Dolce Vita, partie 2 | Daphné Greengrass & Deirdre M. Westminbrook & Libre
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Sujet: Dolce Vita, partie 2 | Daphné Greengrass & Deirdre M. Westminbrook & Libre Lun 18 Avr 2016 - 18:42
HRP - Précision:
Le topic concerne prioritairement Daphné et Deirdre. Toutefois, si vous pensez la présence de votre personnage pertinente, merci de m'adresser un MP pour que nous voyons ça ensemble !
Le 24 mai 1997,
Les accusations fallacieuses de la gazette n’avaient pas changé sa vie ; tout du moins, pas de façon drastique. Les rumeurs étaient des poisons à l’effet notable sur le court terme, violent et grandiloquent. Mais dès que l’on s’échinait à dépasser leur misérable existence, ils n’étaient rien de moins que des mots. Des attaques creuses et dérisoires. Sans preuves. Et tant que l’ancien Serpentard se garderait de donner sa version des faits – semblant évoluer nonchalamment dans des sphères inatteignables, en apparence – il serait maître de la situation.
En l’état, c’est ce qu’il s’efforçait de retenir et de croire. Peu lui en importait la bonne croyance populaire.
À dire vrai, maintenant qu’il considérait la chose avec distance, les désobligeances ne le concernait aucunement. Son père ne pouvait pas réagir à l’annonce – à moins qu’il s’en trouva capable mais préféra jouer la carte de l’ignorance – et le reste de son lignage prenait l’affaire avec désintérêt. Quant à ses pairs, il n’avait reçu ni lettres, ni regards froissés et dégoûtés. Ou alors, son port froid et altier n’avait pas jugé utile de retenir de tels éléments lors de ses déplacements.
La menace planait davantage autour de Novenka. Ce qui l'exaspérait; le tiraillait continuellement.
D’un pas lent et impérieux, il se rendit auprès de sa sœur d’âme ; et dès que la porte s’ouvrit, la connivence de leurs regards suffit à lui insuffler une certaine gaieté. La bassesse du début de mois oubliée – tant il pardonnait aisément aux élus de son empathie – Rowan se dirigea vers la pièce principale.
« Nous avons beaucoup à parler, surtout en présence de ma cousine. Deirdre est une personne aimable, et une alliée précieuse tant pour ta sécurité que nos objectifs... »
Il s’immobilisa, brièvement. « J’imagine que tu souhaites également me questionner au sujet de Novenka, n’est-ce pas ? »
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Sujet: Re: Dolce Vita, partie 2 | Daphné Greengrass & Deirdre M. Westminbrook & Libre Sam 23 Avr 2016 - 16:19
Les rumeurs, qu’elles soient imprimées sur le papier jauni de la gazette, colportée par sa mère et ses pairs lors de soirées mondaines ou murmurées au creux de son oreille par des camarades de Poudlard, n’avaient pratiquement jamais eu de prise sur elle. Elle avait méthodiquement éteint chaque murmure qui s’était propagé sur sa petite sœur après sa répartition à Poufsouffle sans état d’âme ; avait abreuvé l’aristocratie de mensonges et de sourires lorsqu’elle s’était retrouvée fiancée à Rowan ; et enfin avait soigneusement tissé une vérité qui ne l’était pas tout à fait tout autour des évènements nébuleux du 14 février 1997. Daphné avait vécu entourée de mensonges et de murmures, et seuls certains pouvaient attirer son attention.
Ceux qui évoquaient une relation liant son frère et une née-moldue, par exemple. Elle était loin d’être aussi tranchée sur le sujet que pouvait l’être Blaise – sa meilleure amie était après tout de sang-mêlé, et elle avait pris Harmony sous son aile sans même réfléchir à la pureté de son sang – mais elle ne pouvait pas non plus se targuer de posséder la tolérance qu’elle avait toujours devinée, parfois même effleurée, chez Rowan. Si le sujet n’avait pas encore été abordé, il bouillonnait quelque part au coin de son œil, et elle espérait vraiment qu’il finirait par l’aborder un jour ou l’autre.
