Straw bales, Lanterns and Music. Let's have a Party, tonight

HRP:

Message aux âmes sensibles:

Maintenant

Eleonora était vraiment mal. Elle avait des hauts le coeur et avait déjà vomi tout ce qu'elle pouvait sur l'herbe de la salle. Son balai était tombé près d'elle et vibrait encore légèrement. Il y a quelques secondes, elle était plusieurs mètres plus haut, en train d'accrocher des guirlandes de lanternes dans les arbres.
A cet instant, Elo ne pensait plus du tout aux décorations qui gisaient partout autour d'elle. Elle n'attendait que la fin de l'après-midi, quand elle ne serait plus empoisonnée. Dans sa poche, elle sentait la lettre froissée, qui avait été la cause de ses malheurs et elle maudissait froidement son adversaire.
Cela semblait se préciser autour d'Alycia et d'Aaron.
Les ordures, j'espère qu'ils n'oseront pas se présenter ce soir...
Ce n'était pas la première fois qu'elle se plaignait du couple improbable Vert et Jaune. Mais cette fois, les mots avaient franchis ses lèvres.
Elle cracha une dernière fois et ramassa sa gourde pour prendre une gorgée d'eau. Elle se rinça la bouche et cracha une nouvelle fois.
Elle attrapa sa baguette et lança un Evanesco. Elle s'était rendu compte que le sort fonctionnait bien sur les liquides écoeurants, quand les Poufsouffles avaient découvert leur salle commune envahie par une mélasse noirâtre. Et elle devait avouer que cela marchait aussi pour les traces de vomi.
Encore pardon, Alizée. Ça devrait bientôt aller mieux.
Sa coéquipière était restée zen jusqu'ici. Pourtant, cela faisait quelques heures que cela durait.

Le matin

En effet, quelques heures plus tôt, Elo s'était réveillée encore plus facilement que d'habitude. La journée promettait d'être longue, mais passionnante, avec comme point d'orgue, la soirée que les Poufsouffles organisaient pour les élèves de l'école. Elo se réjouissait de danser quelques heures.
Le professeur Chourave leur laissait la Prairie, pour un samedi soir de détente. La préfète avait rapidement enfilé des vêtements robustes et confortables, avant de partir dans la Grande Salle pour prendre son petit déjeuner.
Elle buvait son deuxième jus de carottes, accompagnés de pancakes, quand un hibou vint se poser devant elle.
Il apportait une lettre pour le moins étrange.

Chère Eleonora,

Je suis ton admirateur secret. Celui qui t'a envoyé la boîte de chocolat. Je t'écris cette lettre, car j'ai appris que les effets n'étaient pas bons.
Evidemment, manque de chance tu as du subir McWood, tu m'en vois désolé... Vraiment.

Aussi je préfère t'écrire. Je pense que tu devrais te méfier des Serpents, ils sont perfides. Sournois.
Je suis d'avis que tu arrêtes de t'occuper du couple McWood-Powell, tu vas y laisser des poils, et ta santé.

Ne jette pas ma lettre, dans la journée, tu vas te sentir mal. Nauséeuse.
Accepte ta défaite, et évertue toi à survivre.

Ne t'en fais pas, ça passera d'ici la fin d'après-midi.
La rancœur n'est pas une bonne utilisation de la vengeance, tu m'en vois désolé.

Bon courage.

Ton admirateur secret.

Elo frissonna et lança un regard autour d'elle. Personne n'avait remarqué son problème, dans la salle presque vide à cette heure. Elle inspira longuement, à l'écoute de ses sensations. Mais elle se sentait encore très bien. Sûrement encore une blague d'un idiot quelconque. Les visages de certains élèves défilaient devant elle, mais aucun qui soit capable de réaliser un poison de ce genre.
Elle avala donc un nouveau pancake, avant de partir travailler.
Elle chercha son balai, sa baguette et sa gourde dans sa chambre et monta rapidement vers la Salle Prairie. Comme l'avait promis le Professeur Chourave, le matériel demandé par les élèves avait été apporté par les elfes de maison.
Il y avait une tente magique, une trentaine de bottes de paille, des cousins et des couvertures aux couleurs des différentes Maisons, des lanternes et des bougies par centaines, des cordelettes ou rubans et le gramophone gigantesque qu'ils avaient découverts lors des cours de danse, préparant le bal du Tournoi des Trois Sorciers. Elo sourit à cette pensée. Décidément, il n'y avait pas beaucoup de danseurs parmi la communauté sorcière. Elle avait dû donner des conseils et des cours particuliers à quelques uns de ses amis, à l'époque.
Bon retroussons nous les manches...
Elo sortit sa baguette et commença à lancer des Locomotor, pour déplacer les ballots de paille, en divers endroits, pour en faire des bancs et des tables basses.


