Happy Birthday to a person that’s charming, talented and witty, and reminds me a lot of myself. [Fratrie Rosier]

J’avais pouffé dans ma barbe toute la journée, fier de ce que Gabrielle et moi avions préparé pour Camille. Les quinze ans étaient une date clé, un nouveau palier vers l’âge adulte, qu’il aurait été disconvenant de ne pas fêter dignement. La perspective d’une grande fête animée devrait attendre, malheureusement, puisque nous étions le premier jour de la semaine et que quatre autres devraient suivre avant de pouvoir se reposer. Rien ne nous avait empêchés, toutefois, d’organiser une petite réunion familiale qui n’aurait rien à envier aux grandes cérémonies aristocratiques.

J’avais demandé discrètement, hier, à un Elfe de Maison de m’apporter un gâteau sur le thème de Poufsouffle et à la génoise vanille et crème pâtissière caramel et banane, le fruit préféré de Camille. Depuis une semaine entière, nous avions dessiné et décoré d’immenses guirlandes et banderoles colorées en jaune, au grand dam de Gabrielle qui aurait plutôt opté pour plusieurs couleurs ; je lui avais rappelé que Camille apprécierait certainement qu’elle fasse cette concession pour sa Maison et que je ne manquerai pas d’élever les bannières multicolores pour notre anniversaire. Elle avait donc accepté bien à contrecœur mais ne semblait pas regretter ce choix maintenant que l’arrangement de la salle était achevé.

Je dois dire que j’étais moi-même très impressionné par notre travail : alors que tout était mis en place, je ne relevai pas de faute de goût ou d’élément souhaitant prendre son indépendance en s’envolant pour atterrir lamentablement quelques mètres plus loin.

Je sortis mon cadeau de mon sac ; que ça m’avait encombré, toute la journée ! J’avais été contraint de le transporter en cours, car je savais n’avoir pas le temps de rentrer dans la Salle Commune le chercher avant que Camille n’arrive et que les préparatifs soient terminés – je finissais à 18 heures. A vrai dire, ce qu’il contenait était relativement imposant et j’avais eu peur de l’aplatir et le froisser en l’emballant trop serré ou en le fourrant sans douceur dans mon sac, mais un bref regard au papier fin encore intact m’indiqua que tout avait l’air d’être parfait.

Gabrielle revint discrètement dans la salle ; elle en était partie une dizaine de minutes plus tôt pour chercher son cadeau, qu’elle m’avait dit fragile et ne pas pouvoir être transporté toute la journée, sans me révéler sa nature. J’étais réellement impatient de savoir ce qu’elle lui avait trouvé ; Gabrielle déposa une petite boîte sur la grande table que nous avions assemblée avec les bureaux. Mon intérêt fut piqué ; elle m’avait dit être certaine que Camille serait ravie de son cadeau, mais je n’avais aucune idée de ce qu’elle avait bien pu lui acheter. Un petit pouf résonna, je me retournai, alarmé, pour vérifier qu’aucune banderole n’était tombée, mais Gabrielle pouffa derrière moi et me rassura. Je levai un sourcil.

Avant que je ne puisse lui demander quoi que ce soit, un Elfe de Maison passa le haut de sa tête dans l’entrebâillement de la porte ; lorsque je lui fis signe de rentrer, il ramena un gâteau tout à fait magnifique qui me fit le remercier profusément. Mon ventre gargouilla à sa vue : Gabrielle et moi avions dû sauter le repas pour terminer les préparatifs et un tel chef-d’œuvre culinaire ravivait mon appétit.

« Bon, il ne reste plus qu’à l’attendre… » soupirai-je, mourant d’impatience.