Leur rencontre était donc filée de promesses et d’espoirs – et, il fallait l’admettre, du soulagement de voir quelqu’un. Passer ses journées à travailler à partir de ses grimoires pour réussir tout de même ses examens de fin d’année avec pour seule compagnie celle de Blaise, par miroir interposé, n’était pas forcément des plus réconfortants. Le fait qu’il propose de lui-même de lui parler de cette demoiselle Cieslak était un bonus agréable.
« Je n’en doute pas » répondit-elle avec entrain. « Mais je dois t’avouer que ce sujet m’intéresse particulièrement, en effet. »
Deirdre M. Westminbrook
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Sujet: Re: Dolce Vita, partie 2 | Daphné Greengrass & Deirdre M. Westminbrook & Libre Sam 23 Avr 2016 - 19:54
C'est le regard froid que l'aînée de feu Théodore Westminbrook fixait l'horizon depuis la fenêtre de sa cuisine. Surplombant le village d'Avalon, elle en avait une vue parfaite. Le village portait encore les stigmates de l'attaque qu'il avait subit en décembre dernier, mais la jeune femme n'y était pas encore, échappant de quelques semaines seulement à l'horreur ambiante qui avait dû se peindre dans toutes les rues. Elle souffla distraitement sur la surface de son thé fumant, observant avec une certaine lassitude les volutes de vapeur se fondre dans l'air ambiant. Debout, appuyée sur le rebord du comptoir de sa cuisine, elle attendait. Avec patience, comme elle savait si bien le faire, dans le silence de sa nouvelle petite maison. Elle attendait l'heure décente, le bon moment pour quitter ces lieux de son pas feutré, et se rendre dans une demeure voisine, à rendez-vous donné. Mille et une questions passaient rapidement dans sa tête, les possibilités de réponses qu'elle se faisait soulevant sans arrêt de nouvelles interrogations dont elle n'avait pas les réponses. Les aurait-elle un jour ? Elle en aurait sans doute une partie en rencontrant son cousin. Pour ce qui était du reste, seul le temps pourrait lui venir en aide.
Au dehors, le brouillard qui planait au dessus de la ville commençait à se dissiper, laissant les toits à découvert, comme dépossédé de leur protection de coton. Vil espoir que celui de penser que la brume pourrait les protéger de quoi que se soit. Tout comme celui de penser que leur famille ne sera jamais exposée au plus grandes bassesses de ce monde... Les rumeurs étaient déjà là et elle n'avait pas encore le pouvoir de les faire disparaître à jamais. Bien que l'envie de lui manque pas... Le dernier exemplaire de la Gazette était ouvert derrière elle, sur le comptoir, sur les brèves matinales. Elle les avait parcouru de son œil attentif, cherchant sous la plume à lire entre les lignes, sans réel succès, elle devait bien se l'avoué. Depuis qu'elle avait quitté les murs du Ministère, bien des choses qui se déroulaient en son sein lui semblait mystérieuses. Parfois, l'idée de réintégrer le Ministère lui traversait l'esprit. Mais avait-elle ne serait-ce qu'une chance d'y trouver une place ? Elle n'en avait aucune idée. Elle avait, pour l'instant, d'autres priorités, et pas des moindres. Qui a dit que venir au secours de ses proches n'était déjà pas un métier à temps plein ? A cette pensée, un sourire furtif passa sur ses lèvres. Sa famille... Elle était soulagé et heureuse de revoir son cher cousin, mais dans un coin de son esprit, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. Sous sa plume, elle tentait de rassurer au mieux sa cadette, Hope, mais sans réponses concrètes, elle ne pouvait s'empêcher, elle aussi, de s'inquiété pour eux, les derniers descendants Westminbrook. Elle ne s'inquiétait pas de savoir si la lignée allait se poursuivre ou non. Ou si encore, la pureté du sang serait conservé. Elle ignorait depuis de nombreuses années ce genre de réflexion, n'y prêtant plus attention. Non, ce qui l'importait vraiment, c'était la sécurité de ses proches. Qu'ils restent en vie. Pas pour la famille, pas pour un nom ou une fortune, pour eux. Le simple fait d'imaginer leur nom dans une liste de disparu lui glaçait le sang.
