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 Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast

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MessageSujet: Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast   Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast EmptyDim 28 Fév 2016 - 0:42

Que dire ? Encore un énième jour, d'un énième mois, d'une énième année. Les jours passaient en se ressemblant cruellement. A croire que même le temps voulait que Mara s'emmerde. Tout et tout le monde étaient contre elle, t'façon. Le monde entier lui en voulait, c'était ce que ses voix intérieures marmonnaient tout le temps. Alors, elle avait décidé de rendre tout ça au monde, au centuple. Même si ça lui prenait toute la vie, elle serait vengée. Et peut-être enfin apaisée. Le week-end s'annonçait ennuyeusement prévisible. Une routine toute tracée qu'elle esquissait depuis quelques mois. Elle sortait pas, ou peu. Voyait personne, à quoi bon ? Ses besoins primaires ; dormir, manger, lire. Ça lui suffisait, jusque-là. Mais pas aujourd'hui non, il fallait qu'elle bouge. Qu'elle bouleverse son petit quotidien aussi déprimant qu'un Abraxan sans ailes. C'était dire à quel point c'était déprimant.

Progressivement, la blonde sortit de sa léthargie mentale. Elle balaya de ses yeux givrés le dortoir, vide. Qu'est-ce-qu'elles pouvaient bien foutre ? Sûrement des trucs banals à mourir, genre papoter entre copines, bosser à la bibli... Et tout un tas de choses futiles, selon elle. Ses yeux roulèrent dans ses orbites pour signifier son mécontentement à l'assemblée inexistante. Elle haussa les épaules et se leva de son lit défait. Bien la peine d'être aussi expressive quand y avait personne pour le voir, tiens. Faire tout dans le désordre, déroger à la logique, dire merde à la raison. Ça, elle savait le faire comme personne. En soupirant, elle scruta la pièce, les objets qui la composaient, pour s'inspirer. Des rideaux, des lits, du parquet, son sac de cours, son carnet à dessins... Minute papillon. Y avait matière à s'activer autrement qu'en crachant sur tout et n'importe quoi. Soyons productifs, soyons créatifs.

Son carnet griffonné sous le coude, des crayons dans la poche de son blouson en cuir. Et puis sa tête, ses divagations, tout ce qui pourra passer sous ses doigts. Représenter l'impossible, créer ex nihilo. C'était son challenge perso de la journée. Oublier le monde, effacer le mauvais. C'était juste elle, une feuille vierge, et ce qui lui passait par la tête. Tout en s'imaginant déjà ce qu'elle pourrait faire, elle marcha jusqu'à Pré-au-Lard. Le temps se réchauffait, même en Angleterre. Le printemps était proche, mais elle regrettait l'hiver. Les brises glacées qui remettaient les yeux en face des trous. Le froid qui vous glaçait jusqu'aux os. Mara s'était jamais sentie aussi vivante qu'en hiver. Mais voilà, toute les bonnes choses avaient une fin. Et pas les mauvaises, bizarrement. Suffit ma vieille, pose-toi, là, sur ce petit banc. Chope-moi ce crayon, le lâche pas. Essaye enfin de faire quelque chose de bien de tes dix doigts. Tu es seule, rien n'est vrai, tout est permis dans ton monde de graphite. Scritch scritch.
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MessageSujet: Re: Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast   Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast EmptyLun 29 Fév 2016 - 9:07


Spoiler:

C’était toujours un bonheur de voir la neige fondre et se transformer en printemps. Le décor blanc, bien que joli, était si monotone, si répétitif et seigneur, ce qu’il pouvait faire froid, en hiver ! Les longues écharpes, les lourdes capes et les moufles doux étaient bien charmants, mais ils ne pourraient jamais égaler le délicat parfum des fleurs naissantes et de la pelouse. La renaissance de la nature avait quelque chose de merveilleux, magique, même. D’autant plus que le climat était tempéré et qu’une légère brise soufflait, agitant les branches encore nues des arbres qui se réveillaient.

Seule à la bibliothèque, Aldabella observait ce spectacle, le front appuyé contre la fenêtre. Analyser l’extérieur était toujours bien plus intéressant que n’importe quel manuel de potion, peu importait ce qu’il racontait. D’ailleurs, qu’est-ce qu’il racontait, ce fichu bouquin ?
Le visage posé contre la paume de sa main, la rouge et or jeta un regard dédaigneux à son livre ouvert en grimaçant inconsciemment. Pourquoi devait-elle être douée dans cette matière pour être Aurore ? Après tout, on ne chassait pas les mages noirs à coup d’Élixir d’Euphorie, non ? Sérieusement, quelle perte de temps.

