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 What Humanity ? | Novenka S. Cieslak

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MessageSujet: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptyDim 6 Mar 2016 - 20:01

Le 22 avril 1997, 14h.

La petite créature au plumage sombre, les yeux brillants d’un ébène songeur, semblait se dandiner avec une grâce singulière sur son perchoir. Virevoltant d’un côté puis de l’autre, vraisemblablement excitée par l’éclat brûlant du soleil extérieur. Celui qu’elle percevait au-delà des épaisses vitres de la ménagerie ; inaccessible quoi que terriblement réel. Agréable. Annonciateur de douceurs exceptionnelles en ce mois d’avril – et de murmures prometteurs, affiliés à quelques espoirs incertains.

Tout du moins, selon l’agitation fiévreuse qui se faisait maître du jeune corbeau. Plus prompte à s’émerveiller de potentialités positives que son compagnon ; l’individu silencieux et distant qui s’échinait à lui rendre visite régulièrement. À l’observer depuis le banc d’un air distrait – vivement troublé par des événements douloureux et alambiqués.

Rowan glissa lentement un doigt contre sa propre joue, le regard perdu vers la frêle silhouette noire et caquetante qui s’intéressait soudainement à son maintien. Depuis qu’il l’avait récupéré inopinément au monastère de Westfall, il y a plus d’un mois et demi, cet oiseau s’était immiscé progressivement dans sa vie. Et parfois, lorsque le monde se montrait suffisamment oppressant pour étourdir sa conscience, une impression sibylline et curieuse courait au creux de sa chair.

Comme si Loki – tel qu’il avait osé le nommer – essayait de le comprendre. De l’analyser.

Une facétie de l’esprit, sûrement : éreinté par les devoirs, les menaces et le jeu d’équilibre impossible à tenir au quotidien. N’ayant aucun autre choix que de se soustraire à la dureté du réel pour survivre, par le biais de fantasmes inavoués et d’illusions risibles. Au risque de se rompre brutalement sous le poids des obligations. De la main puissante – détestable, n’est-ce pas ? – du Seigneur des Ténèbres, appuyée avec cruauté sur son épaule. Attentive aux écarts ; aux fuites qui n’en avaient pas le nom. Pas encore.

L’ancien Serpentard soupira et se prit la tête entre les mains.

Les écueils se muaient en des présages mauvais et dangereux. Mortels. En vérité, la valse initialement menée touchait à sa fin ; le piège se refermait complètement sur son âme. Et les derniers pas qu’il était libre de réaliser, ne pouvaient que le conduire au-devant de la mort. La sienne. Potentiellement. Celle de ses proches. Assurément.

Une esquisse de sourire – faible et friable – vint briser la nonchalance des traits de son visage. Il était hors de question de baisser présentement les bras. Il fallait se battre : par amour. Par instinct. Quitte à devoir s’adapter avec indélicatesse aux méandres fourbes de la politique sorcière. Car, d’après ses observations minutieuses, c’est là qu’il pouvait espérer une porte de sortie. Un échappatoire. Quoi qu’il lui coûtait infiniment d’envisager la coopération, elle lui apparaissait néanmoins indispensable à l’heure venue. D’autant plus si cela lui offrait la possibilité de sauver la plupart des membres de sa famille ; sa cadette en tête.

Les iris céruléennes quittèrent leur retraite pour se porter vers la droite. De telles considérations allaient attendre. Ce jour – loin d’être anodin – devait s’ouvrir à des amabilités appréciables ; celles qui parvenaient enfin à s’extraire de la souffrance autrefois engendrée par une Française. Et qui lui permettaient de se sentir homme, ne serait-ce que d’infimes minutes. Refouler et broyer le monstre ; le sceau de la félonie gravé sur son bras gauche.

À dire vrai, plus que quiconque, Novenka le rendait à son humanité.
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Novenka S. Cieslak
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Âge : 24 ans.
Année : 2ème année à Haveirson.
Cursus : Fabrication de Baguettes Magiques, mais elle n'est plus très sûre de ses choix.
Métier : Aspire à devenir boulangère - pâtissière magique.
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptyLun 7 Mar 2016 - 22:51

Quand le hibou était venu lui apporter son courrier, Novenka ne s'attendait pas à une telle lettre. Mêlée à son courrier habituel, elle récupéra la Gazette du 15 avril avec quelques lettres de son frère moldu qui ne comprenait rien à l'utilisation des hiboux, et qui avait toujours peur que la lettre disparaisse dans la nature. Elle avait beau lui expliqué, il ne faisait pas confiance, et il préférait qu'elle ait un téléphone portable ou encore un ordinateur. Mais vivre loin de cette technologie qui petit à petit mangeait le monde n'était pas plus mal.
N'imaginons pas demain.
Le monde finira par s'autodétruire, et nous ne pourrons que le regarder dévaster... dans des lambeaux de charpente, alors que le feu consumera l'humilité. Dans un anéanti surnaturel, où les sorciers ne pourront qu'observer pataud leur sort s'amoindrir... L'amour défaitiste.

Tout heureuse, la jeune yougoslave s'était apprêtée sobrement pour rejoindre son compagnon de mésaventure. Torturée par des pensées hasardeuses, la jeune femme se regarda dans le miroir, prise d'un doute. Un long mois sans nouvelles. Des doutes, des questionnements, des œillades... Pas un mot. Et s'il ne voulait pas la voir pour faire un brin de causette mais pour lui demander, gentiment, d'arrêter de lui courir après. Quinlan aurait-il parlé ? Et si c'était le cas, devrait-elle seulement y aller ?
Elle n'avait pas pris le temps d'y répondre, tout du moins, elle n'avait pas voulu. Cette lettre poignante où les sentiments s'étaient à nouveau voulus présents.
Feignant le même silence douloureux. Mais le ressentait-il seulement ainsi ? Indubitablement, elle se changea. Optant pour quelque chose de moins classique.

Perturbée dans un dédale de sentiments contradictoires, la jeune yougoslave finit par opter pour un jean slim noir, un pull en laine rouge vif et des bottes en caoutchouc noires. Les pluies d'Avril avaient été abondantes, il serait donc normal de s'habiller de la sorte pour sortir près des écuries, n'est-ce pas ? Dans sa lettre, Rowan mentionnait un ami à plumage. Instinctivement la pensée du petit hibou voleuse de clé chez Anna lui frappa l'esprit. Les oiseaux étaient des petites bêtes incroyables dont la liberté était sans limite, dont la chance de côtoyer les airs rendait jaloux les plus limités. Oiseaux de prestance.
Quel ami à plumes pouvait bien l'attendre aux côtés de son ami.

Pouvait-elle seulement le considérer ainsi.
Parsemer de taches rouges sur le visage, Novenka ne se maquilla que sobrement. Accentuant finalement sur un rouge à lèvre rouge vif et des cheveux détachés.
Elle parcourut le château à pas feutrés, réfléchissant à ce qu'elle pourrait bien lui raconter lors de leur rencontre, si attendue.
Impatiente et pourtant très nerveuse, Novenka se frotta les mains rapidement et le froid du stresse commença à l'envahir. Ses pensées sauvages et irrationnels refirent surface pour la chambouler davantage.
Le mois a été plutôt calme, la fin mars était incroyablement tendue. Anton s'étant fait kidnapper, s'était soudain retrouver presque muet comme une carpe. Obligé de vivre dans un silence ou le mensonge. Novenka ne pouvait rien pour lui, malheureusement. A son tour, obligée de n'être qu'une simple spectatrice dans un nouveau dédale de chaos. Tout semblait volé à vau-l'eau.

Dans le jardin, Novenka souffla tout l'air de ses poumons pour les remplir d'un nouvel air. S'approchant de l'écurie, elle passa voir les chevaux pour se donner du courage. Le soleil ne faisait que de brèves apparitions pour réchauffer les cœurs alors que les nuages le grignotaient comme les pensées de Rowan sur son cœur. Novenka passa la main sur le museau froid d'un cheval noir, elle ferma les yeux et réfléchit, s’imprégnant du courage de la bête, cheval cousin de son blason. Elle ouvrit les yeux sur le museau, le cheval donna un léger coup de tête et Novenka se mit enfin à rire.
Plus légère, elle se dirigea vers le lieu du rendez-vous. Rowan regardait de l'autre côté, il devait s'attendre à ce qu'elle ne fasse pas de détour. Amusée, la jeune femme alourdit ses pas pour se faire entendre.
Son cœur s'emballa et les souvenirs de cette soirée magique et dangereuse virent lui tambouriner le ventre de milliers de papillons en furies.

« Bonjour, Rowan. »

Inconsciemment, elle remit une mèche de ses cheveux derrière son oreille, rougissant légèrement, un joli sourire timide dessiné sur son visage doux et calme.

« Je suis navrée de ne pas avoir répondu à ta lettre, ce fut impoli de ma part. »
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptyMer 9 Mar 2016 - 0:23

La noyade. Une éventualité somme toute déconcertante pour l’heure ; qui ne l’avait pas tant été quelques semaines plus tôt. Au bord d’une plage abandonnée par le monde. Par les conventions. Celle ayant été le témoin silencieux – quoi que terriblement omniprésent – de deux âmes déchirées par leurs devoirs respectifs et leurs bassesses. Les jeux pour l’un. L’affiliation aux ténèbres pour l’autre.

La noyade. Dans des eaux troubles et noires. Suintantes de désespoir. De haine. D’injustice. De la nécessité encombrante de s’extraire des ombres coûte que coûte. Quitte à s’enliser ; s’étouffer ; et s’asphyxier sous les tentatives. Les échecs douloureux d’un naufrage prévisible. Celui qu’un condamné ne pouvait pas même espérer dépasser, tant ses chaînes se montraient lourdes et éreintantes. De sorte que si le navire coule, il se trouva emporté avec. Sans alternative. Sans espoir.

Le cœur accroché au mat tel que le serait un capitaine. Or, il n’en avait ni le heaume ni l’étoffe ; à part de rares et futiles décisions, Rowan n’avait plus vraiment le commandement de sa vie. Il ne faisait que lutter contre le courant. Continuellement. Jusqu’au sang et aux larmes, pour ne pas se laisser engloutir par les sinistres remous de la réalité. Pour garder la tête haute – fierté dérisoire et aristocratique. Ou encore se montrer inébranlable auprès des siens.

Défier la tempête en ne s’appuyant que sur sa résistance d’Homme. Une croyance erronée. Périmée. Dissoute par les directives de Carwood et les ordres du seul vrai Maître. Des braises tantôt ranimées par l’esprit chevaleresque qui l’habitait ; gorgé d’amour et de loyauté envers ses pairs. Davantage Poufsouffle et Gryffondor que Serpentard ; une vérité que le Choixpeau s’était émerveillé à lui rappeler. Tu changeras. Un ricanement millénaire mené contre l’innocence éphémère d’un enfant. Tu changeras. Une ode lancinante portée contre sa chair dès lors que le sol s’effritait misérablement sous ses pieds.

Dans son malheur, pourtant, le jeune aristocrate se montrait prompte à lutter. Se battre pour ses idéaux – qui n’avaient rien de flamboyant en vérité. Tout ce qu’il souhaitait ardemment, c’était de garantir la survie de ses proches. Préserver le sang de ses aïeux et de ses amis. Un bien éminemment précieux à ses yeux céruléens ; apte à justifier la pire des trahisons.

Le pire des choix. Celui de se vendre aux ténèbres. De devenir un énième et triste pion sur l’échiquier de forces écrasantes et aveugles. Des colosses de fer aux talons d’Achille monumentaux. Pourtant, à peine plus qu’un jeu de lumière fébrile sur une toile sombre ; le monde était de toute manière condamné. La race – une idéologie mourante plus qu’un mot quelconque – de ses aînés s’éteignait sous l’éclat d’une aube rougeoyante.

Instinctivement, ses iris glissèrent vers ses doigts fins et pâles. Singulièrement immaculés. Si peu liés aux activités sordides qu’il se devait de gérer pour survivre. Si peu rattachés aux cauchemars ensanglantés des dernières nuits ; et des regards inquiets de Clemens à chaque réveil. Toujours le même. Une noyade. Dans une marée de sang et de plaintes interminables.

