Where are you now ? ♢ Chapitre 2 ♢ Anton - Mia

« If you let me, here’s what I’ll do, I’ll take care of you »

(skins) ©endlesslove.

Après les réflexions de ses acolytes Mia était restée silencieuse, légèrement vexée. Elle avait bien compris l’urgence de la situation mais on lui avait parlé de la même manière que si l’on s’adressait à une petite fille et cela avait le don de jouer avec ses nerfs déjà bien mis à l’épreuve en cette soirée. Elle avait regardé Novenka et Azphel s’éloigner ainsi que les trois apprentis Aurors avec appréhension. Elle espérait au fond d’elle qu’aucun autre incident n’arriverait cette nuit-là.
Elle avait retrouvé Anton, et si elle ne savait pas encore ce qui lui était vraiment arrivé durant cette soirée elle était soulagée de l’avoir près d’elle, elle avait eu si peur... Elle glissa son bras autour du sien et si les mots écrits par la dénommée Alycia résonnaient encore dans sa tête elle voulait oublier ne serait-ce que pour ce soir.

Mia posa sa tête sur l’épaule de l’abraxan alors qu’ils marchaient dans les longs couloirs de l’académie les menant à l’infirmerie. Ils auraient sans doute de gros problèmes suite à cette nuit car le couvre-feu était dépassé depuis un moment maintenant, mais après tout ils n’avaient rien fait de mal, l’étudiante n’avait rien à se reprocher.
Ils traversèrent la cour intérieure du cloitre. La médicomage rejeta sa tête en arrière et contempla le ciel moucheté de quelques étoiles scintillant dans la nuit noire. « Anton… – Elle marqua une pause, ravalant un sanglot qu’elle ne voulait laisser paraitre. – J’ai eu si peur… J’ai cru que j’allais te perdre… » Sa voix se brisa.

La jeune femme se mordit la lèvre et d’une profonde inspiration refoula toute envie de pleurer. Elle resserra son étreinte autour du bras d’Anton se donnant le courage de ne pas craquer puis glissa sa main dans la sienne. Sa main étonnamment chaude contre la sienne la rassura et chassa durant quelques instants la crainte qui l’avait saisie quelques secondes auparavant.
Ils étaient à présent à deux pas de la porte de l’infirmerie. Mia démêla à contrecœur ses doigts de ceux du jeune homme et farfouilla dans son sac à la recherche de sa clé. Les sacs des femmes sont toujours un joyeux bazar pensa-t-elle. Elle brandit la clé presque victorieuse, un sourire au coin des lèvres. Elle poussa doucement la porte de l’ancienne chapelle et passa sa tête par l’entrebâillement. Personne… Le professeur Fitzsimmons n’avait heureusement pas décidé de passer la nuit ici et aucun malade ne végétait dans un des lits : « La voie est libre. » souffla-t-elle à son colocataire lui tendant de nouveau la main.

Anton ne pouvait s'empêcher de regarder discrètement autour de lui. Les portraits, le moindre bruit suspect d'une porte qui claquait ou d'une fenêtre mal isolée lui faisait détourner le regard. Il faisait cela discrètement, pour ne pas affoler Mia qui s'était cramponnée à son bras comme par peur qu'il ne s'évapore d'une seconde à l'autre. Il comprenait son traumatisme, il aurait probablement été paniqué si elle avait disparu de la sorte sans prévenir, et il lui en était gré.

Mais les mots prononcés par celle avec qui il avait du faire un marché pour le moins dangereux
résonnaient dans son esprit. Ils allaient le surveiller, vérifier qu'il suivait le plan établit. Comme ils avaient dû le faire déjà auparavant pour savoir quand et où intervenir pour le kidnapper. Cependant, il ne pouvait en parler à personne, pas même à la belle blonde qui glissait sa main, toujours fraiche et délicate, dans la sienne. Il la regarda par-dessus son épaule où elle venait de déposer sa tête tout en continuant d'avancer vers l'infirmerie.

Intérieurement, il priait pour que son professeur de Médicomagie n'ait pas décidé de céder à une envie de balade nocturne dans le château. L'Abraxan connaissait à présent sa réputation de coureur, et souhaitait par-dessus tout que l'Infirmerie reste un lieu "sain". La voix, presque brisée, de Mia le sortit de ses pensées. Elle ne parlait pas fort dans les couloirs de la vaste académie, mais il pu sentir les sanglots étouffés dans sa gorge. Pour tout réponse, il lui serra la main et lui sourit affectueusement.

En entrant dans la salle immaculée, Anton fut soulagé de voir qu'aucun élève n'était présent. Cela signifiait que M. Fitzsimmons n'aurait rien à faire dans le coin cette nuit. Tout de même, par précaution, l'étudiant en médicomagie verrouilla la porte magiquement et se retourna vers la salle. Il faisait sombre mais la salle sentait le propre et un mélange assez indescriptible d'odeurs chimiques. Rien à voir avec l'odeur de l'infirmerie de Poudlard, tenue d'une main de Maître par Mme Pomfresh. Il guida Mia jusqu'au fond de l'infirmerie où il s'assit en face d'elle, sur un lit inoccupé.

