Bouffée d'air au bord de l'eau. (feat Megan & vous)

L'intérêt d'Azphel pour ce qu'elle comptait faire de ses vacances d'été lui fit arquer un sourcil interrogateur. Parler de sa vie personnelle était toujours difficile. C'était sa vie privée et elle ne souhaitait jamais s'étendre la-dessus. A vrai dire, personne ne connaissait sa vie privée ici, du moins tout ce qui touchait à sa famille. Elle pouvait bien passé pour quelqu'un de paranoïaque, cela lui était parfaitement égal. Elle préservait les siens et c'était tout ce qui comptait pour elle. Toutefois, malgré la méfiance que les questions d'Azphel lui inspirèrent, la jeune femme répondit sincèrement.

-Je les passerai effectivement en famille, dit-elle doucement.

Elle restait tout de même très évasive à ce sujet, et le fait qu'elle s'en tenait à cette simple phrase montrait bien qu'elle ne désirait pas s'étendre sur le sujet. Mais un froncement de sourcil plus tard, la jeune femme se tourna vers Azphel, intriguée par ses paroles.

-Maître Yoda? C'est qui ça? l'interrogea-t-elle sans comprendre.

Megan n'avait pas compris l'allusion. Peut-être parce qu'elle avait quitté le monde moldu dans lequel elle avait commencé à s'épanouir quand elle avait huit ans et avait été ensuite élevée de sorte qu'elle soit la parfaite sang-pur qu'on attendait elle. Cela l'avait coupé du monde moldu et ses références cinématographique s'arrêtait à quelques disney.
La jeune femme sourit à Azphel, le regard malicieux, la taquinerie pointant le bout de son nez. Il venait de lui confiait ses projets pour l'été à venir.

-Je suis sur que ça peut pas te faire de mal! me moquais-je hilare.

Je finis par lâcher la rambarde et je me tournais vers Azphel, plantant mon regard azuré, perçant dans celui de l'abraxan. Ce que j'allais dire, nécessité sérieusement de voir la réaction qu'il allait avoir, tout en gardant la possibilité de réagir rapidement. Ma baguette dans ma manche était prête à l'utilisation sans qu'il ne le sache, juste par précaution.

- Je fais partie de l'Ordre du Phénix et... je pense que tu pourrais faire l'affaire. Avouais-je en le fixant droit dans les yeux, tout en analysant la moindre de ses réactions.

-Je peux te mettre en contact avec un ancien de l'ordre, afin que tu puisses l'intégrer, il te parlera de ce qu'on attends de toi. Ce n'est bien évidemment, pas une partie de plaisir si tu t'engages sur cette voix, ajoutai-je en le dévisageant.

Azphel rigola franchement en imaginant Maître Yoda enseigner à Megan, mais elle ignorait tout de cette histoire moldue.
- Maître Yoda… c’est une sorte de sage suprême, très puissant, qui apprendrait à un jeune sorcier à se perfectionner et à devenir très fort. C’est un mentor. D’ailleurs, dit-il en la regardant de bas en haut, tu ressembles beaucoup à Maitre Yoda, en plus féminin. Je te conseille de regarder L’Empire Contre Attaque, un de ces-jours, et tu verras de quoi je parle.


Laissant sa phrase flatter la sorcière avec un sérieux redoutable, il accepta sans broncher sa pique sur son besoin de s’entraîner. Il le savait lui-même, il avait toujours été prédisposé à lancer des sortilège avec une redoutable efficacité, mais il manquait de pratique dans le côté défensif et offensif des sorts, et de connaissances supérieures. Un Expelliarmus ne lui sauverait pas la vie en cas de besoin, il le savait très bien. Peut-être devrait-il demander des conseils à Megan, qui paraissait inébranlable depuis quelques temps ? Non, ce serait ridicule. Ils n’étaient pas amis à ce point ; Anton avait ce rôle.



Mais la suite égratigna cette pensée et manqua de le faire trébucher alors qu'il était toujours assit en équilibre sur la rambarde.