Il soupira de nouveau, épuisé par de telles pensées. Intrusives. Persistantes. Le regard perdu quelques secondes vers un angle délaissé par la lumière caressante du soleil. Jusqu’à entendre très distinctement la voix de sa camarade. Vers la gauche. « Novenka. » Le prénom avait échappé à ses lèvres dans un souffle ; mêlant la surprise au soulagement. L’humanité soudainement rendue à son corps et à sa conscience, tandis qu’il quittait le confort du banc pour se redresser. « Bonjour à toi. »

Tout lui revint instantanément en mémoire, avec une brutalité démesurée. Cinglante. Une foule d’émotions et de contradictions. D’incertitudes. Bercées par les éclats fragiles et brûlants d’un orage nocturne. Et le sang. Encore. Toujours. Sur la jambe de sa comparse. Des perles pourpres et dérangeantes. « Je te prie de ne pas te tracasser pour cette missive. » Empreintes de sa faiblesse et de son inattention. De son incapacité à protéger ne serait-ce qu’une parfaite inconnue. Une délicate innocente. « Si un coupable doit être désigné, je crains d’être davantage apte à ce rôle que toi. »

Rowan fit quelques pas dans la direction de la brune étudiante ; oubliant le vif intérêt de Loki pour cette situation autant que les rares échos extérieurs. « Je regrette sincèrement de ne pas t’avoir contacté plus tôt. » Le temps lui avait manqué ; entre l’enlèvement de Anton – pour lequel il se maudissait – et les déboires de Daphné, un nombre incommensurable d’autres problèmes s’étaient greffés. La vindicte de Carwood à l’encontre des aristocrates. La malveillance de ses compagnons mangemorts. L’approche précautionneuse de son apprentie. Des impératifs qui ne laissaient aucune marge de manœuvre.

Tant bien même que son interlocutrice pouvait amplement prétendre à ses douceurs. « Je suis navré d’avoir été... Si distant. Tu méritais bien mieux de ma part, surtout après ce que nous avons vécu. » Bon sang. Il avait l’effroyable impression de se battre contre lui-même. « Permets-moi de rectifier la chose. Et de t’accorder l’entièreté de mon après-midi afin que nous puissions converser et rattraper le temps. » De s’enfoncer vers des terrains obscures. Abruptes. Définitivement humains.

Pardonne-moi.
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Novenka S. Cieslak
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptyMer 9 Mar 2016 - 14:58

La brise de l'après-midi aussi douce et caressante que le plaisir de le voir poser ses yeux sur elle. Le cœur battant comme un cheval au trot, l'impression d'être submergée par un océan où la possibilité de respirer ne se faisait que lorsque la mer se creusait, propulsant tantôt la tête sous l'eau, où la torpeur de se noyer l'encerclait ; et quand le souffle revenait, la délivrance.
Les yeux bleu azur de Novenka se posèrent délicatement sur les siens céruléens, comme cet océan déchaîné, la clarté de l'eau déchainée accomplit par l'orage meurtrier. Ses mots plus doux encore que la brise d'un matin léger d'été, mais plus guidé qu'une barre de fer planté dans un béton armé.
Sa marche gracieuse digne de ces oiseaux prestigieux, roi de leur lac : cygne. L'absence de familiarité n'échappa pas à la belle, tandis que dans son cœur, les doutes ne furent qu'accabler de remords.
Les mains portées instinctivement sur le cœur, Novenka ne fit qu'écouter attentivement chaque mot qui chantait à son oreille.

Alors que la nervosité la regagnait, cherchant à limiter ses décisions et ses réactions, les excuses de son doux parfaire l'ascendant et cette nervosité fut mise à mal. Lacéré par le soulagement, de cette bataille sanglante, le sourire s'en sort victorieux. Celui qui se veut radieux et chaleureux. D'une main tendue vers le bras de Rowan, Novenka l'y posa délicatement comme elle l'eut déjà fait. Son regard toujours plongé dans ceux hypnotiques de son compagnon, elle finit par se sentir à l'aise. Ce souvenir qui hante les rêves et les pensées, d'une douceur et d'une douleur similaire. Novenka ne pouvait s'empêcher de l'observer plus que de coutume, de l'analyser... Ne rien oublier.
Le sourire se veut désormais sincère et heureux d'une proposition telle que de passer l'après-midi auprès de son prince.
Les mots employés lors de ses échanges avec Quinlan étaient sans appel : beau, coup de foudre... Explosion. Ce n'était pas tant le physique que sa personnalité. Sous cet austère personnage à la sinistre et redoutée réputation se cachait un être inquiet et rempli d'humanité cachée. Dernière ses rumeurs et ses blasphèmes, se cachait un homme à la sensiblerie croissante. Derrière la force et le pouvoir, se cachait un homme fatigué... Brisé.
Remontant sa main vers l'épaule puis enfin la joue fraîche de son ami, Novenka posa sa paume tout contre.

« Ne t'excuse pas d'un mal qui a été fait de mon côté aussi. Si je l'avais vraiment voulu, je t'aurais écrit, trouvé, cherché... Je n'ai fait qu'observé. Ce qui me semble bien plus malsain, alors pardonne-moi. »

Bienveillante comme une mère, le coeur sur la main, la compréhension d'une vieille dame, l'impulsivité d'une jeune femme et la sagesse d'une ancienne. Novenka était ce cœur pur et cet amour qu'aucun ne pourrait jurer l'obtenir tant elle le garde bien précieusement entre ses seins. Et pourtant en cette nuit du début de Mars, au détour d'un couloir, sans crier garde... Ce cœur s'est libéré, cet amour intensifié. Les entrelacs de sentiments se sont complétés, alors que l'amour des siens grandissait, le seul pour un grandissait en elle. Ignorant les gestes des uns et des autres.
Comme si le monde ne tournait plus qu'autour d'un être, alors que ses ambitions étaient de n'être que l'archère de tous. Celle qui prodigueraient les besoins de tout le monde, qui se porteraient garante d'une disponibilité incroyable. Mais malgré cette détermination à toute épreuve, qui s'est voulu résultée par son inscription à la présidence de sa confrérie, elle reste obnubilée par un seul et même personnage, qui ne cesse de la regarder durant son sommeil, qui lui parle même sous la douche. De ce cœur trop vaillant, fragilisé par le manque...
Manque comblé.

Retirant doucement sa main, elle regarda derrière Rowan sans rien y voir vraiment. Malgré l'empressement, elle reporta son doux regard sur le visage de son ami, pâle, éreinté. « Je serai ravie de passer l'après-midi avec toi. » Curiosité déplacée ou celle née d'un caractère entier, Novenka se pencha pour voir de nouveau derrière Rowan. « Qui devais-tu me présenter ? J'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'un... » Elle posa les yeux sur un mouvement un peu plus loin, non sur le banc, mais face à lui. Un oiseau au plumage noir, symbole de mort et de nécrophage. « ... Corbeau. C'est donc : ton ami à plume ? » Étonnée, elle se positionna à côté de Rowan sans oser approcher. « Je n'ai pas l'habitude de côtoyer pareil créature, sa réputation sinistre ne m'effraie pas mais ne sont-ils pas... grincheux ? »

Les contes pour enfants narrait les corbeaux comme d'infâmes créatures, perfides et mangeuses de chair morte, synonyme de malheur et compagnon de la mort.
Portant son regard sur la créature ailé qui ne semblait pas apeurée pour un sous, Novenka tenta comme avec le cheval d'en sentir le cœur. Aussi loin qu'elle s'en rappelle, les oiseaux n'étaient pas véritablement ses amis bien qu'elle ne les déteste pas. Cette façon de ne communiquer aucune émotion l'effrayait légèrement. Mais elle avait été guérie par le petit hibou duc d'Anna qui voleuse de clé, c'était montré fière et moqueuse.
Sans jugement, Novenka leva les yeux vers Rowan, plus grand, plus fort, plus beau... Elle secoua légèrement la tête.

« J'avais peur des oiseaux pendant un temps. »Posant de nouveau le regard sur l'oiseau. « Mais depuis peu, je commence à les comprendre. Il est donc à toi ? »

Sous la brise qui se voulait toujours douce, l'oiseau qui n'avait cure de sa présence semblait bien pensant sur son perchoir. Elle ne put, cependant, pas s'empêcher d'agripper la main de son compagnon quand l'oiseau se mit à sautiller les yeux perçants son maître.
Insondable peur, incurable vérité... Distension de la réalité quand le monde la mettait à l'épreuve.
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptyJeu 10 Mar 2016 - 1:11

Il lui apparaissait déconcertant de la fixer ainsi. Intensément. Comme si la silhouette gracile et superbe d’innocence de sa camarade, se présentait pour la première fois à son regard. D’une douceur sculpturale et attrayante ; mille fois plus avenante que les ombres aux noms laborieux et oubliés. Estompés par la dureté du temps et des larmes. Les siennes. Amères et lugubres, étouffés contre l’étoffe de son lit ou l’épaule de Clemens.

Des éclats douloureux, désormais rattachés à des artefacts passés. Perdus sur le long chemin de la vie – et plus exactement de la survie dans son cas. En effet. La boîte de Pandore n’existait plus ; déchirée par la trahison et l’ignorance, autant que les écueils impardonnables qu’il avait rencontré après sa convalescence.

Les iris céruléennes s’imprégnèrent des traits de sa compagne de mésaventure. Quiètes et distantes, plus par habitude que par réelle indifférence. À dire vrai, elle ne le laissait assurément pas insensible. Au contraire, l’ancien Serpentard percevait distinctement l’intérêt précautionneux qui se manifestait à son esprit et à sa chair, chaque fois qu’il devinait le profil de Novenka. Chaque fois qu’il pensait distraitement à ses occupations et à son propre silence. Méprisable. Inconvenant. Guère inadapté aux desseins qu’il espérait sincèrement mener en sa compagnie.

Surtout depuis qu’il appréhendait mieux certaines choses. Les souffles saccadés. L’embrasement des sens. Et le manque, singulier et profond, qui s’y associait. L’absence d’émoi rattaché aux largesses de son âme ; de réelle douceur ; d’échange qui dépassait l’étroitesse des liens apparentés à la chair. Semblable à quelques creux difficiles à combler si ce n’est par l’élan du cœur. Par l’éveil d’une humanité languissante et attentive.

Aussi vive et puissante que son empathie ; prompte à porter son amour tel un étendard conquérant et salutaire. Une lance de lumière menée au-devant des ténèbres. L’espoir personnifié.

Apte à le tirer des méandres ravageurs de la solitude et des pans obscures de la mort. Quoi qu’elle persista autour de son existence, à peine plus qu’une ombre éthérée et observatrice. Une compagne de route tristement éternelle. Aisément oubliée auprès de sa tendre camarade ; du sourire qui s’esquissait délicatement sur les lèvres vermeilles. Si candide. Inoffensive. Venant quérir sa proximité d’une main précise et bienvenue.

La nonchalance s’effrita derrière le masque ciselé par les années et l’aristocratie. Par les épreuves imposées aux héritiers de la pourpre, au sein d’une compétition permanente et éreintante. Chérissant le sacrifice des plus faibles sur l’autel de la gloire. Bon sang. Ce contact brisait le monstre implacable en lui, au profit de l’Homme. Ses fragilités. Ses prouesses. À dire vrai, cet effleurement parvenait même à lui tirer un vif égayement. Une sorte de brûlure appréciable courant le long de son torse. Des détails, pourtant, qu’il se refusait à trahir. En partie.

Les doigts de Novenka gagnèrent les hauteurs de son visage, faisant tressauter légèrement ses paupières. Lui, si peu habitué à de tels rapprochements. Tout du moins, rien qui ne puisa davantage vers les louvoiements fiévreux – sauf en la présence effacée de Pandore. Autrefois.

Le jeune homme pinça brièvement les lèvres aux propos de sa brune interlocutrice, l’esprit brusquement piqué par d’innombrables interrogations qu’il escomptait bien formuler. D’ici quelques instants. Après qu’elle se soit écartée, bien qu’il aimât de façon indécente ce geste minime et réel.