- Nova m'a dit que tu avais eu des hallucinations ce soir, ça va mieux ?

Comment cela était-ce arrivé était encore secondaire pour le moment. Il devait avant tout s'occuper de sa colocataire. Être sur qu'elle était en bonne santé. Il s'en serait tellement voulu qu'elle ne soit blessée par sa faute. Il plongea son regard dans le sien, tentant de sonder son esprit. L'Abraxan réalisa alors qu'il se tenait à une distance peu réglementaire de son amie. Il se leva alors pour se rendre vers l'armoire à potions, où étaient classées les remèdes par ordre alphabétique. Il y trouva ce qu'il cherchait, à savoir une potion calmante et ce qu'il appelait grossièrement le "tout" remède. Un antipoison efficace. De l'autre côté, il aperçu la théière ainsi qu'une boîte à thés laissée par son professeur adoré.

- Tiens... J'imagine que les autres se sont déjà occupés un peu de toi mais une deuxième tournée ne te fera pas de mal.

Il lui tendit un gobelet dans lequel nageait un liquide sombre et peu appétissant. Par dessus, il versa un peu de thé fraichement préparé. Il doutait que cela améliore réellement le goût, vu son expérience passée avec son professeur principal. Mais après tout, ça ne pouvait être pire que le mélange de potions. Du moins, il l'espérait. Il se rassit finalement sur le lit en face de Mia, pour s'assurer que les derniers effets de l'empoisonnement se dissipaient.

- Merci, pour la mission sauvetage. Lâcha t-il finalement en regardant ses mains, croisées sur ses genoux qui touchaient presque ceux de Mia. Il releva le nez pour croiser le regard de la jeune femme et esquissa un léger sourire qui tranchait radicalement avec la noirceur de son regard. Comme si les Mangemorts avaient tiré un voile noir sur ses rétines déjà inquiètes. Même si je doute que la présence de Ghrys m'ait été réellement bénéfique.

Il sourit doucement à la jolie blonde assise en face de lui.

Mia ne sut pas si l’odeur de l’infirmerie lui apporta du réconfort ou si la présence d’Anton en était la cause. Leurs pas résonnèrent entre les hauts murs de l’ancienne chapelle. L’étudiante en médicomagie avait passé de nombreuses heures ici pendant son stage et connaissait donc les lieux comme sa poche. Elle s’était toujours demandée comment un lieu sacré avait pu être transformé en infirmerie où la Science contrastait farouchement avec le côté sibyllin des croyances.

Elle se laissa entrainer jusqu’au fond de la pièce et s’assit face à Anton. Elle prit note pour elle-même de l’épaisseur qui laissait à désirer du matelas, laissant ressentir tout le maillage de ressorts et de lattes : « Nova m'a dit que tu avais eu des hallucinations ce soir, ça va mieux ?. – Mia fronça les sourcils elle avait encore beaucoup de mal à remettre en ordre les évènements de cette soirée. Des hallucinations ? L’abraxane regarda ses mains confuses. – Je ne sais pas si c’était des hallucinations, mais… – Elle marqua une pause craignant de dire des absurdités. – Il y avait des ombres ici à Haveirson. – Elle jeta un regard paniqué autour d’elle. – Des Mangemorts, ils étaient partout. J’entendais leur voix, enfin une voix, une femme. C’était terrifiant. » Elle secoua la tête, voulant chasser ses souvenirs de sa mémoire. Elle releva le menton vers lui, plongeant son regard dans le sien et lui sourit gênée. – C’est grave docteur ? »
Il se leva en direction de l’armoire à Potions où elle commençait à connaitre la place de chacune d’elle, la jeune femme le suivit des yeux. Il revint rapidement avec un gobelet où il dilua la potion avec… du thé.  L’étudiante grimaça : « Du thé de Quinlan really ? T’es sûr que tu veux mon bien ? – Mia adressa un sourire complice à son ami avant d’ajouter. – Allez cul sec, à la tienne ! – Elle leva le gobelet en direction de l’abraxan, riva son regard dans le sien et but le remède d’une traite. La médicomage sourit de nouveau à son colocataire, elle se sentait mieux, apaisée, elle lui dit d’un ton taquin. – Ça va tu sauves l’honneur, tu fais mieux le thé que le professeur Fitzsimmons. »

Il se rassit près d’elle : « Merci, pour la mission sauvetage.. – Mia haussa les épaules. – Je pense que tu aurais fait de même pour moi. – Quelques moments lui revinrent en mémoire. – Je suis désolée j’ai… – Elle stoppa sa phrase regardant ses mains. – J’ai fouillé dans tes affaires. Il fallait que l’on sache où tu étais. – Elle plongea de nouveau son regard dans le sien, les lettres de menace d’Alycia lui revinrent en mémoire. L’abraxane prit une profonde inspiration, il ne fallait pas qu’elle y pense. Elle murmura : – Excuse-moi. »
Le sourire d’Anton vient alléger un peu le poids de la culpabilité que portait Mia et elle sourit à sa remarque. « Même si je doute que la présence de Ghrys m'ait été réellement bénéfique. – Elle repensa au réflexe beaucoup trop rapide de l’apprentis Auror et ne put s’empêcher de penser que ce geste aurait aussi bien pu leur sauver la vie. L’étudiante scruta le regarde de son colocataire avant d’ajouter. – Ah celui-là, il tire plus vite que son ombre. D’ailleurs cela me fait penser que je dois moi aussi jouer les infirmières, c’est à mon tour ! »