- Je fais partie de l'Ordre du Phénix et... je pense que tu pourrais faire l'affaire. Je peux te mettre en contact avec un ancien de l'ordre, afin que tu puisses l'intégrer, il te parlera de ce qu'on attends de toi. Ce n'est bien évidemment, pas une partie de plaisir si tu t'engages sur cette voix.

Les mots de Megan lui déclenchèrent un frisson sans précédent. Il sût à son regard pénétrant, au sérieux dans sa voix, qu’elle était tout à fait sérieuse. Un mélange d’adrénaline et de peur s’empara de l’Abraxan. Elle savait, elle lui avait menti. Son père n’avait pas inventé cette histoire de groupuscule secret qui tentait de faire le Bien dans l’obscurité. Et Megan… en faisait partie ? Le temps se suspendit et sans ciller, il plongea ses yeux émeraude dans le regard de Megan. Il n’y avait pas de trace de mensonge, pas d’hésitation. Elle connaissait l’Ordre du Phénix depuis bien avant qu’il ne l’ait mentionné. Elle y était active et en connaissait des membres.

Ce qu'elle venait de lui dire avait sûrement de lourdes implications pour elle, mais Azphel comprenait maintenant d'ù venait la force qui émanait dans les propos qu'elle avait eu lors de leurs discussions.


Mais qu’attendait-elle de lui ? Qu’il lui prenne la main et parte à la rencontre de ce fameux « ancien » sans rien demander, sans rien savoir de ce qui l’attendrait ? Les secondes s’éternisèrent et il pensa un moment se contenter d’un simple « non », tenté de camoufler son désir d’en savoir plus derrière ce qui caractérisait Azphel depuis de nombreux mois : la peur de se confronter à la froideur de la réalité, à l’imminence de la guerre.  

Le regard de l’Abraxan balaya l’horizon, les arbres et la rivière. Dans ses pensées défilaient ses parents, sa famille, Isia, Anton et Alycia, et toutes les merveilleuses rencontres qu’il avait fait à Poudlard et à Haveirson. Risquer sa vie, risquer tout court, lui faisait peur. Mais rester inactif devant le danger qu’encouraient ceux qu'il aimait le terrifiait encore plus.



Il replongea son regard dans celui de Megan et hocha la tête.

- Je ne sais pas si je corresponds à… à l’ordre. Mais je veux bien voir cet homme. Il marqua une pause. Même si j’ai maintenant deux-mile questions à te poser. Cela fait longtemps que tu connais cet ordre ?


J’écoutais Azphel qui prenait le temps de m’expliquer qui était maître Yoda. J’étais un peu sceptique, mais j’acquiesçais d’un signe de tête. Lors de mes prochaines vacances ou mon prochain week-end chez mon père, j’en profiterai pour visionner ce film dont il me parlait. Je me demandais en quoi il me ressemblait. Si c’était au niveau du caractères, ses apprentis étaient pas dans la merde, si c’était au niveau du physique... Il avait beaucoup de chance! Bien que je me demandais en quoi un homme pouvait me ressembler. D’ailleurs, ma question franchis d’ailleurs les lèvres.

“-En quoi je lui ressemble? Caractère ou physique?” demandais-je curieuse d’en savoir un peu plus. “Je verrai lorsque je serai chez mon père, je pense qu’il doit connaître...” dis-je à mi-voix pour moi-même.

Lorsque j’avais abordé l’Ordre du Phenix, je n’avais probablement jamais autant eu peur de me tromper sur mon choix. Azphel et moi étions tellement différents, et je ne pouvais pas dire que la confiance régnait entre nous, même si nos discussions étaient devenues, un minimum civilisées. Il n’en restait pas moins un serpentard que j’avais adoré détester pendant une grande majorité de ma scolarité à Poudlard. J’appréhendais sérieusement cette décision, et je me tenais prête à intervenir, selon la réaction qu’il aurait.