De précieuses secondes s’égrainèrent ainsi, durant lesquelles Rowan éprouva des difficultés à se concentrer. À s’accrocher aux mots et à leurs teneurs. La conscience brutalement soumise à une discordance écrasante et risible ; un temps de latence comme il n’en avait presque jamais. Par tous les dieux, il devait se reprendre. Ne pas se laisser distraire de la sorte ; mais comment y résister ?

Au loin, Loki se montrait de plus en plus intéressé par la scène qui se déroulait dans la ménagerie. Redressant son regard noir et inquisiteur vers les humains ; jaugeant leurs comportements et leurs paroles tel que le ferait un observateur curieux. Un lecteur avide. Plus prompte à la réflexion que bien d’autres bêtes. Étonnement. « Et bien, il s’agit effectivement de lui. » Le jeune corbeau dirigea son attention vers l’aristocrate, puis l’étudiante au blason Abraxan. Conférant à l’un et l’autre, l’indicible impression de comprendre leurs paroles. « Je l’ai nommé Loki. »  

L’ancien Serpentard écouta avec douceur les inquiétudes de sa compagne, sans oser la lâcher des yeux. Il craignait de la voir fuir ; disparaître au moindre coup de vent. Sans compter qu’elle était définitivement fascinante. « Je ne sais pas vraiment, en vérité. Je l’ai récupéré dans des circonstances... Particulières. Et j’essaie de m’en occuper, depuis. » Assez sommairement. « Je dois t’avouer que ce n’est pas une franche réussite. » Un croassement sibyllin parvint à leurs oreilles ; une réponse difficile à interpréter pour l’heure. « Toutefois... Je ne peux que confirmer tes appréhensions. Il a un caractère pour le moins méfiant. » Un silence. La tête de Loki se pencha sur la gauche. Presque dubitative. « … Mais je ne pense pas qu’il soit hostile à ton égard. » Il ne l’avait jamais vu attaquer quiconque. Ni semer la pagaille.  

Seulement le réveiller à des horaires improbables, et chercher les chaussettes de son colocataire pour s’en faire des chapeaux.  

Néanmoins, l’oiseau était un problème diablement appréciable en comparaison des autres. « Novenka. » Un sourire désabusé lui vint. « Je crains de lui ressembler un peu. »
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptySam 12 Mar 2016 - 17:00

Dans les méandres d'une douce caresse, de cette main accrochée qui ne voulait plus lâcher. D'un sombre désir encore évanoui, la jeune femme ne fit qu'observer l'oiseau étrange qui pourtant ne caquetait pas, ni même ne croassait. Il ne semblait pas dangereux, et encore moins grincheux.
De ces ailes cendrés, reflet d'un noir intense qui se veut lui même reflet des draps poisseux de la mort. La peur n'était pas, mais l'appréhension plus ou moins. Alors qu'il parlait pour présenter son ami. Loki, nom d'un dénommé Dieu Nordique. Dieu de la discorde, pour quelle raison pourrions-nous vouloir appeler son oiseau de la sorte ? Les Westminbrook ont-ils un rapport avec les nordiques ?
Novenka se posa bien des questions alors que son esprit se focalisait sur les yeux de l'oiseau. Si bien une chose est difficile à cerner c'est l'humeur d'un animal tel que les volatiles. Dans leurs yeux brillaient un éclat que tout homme ignorait, ne comprenait... De ces extrapoles se cachaient pourtant des réputations et des rumeurs... Des grands oiseaux blancs signe de paix alors que les grands oiseaux noirs étaient de mauvais augures, oiseaux de malheur.
Néanmoins l'affection toute particulière que lui portait son possesseur était attendrissante, et l'amour pour cette douce créature qui croassait finalement dans un bruit qui ne se voulait pas fort et menaçant, mais un besoin d'attention.

Quelles pouvaient être ces circonstances particulières ? L'oiseau était-il malade ? Est-il orphelin, abandonné ? Rowan n'était pas très expressif et dans ses discours était toujours évasif, se contentant du peu pour fournir l'essentiel. Mais Novenka, douce et polie, n'intervint pas, le laissant ainsi parler en observant toujours le corbeau Loki. Serrant parfois sa main sur celle de son compagnon quand l'oiseau bougeait ou émettait un son.
Les peurs étaient des faiblesses que beaucoup réfutaient, ils les dénigraient, les oubliaient... ne se battaient pas pour les surmonter. Appeler Homme celui qui face à sa peur tendra la main et dans un même temps écoutera son cœur lui intimer qu'il peut le faire.
Elle leva les yeux vers le visage de Rowan, son sourire mélancolique, déçu... Sa remarque le comparant à l'oiseau à sa propre personne.
Oubliant l'espace d'un instant l'espace et l'observation distinct de l'oiseau, Novenka se posta face à Rowan, tenant toujours fermement sa main dans la sienne alors que la seconde glissait de nouveau sur cette joue si délicate, aux traits tirés.

« De quoi parles-tu ? demanda-t-elle, passant son pouce sur sa pommette. Pourquoi le crains-tu ? Si tu aimes l'oiseau, s'il est ton ami. Alors tu mérites l'amour et l'affection. De ce fait, ce ne doit pas être une crainte. »

Ses yeux se plongèrent dans ceux de son compagnon, la naïveté de ses mots, si douce alors que le monde cruel semblait ravager par un incendie incontrôlable, pis encore quand les Ténèbres se mêlaient à l'effroyable bataille.
De ce cœur meurtri, de ce visage fatigué... De ce sourire désabusé, Novenka pouvait lui faire oublier, l'espace d'un instant tous les tracas d'une vie si jeune et qui pourtant était si remplie. Obligation, responsabilité... Est-ce réellement une vie ?
S'il pouvait ressembler à cet oiseau, libre, amoureux, qui survit comme il peut... Rowan avait alors tout à envier.
La main de Novenka glissa doucement le long de son cou, sur son torse pour s'arrêter sur le cœur. Elle la posa et appuya légèrement dessus.

« Tant que ça bat, tu n'as rien à craindre. C'est ce que disent les médecins et les médicomages. »

Un silence. Léger. Novenka sourit avec chaleur avant de rire de son ton si doux. Pourquoi tant de sérieux alors qu'il suffisait de quelques rires pour oublier les tracas de la vie. Ne disions-nous pas que le rire était l'un des meilleurs remèdes ? Et il était clair que c'était le cas.
Donnant une petit impulsion sur son torse, Novenka se détacha de lui, prenant soudainement conscience de sa proximité. Elle rougit mais continua à sourire... Minaude, enfant... Comme une petite fille qui, pour la première fois, tombait amoureuse.
La mèche de cheveux retrouva sa place derrière son oreille, d'un geste léger. Elle lui laissa la main de son compagnon retrouver une certaine liberté et se tourna vers l'oiseau.
Un pas, et son cœur se mit à accélérer. Un second, et sa respiration était saccadée. Un troisième, et le bras se tendit vers la créature. Un claquement de bec et Novenka ferma les yeux. Elle approcha encore un peu. Salua Loki d'un signe de tête avant de le regarder dans les yeux, comme elle le faisait avec les chevaux. Ignorant si une telle connexion pouvait se faire avec un oiseau. Elle attendit un instant, la paume vers le ciel.

« Ok, Loki. Je m'appelle Novenka, mais on va se contenter de Nova, c'est plus court. Je ne te veux aucun mal, je te le promets. »

Elle prit une inspiration et bien que l'oiseau sautillait, elle posa sa main sur son plumage. Un silence. Novenka se retourna vivement vers Rowan : « Ah, il m'a laissé le toucher ! »

Le sourire bienheureux, presque niais, de ces gens toujours trop heureux pour ne voir qu'un monde corrompu. En réalité, elle avait parfaitement conscience du monde dans lequel elle vivait, condamnant fermement les idées, les décisions et les solutions inventées... Inscrite à l'IdC que pour protéger son ami qui croyait fermement en cette manifestation. Dangereuse. Comme toute association. La solution ne se trouvait pas là, à se méfier des autres, à les regarder de haut... La curiosité, vice.
La solution était dans les cœurs... Aujourd'hui, corrompu par le pouvoir et le savoir.
De deux doigts, elle caressa les plumes de Loki.

« Quelles étaient ces conditions particulières dont tu parlais ? » Le regard posé sur l'oiseau alors que la chaleur, aussi étrange, de Rowan commençait à manger sous ses doigts. Son corps le réclamait, silencieusement alors que son cœur battait si fort pour lui. Une véritable sorcellerie. Un sort.
Un sort qui fait du bien et qui pourtant, fait si mal.
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptyDim 13 Mar 2016 - 1:50

Loki s’était immobilisé face à l’observation minutieuse et un brin craintive de la jeune femme, vraisemblablement plus intéressé que craintif en sa présence. Il jugeait tant le regard lancé dans sa direction que les intentions potentielles de la brune étudiante ; l’absence de menace finit de le convaincre. Tout allait pour le mieux. Le corbeau dodelina de la tête avec une grâce peu coutumière à son espèce, avant d’agiter distraitement ses ailes au plumage cendré.

Ses yeux noirs se refusaient pourtant à quitter les traits de la dénommée Novenka. Y cherchant quelque chose. Un détail impossible à saisir pour les hommes ; davantage substantiel pour les bêtes. Une réponse infime aux interrogations muettes de l’oiseau, dont les réflexions s’approchaient dangereusement de celles de l’humanité. Peut-être car il n’avait que peu en commun avec ses autres congénères ? Qu’il était dissemblable ? Une exception rare et unique sur le long chemin de la vie. Précieuse. Curieuse.

Un intérêt innocent et protecteur. En vérité, entièrement tourné vers la sécurité de son potentiel affilié ; l’individu nonchalant, rigide et embourbé dans les ombres qui lui faisait face. À l’alignement assurément douteux et vacillant, bordé, pourtant, d’une âme définitivement nuancée. Aux véritables interstices de lumières, sous le masque froid et ciselé des disciples de Lord Voldemort. Une façade brumeuse à la peinture craquelée, dès lors que l’homme évoluait auprès de ses pairs. De ceux qu’il chérissait.

Loki l’avait compris très tôt. En le voyant veiller Clemens, discrètement, lorsque la nuit étreignait le monde de son étau obscure et quiet. En le voyant douter, regretter et se morfondre ; devenir bien plus qu’un apôtre du mal. Et aimer. Surtout. Preuve, selon l’oiseau, que l’espoir n’était pas perdu. Ni la repentance. Quoi qu’il lui fallait encore du temps pour comprendre certains tenants et aboutissants, avant de s’autoriser à plus de clémence.

De son côté, Rowan était loin de se préoccuper de la jeune créature. Au contraire. Toutes ses pensées se cristallisaient autour de sa camarade ; muent par des émois diablement opposés. L’attrait. La frayeur. L’incertitude – cette ondée pernicieuse qui subsistait au creux de sa chair en permanence. Tel un infime rappel de sa condition ; un monstre sans-visage. Insoupçonné. Dissimulé de ses victimes par les alliances – tristement nombreuses – et le polynectar sophistiqué de sa binôme. Une potion salutaire.

Dans l’instant, une crainte impérieuse le domina. L’empêchant de prétendre à plus ; l’obligeant à se contenter de la soierie doucereuse des doigts de sa compagne. Malgré la tentation qui s’affermissait avec délicatesse et lenteur dans son sang. Tout du moins, dans les premiers instants qui précédèrent la nouvelle approche ; car le contact porté sur sa joue vint raviver tout le reste. Quoi qu’il parvint avec ardeur à le contenir et faire taire cette brève trahison du corps. Même si ses iris scintillèrent singulièrement. « De Loki... Et de moi, aussi, un peu. » Sa voix se faisait murmure. Prudent. Précautionneux. Légèrement troublé. Tant il appréciait ce mouvement furtif arraché à la course du temps. À dire vrai, sous le couvert de son port aristocratique, son cœur s’emballait déjà. « Je... » Les mots se perdaient et échappaient à sa raison. Bon sang. Il devait se reprendre. « … En effet. » Les phrases s’étouffaient les unes et les autres dans sa gorge. Je ne veux pas que...

Faute de plus, son sourire voulut se faire plus doux.