C'est au cours de son troisième trajet que les hauts-le-coeur commencèrent. Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle rende son petit déjeuner, perdant sa concentration et laissant donc tomber le bloc de paille lourdement.
Finalement, il semblait, que son empoisonneur/admirateur savait quand même ce qu'il faisait.
Quelques insultes suivirent les pancakes en cours de digestion, hors de la bouche de la Poufsouffle. La tête lui tournait, elle avait toujours détesté vomir. Elle s'assit un instant, qui dura plus longtemps que prévu, car elle vomit une nouvelle fois, se tournant tant bien que mal, pour que le jet évitât ses chaussures.
Peu de temps après, Alizée arriva. Elo était toujours assise, luttant pour garder un peu de bile au fond de son estomac.
Salut Alizée. Désolée du spectacle. Je crois que j'ai une intoxication alimentaire...
Elle n'avait pas la moindre explication, pour son mensonge. Mais elle n'avait pas envie de se plaindre et de faire sa paranoïaque. Pas après ce qui s'était passé la semaine précédente, dans la Grande Salle.
Ça devrait passer rapidement.

Le matin

Après qu'Elo ait terminé de vomir, Alizée posa une main sur son épaule. Elle proposa quelques bonbons et lança un sort à la malade. La douleur cessa, mais Elo se doutait bien, qu'il ne serait pas suffisant, pour lutter contre une potion.
Au fond d’elle, elle avait envie de se rendre à l'infirmerie, avec l'espoir d'y croiser Megan. La jeune femme saurait sûrement quoi faire. Mais elle n'avait pas envie de se faire une nouvelle fois remarquer pour ses problèmes.
Et le message disait que ça devrait passer.
Par contre, la préfète n'était pas très motivée par les bonbons. La plupart d’entre eux étaient acides et ne plairaient pas beaucoup à son estomac. Par politesse, elle prit quand même l’un d’entre eux, au hasard.
Merci, Liz. Je vais un peu attendre avant de remettre quelque chose dans mon estomac. Mais un peu de sucre ne me fera pas de mal, plus tard.

Se sentant un peu mieux, elle se redressa et proposa quelques tâches à Alizée. Elle lui expliqua comment elle souhaitait positionner les bottes de paille et les deux jeunes filles partagèrent leurs idées. La salle était immense, et il fallait créer une ambiance agréable, pour que la fête soit réussie, avec des gens proches, mais qui ne se marcheraient pas les uns sur les autres.
Tu sais monter une tente magique ? Les elfes l’ont déposée, mais sans instructions. Tu crois que c’est comme pour les tentes moldues ?
Elle montra ensuite le stock de rouleaux de rubans colorés et expliqua son idée.
Je pensais utiliser mon balai, pour tendre les  rubans entre les arbres. Et y accrocher les lanternes. Il faudra penser à mettre les bougies aussi et les allumer ce soir, avant l’arrivée des invités.

Quelques dizaines de minutes plus tard, le sort d’Alizée ne faisait plus effet. Et Elo recommença à vomir derrière un arbre. Elle fit signe à son amie de continuer à travailler et nettoya progressivement les traces de sa malédiction.
Le plafond de la salle laissait défiler les nuages et les différentes éclaircies de la journée. Dommage, la Poufsouffle ne pouvait pas profiter de la vue. Elle surveillait plutôt ses pieds et l’herbe recouverte de bile.
Le travail avançait cependant à son petit rythme (trop lent). Du renfort ne serait pas de refus, au moins cet après-midi.
Les bancs et les tables de paille étaient tous à leurs places. Et les filles commençaient à étendre les couvertures colorées dessus.

Une nouvelle fois, Alizée vint auprès d'Elo pour essayer d'améliorer son état. Après l'avoir observé quelques instants, elle ressortait sa baguette, pour lui lancer un nouveau sortilège. Il semblait aussi fonctionner et les spasmes de son estomac se calmèrent rapidement. La fille aux cheveux arc-en-ciel avait des compétences de guérisseur, c'était indéniable.
Elle sortit ensuite un médicament de l'une de ses poches. Mais pourquoi, par Merlin, transportait-elle ce genre de chose avec elle ? Elle proposait à Elo d’en prendre un. Elo fit un effort, pour le porter à ses lèvres. Elle avala celui-ci, en s’aidant d’une gorgée d’eau. Malheureusement, ce dernier ne put rester dans son estomac, pour agir. Après quelques secondes, elle le régurgita.
Laisse tomber, Alizée. Je suis certaine que ça va passer dans l’après-midi. Je ne peux pas t’expliquer pourquoi, mais ne t’inquiète pas. Je vais mieux qu’il n’y paraît.
Elle sourit à son amie et se redressa. La tête lui tournait légèrement, sans doute à cause de la déshydratation. Elle tenta de reboire un peu d’eau.
Lorsqu’elle eut moins le tournis, elle se remit au travail.

