela aurait été beaucoup plus simple. Elle se serait contenté dz conserver cette rivalité qu'ils se trimballaient depuis Poudlard. Mais Azphel avait une personnalité beaucoup plus complexe qu'elle ne l'avait cru jusqu'à récemment, et l'évolution de leur relation en était une des conséquences directes. Elle n'allait pas s'en plaindre, elle appréciait l'homme qu'elle redécouvrait.

Mais Azphel semblait lui-même se faire sa propre opinion des paroles de la jeune femme. Il ignorait à quel point Megan avait côtoyé des serpentards et aussi l'un de ses petits secrets qu'elle préférait amplement garder pour elle. Elle n'avait jamais osé dire que le choixpeau avait hésité à l'envoyer à serpentard, comme il avait envoyé son frère jumeau. Megan gardait cette information bien pour elle. Mais quelque chose frappa la jeune femme. Il préférait serpentard. Pourquoi ?  Etait-il lui même rempli d'idées reçues sur les  gryffondors ?

- En quoi serait-ce humiliant d'être apparenté à un gryffondor ? Je n'ai pas de préjugé sur les serpentards, du moins pas autant qu'on pourrait le croire. Une partie de ma famille y a fait ses études ou y fait des études.

Certes, il était difficile aux premiers abords de faire l'apparentement entre Blaise Zabini et Megan O'Neill. Pourtant, ils étaient bien des cousins.

La discussion se poursuivit et Megan affichait un air plutôt surpris. Azphel avait insinué qu'il la considérait comme une amie ?  Non elle avait probablement du loupé une phrase mais pourtant...

-amis ? Et bien, je suis surprise que tu me considère comme tel, ça veut dire qu'on doit arrêté les lancer de vannes ? Parce que franchement j'aime ce sport, c'est ma grande passion, surtout si je dois la partager avec toi !

Le ton amusé restait bon enfant. Megan aimait taquiner Azphel, cela lui rappeler les moments ou elle n'avait pas à se soucier des mangemorts, des moldus et de ses conneries de guerre qui se profilait à l'horizon.

Le ton beaucoup plus sombre et sérieux qu'ils avaient en parlant du combat à mener contre Voldemort contrastait d'ailleurs avec la précédente bien plus détendue. Le fait est que les combattants se faisait rares du côté de l'ordre. Megan ne supportait pas de regarder les choses sans rien y faire. C'était comme accepté comme une fatalité ce qu'elle ne voulait pas. Ceux qui faisait ça été à ses yeux des lâches qui, si les choses venaient à mal tourner, ne pourront s'en prendre qu'à eux même d'avoir laisser les choses se faire.

-tu n'as jamais fais de duel ? Même avec des camarades ?

Elle lui demandait surpris.

-Tu as bien des compétences qui peuvent être utile, non ? Les sortilèges c'est déjà pas mal !

Meg se méprenait parfois, ou analysait les paroles bien plus loin qu’elles ne portaient. Azphel n’avait rien contre les Gryffondors, enfin rien de bien méchant, et il l’aurait certainement bien vécu s’il avait atterri dans cette maison. C’était simplement la fierté d’être Serpentard, tout comme on pouvait être fier d’appartenir à Serdaigle ou Poufsouffle. La sorcière était bien la preuve qu’il se serait amusé et aurait fait de belles rencontres s’il avait revêtu la tunique des rouge et or.
Sur la rambarde, Azphel changea de position pour s’assoir dessus tourné vers Megan.



- Ne t’en fais pas pour nous, même si je « t’apprécie » (il leva les mains pour faire le signe des guillemets avec ses doigts) aucun risque pour qu’on devienne de véritables amis non plus. Je reconnais que nos discussions me plaisent, mais n’allons pas trop vite.

Il lui adressa un clin d’oeil amusé.