Pourtant, le présent bascula avant qu’il ne puisse s’y préparer véritablement. Dès que la main de Novenka quitta les abords de son visage pour descendre, il sût que les secondes suivantes risquaient de le dénoncer. Par réflexe, il voulut contenir le flamboiement de ses pommettes ; un échec retentissant. Par tous les dieux. Son propre sang s’embrasait ; les battements dans sa poitrine s’enhardissaient avec une puissance similaire. Vive. Brûlante. Cet échange lui en rappelait un autre, un mois auparavant. Sibyllin. Provocateur. Porteur de soupirs et d’un manque cruel, qu’il savait désormais impossible à combler dans les bras de sa ténébreuse acolyte de Sinistros.  

Rowan pinça les lèvres, espérant maîtriser son souffle ne serait-ce que quelques instants. Peine perdue. La main gracile de son interlocutrice s’immobilisa au niveau de sa principale faiblesse ; un talon d’Achille noyé par l’empathie. Par l’humanité déraisonnable qui vrillait présentement son épiderme. Son esprit.

Ses envies. Des souffles saccadés au creux de l’oreille. Des lèvres portées contre une peau pâle. Avenante.

Reprends-toi. À ce rythme, il n’allait pas tenir. Pas comme ça. Pas avec cette proximité. En dépit du sceau de la félonie gravé sur son bras gauche, il ne restait définitivement qu’un homme. Tu dois être au-dessus de ça. Ses doigts se crispèrent en une attente extatique et frissonnante. Il n’avait aucune envie de résister. Aucune envie de prétendre à une ataraxie dénudée de sentiments. D’émotions exacerbées.

Par chance – réellement ? – elle se mit à rire ; et brisa leur semblant d’étreinte. Il respira alors. Difficilement. Ses iris céruléennes néanmoins captivées par les moindres gestes de son interlocutrice. Elle était sublime. Simplement. Comment pouvait-il en douter ? Ce sont des détours futiles, reprends-toi. Il se refusa à l’abandonner du regard ; se retrouvant à suivre sa progression en direction de Loki.  

Les salutations s’enchaînèrent avec une facilité déconcertante. Le corbeau se laissait toucher allègrement par la main innocente de Novenka, tandis qu’il s’échinait à éviter la sienne dans ses rares tentatives. Intéressant et vexant à la fois. « Je vois ça. » Sa voix lui revenait. Plus affirmée. Moins tremblante. « J’ai été prier dans une abbaye. » Westfall. Anna. Il ferma brièvement les yeux pour broyer ce souvenir. « La personne qui gérait la bâtisse m’a... Confié l’œuf après avoir écouté mes égarements. » Ses paupières tressautèrent, puis ployèrent sous la chaleur du soleil. « En vérité, elle l’a plutôt glissé distraitement dans mes affaires. Nous avons eu la surprise à mon retour, avec Clemens. »

Au plaisir des derniers instants, se mêlait la langueur souffreteuse de Pandore. Un écho lointain ; détestable ; presque éteint, cependant. Balayé par le vent et la présence rayonnante de sa compagne. « Novenka. » Il escomptait enfin formuler l’interrogation qui le piquait d’inquiétude. La rendre tangible. « As-tu peur de moi ? » Rhétorique fallacieuse.  

Rowan se doutait de la réponse. Mais ce qui l’agitait, prenait une tournure davantage pernicieuse : il ne s’agissait que d’un moyen détourner pour soulever d’autres questions.
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptyDim 13 Mar 2016 - 15:51

La plume sous les doigts de la jeune yougoslave glissait comme de la soie, douce et tendre. Comme si le velours était devenu synthétique et la soie précieux matériau. Le densité dans le regard de l'oiseau fit perdre quelques moyens à la jeune femme, d'ordinaire les animaux communiquaient parfaitement bien avec elle, et sur l'instant, elle ne sut si l'oiseau pensait du bien ou du mal d'elle. Ne pouvant poser son front contre le sien, ce ne fut qu'une transmission difficile de penser qui devait opérer.
Les oiseaux, aussi bien les corbeaux que tout autre type, reflétait l'austérité et le libre arbitre. Des oiseaux égoïstes, à la survie incroyable. De ces ailes impérieuses qui fendaient le ciel à leur bon vouloir, bravant le vent et les intempéries comme un seigneur face aux ennemis. Indécises créatures que l'oiseau, de celles qui s'apprivoisent mais gardent un semblant de sauvagerie. Des créatures remarquables, redoutées, appréciées...
Elle ne pourrait expliquer correctement ce qui pouvait l'effrayer autant chez ses animaux à plume, leur besoin de se défendre, sans cesse sur la défensive, créature magique et forte. Indomptable, de ces coups de becs qui savent où frapper, où faire mal.
Si Rowan s'inquiétait de lui ressembler, il y avait pourtant tellement à dire pour les glorifier. La paix ne représentait-elle pas une colombe, tandis que la force du feu était toujours représentée par le Phénix, les messages importants confiés à des pigeons voyageurs, l'organisation des migrations ? Ils étaient intelligents, impériaux, extraordinaire, difficile à cerner et à comprendre.
Rowan avait raison de se comparer à ces oiseaux, mais comme eux, il avait en lui un cœur qui battait, une lucidité, un instinct de survie.

La mention de l'abbaye la fit sourire, ses parents étaient de fervents croyants en la religion du christianisme orthodoxe importé de son pays. L'Angleterre était très catholique mais malgré leur croyance, ils avaient l'esprit très ouvert sur les autres religions, aussi Novenka avait la chance de pouvoir choisir ce que bon lui semblait. Alors elle avait opté pour l'athéisme, condamné mais elle était connaisseuse, apprenant avec avidité les nombreuses croyances moldues mais aussi sorcières. De cette famille à Sang Pur, elle s'étonnait de l'entendre cependant parler d'une église catholique, ainsi les croyances religieuses passaient bien au delà du pouvoir et du cadeau de Mère Nature.
La religion était une partie importante de l'Histoire mais également des peuples, guerre de pouvoir et d'absolution. Tout ce qui, pourtant, est induite à la punition dans les livres sacrés.
Reportant son attention sur son compagnon, elle sourit quand le soleil lui causa quelques troubles de la vue. Ses yeux étaient encore bien plus clairs à limite du blanc quand le soleil tapait. Surnaturels. Envoutants.
Ainsi donc il avait eu l'oiseau dès l’œuf, Novenka lui gratta doucement la gorge comme elle avait l'habitude de le faire avec Penny, sa chatte. Quelle drôle d'histoire qui pourtant porte tout son charme.

« Ainsi donc ta maman est Rowan. Dit-elle en riant. Tu as bien de la chance,
Loki
. »

Clemens apparut une nouvelle fois dans la conversation. La dernière fois qu'elle avait entendu ce nom c'était entre les lèvres de son ami Quinlan, lors de leur soirée beuverie qui s'était terminée de la façon la plus étrange qu'il soit. Néanmoins, Novenka avait du mal à se rappeler tous les détails, juste qu'il parlait avec passion de son petit-ami, Clemens qui, d'après lui, avait les fesses les plus belles depuis la Création. Un sourire apparut alors, est-ce que Rowan pensait ça également de son ami ?
Malgré ses douces interrogations, la jeune femme ne dit rien, se contentant d'observer l'oiseau qui fermait doucement les yeux sous les caresses incessantes. Comme il devait être bon de recevoir de l'amour même d'une inconnue. Elle se rappelait les créatures qu'elle avait du rencontrer avec Gregorovitch pour choisir la meilleure essence magique pour ses baguettes. Nombreuses créatures en cages, Novenka ne l'avait pas bien supporter et avait même demandé si le pouvoir d'une créature libre ne serait pas plus fort que celui d'une créature malheureuse. Pour toute réponse, elle avait pris un coup sur la tête et on lui avait demandé silence.

Quand Rowan dit son prénom, elle se retourna doucement pour l'observer. Elle fronça les sourcils, lâchant le corps de l'oiseau qui rouvrit aussitôt les yeux.
Elle s'avança doucement vers Rowan sans rien dire, comme si sa question était une insulte, un coup porté au ventre. Elle se posta devant lui, en silence, plissant les yeux.
Ai-je bien compris ? ; elle se mit sur la pointe des pieds, appuyant ses deux mains sur les épaules de son compagnon. Fermant un instant les yeux, elle posa ses lèvres rouges sur celles de Rowan. Qu'une seconde, ça ne dura que peu de temps, trop court sûrement. Mais depuis le temps qu'elle y pensait, sa question aussi étrange fut-elle, lui donna le courage de prouver que bien des choses lui faisaient peur, mais pas lui.

« Non, je n'ai pas peur de toi. répondit-elle doucement. Mais j'ai eu peur de ce que je pensais de toi depuis que nous nous sommes rencontrés, oui. »

Elle s'écarta et sourit en voyant que son rouge à lèvre s'était imprimé sur les lèvres de Rowan. Elle se retint de rire, malgré le feu à ses joues qui témoignait la gêne et la timidité de son geste.
Enivrée par cette envie si longtemps refoulée, à chaque silence. L'envie de lui appartenir alors même qu'elle ignorait tout. Comme la force d'un coup de marteau chargé d'électricité, le coup de foudre qui n'existe que dans les contes. Et pourtant, dans son cœur, elle était sûre. Dans son ventre, les coups de milliers de papillons en témoignaient. Novenka n'était pas du genre à laisser aller ses sentiments dans une relation guindée, elle les exprimait comme les artistes en musique, en peinture, en photographie... Une émotion est belle quand elle est assumée pleinement.

« Aurais-je des raisons d'avoir peur, Rowan ? »

Le regard bleu azur accrochèrent celui de son ami, elle posa sa main sur son avant-bras. Désabusée, triste... Quelle triste perspective de soi, que de demander si une personne pouvait en être effrayé. Elle était pourtant présente, à ses côtés, riant, souriant... Affrontant une peur enfouie, communiant avec une nature, l'écoutant... Ravie de passer du temps avec lui. Ce baiser timide, simple et pourtant chargé de sentiments était la preuve, que même si l'ignorance est faiblesse d'humain, l'amour en est pourtant la force.
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptyLun 14 Mar 2016 - 19:20

Les rayons fins et mordorés de l’astre solaire, glissaient telle une draperie sémillante sur les traits ingénus de Novenka. Conférant aux expressions de la slave un semblant de pureté ; une fraîcheur immaculée et crédule. D’une innocence déconcertante et difficile à ignorer, surtout pour les apôtres des ombres – comme lui. Spectateur silencieux d’une candeur pétillante, mise en lumière dans la ménagerie par l’immensité statique des baies et de leurs devantures. Le monde paraissait, alors, s’articuler et resplendir depuis cette silhouette gracile. Rattachée aux bontés de la vie – pourtant captive, sous le couvert d’une étoffe crayeuse, des ingratitudes du destin.

Celles qui conduisaient les êtres au-devant de crevasses informes et mortelles ; à la chute aussi vertigineuse que l’impact. Sourd. Sanglant. Donnant naissance à une charpie méconnaissable et vite oubliée aux bons soins de la terre.

Les écueils ne pardonnaient pas. Surtout aux héritiers de la pourpre. Il le savait diablement, à force d’être confronté à des décisions sordides et glaçantes. Des choix qui n’en avaient que le nom – mourir ou servir, qui s‘oserait à hésiter ? En dehors de ces héros légendaires, aimés et adulés par une foule d’ignorants aveuglés par le goût de la gloire, connus pour leur supposée droiture. Des mensonges éhontés. Le triomphe de leur morale dite bénéfique. Des inepties exagérément risibles. Le bien n’existait pas plus que le mal ; ce n’était rien que des termes vides et futiles. Vantés par les contes et tués par la réalité, autant que ceux qui en abusaient pour se glorifier.

C’en était absurde.

De sa position droite et guindée, quoi que de moins en moins assurée au fil des secondes, Rowan s’échinait toujours à fixer sa compagne. Lui dédiant son entière et précieuse attention, avec une sorte de ferveur disciplinée ; discrète ; languissante. Teintée jusqu’au sang des discordances précédentes. Du besoin irrépressible de s’attirer ses faveurs et ses regards, alors qu’elle le fuyait. Se réfugiant auprès du port impérieux – assurément trop humain – de Loki. Le jeune corbeau faisait, d’ailleurs, montre d’un flegme peu coutumier. Davantage ouvert aux caresses d’une inconnue lumineuse qu’au doigté précautionneux de son ténébreux affilié.

