Curiosity is not a sin Ft. Adrasteia

30/09/2015

5 septembre 1997
Académie d'Haveirson, Salon Commun,
15h53

Un mois de septembre comme les autres. Les cours avaient repris. L'Académie accueillait de nouveau étudiants, avait dit au revoir à d'autres. Les couloirs se remplissaient d'élèves se croisant pour se rendre à leur salle de cours dans les temps. Des journées bien remplies. La normale. Une façade.

Tout le monde semblait avoir bien vite oublié que pendant de longues semaines, les murs du château avaient tenus prisonniers quelques malheureux étudiants. Les privant de l'extérieur, de leur famille, de leurs aimés. Les masques d'élèves reconnaissants avaient été revêtus peu après que la circulaire du "Comte" - quiconque il pouvait être à présent - eut fait son effet. On leur avait dit qu'il était mort il y avait de cela des années. Que le Ministère leur avait menti. Même si lui-même n'avait pu remédier à l'enfermement depuis l'intérieur.

Mais personne n'avait oublié.

Ceux qui avaient connu l'enfermement avaient souvent le regard vitreux derrière leur faux sourire. Ils erraient dans les couloirs et sursautaient au moindre claquement de porte, jetant, par la suite, un regard inquiet vers l'extérieur. Lui n'avait été bloqué que quelque temps. Peu par rapport à d'autres. Comme Novenka, avec qui il avait passé ses journées et ses nuits à réfléchir à des plan saugrenus pour parvenir à trouver une échappatoire. Et un beau jour, les portes s'étaient ouvertes d'elles-même. Les cours avaient repris. Tout allait bien.

En apparence.

Anton s'assit dans un coin du salon commun et sorti son livre de potions pour Médicomage. Il regarda lentement autour de lui, balayant la salle du regard en même temps qu'il feuilletait son ouvrage. Personne. A la page 257, il récupéra une liste qu'il avait rédigé, une liste d'ingrédients. Il la déplia de manière à ce qu'elle épouse la forme de son livre et en barra certains articles.
Son esprit était fixé sur sa mission. Il devait obtenir une information qui le mènerait à son but. Il savait que des éléments de l'Ordre du Phénix se cachaient parmi les élèves de l'Académie et, même s'il avait son idée, il devait être prudent. Prudent et incisif. Rapide.

Il releva le nez alors qu'il entendit quelqu'un entrer dans la pièce commune aux maisons. Son livre se rouvrit à la page qu'il était censé étudier pour le prochain cours de Médicomagie avec un professeur qui lui était encore inconnu. Il se cala sur son fauteuil et attendit que l'élève présente n'aille s'installer plus loin.

04/07/2016

Curiosity is not a sin.

Anton Costello
« All my friends are heathens, take it slow. Wait for them to ask you who you know. »

Adrasteia N. Raventhrone
« Please don't make any sudden moves, you don't know the half of the abuse. »