- J’ai fait quelques duels si, mais rien de bien sérieux. Et justement, là est la différence entre le jeu et la réalité. S’amuser ne tue personne normalement. Pour mes compétences, il va falloir que je réfléchisse un moment ! En fait je suis bon en sortilèges, pour le reste, je crois pas qu’une plume sauvera la vie de qui que ce soit. Si les crayons arrêtaient les sorts, cela ferait longtemps qu’il n’y aurait plus de guerres.



Assis là sur le ponton, le temps défilait lentement, loin des affrontements et des problèmes entre moldus et sorciers, bien loin de l’importance ou non d’un sang pur. Il n’y avait que deux jeunes sorciers soucieux de vivre à fond, et si possible, essayant de faire les bons choix. Le sorcier savait maintenant que quel que soit les problèmes auxquels il serait confronté, il serait certainement du même côté que Megan. Il suffisait de parler avec elle plus d’une fois de la guerre et des prises de positions et on pouvait deviner les valeurs que défendait la Gryffondor. Elle était quelqu’un de juste et droite, il en était maintenant convaincu.



- Ca devrait être cool de faire des duels contre toi. J’imagine que tu sais te débrouiller si tu me poses cette question. Ca peut être amusant un de ces jours de se tester tous les deux, tu crois pas ?



Le sorcier était presque sûr de pouvoir apprendre de Megan. Il le sentait en elle, et il se trompait rarement sur les personnes.

Malgré ce à quoi on pouvait s'attendre, Megan éclata d'un rire franc, presque soulagée. Elle remit quelques mèches rebelles derrière ses oreilles avant de regarder à nouveau Azphel. L'évolution de leur relation avait de quoi surprendre n'importe qui les ayant connus à Poudlard, à commencer par eux-même. Si on lui avait dis, deux ans auparavant qu'ils arriveraient à tenir une conversation de dix-secondes sans vacheries, ni venin, elle aurait recommandé une visite à Ste Mangouste à cette personne.

-Oh, je suis deçue! Je pensais qu'on était les meilleurs amis du monde!

Enfin, la taquinerie et les vacheries étaient toujours d'actualité entre eux à vrai dire.
Cela dit, la discussion qui s'en suivit permis à Megan de voir Azphel autrement. Loin d'être imbu de lui-même - Et Merlin savait que c'était rare chez les serpentards - il n'avait aucun prétention et affirmé même que les mots n'avaient pas d'impact, ce que Megan ne pensait pas et avait du mal à comprendre comment Azphel pouvait dire cela.

-Pourquoi sous-estimes-tu la portée des mots? Si ceux qui se battent utilisent leurs baguettes, ce sont les mots qui les ont convaincus d'en arriver là tu sais... Du moins pour la plupart d'entre-eux. Les mots ont le pouvoir de faire des choix et selon la portée d'une plume, les mots peuvent être décisifs dans une guerre...

L'histoire ne l'avait-elle pas prouvé après tout? Autant chez les moldus que chez les sorciers, le poids des mots avaient toujours jouer un rôle décisif dans la fin de chaque guerre, autant que les actions menées.
La jeune femme s'accouda à la rambarde à côté de là ou était assis Azphel. Plus lasse que fière, elle répondit.

-Il n'y a rien d'amusant dans les duels Lamar... Et même si je me débrouille, ce n'est que par soucis d'intégrité physique.

Elle passa sous silence qu'elle préferait éviter les duels parce qu'elle avait bien plus de connaissances et de facilité à employé la magie noire que la magie neutre, chose qu'elle voulait laisser derrière elle.

-Un duel entre nous?

Elle arqua un sourcil, sceptique avant de sourire.

-Tu risquerais d'être deçu...

Dit-elle en riant doucement. Deçu que les rumeurs qui circulaient sur elle et les duels qu'on lui prêtait. La jeune femme était pas du genre à se laisser faire, mais depuis sa terrible blessure à Avalon, elle évitait simplement les combats et les situations d'urgences.