Était-elle sincèrement une inconnue ? Un mystère indéterminé, porté par les agitations délicates du vent ? En un sens, elle n’avait définitivement rien de commun avec la détestable Pandore. Ni les racines traversant les âges ; ni les accusations fiévreuses d’égoïsme. Au contraire, elle se caractérisait par la douceur de ses sermons et la finesse de son sourire. L’imprévisibilité de son irruption. Des éclats envoûtants et chantants, qui l’appelaient présentement avec force. Sans discontinuer.

Tu dois résister. En effet. Mais il n’en avait aucune envie. Aucune. Son corps ne supportait plus d’obtempérer aux distances attendues ; et les vingt-et-un ans de privation ne faisaient que confirmer cette volonté implacable. Vivre et survivre, coûte que coûte. Le cœur à l’écoute des échos du monde et de ses pairs.

À la désignation de la parenté, l’ancien Serpentard chancela légèrement. Le terme de ‘mère’ renvoyait à beaucoup trop de songes douloureux ; de chemins abrupts et occultes qu’il avait emprunté pour la perpétuation de cette appellation. Pour que sa génitrice puisse espérer encore évoluer sur le fil fragile de la vie, cachée auprès des moldus de France. Un détail, pour certains, payé au prix fort. La marque lovée sur son bras gauche ; la vigilance prédatrice de Christopher ; les doutes acérés de son père.

Un patriarche brisé par l’Imperium d’un fils désespéré. D’un héritier broyé par le poids des obligations. Acculé par l’ultime directive : celle d’un hyménée incestueux et morbide. Désormais remplacé par le sceau de la félonie, à l’origine de la question vivement formulée. Tant bien même qu’il devinait la réponse : la sentait grandir entre eux avec la diligence d’un aveu brûlant. Par tous les dieux.

Il la désirait. Une constatation simple et cuisante, qui lui vrillait l’esprit, les lèvres et les reins. Une horreur à expérimenter ; parce qu’il n’avait pas le droit d’y prétendre. Tour à tour, homme et monstre. L’un n’allant jamais vraiment sans l’autre. Tel le revers d’une médaille méprisée. Égratignée par le temps. Condamnée par le moindre impertinent.

Pourtant, d’un pas docile, sa camarade lui revenait. Observatrice et sentencieuse. Elle marquait un arrêt, quelques instants, avant de rompre une nouvelle fois leur distance. Et déposer, furtivement, le vermeil de sa bouche contre la sienne. Une seconde. Deux, tout au plus. À peine le temps d’un effleurement ; ni d’un échange. Un don prématuré et soudain, le prenant complètement au dépourvu. Les rouages de sa conscience se crispèrent autant que ses doigts sur le vide. Ravivant dans son ventre une impatience aiguë et affamée. Il aurait aimé la tenir. S’approprier le grain de sa peau. Malheureusement, son esprit se trouvait percé par les émotions plutôt que les pensées – génératrices d’actions.

Ses mains serrèrent instinctivement l’invisible. Il n’avait droit qu’au néant : au recul lent et avisé de Novenka. Un éloignement déchirant. Incompréhensible. Apte à accentuer la soif brutale qui courait à l’intérieur de ses veines. Il la voulait.

Le jeune aristocrate porta brièvement ses phalanges à son front. Reprends-toi. Son souffle, fébrile, trahissant l’égarement doucereux vers lequel il tendait dangereusement. Les mots devenaient complexes à prononcer ; ils déchiraient son palais. Néanmoins, dans les allégations offertes à la volupté de leurs regards, des indices sibyllins piquaient son intérêt. « Que pensais-tu ? » Il murmurait, une énième fois.

Quelque chose tremblait en lui. Grondait. Réveillé par la chaleur et l’espérance qui le dominait.

Il s’approcha alors, prudemment. Le cœur battant une mélopée furieuse. Enflammée. « Une infinité, sans doute, selon mes semblables. » Retiens-toi. Il n’écouta pas les frayeurs de la prudence et de la raison, tant l’humanité rongeait son sang. Ardente. Croissante. Impitoyable. « Mais je ne pense pas être une menace pour toi. » Je ne le souhaite pas.

Rowan s’arracha à la distance maniérée de l’étiquette ; il vint déposer ses doigts sur la joue gauche de son interlocutrice. En silence, il glissa son index vers la mâchoire de cette dernière. Tout en lui brûlait et tendait à plus. « Je ne veux pas. » Aux caresses menées par sa main, se succéda un autre contact ; véloce, désespéré et insidieusement tendre.

Il l’embrassa.
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptyMer 16 Mar 2016 - 15:37

Ce furtif contact plus délicat et doux qu'une envie passionnée et emprunte de malice, comme une caresse sur la joue d'une amante artiste. L'audace de la jeune yougoslave la rendait doucement fébrile, décompensant sa conscience alors que l'envie d'y retourner était en train de grignoter le peu de défense qu'il lui restait. Alors que le soleil continuait de frapper de ces rayons sur la terre humide, que le vent soufflait son approbation sur les arbres qui chantaient sous ce contact. Elle oublia tout, l'espace, le temps... Même Loki. Ses yeux plongés sur ceux de son compagnon qui lui-même ne la lâchait plus. Le monde étant devenu un bulle, cet espace minime où juste les deux protagonistes pouvaient se regarder, s'entendre respirer. Un univers propre à eux.
« Мој цвет , тако да мора да воли једног дана , то са срцем . Без обзира ко је , тако да мора да воли дајући му снагу . » Mamie Nova dont elle tirait son surnom, était une sorcière fervente admiratrice des moldus, amoureuse passionnée, elle avait rencontré son mari en Yougoslavie. Elle expliquait souvent qu'elle avait eu un coup de foudre, Papy était gentil et si doux, mais ce qui avait vraiment plu à Mamie Nova ce n'était pas ses qualités ou ses défauts, c'était la façon qu'il avait de la regarder. Il aurait pu être un rustre mafieux, un voyou, un sorcier ou un moldu... Peu importe, la façon de regarder avec amour Mamie Nova la fit rayonner. Le coup de Thor n'avait pas hésité à taper sous leurs pieds et ils avait coulé des jours heureux. Engendrant des enfants sans pouvoir, Mamie Nova les avait aimé à la force de son cœur. Elle prônait le pouvoir du cœur avant le pouvoir du sang. Elle lui avait dit : « Petite fleur, le Sang n'est pas un cœur, le Sang Pur des sorciers est aussi Pur que celui d'un moldu. A la seule différence que le lien n'est pas fait entre les deux, et pourtant c'est faisable. La peur est la faiblesse des extrémistes, ouvre ton cœur à n'importe qui, ne te ferme pas aux préjugés. Qui que tu aimes, ma fille, aime le avec le cœur. » ; au détour de ce couloir, quand Novenka avait posé ses yeux sur Rowan, persuadée d'être seulement apeurée, elle se rappelait la façon qu'elle avait eu de le regarder. Ses yeux si clairs avaient réussi à transpercer le cœur de la jeune femme. Le ton guindé et ferme de sa voix pourtant emprunte d'une générosité dissimulée avait amusé la belle, tout comme cette démarche maîtrisée. Les mots choisis avec soin, dressant une barrière entre eux. Mais la force des choses avait obligé le bel aristocrate à dévoiler ce qui se cachait derrière ce visage fermé et derrière ce regard calculateur. Lorsque le sang de l'innocente avait été versé, tout avait changé. Le regard de Rowan était plus humain, plus impulsif, moins réfléchi. L'inquiétude qui avait tiré sur ses traits avaient briser les derniers remparts de la belle.
L'amour avait commencé à glisser dans ses veines, d'une passion toute nouvelle. Déjà connu, des anciens amants avaient touché sa vie, mais elle n'avait jamais connu pareil sentiment. Depuis cette soirée aussi étrange, Novenka n'avait de cesse de penser à celui qui l'avait ramené à son dortoir, pris le risque d'être lui-même puni alors que la jeune fille était clairement dans son tort. L'heure était avancée et perdue dans ses livres, en retournant dans le couloir elle avait le vague à l'âme.

Depuis lors Rowan était partout. Quand elle le voyait au loin, tout semblait s'arrêter et elle l'observait. Parfois elle coupait ses mots, concentrée sur ce qu'il faisait. Perturbée, cet amour qui n'aurait pas du grandir si vite lui avait faire peur. De plus, le silence de Rowan n'avait pas aidé la belle à se soulager de sa passion.
Mais la lettre qu'elle avait finalement reçu pour l'inviter à passer l'après-midi avec Rowan avait ravivé cette flamme qu'elle s'était pourtant promis de garder sous couvercle. Qui pensait-elle berner ? Quand l'alcool lui était monté doucement au nez, la première chose qu'elle avait confié à Quinlan était ses doutes sur Rowan, l'amour qu'elle avait pour lui... La passion qui se nourrissait de sa lucidité.
Alors il était là, il la regardait, lui demandait ce qu'elle pouvait penser. Elle rougit, entrouvrant les lèvres pour pouvoir dire quelque chose, mais rien. Rien ne vint. Et ce fut tant mieux.

Il s'approcha et elle ouvrit de grands yeux, le regardant. Allait-elle se faire sermonner ? Elle le savait aristocrate, lors du Banquet du Comte, Benjamin avait nommé Rowan Westminbrook, et il s'était présenté comme cela également. Pour une raison, somme toute, logique, elle avait retenu son souffle. Même sortie d'une famille de moldue, Novenka connaissait les classes sociales, et il était condamné, mal vu qu'un Sang Pur s'amourache d'une Sang-Mêlé, d'une née-moldu ou d'une moldue... Allait-il donc le lui rappeler ? Non, ces mots se veulent différents, rassurant mêlés à une angoisse qui faisait rage en lui. Novenka n'était que spectatrice d'un tel désarrois et pourtant, dans sa voix, dans ses gestes, tout témoignait d'une autre sorte de sentiment. Plus humain. Laissé aller à un sentiment qui semblait pourtant l'animer d'un éclat nouveau, le coup de marteau électrique ne tarda pas à faire tressauter les battements de son cœur. Bien sûr qu'il n'est pas une menace, bien sûr... Les doigts du beau jeune homme vinrent rencontrer cette joue rougit par l'appréhension et l'envie. Le silence qui accompagna le mouvement de son index sur sa mâchoire la plongea dans un songe, une irréelle illusion. Tétanisée par ces gestes, elle se réveilla de sa rêverie. Les lèvres de son compagnon vinrent rencontrer les siennes, une nouvelle fois... Moins mesuré, plus passionné.
Avant qu'il ne puisse se défaire de cette emprise qu'il avait sur ses lèvres, Novenka appuya le baiser, passant ses bras autour de son cou, se rapprochant de lui, encore. Toujours plus. Le besoin de le sonder, de le connaître... D'être à lui, de l'avoir pour elle. Encore. Toujours plus.
Elle se mit sur la pointe des pieds pour être à sa hauteur. Son parfum envoutant se mêlait au sien alors que les âmes dangereuses d'une passion dévorante dansaient autour d'eux.

