Magie et création [Cours libre]

Sujet: Re: Magie et création [Cours libre] Sam 26 Mar 2016 - 23:53

La situation devenait véritablement chaotique.

Freya était encore en retard. Ce n’était pas faute de tenter d’assister à tous ses cours, pourtant. Mais entre ses missions, les commandes de l’allée, cette gamine complètement psychopathe qui ne pouvait pas tenir cinq jours sans parler à Rowan, la nouvelle gamine qu’on lui avait fourré entre les pattes (cela ne la dérangeait pas d’apprendre les potions à quelqu’un qui en avait vraiment quelque chose à faire, mais tout de même, elle n’était pas la baby-sitter de Rowan ! Ni la baby-sitter attitrée de qui que ce soit, d’ailleurs) et ses recherches, elle n’avait plus le temps pour quoi que ce soit. Y compris arriver à l’heure en cours.

Dévalant les escaliers, traversant le parc d’Haveirson au pas de course tout en manquant de cracher ses poumons – depuis cette petite histoire de fées, on ne pouvait pas dire que son endurance s’était améliorée – Freya tentait de minimiser le retard qu’elle allait avoir au cours de Fitzsimmons. Lorsqu’enfin elle parvint sur le pas de la porte de la serre, elle s’arrêta quelques instants, le temps de reprendre une inspiration salvatrice pour ses poumons criant leur manque d’oxygène depuis quelques foulées déjà. Il fallait vraiment qu’elle se mette au sport.

Après avoir toqué légèrement, elle se glissa dans la salle tout en s’excusant silencieuse auprès du professeur pour ne pas couper le monologue dans lequel semblait être lancée une des étudiantes. Ajustant la lanière de son sac, elle balaya la pièce du regard pour se rendre compte qu’il y avait décidément beaucoup trop de personnes qu’elle ne connaissait pas alors que c’était déjà la fin du mois d’avril. Elle se réfugia donc auprès de son acolyte, ignorant totalement qui était la brune – qui, d’ailleurs, semblait avoir vraiment beaucoup de choses à dire sur sa baguette – qui siégeait à ses côtés. Une polonaise, peut-être. Ou Ukrainienne. Elle venait de quelque part dans l’est, quoi.

Prenant place auprès de Rowan avec discrétion, elle sortit également sa propre baguette. Bien entendu, elle s’était déjà penchée sur la signification de ses composants ; elle avait déjà épluché tous les grimoires qui auraient pu la renseigner alors qu’elle était en cinquième année et qu’elle s’était brusquement demandé s’il y avait une véritablement signification à l’adage qui disait que c’était la baguette qui choisissait son sorcier.

« Désolée de m’incruster » chuchota-t-elle à l’adresse de Rowan. « Tu vas bien ? »

Mais, contrairement à la fille de l’Est, elle ne désirait absolument pas révéler aux autres les secrets de sa baguette. Ce n’était pas pour rien qu’elle donnait toujours des compositions farfelues lorsqu’on lui posait la question ; ce n’était pas non plus quelque chose qu’elle voulait partager avec une classe entière d’inconnus – ou même avec ses plus proches alliés.

17/03/2015

Je fus satisfaite que Neal n'insista pas à me poser d'autres questions. Peut-être que l'arrivée de Myrddin l'en avait empêché ? Je posais mon regard sans expression sur mon ami d'enfance. Je me souvenais de notre dernière rencontre, il m'avait pris dans ses bras et je n'avais pas répondu à son étreinte. J'étais restée stoïque comme si je m'étais transformée en statue de pierre. Je le saluais en ses termes sans lui accorder un sourire:

- Monsieur Westminbrook...

Leur enseignant s'éloigna au moment où Novenka et Isolde revinrent après avoir testé ce bout de bois volant. Il prit la parole et il leur imposa une nouvelle fois de travailler en binôme. Je soupirais longuement car cette idée ne me plaisait vraiment pas. Il y avait des traitements de faveur inadmissibles. Je n'avais aucune envie de collaborer avec ce sinistros inconnu mais mon avis n'avait pas d'importance pour le plus jeune des frères.
Je rangeais rapidement mes affaires avant de me lever pour aller m'installer à côté de Wedgewood. Je lui fis un signe de tête pour le saluer avant de ressortir des parchemins et une plume. Je laissais mon carnet de croquis dans ma besace.

Il nous présenta son invité surprise et pour mon plus grand déplaisir, il était créateur de balais. Et la suite de ses paroles me laissèrent dubitative. Il croyait vraiment que nous allions accepter de parler de notre baguette devant les autres. Ces informations étaient confidentielles. "Révéler le bois et le composant de ma baguette" étaient hors de question. Je ne la sortis pas et ainsi, je montrais ma désapprobation alors que mon visage restait toujours impassible.

