Fading out Ft. Alycia McWood

15 Mars 1997

La neige de février avait commencé à fondre, telle les minces espoirs d'Anton que sa vie prenne une tournure plus joyeuse qu'à présent. Tout semblait s'écrouler autour de lui. Il avait l'impression de marcher sur un sol friable et, qu'à chacun de ses pas, un autre morceau s'effondrerait. Ses repères s'estompaient peu à peu. Il n'avait plus cette même assurance qu'autrefois car, même si cela faisait plusieurs semaines que son histoire avait été révélée au grand jour, il devait encore et toujours supporter le regard des autres. Des regards de haine. De dégout.

Il commençait réellement à perdre l'espoir de revoir son père... adoptif, en vie. Pas de réponse. Des allusions morbides d'un étudiant inconnu croisé dans la volière. Et puis Alycia. Aly... Il s'était promis de ne pas la blesser. De faire tout ce qu'il était possible pour la préserver. Et il avait faillit à toutes ses promesses. Anton s'était contenté de s'excuser par lettre et de se trouver des excuses. Idiot et contre productif, vu la manière dont Alycia avait répondu à sa lettre. Et ce à raison. Il voulait qu'elle profite de sa vie à Poudlard, des aventures qu'offrait le château et des amitiés que représentaient ses élèves.

L'Abraxan envoya valser une branche qui se trouvait sur son chemin. Les mains dans les poches il continuait d'avancer vers la Cabane Hurlante, l'oeil aux aguets, la baguette prête à dégainer. Il aperçu non-loin la elle où il s'était fait prendre à parti par des crétins violents. Où Azphel était venu l'aider. Avant de lui crier qu'il n'était qu'un connard pour son comportement envers Alycia. Il le savait. Mais entendre cette phrase sortir de la bouche de son meilleur ami... Voir ce dégout dans ses yeux... Tout cela fait laissé un goût amer dans la bouche du grand brun. Pour autant, il avait attendu cette semaine pour envoyer un hibou à la Serpentard en avouant qu'elle lui manquait. Chose qu'il n'aurait jamais penser admettre un jour.

Anton soupira. Il était presque arrivé. Il pouvait voir le rocher sur lequel ils s'étaient assis tous les deux et où ils s'étaient confié l'un à l'autre. Où, pour la première fois depuis qu'il connaissait la belle brune, il avait vu autre chose en elle qu'une 5eme année de Poudlard en mal d'attention. A chaque fois qu'il pensait à elle, c'était cette image qui venait s'inscrire dans son esprit. La Cabane hurlait toujours autant au loin, malgré l'absence de vent. Le sol était devenu boueux avec l'adoucissement des températures et le décor était presque méconnaissable. L'Abraxan espérait qu'elle n'ait pas changé d'avis. Qu'elle daigne le voie pour qu'il ait au moins une chance de s'excuser de vive voix. Après, si elle souhait ne plus jamais le revoir, il accepterait. Ce serait peut-être même mieux de la sorte.

Il fut sorti de ses pensées par les bruits de pas de la jeune femme qui avançait vers lui. Instinctivement, il se redressa, sans pour autant sourire. Il était content de la revoir après tout ce temps, mais son masque froid et rigide prenait le pas sur la réalité de ses sentiments. Cette partie là ne risquait pas de changer.

Lorsqu'Anton entendit le son de la voix d'Alycia, il ne fut pas surpris qu'elle soit froide, presque sévère. Certes, il n'avait pas l'habitude qu'on lui parle ainsi et, en d'autres circonstances, il aurait fait regretter ce ton à celui ou celle qui avait osé l'adopter. Mais il s'agissait d'Aly et cela changeait tout. De plus, l'Abraxan, bien qu'il eut beaucoup de défauts, avait la qualité de savoir reconnaître ses torts et cette réflexion était amplement méritée. Il suivit le regard de la Serpentard vers la Cabane Hurlante et serra les dents. Même s'il s'y était attendu, entendre la jeune femme lui parler sur ce ton lui déplaisait. IL s'était habituer à la voir se radoucir en sa présence. Or aujourd'hui, cette douceur était bien loin.