« Aime avec amour, ma fille. Qu'importe qui il est, donne lui ton cœur pour qu'il te donne le sien. »

Alors que sa main droite caressait lentement la nuque de Rowan, le baiser finit par s'interrompre. Trop vite, encore. Sûrement étaient-ils là depuis de longues minutes, mais quoi que fusse le temps, c'était trop court.
Reprenant son souffle, elle ne put s'empêcher de rire. Sûrement nerveux, ou bien c'était véritablement le rouge de son rouge à lèvre qui s'était marqué d'une façon affreuse sur les lèvres de son amant. Elle se pinça les lèvres et avec le bout de sa manche, elle le lui enleva. « Je m'en veux d'avoir taché un si beau visage. » Elle finit par passer son pouce rapidement sur sa langue avant d'enlever une dernière trace au coin des lèvres. « Parfait, toujours aussi beau. » Elle le regarda avec ce qu'elle espérait, le même regard que son Papy. Fou d'amour pour une jeune femme mal habillée, décoiffée par la pluie dont il ignorait même le nom.
Elle posa sa paume sur la joue de Rowan, une énième fois. Son cœur avait fini par retrouver un rythme normal, néanmoins dans son regard résonnait une douce mélancolie. De son pouce elle caressa sa pommette, et elle sourit, bienveillante. « Je ne sais pas vraiment ce que tes mots ont voulu dire, mais je le savais depuis le début. » Elle haussa un sourcil, le sourire amusé. « Et pour y répondre, je ne pense pas être une menace pour toi non plus. Et je ne le veux pas non plus. » Elle baissa rapidement le regard avant de prendre le courage de lui dire ce que son cœur appréhendait. « Cela dit, ce qu'il se passe cet après-midi peut rester secret si tu en éprouves le besoin. » Son sourire s'effaça peu à peu.
Ne lui laissant nullement le temps de répondre, elle lui vola un autre baiser. Avide, bientôt droguée. Prête à bien des sacrifices pour lui, peut-être trop.
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptySam 19 Mar 2016 - 22:36

HRP:


La façon dont le monde sembla s’immobiliser autour d’eux, attentif et extatique, était déconcertante. Égayante, même. Sans toutefois lui paraître pleinement inconnue ; ses sens savaient repérer les arrêts abrupts du temps et de la vie. Surtout depuis qu’il avait expérimenté, quelques mois auparavant, les premières langueurs de la tendresse. Les ardeurs crispées de l’envie – le contact, l’échange et la brûlure éloquente de l’amour – et du désir – un instinct enflammé et presque animal. Un râle assurément supplicié, aux inclinaisons difficilement compréhensibles pour lui. Autrefois.

Lorsque son dévouement passionné s’était offert à une Française méprisable, son âme avait commencé à assimiler les choses. Ces détails méconnus ; ces rouages propres aux relations, qu’il avait esquivé pendant plus de vingt longues années. Des émois craintifs et accablants par leur humanité incandescente. Aux yeux de son géniteur, un aristocrate implacable et pragmatique, l’essence même d’une faiblesse détestable. Un talon d’Achille dont les racines s’étendaient avec perfidie à son empathie.

Une entité réelle et désinvolte, prompte à transcender les lois du ciel ou de la terre sur seul ordre du cœur. Ni logique, ni cohérence dans de telles soieries rougeoyantes ; à dire vrai, il n’y en avait jamais eu. Impossible. Dès que son esprit s’était ouvert aux douceurs des rapprochements, se retrouvant tout aussi brutalement en proie à des déchirements intérieurs, le bon sens avait quitté les abords de sa chair.

N’y résidait que l’impuissance et la méconnaissance. N’y persistait que les échos égarés de sa passion soudaine. Écorchée, au fil des mois, par la défiance oppressante de Pandore. Avant d’être balayée par la pitié sauvage et exténuée d’un après-midi de mars – et la discipline d’une experte en la matière. Sans disparaître pour autant du paysage, comparable à quelques fantômes indistincts et éthérés, qui s’efforçaient de murmurer des menaces délicates et des conseils putrides. La persistance continuelle d’un échec personnel.

Après quoi, le destin s’était mêlé une nouvelle fois de son quotidien. Adoptant une silhouette gracile et attirante ; d’abord en tant qu’innocente à préserver de la fureur des éléments. Puis...

Tout avait changé. Rapidement. Aisément. Le visage de la Slave s’était petit à petit invité dans ses songes – et, piqué par la crainte et les impératifs des ténèbres, il avait essayé de l’oublier. De l’extraire de ses pensées noircies par le seul vrai Maître. Sottises. En s’appuyant sur les enseignements soigneusement proférés par messire Wenlock, il avait même tenté de dissimuler cette ondée d’Éros derrière la froide armature de sa détermination.

En vain. Le mal était fait. Planté en lui. Infestant ses veines. Abîmant sa raison. En une caresse indolente. Aberrante. De celles qui se révèlent extravagantes, pressantes et orgueilleuses. Parce que le moment est trop rare ; l’échange trop incertain ; les sentiments trop exacerbés. Le don était définitivement trop précieux pour une ombre comme lui. Pourtant, il n’avait aucune envie de s’en arracher et de s’en dispenser.

Au contraire. Il souhaitait plutôt s’enivrer de la chaleur de Novenka. De son sourire. De son épiderme qu’il guettait tel un prédateur. À deux doigts de s’abandonner aux impulsions féroces qui s’éveillaient progressivement en lui. Affamées. Assoiffées. À la limite de son seul contrôle. C’est pourquoi sa maîtrise avait cédé aux battements chantants de son cœur. La Slave était tout ce qu’il voulait présentement ; c’en était délirant. Hasardeux. Écrasant. Destructeur.  

Autant que la foudre.

À la prise inopinée de ses mains sur la mâchoire de sa camarade, succédait la rencontre de leurs lèvres. Mêlant des émois dissociés et tremblants ; le désespoir, l’envie et la puissance impérieuse de sa tendresse. Son sang grondait même d’une fièvre intense et licencieuse, qu’il se savait bien incapable d’ignorer. En vérité, sa chair s’imprégnait avec indécence de cette embrassade, priant pour que les secondes volées au monde restent bloquées dans une union intemporelle.

Alors que ses doigts glissaient sur le gorge de sa compagne, suivant précautionneusement les courbes ondulantes de sa respiration, Rowan la sentit se rapprocher de lui. S’accrocher à sa nuque en des effleurements brûlants. Étourdissants. Aptes à contrarier agréablement sa respiration déjà décadente. Désormais, leurs mouvements se répondaient – assez singulièrement, d’ailleurs. Il n’avait pas l’habitude de trouver une telle offrande en guise de réponse. Plutôt coutumier des fuites et des résistances ; des abandons brutaux à l’aube d’une convalescence chèrement payée.

De ses pouces, il devinait les pulsations fébriles qui couraient dans le sang de Novenka. Un détail égayant. Accentuant la propre perte de son sérieux aristocratique. La chute d’une idéologie déjà décriée. Broyée et brisée à chaque caresse portée contre sa peau. Jusqu’à ce que le souffle leur manqua, et qu’ils cessèrent de s’étreindre de la sorte. À regrets. Les joues teintées d’un carmin révélateur ; un sourire fragile accroché à son visage troublé. Essoufflé.

Un rire léger et définitivement nerveux échappa à sa camarade, l’obligeant à se concentrer. Ses iris céruléennes – gorgées d’une tendresse éclatante – quittèrent les ombres pour se diriger vers leurs jumelles enjouées. « Ne t’excuses pas, Novenka. » Il murmurait, la voix troublée par l’envie irrépressible qui subsistait en lui. Diablement renforcée par la geste un brin protecteur mené contre sa bouche.

Pourtant, une sensation plus douce et prévenante vint tempérer la témérité de ses reins. Semblable à celle scintillante dans le regard de la gracile jeune femme ; dans la candeur dévouée de ses gestes. Une innocence prompte à enjôler son cœur et ses pensées. À chasser l’obscurité larvée dans les tréfonds de sa conscience. Et, parallèlement, à lui rappeler l’horreur de sa situation. Du sceau de la félonie lové sur son bras gauche, serpentant toujours le long de sa peau avec une vigilance avilissante.

Les mots s’enchaînèrent les uns aux autres, jusqu’à la phrase de trop. Redoutable. Toutefois nécessaire, il est vrai. Pour leur survie commune face à des sorciers infiniment curieux. Des mangemorts terriblement vindicatifs. « Je... » Il hésita, cependant. Suffisamment pour qu’elle se décida à coller de nouveaux leurs bouches. Bon sang. Comment espérer s’en extraire ? Les mains de l’ancien Serpentard s’invitèrent dans le dos de sa compagne. Serrant sa chair contre la sienne, en dépit des étoffes. Il la garda captive tout le long de cet autre échange, et encore après.

Sous ses doigts fins et pâles, Rowan devina le tracé du dos de Novenka. Fascinant. Et, lorsqu’il parvint enfin à respirer de nouveau librement – quoi que frissonnant, ses lèvres esquissèrent un véritable sourire. Touché en plein cœur par la grâce presque divine de la brune. « Je n’ai aucune envie de travestir la réalité. » Néanmoins, l’amertume se manifesta également à la brève ataraxie éprouvée. Il ne pouvait nier les dangers encourus. Surtout au sein de ses pairs. « … Toutefois, je pense qu’il serait mieux pour nous d’être prudents. » Instinctivement, son étreinte s’affirma. Il craignait de la voir disparaître.

« Les derniers événements ne jouent pas en notre faveur. » Et les dieux savaient à quel point les apôtres du Seigneur des Ténèbres ne pardonnaient pas de tels égarements.

J'ai peur pour toi.
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Novenka S. Cieslak
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptyDim 20 Mar 2016 - 22:43

Comme si la plus douce mélodie s'animait autour d'eux dans des notes enjouées de violon, celles mélancoliques de la guitare et celles puissantes des percussions. Comme si un orchestre symphonique s'était alors invité dans sa tête, alors qu'elle partageait les premiers instants d'intimité avec Rowan. Le souvenir de l'archet sur le violoncelle de son père, qui grinçait doucement sur les cordes dans une mélodie apaisante et pourtant si triste. Il tentait de la consoler, quand elle était malade. Nikola à son chevet, à lui chanter des chansons sur des notes purement fausses.
Le bonheur d'une famille unie autour d'un repas traditionnel n'était finalement pas le souvenir le plus heureux qui lui serait amenée à avoir. S'emprisonnant dans le regard si clair de son amant, la douce Novenka se permit un instant de s'évader. De comprendre l'étendu de ses mots.
De cette force et cette détermination se cachait un autre sentiment, non celui d'un malaise, elle sentait la peur. Était-ce son sang qui le rebutait ? Elle en serait déçue, mais elle se persuadait que la cause ne venait de là, autre chose rongeait le jeune homme. Et de sa petit position, elle ne pouvait décemment pas lui demander ce qui pouvait si bien le torturer.
Alors que les mains de Rowan découvraient discrètement son dos, la jeune femme finit par glisser également ses mains sur le bas du dos de son compagnon. Elle posa doucement sa tête sur son torse, le battement de son cœur dans une mélodie frénétique s'amusait à cogner contre la paroi. Un sourire léger se dessina sur le visage empourpré de la douce, battait-il si fort pour elle ? L'après-midi se passait d'une manière qu'elle n'avait osé imaginer. Qui eut cru qu'en cet après-midi du vingt-deux avril, Novenka allait se retrouver dans les bras du dit héritier de Westminbrook ?
Les mots durs et francs, et pourtant libérateurs, de savoir qu'il n'aurait pas honte, il souhaitait préserver, protéger. Novenka se sentait tout de même assez forte pour se défendre seule face à l'adversité. Malgré ses airs faussement prude et candide, Novenka avait une force de caractère surprenante. Mais elle acceptait cette discrétion, pour lui. Pour sa survie.

