Intrigue personnelle : Quinlan C. Fitzsimmons
Pour toute réponse, le chef des Aurors pinça les lèvres dans une expression de gêne exacerbée. Il n’avait pas l’air spécialement ravi d’être distrait par un sauveur des ombres, surtout après avoir daigné écouter ses propos. Les braves types de ce genre lui posaient – vraiment – davantage de problèmes qu’ils n’en résolvaient réellement.
Même si, en l’occurrence, l’individu avait réussi à contrer un lycanthrope. « Un être qui manque de dévorer des innocents une fois par mois, ce n’est pas rien non plus. » D’un geste désabusé, il sortit sa baguette pour ranger les quelques meubles aux alentours... Un peu trop strictement. Plus qu’ils ne l’étaient initialement en tout cas. « Ne l’oubliez pas. »
Il fit mine d’observer les mouvements de Quinlan un moment, avant de se diriger avec une lassitude ostensible vers le corps immobilisé sur le sol.
Au même instant, Alphonso se relevait tout en glissant vivement les mains dans les poches de sa tenue. « Il va bien. » Son regard vint quérir celui de son ancien collègue, aussi perturbé que extatique. À ses côtés, Ilfhild se fit écarter par les intervenants dans un grondement d’insultes norvégiennes. Vraisemblablement, elle n’appréciait pas d’être congédiée de la sorte. Et elle le faisait sentir.
Alors que tous trois assistaient impuissants à l’arrestation d’une victime, contre laquelle il ne pouvait rien faire, le guérisseur à la chevelure sombre se pencha vers son camarade officiant à Haveirson. « Hé, Quinlan... » Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’un des Aurors se tourna vers eux. « Vous pouvez retourner à vos affaires, hein. » Avant que ce dernier lança un sortilège pour soulever le Loup-Garou humanisé... Intégralement nu.
Exaspérée, la nordique finit par prendre le bras de ses deux compagnons masculins. Sans plus un seul regard pour la triste scène, elle les dirigea vers la cafétéria. « De sacrés crétins. » S’immobilisant une fois sur le pas de la porte, tremblante et harassée. Un sourire fragile sur ses lèvres vint trahir toute la frayeur précédemment éprouvée. « Quinlan. » Alphonso profita de la quiétude des alentours pour glisser quelque chose dans la première poche à portée de son ancien collègue. « Tu devrais regarder ça. Je ne sais pas ce que c’est... Et puis, ils pourraient bien venir m’emmerder dès qu’ils ont fini leurs paperasses. » Du nez il indiqua les couleurs encore déserts. « Tu as peut être plus de chance de découvrir ce que c’est, non ? Je dois rester ici avec... Ilfhild. »