Fading out Ft. Alycia McWood

21/11/2015

Je me mets en retrait pour éviter de me retrouver en porte à faux, je ne suis plus aussi proche d'Anton pour imaginer prendre des coups à sa place. Malgré toute la noblesse de son geste. Il a beau avoir désarmé l'un d'eux, il n'en est pas moins sorti d'affaire, loin de là.
Et bien que mes sentiments mitigés quant à cette confrontation me laissent pantoise, au point de n'être que spectatrice. J'hésite un instant, un bref instant de lever ma baguette. Mon incertitude face à tout cela et le mélange d'amertume au pardon me vrillent le ventre. Je regarde le sinistre spectacle quand une voix forte sort de nul part. Je suis perturbée, et malgré la fumée grisâtre, je ne peux m'empêcher de chercher d'où elle vient. Je tourne sur moi-même, la baguette à la main, oubliant un instant où je suis et ce que j'y fais.

On s'adresse à moi. On me demande choisir, de dire mon nom. Anton ou le Seigneur des Ténèbres. Je pose mes yeux sur le visage affable de mon ami... Ami. Si seulement il avait été un amant, cela aurait changé tellement de choses. Je ne serais pas en train d'hésiter à lui sauver la vie ou à me rallier. Quelle torture m'inflige-t-il encore ?
A croire que sa présence dans ma vie n'est qu'une amère faiblesse à laquelle je me laisse volontiers prendre. Impossible, n'est-ce pas ?
Je tourne une nouvelle fois sur moi, et au moment où je veux prendre la parole, le mangemort immobilise Anton qui s'effondre sur le sol. Je reste immobile, choquée de le voir dans un tel état. Je fais un pas vers lui mais je suis percutée par un corps, le deuxième mangemort. Mais quel casse pied, celui-ci.
Ma baguette m'échappe, et alors qu'elle m'écrase de tout son poids, je ressens la vilaine pression de ses doigts sur ma mâchoire.
Cela est allé trop loin.

Je me dérobe et roule sous elle. Je lève un doigt insolent, hautaine et absolument outragée que l'on puisse sans prendre à moi de la sorte. Je suis sale, couverte de boue et ... mouillée. Mes yeux lancent des éclairs tandis que mon doigt reste menaçant. Me préparant presque à un combat de catch dans la marre dégoutante sous mes pieds.

« Ne me touche pas, sombre idiote. » Je lève les yeux vers le ciel, et prends rapidement la parole avant d'essuyer un nouveau coup qui me sonnera plus que le premier. « Je m'appelle Alycia... Alycia McWood. » Puis je me retourne vers le mangemort. « Et mon allégeance est toute choisie. » Je pose doucement mon regard sur Anton, pétrifié, livide. « Le Seigneur des Ténèbres est mon maître. »

Je lève le menton vers l'horizon. Qui que fusse cette voix mystérieuse, jamais personne ne m'empêchera de rejoindre les rangs de celui que j'estime plus que n'importe quel autre sorcier. Pas même, Anton.
Je regarde la mangemort en fronçant les sourcils, j'aimerais répliquer que le Seigneur ferait mieux de réviser ses subalternes, mais je me tais. Je recule de quelques pas, derrière la mangemort, récupérant ma baguette que je serre fort contre mon cœur. Je regarde une dernière fois Anton.

« Je voulais t'en parler... Je te le jure. Au revoir. »

Me retournant pour ne pas avoir à subir une nouvelle fois la vision de son corps quasi inerte, je regarde le mangemort qui l'eut immobilisé. Ignorant royalement la catcheuse, bien que ce soit sûrement une erreur.
La culpabilité m'étreint le ventre. Les larmes, je les ravale.
Je suis de ce côté, et je le resterai.

« Me permettez-vous de rentrer au château ou dois-je faire quelque chose d'autre ? »

30/09/2015

Son corps pesait à présent une tonne. Une tonne de marbre froid et lourd. Il se sentit basculer et tomber lourdement au sol, sans pouvoir se rattraper sur ses mains pour atténuer le choc. Il sentait ses cheveux devenir poisseux au contact de la boue et peut-être même du sang qu'il pouvait sentir couler le long de sa joue. Il avait du atterrir sur l'une des quelques petites pierre jonchant le sol, non loin du grand rocher où il s'était trouvé quelques minutes plus tôt. Il perçu un nouveau choc, celui de deux corps entrant en collision. Il tenta de relever la tête pour percevoir plus clairement ce qui venait de se passer mais, en tout logique, c'était Alycia qui venait de se prendre un Mangemort de plein fouet.

De sa position si peu confortable, il vit Alycia se relever mais ne pu en percevoir plus. Ses pupilles sombres cherchant désespérément une preuve qu'elle allait bien. Et elle entra à nouveau dans son champs de vision, à quelques mètres de lui. Pourquoi ne venait-elle pas l'aider ? Il chercha instinctivement sa baguette à laquelle il s'était pourtant accroché si fort lorsqu'il se tenait encore debout. Il l'aperçu aux pieds des deux silhouettes qui avaient cessée de se battre. La Serpentard ne venant toujours pas l'aider pourtant. Et ce qu'il entendit ensuite le glaça.