Les mots avaient le pouvoir d’arrêter des guerres, tant que les déclencher ? Oui, l’ex Gryffondor avait raison. Ce n’était pourtant pas à lui, plume naissante de dix-neuf ans, d’aller exprimer l‘idiotie de la guerre et le chaos qu’elle déclenchait aux têtes pensantes. Il n‘avait pas à le faire, pas parce qu'il ne se sentait concerné par l’imminence de la guerre, mais parce que les autorités déjà en place étaient censé le faire pour eux, pour protéger la génération qui viendrait ensuite réparer les dégâts, la génération de Megan et Azphel.



Megan, contrairement à ce qu’il avait pensé, ne s’enthousiasma pas à l’idée de combatte, même pour de faux. Elle était moins bonne en duel que le disaient les rumeurs ? Peut-être, ce serait dur à vérifier. C’était loin de ce qu’elle lui laissait penser en toute cas, cette tête pleine de force et d’idéaux qui ne manifestait aucune peur de la guerre qui s'approchait à l’horizon. Les yeux de la sorcière s’étaient emplis d’une teinte mélancolique, elle ne perdit pourtant sa traditionnelle répartie, à laquelle il choisit de rester muet. Elle avait raison, il ne croyait pouvoir réellement l’emporter contre elle, pareil exercice aurait davantage servi à lui apprendre de ses erreurs et à lui montrer ce qu’il ne devrait surtout pas faire en situation de combat.



L’allocution Ministérielle avait été un choc, un évènement qu’il avait, dès son annonce, pressenti comme dangereux, ce qui ne l’avait empêché d’être gagné par la peur et la terreur lorsque des cagoulés avaient fait irruption. Dans cette situation là, porté par l’adrénaline, il n’avait flanché, sa baguette s’était faite ferme et il avait même, surement par coup de chance, touché l’un des fauteurs de trouble dans sa fuite. Il ne s’en était pas senti plus grand ou plus fort pour autant, plutôt chanceux, à dire vrai. Même si les félicitations reçues par la missive de Jonathan Carwood en personne avait quelque chose de réellement gratifiant. 



Azphel sauta de la rambarde, un sourire sur les lèvres, lançant des regards tout autour d’eux. Ils avaient bien de la chance d’être-là, en ce moment ; ils auraient de la chance de pouvoir y être encore, dans deux ans. Il se rendait compte de cette réalité, peut-être froide. Un moment, l’Abraxan s’essaya à siffler, plutôt joliment, sans sortir de suite précise, la mélodie, si l’on pouvait l’appeler ainsi, n’inspirait rien de connu.

- Tu fais quelque chose cet été, après les cours ? Des vacances de prévues avec ta famille, ou un voyage initiatique ? Il réfléchit un instant, la tête levée vers des nuages paresseux. Partir en quête de Maître Yoda pour qu’il t’apprenne des secrets et parfaire cette force que tu sembles dégager ?



Le trait d’humour à part, il était intéressé de savoir ce qui occuperait la Gryffone. Lui-même ne savait pas trop ce que seraient ses vacances, s’il verrait Isia ou si l’opportunité ne leur serait donné. Il devrait peut-être en profiter pour parfaire son exécution des sorts, sa vitesse de lancer, son agilité à esquiver, son habileté à se déplacer. On ne sait jamais, si les évènements aussi sombres que ceux produits depuis le début d’année sont bien annonciateur d’une guerre, savoir se battre deviendrait bientôt indispensable à n’importe quel sorcier, dès le plus jeune âge.



- Moi je sais pas. Je vais peut-être m'entraîner, chercher à apprendre de nouveaux sortilèges et travailler, tu crois pas que ce serait utile ?


Avouer avoir besoin de pratiquer aurait pu être vu comme une preuve de faiblesse, mais il devinait que Megan appuierait ou non ses choix, sans demi mesure, et c’est ce qui l’intéressait dans le point de vue de la blonde, c’est pour cela qu’il avait dit à voix haute, ce qu’il avait pensé tout bas.