Just because we check the guns at the door, doesn't mean our brains will change from hand grenades. You're lovin' on the psychopath sitting next to you.
**https://soundcloud.com/shadowanthem/twenty-one-pilots-heathens-prismo-remix**
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La jeune femme se faisait silencieuse, ses pas foulant le sol dans une discrétion presque remarquable tandis qu'elle descendait les dernières marches de l'escalier qui menaient au rez-de-chaussée Ses yeux scrutaient les murs de pierres qui s'élevaient grossièrement hauts, mordillant sa lèvre inférieur alors qu'elle peinait à reconnaitre les lieux. Ce n'était pas sa première visite, mais elle prendrait certainement quelques temps à s’y faire, son cœur se tordant difficilement alors qu’elle se remémorait l’odeur de Poudlard. Entre autres, l’Abraxan se baladait bien plus souvent dans les étages supérieurs, soit pour trouver une pièce relativement calme pour y étudier, soit pour éviter les foules qui déambulaient dans les couloirs entre les cours. Elle inspira lentement d'un souffle tremblant, le bout de ses ongles effleurant délicatement les pierres qui se refermaient autour d'elle, l'étrange impression que les murs rapetissaient alors qu'elle s'engouffrait de plus en plus loin, un peu plus près. Elle devait toutefois avouer que l'endroit lui procurait une certaine paix, une ignoble paix qui semblait l’avaler à chaque fois que ses talons résonnaient contre le sol, contre le monde, contre l’univers qui se moquait bien de ses états d’âme. Le souffle court, la brune fronça les sourcils et plissa ses yeux, arrêtant quelques instants sons trajet, posant sa tête contre la pierre froide pour calmer cette migraine qui se faisait persistante depuis maintenant deux jours. Une confuse confusion qui se faisait saugrenue, qui s’agrippait fortement en prenant soins de laisser ses ongles crochus lui écorcher l’intérieur du crâne de par ces murmures qui résonnaient. Elle hoqueta, fermant les yeux brusquement alors qu’elle collait son oreille contre la pierre du mur, longeant lentement celui-ci, recherchant la source de cette mutinerie. Parce que c’était bien ça non ? Quelqu’un jouait forcément avec elle, si non d’où les murs projetaient maintenant des bruits ? Son petit poing se frappa soudainement contre la pierre, claquant le bout de sa langue contre son palais en signe d’agacement, ils avaient cessé ces connards. Elle haussa un sourcil, redressant ses épaules alors qu’elle reprenait tout bonnement son chemin. Peut-être qu’un peu de thé lui ferait du bien, peut-être que la ribambelle de non-sens qui valsait dans sa tête n’était qu’un peu trop de fatigue, un peu trop de lui, d’un eux qui se fracassait d’une absence qui pourtant n’était que pour le mieux, que pour le pire, que pour …

Elle soupira longuement, ouvrant finalement la première porte qui se présentait à elle, scrutant la pièce à la recherche de visage connus. Au fond, ce n’était que par simple habitude … elle connaissait parfaitement la solitude qui faisait vibrer ses jours et ses nuits, grattant nerveusement la peau de son bras alors qu’elle se faisait simplement réaliste, l’anxiété qui refaisait surface pour se faire un peu plus mesquine. Elle retroussa son nez, provocatrice de ses propres idéaux qui l’engloutissaient une nouvelle fois.

Petite poupée de porcelaine, elle n’était pas brisée.

La salle était pratiquement vide, pratiquement. Les lèvres pincées la jeune femme observa le seul élève qui était présent alors qu’il se callait d’avantage dans son fauteuil, soit pour passer inaperçu ou encore parce qu’il – Non, il voulait clairement se fondre dans le décor. Avec un peu de chance, s’il s’enfonçait d’avantage, il pourrait entrer sous les dalles du plancher. Et puis ce n’était pas comme si elle avait l’habitude d’aller gambader joyeusement autours des gens pour se présenter de tout son titre. Elle retroussa les lèvres, secouant sa tête alors qu’elle se faisait de mauvaise humeur, s’approchant délibérément du plus vieux tandis que sa moue mesquine se transformait lentement en un sourire satisfait. Elle croisa les jambes et ouvrit son propre livre sur les particularités contraignantes des plantes sur les potions de classe avancée. Elle glissa le bout de son index contre les reliures usées des pages de son livre, jetant un bref regard sur le livre qu’il tenait entre ses mains. Au fond ce n’était pas comme s’il l’intéressait, au fond ce n’était pas comme si l’embêter devenait une tâche qu’elle se faisait impatiente d’effectuer. Non … parce que tout au fond il n’y avait rien, il n’y avait toujours et encore rien, que des émotions qui se coalisaient à une curiosité agressante qui la submergeait. Elle poussa un soupire à peine audible, grattant nerveusement sa peau avant de se relever, s’approchant d’une bibliothèque qui débordait de livres plus ou moins intéressant, jetant une nouvelle fois un regard à ce livre qu’il tenait entre ses mains, intriguée par ce qui semblait être des potions relativement simples mais minutieuses. Elle reporta son regard vers la bibliothèque, recherchant grossièrement si ce livre y figurait sans pour autant le trouver. Elle afficha une moue, grattant de plus en plus son avant-bras, faisant quelques pas à droite et à gauche dans une lenteur exagérée, ses yeux se plissant tant par la douleur de cette migraine qui faisait des siennes encore, ou parce qu’elle cherchait finalement un moyens de lire discrètement son manuel par-dessus son épaule. Elle soupira, plus brusquement cette fois, s’approchant du brun avec détermination, ses ongles s’enfonçant dans sa chaire alors qu’ils suivaient le tempo de son rythme cardiaque hallucinant. Elle entre-ouvrit ses lèvres, à la recherche d’un souffle qui se faisait court, qui se faisait faible et nerveux à la seule réflexion d’aborder un inconnu. Elle redressa son dos, se tuant un peu plus d’une fierté qui lui était propre et pourtant si étrangère. « Pardonnes-moi, mais serais-tu également en potion ? » Avait-elle demandé d’une voix qui trahissait son désarroi, pinçant ses lèvres alors qu’elle réalisait combien elle semblait pathétique. « Je demande parce que … je ne connais pas ce livre et … je … mhm. J’étais certaine d’avoir déjà tout ce dont nous avions besoins … est-ce que je peux le voir ? »