Mia se leva se fit craquer les doigts et se déraidit la nuque sous le regard amusé de son ami. Elle passa ses doigts sur les blessures du jeune homme, lui demanda s’il ne s’était pas fait mal en tombant puis se dirigea vers l’armoire où étaient rangés les compresses et désinfectants.
L’apprentie Médicomage revint vers Anton un air amusé plaqué sur le visage et dit d’une voix qui se voulait professionnelle : « Ne bougez pas Monsieur ça risque de piquer. – Elle brandit sa compresse imbibée de désinfectant et éclata d’un grand rire qui la libéra totalement de l’angoisse dans laquelle elle avait été plongée quelques heures auparavant. Elle tamponna avec application les égratignures, les examina ensuite à la lueur de sa baguette puis referma les plaies à l’aide du sortilège Episkey. – Et voilà Monsieur, vous êtes remis à neuf ! ». Elle fit tomber les compresses dans la poubelle près du lit et laissa reposer son bras sur l'épaule de l'abraxan.

Lorsque Mia lui expliqua ce qu'il lui était arrivée pendant la soirée, Anton fronça les sourcils, signe immanquable d'une réflexion sérieuse. Il écoutait avec attention les détails de ses péripéties, les yeux dans le vague, fixant un point émaillé du carrelage. Ce genre de chose n'arrivait pas par hasard. Le fait qu'elle imagine des ombres de Mangemorts le soir ou lui-même avait eu l'occasion de les côtoyer de très près... Trop près...

Il passa machinalement la main dans sa barbe naissante en ramenant son regard sur la jeune femme qui regardait son gobelet d'un air dégouté. Il ne pouvait que la comprendre. Entre la mixture et le thé, rien ne semblait bien engageant.

- Tu as dû toucher quelque chose que les Mangemorts avaient envoyé à ma destination... mais...

Il réfléchit au timing de la lettre de menaces qu'il avait reçu quelques jours auparavant en cours de...

- Botanique. J'ai reçu une lettre en fin de cours et quand je l'ait ouverte, je portais mes gants... Fais moi penser à bruler mon courrier en rentrant, dit-il dans un demi-sourire qui se voulait narquois. Rien de ce qu'il avait reçu comme missives ces derniers temps n'avait apporté de bonnes nouvelles. Il redoutait presque, à présent de voir son hibou arriver.

Il sourit plus franchement en voyant la tête de Mia lorsque celle-ci se décida à avaler la potion. Le fait qu'elle lui sourit en reposant son verre le soulagea. La potion avait dû faire effet et dissiper les dernières bribes de trouble psychologique affectant encore possiblement l'esprit de la belle blonde. Elle ne recouvrerait la mémoire, limpide qu'elle aurait souhaité avoir de la soirée, que part bribes et, potentiellement, avec du temps. Il était sur que Nova ou Azphel se feraient de bons porte-paroles pour combler les manques dans la chronologie.

Il la suivit du regard lorsqu'elle se leva à son tour, clamant qu'il nécessitait des soins lui aussi. Anton aurait évidemment préféré que Mia reste assise à se remettre doucement, plutôt que de s'échiner à soigner quelques égratignures superficielles. Mais il connaissait assez Mia Johnson pour savoir que lorsqu'elle avait décidé quelque chose, il n'en serait pas autrement. Le désinfectant vint lui emplir les narines comme une claque qu'il s'apprêtait à recevoir. Ce produit était aussi efficace qu'il faisait un mal de chien. Il se souvenait encore des larmes qu'il avait du retenir quand à Poudlard il s'était blessé en manipulant, avec trop de confiance, un Scrout à Pétards. Devant sa colocataire, le grand brun souhaitait faire bonne figure.

Mais à peine le coton effleura son front, que l'Abraxan attrapa, presque violemment, la main de Mia pour qu'elle ne le retire. Il lu dans son regard qu'il n'avait pas le choix et serra les dents, la laissant nettoyer puis refermer les éraflures de cette soirée.

- Merci Mademoiselle... Mais cette cicatrice aurait pu me donner l'air sexy du combattant qui revient de bataille, tu vois...

