Megan O'neill - RP.

Trahison

« Tu sais Salarus, heureusement que tu es là, toi... » 

L'auror lui fit juste un sourire doux et franc. Si simple et pourtant si efficace. C'était tout ce qui compter. Il posa son regard protecteur sur la jeune fille qui venait de faire sa seconde rentrée à Poudlard. La blondeur de ses cheveux resplendissait de plus belle à la lumière du soleil. Ses yeux bleus qui, lorsqu'ils s'étaient rencontrés, ne reflétaient que la douleur et la méfiance, pétillaient à présent d'une lueur malicieuse, presque innocente.

« Rentrons à Poudlard avant que le professeur Dumbledore ne me passe un savon... »

Megan lui sourit, et se leva du banc ou elle était assise. L'adulte accompagna l'enfant jusqu'à l'école, ou elle était censée se trouver. Heureusement que l'auror était dans les bonnes grâces du vieux directeur, il pouvait plus aisément aller et venir à sa guise, notamment avec l'enfant. Cela faisait plus d'un an qu'il travaillait avec Megan, tentant de gagner sa confiance. Il y dévouait tout son temps, se tuant à cette tâche ardue, délaissant sa famille. Il ne s'en rendait même pas compte, obnubilé par cette jeune fille qui pouvait faire toute la différence selon lui.  
Aux portes de l'école, la Gryffondor se contenta de lui dire au revoir, et disparut à l'intérieur, laissant l'homme pensif.

Quelques minutes plus tard, alors qu'elle regagnait la grande salle, ou le repas allait commencer, elle fut hélé par un groupe de Serpentard. Un sourire narquois s'afficha aussitôt sur son visage angélique et elle se dirigea d'un pas assuré dans leur direction. Malgré ses couleurs rouges et ors, les serpentards l'accueillir sans hésitation.

« Tu étais ou ? Je te cherche depuis une bonne heure », lui dit Padmée, une jeune fille brune d'un an de plus que Megan.

« Dans ma tour, Rogue nous as donné une tonne de devoirs... » mentit-elle sans aucune difficulté.

Et c'est avec Yugi, Padmée, Tigurius et Gabriel qu'elle entra dans la grande salle. Une fois de plus, elle ne mangerait pas à sa table. Une fois de plus elle allait devoir sourire au milieu de ceux qu'elle avait considérée longtemps comme étant sa famille. Au milieu de ce qu'elle devait apprendre à considérer, comme ses ennemis.

Suite du Festival  

Le festival s'était terminé sur une note positive, le match de quidditch. Megan avait aidé à démanteler les attractions et à ranger le reste avec les présidents des confréries et les professeurs volontaires de Poudlard. Cela fait, il était près de 21h. Megan souhaita une bonne soirée à tous avant de se volatiliser dans un pop sonore.

La jeune femme s'était laissé porté là ou elle avait besoin d'aller. A l'entrée du cimetière de Colorado Springs. Qu'on la voit ou pas, celui lui était un peu égal, surtout qu'avec le décalage horaire, ce n'était que le début d''après midi à Colorado Springs. Toutefois, le  vieux cimetière du Colorado n'était que peu fréquenter, surtout en début d'après-midi, elle ne croisa donc personne. Remontant les  allées, passant à travers les stèles funèbres, Megan était tendue, et ressemblait plus à une automate qu'à un être humain à ce moment là.

Elle finit par se tenir debout, devant une stèle blanche ou quelques inscriptions étaient gravées dessus. Elle ne pouvait pas dire qu'elle était venue souvent, son mode de vie ne le lui ayant pas permis des allers-retours dans ses lieux, et sa découverte renversante sur Tigurius lui avait donné de l'espoir. Quel espoir ! Elle aurait pu tout simplement tout raconter à son père et son grand-père, mais ils semblaient avoir fait leur deuil, de quel droit pouvait-elle les replongés dans les tourments qui avaient ravagés leur vie, voilà dix ans.

Charlie était mort ce jour là, un deuil qu'elle n'avait jamais réussi à faire, ou plutôt, qu'on ne lui avait pas permis de faire. Puis deux années après elle fit la connaissance de Tigurius. La ressemblance avec Charly avait été frappante, mais surtout les deux enfants avaient trop en commun pour que ce soit du au hasard. La vérité était alors tombée. Charlie avait survécu, et était devenu Tigurius. Comment cela avait-il pu arrivé, sans que personne ne se doute de quoique ce soit ? Megan n'avait que quelques vagues hypothèses, et commençait à croire qu'elle ne connaîtrait jamais la vérité.