Alors, plutôt que je rester assise là à fixer des pages qui ne faisaient aucun sens, l’adolescence ferma son manuel, le coinça sous son bras et quitta la bibliothèque. La journée était magnifique et rester assise ainsi à attendre que le temps passe semblait totalement ridicule. Tant pis pour les potions, elle étudierait plus tard. C’est avec cette mentalité qu’elle gagna son dortoir pour s’habiller de façon convenable pour une sortie en plein-air.

Drapée de sa cape comme simple coupe-vent, Aldabella jugea qu’il faisait assez doux pour délaisser sa précieuse écharpe aux couleurs de sa maison. Après tout, avril pointait le bout de son nez et la jeune fille avait peur d’étouffer avec ce lainage supplémentaire. Ainsi, après un dernier regard en coin à son livre, elle quitta le dortoir et prit la direction de l’extérieur.

Sans trop savoir où se diriger, elle prit le chemin vers Pré-Au-Lard. Les environs du château la lassait de plus en plus et, même si le village n’était pas l’endroit le plus excitant à visiter, c’était toujours mieux que rien. Serrant sa cape contre elle, la rouge et or regrettait son foulard lorsque le vent se levait.

Elle déambulait dans les rues, ignorant les frissons qui la parcouraient, se concentrant sur le doux parfum de renouveau que prenait l’environnement. Puis, alors qu’elle longeait un trottoir, elle aperçu une compagne de classe, Mara Kvelgen, posée sur un banc. La Serdaigle semblait griffonner quelque chose et Aldabella s’en serait énormément voulu si elle l’avait brusquement dérangée. Alors, c’est d’un pas léger et sourd qu’elle s’approcha de la jeune fille. Elle se positionna derrière le banc et se pencha légèrement par dessus son épaule pour jeter un coup d’oeil à l’oeuvre, qui était à peine débuté.

— Je ne sais pas ce que tu dessines, lança t-elle doucement, mais je suis persuadée que ce sera joli !

Elle lui adressa un sourire et se redressa, posant ses mains sur ses hanches.

— J’ignore si tu te souviens de moi, Aldabella, en classe d’étude Moldue, ajouta la Gryffondor. Ça te dérange si je te porte compagnie ? Je m’ennuie pas mal, à vrai dire, et je n’avais aucune envie de rester au château.
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MessageSujet: Re: Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast   Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast EmptyJeu 3 Mar 2016 - 15:27

La nordique esseulée s'affairait sur l'immensité blanche de sa feuille cartonnée. Ne faire plus qu'un avec les traits. Que son imagination devienne réalité monochrome. Ses yeux virevoltaient de son carnet à un énorme chêne, à quelques mètres du banc. Fascination des rainures inégales de l'écorce de l'arbre centenaire. Et ses feuilles rondes, découpées avec précision par Dame Nature elle-même. Tout était bon à contempler, représenter, extraire. Et enfin, ne plus être, devenir une œuvre d'art, se fondre et se confondre en une esquisse ratée. Le silence du vent dans les branches la berçait doucement, elle se sentait bien là. Mieux au milieu des végétaux inertes qu'avec des spécimens de son espèce. Qui l'eut cru ? Le monde aurait pu imploser, elle aurait pas bronché. Adieu êtres humains, adieu vie, adieu. Juste adieu.

J'vous raconte pas le bond sur place qu'elle a fait quand Aldabella avait surgit de nulle part. Son crayon sauta de ses doigts agiles, son carnet vint s'échouer sur l'herbe. Seul le banc n'avait pas bougé d'un millimètre. D'où l'expression « courageux comme un banc ». Comment ça, elle existe pas ? Ah... D'abord, la Lionne reçut un regard à transpercer les murs. Paraissait que sa grande sœur avait le même. Tu te tais ou je te tais. Mais devant son grand sourire, son attitude, sa bouille saupoudrée de poussière d'ange... Bwarf. En plus elle avait été genre adorable avec elle, au cours d'Etude des Moldus. D'ailleurs, Mara avait pas bien comprit pourquoi. C'était pas vraiment logique, et ça la perturbait. Puis voilà qu'elle apparaissait, comme ça, en lui lâchant deux-trois compliments. Sans déconner, c'était bizarre, non ?