Certes il avait heurté une pierre dans sa chute, après s'être fait stupéfixer par un Mangemort. Mais il n'y avait rien de bien glorieux là-dedans. D'un coup de pied, il éloigna la poubelle contenant les compresses usagées, dont l'odeur d'alcool lui nouait l'estomac. Son regard parcouru ensuite la pièce entière pour venir se poser sur le visage fin et délicat de son amie. il ne pu s'empêcher d'esquisser un léger sourire, discret, plus pour lui que pour elle. Il était content de la revoir, qu'ils puissent profiter ensemble du calme de la nuit. Cette journée avait semblé irréelle et, dans tout cela, Mia semblait un point d'ancrage. Elle l'avait toujours été, même à Poudlard lorsqu'ils avaient mis en place les plus vils tours. Il savait qu'il pouvait compter sur elle à chaque instant. Malgré cela, il pouvait lire l'inquiétude qui persistait dans son regard, bien qu'Anton soit à présent en sécurité dans l'enceinte de l'Académie. Il se leva et changea souplement de lit, pour venir s'asseoir à côté de la jeune femme. Il pris sa main dans la sienne et la serra doucement, la gratifiant d'un sourire presque triste.

- Je suis désolé de t'avoir causé autant de soucis...

Il avait envie de lui dire que malgré lui, ce n'était que le début. Qu'il allait devoir s'engager dans une quête insensée. Dans un plan dont il ne voyait pas une échappatoire où il s'en sortirait indemne. Mais il se contenta d'attirer la jeune femme vers lui, pour pouvoir la sentir respirer. Sentir son parfum envoutant. Sa peau contre la sienne.
Avant de lui mentir.

- Je te promets que ça ne se reproduira plus. Ils ont eu ce qu'ils voulaient. C'est fini.

Il sentit son coeur accélérer légèrement alors que les phrases quittaient sa bouche. Sa main parcourait distraitement le bras de son amie alors que ses pensées vadrouillaient dans une centaine de directions différentes.

« Merci Mademoiselle... Mais cette cicatrice aurait pu me donner l'air sexy du combattant qui revient de bataille, tu vois... – Mia sourit à l’évocation de l’air guerrier qu’aurait pu lui donner une cicatrice, elle leva un sourcil, amusée avant de lui rétorquer sur un ton espiègle. – Oh tu sais, tu n’as pas besoin d’une cicatrice pour avoir un air sexy. » Elle avait ponctué le dernier mot de guillemets tracés dans l’air avec ses doigts, puis s’était laissé tomber, assise sur le lit faisant face à celui où était installé Anton. Elle avait, d’un léger coup de pied fait tomber ses chaussures au sol, elle ramena ses jambes sous elle de façon à s’asseoir en tailleur.
Le silence de la nuit était apaisant et les rayons de lune qui filtraient à travers les vitraux de l’ancienne chapelle teintaient l’infirmerie de douces lueurs colorées donnant à l’atmosphère un ton léger et agréable. Elle observa son ami qu’elle avait craint de perdre si peu de temps auparavant, ses cheveux bruns dans lesquels elle avait si souvent envie de glisser ses doigts, ses yeux sombres si profonds, sa mâchoire carrée recouverte de sa barbe naissante… Il vint la rejoindre, s’assit auprès d’elle et prit sa main dans la sienne, lui souriant tristement, elle aurait fait n’importe quoi pour effacer ce sourire triste de ce visage qu’elle appréciait tant.

« Je suis désolé de t'avoir causé autant de soucis... – Ses mots  étaient sortis presque dans un murmure, Mia s’était inquiétée, elle s’était fait un sang d’encre mais il était près d’elle maintenant c’est tout ce qui l’importait à présent. Elle pressa ses doigts dans sa main, comme pour lui signifier que cela n’avait plus d’importance. Il l’attira contre lui, la jeune femme sentit son odeur si enivrante, si rassurante, elle ferma les yeux, caressant du pouce la paume de sa main qu’elle tenait dans la sienne. – Je te promets que ça ne se reproduira plus. Ils ont eu ce qu'ils voulaient. C'est fini. » L’abraxane rouvrit les yeux, écoutant chacun des mots de son ami, elle mourrait d’envie de savoir ce qu’il s’était passé durant ce laps de temps où il avait été loin d’elle mais elle ne savait pas si le jeune homme voulait lui en parler, s’il voulait se souvenir de ce moment, s’il voulait le revivre en lui en parlant.
Si près de lui, elle entendit les battements de son cœur s’accélérer lorsqu’il prononça ces mots, ne voulant rajouter plus de pression à cet instant elle dit simplement : « Si jamais tu ressens le besoin de parler de cette soirée, tu sais que je lui là pour toi Anton… - Elle marqua une pause puis ajouta pour le rassurer ou pour se réconforter elle-même, elle ne savait pas. – Je serais toujours là. » Elle se blottit un peu plus contre lui, cherchant à anéantir toutes choses pouvant se mettre en travers de leur duo, cherchant à anéantir tout espace l’empêchant d’être un peu plus près de lui. Mia ne voulait plus jamais le perdre, elle ne voulait plus jamais qu’il s’éloigne d’elle et si cela pouvait paraitre égoïste – elle en avait conscience – elle savait aussi qu’elle tenait éperdument à lui et qu’elle ne voulait plus jamais revivre une soirée comme elle avait pu en vivre ce jour-même. La main d’Anton, qu’elle ne tenait pas dans la sienne caressait son bras avec légèreté, elle bascula sa tête vers celle-ci et embrassa le bout de ses doigts lorsqu’elle s’arrêta à la hauteur de son épaule.