Elle passa la fin de la matinée à nouer les lanternes à des rubans, hésitant entre les couleurs des rubans. Bien sûr, elle eut encore quelques périodes de vomissements, mais elle tenta de les masquer à Alizée. Elle sentait bien que la jeune Poufsouffle s’inquiétait pour elle, mais elle ne désirait pas la stresser outre mesure.

Vers midi, les deux filles s’arrêtèrent un moment. Cependant, Elo ne souhaitait pas se rendre dans la Grande Salle pour manger. Elle choisit plutôt de retourner au dortoir, pour faire une sieste et retrouver un peu d’énergie.
Ali, je crois que je vais retourner dormir un peu. Ça me fera du bien de me reposer.
En pensant au trajet vers la Salle Commune des Blaireaux, son esprit dériva vers leurs voisins des caves, les elfes de maison.
Je tenterai de croiser un elfe en passant, du côté des cuisines, pour la tente.
On se retrouve dans un peu plus d’une heure, ici ? Si tu parviens à trouver du monde pour nous aider, n’hésite pas !

Elo était désolée, mais elle avait été peu performante. Elle espérait sincèrement qu’un peu de repos l’aiderait à aller mieux.
Avant de partir, elle fit une bise à Alizée et lui remit les clés. Elle n’avait pas envie qu’un élève mal intentionné ou un plaisantin vienne réduire leur travail à néant.
Tu fermeras en sortant, s’il te plait ? Et ne perd pas la clé ou Rusard me transformera en pâté pour Miss Teigne.

L'après-midi

Elo avait pris quelques instants pour convaincre Mysie de ne pas s'inquiéter. Elle s'était faite à son état actuel et était surtout fatiguée par son hypoglycémie légère. Elle sourit à sa coéquipière de Quidditch et posa une main sur son épaule, à la fois pour la rassurer et pour avoir un léger appui.
Je vais aller dormir un peu et je grignoterai quelque chose ensuite. Ne vous inquiétez pas, les filles ! Il ne s’agit que d’un banal problème d’estomac, même s’il est plutôt costaud. A plus…

Elo descendit vers la Salle Commune des Poufsouffle. Elle dut faire deux pauses, sur son trajet, à cause de la fatigue et de sa tête qui tournait. Les élèves la dévisageaient, quand elle les croisait. Elle devait vraiment avoir une sale tête ! Enfin, elle arriva dans son dortoir, heureusement vidé de ses occupantes et elle s’écroula sur son lit, les larmes aux yeux. Elle n’arrivait pas à comprendre la violence qu’elle subissait. Sans le soutien de ses amis, elle se serait sans doute déjà effondrée. Comme si la pression des BUSEs ne suffisait pas, il fallait qu’elle soit la cible d’un groupe d’élèves.
Il ne lui fallut que quelques secondes pour s’écrouler et s’endormir d’un lourd sommeil.

Quelques dizaines de minutes plus tard, ce sont des nouveaux spasmes, qui réveillèrent la jeune préfète. Elle eut à peine la force de se redresser, avant que les sucs atteignent sa bouche. Elle se leva pour aller cracher dans un mouchoir et jeter ce dernier à la poubelle. Les larmes avaient séché sur ses joues pendant son sommeil.
Elle prit une profonde inspiration, but ensuite une gorgée d’eau et attrapa sa brosse à dents pour se nettoyer la bouche. Elle s’appuyait sur l’évier, mais sa tête continuait à la faire souffrir. Finalement, elle se rassit le temps de terminer sa toilette. Elle avait besoin de retrouver des forces pour affronter les élèves dans les couloirs et pour achever la mission qu’elle s’était donnée. Du courage et de la force mentale, elle en avait à revendre. Et elle ne laisserait personne dire qu’elle était faible.
Elle se releva donc et remonta vers la Salle Prairie.
En arrivant, Elo fut surprise de voir la tente montée. Elle se rappela, qu’elle devait demander de l’aide aux elfes de maison. Mais qu’elle avait oublié. Cela n’était  plus gênant, les filles avaient trouvé une autre solution.
D’ailleurs, en y repensant, elle revoyait la tente montée avant même son départ. Pas étonnant qu’elle ait inquiété Alizee. Elle n’avait même pas remarqué, que la Poufsouffle avait réussi cette difficile mission.
Salut les filles. Vous avez bien bossé en mon absence. Bravo !
Ali, tu as encore quelques bonbons, je crois que j’ai besoin de sucre, avant de monter accrocher les lanternes dans les arbres. Même si avec Mysie, on a une autre championne du balai, pour atteindre les branches hautes !
Elle choisit une occupation calme, assise, pour commencer. Elle continuait ainsi à mettre les bougies dans les lanternes et à préparer les rubans, pour les attacher ensuite. Du coin de l’œil, elle regardait la tente et la trouvait encore plus cool, que celles qu’elle avait visitées lors de la coupe du monde de Quidditch.