Elle bu une gorgée de son thé pour dissiper le frisson qui l'avait envahit et soupira, évacuant ainsi une partie de la tension engendré par ses propres réflexions. La brume s'était totalement évaporée au dessus des chaumières et le soleil de mai illuminait de ses rayons chaleureux le ciel d'Avalon, faisant disparaître les ombres, cachettes préféré des monstres enfantins. Waffle apparu à la fenêtre dans un léger froissements d'ailes, un mulot dans le bec. Ses petits yeux ambres fixèrent sa propriétaire, quémandant silencieusement l'autorisation de regagner son perchoir intérieur. Deirdre la toisa un instant avant de lentement se diriger vers la fenêtre afin d'ouvrir au petit volatile. Un léger hululement plus tard, la boule de plume était perché dans un coin de la cuisine et la jeune femme refermait la fenêtre avec douceur. D'un geste du poignet, prolongé par sa baguette, sa tasse se vida dans l'évier et s'y laissa déposé. Il était temps d'y aller.
La chevelure de jais de la jeune femme rebondissait sur ses épaules à chacun de ses pas. Emmitouflée dans une fine veste en lin blanche, elle remontait la rue indiquée par son cousin dans sa dernière missive, cherchant du regard la maison qu'elle devait atteindre. Elle ne mit pas longtemps à la rejoindre et après un regard prudent autour d'elle, elle frappa doucement sur la porte d'entrée, attendant d'y être invité pour entrer. Elle ne tarda pas à se retrouver face à son cousin, fixant son regard dans le sien.
« Rowan... » Un fin sourire passa sur ses lèvres. L'un de ceux qu'elle réservait à sa famille, à ceux qui comptaient. « Cela fait si longtemps... » Et ils avaient tant à faire et se dire...
HRP:
N'hésitez pas à me dire s'il faut que je change quoi que se soit et tout. :)
Sujet: Re: Dolce Vita, partie 2 | Daphné Greengrass & Deirdre M. Westminbrook & Libre Ven 13 Mai 2016 - 9:37
Les iris pâles et céruléennes du jeune aristocrate se posèrent sur les murs de la demeure ; y cherchant un quelconque réconfort aux échos lancinants de la gazette. Quoi qu'il se refusait définitivement à céder bien trop de son temps – et de ses forces – aux accusations perfides d'un journal à la satire indubitablement douteuse.
« Le contraire m'aurait sincèrement étonné. » Son regard suivait les courbures des fondations, avant de s'immobiliser sur le cadre d'une fenêtre. Il y avait tellement de données à considérer vis-à-vis de Novenka ; il ne serait guère aisé de traiter le sujet sans évoquer certains tourments et risques encourus. L'épisode impliquant la tristement célèbre Pandore, bien qu'il soit désormais dépassé et partiellement oublié, ne manquait pas de lui rappeler la marge d'incertitude des liens de l'Eros.
Aimer ; un acte si peu anodin, qu'il risquait de tous les engloutir au moindre écart. La logique de son esprit devait dominer, pour l'heure, en attendant des auspices plus favorables. « Officiellement, la gazette se fourvoie et ne mérite aucune intervention de ma part. Faute de matière, la désobligeance se meurt d'elle-même, n'est-ce pas ? » Une esquisse de sourire lui échappa, teintée de la ruse coutumière aux serpents – et de l'instinct de préservation farouche qui en découlait naturellement. « Quant à la réalité des faits, entre nous... »
Quelques coups se portèrent soudainement à la porte. « Et bien, nous allons pouvoir discuter plus amplement de nos objectifs. Notre précieuse invitée est arrivée. » D'un pas lent et assuré, il gagna les abords de l'entrée pour ouvrir la bâtisse à sa parente.