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codage par Elysia de Never Utopia

30/09/2015

Anton leva le nez quelques secondes de sa liste bien aimée. Il balaya une nouvelle fois la pièce du regard et aperçu celle qui avait osé interrompre le calme absolu de son moment de solitude. Elle était relativement grande, d'une beauté presque mystérieuse. Ses cheveux étaient d'un brun sombre, en opposition totale avec la clarté de ses yeux. Ce regard céruléen qui perçait de ses billes tout ce qui se trouvait sur son passage. Après l'avoir brièvement observé, l'Abraxan se replongea dans sa liste, les lignes s'entrelaçant dans une danse lente et tourbillonnante, rendant l'écriture floue à force de la regarder avec autant d'intensité.

Il se sentait piégé. Pris au piège par son incapacité à obtenir et réaliser ce dont il avait besoin. L'échec n'était pas inscrit dans son ADN. Il ne l'acceptait pas. Il le refusait. Le refoulait. Les pas de la nouvelle arrivante se firent plus intenses. Plus clairs. Plus proches. Il pouvait sentir son ombre vaciller non loin de lui. Son regard se poser sur la couverture de l'ouvrage qu'il tenait a creux de ses mains.

Elle s'éloigna de nouveau.
Physiquement du moins.

Il pouvait sentir son regard brulant dans son dos. Sur sa nuque. Que désirait-elle apercevoir ? Le livre ? La liste ? Il l'entendit soupirer et regarda devant lui, les dents serrées, luttant pour ne pas déverser l'impatience qui grondait en lui. Cette colère qu'il peinait à retenir. Il soupira à son tour. Il allait se retourner pour lui faire comprendre son dérangement mais elle se tenait là, devant lui. Une silhouette mystérieuse qui semblait mal à l'aise. Anton appréciait cette attitude de malaise chez les autres quand ils s'adressaient à lui. Elle faisait naître chez le grand brun un brin d'excitation. Un sentiment de supériorité. Il avait toujours été habitué à cela en grandissant dans une famille comme la sienne. Il avait grandit avec l'ombre de la froideur d'une attitude distante et froide. Dure. Il aimait voir le moment où ils perdaient pieds. Mais les bonnes habitudes se perdaient.

- Je suis en Médicomagie, donc nous avons potions, oui.

En accompagnant sa réponse, il ferma le livre qu'il tenait, laissant claquer la couverture contre les pages effleurées. Il la dévisagea de nouveau, sans la moindre gêne. Il pouvait voir s'entremêler un délectable mélange d'émotions. Fierté. Curiosité. Pudeur. Timidité. Son regard vissé dans le sien, l'étudiant pouvait presque sentir l'effort de venir vers un inconnu. Il mit fin à son supplice en lui tendant le livre. Non sans pincer, auparavant, le parchemin si précieux de la page 257, qu'il glissa entre sa cuisse et le cuir, à présent chaud, du fauteuil.