Elle remonta doucement ses mains le long de son dos, jouant avec le bout de ses doigts pour trouver des points sensibles sans montrer son petit jeu, machiavélique. Enfantin.
Dans les douloureuses révélations, Novenka avait aussi envie de pouvoir faire rire, sourire celui qui se cachait si longtemps derrière un visage rigide. Les sourires offerts plus tôt ne manqueraient pas de la hanter longtemps. Si longtemps que ce même souvenir pourrait être la force de sa magie si peu utilisée et mal maîtrisée. Si bien des sorciers se montraient puissants et notamment riches en instructions, Novenka était l'une des plus faibles malgré sa baguette puissante qui lui portait une douce fidélité et la témérité. La curiosité de la belle était en réalité son plus grand atout, sa passion sa magie.
Ses mains revinrent entre elle et Rowan, posées sur son torse elle fit une légère impulsion pour pouvoir le regarder levant les yeux vers son regard céruléen qui était tout à coup devenu si doux. Elle lui sourit, un instant sans rien dire, s'emprisonnant dans ses yeux. Silencieuse... Comme le monde, comme le temps. La brise éveillait les sens, les feuilles murmuraient leur chant, le croassement agacé de Loki réveilla doucement Novenka, la ramenant dans une réalité. Elle posa ses mains sur les joues rosies de Rowan et elle pencha la tête sur le côté.
« Pourquoi m'avoir demandée de venir aujourd'hui ? »

Nous étions en fin avril, leur rencontre datait du début du mois de mars ; dès lors il s'était revus courant mars lors du banquet du Comte. Puis ce fut un vide. Un silence. La peur et l'angoisse. La douleur et la tristesse.
Une phase d'observation, le cœur criard chaque fois qu'elle le croisait. Les pensées vagabondes à un homme qui semblait vouloir oublier cette rencontre. Mais non résignée, la jeune femme continuait d'espérer... Une nouvelle rencontre, un nouveau concours de circonstance ? Elle faisait exprès de travailler tard le soir à la bibliothèque pour le revoir... Mais plus jamais il n'y fut pour la contrer lors d'un croisement de couloir. Chaque soir le même rituel, la même peur... La même déception.
Des sentiments envahissants, éreintants. Alors elle avait décidé d'oublier sa douleur à l'usage de s'occuper de la douleur des autres. Puis la présidence, qui avait pris beaucoup de temps et occupé nombreuses de ses pensées. Cependant, chaque fois qu'elle n'eut rien à penser, Rowan revenait la hanter, embarrasser son cœur. Parfois dans des endroits inconvenants tels que la douche, parfois dans ses rêves... Parfois au milieu de ses conversations. La peur de ses sentiments trop envahissants finit par trouver leur salut quand la missive de Rowan l'intimait de le rejoindre l'après-midi du vingt-deux. Mais pourquoi cette date précisément ? Pourquoi après tout ce temps... « Est-ce un jour spécial ? »

Doucement, Novenka descendit l'une de ses mains le long du cou de son amant, avant de continuer sa lente course jusqu'à son ventre où elle laissa poser sa main. L'autre main descendit à son tour, s'attardant sur les traits du jeune aristocrate. Elle en imprima les formes, s'en souvenir comme d'une photographie. Qu'elle se maudit de n'avoir pas pensé à cet appareil. De son regard elle suivait son doigt dessiner son corps, jusqu'à ses côtes avant d'à nouveau plonger son regard passionné dans celui céruléen et plus réservé de son amant.
Comme rongée par une douce drogue, elle finit par remonter la main droite de ses côtes à son visage. Elle joua un instant avec la lèvre inférieure avant d'approcher, encore. Toujours plus. Elle se mit sur la pointe des pieds, malgré les bruits alentours, malgré le risque d'être surpris, elle ne put s'y résoudre... Elle posa à nouveau ses lèvres contre celle de Rowan. Assoiffée, tant désiré. Laissant son doigt retomber pour venir à nouveau s'accrocher à son cou, qu'importe les raisons d'un tel secret... Qu'importe l'attente. Elle l'avait. Il était là, scellé à elle.
La peur nouait son ventre, et s'il s'enfuyait... Reniait. La déchirait. Et si comme Gregorovitch, il la renvoyait sans un mot. Emprise à un destin sur lequel elle n'avait pas la main...
Mêlé à cette passion, l'impatience, l'exigence... Pour la première fois depuis son enfance, Novenka fit preuve d'égoïsme. De possessivité.
Elle oublia le monde, les gens qu'elle aimait. Plus rien ne comptait que l'amour qu'elle faisait doucement grandir dans son cœur, dans son corps... Dans son sang.
Qu'importe ceux qui voudront le briser, la briser... les briser. Elle les attendait.
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptyLun 21 Mar 2016 - 20:09

Tel un spectateur muet et circonspect, Loki veillait sur les deux jeunes gens évoluant à quelques mètres de son précieux perchoir. Il jugeait, de sa position supposée culminante, leurs mots – qu’il comprenait étonnamment bien plus qu’on le supposait – et leurs gestes. Ceux, surtout, qui trahissaient les fibres d’une humanité désuète et néanmoins décisive. Une sommité impossible à nier, tant elle affectait l’intégralité de l’univers. De leur univers.

Les murmures serpentins d’une brise extérieure vinrent frôler le sinistre plumage du corbeau, tout en lui offrant une distraction frêle et enjouée. D’un petit saut délié, il tendit son bec vers l’ouverture de la ménagerie qui donnait sur le reste du domaine. Verdoyant. Ensoleillé. Depuis plus de trois semaines, le printemps s’échinait à conquérir les environs ; réveillant la nature et ses enfants de leur longue hibernation. Un espace vivement caractérisé par la fraîcheur doucereuse des temps à venir. Porteurs d’espoirs. D’avenir. D’opportunités insoupçonnées. L’individu sentencieux et blafard l’espérait sincèrement – et il l’avait deviné sans aucun mal à force de l’observer.

Un bruissement diffus attira brièvement l’attention de l’oiseau ; balayée dès qu’il en identifia paresseusement la source. Des rongeurs. Un détail futile, perturbé toutefois par d’autres éclats à peine perceptibles. Au-delà des baies sculpturales, de rares agitations courraient dans le vent. Trop lointaines, cependant, pour représenter une menace tangible. Contraignante. Une fois rassuré pour la sécurité de ses protégés, la petite créature s’immobilisa. Usant d’un flegme aisément comparable à son affilié.

Sans se détacher, pour autant, de la scène singulière qui se jouait au-devant de lui. Trop curieux. Trop avide de comprendre les rouages des sentiments. Ceux qui se manifestaient si ardemment ; et que le compagnon autant que le maître ne parvenaient pas toujours à saisir. Quoi que les épreuves passées rendaient la méconnaissance plus acceptable et moins oppressante, tandis que l’instinct se montrait davantage prompt à réagir. À commander les langueurs affamées de l’Eros.

À briser les barrières aristocratiques de sa conscience. Pour lui. Pour Novenka.

Parallèlement à la continuité du monde, leurs regards clairs et rayonnants se lièrent. Dans les iris pâles et tendres, à la teinte éméraldine indéfinissable, l’ancien Serpentard devina un océan insondable d’émois. Des élans affectueux et profondément souhaités. Il n’y trouva ni défiance incongrue, ni réserve bardée de glace ; et cela le déconcerta. Elle n’avait définitivement rien en commun avec Pandore. Rien. Ni le fourbe blason, ni la crainte gorgée de doutes et la perfidie souffreteuse. Déliquescente.  

Ses épaules laissèrent s’échapper un court tremblement. Vaincu. Dans les tréfonds de son âme, le souvenir éthéré et cruel s’éteignit. S’effondra sur sa propre essence boiteuse. Trouble. Les ombres sirupeuses et incisives y rattachées, cessèrent de s’étendre aux dorures craquelées de ses pensées. Le fantôme d’une passion oubliée se désagrégea sous la splendeur des traits de la slave. De la force entichée de ses yeux innocents.

Prête à l’accepter. Le défendre. Endurer les tristes échéances à venir – à ses côtés, sans faillir. Courageuse et dévouée. Des promesses qui ne se formulaient aucunement dans leurs palais ; mais qui se tissaient entre eux à l’orée de leur seule proximité.

C’en était stupéfiant. Éblouissant.  

La chaleur qui s’anima en lui à cette constatation affable, lui conféra l’envie soudaine et brutale de revenir aux lèvres de sa camarade. De l’emprisonner à son souffle ; de l’enchaîner à son existence égarée. Qu’importe l’égoïsme cinglant d’une telle démarche, en ce jour grandiloquent et méprisé. Une date portée ordinairement aux honneurs de l’aristocratie et des mondanités. Esquivée, néanmoins, sous l’excuse d’une très mauvaise fièvre. Une dérobade rondement menée avec Clemens, la veille, par des missives obligeantes et guindées, pendant que son sang s’affolait de sa piètre tentative à venir. De sa risible invitation. Aussi naïve que calculée, dans le fond. N’avait-il pas souhaité profiter de sa présence parce qu’elle lui faisait du bien ? Lui permettait d’être homme plutôt que monstre ? Alors qu’il l’avait soigneusement évité, après l’enlèvement de Anton ?

Infant de la pourpre ; infant des ténèbres. Qu’importe ? Carwood avait certainement raison. La pureté du sang corrompait et condamnait ses porteurs. Ils ne pouvaient guère prétendre à l’absolution. Il le savait. Quel que soit le côté vers lequel se damner, la mort serait au bout. Au mieux. Car, selon toute vraisemblance, le baiser d’un détraqueur était ce qui pouvait arriver de pire.

Rowan réprima un soupir éreinté, tandis que ses doigts s’imprégnaient des courbes de la gracile étudiante. Par tous les dieux. Son sang s’enhardissait aussi vite qu’il se tempérait ; le moindre contact sibyllin risquait de ronger la maîtrise vacillante de son esprit enflammé. Or, ce n’était ni le lieu ni le moment pour de si vifs égarements. N’est-ce pas ? Il y résisterait au possible.

Lorsqu’elle déposa sa joue contre son torse, à l’écoute de cette humanité diablement cadencée qui se battait continuellement contre la noirceur des engagements proférés, il leva brièvement les yeux vers les hauteurs de la ménagerie. Il s’efforça de respirer profondément et d’apaiser les battements survoltés qui vibraient dans sa chair. En vain. Il n’y arrivait pas – et, à dire vrai, il n’en avait aucune envie.

Tout ce qu’il désirait, jusqu’à s’en déchirer les membres... C’était Elle. Ses souffles étouffés en quelques rires légers et candides ; ses sourires lumineux et profondément empathiques ; sa voix aux accents exotiques. Il voulait tout. Sans restrictions. Tout. Et bien plus encore. Empreint, brusquement, d’une rigueur possessive et impitoyable auprès de ses congénères ; comme il n’en avait jamais connu avant. Une impression exacerbée par les frôlements ingénus effectués contre son dos ; se muant en des frissons tout le long de son épiderme.  

Il voulut la serrer davantage, mais elle vint marquer la distance. Temporairement. De nouveau, ses iris céruléennes se dirigèrent vers leurs jumelles, s’y confondant en d’infimes caresses séraphiques. Immatérielles. L’impatience grandissait dans son ventre, alors que les secondes s’effilochaient progressivement dans une ataraxie bienvenue, à peine perturbée par les questions successives. « Et bien, partiellement... » Ses traits se bercèrent d’un sourire à la fois malicieux et énigmatique. « Je crois qu’il était tout simplement temps que je te vois autrement qu’à la dérobée. » De ceux qui en savent beaucoup plus qu’ils n’en disent réellement. « J’avais espéré te connaître davantage que sous l’éclat des bougies. » Le jeu céda face à la tendresse. « Je ne regrette aucunement la tournure des choses, en l’état. »

Vivement, la slave revint à son étreinte. Attisant une énième fois l’Eros de ses entrailles par la chaste exploration de ses doigts.

Face aux gestes aventureux, l’ancien Serpentard ne parvint guère à réprimer les frémissements de son enveloppe charnelle ; pas plus que sa respiration subitement attentive et fébrile ; que le regard brûlant qu’il lança à sa compagne. Un cri du cœur confiné au silence, dès que la bouche vermeille vint quérir la sienne. Un étau qu’il aimât honorer de sa fervente velléité. Rompue, néanmoins, l’instant d’après par sa seule volonté. « Ce jour est définitivement... » Il murmurait auprès d’elle, un brin égayé. « … Spécial. »  

De sa main droite, Rowan l’attira plus fermement à son influence impérieuse. De l’autre, il frôla délicatement l’étoffe de sa camarade ; gravissant et caressant précautionneusement les courbes qu’il s’estimait autorisé à appréhender. Jusqu’à sa gorge, sur laquelle son pouce s’immobilisa, avant de glisser sur le côté. Vers sa nuque. Si fragile et si charmante. Il ne l’avait pas lâché des yeux. Tantôt amant, tantôt prédateur ; toujours à deux doigts de l’embrasser sans se permettre de le faire.