Toujours muette, la blonde la toisait, hésitante. Les gens gratuitement gentils, ça la faisait tiquer. Elle aurait du la fuir, l'ignorer, comme tout le monde le faisait tout le temps ; et ça lui convenait parfaitement. Normalement. Mais là, c'était différent. En plus de l'interrompre dans son moment de solitude recherchée, elle demandait sa compagnie. Comment l'envoyer bouler ? Mara avait aucune raison de le faire. Et aucun argument, surtout. Elle regarda le sol, soupira, résignée. Puis ses iris froides vinrent se planter dans celles d'Alda.

« - Bon bah oui, si tu veux. Elle se remit à gribouiller vite fait, avant de s'arrêter net. Idée. Comme t'es là... J'peux te dessiner ? » demanda-t-elle de sa voix rauque et lente.

L'Aigle avait une attitude d'animal sauvage qu'on n'approche jamais. Craintive, curieuse à la fois. La Prendergast l'intriguait, pour être honnête. Pourquoi une fille comme elle, préfète de surcroît, lui portait de l'intérêt ? Bah si ça se trouvait, elle pourrait être dans ses petits papiers. Y avait moyen d'en tirer profit de son côté. En attendant, elle se concentrait sur les détails de son visage de grand enfant. Visualisant déjà le portrait qu'elle allait modeler, à sa façon. Elle attendait juste un mot de sa part.
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MessageSujet: Re: Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast   Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast EmptyMar 15 Mar 2016 - 1:39



Le sursaut de Mara fut tellement inattendu qu’Aldabella en fit un bond elle-même. Jamais elle n’avait eu l’intention de surprendre la Serdaigle ou du moins, pas à ce point. Elle s’excusa précipitamment mais sincèrement de cette intrusion si soudaine et prit place aux côtés de la septième année qui n’y voyait apparemment aucun inconvénient.

La Gryffondor semblait avoir une manie involontaire de toujours se joindre aux autres dans les moments où ils étaient seuls avec eux-mêmes et semblaient vouloir le rester. La bleu et bronze l’avait peut-être invitée à la rejoindre mais à voir la façon dont elle maniait son crayon, il était plus qu’évident qu’elle ne souhaitait pas être dérangée. Alors, malgré sa présence sur le banc, la blonde se fit toute petite. Elle ne prononça pas un mot et se contenta d’observer autour d’elle, jetant de temps à autres des coups d’oeil aux esquisses de Mara. Le plomb contre le papier semblait de tracer de lui-même, tellement ses mouvements étaient fluides. Les images prenaient forme simultanément au son du graphite qui s'effritait et Aldabella en fut en quelques sortes hypnotisée. Elle n’avait pas trouvé le temps de dessiner comme à son habitude depuis le début de l’année. Animer ses personnages en bâtons lui manquaient, même si elle avait maintenant fait une croix sur l’idée. Peut-être était-ce bien divertissant en troisième, quatrième et cinquième année mais elle n’avait plus le temps de s’amuser comme elle le faisait. La blonde avait tellement à faire, à apprendre, à améliorer… elle n’avait plus une seule seconde pour elle.

Suivant avec attention tous les mouvements de crayon, l’adolescente s’évada dans ses pensées, le regard perdu dans le croquis. Quand avait été la dernière fois où elle s’était réellement amusée ? Il fallait dire que son dernier entraînement avec Ghrystal l’avait égayée mais là encore, il s’agissait d’une leçon camouflée derrière des rires. Du travail hypocrite. Même avec Flora, c’était différent ; Aldabella délaissait souvent son amie pour ses manuels et cette solitude nouvelle lui était de plus en plus lourde. Elle devait apprendre à faire des pauses, à se donner un peu d’air sinon, elle craquerait sous la pression. À moins que ce ne soit déjà fait ?

Mara s’arrêta alors brusquement de griffonner et releva les yeux vers la Gryffondor, toujours penchée sur son travail. Surprise, la jeune fille se redressa d’un coup et fut encore plus étonnée par la question de sa camarade.

La dessiner ? Elle ? Quelle drôle d’idée ! Elle se trouvait tellement quelconque, quel genre de modèle ferait-elle ? Allons, il y avait franchement mieux qu’elle au village !
Mais après mûre réflexion, la proposition lui fit chaud au coeur. Si la Serdaigle lui avait proposé à elle, c’était certainement pour une raison. Alors, touchée, elle lui sourit joyeusement et hocha de la tête.