- Tiens, souffla t'il.

Il pouvait voir la délectation de la jeune femme alors qu'elle se saisissait du livre tant convoité, ses longs doigts fin caressant presque lascivement les pages d'un savoir qui restait à conquérir. A la manière dont son regard s'intensifia à la lecture de quelques pages, il descella une curiosité vive. Presque maladive. Elle avait l'air d'une femme intelligente, passionnée. Une passion si forte qu'elle aurait pu mener à une pointe de folie, qu'il sembla desceller dans son regard si intense, presque déstabilisant. Ses doigts hâlés parcourant la peau de son avant bras dans une danse frénétique. Son attitude de jeune femme polie et courtoise se dissipa légèrement, laissant place à des gestes moins contrôlés, plus anarchiques.

Anton laissa un faible sourire étirer ses lèvres. La noirceur de son esprit reprenant lentement le dessus sur ses idées. Il avait besoin d'aide. Même s'il refusait d'admettre qu'il n'avait d'autre choix que de se tourner vers quelqu'un avec plus de compétences que lui dans le domaine des potions. Et elle semblait être la candidate parfaite.

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Les lèvres pincées, la jeune femme pouvait observer les traits de son allocutaire se transformer sinueusement en une satisfaction qui lui restait mystérieuse. Elle inclina la tête, sa curiosité piquée au vif par un tel changement de comportement dont la suprématie venait se percuter contre sa peau dans une onde palpable. « - Je suis en Médicomagie, donc nous avons potions, oui. » avait-il simplement dit, refermant brusquement le livre pour l’observer sans pudeur, agaçant l’Abraxan d’un simple regard. Il l’analysait, c’était assez évident. La brune releva son menton bien haut dans un mouvement de provocation, s’il voulait vraiment jouer aux psychomages avec elle, il comprendrait bien rapidement qu’elle n’était pas le genre de patiente qui se laissait défricher en une séance. Et pourtant, elle pouvait sentir le sang venir picoter le bout de ses doigts alors qu’il lui tendait finalement le livre tant l’excitation se faisait explosive, - Tiens avait-il soufflé alors qu’elle se mordait la lèvre inferieur, ouvrant à son tour le livre tentateur. Elle parcourait les pages de ses yeux hétéroclites à une vitesse fulgurante, ses ongles pointus teintés de couleurs d’ébène qui suivaient sa lecture, tournant une première page avec finesse. Si la jeune femme avait bien souvent manqué d’intérêt pour les gens qui l’entouraient, elle avait apprit à porter une attention particulière pour ce qui était des livres et des plantes, leurs offrant un respect qui lui était latent. Elle recula distraitement, jusqu’à ce que le fauteuil derrière elle se presse doucement contre ses mollets, se laissant retomber sans trop porter attention. Elle tourna une seconde page, puis une troisième avant de refermer le livre d’un geste soudain, farfouillant dans son sac pour en sortir son journal personnel, griffonnant grossièrement sur les pages usées qui se présentaient à elle, refermant également celui-ci pour le ranger soigneusement. Elle glissa ses doigts contre la couverture, songeuse avant de reporter son regard vers l’étudiant. « Je crois deviner que tu n’es pas à ta première année n’est-ce pas ? » Avait-elle demandé à demi-mots, les muscles de son corps se raidissant alors qu’elle comprenait qu’il l’observait depuis le tout début. Elle haussa les épaules, croisant les jambes pour laisser son dos se poser contre le dossier du fauteuil, levant le livre vers les cieux, reportant son attention sur celui-ci, lisant brièvement la description qui figurait au dos de la couverture. « Enfin, je me demande simplement s’il est possible pour moi d’en obtenir un exemplaire … » avait-elle dit d’une voix absente avant de poursuivre, se redressant brusquement pour pencher le haut de son corps vers le plus vieux, ses coudes prenant appuis contre ses cuisses.