Quoi qu’il finit par s’y résoudre, les veines corrompues par le besoin irrépressible de la posséder. Juste un peu. Encore. Ses lèvres emprisonnèrent celles de Novenka, trahissant aisément tout ce qui brûlait en lui.
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Novenka S. Cieslak
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Cursus : Fabrication de Baguettes Magiques, mais elle n'est plus très sûre de ses choix.
Métier : Aspire à devenir boulangère - pâtissière magique.
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptyMar 22 Mar 2016 - 15:37

Ses mots vinrent doucement caresser son âme qui semblait prise dans des tourbillons d'incertitudes. Mais le magnétisme de son sourire assura la belle d'un marché secret, d'une promesse informulée. Bien que les choses se soient passées plus vite qu'elles n'auraient du se produire, Novenka se sentit dans des bras familiers, comme si le poids du monde lui avait été retiré des épaules, qu'on lui permettait enfin de respirer. Que durant ce long mois à l'observer, elle n'avait rien fait de vain. Quand elle suivait ses pas du regard, alors qu'elle était bêtement assise à table, Mia en train de s'extasier sur le nouveau cours de médicomagie alors qu'Anton grommelait sa désapprobation sans pourtant réussir à la contredire. Novenka n'écoutait plus, elle l'observait. Le regardait. S'enfermait dans une bulle, un monde à elle.
Pourtant, elle avait l'impression d'avoir un autre homme dans les bras, à l'instant. Un Rowan qu'elle ne connaissait pas, ou plutôt qu'elle avait partiellement croisé lors de leur cocasse rencontre dans un couloir sous tempête. Le sang versé avait baissé les barrières de sa défense aristocratique. Évidemment, Novenka ne voulait nullement utiliser son sang pour le voir apparaître doux à ses côtés. Non, elle avait patienté. Convenante, souriante. Le cœur en proie à l'incertitude. Encore, toujours.
Patience récompensée. Dans ses bras, elle se liait, le découvrait. Tombant plus amoureuse encore que de ses songes qui l'imaginaient.

Un jour définitivement... spécial. Spécial comme le virement de situation. Pouvons-nous seulement croire que l'évolution d'un simple après-midi près de la ménagerie allait se transformer en un doux rendez-vous galant ? Alors que le but n'était que de rencontrer un animal à plume. Un animal à la mention d'ami, de famille. Un être important pour lui, dans sa vie. Et malgré son attachement à la douce créature au plumage sombre et ténébreux, l'oiseau dégageait du sinistre, de la crainte... De ce terme alors, Rowan s'en était comparé. Au mal, à la dangerosité. Malgré l'approche difficile et l'apprivoisement contraint, la jeune yougoslave avait pu touché les cœurs par sa générosité mais sa franchise. Le courage de son cœur, le pouvoir de l'amour.
Née artiste, elle ne savait que trop bien exprimer de façon naturelle son amour, son empathie.
Comme une photographie, l'image représentait un instant, un moment vif dont le temps s'était soudainement arrêté pour donner à cette émotion l'immortalité.
L'immortalité d'une émotion, et si cette émotion soudainement passée ne devenait qu'éphémère, plus fragile qu'une pellicule persécutée par les flammes ? Si, tout à coup, Rowan comprenait que de cet amour difficile ne pouvait naître un amour invincible ?

Ses caresses sur sa peau la firent frissonner, un instant. Le froid s'engouffrait dans ses veines avant de devenir finalement brûlant. Désireuse et légèrement fiévreuse. Le regard impatient de ses yeux plein d'innocence et d'amour. Confortée dans l'idée qu'un amour difficile est viable... Que le principal, en réalité, était de profiter de cet instant présent. De profiter de lui, de sa chaleur, de sa voix... de ses lèvres. Tout ce qui lui était permis de posséder. Alors que leurs lèvres se lièrent dans un énième baiser, toujours aussi tendre et passionné, Novenka se permit un instant de relâcher son trop plein d'émotion. Emprisonnant le corps de Rowan dans ses bras, qu'elle s'évertua à serrer le plus possible contre le bas de son dos, elle se permit de laisser échapper une larme. Celle de l'innocence. Du bonheur.
Sonder, toujours plus. L'avidité de vouloir s'unir à lui comme le besoin de respirer. Besoin primaire, indispensable... Elle appuya de nouveau le baiser, plus fort, plus passionné. Plus libérateur. Droguée par son goût et son parfum, l'envie de voir le temps s'arrêter sur ce délice. Ce besoin assouvi. Alors que brûle en elle les mêmes sentiments de hardiesse qui se lisaient si facilement dans le regard clair de son amant.

Amour ; définition même d'un cœur au bord de l'explosion. Le cœur de la slave s'en battait pour s'échiner à sortir de ce corps, la respiration difficile... Et pourtant si l'on pouvait lui permettre de mourir ainsi, Novenka ne rechignerait pas à l'accepter. Dans un monde où corruption est maîtresse des lois, où le bonheur est saccagé par l'idéologie de certains.

Quand ils finirent par reprendre leur souffle, elle resta si proche de ses lèvres qu'elle sentit son souffle saccadé sur son visage. Si proche. Tout à elle. Elle le libéra de sa prison, remontant doucement les mains jusqu'à sa nuque, ses mains prenant possession des cheveux fins et noirs de son amour. Elle l'embrasse si doucement, légèrement comme un papillon se posant sur une fleur. Fermant les yeux, savourant un instant encore ce qui lui était dû, ce qu'elle put prendre. Offrant son corps à celui qui durant un mois n'avait fait que hanter ses songes, ses pensées..., avait perverti ses rêves en des songes sensuels.

Déliés, elle tarda à reculer d'un pas. S'arrachant à une proximité délectable, elle se tourna vers le banc et regarda brièvement Loki. Dieu de la discorde, qui ne semblait pas vouloir user de son doux pouvoir en ce jour si ... spécial.
Elle prit délicatement la main de Rowan dans la sienne, entrelaçant ses doigts fins à ceux qu'elle avait alors rêvé de toucher plus que de serrer, sous la peur de voir un chemin sans fin. Elle se dirigea vers le banc et s'y assit accompagnée par celui dont elle ne voulait plus être qu'une simple étudiante en perdition. Celui à qui elle aurait aimé dire, crier... combien elle pouvait être heureuse. Mais elle sourit chaleureusement, encore fiévreuse des baisers échangés. Droguée. « Peut-être pourrions-nous apprendre à nous connaître davantage ? demanda-t-elle, les joues rosées, elle plissa doucement le nez, quelle est ta... couleur préférée ? »
La question si naïve, si douce... si simple. Avait-elle une quelconque importance ? Pour Novenka s'était le cas, connaître une personne ne passait pas forcément par l'histoire d'un tracé familiale, elle passait par ce que l'on aimait, chérissait... les valeurs d'un cœur, l'étendu d'un esprit.
Jouant timidement avec la main de Rowan, Novenka s'évertua, cependant, à ne pas le regarder dans les yeux. Peur d'être ridicule... Peur d'un rire moqueur. Peur en réalité de ne pouvoir se contenir de vouloir à nouveau le dévorer sans en écouter la moindre réponse.

Ou la peur de le voir s'envoler comme la fumée... irrattrapable.

Son être entier n'aspirait qu'une chose, ne réclamait qu'une seule âme... Âme sœur ou coup de foudre. Quoi que les dieux ou les mages eurent décidé, Novenka ne se voyait plus sans cette âme qui semblait l'appeler. La réclamer. La vouloir.
La posséder.
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MessageSujet: Re: What Humanity ? | Novenka S. Cieslak   What Humanity ? | Novenka S. Cieslak EmptyVen 25 Mar 2016 - 13:55

L’étreinte qu’il partageait avec sa compagne, diablement tendre et passionnée, comparable à un émoi déconcertant si peu coutumier à ses bras éreintés, lui conférait une exaltation effervescente. Doucereuse. D’une chaleur exquise, apte à courir à travers l’ensemble de son corps aux postures maniérées. À dire vrai, cet élan ardent s’apparentait aisément à quelques ondées revigorantes ; réveillant son humanité et son cœur d’une fougue à la fois familière et novatrice.

Vécue, autrefois, derrière le voilage rude et implacable de sa maîtrise aristocratique. Éprouvée, désormais, auprès de l’affection offerte d’une slave gracile et fascinante. Une jeune femme envoûtante par bien des aspects ; assurément convoitée par certains de ses pairs ; à la voix aux accents roulés et caressants.

En l’invitant à le rejoindre sous les larges baies de la ménagerie, Rowan ne s’attendait définitivement pas à ce rapprochement. Brutal. Instinctif. D’un désespoir périlleux pour son âme vacillante sous le poids incommensurable des Ténèbres. Certes, il ne pouvait guère se mentir et s’offusquer de ses plans initiaux : l’approcher et la connaître davantage, avant que l’échéance ne toucha à sa fin. Qu’il se trouva sacrifié aux sombres projets du seul vrai Maître. Vide, harassé et éteint.

Le temps d’un après-midi, l’ancien Serpentard avait simplement souhaité vivre. Sentir son empathie s’animer et se tordre sous les mots d’un cœur vaillant, pour se rappeler brièvement ce qu’il était au-delà des ombres et des maléfices. Un homme. Abandonné par la lumière ; vendu par un père ; désavoué par le destin.

Et pourtant, les choses avaient agréablement basculé alors qu’il la mettait en garde. La vérité, claquée précautionneusement dans son palais, s’était magnifiée par une réaction toute autre que celle attendue. D’un baiser – trop court et trop attrayant – elle lui avait arraché la crainte, l’incertitude et l’inconfort. Ses veines s’étaient embrasées avec une fureur insoupçonnée, à peine tempérée par des largesses affectueuses. Il la désirait. Et il pouvait prétendre à la possession – même temporaire – des lignes de son visage.

Les barrières s’érodaient et se brisaient dans sa chair fiévreuse, tandis que leur proximité s’intensifiait jusqu’à l’étouffement. Ils se tenaient, l’un et l’autre, comme s’ils se froissaient d’une fuite éhontée et potentielle. Frayeur éthérée. Risible. Novenka se refusait à lâcher ses étoffes coûteuses – et plus particulièrement son dos – avec une velléité qui exacerba toujours plus la sienne. Ses doigts se crispèrent légèrement sur la nuque de sa camarade, sans pour autant s’autoriser à la blesser par la force sculpturale de ce qui l’habitait présentement. Un Éros à la vigilance languissante et piquée d’un intérêt impérieux. Étendu autour d’eux, telle une cape singulière et immatérielle, tissée par les sentiments arachnéens et les ambitions sybarites.

Contrôle-toi. L’avidité animale de ses reins grondait et croissait progressivement dans son sang. Par chance – un énième coup du destin, bienveillant en cette date méprisée – elle rompit leur étau.

Son enveloppe charnelle trahissait l’agitation brûlante de son cœur en quelques tremblements sibyllins, bien qu’il n’osa pas bouger. Et, lorsque ses yeux pâles échappèrent au carcan sombre de ses paupières, ils s’imprégnèrent de traits de sa compagne. De l’inclination esquissée d’une main de maître ; déployée avec amabilité aussi bien sur la bouche vermeille que dans les iris éméraldines et attentives de la slave.

L’unique trouble à ce tableau romanesque : une larme. Un éclat fuyant et cristallin. Incompréhensible, en l’état, pour sa conscience ensorcelée. Il se refusa toutefois à indiquer cette discordance, s’autorisant uniquement à l’observer. Soucieux d’en deviner les origines et les implications, bien qu’il manqua décemment de souffle pour parvenir à considérer la chose sous son angle véritable.

Sa respiration, rendue discontinue par leurs embrassades acharnées, sembla s’immobiliser de nouveau contre celle de sa camarade. Profitant d’un don beaucoup plus doux et raisonnable, avant qu’elle ne recula d’un pas nécessaire et avisé. Conduisant leurs mouvements extatiques jusqu’au banc précédemment occupé par l’attente et les angoisses.

Des interrogations naquirent alors par la voix de Novenka, lui tirant un sourire réfléchi et égayé. « Ce serait une suite appréciable, en effet. » Distraitement, son regard suivit les effleurements et les jeux effectués sur ses mains. « Le vert, quel que soit le gradient de la nuance adoptée. C’est une couleur qui parle à mon âme, autant que le gris et le noir, bien qu’elle reste assurément ma préférée. Qu’en est-il de ton côté ? » Loki, au loin, s’évertuait toujours à les détailler ; son affilié n’y prêtait guère attention, concentré sur la proximité tentatrice de l’étudiante. « Permets-moi de te poser une question supplémentaire. » Sur ses doigts malicieux. « Quelles sont les activités que tu préfères ? »

Une visée loin d’être innocente, compte tenu qu’il espérait connaître déjà certaines réponses.
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