« Oh, ce serait avec plaisir ! Enfin, je ne sais pas trop comment poser, je ne l’ai jamais fait auparavant ! »
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MessageSujet: Re: Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast   Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast EmptyDim 10 Avr 2016 - 23:52

La Lionne avait dit oui. Cool, elle avait pas eu beaucoup d'occasions de dessiner des gens. Des vrais gens, vivants et réels. C'était bien de sortir des trucs imaginaires. Ça ramenait les pieds sur Terre. Si on devait la classifier, Mara serait plutôt du côté extraterrestre. Elle se plaça un peu plus en face de son nouveau modèle. Ses jambes croisées, un support plus stable pour son carnet. Maintenant, concentration ; il n'y avait plus qu'Aldabella et elle. Son sujet, sa Muse matérielle. C'était un peu stressant cette situation, fallait pas qu'elle se loupe. Puis si elle la loupait, si elle y arrivait pas... Vous imaginez la honte? Bof, au moins la Prendergast comprendrait qu'il aurait mieux valut la laisser.

« - Attends, tiens toi un peu plus droite... Tu pourrais mettre ta tête un peu plus de trois quart ? Merci.» Elle énonçait ses instructions tranquillement, envisageant son portrait au fur et à mesure. En tout cas, c'était un modèle docile et attentif. Elle se dépêcha de croquer sa silhouette, histoire de pas la faire poser pendant des plombes. Après, elle serait carrément capable de rester figée dans le temps. En fait, c'était comme ça que les Grecs faisaient pour rendre les statues si réelles ; ils coulaient du béton direct sur les gens. La blonde ricana toute seule. Y avait bien qu'avec soi qu'on pouvait rire aussi facilement. Même si ça devait la faire passer pour une allumée. Pas la peine de vous refaire le couplet « Mara s'en tape des autres », je pense que vous avez pigé l'idée.

« - C'est bon, tu peux t'asseoir comme tu veux, j'ai ce que j'voulais. Un ange passa. Eh... Merci pour la dernière fois, en cours. Un autre silence, gêné cette fois. Ça la démangeait, de la questionner. Pourquoi tenait-elle absolument à rester ici ? Y avait tellement de gens mieux. Elle reprit un peu brutalement, en abattant son carnet sur ses jambes, et en fuyant son regard. Lâchez le lion. Pourquoi t'es sympa comme ça avec moi ? »

Bon, niveau subtilité, la Serdaigle pouvait repasser. C'était pas une chose qui pouvait la qualifier, la délicatesse. Surtout quand il s'agissait d'émotions, de ressentis, d'avis personnels la concernant. En même temps, elle avait pas l'habitude qu'on se préoccupe de son cas. D'habitude, les gens et elle s'évitaient mutuellement. Tout le monde s'en portait très bien. Comme un pacte tacite passé entre elle et l'espèce humaine. Mais là, boum, une blondinette sortie de nulle part chamboulait tout ça. Y avait de quoi être perturbé, non ?

Et son immuable curiosité l'avait emporté. Pulsions - 1 ; Maîtrise de soi 0. L'envie et presque le besoin de savoir, de trouver une justification à ce comportement. Parce que tout ça n'avait aucun sens, à ses yeux. Alors elle attendait, suspendue aux lèvres de sa compagne de fortune. Et elle priait Morgane pour qu'elle lui fournisse une réponse intéressante. Étanche ma soif, apprends-moi le monde. Malgré elle, elle sentait son cœur battre la chamade. P't'être bien qu'il se pourrait que ça lui importe, ce qu'elle pensait. Au moins un peu.
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MessageSujet: Re: Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast   Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast EmptyJeu 26 Mai 2016 - 1:53



Le dos droit, les yeux rivés devant elle, Aldabella se concentra à ne pas trop frétiller sur le banc ; il était hors de question qu’elle ne déconcentre l’artiste. Après tout, c’était la première fois qu’on lui proposait de dessiner son portrait et elle voulait être certaine de ne pas gâcher cette occasion en remuant un peu trop. C’était un geste très flatteur que posait Mara, une attention toute particulière qui emplit son coeur d’une chaleur encore plus douce que celle du printemps qui s’installait.

C’était donc sans ronchonner qu’elle inclina la tête, à la demande de Mara. Et puis, c’était tant mieux ; ce nouvel angle lui permettait de scruter le visage de la Serdaigle sans trop de mal. Elle était fascinante, cette fille ; ses sourcils froncés, ses lèvres pincées, sa main qui s’agitait frénétiquement contre le papier… Malgré son attitude plutôt froide, la jeune femme avait un côté mystérieux et attrayant qui plaisait beaucoup à Aldabella. Et, à la voir dessiner ainsi, elle était persuadée que Mara pouvait être aussi passionnée que passive.