Anton aurait voulu rester ainsi toute la soirée. Cette journée avait été la plus éprouvant qu'i peut jamais connu de sa vie d'étudiant. Bien sur les journées n'avaient pas été toujours rose chez les Costello à bien des reprises, mais jamais de la sorte. Sa première rencontre en tête à tête avec des Mangemorts n'était pas quelque chose que l'on oubliait facilement. Il se redressa légèrement, effaçant le contact qu'il avait eu avec la belle blonde. L'ombre qui voilait ses rétines semblait s'être dissimulée avec la concoction peut attrayant qu'il lui avait servit. Il se pencha finalement vers elle et murmura :

- Je sais que tu le seras...

il hésita un peu et brisa de nouveau l'espace qui les séparait, en posant ses lèvres sur celles, fines et fraiches de Mia. Sa main gauche vint épouser la forme du visage délicat de la belle blonde alors que son autre main supportait le poids de son corps sur le matelas. L'hésitation avait fait place au soulagement. Comme s'il avait attendu ce moment depuis bien trop longtemps. Sans pour autant réellement en avoir conscience. Certes, il avait gardé dans un coin de soin esprit la soirée post Saint-Valentin avec l'histoire des chocolats. Mais tout avait été tellement vite, et la Magie étant trop évidemment en cause, il avait douté de la réaction de Mia. Et de lui-même.

Il se recula doucement. Baissant le regard vers ses chaussures recouvertes de poussière. Il avait cédé à une pulsion qui venait peut-être de donner un trait compliqué à leur amitié. Il ne voulait pas perdre l'amitié de la jeune femme, celle sur qui il pouvait compter plus que n'importe qui. Mais il s'était rendu compte lors de ses mésaventures de la journée, qu'elle était également celle qu'il voulait auprès de lui. Elle avait traversé son esprit dans un moment où toute son attention aurait due être tournée vers l'instincts de survie. Et il avait réalisé... Son amitié ne lui suffisait plus.

- Je suis désolé... Je...

Il bafouillait. Chose qu'Anton ne faisait jamais. Il était quelqu'un de confiant, sur de lui, presque arrogant. Mais elle, la magnifique jeune femme à ses côtés, cassait tous les murs qu'il avait dressé pendant des années. Elle parvenait à voir au travers de cette attitude hautaine et peu révérencieuse. Son regard croisa le sien une nouvelle fois et il se redressa, arborant un léger sourire aux lèvres.

- En fait, pas vraiment... Souffla t-il presque à demi-voix, attendant avec impatience et presque de l'appréhension la réaction de sa meilleure amie, sa main posée non lien de la sienne.

Mia serait bien restée blottie contre lui durant des heures mais déjà il se redressait légèrement rompant le contact qui la rassurait tant, qui apaisait les derniers soupçons de ses craintes. La jeune femme sentit son ventre se nouer, elle aurait voulu l’attirer de nouveau contre elle, elle avait peur qu’il parte de nouveau, elle avait peur de le perdre de nouveau.
« Je sais que tu le seras... » lui murmura-t-il. L’abraxane n’eut pas vraiment le temps de comprendre ce qui lui arrivait, prise au dépourvu, enfermée dans un ascenseur émotionnel incontrôlable. Son cœur s’emballa, elle eut l’impression qu’il allait exploser dans sa poitrine, elle n’avait cessé d’y penser depuis leur épisode des chocolats philtré. Si son cerveau avait encore été en état de marche elle se serait sans doute demandé si une quelconque potion était responsable de ce qui était en train de se passer ou si elle pouvait profiter pleinement cette fois-ci. Mia enroula ses doigts autour de son poignet elle ne voulait pas que ce baiser s’arrête, que ce contact se rompt.

Il s’éloigna d’elle lentement, l’incertitude passa dans ses yeux, l’embarras se fit sentir dans ses mots. Mia ressentit le piédestal sur lequel elle venait de monter s’écrouler sous ses pieds. Les battements de son cœur bourdonnaient à ses oreilles, le vertige lui prenait : Je suis désolé... Je... » L’étudiante écarquilla les yeux, non il ne pouvait pas lui faire cela une nouvelle fois, il ne pouvait pas la laisser là pantelante, il s’échappait à nouveau, ravivant un peu plus la flamme attisée un mois environ auparavant. Sa voix se perdit dans sa gorge, aucun son ne voulut en sortir, les mots ne venaient pas.
Puis son regard se posa sur elle, un sourire au coin des lèvres, la future médicomage retint son souffle plantant ses dents dans sa lèvre inférieure, pensant « Anton Costello qu’est-ce que tu me fais là ? ». Son monologue intérieur fut rompu par un murmure sonnant comme un soulagement aux oreilles bourdonnante de Mia : En fait, pas vraiment.... »

L’étudiante déglutit, son moral remontait en flèche, elle ne put résister au regard qu’il lui lança, elle ne voulait plus être assise là si près de lui sans le toucher, sans le sentir contre elle. Elle enroula ses doigts dans les cheveux du jeune homme l’attirant contre elle, l’embrassant comme elle en avait envie depuis ces longs jours qui avaient suivis la soirée chocolatée.
Elle avait eu si peur de le perdre ce soir qu’elle avait réalisé comme une évidence ô combien elle tenait à lui et comment ses sentiments étaient progressivement passés de l’amitié à un amour qu’elle n’aurait pu actuellement quantifier.