J’espérais seulement qu’il m’avait dit la vérité, à propos de sa mère et de ses convictions, si ce n’était pas le cas, je savais que j’allais en payer les conséquences, et je ne voulais pas passer par là.S’il y avait autre chose qui me stressait un peu, c’était probablement la confiance qu’il me faudrait faire preuve vis à vis de lui s’il venait à rejoindre l’Ordre du Phénix. Même si j’étais d’un naturel méfiant, je devais faire un minimum confiance à mes partenaires de missions pour que celles-ci se déroulent du mieux possible. Serai-je capable de faire de même avec Azphel? Et lui?
Je me rendais compte qu’en feintant l’ignorance quand il avait mentionné l’Ordre la première fois, je lui avais menti. Ça avait été un choix à faire, et je n’avais pas pu me résoudre à lui en parler comme ça, de but en blanc de l’Ordre du Phenix, surtout que je n’avais pas encore décidé si oui ou non, je pouvais lui faire confiance pour un tel aveu. Si je me trompais, je mettais en danger tout mes alliés, et s’était plus qu’inconcevable. Il pouvait peut-être comprendre ça?

“- Si j’ai feinté l’ignorance la première fois que tu m’en as parlé, c’était parce que... J’avais besoin d’un temps de réflexion. Je ne pouvais pas te dire comme ça, de but en blanc ‘Hey j’suis dans l’Ordre, évidemment qu’il existe’, c’est quelque chose de bien trop grand pour être crier sur les toits, et... Ce n’est pas prudent, ni pour moi, ni pour mes coéquipiers...” me justifiais-je doucement.

Le fait qu’il était volontaire pour voir cet homme et qui plus est, avait de sérieux doutes sur ses compétences à en faire partie était pour moi l’une des preuves nécessaires pour me dire que je ne m’étais pas tromper sur mon choix. Il fallait soit être stupide, soit complètement taré pour accepté d’entrer dans l’ordre sans hésitation. Je souris doucement à Azphel.

“-Je te mènerais à lui... Quant-aux questions que tu te poses, si elles ne représentent aucun risque de compromettre l’organisation et si j’ai les réponses, je te répondrai..” dis-je calmement.

Je ne pouvais aisément pas lui parler de L’ordre et des secrets qui l’entourait sans qu’Azphel n’est vue Dumbledore, surtout s’il n’était pas sur de vouloir rentrer dans les rangs des combattants.

“- ça fait deux ans que je suis dans l’Ordre. En fait, depuis qu’il a été reformé en fait...” avouais-je calmement, “L’Ordre a été en dissous après la première guerre et a été reformé lorsque Voldemort est revenu. On m'a alors convaincu de les rejoindre...” ajoutais-je en prenant soin de prononcer le nom du Lord Noir, même si ce n’était pas dans mes habitudes.

J'avais bien vue que la surprise avait été grande pour lui, il ne s'y attendait probablement pas. Le fait qu'il manqua de perdre l'équilibre et de basculer en arrière me fit sourire d'ailleurs, malgré moi.

Megan insista avec Maître Yoda, presque pour tuer sa plaisanterie.

- Oui, physiquement je voulais dire. C’est un blond plutôt séduisant..

Disant cela, il se rendit compte qu’il sous-entendait que Megan était séduisante. Mais il ne rectifia pas ses mots, elle comprendrait qu’il s’était foutu d’elle quand elle verrait Maitre Yoda, de toute façon… Le plus important n’était pas là, mais dans le fait que l’Ordre se dressait devant Azphel, comme une vérité, autant qu’une possibilité. La révélation était à la fois excitante et terrifiante, tant elle impliquait de choses pour lui. Ne serait-ce que s’y intéresser le plongeait déjà dans une réalité qu’il refusait de voir depuis longtemps : le monde changeait et chaque décisions prise pourrait avoir de lourdes conséquences.



Megan expliqua son choix, sa réserve lorsque il avait évoquait le groupe quelques jours plus tôt. C’était compréhensible. En essayant de se mettre à sa place, il admit rapidement qu'il aurait probablement eu le même réflexe qu’elle, et que le fait qu'elle lui en parle relevait déjà d’une grosse confiance qu’elle lui accordait, sans compter que ses paroles pourraient être une énorme prise de risques pour la sorcière.