Elle avait alors suivi Tigurius, le protégeant comme elle le pouvait, de tout, quitte à faire les basses besognes elle-même. Peu lui importer, du moment qu'on lui laisser son frère, elle était capable de tout. Du meilleur, comme du pire... C'était ce qui l'avait perdue. Ils avaient usés de sa faiblesse, alors que Tigurius était trop différent de son frère jumeau disparu, comme si c'était une autre personne...

-Tu sais Charly... Je suis désolé... sincèrement désolé de ne pas t'avoir pris le revolver des mains ce jour là...

Des larmes commencèrent à couler à nouveau alors que ses douloureux souvenirs remontés à la surface.




Sans même qu'elle ne puisse les contrôler, ses larmes coulèrent par dizaine. Qu'elle avait horreur de ne pas pouvoir se contrôler ! D'un geste rageur, elle les essuya d'un revers de manche.

-J'ai jamais pu leur dire, à papa et grand-père, que tu étais toujours... là... Je  n'ai pas compris jusqu'ici pourquoi j'avais gardé ça pour moi, mais maintenant je crois que je commence à comprendre. Tu es bel et bien mort Charly, et celui qui t'a tué, c'est Tigurius... Tu seras toujours une partie de moi Charly. Mais je dois réussir à aller de l'avant.... Je suis désolé...

Megan s'était agenouillée auprès de la tombe, pleurant silencieusement. Son deuil, rien ne lui avait permis de le faire, et encore moins la présence de Tigurius. Elle avait retrouvé le chemin des Etats-Unis, trois ans auparavant, et avait tenté difficilement de renouer avec son père, mais lui semblait avoir réussi à reconstruire un semblant de vie, comme tout le monde, sauf elle. Renoncé à son frère jumeau n'avait jamais été une option pour elle, mais aujourd'hui trop de chose avait changé, et la tétanie qui l'avait prit au coup de feu et à la blessure par balle lui avait fait prendre conscience qu'elle devait faire son deuil pour réussir à aller de l'avant.

Elle resta planté devant la tombe pendant un long moment, pleurant comme elle n'avait plus pleuré depuis si longtemps...

Potions et Poisons  

Elle avait rendez-vous à 21h00 avec lui. Certes, c'était assez tard, mais c'était le seul créneau libre qu'il avait, puisqu'il avait des élèves en retenue. Je n'avais pas cherché à en savoir plus, du moment qu'il pouvait m'accorder un peu de son temps, ça me convenait. Je me faufilais dans les couloirs, d'une démarche assurée, jusqu'à atteindre son bureau. J'étais bien contente de faire mon stage à Poudlard, je pouvais ainsi bénéficier d'une aide experte pour ma thèse. Je frappais queques coups à la porte en bois et j'entrais sans plus attendre.
Il semblait m'attendre et se leva pour m'accueillir. Il était tellement différent de d'habitude que ça pouvait être très étrange aux yeux de tous. Sauf qu'après ce qu'on avait partagé, il était probablement normal que nos rapports est évolués.  Je m'approchais vers lui en souriant, une certaine douceur se lisait sur mon visage alors que je me postais en face de lui. Lui-même esquiva l'ombre d'un sourire, alors que son regard d'ordinaire très dur, s'était considérablement adoucit, comme par enchantement. Je savais qu'il était conscient des risques auxquels il s'exposait en se comportant ainsi avec moi, mais il semblait s'en accommoder. Cela ne l'empêchait pas d'être bien plus virulent avec les autres. Le ton qu'il employa était doux et mesuré, sans amertume. J'avais mis du temps à m'habituer à ce Severus à vrai dire, même encore maintenant, je trouvais ça bizarre, mais je ne m'en plaignais pas.

-Tu as besoin de mon aide pour quoi exactement?

Je me mordais la lèvre. Malgré notre relation, je n'aimais pas lui quémander de l'aide. J'avais l'impression d'abuser de ce qui nous liaient en plus d'entacher à ma  fierté.  Il m'encouragea à poursuivre, et comme s'il avait lu en moi - même si je lui avais interdit de se servir de la légilimencie pour deviner mes pensées - il ajouta.