Novenka prit la parole pour évoquer les deux baguettes qu'elle avait eues entre les mains. "Bois de cerisier !". Il était rarement utilisé en Europe. Ce bois symbolisait l'Asie. Ses propos étaient passionnés et je me rappelais qu'elle suivait le cursus d'artisanat magique pour devenir fabricante de ces objets magiques. Au moins, il aurait une interlocutrice loquace pour échanger avec lui.

Ce cours n'avait qu'un vague rapport avec la botanique et je me demandais pourquoi, j'avais pris le temps d'y venir ? Je restais silencieuse, les yeux fixés sur mon parchemin vierge. Si leur professeur se montrait trop insistant, je n'hésiterais pas une seconde à me lever et à partir.

Machinalement, je jouais avec la bague qui me servait de pendentif. J'espérais vraiment que d'autres prennent la parole et ainsi qu'il m'oublierait et me laisserait en paix. Si il voulait que nous nous "amusions" à proposer des associations improbables entre les cœurs et les bois présents, je laisserais mon binôme s'exprimait à ma place.

31/03/2016

Meh. Aujourd’hui l’Académie était en ébullition. C’était un grand jour pour la plupart des élèves de Poudlard, qui venaient en visite à Haveirson pour décider si oui ou non ils choisiraient d’y étudier l’année suivante. Lawrence aimait cette atmosphère de portes ouvertes, de découverte avant de faire un choix crucial pour le futur. Le choix… Dans le fond, en était-ce réellement un ? Le futur n’était-il pas déjà décidé, au moins en partie ? On pouvait toujours tenter d’aller contre cette chose qu’on nomme le destin, contre vents & marées, mais cela ne changeait pas nos capacités, nos compétences, nos goûts. Lawrence ne croyait pas au véritable choix, mais à l’illusion du choix, ou plutôt, au choix restreint. Et ça lui allait bien. Cela excluait presque la vision figée & bien trop précise d’un futur déjà écrit dans le moindre détails, tout en expliquant la possibilité de l’entrevoir tout de même. Des probabilités, des inclinations pour tel ou tel choix, ou que pour tel ou tel événement se passe à un moment et pas à un autre, pour une personne et pas pour une autre… C’était fascinant.

Si fascinant que Lawrence en vint même à se demander s’il avait choisi d’être en retard pour son cours de botanique, ou si c’était sa nature profonde qui l’avait conduit à flâner plus que de raison parmi les élèves d’une école qu’il ne connaissait que via les grimoires. Quand il se rendit compte de l’heure qu’il était, il marcha un peu plus vite. Hors de question de courir, surtout en pull. Un magnifique pull d’ailleurs, qu’il n’aurait peut-être pas dû mettre pour un cours aussi salissant. Choix ? Prémonition ? En entrant dans les serres, il réalisa que personne n’avait les mains dans la terre. Un bon point. Lawrence aimait les plantes, mais il n’aimait pas spécialement être sale. Se tournant vers le Pr. Fiztsimmons, Lawrence inclina la tête poliment.

— Excusez-moi pour le retard, Professeur !

Quelqu’un d’autre était là, un invité spécial. Sa tête disait quelque chose à Lawrence mais impossible de remettre un nom dessus. Bon, de quoi parlait le cours ? Presque tout le monde était là en plus… Il salua du regard ses confrères Sinistros et se chercha une place. Hmm. Arriver tellement en retard qu’il n’avait aucune fichue idée de ce qu’il se passait : toujours à se faire remarquer, ce Warner.

Magie et création
Ft.
Cours Libre
Our Story.
Un long mois après la demande de Novenka, Neal décide de donner un cours sur les plantes magiques et leur influence dans la fabrication de baguettes.

And...
Vendredi 25 avril 1997
Sans grande surprise, c’est Novenka qui prend la parole sans attendre. Son débit a quelque chose de presque étourdissant, et les connaissances qu’elle a accumulées sur sa propre baguettes ne sont sûrement qu’un très mince aperçu de tout ce qu’elle sait dans ce domaine. Néanmoins, la passion dont elle fait démonstration ne peut qu’émouvoir mon petit cœur de professeur, et je me prendrais presque à regretter de ne pas m’être plutôt spécialisé dans l’artisanat magique comme je l’avais pensé. Mais à la fin de sa tirade, je me ressaisis et sors de ma rêverie ; mon éventuelle reconversion attendra.
Merci beaucoup pour cet exposé clair et détaillé, miss Cieslak. Quelqu’un d’autre souhaiterait intervenir ?