Le regard d’Azphel s’était fait plus sombre, plus sérieux. Plongé dans les yeux de Megan, il essayait d’en extraire les mille secrets, toutes les ombres qui tournaient autour d’elle et les secrets.



- Je comprends tout à fait que ça puisse être risqué, et que tu m’aies menti pour cette raison. C’est logique..



L’ordre, les combats, la guerre.. Cet enchaînement de mots faisait froid dans le dos.
Revenu les deux pieds sur le ponton, les bras croisés, Azphel écouta Megan raconter sa petite histoire, avec un regard neuf posé sur elle, quoi que toujours teinté d’une admiration et d’un profond respect. D’une manière ou d’une autre, s’approcher de l’Ordre revenait à s’approchait de Voldemort. C’était effrayant., mais cela revenait à faire quelque chose qui compte vraiment. C’était donc très important, très loin du long défilement quotidien de sa petite vie Haveirsoniesque et de ses problèmes futiles qui n’auraient plus aucun sens si la guerre plongeait le monde sorcier dans le chaos.



- Donc, si je devais me rapprocher de l’Ordre, je subirais un entrainement, quelque chose comme ça ? Ca signifie agir dans l’ombre, c’est ça ?



Azphel se rendit compte qu’il avait croisé les bras, resserrés contre lui comme un geste protecteur. Il lui fallait trouver le courage qui dormait au fond de lui, force qu’il entrevoyait dès lors qu’il croisait le regard de Megan. 


Sans savoir pourquoi, je me méfiais de la réponse d’Azphel. Quelque chose clochait avec son maître Yoda, alors je gardais simplement mes doutes, et je laissais couler la conversation. Je verrais par moi-même ce qu’il en était vraiment. De toute façon, je ne pouvais rien dire de plus puisque je ne savais pas de quoi parler “l’empire contre attaque”.

La conversation sur l’Ordre du Phoenix était beaucoup plus sérieuse et tendue que nos conversations précédentes. Nous nous jaugions du regard, tentant de déterminer si oui ou non, nous pouvions nous faire confiance. Ce n’était pas l’envie qui me manquait, personnellement, mais il était vraiment du de se défaire du passé. Azphel restait à mes yeux, le serpentard avec qui je me brouillais à Poudlard. Celui qui me tapait sur le système dés que son sourire suffisant apparaissait sur son visage. Et même si maintenant, de l’eau avait coulé sous les ponts et que nous avions vue une autre facette l’un de l’autre, nous n’en restons pas moins méfiant. C’était une révélation des plus importante que je lui avais fait. Malgré tout cela créait un lien entre nous, même si nous aurions préférés qu’il n’existe pas. C’était une marque de confiance, malgré ma méfiance. C’était une chance que je lui donnais, et j’espèrais sincèrement que je ne serais pas déçue en retour. D’un signe de tête lent, j’acquiesçais. Oui c’était logique de lui avoir menti, même s’il m’avait révélé des brides de son passé, m’accordant ainsi en quelques sortes, sa confiance.

“Oui. Tu ne serais pas lâcher tout seul. Tu auras des entraînements et lorsqu’il faudra agir, tu ne seras pas seul non plus. Nous agissons en équipe...” avouais-je à mi-mots. “Quant-à agir dans l’ombre, tu penses bien que la discrétion et de mise. Je sais que c’est beaucoup d’un coup et cet engagement n’est pas à prendre à la légère. Les combats contre les mangemorts et leurs plans restent la principale mission. Sans compter que les Aurors nous considèrent comme des ennemis également... C’est peu d’alliés, beaucoup de sacrifices mais pour un combat qu’on estime... nécessaire...” lui résumais-je doucement.

Je le regarde et me mords la lèvre inférieure. Je comprends tellement ses doutes, je comprends qu’il reste méfiant autant que curieux. C’est une situation vraiment compliquée dans laquelle je viens de le mettre et j’espère qu’il sera capable de faire le point et de prendre la décision qu’il juge le mieux. Je comprends qu’il est besoin d’un temps de réflexion, et tout ce que je lui demande, c’est qu’il ne parle de l’ordre à personne. C’est préférable ainsi.