Lorsque la demoiselle eut terminé, la Gryffondor reprit doucement sa place, dans l’attente de voir le résultat final… mais rien. La créatrice garda son oeuvre pour elle-même, ce qui provoqua la curiosité d’Aldabella encore plus. Elle lança des coups d’oeil furtifs au carnet, puis à sa propriétaire, mais ses signaux n’y changèrent rien. Mara demeurait silencieuse, et son travail, lui, secret.

Puis, la jeune femme brisa le silence avec des paroles surprenantes, des mots qu’Aldabella ne s’attendait pas du tout à recevoir ; des remerciements. Pas qu’elle ne croyait pas Mara capable d’un tel geste, non. Mais il lui avait semblé tellement naturel d’agir comme elle l’avait fait pendant ce cours, d’aider l’étudiante comme elle avait pu. C’était bien la première fois qu’on la gratifiait d’être elle-même, et la chaleur dans sa poitrine ne fit que s’intensifier d’avantage, à un point tel qu’elle ne su quoi répondre.

L’atmosphère de gêne et de malaise qui englobait les deux élèves était incompréhensible pour Aldabella ; le temps était doux, la compagnie, agréable ; elle aurait dû se sentir bien ! Mais le silence lui pressait le coeur et, pourtant, elle ne savait quoi dire pour le briser. Ce fut Mara qui la sauva se sa détresse, avant que l’absence de paroles ne l’étouffe, avec une nouvelle phrase. Une question, cette fois. Sept mots complètement inattendus, qui laissèrent l’adolescente muette à nouveau. « Pourquoi t'es sympa comme ça avec moi ? »

Pourquoi elle était sympa avec elle ? Pourquoi l’était-elle avec tout le monde, à la base ? Les yeux écarquillés, Aldabella détourna le regard et le posa droit devant elle, fixant le vide. Pourquoi ? Elle n’y avait jamais vraiment réfléchi. Il était vrai qu’on lui avait souvent fait remarqué sa générosité, mais elle n’y avait pas fait tellement attention. Pourquoi ? Car on l’avait élevé ainsi, probablement. Ou peut-être que cette gentillesse qu’on lui attribuait était une part d’elle-même, tout simplement. Ou alors.

Peut-être qu’Aldabella n’en avait juste rien à faire des quiproquos au sujet de Mara, de ce que les gens chuchotaient à son sujet. Qu’il lui importait peu qu’on l’a qualifie de froide, d'indifférente, de méchante, même, parfois. Parce qu’au fond, même si elle croyait être plutôt appréciée chez beaucoup de personnes, la Gryffondor n’était pas stupide ; elle savait bien que les gens continuaient de murmurer contre les Prendergast, de les accuser de mille et une atrocités dans son dos. Alors, s’il y avait bien une personne sur Terre qui ne jugeait pas Mara à partir des dires des autres, s’il y avait bien une personne pour la comprendre, c’était elle.

Alors elle inclina à nouveau la tête vers la Serdaigle et lui adressa son sourire amical, celui qu’elle réservait tout particulièrement à ceux qu’elle appréciait, et à ceux qui semblaient en avoir besoin. Celui qui lui était le plus naturel à offrir.

« Et pourquoi pas ? »


Elle ne dit rien d’autre, pas un mot de plus. Elle se contenta de sourire sans bruit, un regard chaleureux toujours posé sur la septième année. Car derrière cette apparence de glace, au-delà de ce regard froid et de cette attitude amère, Aldabella arrivait à déceler quelque chose. Quelque chose que les autres n’arrivaient pas à voir car apparemment, personne ne cherchait à explorer plus loin que la surface de son visage dur. Un petit quelque chose qui se faisait de plus en plus rare.

L’âme d’une bonne personne.
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MessageSujet: Re: Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast   Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast EmptyVen 3 Juin 2016 - 10:59

Parfois, le silence était la meilleure des réponses. Il fallait savoir le savourer tant qu'il était là, parce que quand il filait... C'était mort. Ça devenait le foutu chaos. L'enchevêtrement d'un millions de milliards de sons se superposant et s'interposant les uns, les autres. Jusqu'au prochain break, qui serait pas là de sitôt. Croyez-moi. Mais là, dans ce cas précis, c'était juste insoutenable. C'était un de ces silences lourd comme l'avant orage. Ça grondait pour qui savait écouter. On savait pas comment l'interrompre, on savait pas si c'était même une bonne idée. Mara, agrippée à son carnet de dessins, attendait. Grouille-toi, ma patience a des limites que t'es sur le point de franchir.