Elle haussa un sourcil, ses lèvres s’étirant dans un sourire malicieux pour dévoiler ses dents blanches. « Je lis rapidement tu sais … je pourrais peut-être oser te demander une faveur ? Je conçois que c’est un peu présomptueux de ma part mais peut-être pourrais-je te l’emprunter pour ce soir seulement ? » Avait-elle finalement poursuivit, ses yeux suivant le bout de ses ongles qui traçaient minutieusement les lettres dorées qui s’incrustaient sur la couverture. Elle reporta finalement son regard vers l’homme aux cheveux de jais, penchant son corps un peu plus vers l’avant, tendant sa main vers lui dans une confiance qui semblait sortir de nul-part. « Adrasteia Raventhrone, je suis de la confrérie d’Abraxan. » Avait-elle clamée d’une fierté soudaine. Si la brune avait autrefois abordée les couleurs du vert et argent avec une noblesse frôlant l’arrogance, elle se surprenait maintenant à porter celles du violet. « Non pas que je veux insister mais … je jure te le rendre demain matin ici-même si tu le souhaites … » avait-elle ajouté supplique dont les promesses teintaient ses paroles. « Où peut-être une autre fois ? Comme il te convient … je me disais simplement que puisque nous n’avions pas cours le samedi … ce serait plus adéquat de t’en départir aujourd’hui … » - suggéra-t-elle avant de mordre sa lèvre inferieur pour se taire. Au fond si elle n’avait pas l’habitude de converser avec les gens, elle se retrouvait devant Anton, sentant sa curiosité chatouillant le creux de son ventre d’une impatience qui se faisait impératrice.

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30/09/2015

La fierté dans le regard de la jeune femme quand Anton la toisa était criante. Il pouvait sentir la chaleur se dégager de ce regard si intense qu'il en aurait fait faiblir plus d'un. Lui, s'en délectait. Après une période d'enfermement éprouvante, il était satisfait de voir qu'Haveirson n'avait pas complètement abandonné l'idée de recruter des jeune sorciers de caractère. Ce dont l'établissement manquait cruellement. Que de gens fades et dénués d'intérêt habitait ces lieux. Un gâchis incommensurable pour ce qui devrait, normalement, se trouver être l'école de l'élite sorcière.

Le grand brun regarda la nouvelle arrivante parcourir le livre. En dévorer les quelques pages qu'elle tournait. Elle en serait presque parvenue à lui transmettre son excitation. Sa soif de connaitre et de découvrir. De posséder un savoir qui n'est pas accessible à tout le monde. Car l'ouvrage qu'elle tenait dans ses mains avides était réservé aux étudiants en médicomagie. Uniquement. Beaucoup de sorts et de potions présentés dans ce livre pouvaient s'avérer dangereux. Il fallait donc justifier d'un minimum d'expérience pour pouvoir se le procurer.

- Je suis en deuxième année effectivement. Et ce genre de livre n'est trouvable que pour les personnes qualifiées en potions.

La tester.
Savoir si les notes qu'elle avait posé dans son petit calepin n'étaient que les courbes impatientes d'une étudiante voulant tout savoir tout de suite. Ou si elle était vraiment la férue de potions qu'elle semblait être. Connaisseuse et passionnée. Celle qui pourrait lui servir. Il la regarda se démener pour tenter de lui subtiliser l'ouvrage, ne serait-ce que pour quelques heures. Il se pencha légèrement en avant, intrigué par la force avec laquelle ce désir de savoir, cette soif de connaître semblait de déverser dans chacun de ses gestes et attitudes.

Il la regarda à nouveau, lâchant du regard le livre qu'elle caressait du bout des doigts. Il plissa quelques peu les yeux pour mieux réfléchir, laissant sa main passer le long de sa mâchoire sur sa barbe brune. Il allait lui répondre, quand elle le surpris à nouveau. Penchée vers l'avant, elle lui tendait une main fine et délicate aux ongles parfaitement entretenus. Ses yeux azurs, posés sur lui, distrayant presque son attention. Appuyé sur son bras droit, il se pencha pour serrer la main délicate mais fraiche de la belle brune. « Adrasteia Raventhrone ». Une Abraxan. Un point positif.