“Écoute je comprend que ça soit un peu dur a avaler, prends le temps de la réflexion. La seule chose que je te demande, c’est de ne parler à personne de ce que je t’ai dis. C’est beaucoup te demander, mais comprends moi, c’est très important. N’en parles pas, ni à ta famille, ni a tes plus proches amis... S’il te plait...” dis-je en plantant mon regard dans le sien, “ce serait les mettre en danger inutilement...” terminais-je.

Je ne doutais pas qu’Azphel comprendrait ou viendrait le danger. S’il leur en parler, il plongerait ses amis et sa famille dans une forme de complicité, et c’était loin d’être mieux vue par les Auror et même par les mangemorts. Moins de monde extérieur en connaissait l’existence, mieux c’était pour tous...

En écoutant Megan parler de l’Ordre, des risques encourus, mais aussi du poids des responsabilités et des enjeux qui gravitaient autour, ce qui ressemblait à une certitude prenait forme dans la tête d’Azphel. Au fond de lui, il savait. Il savait qu’un Ordre qui se prétendait avoir ces responsabilités ne pouvait qu’exister pour se mettre en barrage du mal absolu. Mais plus encore, il avait toujours su, par son amour de la vie, de la nature, celui de ses proches ; qu’il donnerait n'importe quoi pour rejoindre un tel groupe, pour se rendre utile et responsable, pour faire quelque chose qui comptait vraiment.



Il voyait maintenant dans le bleu saphir des yeux de Megan la force qu'il savait cachée au fond de lui, cette même force qu'il souhaitait trouver pour pouvoir l'exposer au grand jour, pour pouvoir défendre et protéger tout ce à quoi il tenait, et la liste était longue. Il ne savait pas à quoi ressemblerait la personne que Megan lui présenterait, mais il devinait qu'il trouverait à nouveau de cette même force de caractère et de conviction dans ses yeux, et qu’alors, quoi que lui demande de faire cette personne, Azphel la suivrait, lui accordant toute sa confiance.


Il ne voyait plus Megan comme une connaissance, mais comme une amie. Un mot difficile à utiliser pour elle et qu’il ne lui dirait probablement jamais, par fierté ou par stupidité. Mais c’est ce qu'elle était devenue depuis plusieurs semaines, bien loin des vacheries continuelles qu'ils se lançaient toujours en se voyant. Il s'était un peu livré sur sa vie délicate et elle avait accepté de l’écouter ; et alors, du moins le pensait-il, ils avaient trouvé dans l'autre une partie d’eux-même.


“Écoute je comprend que ça soit un peu dur a avaler, prends le temps de la réflexion. La seule chose que je te demande, c’est de ne parler à personne de ce que je t’ai dis. C’est beaucoup te demander, mais comprends moi, c’est très important. N’en parles pas, ni à ta famille, ni a tes plus proches amis... S’il te plait...ce serait les mettre en danger inutilement...”


Les paroles de Megan l'extirpèrent de ses songes profonds. En la regardant, il avait envie de la suivre. L’assurance de la blonde lui donnait du courage, il le comprenait maintenant. Azphel décroisa les bras et retrouva un sourire. La peur, l'appréhension, cédaient maintenant la place à une force de conviction nouvelle.



- Ne t'en fais pas. Quelle que soit l'issue de ma conversation avec la personne que tu vas me présenter, ce que tu m'as dit aujourd'huiui restera secret. Je te fais confiance et je sais que c'est réciproque. Et je mettrais jamais en jeu la vie de personnes qui prétendent s'opposer aux ténèbres.



Azphel s'était rapproché de Megan et avait glissé sa main dans son dos pour la rassurer. La vérité était qu'il avait envie de la serrer contre lui, mais il s’abstint de le faire, devinant que le geste mettrait sans doute Megan mal à l’aise. Il rigola un moment tout seul avant de lui dire :


- Tu es surprenante. J’ai toujours pensé qu'y avait une grande sorcière en toi. Aujourd’hui je comprends mieux ce que me disait mon instinct. En tout cas, lui dit-il comme pour lui confirmer qu'elle ne s’était pas trompée sur lui, cette force que je vois en toi, c’est contagieux. 