La jeune femme glissa son autre main dans le cou d’Anton qu’elle caressa au rythme de leur baisers. Ne voulant plus qu’aucun espace se dresse entre, l’abraxane s’assit à califourchon face à lui, son cœur s’emballant un peu plus à chaque instant.

Un fin sourire se dessina sur le visage du grand brun lorsque Mia glissa ses doigts dans ses cheveux. Lorsqu'elle l'attira à elle, le peu de doute qui subsistait dans son regard disparu instantanément. Il était difficile pour lui d'imaginer qu'un tel moment se serait déroulé pour eux, sachant comme la journée avait débutée. Les baisers de la jeune femme étaient doux et sucrés mais surtout enivrants.

Les mains d'Anton vinrent se poser sur les hanches de sa colocataire pour la soutenir lorsqu'elle passa à califourchon sur ses propres genoux. Passant un bras autour de sa taille, il laissa l'autre vagabonder à souhait le long de sa colonne vertébrale. Leurs baisers se furent plus intenses, plus passionnés, presque jusqu'a en perdre haleine.

Anton se recula un instant, le souffle court mais le sourire aux lèvres. Un vrai sourire, comme il avait rarement eu l'occasion d'en arborer depuis des mois. Il était destiné à celle sur laquelle son regard s'attardait sans peine, sans empressement. Il était ravi de pouvoir détailler ces grands et beaux yeux clairs, sa bouche fine et délicatement rosée. Il replaça une mèche de cheveux dorés derrière l'oreille de Mia et lui sourit à nouveau, à court de mots.
Il vint ensuite embrasser la naissance de sa mâchoire et descendit avec une lenteur toute maîtrisée la courbe de son cou. L'Abraxan retrouva finalement la bouche de celle qui faisait battre son coeur à tout rompre, en cet instant.

Il ne se lassait pas, et ne se lasserait probablement jamais, de gouter à cette peau divinement parfumée et légèrement sucrée. Un bras toujours fermement ancrée autour de sa taille, il arrima son autre main au creux de sa joue. De la sorte, il semblait toujours plus proche de celle qu'il avait considéré comme son amie peut-être trop longtemps, à en juger par la situation en cours. Il repensa brièvement à la soirée où il avait été si entreprenant avec elle, les sensations lui revenant à l'esprit. Ces même sensations qu'il avait tenté d'ignorer aussi longtemps que faire se pouvait.
Anton intensifia légèrement leur étreinte et leurs baisers. Il ne voulait pas être trop entreprenant non plus. La journée avait été longue pour tous les deux et il s'avait que leurs émotions s'en voyaient amplifiées. Même si pour l'heure, cela lui importait vraiment peu.  
 

Mia perdait toute notion du temps. Elle en oubliait que quelques heures (minutes ? Elle ne saurait le dire.) auparavant elle bravait le règlement d’Haveirson pour sortir, après le couvre-feu, chercher Anton dans la nuit, jusqu’à la Cabane Hurlante. Elle oubliait aussi qu’ils étaient actuellement dans l’infirmerie du château et même si leur objectif premier correspondait au lieu, ce qu’il se passait actuellement ne l’était beaucoup moins. Mais ils étaient seuls, presque seul au monde à cet instant précis et c’est tout ce qui l’importait.

Le corps de l’abraxan contre le sien, son cœur battant la chamade, ses lèvres cherchant les siennes, chaque seconde était un peu plus enivrante, un peu plus intense. Le jeune homme se recula quelques instants, regardant l’abraxane un sourit aux lèvres. Ah ce sourire… Mia était certaine qu’il en faisait chavirer plus d’une, mais à cet instant précis ce sourire était pour elle et elle seule et c’était avec elle qu’il était. Anton lui glissa une mèche de cheveu derrière l’oreille et l’étudiante inclina légèrement la tête pour sentir ses doigts contre sa peau, cette caresse si légère, ce geste ci doux. Il vint de doux baisers dans son cou. Mia bascula sa tête en arrière fermant les yeux, tous ses sens étaient en éveil et elle voulait savourer et profiter de chaque instant.
La jeune femme resserra l’étreinte de sa main dans les cheveux du jeune homme, les lui tirant légèrement, puis ses lèvres retrouvèrent les siennes. Elle laissa son autre main descendre lentement le long du torse de son colocataire, arrivée à sa taille elle glissa sa main sous son tee-shirt plaquant sa main contre son dos, faisant courir ses doigts près de ses reins.