Trois petits mots tombèrent de la bouche d'Aldabella. Des petits, tout petits mots, qui firent l'impact de missiles. Il lui avait fallut à peine deux secondes pour la déstabiliser. C'était impensable. Ça devait se voir d'ailleurs, elle devait tirer une tronche pas possible. Tout était ravagé dans l'esprit de l'Aigle. Cette réponse divine et infernale tournait en boucle. Elle lui avait porté le coup fatal pour mieux se relever. Cette presque phrase, futile pour les autres, était la Salvation. La Lionne l'avait acceptée toute entière, toute sauvage qu'elle était. De la pointe de ses pieds jusqu'à son visage amer. C'était la seule, je dis bien la seule, à s'être intéressée à Mara par choix. Attendez, arrêtez tout ! C'était trop beau pour être vrai. Cette sorcière était folle, ou alors inconsciente ; dans les deux cas, c'était grave, docteur.

Sonnée par ce flot d'émotions, c'était son tour de rester muette. Elle l'avait vraiment prise de court, là. Dans la centrale nucléaire qui lui servait de cerveau, c'était le bordel. Le réacteur était au bord de l'explosion. La panique totale. Alerte rouge, trop de pression, et tout ce genre de trucs. En vrai, elle aurait aimé pouvoir se barrer, là, tout de suite. Fuir loin de ce genre de dilemme, sans se retourner. Sans rire, elle était pas bien cette nana de lui faire faire des montagnes russes émotionnelles. Sans prévenir, en plus. Si elle s'écoutait, la blonde lui collerait un sortilège carabiné. Aucun témoin à l'horizon. Sauf que ça, elle savait pas faire. Merlin.

« - Tu.. Je... Euuuh... C'était exactement ça championne, continue et on t'envoie à Ste-Mangouste chez les simplets. Rassemble-toi, par Morrigan ! Son coup de pied mental lui fit miraculeusement retrouver la parole. Elle cligna des yeux frénétiquement, en lui tendant son carnet. R-Regarde, ton portrait. Dis-moi si ça te va, j'ai pas l'habitude de dessiner des gens. »

Décidément, c'était pas ça. Pourquoi elle aurait pas simplement pu lui dire merci ? Parce que c'était au-dessus de ses forces. Elle s'en sentait pas capable, pas maintenant en tout cas. Peut-être qu'un jour, l'Irlandaise aurait l'occasion de lui dire. Lui dire à quel point ça l'avait chamboulée. Franchement, on l'aurait secouée dans tout les sens pendant trente minutes, ça aurait eu le même effet. Elle se sentait retournée à l'intérieur. Le cœur à la place du ventre, le cerveau dans les talons. Tout à coup, l'expression « bête comme ses pieds » faisait sens. Que voulez-vous, elle était infoutue de rester concentrée plus que ça sur ses sentiments. C'était trop dangereux, ces bestioles.

Au loin, dans un coin sombre et reclus de son esprit, des chaînes s'étaient brisées. C'était comme respirer plus librement, et s'autoriser un instant de répit. Comme quand une bataille prend fin, l'accalmie avant la prochaine. Ce silence-là, lui, avait un arrière goût de paradis perdu, et enfin retrouvé. Elle avait même pas eu besoin de le chercher, il s'était présenté à elle. En uniforme gris, avec un blason félin, et une crinière dorée. La terre promise, elle s'appelait pas Éden, non. Elle s'appelait Aldabella Prendergast.

« - Faudrait peut-être songer à rentrer, souffla-t-elle en voyant le jour faiblir. Sa compagne avait l'air contente du dessin. Tu peux le garder si tu veux, j'aurais l'occasion d'en faire d'autres. Allez, viens. »

Les deux élèves s'éloignèrent du banc, sans se presser. La Mémoire se souviendra toujours de cet après-midi de fin d'hiver. Cette rencontre sincère leur avait réchauffé le cœur, même si chacune le gardait pour elle. Ah, quelle belle journée pour se faire une amie.
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MessageSujet: Re: Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast   Hey I've just met you... - feat Aldabella Prendergast Empty

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