En la voyant, pour la première fois depuis trop longtemps à son goût, Rowan sentit en lui une langueur familière et fragile. Un souffle de regret et de douceur, attribué au manquement de son âme ; de sa vigilance ; du sang qui coulait en sa chair telle que celle de sa précieuse cousine. « Deirdre. » L'émoi au creux de la gorge, il inclina légèrement le visage puis se positionna sur le côté pour la laisser se glisser à l'intérieur. « En effet, le temps n'a pas joué en notre faveur. »
Ils avaient tellement de choses à évoquer. « Je suis ravi que tu sois aujourd'hui à nos côtés. » Lui, d'habitude si droit dans son port et sa détermination, sembla ciller sous le poids de l'émotion – et de tout ce qu'il devait à sa cousine. Celle qui avait quitté son refuge pour soutenir les siens. « Je te présente damoiselle Daphné Greengrass. » Sa voix, piquée d'une tendresse indicible, témoignait davantage de la nature de leur lien fraternel que l'emploi de mots extatiques. « Je vous dois à toutes deux des explications sur Novenka... Et sur ce qu'il nous faut faire prochainement. »
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Sujet: Re: Dolce Vita, partie 2 | Daphné Greengrass & Deirdre M. Westminbrook & Libre Dim 22 Mai 2016 - 18:58
Les murmures et les mensonges avaient toujours été des alliés précieux ; ils étaient tous deux nés pour s’en servir comme s’ils s’agissaient d’une armure particulièrement dangereuse et délicate à manier, menaçant à chaque instant de se fermer à jamais sur eux et de les engloutir dans le silence qui s’abattait habituellement autour de ceux qui étaient frappés par l’opprobre, comme si leur nom avait été frappé d’un Tabou – les paroles continuaient à se déverser sur leurs cas, mais… Pas en leur présence. Bien entendu.
Mais les héritiers Greengrass et Westminbrook ne se laisseraient pas engloutir. Les épreuves s’étaient succédées au fil des mois, les conduisant à dévier la route qu’on avait toujours tracée pour eux, à empoigner leurs opportunités pour quitter un refuge et porter secours à sa famille comme pour se glisser dans la pénombre et se faire oublier, laissant le monde évoluer sans eux. Laissant les rumeurs de leur mort enfler autour d’eux sans y prêter plus d’attention que cela, sans véritablement s’y attarder. La mort était une protection bien efficace.
Un sourire naquit sur ses lèvres lorsqu’il évoqua la désobligeance que constituait cette rumeur – et il s’agissait effectivement de quelque chose d’aussi peu important pour eux. Ils ne pouvaient être échangés, être remplacés. C’était quelque chose d’heureux, étant donné l’idée qui s’épanouissait au creux de son esprit lorsqu’elle n’y prenait pas garde, qui s’enracinait chaque jour un peu plus profondément en elle et ce surtout lorsqu’elle croisait le regard de Rowan – les possibilités étaient si grandes, si immenses, maintenant qu’elle avait cessé de se refuser tout ce qui aurait déplu à sa mère.
Mais, si elle voulait être véritablement honnête avec elle-même, ses velléités d’insoumissions dataient de bien avant cette fuite à travers la campagne de Toscane ; elles étaient nées lorsqu’elle avait décidé d’exceller dans son travail scolaire en dépit des recommandations de sa mère – une Lady n’écrase pas les autres par ses résultats – ou lorsqu’elle avait décidé d’ignorer consciencieusement le poids de la bague des Westminbrook sur son annulaire gauche.