"Je m'appelle Alycia... Alycia McWood. Et mon allégeance est toute choisie. Le Seigneur des Ténèbres est mon maître."

Avait-il correctement entendu. Bien qu'il n'y eut pas d'autres possibilité. On ne se trompait pas sur ce genre de choses. Il aurait voulu dire quelque chose. Mais quoi ? Rien de sortit de sa bouche. Rien. A part une expiration douloureuse.
Il savait Alycia torturée mais sans en connaitre la raison. Il croisa ses yeux si clairs, dissimulant une âme qu'il considérait, à présent, si sombre. Elle l'avait abandonné. Ici. Aujourd'hui. Cible de choix pour ses compatriotes encagoulés. Comment avait-elle pu lui mentir depuis tout ce temps ? Si ce n'était que pour mieux le piéger... Pour ce qu'il en savait, elle avait été dans le coup tout ce temps. Et lui. Le naïf. Il avait joué son petit jeu.
Anton carra la mâchoire mais les quelques forces qu'il lui restait semblaient s'être dilapidées. Il ne la regarda même pas lorsqu'elle tenta une justification. Elle ne s'était même pas excusée. A quoi bon ? Elle, était à présent impardonnable. Lui, il était un homme mort.

Sa tête reposait dans la boue froide et glaciale, comme le flot de ses pensées. Plus personne ne pourrait l'aider. Il ferma les yeux et tenta de respirer plus profondément, s'apercevant qu'il était presque à bout de souffle. Mais en vain. Son coeur battait à tout rompre, tentant de s'échapper de sa poitrine. Le sang battait à ses tempes. Il ne la voyait plus, mais l'entendait toujours. S'il avait pu se relever, elle aurait été sa cible première. Il savait que les Mangemorts ne tarderaient pas à s'abattre sur lui. S'il avait pu serrer les poings, il l'aurait fait. Plein du peu de dignité qu'il lui restait, il inspira profondément, retenant les larmes de faiblesses pour qu'elle ne coule pas sur ses joues froides. Pour qu'il reste fier, le temps qu'il lui restait.

03/01/2007

Un flocon dans la nuque

Intrigue personnelle : Anton Costello

La réaction de l’adolescente fait sourire l’observateur, tandis que la satisfaction d’avoir bien lu sa proie se répand dans ses veines. Ce n’est pas pour rien qu’on l’envoie sur le terrain pour regarder et comprendre, car il est un excellent juge de caractère. Les sorciers puissants et sans peur ont leur utilité sur le devant de la scène, mais le Maître ne peut avoir d’yeux partout pour juger ses sbires. Il en faut d’autres pour lui nuancer les rapports d’échecs et de réussites : la méthode importe souvent bien plus que le résultat.

Leur cible gît au sol, étendue dans la boue froide de l’hiver tandis que les mangemorts finissent de tergiverser. La suite du plan est délicate à mettre en place, et l’observateur n’en connaît pas exactement les tenants et aboutissants. Les jeunes sorciers se sont montrés plus entreprenants que durant la première guerre des sorciers, bien que peu d’entre eux semblent considérer Potter comme une figure de proue. Ils agissent pour eux-mêmes, par eux-mêmes et c’est autant une bonne nouvelle pour ses recrutements que ça n’est une menace. Il ne faut plus seulement se méfier de l’Ordre du Phénix, mais de chaque apprenti qui aurait décidé de modeler le monde selon sa vision du droit.

Alors il reste là, tendu entre les arbres, partagé entre l’espoir de voir quelqu’un intervenir et le désir de savoir cette étape de la mission menée à bien. Ne serait-ce pas amusant que d’autres futures recrues débarquent sur cette scène, par hasard, terrassé tant par la crainte des mangemorts que par le fantasme brûlant et inavouable de se joindre à la cause ? Il attend, un pâle sourire se dessinant sous son masque gravé de runes, jusqu’à ce que ses deux jeunes collègues en aient fini avec l’adolescente. De loin, il ne peut pas entendre toutes les précisions de leurs paroles, mais il connaît leur ruse, souvent plus efficace que leur force de frappe. Une fois qu’ils ont disparu avec leur victime du jour, il transplane lui aussi. Mais vers un lieu différent, car il a un autre rapport à faire.

HRP:

La suite se joue ici !

Sujet: Re: Fading out Ft. Alycia McWood Mar 26 Jan 2016 - 16:25

Cette fois-ci, ils étaient parvenus à prendre le dessus. Le sortilège formulé à partir du bois de syocomore avait été une vive réussite – davantage que cet infâme incarcerem incanté quelques instants auparavant. Était-ce une faiblesse imputable à une protestation silencieuse de sa baguette ? Il espéra sincèrement que ce ne soit pas le cas ; un souvenir brûlant et douloureux d’une sombre nuit lui revenant par intermittences à cette seule pensée.