J’observais Azphel, ou plutôt sa réaction face aux aveux que je venais de lui faire. C’était surtout pour tenter de percevoir la moindre trace d’émotion sur son visage. J’avais tellement peur de me tromper que j’espérais lire sur son visage, ses pensées. C’était d’ailleurs dans ses moments là que je regrettais de ne pas être légilimens. Pas à dire, j’allais demandé à Severus quelques cours pour pouvoir combler cette lacune.
Finalement, et contre toute attente, Azphel semblait sortir de la léthargie dans laquelle il se trouvait depuis mes confidences. Il semblait plutôt bien le prendre, c’était rassurant dans un sens, même si les émotions qui passaient sur son visage était difficilement déchiffrable. Il fit preuve d’un recul plutôt inattendu d’ailleurs qui me surpris un peu, même si je me gardais bien de lui faire la réflexion. Je me rappelais que lorsque Dumbledore était venu me trouver pour me proposer de rejoindre l’Ordre, je lui avais dis d’aller se faire voir sans même réfléchir à sa proposition. Je devais admettre que m’opposer à Voldemort et ses esclaves, c’était pas trop mon trip, sauf que par la force des choses, Severus avait fini par me convaincre d’y adhérer, plus par soucis de conservation que par véritable aide à apporter. Certes, à présent, je participais beaucoup au mission et je me battais quand il le fallait, et je me gardais bien d’avouer pourquoi et comment j’avais rejoins l’Ordre. J’en étais pas particulièrement fière.

“-Je sais...” dis-je en le regardant droit dans les yeux.

Oui, j’avais la conviction qu’il ne dirait rien. Il avait plus à y perdre qu’à y gagner de tout façon. Mais ce sérieux, c’était tellement peu nous, que ça en était un peu déstabilisant. Je ressentais le besoin de faire un peu d’humour, aussi merdique soit-il. J’utilisais ses propres mots “Je te fais confiance et je sais que c'est réciproque” pour tenter de détendre l’atmosphère et de rendre l’ambiance aussi... Habituelle que possible.

“-Oh je t’en prie! Tu vas me faire rougir! Et après on s’embrasse et on se déclare notre flamme!” plaisantais-je doucement.

Mais le geste “d’affection” venant d’Azphel me choqua presque et je me tendis aussitôt. Je n’étais pas une adepte des gestes d’affections, en fait, pour être plus exacte, je n’étais pas habitué et trop peu démonstrative. De plus, je n’oubliais pas qu’il s’agissait d’Azphel, ce qui était d’autant plus surprenant étant donné que nous étions censé nous tirer dans les pattes et nous envoyer des vacheries plutôt que de nous faire des déclarations amicales. Face à ses compliments, je restais d’abord bouche-bée et un peu gêné si bien que je bredouillais

“-Non sérieux, arrête... Tu fais flippé là! Envoi plutôt une vacherie, c’est plus notre domaine!” Dis-je en me passant une main gênée dans les cheveux “En fait, c’est surtout que j’ai besoin d’un bouclier humain et vue ta carrure tu ferais l’affaire! Histoire de prendre des doloris dans la tronche à ma place, tu vois!”

Bon d’accord, c’était un humour douteux, mais c’était plus dans notre domaine!

“-Je vais contacté... Le membre de l’ordre que je t’ai parlé... Et dés que j’ai une réponse, je t’amènerai le voir. Et Lamar, cette force, c'est pas contagieux, c'est que tu l'as déjà en toi...”

Comme il l’avait deviné l’affection n’était pas la marque de fabrique de Megan O’Neil, et le demi geste qu’il avait entrepris dans sa direction la braqua presque aussitôt. La coinça, pour être plus exact. Ce n’était pas plus mal au final. Il aimait bien Megan, mais il fallait peut-être mieux qu’ils restent tel qu’ils étaient, à se chamailler, sans se soucier de la réalité. Elle restait la petite Gryffondor insupportable et lui le Serpentard arrogant, ça lui allait tout autant.