L’arrivée de la cousine de Rowan rompit ses réflexions, la força à les mettre de côté pour accueillir son aînée. L’émotion qui transperçait de la voix de son frère était impossible à manquer, et cela ne faisait que plus encore affûter son intérêt pour la nouvelle venue ; Daphné se contenta pourtant de s’incliner avec sobriété, comme on lui avait toujours appris. Certaines choses ne changeaient pas.
« Enchantée » salua-t-elle le nouvelle venue tout en esquissant un sourire.
Elle guida Deirdre vers le dernier fauteuil, répétant sans même y penser les gestes auxquels elle avait été habituée toute sa vie, servant le thé aux deux Westminbrook avec le même automatisme, ses pensées s’égarant un peu plus encore sur ce qui les attendaient tous.
Extirper sa famille des ruines dans lesquelles elle s’enfonçait lentement – leurs familles. Cela semblait si simple lorsqu’elle y pensait. Mais celle qui avait quitté son refuge pour venir en aide à ses proches, celui qui s’était damné pour protéger ceux qui comptaient et enfin celle qui était déterminée à tout abandonner pour les protéger…
« Nous t’écoutons, Rowan. »
Il y avait des combinaisons bien moins chanceuses, décida-t-elle en laissant son regard glisser sur ses deux invités.
Deirdre M. Westminbrook
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Sujet: Re: Dolce Vita, partie 2 | Daphné Greengrass & Deirdre M. Westminbrook & Libre Sam 4 Juin 2016 - 15:43
Rowan... Son très cher cousin... Sa chair et son sang ? En une certaine manière oui, c'était le cas. Et pour elle, ce lien était plus sacré que tout autre... Quand son regard croisa respectueusement le sien, quelque chose lui serra la gorge. L'émotion ? La peur ? Le doute ? L'émotion, sans aucun doute. Elle ne craignait pas son cousin et le doute envers lui était une chose qu'elle ne pouvait même pas imaginer. Son esprit refusait tout simplement de faire prendre forme à cette notion. Elle ne croyait pas un mot de ce que pouvait émettre les journaux. Viles et pures hypothèses de toute façon. Indignes de son attention, bien qu'elle s'en méfie. Les journaux avaient toujours plus d'influence qu'on ne le pensait. Seuls vecteurs de l'information, les gens avaient tendance à les croire, faute d'autres sources et preuves. Et puis, malgré leurs fausses informations, ils donnaient une excuses aux esprits les plus torturés pour commettre les plus grandes bassesses de ce monde...
L'émotion dans la voix de son cousin lorsqu'il prononça son nom lui enserra la poitrine, mais elle garda le sourire qui passait sur ses lèvres. Pour le rassurer ? En partie sans doute. Après tout, n'était-ce pas aussi son rôle ? Elle inclina la tête à son tour pour acquiescer à ses paroles et glissa devant lui avec légèreté. « Tu sais très bien que je ferais n'importe quoi pour toi. Malgré tout, je suis contente d'être là aujourd'hui également. » Elle sourit doucement de nouveau, tendrement, avant de se retourner. Elle se retrouva en face d'une jeune femme, la fameuse demoiselle pour qui elle était là. Elle lui adressa un sourire et s'inclina avec légèreté pour répondre à son salut. « Enchantée également Daphné. ». Elle portait sur elle un regard bienveillant et chaleureux, bien différent de celui qu'elle arborait d'ordinaire, plus froid et dénué d'émotions. Ici, elle pouvait se permettre d'être celle qui ne se retient pas pour les autres. Pour sa famille. Et Daphné en faisait parti désormais, comme en témoignait la chaleur et la tendresse de la voix de son cousin quand il lui avait présenté. Et elle n'ignorait pas cela, bien au contraire. Si elle comptait autant pour Rowan, alors elle aurait une place toute particulière pour Deirdre. Et il n'y aurait pas besoin d'explications pour cela. C'était une entente tacite, une demande silencieuse déjà acquise.