- Anton Costello. Également à Abraxan.

Il laissa sa prise de détacher de la sienne et se recula de nouveau dans son fauteuil, son esprit toujours aux aguets. Il aurait besoin d'elle. Si elle était aussi calée en potions qu'elle n'y paraissait.

Il avait besoin d'elle. Cette pensée lui tordait l’intestin.

Et par magie, il avait quelque chose qu'elle souhaitait avoir à son tour.
Le grand brun hésita quelques secondes. Après tout, il ne la connaissait que depuis peut-être deux minutes et il allait lui la faire entrer dans la confidence de ce qui avait composé ses derniers jours au château. Parvenir à rassembler les bons ingrédients pour la préparation d'une potion qui était trop complexe pour lui, aussi avancé soit son niveau en potions. Mais l'attitude calme et contrôlée, presque préméditée, d'Adrasteia lui laissait entrevoir un potentiel certain. Elle n'avait pas l'air d'être de ceux qui répandent les dires de tous à qui voulait l'entendre. Du moins il l'espérait.
Il ne répondit pas immédiatement à sa question. Ou du moins, par une autre question. Sa voix se fit calme et posée. Aucun ton présomptueux dans sa voix. Juste un établissement de faits. Anton releva les yeux vers elle.

- Tu m'as l'air relativement douée pour les potions. Il sortit la liste de sa poche et lui tendit. Est-ce que ça te parle ?

Il sortit le parchemin du long de sa cuisse et lui tendit. Il voulait savoir si elle reconnaîtrait les ingrédients au premier abord. Si, comme il l'avait espéré, elle pourrait se trouver être la sorcière pouvant l'aider dans sa tâche. Une potion si complexe à entreprendre que, mal réalisée, elle pouvait rendre fou la personne ciblée. Lui faisant perdre ainsi un informateur important. Pas de droit à l'erreur.

A nouveau, il scruta Adrasteia. A la recherche du moindre signe. Dans un sens ou dans l’autre. Sans pour autant lui dire ce qu’il attendait d’elle. Pas tout de suite. Prendre le temps.

Tester.

04/07/2016

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Ses lèvres se pincèrent sous l’impact de ses paroles. « - Je suis en deuxième année effectivement. Et ce genre de livre n'est trouvable que pour les personnes qualifiées en potions. » - Pardons ? Excusez-moi ? Qualifié ? Elle haussa un sourcil, un sourire narquois étirant ses lèvres alors qu’elle pouvait sentir en elle une implosion déclenchée par l’affront du plus vieux. Il voulait une copie de ses notes ainsi qu’une lettre de recommandation peut-être ? Et pourtant la jeune femme se faisait silence, inspirant discrètement pour calmer cette douloureuse arrogance qui poignardait son égo. Ce n’était certainement pas ainsi qu’elle obtiendrait une réponse favorable à sa demande. Pourtant, l’homme à la langue acerbe pressait sa paume contre la sienne sans trop d’attente, provoquant un certain soulagement alors qu’il se présentait à son tour. « Anton Costello. Également à Abraxan. » Avait-il indiqué d’une voix qui se colorait d’une histoire aussi précaire que complexe. Il avait finalement délaissé sa main avant de reprendre sa position précédente. La jeune femme le toisa, redressant son dos d’une droiture manquante à ses convictions, l’observant silencieusement songeuse. Anton semblait faire parti de cette infime portion du peuple qu’elle surnommait ‘’ ceux-qui-savait ‘’ . Parce qu’il n’y avait rien à comprendre, rien à chercher, mais tout à savoir. Puis il reprenait parole, « Tu m'as l'air relativement douée pour les potions. » - Touché, coulé. Elle inclina sa tête, le sang affluant rapidement ses veines alors qu’elle se faisait soudainement mièvre, relevant la pointe de son nez sous l’affirmation du plus vieux. Il avait trouvé son point faible et au fond ça lui était égale … il pouvait jouer avec elle autant qu’il le souhaitait s’il accentuait le tout de par des compliments. Il lui tendait un morceau de papier qui semblait subir les conséquences d’origami grossièrement exécutés depuis un bon moment déjà. « Est-ce que ça te parle ? » - Elle attrapa le parchemin du bout des doigts, l’ouvrant soigneusement pour en lire les secrets. Elle pinça ses lèvres, son visage changeant progressivement de la flatterie à la lividité. Personne ne se baladait avec une liste d’ingrédients aussi précis sans raisons. Elle se redressa une nouvelle fois, lui jetant un bref regard avant de le reporter sur la dite liste. Certains éléments étaient déjà barrés d’une ligne maladroitement effectué, comme si elle avait été produite rapidement pour éviter d’en exposer trop longtemps le contenu. Elle le replia brusquement, posant sa main contre sa cuisse pour recouvrir le dit papier.