Leurs baisers se firent plus intenses ne savant plus quelles limites ne devaient-ils pas encore franchir. Mia n’avait que faire à présent des conséquences que ces baisers pourraient avoir sur leur amitié, ce n’était d’ailleurs plus seulement de l’amitié qu’elle voulait avec celui qu’elle avait considéré pendant bien des années comme son meilleur ami.
L’ancienne chapelle avait beau être un des lieux les moins faciles à chauffer du château, l’étudiante étouffait presque, elle se sentait remplit d’une douce chaleur enivrante, addictive. Elle décolla lentement ses lèvres de celles d’Anton avant de couvrir son cou de baisers. Assez soudainement, elle planta son regard dans le sien avant de souffler dans un murmure audible que par eux : « Je tiens à toi. » elle l’embrasse de nouveau puis glissa son autre main en bas du tee-shirt de l’abraxan prête à le lui retirer. Elle posa de nouveaux des baisers légers dans son cou, sur ses épaules, elle aurait pu embrasser chaque parcelle de son corps.

Anton se détacha légèrement de l’étreinte de l’abraxane rivant son regard dans le sien, posant sa main sur les siennes, la stoppant dans son élan. Le sol se déroba sous ses pieds la ramenant brutalement à la réalité. « Mia... » dit-il dans un souffle confus au coin des lèvres. La jeune femme comprit ce que voulait insinuer le médicomage, il n’avait pas besoin de mots, ils ne pouvaient pas continuer comme ça, pas ici, pas dans ce lieu où leur comportement était inadéquat, pas dans cette infirmerie où Monsieur Fitzsimmons pouvait faire irruption à n’importe quel moment pour prodiguer des soins en urgence à un étudiant, pas dans cette ancienne chapelle où le maître des lieux pouvait rappliquer à chaque seconde.

Mia se mordit la lèvre fautive, elle s’était laissée emportée par ses émotions, par son soulagement de retrouver cet homme auquel elle tenait temps, par son désir de l’avoir pour elle. « Je pense qu'on devrait rentrer non...? Dans notre chambre ? – Il l’embrassa tendrement. Son colocataire avait raison, elle le savait, elle avait peur cependant de rompre ce contact, peur de traverser l’académie et qu’une fois dans leur chambre, ils se couchent séparément comme si ce moment n’était jamais arrivé, comme après les chocolats… Un voile d’inquiétude vient se poser sur les yeux de l’abraxane, elle ajouta : « Oui tu as raison, allons-y, il ne faut pas que l’on nous trouve ici. » Elle posa un léger baiser sur ses lèvres, dans son cou, avant de descendre du lit.

Quand ses pieds nus entrèrent en contact avec le sol froid, l’étudiante réalisa un peu plus ô combien la situation qui venait de se dérouler détonnait dans ce décor si austère, si aseptisé. Mia se glissa dans ses chaussures et jeta un regard à l’infirmerie. Ses yeux se posèrent sur le gobelet dans lequel elle avait bu la potion mélangée au thé afin de l’apaiser. Elle le prit, le froissa entre ses doigts avant de l’envoyer dans la poubelle : « Il ne faut pas qu’on laisse de traces de notre passage. » Elle sourit presque timidement à Anton avant de défroisser du plat de la main le lit où ils s’étaient assis à leur arrivée.
Elle se retourna vers le jeune homme, replaça une mèche de cheveu derrière son oreille et lui tendit la main : « On y va ? ». Lorsqu’il s’approcha d’elle, elle glissa ses mains autour de sa taille avant de se blottir dans ses bras, posant sa tête contre son torse, le serrant contre elle. Fermant les yeux elle profita encore quelques secondes de son parfum, de son odeur, elle espérait que tout cela ne prendrait pas fin en sortant de l’ancienne chapelle.

Mia entendit le cœur de l’abraxan battre contre son oreille, elle aurait pu rester des heures ainsi mais ils ne devaient pas être vu ici, ils n’avaient pas besoin de s’attirer plus d’ennuis qu’ils n’en avaient déjà, la soirée avait été bien trop mouvementée pour en rajouter une nouvelle couche.
L’air frais de la nuit la rappela un peu plus à la situation réelle, la tirant de son nuage faisant grandir l’appréhension au creux de son ventre. Anton était là près d’elle, sa main dans la sienne mais elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter, de craindre que tout s’arrête aussi brusquement que cela avait commencé. Elle prit une profonde inspiration en quittant le cloitre suivant Anton jusqu’à l’aile Est de l’académie. Leurs pas résonnaient dans les grands couloirs d’Haveirson et ils ne croisèrent personne au soulagement de l’étudiante, ce n’était pas le moment de tomber sur le Comte. Elle eut une pensée pour Siobhan, Chauncey et Ghrystal, elle espérait que tout se passait bien pour eux à l’allée des embrumes.