Sous l’effet du sort, la haute silhouette du dénommé Costello s’écrasa au sol dans un bruit lourd. Accompagné, la seconde suivante, par le choc trouble et réel du corps de son acolyte contre celui de l’adolescente. En dépit de sa position périlleuse, cette dernière s’échinait à conserver sa fierté intacte. Sa verve agressive aussi.

En silence, sous l’armature ténébreuse de ses apparats, le rouquin avait froncé les sourcils. S’adresser de la sorte à sa compagne ne lui plaisait guère ; pas plus que les insultes à peine voilées. Pourtant, sous le commandement de leur invisible aîné, l’élève de Poudlard devint d’une docilité effrayante.

Aux mots portés comme des coups à l’encontre de l’homme qu’elle accompagnait – invectivant sa propre défaite face à une âme de confiance – ils restèrent attentifs et quiets. Jurer. Une promesse refoulée du bout des pieds avec une ironie tristement mordante. Par compassion, un semblant de rictus s’étendit à ses lèvres pincées et dissimulées. Trahir. Encore.

Chose étrange s’il en est, c’est vers lui que l’adolescente se tourna. Alycia. « McWood. » Sa voix lente et éthérée, mêlant le fer au velours, s’insinua entre eux tel un serpent. « Je connais ce nom. » D’une main vive et somme toute cordiale, le mangemort fit un signe à son acolyte. Celui qui, du bout des doigts, l’invitait à s’occuper de leur cible en priorité. « Si tel est ton souhait... Je te contacterai en temps et en heure. » D’un geste nonchalant, il récupéra sa propre férule gisante au sol.

« Maintenant, va. » La douceur lancinante des débuts commença à s’estomper de sa voix ; et dès qu’il fut assuré de se faire obéir, il vint prêter main forte à sa camarade. Ils usèrent de leur magie pour soulever Costello... Et le mener au repaire de leur commanditaire.

21/11/2015

Mes yeux se posèrent sur le masque gravé de runes. Quoi que l'on puisse dire sur la peur qu'il représente, ce masque est magnifique, énigmatique et imposant. Malgré les douces rumeurs animés par l'amère vengeance du Seigneur des Ténèbres, je vois en ces masques la possibilité de grandir, d'affirmer mes choix.
Ce n'est pas comme si cela était une surprise, tout le monde se doute qu'Alycia McWood est une partisane. Je ne m'en cache pas bien que j'essaie d'être discrète. Mais plus le temps passe, et plus j'ai du mal à accepter le secret et la crainte. Accepter de vivre dans l'ombre, je veux pouvoir les regarder dans les yeux, ces gens, et leur dire que leur folie dépasse la mienne... Que je n'accepterai pas que l'on s'en prenne à notre sang, à notre pouvoir...
Certains pensent que nous sommes moins avancés que les moldus, mais nous ne sommes pas les moldus. Qu'ils gardent leur technologie qui les dépasseront, les broieront alors que nous, sorciers, pouvons nous donner le mérite d'accepter ce que Mère Nature a fait de nous : des êtres suprêmes.

Je frissonne quand le mangemort dit mon nom. Le fait de connaître ce nom n'allait pas m'aider à redorer le blason de ma famille... Helena McWood endormie dans sa campagne ne se bat plus, ses filles sont lâches et déjà mariées. Je suis la seule à tout faire pour que les McWood renaissent de leur cendre tels des Phénix... Et il y a Elena aussi. Malheureusement, mais elle ne sera bientôt plus là. Je m'en assurerai.
Je hoche la tête tout en l'observant se mouvoir, la grâce des mangemorts n'est pas surfaite, elle existe.
C'est mon rêve qui commence, mes ambitions qui aboutissent à leur objectif... Je peux toucher du bout des doigts le Seigneur des Ténèbres.

Quand il me congédie, j'avance de quelques pas dans la direction du village. Je ne me retourne que pour les voir transplaner, laissant le décors gelé. Je regarde une dernière fois le sol, là où Anton gisait quelques minutes plus tôt. Est-ce ma faute s'il meurt ? Pour le bien commun, j'ai bien agi.
Alors pourquoi ? Une larme coule sur ma joue gauche sans que mon visage ne change. La larme de culpabilité que je m'empresse de faire disparaître. Si quelqu'un devait s'en vouloir, ce n'était pas moi, mais ses soi disant amis qui n'étaient pas avec lui, c'était la faute d'Anton d'avoir voulu me retrouver.
Il souffre, il paie.
Je n'ai rien fait de mal, j'ai prouvé ma loyauté. Je suis restée droite et franche. A quoi pouvait bien s'attendre Anton ? Que je l'accueille les bras ouverts, que je lui réitère des mots trop rapidement dits ? Non. Je ne me serai jamais battu contre le Seigneur.

Je marche dans les allées bondées des élèves qui s'amassent dans les boutiques. Je lève les yeux vers les calèches qui patientent. Aaron, accepterait-il ce que je viens de faire ?
Je secoue vivement la tête en montant dans le transport de bois et sans me départir de mon visage strict, je me demande s'il faut que j'en parle à Azphel.