Le silence quasi-religieux qui me tient lieu de réponse me donne un petit coup au moral ; j’aurais pensé mes élèves plus curieux, ou plus ouverts. Mais peut-être n’est-ce pas seulement le sujet du cours qui ne leur parle pas ? Selon mon père, la composition des baguettes magiques est considérée comme un genre de tabou, c’est vrai… Chose que je n’ai jamais comprise, par ailleurs. Comme s’il y avait quelque chose de honteux à révéler ce qui n’est finalement guère plus qu’une facette de notre personnalité ! D’ailleurs, au diable les convenances ; je tire ma baguette, pour la présenter à mon tour –je tiens à insister sur la diversité des bois et surtout des caractères des baguettes.
Peut-être mon exposé ne sera-t-il pas aussi précis que le vôtre –un comble !- mais voici ma propre baguette : bois d’if et crin de licorne, légèrement élastique. Quand Ollivanders a vu qu’elle me convenait, j’ai cru qu’il allait tourner de l’œil –la réputation du bois d’if sûrement. Un bois extrême s’il en est, et pas franchement évident à maîtriser.

Un bois de héros ou de tueur, une baguette qui ne choisirait jamais un maître timide ou médiocre. Quand le fabricant m’avait expliqué tout cela, j’étais gonflé de fierté. Je voulais être un héros, un bon sorcier, quelqu’un qui influencerait –en bien- les générations à venir. En regardant mes étudiants, je ne pouvais que me demander si ce n’était pas une façon comme une autre d’atteindre mon objectif. Devlin profite de ma réflexion pour prendre le relais.
Pour ma part, ma baguette est en bois d’orme. Il paraît que c’est bon pour les sorciers qui ont besoin de se faire remarquer, mais je ne m’y retrouve pas du tout !
Il éclate de rire avant de reprendre.
Et son cœur est un cheveu de vélane –très prisé par les fabricants français, pour ce que j’en sais. Une baguette qui ne manque pas de chien donc, mais avec laquelle je n’ai aucun mal à enchanter mes prototypes.

Je l’interromps avant qu’il ne se lance dans des explications plus poussées sur ses prototypes, posant (un peu trop) bruyamment la mallette de matériaux sur un présentoir.
Pour ce cours, j’ai demandé à un fabricant de baguettes de me prêter quelques matières premières dont vous pourrez vous servir. Tout d’abord, je veux que vous compreniez que ce cours, bien que n’ayant a priori pas de lien direct avec la botanique, ne sort pas non plus de nulle part. Je pense qu’aborder un « dérivé » de ce que nous étudions peut vous inciter à voir les choses différemment et à vous poser des questions qui autrement ne vous seraient pas venues.
La première question que je vais vous poser sera un sujet auquel vous devrez réfléchir si vous venez à vous trouver face à une plante que vous ne connaissez pas. Vous devrez toujours garder à l’esprit que le hasard n’existe pas dans la nature. Alors la première question que je vais vous poser sur les baguettes, c’est de les observer attentivement, et de me dire pourquoi, selon-vous, sont-elles toutes différentes ?

Pour illustrer plus précisément ce que j’attends, rien ne vaut un bon exemple. Avisant le dernier arrivé, je me dis qu’il serait de bon ton de le faire participer.
Mr… Warner, c’est exact ? Auriez-vous l’obligeance de montrer votre baguette magique au reste de la classe ?
J’attends qu’il s’exécute pour commenter :
Comme vous le voyez, la baguette de votre camarade est assez… remarquable, avec cette espèce de crinière léonine qui en orne le manche. A l’inverse, on dirait que la mienne a été à peine travaillée entre le moment où on l’a arrachée de l’arbre et maintenant –seules quelques runes sont gravées sur toute sa longueur. Celle de Devlin est plus raffinée, avec ses bagues d’argent et ses gravures. Miss Cieslak a fait preuve de beaucoup d’intuition en parlant du manche de la sienne – et j’aimerais que vous tentiez de comprendre la forme de votre propre baguette. N’hésitez pas à en parler avec votre binôme, pour avoir plus de recul et un point de vue différent.

J’espère que contrairement à la composition des baguettes, une pure étude d’apparence et une question basée sur des suppositions, par nature moins personnelles, remportera un plus franc succès. Préférant néanmoins me préparer au pire, je commence d’ores et déjà à préparer les huit écrins qui serviront lors de la prochaine étape.

© Yvianna

31/03/2016

Apparemment, Lawrence n’était pas arrivé assez en retard pour provoquer le courroux de son professeur. C’était déjà ça de pris. Il alla s’installer là où il y avait de la place, près d’une rousse qu’il ne connaissait que de vue et de Pascoe, le Sinistre Sinistros. Sérieusement, à tirer des tronches pareilles, on croirait qu’ils étaient dans un cours de nécromancie ! Ou pire, d’astronomie ! Oui, Lawrence avait beaucoup d’humour… N’empêche que l’astronomie, quand on n’était pas passionné, ça devait vraiment être méga chiant. Un peu comme la botanique, quand on ne parlait pas de plantes qui permettaient de mieux pratiquer la divination. Ouais, le genre de plantes qu’on aime fumer et qui se revend assez cher au marché noir. Chacun son domaine !