Elle se laissa conduire avec docilité jusqu'au salon et prit place dans un fauteuil, remerciant la jeune femme d'un regard pour le thé. La tasse entre ses mains en coupe, les jambes croisées, elle posa son regard sur Rowan, attentive à ce qu'il avait à leur dire. Elle garda cependant le silence, assimilant et analysant au mieux, ce que son cousin allait leur dire...
Sujet: Re: Dolce Vita, partie 2 | Daphné Greengrass & Deirdre M. Westminbrook & Libre Jeu 9 Juin 2016 - 15:07
Maintenant qu'ils étaient réunis sous des auspices vacillantes – peut être tourneraient-elles en sa faveur, pour une fois ? – au sein d'une demeure temporaire, Rowan se sentait singulièrement éreinté. Les dernières semaines s'étaient délitées à une vitesse grandiose et oppressante. Un écho dissolu des troubles qu'ils allaient encore devoir affronter d'ici peu.
Car, jamais dans sa course éternelle, le destin s'offrait une ataraxie bienvenue.
Nous t'écoutons. L'ancien Serpentard adressa un regard tendre, tant à sa sœur de cœur que sa fervente cousine. « Les propos accusateurs de la Gazette... Ne sont malheureusement pas fondés que sur des rumeurs. Je me suis effectivement rapproché d'une jeune femme nommée Novenka. » Il se déplaça avec lenteur dans la pièce, prenant le temps de jauger les battements nouvellement frénétiques de son sang. « Je ne sais guère comment qualifier la nature réelle de notre relation. Toutefois, son existence m'importe beaucoup ; elle temporise mes craintes et mes égarements. »
Il s'immobilisa, brièvement, les mains jointes dans ce qui semblait être un murmure. Une confession. « Je crains de m'être attaché à elle par bien des façons... Et, en l'état, son sang ne m'intéresse que peu. » Un détail. Un rouage oublié. Une erreur pour certains ; un don pour d'autres. « La vérité, c'est que j'ignore même son statut. À l'exception que je suis assuré d'une seule chose : elle ne provient définitivement pas de l'aristocratie. »
Novenka n'était pas une Sang-Pur. Pas plus que Pandore. Au contraire ; son lignage était mêlé à celui des moldus. Restait à savoir jusqu'à quel point ? Était-ce seulement important ? « À dire vrai... Je ne crois plus en la pureté du sang. » L'aveu ultime tombait ; brûlant et tremblant de se voir reconnaître ainsi. Au sein même de sa fratrie.
Sans voiles. Sans pudeur. Seulement la réalité : lâchée au-devant de consciences avisées et attentives. Quoi qu'elles devaient s'en douter, n'est-ce pas ? Depuis qu'il s'était extirpé des méandres rougeoyants de la pourpre de son géniteur, Rowan avait changé. Ceux qui côtoyaient sa proximité, devaient certainement s'attendre à la chose. « Dans tous les cas, nous comptons miser sur la discrétion et le mépris envers nos détracteurs. Ils finiront bien par se lasser et trouver de nouvelles proies. »
Ses iris pâles et céruléennes se perdirent quelques secondes vers le néant. « Il m'importe davantage de nous diriger sur la suite des choses. » Il revint vers elles, paré de cette aura déconcertante et chatoyante ; la détermination. « Soyons lucides. L'aristocratie sorcière est mourante. La pureté du sang ? Un mensonge qui condamne nos lignées à l'extinction. Notre hypothétique supériorité ? Une ironie indicible et craquelée jusqu'à ses limites. » Et il ne s'agissait plus d'avancer des propos hasardeux. Ni des hésitations. « À mon sens, nous devrions plutôt concentrer nos forces sur l'union de l'intégralité des sorciers. C'est notre seule chance de salut, peu importe ce qu'en disent nos aînés. Ils sont bien trop aveuglés, pour l'heure, par leurs querelles et leurs lâchetés. »
Il se tut, un instant. « J'estime que nous devons mener la fronde au-devant du monde magique. Appelons à l'union, au pardon et à la coopération. Quitte à s'attirer la haine des lignées surannées. » Vaincre ou périr; ils n'avaient pas le choix. Ils ne l'avaient jamais eu.