Son sourire sonnait faux, ce qui augmenta le sentiment de culpabilité du grand brun. Il la suivit du regard lorsqu'elle vint s'asseoir à côté de lui, sans pour autant chercher à croiser son regard. Il avait l'impression d'être un enfant fautif, ayant été pris la main dans le sac et ne sachant comment se justifier. Pourtant, il était plus âgé qu'Alicia ce qui aurait dû lui donner un certain avantage dans cette situation. Il avait le droit de faire ce qu'il voulait et ne devait rien à la Serpentard. En théorie... Parce que dans la réalité, il s'en voulait terriblement. Il savait qu'il avait trahi sa confiance, malgré lui certes, mais tout de même. Il posa son regard quelques instants sur le visage de la belle brune qui se tenait presque raide à son flanc, à distance raisonnable. Elle avait revêtu son masque de glace, son regard était perçant et sa bouche, dans son faux sourire était pincée.
Il reporta son attention sur la Cabane en face d'eux puis sur ses doigts, croisés sur ses cuisses.

- Désolé je... le mérite.

Il afficha à son tour un faux-sourire puis se leva délicatement, faisant juste quelques pas pour s'éloigner du rocher. la situation était trop irréelle pour être supportable. Alycia et ce faux-air aimable était insupportable. Il voulait qu'elle lui dise ce qu'elle pensait plutôt que de lui demander comme il allait. Il se retourna vers la jeune femme et sorti les mains de son blouson. Il les joignit brièvement, réfléchissant à ce qu'il allait dire, et comment il allait le dire. Sachant parfaitement que cela ne changerait rien à présent. la démarche était donc autant pour lui que pour elle.

- Je suis désolé Aly... Mon comportement est impardonnable, j'en ai conscience. Je veux juste que tu saches que je suis réellement désolé de t'avoir blessée.

Il baissa quelque peu la tête et renfonça ses mains dans ses poches. Ce n'était pas son caractère de s'excuser de la sorte. Cette situation avait un aspect exceptionnel pour l'Abraxan. Il avait finit sa tirade et releva son regard assombrit par l'inquiétude et la colère quotidienne vers celui si clair d'Alycia.

- Tu ne le mérites pas. Tu n'a pas besoin d'un mec comme moi dans ta vie Alycia. Même si j'aimerais dire que je t'avais prévenu, sache que je m'en veux de t'avoir blessé. Sincèrement.

HRP - Précision:

Anton regarda le visage d'Alycia lorsqu'elle osa enfin lever le nez vers lui. Il avait, l'espace d'un instant, outrepassé ce masque de cire pour laisser apparaitre toute la tristesse et la faiblesse de la jeune femme. Il eut envie de briser la distance qui la séparait pour la prendre dans ses bras et si elle lui avait permis, la consoler. Mais il ne passa pas à l'action. A la place, il suivit son regard vers les fougères qui bougeaient légèrement, dévoilant deux silhouette encapuchonnées.

Le cerveau de l'Abraxan eut un contre-temps et n'assimila pas l'information assez vite pour esquiver les cordes qui sortirent de nul part. Sa vue était troublée par l'épaisse fumée qui s'e dégageait toujours d'un récipient en métal au sol. Un fumigène. Il en avait vu lors des interventions de la police moldue pour des manifestations ayant mal tourné. Il eut du mal à respirer entre le gaz épais et les cordes qui l'enserrait. Il tomba à genou sous le poids des liens cherchant l'air qui soulagerait ses poumons brulant. Il perçu la voix d'Alycia qui criait quelque chose aux silhouettes noires. Il lutta pour se relever afin de mieux voir où était la jeune femme mais les cordes se resserrèrent a chacun de ses mouvements. Il étouffa un grognement de douleur avant d'être miraculeusement libéré. Par la serpentard semblait-il.

Il dégaina sa baguette et se releva vite pour venir au flan de la jeune femme qui tenait tête aux Mangemorts. Il ne voulait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit, il ne se le pardonnerait pas. Instinctivement, il fit un léger pas en avant pour se retrouver en première ligne. Il ne doutait pas de ses capacités à se défendre seule, Alycia était la jeune femme la plus intelligente qui lui avait été donné de rencontrer. Il ne voulait pas que ces vicieux de Mangemort ne touchent ne serait-ce qu'un cheveux de la belle brune.

- Aly, c'est après moi qu'ils en ont. Si tu veux rentrer je te couvre.

Il jeta un coup d'oeil vers l'arrière à Alycia, toujours à ses côtés. Il n'attendit pas sa réponse. En un éclair, il fit vaciller sa baguette deux fois en formulant un Expelliarmus sur chacun des assaillants. Il était en manque d'entraînement en duel et espérait pourvoir toucher ses cibles, sans quoi les choses risquaient de mal tourner pour les deux jeunes gens.