Un peu déçu, Lawrence essaya de se concentrer quand même sur le cours. Il y avait un invité, ça voulait sûrement dire qu’il y aurait des machins intéressants… Peut-être. Enfin, reste que M. Fitzsimmons avait besoin d’une baguette et que Lawrence, après s’être violemment retenu de faire une blague vaseuse, accepta de montrer son instrument au reste de la classe. Le truc en bois quoi. Apparemment, la forme jouait aussi sur le reste… Lawrence se mit à réfléchir à toute vitesse. Il avait toujours adoré sa baguette parce que Leo quoi, Broleo, Leo FTW. Ouais, il était Lion, et tellement fier de l’être ! Mais peut-être que ce n’était pas seulement de la décoration. Peut-être que ça avait une importance. Jetant un coup d’œil à ses co-équipiers, Lawrence tenta de les faire un peu revenir à la réalité. Ou à la vie, ça dépendait du point de vue.

— Dites, je suis Lion et ma baguette a une tête de lion en guise de pommeau, je me suis toujours dit que c’était cool, mais si ça voulait vraiment dire quelque chose ? Peut-être que la baguette du prof est quasi ‘nature’ parce que c’est quelqu’un de simple et si celle de Devlin a des jolis trucs en argent, c’est peut-être parce qu’il a un côté bling-bling fabuleux qu’on lui ignore… Elles sont comment vos baguettes à vous ?

Voilà, ce cours avait attisé sa curiosité, ce qui était soit une excellente chose… Soit la pire qui puisse arriver pour le professeur. Et voilà que Lawrence levait la main avec les yeux écarquillés :

— On va faire une baguette aujourd’hui !?

Bah quoi, pourquoi pas ?

"Dans un bois, Ali court aussi vite qu'elle le peut. Autour d'elle, une végétation dense et multicolore. Du jaune, du vert, du rouge, du bleu, même du violet. Derrière, une sorte de... truc qui lui court après. Elle n'avait pas bien vu la forme et n'était pas franchement disposée à se retourner pour en faire l'analyse détaillée. Sa baguette à la main, elle essaye de jeter des sorts par dessus son épaule, mais aucun son ne se décide à sortir de sa bouche. Alors qu'elle continue à courir, soudain, un lac se dessine à l'horizon. *Sauvée par le destin! Ce truc va quand même pas nager en plu...* "...uuuuus Ahhhhhhh!" Entraînée par sa course, la Phénix n'avait pas vu le trou béant qui avait remplacé le sol et tombait, tombait... Tomb..."

9h55.
-Ahhhhhh!
Ali se releva d'un coup, les cheveux débraillés, les yeux noirs de son maquillage de la veille. Elle se prit la tête dans les mains. *Bon, d'accord. L'hydromel, c'est finit. Genre vraiment finit.* Elle mît quelques secondes à reprendre ses esprit et jeta un coup d´oeil au réveil. *Il me semble que j'avais un truc à 10h00, mais j'arrive pas à remettre le doigt dessus... Eh m*rde le cours de Fitzsimmons*. Elle avait vu ce cours sur le panneau d'affichage et s'était promis d'y assister. Les cours du jeune professeurs étaient, selon les dires de ses camarades, de grands moments.
La jeune fille poussa un grognement et repoussa l'épaisse couverture aux couleurs de sa confrérie. Elle posa les pieds sur le sol, recouvert d'un tapis moelleux, et testa son équilibre en position assise. *Mouais pas fameux. Au moins si je tombe ce sera amorti.* Avec un effort surhumain, elle se mît en position debout, les bras en croix pour d'aider à tenir debout. *Oook on va faire avec.* Elle se dirigea vers la salle de bain et fila sous la douche. En se lavant les cheveux, elle laissa se dérouler les flashs de la soirée de la veille sous ses paupières. Le village d'Haveirson, ou plutôt le bar, la fête, de la musique, et de la boisson. *Mon dieu mais comment je suis rentrée!* Elle secoua la tête, et sorti de la douche. Elle se sécha rapidement, attacha ses longs cheveux bruns encore trempés en chignon, et revint dans sa chambre, un peu mieux réveillée après la douche. Elle enfila un jean et un t shirt simple, la veste aux couleurs de sa confrérie, puis revint dans la salle de bain où elle se démaquilla et tenta de se donner une tête normale.
Après avoir attrapé son sac, elle sorti en vitesse, traversa le salon de la confrérie et parti au pas de course vers les serres.