La brune jeta un regard furtif à la pièce, simplement pour vérifier l’absence total d’autres individus. « Tu … l’as trouvé quelque part? » Avait-elle demandé dans un murmure des plus calme. Au fond, elle voulait simplement savoir s’il en était l’auteur où s’ils se retrouvaient devant le fait établit que quelqu’un dans cette école souhaitait produire du Véritaserum. Elle glissa le bout de sa langue contre sa lèvre inferieur, fixant le sol pendant quelques secondes avant de se lever soudainement, se dirigeant d’un pas vif vers la porte du salon commun. Elle pointa sa baguette vers celle-ci, murmurant quelques paroles pour verrouiller celle-ci. Ce n’était peut-être pas le sort le plus efficace, mais en l’occurrence ils auraient suffisamment de temps pour comprendre que quelqu’un essayait d’entrer. Dans le pire, ils pourraient prétexter être enfermé dans la pièce sans savoir pourquoi, victime d’un mauvais tour ? Après les évènements de l’été, c’était plausible. Elle revint sur ses pas, reprenant sa place, croisant ses jambes alors qu’elle ouvrait une nouvelle fois le parchemin froissé, laissant sa baguette en évidence à ses côtés.

Au fond, ils étaient tous deux conscients de la gravité de la simple existence de cette liste et pour cause, elle ne rangeait pas sa baguette dans la simple optique qu’un élève lambda ne prendrait pas la chance de trainer avec lui ce genre de chose pour des raisons futiles. Ce n’était pas un cas de ‘’ je pense que mon copain baise ma meilleure amie. ‘’. Elle poussa un long soupire, plantant ses prunelles aux couleurs spectrales dans celle de son interlocuteur. Il savait et elle savait, qu’il n’avait pas soudainement eu l’envie de lui attribuer de fortes capacités en potion pour le simple plaisir de déverser des flatteries. « Je ne te demanderai pas les détails, ni quand, ni qui et encore moins pourquoi. Seulement ce qui est nécessaire. » Avait-elle calmement dit, faisant une courte pause avant de poursuivre. « Si tu te fais prendre, n’ose même pas prononcer mon nom … et j’en ferai de même. Je ne suis pas stupide Monsieur Costello … jeune, peut-être, ambitieuses, certainement… mais pas stupide et nous savons pertinemment que le simple fait de me montrer cette liste … n’est pas pour un devoir obligatoire, encore moins en médicomagie. Si je ne m’abuse, c’est soit être très inconscient ou bien avoir des attentes. » Avait-elle finalement dit, se penchant une nouvelle fois vers lui, entrelaçant ses doigts. Elle avait manipulé suffisamment de fois dans sa vie pour en percevoir les signes évidents. Elle avait donc raison, Anton faisait partie de ceux-qui-savaient, ceux qui vivaient en dehors des tracas d’amourettes perdues ou des commérages entre deux cours. Au fond, elle devait avouer que la situation même était suffisamment fastidieuse pour en électriser tout ses sens. Un sourire roublard titillant ses lèvres avec retenue, elle inclina sa tête vers la droite, haussant un sourcil, une multitude d’émotions diverses égayant ses traits. « Alors Monsieur Costello … je vous écoute? »