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Sujet: Re: Dolce Vita, partie 2 | Daphné Greengrass & Deirdre M. Westminbrook & Libre Mar 21 Juin 2016 - 22:45
Rowan ne s’assit pas ; Rowan marcha, et Rowan parla. Ses paroles semblaient venir avec la facilité de ce discours tant de fois réfléchi, tant de fois soupesé ; de ces pensées entêtantes qui tournaient pendant des jours dans l’esprit avant qu’on ose finalement les accepter et les formuler à voix haute. Etant donné le sujet qu’il abordait, cela ne serait pas surprenant. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait, pourtant ; Daphné avait toujours été persuadée qu’Anna ne faisait pas partie de l’aristocratie, qu’elle soit française ou anglaise.
Et son aveu, cet ultime aveu qu’il formula, aurait dû glacer le sang de Daphné ; la surprendre ; la choquer, même ; lui donner ce sentiment de répulsion qu’elle avait souvent décelé par-dessous les cils de sa mère lorsqu’elle s’adressait à quelqu’un qui ne faisait pas partie de leur monde, ou pire, qui avait bafoué les règles sacrées qui l’avaient toujours – semblait-il – régulé, encadré, enfermé.
Contrôlé.
Les mots continuaient de couler, et Rowan ne cessait de parler ; s’attaquant au cœur même de l’aristocratie, à l’essence de ce qu’ils étaient tous trois. Ils étaient nés rois, reines, princesses ; leur berceau avait été serti de pierres précieuses et leur peau s’était petit à petit transformée en marbre poli par le temps jusqu’à en devenir aussi lisse que du verre, mais aussi solide que de l’acier.
Les mots de Rowan auraient pu craqueler ces armures, pourtant. Ils auraient pu s’insinuer, insidieux et retors, au plus profond d’elle-même ; la faire douter de tout ce qu’elle avait appris, de tout ce qu’on lui avait inculqué de force, de tout ce qu’elle avait elle-même répété et appliqué jour après jour. Mais ces mots n’eurent pas l’occasion de le faire, car Daphné les avait déjà pensés par elle-même. Elle les avait déjà ciselés, transformés en armes brûlantes et en armures étincelantes.
Astoria brûlait tout sur son passage, y compris les certitudes. Daphné… Daphné survivait, Daphné protégeait. Et lorsque c’était nécessaire, elle transformait.
Elle avait transformé Blaise et son père ; elle s’était transformée seule ; et elle savait que, bientôt, elle transformerait Jasper, Orion, Astoria, Cyril – tous ceux qui pourraient les aider dans leur tâche. Car il n’y avait qu’un seul moyen de les protéger tous de ceux qui souhaitait voir leurs têtes plantées sur des piques, de ceux qui désiraient faire jaillir leur sang.
« Tu as raison » répondit-elle, simplement. « Et tu peux compter sur mon soutien. »
Il n’y avait pas besoin d’y réfléchir, de se tourmenter plus longtemps. Elle l’avait déjà fait pendant des mois, des années même, à partir du moment où elle avait pris conscience qu’une née-moldu parvenait plus facilement qu’elle à faire voler une plume ou à transformer un hérisson en pelote d’aiguille – elle avait été abreuvée de mensonges durant toute sa vie.
Les mensonges n’aidaient pas à survivre. Les mensonges étaient des armes, un poison qui se retournait volontiers contre celui qui s’en servait.
« Mais es-tu certain qu’il soit sage de le faire maintenant ? »
Tous deux savaient ce que sa manche dissimulait. Et Daphné doutait que Le Seigneur des Ténèbres ne tolère une telle opposition.
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Sujet: Re: Dolce Vita, partie 2 | Daphné Greengrass & Deirdre M. Westminbrook & Libre