10h10
La phénix était enfin arriver devant les immenses serres d'Haveirson. Elle reprit sa respiration une minute, refoulant la nausée qui la punissait d'avoir secoué son estomac dans la course. *Eh bah faut vraiment que j'aime la botanique pour venir ce matin. En piste!* Elle relégua sa gueule de bois au second plan, poussa un soupir et poussa la porte de la serre le plus discrètement possible afin de ne pas interrompre son professeur.
En entrant dans la classe, Ali nota du coin de l'œil l'ordre de la serre, habituellement capharnaonique en raison des plantes qui jonchaient les tables, et le bureau du professeur. Soit sa gueule de bois était vraiment énorme et elle voyait double, soit ils avaient un invité aujourd'hui. Elle se dirigea furtivement jusqu'au troisième rang où elle s'assit. Elle nota que des binômes semblaient avoir été formés et grimaça. Décidément, elle avait choisit son jour pour être à la bourre. Elle sortir néanmoins du parchemin, ses plumes et son encre afin de prendre des notes sur les interventions des élèves. Une fois le matériel sorti, seulement, elle détailla le second professeur. Sa tête lui était familière, mais elle ne parvenait à mettre un nom sur lui. Fronçant les sourcils, elle se creusa la tête et eu tout à coup des images de photos de cet homme dans les livres de son père. Grand passionné de quidditch, ce dernier avait lu un tas de bouquins à ce sujet qui étaient dans la bibliothèque de leur ranch. Et Ali avait du en voir les images. Donc ce prof avait un rapport avec le quidditch. Et elle se trouvait en cours de botanique. Bon. Elle regarda le tableau où était le sujet du cours et commença à comprendre le lien entre l'homme et leur sujet du jour. Et petit à petit lui revenaient en tête les légendes des photos. C'était le créateur des nimbus. Il fallait avouer que c'était la classe. Et que son père allait faire une syncope quand elle lui raconterait.
Le mystère élucidé, Ali porta son attention sur le cour qui se déroulait. Le professeur était entrain de parler de la baguette d'un élève, un sinistros si la jeune fille voyait juste. Il parlait de la forme des baguettes. Ali sortit la sienne et l'examina attentivement. Elle n'avait jamais pensé que les décorations pouvaient être autre que... Et bien des décorations. Sa propre baguette était entourée d'une sorte de liane de lierre donc sortait une gerbe d'étincelles des extrémités de chaque petite branche. Le pommeau était légèrement moulé de manière à ce que les doigts se referment dans une marque de main. *Bon, on peut supposer que le lierre, c'est pour représenter la nature, et les étincelles... La magie peut être? Quand à la forme du pommeau, c'est certainement pour que la prise en main soit plus pratique...* la jeune fille fut sortie de sa réflexion par le jeune sinistros, assis au rang devant elle, celui qui avait présenté sa baguette, qui s'interrogeait sur le lion présent sur son propre pommeau. Ali hocha la tête dans un signe inconscient, marquant son approbation par rapport à sa déduction.

26/04/2016

Pour changer de mes habitudes, je me lève encore et toujours assez tard, le temps d'aller à la douche et de boire un café brûlant avant de me rendre compte qu'aujourd'hui se déroule un cours que je n'aurai voulu rater pour rien au monde. Il paraît que le prof de botanique fait un cours sur les bois et leur propriétés magiques. Rapidement je coiffe un peu mes cheveux avec de la cire, m'appose sur les joues un peu de parfum aux senteurs de musc et prend un morceau de bœuf séché avant de partir à grandes enjambées vers la salle de cours.

Mâchonnant encore le morceau de viande entre mes dents, j'évite les quelques élèves dans les couloirs, adressant quelques sourires à certaines, bousculant quelques autres sur mon passage. J'arrive juste à temps pour entendre la question du professeur derrière la porte, voilà une grande occasion de me faire remarquer par tout le monde et peut-être ainsi me ferai-je pardonner pour mon retard, je n'ai jamais vraiment participé à un de ses cours jusqu'à maintenant ça pourra sûrement jouer. J'avale rapidement la viande dans ma bouche, prenant une grande inspiration avant d'ouvrir la porte pour faire quelques pas sans prendre la peine d'observer le matériel posé sur le présentoir.

- Chaque baguette, en plus de répondre au caractère du sorcier de part sa composition, reflète aussi sa personnalité de part sa forme et ses décorations.

Je me retourne alors vers le professeur qui a sorti sa baguette pour l'observer rapidement. Peu de décorations et un travail presque inexistant, le bois semble brut, tout droit arraché à son arbre, voilà qui est intéressant.