Anton entra le premier dans leur salle commune, il jeta un coup d’œil furtif à Mia avant de lui lâcher la main. L’abraxane sentit que tout s’écroulait en elle, ses craintes se concrétisaient, l’incompréhension passa dans ses yeux et à la vue de l’étudiant avachit dans un des canapés d’Abraxan elle déglutit, il ne voulait pas qu’on les voit ensemble. Elle se mordit la lèvre tachant de dissimuler au mieux la tristesse qui la prenait à présent.
Il posa sa main dans le creux de son dos lui intimant d’avancer elle sentit de légers picotements à cet endroit et inspira réprimant ainsi son envie de disparaitre. Elle marcha faiblement jusqu’à leur dortoir ne sachant plus comment se comporter, la situation contrastait tristement avec celle qui s’était déroulée quelques minutes auparavant dans l’ancienne chapelle.

Le jeune homme ouvrit la porte de leur dortoir sans ménagement sortant Mia de son triste monologue, elle écarquilla les yeux, surprise. Anton l’attira de nouveau à lui lorsque la porte se fut refermée, l’abraxane ferma les yeux savourant ce contact si doux qu’elle avait cru perdre quelques secondes auparavant. Elle lui rendait chacun de ses baisers, ceux-ci se faisant plus intenses, plus fougueux. Elle glissa de nouveau ses doigts entre les boucles brunes de son colocataire, pressant son autre main contre son épaule ne voulant faire qu’un avec cet homme qu’elle désirait tant.
Il glissa une main sur la cuisse de la jeune femme l’autre caressant le bas de son dos, d’une impulsion il la porta, l’attirant un peu plus à lui. Elle enroula ses jambes autour de sa taille ne se lassant aucunement du gout des lèvres d’Anton, elle aurait voulu que cet instant dure toujours. Il la porta délicatement jusqu’à son lit la posant doucement au bord du matelas.

Les lèvres de Mia quittèrent celles de l’abraxan alors qu’elle posait de légers baiser le long de sa mâchoire, descendait jusque dans son cou, voulant embrasser chaque centimètre carré du corps d’Anton. Elle glissa une main en bas du dos du jeune homme l’attirant contre elle alors qu’elle se laisser tomber en arrière, s’allongeant sur le lit.

Mia eut un sourire amusée lorsqu’Anton envoya son tee-shirt valser à travers leur chambre, cette fois ils n’étaient plus dans un lieu hostile, ils étaient dans leur chambre, leur antre et personne ne pourrait venir les déranger. Elle retrouva alors les lèvres du jeune homme fermant les yeux afin de savourer chaque instant, de s’abandonner totalement.

*****

De légères caresses vinrent tirer l’abraxane de son sommeil, elle n’osa ouvrir les yeux tout de suite de peur d’avoir rêvé la nuit qui venait de se passer. Pourtant elle entendait les battements réguliers du cœur de son colocataire tout près d’elle, les caresses de son souffle contre sa peau nue. Elle ouvrit doucement les yeux un fin sourire sur les lèvres, Anton était près d’elle, elle avait passé la nuit dans ses bras, ils s’étaient donné l’un à l’autre laissant aller leur désir et leur amour. Il l’embrasse tendrement sur la joue en la saluant puis ses lèvres retrouvèrent les siennes. Elle caressa du bout des doigts la barbe naissante le long de la mâchoire du jeune homme. Mia avait l’impression d’être plongée dans un nuage de douceur elle ne voulait bouger et aurait pu rester une éternité dans ce lit, près de lui. Elle ne pouvait se défaire de ce sourire qui illuminait son visage depuis la veille au soir, elle ne s’était pas sentie aussi bien depuis de nombreux jours ou peut-être des mois. L’étudiante riva ses yeux dans ceux de l’abraxan et murmura : « Comment vas-tu mon Anton ? ». Elle lui pressa doucement l’épaule elle ne souhaitait que son bonheur, son bien-être et elle espérait que la nouvelle tournure que prenait leur relation ne le rendrait que plus heureux.

La jeune femme glissa sa main sous le cou d’Anton, elle lui embrassa l’épaule, le cou, le long de sa mâchoire avant de trouver ses lèvres. Elle le regarda quelques instants silencieuse, un sourire tendre sur les lèvres : « Je n’ai absolument pas envie de bouger, doit-on vraiment sortir d’ici ? » elle grimaça ce qui sembla amuser son colocataire. Elle enfouit son visage dans son cou, paresseuse, respirant son odeur enivrante, il allait falloir qu’elle raconte cela à Novenka, mais comment ? Elle se doutait que sa meilleure amie s’en rendrait peut-être compte dès qu’elle verrait son visage et CE sourire, la yougoslave la connaissait trop bien elle aurait du mal à passer à côté. Elle serait heureuse pour eux elle n’en doutait pas, son amie était toujours formidable.
Aujourd’hui on était dimanche et elle allait devoir rester quelques heures à l’infirmerie pour son stage elle rougit rien qu’en repensant à ce qu’il s’y était passé la veille, elle espérait qu’il y aurait du boulot comme ça son esprit n’aurait pas trop le temps de vagabonder.