- Mets donc ta fierté de côté, et dit moi ce qu'il y a?

Je fronçais les sourcils, mes yeux se plissèrent en deux fentes, et je sentais ma colère s'élevait contre lui. il avait osé? j'allais lui faire une remarque acide, lorsqu'il ajouta.

-Et non, je n'ai pas eu besoin d'entrée dans tes pensées si c'est ce que tu penses, c'est tellement évident.

Je croisais les bras, la mine contrariée.  Comment faisait-il à me comprendre et a deviner tout ce qui me passait par la tête? C'était franchement frustrant. Je me laissais tomber sur une chaise la première table, dépitée. Il s'approcha de moi et s'appuya sur le plan de travail, m'encourageant en un regard à lui parler.

-Ma thèse traîte sur l'aconit. Plus particulièrement un antidote contre l'aconitine.

Il me fixe un instant avant de se redresser totalement, me regardant comme si j'étais folle. Je vois qu'il va dire quelque chose alors avant même qu'il ouvre la bouche, j'ajoute.

-Ne m'interromps-pas, s'il te plait.

Il acquiesce et me laisse poursuivre, même s'il n'a pas eu l'air d'apprécier mes dernières paroles. J'ai envie de sourire, ravi de l'avoir fait taire avant qu'il ne parle, mais je me retiens, je vais quand même pas le provoquer sur ça!

-En fait, j'ai fait beaucoup de recherche sur le sujet, j'ai bien remarqué les nombreuses tentatives  qu'il y a déjà eu et je sais qu'il y a des risques que je me plante. Toutefois, j'ai quand même l'intention d'essayer et d'arriver à bout, seulement... même si tu m'as enseigné beaucoup de chose en potions, je n'ai pas ton niveau. J'ai besoin de ton aide.

Il me dévisage, et ses lèvres s'étire à peine. Une esquise de sourire. Venant de lui, c'est tellement rare que ça veut dire que je l'ai dans la poche! Il ne dit rien, alors je poursuis.

- Voilà, d'après mes recherches, tout les chercheurs ont tenté de trouver un antidote direct au poison, et si les plus grands chercheurs de leurs temps n'ont pas réussis, je me suis dis que j'allais perdre mon temps à chercher dans cette direction.

Il croise les bras, et je m'interromps.  C'est difficile de savoir ce qu'il pense, en fait, c'est carrément impossible et c'est d'autant plus frustrant.

-Quoi?

Il prends son temps et je suis sur que c'est pour se venger. Je me retins d'insister, je sais que j'aurai le droit à une remarque et je sais comment ça va finir. Donc j'attends en grinçant des dents, et j'attends un bon moment. J'ai envie de lui sauter à la gorge et de le secouer. Finalement, il daigne enfin à prendre la parole. Merlin quel sadique!

-Tu veux trouver un antidote qui rendrait l'aconitine innofensive, sans chercher  un véritable antidote. Tu es consciente que ça n'a pas de sens ce que tu dis?

Je  croise les bras, et me mets à le fixer. Certes, c'est aussi gamin que sa propre réaction, mais pour le moment je m'en tamponne. Sur de ne plus me faire interrompre je poursuis.

-Si tu n'avais pas voulu mettre la calèche avant les sombrals, tu saurais ou je veux en venir! En fait, les moldus ont beaucoup avancés dans la recherche sur le corps humain et son fonctionnement. Tu vois ce que sont les anticorps?

Je le regarde attendant qu'il me dise oui ou non. Les sorciers n'étaient en général, que peu informés des découvertes moldus, sauf ceux qui s'intéresser de près à la recherche. Contre tout attente, il acquiesça d'un signe de tête. J'étais agréablement surprise mais je ne le lui fis pas remarquer. Je poursuivis sur la lancé explicative.

- Voilà comment je vois les choses. Je veux créer une sorte d'antidote pour "ralentir" les effets de l'aconitine sur le système et un stimulateur qui provoquerait et stimulerait les anticorps. En soi, ce n'est pas un antidote qui annulerait les effets de l'aconitine, mais qui ralentirait son effet suffisamment pour que les anticorps aient le temps de se développer et de combattre eux même le poison.