- Vous par exemple professeur. Votre baguette peut refléter beaucoup de choses. Son aspect brut montre que vous êtes un sorcier naturel, qui n'a besoin d'aucun artifice pour se développer. Elle peut aussi montrer votre attirance pour la nature, ce qui est plutôt logique pour un professeur de botanique. De l'autre côté, nous avons une baguette quelque peu plus décorée avec une tête de lion en pommeau, je ne pense pas vraiment avoir besoin de vous dire ce que représente un lion, il suffit de regarder la maison Griffondor pour ceux qui ont été à Poudlard.

J'observe alors l'élève et sa baguette à tête de lion avec un certain mépris, en voilà un qui doit bien fanfaronner devant ses camarades. Il me semble avoir entendu un élève demander si on allait fabriquer une baguette, ils pensent vraiment que c'est aussi simple? Une baguette ne se fabrique pas en une seule journée...

Je me ravise de leur faire la morale sur ce point et préfère plutôt sortir ma baguette, un fin sourire sur les lèvres, je m'attend à toute sorte de réaction lorsque je vais la présenter.

- Voici ma baguette. C'est un bois d'If, il est dit que ce genre de baguette en bois d'If choisissent des sorciers soit héroïques, soit criminels. Mais elle est très efficace pour les duels ou maléfices. Et elle possède un coeur de crin de sombral. Ces baguettes ont la réputation d'être assez difficiles à manier mais extrêmement fidèles, elles n'abandonneront quasiment jamais leur sorcier. "J'observe les visages des élèves ainsi que ceux des professeurs avant de continuer dans ma lancée" Il est dit qu'une fois l'allégeance obtenue, la baguette ne trahira pas son maître et se retournera facilement contre des sorciers qui tentent de la corrompre. Elles recherchent surtout des personnes ambitieuses et déterminées.

Je salue respectueusement le célèbre fabriquant de balais avant d'aller prendre place dans la salle, laissant ma baguette sur le pupitre devant moi pour quiconque voudrait l'observer.

la baguette de Samaël:

31/03/2016

Bon, on pouvait admettre que tout le monde n’était pas au courant qu’il y avait des gens qui ne venaient pas de Poudlard à Haveirson, mais quand même. Lawrence ne faisait rien pour cacher son accent américain, tout comme il ne faisait aucun effort pour cacher quoi que ce soit d’ailleurs. Ni son intérêt pour l’Abraxan qui venait de prendre la parole, ni pour son soudain désintérêt. Ce qu’il disait sur la baguette du professeur n’était peut-être pas faux — après tout, c’était assez bateau et puis Lawrence était parvenu aux mêmes conclusions — mais pour la suite… Vraiment. Il allait falloir qu’on lui explique.

Piqué au vif dans son énorme ego, Lawrence se tourna vivement vers l’Abraxan et intervint sans laisser le temps aux autres de le faire.

— Je n’ai pas été à Poudlard. Je suis Américain, et à Ilvermorny, on n’a pas spécialement de préjugés sur les lions, alors j’aimerais bien qu’on m’explique. Où est le problème ? Qu’est-ce que cette baguette fait de moi ? Et qu’on me pardonne d’être trop ignorant pour savoir ce qu’être un gryffondor signifie. Le monde ne tourne pas autour de votre école de magie.

Il était vexé et ça se voyait. Pour autant, il voulait réellement savoir ce que Samaël avait voulu dire. Le lion avait une symbolique complexe, que l’intonation goguenarde et sarcastique de l’Abraxan ne devait qu’effleurer.

— Le lion est un animal qui symbolise le courage mais qui en réalité ne chasse qu’en groupe. Ce n’est pas un solitaire, quoi qu’il veuille bien en penser. Et comme je suis encore le mieux placé pour parler de moi, je dirais que malgré mes apparences égocentriques, je suis en fait très sociable. Tout le monde ne peut pas en dire autant.

Lawrence jeta un œil à la baguette que Samaël avait laissé à la vue de tous.

— Ta baguette est double et torsadée. Si je m’abaissais à faire de la psychologie de comptoir simplement pour passer mes nerfs, je dirais que tu es paradoxal, tordu, voire retors, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Le pommeau est serti, ce qui dénote la présence de richesse, ou l’envie de richesse. Comme tu l’as dit toi-même, le bois d’if est un bois particulier, parfait pour les duels. Ta baguette elle-même est duelle, puisqu’elle est constituée de deux parties : peut-être devrais-tu te combattre toi-même avant d’attaquer les autres.

Toujours aussi remonté, mais cette fois fier de lui, Lawrence se tut enfin, et détourna le regard.

17/03/2015

Plusieurs étudiants prirent la parole et tous ces bavardages me donnaient mal à la tête. Je n'avais aucunement envie de participer à ce débat qui révélerait ma personnalité même si je me demandais si ma baguette était toujours représentative de mon caractère.