- Ne t’en fais pas, j’encaisserai les Doloris, lui assura-t-il avec sérieux. Mais à la moindre occasion, je me sers de toi pour pas mourir, on a qu’à faire comme ça.



Bien qu’il cherchait à plaisanter, la conversation avait pris une tournure beaucoup plus sérieux, les mots s’étaient fait plus froids et en rapport avec la réalité, les atrocités commises les semaines passées. Le monde s’assombrissait et Azphel aussi, sans le savoir, sans le vouloir. Il n’était pas un héros et ne le serait jamais. Son rapprochement avec l’Ordre ou non ni changerait rien. Il était le fils d’un sorcier talentueux de sang-pur et d’une mère moldue fière de ses origines. Cette fierté coulait dans ses veines. C’est pour cela que l’Ordre, encore impalpable, lui semblait être une conviction qu’il avait toujours eue.


Imaginer les ténèbres, se battre pour de vrai, comme le soir de l'allocution ministérielle, changeait à-peu-près tout dans le petit monde d’Azphel qui tournait si bien. Ca impliquait d’exprimer ses idéaux et de se battre pour ce qu'il aimait, se battre avec une baguette et pas de fragiles mots. Il est des situations, des réalités, devant lesquelles les plumes les plus maîtrisées ne peuvent rien, s'inclinent pour laisser place à une force plus brute, nature, sauvage. L'affrontement n’est pas une solution en soi, c’est souvent un dernier recours. Sans mal, le Bien n’existerait pas.



Dans ce contexte, Megan, l’Ordre, se présentaient comme un rempart, une solution pour un mot qui ferait couler le sang alors qu'il s'en détache fièrement : la paix.



- J’ai hate de te voir là-bas. Utilises ma volière si jamais tu veux me convier  un rendez-vous. Il fronça les sourcils et planta un regard interrogateur dans ses yeux : Rassures-moi, tu sais utiliser un hibou, au moins ? 


Nous plaisantions sur ce sujet, comme si ce n’était rien d’autre qu’une farce. C’était notre façon à nous d’aborder un thème aussi sensible est délicat. Tomber dans les clichés des combattants sérieux, courageux et pleins de bonne résolution n’était pas pour nous, ou du moins pas pour moi. Je n’en oubliais pas que j’avais rejoint l’Ordre par soucis de conservation, plus que par volonté de combattre pour des idéaux bien ébréchés. Je n’avais pas particulièrement de conviction politique ou de volonté de me battre pour l’égalité de tous. J’avais rejoint l’ordre car j’avais retourné ma veste. Un couple de mangemorts m’avaient élevé, et je les avais trahi. C’était purement égoïste, et heureusement que personne ne connaissait mes véritables motivations. C’était mieux comme ça, ou ma réputation en pâtirait.

“- Quelle galanterie! Rappelle moi de ne pas faire équipe avec toi!” dis-je de façon ironique.

La proposition de Lamar aurait pu paraître gentille, jusqu’à son insinuation. Je levais les yeux au ciel, exaspéré par sa blague de très mauvais goût. J’hésitais à lui répondre quelque chose de bien gore, mais je m’abstins j’étais persuadé que si je lui avais dis que je préférais utiliser les lancer de tête de mangemorts pour passer les messages, il aurait été choqué.

“-Un hibou? Ah non! Désolé, j’en suis encore au pigeon voyageur....” dis-je en ayant l’air surpris par sa question.

Je laisse échappé un rire malgré moi. Notre discussion bien que fort intéressante doit prendre fin. J’ai à faire ailleurs, et je dois encore contacter Dumbledore - s’il répond - pour Azphel. Je me redresse légèrement, lâchant la rambarde sur lequel je me suis appuyé je lui dis

“- Je te laisse terminer ta promenade et je te contact dans les prochains jours, au plaisir de te revoir!” dis-je en tournant les talons.

Et je m’éloignais alors laissant Azphel avec le flot d’informations, et probablement autant de questions.