Je regarde Severus qui semble soudain pensif et j'attends son avis qui tarde à venir. J'ai l'impression que je vais me prendre une réflexion bien placé. C'est stupide parce que même avant ce qui c'est passé entre nous, il faisait des efforts pour éviter les remarques blessantes dont il était pourtant si fort à prononcer.  Mais non, rien. Il ne dit rien. Il reste silencieux et ça m'agace, parce que j'ignore ce qu'il en pense.

-C'est... intéressant.

J'arque un sourcil interrogateur. Sérieux, une plombe pour dire ça?  Il pourrait argumenter, dire quelque chose, mais non il dit rien. Je soupire. C'est pas comme si ça m'étonnait de lui. Je poursuis.

-Le problème, c'est que dans mes essais de potion jusqu'à maintenant, dés que j'ajoute l'aconit, ça fait boum. J'arrive pas à la stabiliser. J'ai beau avoir repris les potions ou l'aconit est un ingrédient, comme la tue-loup, mais je ne vois pas comment la stabiliser. J'ai songé à la Valériane, c'est mon professeur qui m'en a parler, mais ça a été un échec.

-Normalement la valériane stabilise l'aconit, du moins dans  la tue-loup.

Je soupire, et il se radoucit. il contourne la table d'éoclier, passe derrière moi et vient s'asseoir sur la chaise à côté.
Nous avons débattu sur le sujet pendant deux bonnes heures, son expérience dans les potions est un véritable cadeau pour mes recherches. Heureusement, j'avais amené avec moi l'ensemble de mon travail de recherche et nous les avons étudier ensemble, des annotations avaient été ajoutées, et il releva un ou deux ingrédients qui auraient pu rendre instable l'aconit malgré la valériane. Le problème, c'était qu'il s'agissait d'ingrédient essentiel pour stimuler les anticorps, et je ne voyais rien d'autre pour les remplacer.

-Dis moi, est-il possible de mettre une potion finie dans une potion en cours de préparation?

- C'est possible, seulement le condensé peut quand même interragir avec les autres ingrédient et je dois dire que c'est vraiment très rare comme approche. Ta question n'est pas un hasard...

Je souris  évidemment qu'il a deviné, c'était évident en même temps.

-En fait, j'avais pensé à un antidote de poison commun a base de valériane pour stabiliser l'aconit. Cela pourrait fonctionner tu crois?

Je le regardais un moment alors qu'il regardait mes notes avec attention. J'avais toujours l'impression d'être une gamine à ses côtés. Peut-être était-ce en partie vrai? même après tout ce que nous avions partagés.  Je sais surtout qu'il n'a pas le même comportement avec moi, qu'avec n'importe qui d'autre, et en un sens, j'aimais ce privilége même si je trouvais ça dommage qu'il  ne soit pas comme ça avec tout le monde. J'étais peut-être plus touchée par ce qu'on disait de lui à cause de ce qui s'était passé entre nous, après tout, je n'étais pas si différente des autres élèves qui l'insultaient, avant ça.

- C'est a essayé. Il faudra peut-être modifié l'antidote commun par rapport au dosage, mais ça peut marcher. Je pense que ça te prendra un certain temps pour réussir à la stabiliser avec une potion externe, je peux faire des recherches de mon côté...

-Non! non écoute,  c'est gentil à toi mais, je veux me débrouiller au maximum toute seule... Je...

Je ne sus trop quoi ajouter d'autre. J'étais un peu gêné de l'avoir coupé de la sorte, mais par miracle, il ne s'en formalisa pas, il se contenta de me dévisager quelques secondes avant de me répondre

-Je comprends Megan. Laisse-moi juste te donner un conseil. Sois patiente. Je sais que ce n'est pas ton fort, mais tu en auras besoin pour avancer dans tes recherches et réaliser tes essais.  Et si tu as besoin de conseil, n'hésite pas à venir me trouver...

Je lui souris doucement.

-Merci.

Il incline légèrement la tête avant d'ajouter.

- Comment vont-ils?

Je le regarde intensément. Je sais de quoi il parle, mais nous devons prendre toutes les précautions en parlant de ça, même si nous ne sommes que tout les deux. Je sais par expérience que les murs de Poudlard ont des yeux des oreilles.

- Très bien, je retourne les voir ce week-end.

Et doucement la discussion dériva sur un sujet beaucoup plus personnel.