Après tout, j'avais beaucoup évolué depuis que je l'avais acheté au chemin de traverse quelques jours avant ma première rentrée à Poudlard. La mienne était très obéissante mais je la sentais faible lorsque je lançais certains sortilèges complexes.

Il était peut-être temps que je me rende chez un fabriquant de baguette pour voir si une autre me correspondrait plus. Peut-être aux Etats-Unis ? Je devais passer une partie de mes vacances d'été à Salem chez Chris alors je lui demanderais conseil pour bien le choisir.

Je réfléchis quelques instants avant de ranger mes affaires et de me lever. Mon regard restait indéchiffrable pour celles et ceux qui le croiseraient. Je me dirigeais sans un mot vers la porte de la serre.

Ce cours ne me plaisait pas et peut-être que si j'avais été dans mon état normal, ma curiosité aurait pu être titillée à l'idée d'essayer d'associer un bois magique avec un coeur. Je sortis sans ressentir aucun remord à l'idée de blesser notre professeur.

Au lieu de retourner à ma chambre, je décidais de me rendre aux écuries pour faire une balade avec Midnight.

Alors que les pensées de Rowan restaient désespérément focalisées sur l'orme de sa baguette – une faiblesse criante, que disons-nous, une fracture monumentale – une silhouette vive et sombre vint s'installer à ses côtés. Agrémentant son groupe d'une nouvelle tête à la crinière aisément identifiable. Freya.

Tout en s'efforçant de suivre l'enseignement de messire Fitzsimmons avec intérêt, l'ancien Serpentard adressa une salutation bardée de sympathie à son acolyte. Un sourire légèrement narquois – confirmation sibylline de leur amitié – venant même bercer ses lèvres. « Ne te tracasse pas, Freya. » D'un vague mouvement de la main, il désignait alors l'invité du jour. « Pour le mieux. Je ne suis pas mécontent de m'être déplacé. »

De justesse, il se retint de diriger son regard vers la gracile Novenka ; préférant éviter soigneusement le moindre quiproquos au-devant de ses camarades. Rowan estima plus judicieux de s'intéresser à la rudesse appuyée d'Amaranthe... Et à l'arrivée de Lawrence. Le barde de Sinistros. Quelle agréable infortune ; le peu de gaieté s'estompa au profit d'un sérieux nonchalant.

Par chance, leur aîné se décida à reprendre la parole, tout comme son prestigieux invité. Avec attention, le jeune homme s'échina à compléter son parchemin au grès des propos avancés ; ceux concernant le bois d'orme titillèrent sa curiosité. Et confirmèrent ses macabres intuitions. Il existait désormais un dysfonctionnement entre son âme et sa baguette. La corrélation s'était ébréchée au fil des ans, avant de se briser sous le poids des décisions.

Deux autres étudiants s'invitèrent à l'enseignement ; l'ancien Serpentard avisa l'héritier Avery d'une légère inclination du menton. Dans le même temps, la délicate Amaranthe s'extirpa de l'assemblée pour retourner à sa solitude maladive. Rowan pinça les lèvres d'un agacement contenu, tout en se refusant à bouger. Une nouvelle fois, son regard se dirigea vers leur professeur. Ils y reviendraient sûrement plus tard.

Non sans un léger soupir – teinté d'une gêne singulière – il récupéra sa baguette du bout des doigts, pour la présenter tant à Freya qu'à Novenka. « Pardonnez mes connaissances limitées. » Son pouce caressa le manche, d'une rondeur lisse et sobre, tout en étant agrémenté d'un double anneau gravé d'ondulations en ses deux bords avant de laisser s'étendre librement le bois taillé vers sa pointe. « Je ne vous apprends rien, j'imagine, en vous indiquant qu'il s'agit d'un bois d'orme. Son cœur est constitué d'un ventricule de dragon, si mes souvenirs sont exacts. » Il se tût un instant, sentant le malaise croître dans sa chair. « Je l'ai obtenu peu après avoir reçu ma lettre pour Poudlard. » Vingt-six centimètres de raideur et de désarroi implacable. À voix basse, il compléta : « Seulement... J'ai l'impression que nous connaissons actuellement quelques interférences. »

Les iris pâles et troublées du Sinistros restèrent fixées sur la férule toute désignée ; et même s'il se refusa à jauger la réaction de ses deux collègues, il douta sincèrement qu'une telle information se révéla futile. « De ce fait, si vous comprenez mieux que moi cette baguette et sa forme... Je ne suis pas contre quelques précisions. »

19/12/2015

Le sourire fier, Novenka regardait le professeur Fitzsimmons avec une toute nouvelle passion. La modestie du professeur l'habillait d'un nouveau respect immuable. Novenka avait trouvé en lui le mentor qu'était... à son opposé, Gregorovitch. Intéressée par le reste des composants de baguette, Novenka se rend rapidement compte que le secret qui se cache au fond de leurs baguettes se veut de rester... secret ? Légèrement frustrée, Novenka se demande ce qu'ils peuvent bien caché pour ne pas affirmer avec fierté ce qui peut composer leurs baguettes. Il est vrai que chaque baguette reflète une personnalité, quand on grandissait nous pouvions changer... devenir quelqu'un d'autre des fois et ainsi la baguette ne plus convenir. Était-ce ce qu'ils voulaient tous cacher ? Novenka n'avait pas eu peur de révéler que sa première baguette ne convenait pas et qu'elle avait du en changer.
Elle fit la moue mais écouta avec attention le professeur et l'invité spécial parler de leur baguette, le franc sourire refit vite surface et j'écoutais avec attention.

Le regard brillant de l'apprentie fabricante de baguette se porta aussitôt sur les nouveaux venus. Écoutant avec la même attention ce qu'il se disait sur la baguette de caractère appartenant à Lawrence Warner. Chris n'en disait que du bien, absolument amusant de savoir qu'il était fin chanteur alors que Chris peinait à aligner trois notes. Elle fronça légèrement les sourcils quand Samaël de sa confrérie se permit avec une modestie feinte de catégoriser sans plus de cérémonie la baguette et le caractère de Lawrence. Comment pouvait-on affirmer avec autant de vigueur ce que représente quelqu'un qui nous est parfaitement inconnu ? Sans user des questions, n'attaquant qu'à l'affirmation. La douce yougoslave allait intervenir quand Lawrence lui même prit sa défense, usant d'arguments catégoriques et irrévocables. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres alors que le combat autour d'une baguette prenait doucement fin dans les tréfonds de la salle.
Fabriquer des baguettes, Novenka connaissait la base et les matières premières ne la dérangerait pas ni même de tailler le bois... C'est le cœur qui la perturbait toujours. Une jeune femme les avait rejoint et Novenka avait seulement remarqué sa présence quand son intérêt pour le débat s'était émoussé.
« Je suis navrée de ne pas t'avoir vue plus tôt, j'étais concentrée sur... eux. » Les joues légèrement rouges, elle se triturait un pan de son t-shirt en voulant disparaitre dans les ombres de la classe. « Je m'appelle Novenka. »
Elle essaya de se concentrer à nouveau sur le cour, oubliant qui était juste à côté d'elle, ce qu'elle pouvait ressentir également.

Elle se retourna avec douceur vers Rowan quand il parlait soudainement de sa baguette. Novenka pencha la tête sur le côté et se mit à réfléchir. « Tu permets ? » Elle attrapa la baguette de Rowan et la regarda avec intérêt, elle testa sa souplesse tout en gardant la férule près de son oreille comme pour l'entendre parler. Dans un silence, elle continua de la tripoter dans le plus grand respect jusqu'à la poser devant Rowan : « Arrête moi si je me trompe, mais généralement les bois d'orme sont destinés aux sorciers ayant une grande dextérité magique. Il me semble que tu es plutôt bon en sortilège et toute la grâce de tes mouvements peuvent s'y refléter. Cette baguette semble fidèle aux sorciers dignes et affirmés... Ça semble être également ton cas. » Elle fit une pause, et reprit presque aussitôt : « Le ventricule de dragon est généralement dans des baguettes de caractères, puissant, indépendant... Fort également pour les sortilèges. » Elle passa le pouce sur les ornements du manche. « Néanmoins, à la voir, on dirait qu'elle a changé d'allégeance. Comme si la connexion entre vous deux avait été rompue par un changement brutal dans ta vie, dans tes positions... Dans ta propre allégeance. » Elle se pinça les lèvres sans pour autant se montrer trop curieuse. « Si vous ne vous entendez plus, même si je suis d'ordinaire d'avis à réfléchir très sérieusement à la question, il faudrait peut-être envisagé... une autre baguette magique qui te comprenne et ne fasse qu'un avec toi et tes idéologies. Une baguette fidèle est notre meilleure alliée. »
Elle reposa avec douceur la baguette face à son possesseur et mit un coude sur la table pour écouter à nouveau ce qu'il se disait dans la classe, comme si ses révélations avaient été normales, naturelles... Novenka ne voulait pas se montrer intrusive ou pire... juger sans en connaître les fondements la relation entre Rowan et sa baguette.
Elle posa néanmoins brièvement son regard sur son visage toujours strict et lui sourit, avec amour et bienveillance. Il n'y avait pas à s'en faire de devoir se séparer d'une baguette magique même si elle fut la première, c'était parfois nécessaire... Comme dans un couple où l'amour sature faute de communication.