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30/09/2015

Quel plaisir oublié qu’était celui d’observer la lutte intérieur chez une personne qui tentait de garder la tête haute. Une façade convaincante à elle même et aux autres. Mais ils pouvait voir les ailettes de son nez fin se soulever alors qu’elle tentait d’inspirer calmement. Son attitude maîtrisée ne le dupait pas. Il sourit légèrement, observant quelques instants ses doigts avant de retourner son attention vers la belle brune.

Elle paru presque choquée de voir une telle liste. Son teint pâli et la froideur et la maitrise de soi laissèrent brièvement place à l’incompréhension. Il la détailla du regard, assimilant les détails de son attitude et des mots qu’elle employait. Cette distanciation soudaine la faisait rire. « Monsieur Costello ». C’était à son père que l’on parlait de la sorte. Il avait l’impression de prendre vingt ans.

Son père.
Il serra des dents. Pour quelqu’un qui était sensé être son joker, elle semblait peu encline a se lancer dans une potion comme celle-ci. Il n’avait pas le temps pour les gens qui pouvaient le ralentir dans sa tâche. Il la sonda du regard. Etait-elle vraiment celle qui le sauverait de son état de stagnation avancé.

- Non je l’ai écrite.

Ses yeux sombres se plissèrent alors qu’il la suivait du regard. Elle s’était levée pour aller verrouiller la porte d’entrée du salon commun. Beaucoup de précaution pour un si petit bout de parchemin. Effectivement, il était risqué de se balader dans le château avec une telle preuve de ses futures actions. Il avait décidé de faire plier l’esprit d’un élève pour qu’il lui déverse son savoir. De forcer le passage dans sa mémoire et ses connaissances.

Illégal.

Mais peu lui importait à présent. Il était décidé à passer à l’action et rein ne l’en empêcherait. Que Adrasteia ait décidé de l’aider ou non ne changerait rien à cela. Il finirait par trouver quelqu’un pour accomplir cette tâche longue et délicate. Même si son temps était à présent compté sur ce point. Les Mangemorts n’attendraient pas Noël pour lui rappeler à sa tâche.
Il l’écouta déballer son monologue, comme on lirait un contrat à deux partis qui souhaitent s’engager l’un avec l’autre. L’entendre l’appeler ainsi l’insupportait mais il ne dit rien, inspirant et expirant à un rythme régulier pour ne pas laisser exploser la colère qui l’habitait depuis un moment à présent. Anton. Il s’appelait Anton.

- Mes attentes sont très hautes, effectivement. Je ne t’obliges à rien. Sache juste que je n’ai pas le temps d’échouer.

Son ton était clair, sans être trop cassant. Il voulait que les choses soient établies. Elle avait beau se dire connaisseuses en potions, peut-être même experte à ses heures perdues. Mais au final qu’en savait-il ? Il la connaissait seulement depuis quelques minutes et seul son désespoir l’avait poussé à la faire entrer dans la confidence. Il ne voulait pas d’une jeune mademoiselle-je-sais-tout qui au moindre obstacle aurait fait demi-tour en abandonnant la chose. Il scruta de nouveau ce visage si fin et ces yeux si clairs.

Sauter le pas.
Franchir les obstacles.
Réussir.

La tête brune afficha un sourire électrisé, presque trépignant d’impatience d’en savoir plus. Son sourire en disait long sur sa motivation à travailler pour un inconnu. Réaliser une potion interdite à la vente dans de nombreux magasins du monde sorcier, dans l’enceinte du château, avec le « Comte » surveillant leurs faits et gestes... risqué. Mais elle avait l’air de vouloir prendre le risque pour lui. Pour elle aussi également, pour des raisons qui lui échappaient encore. Il aimait ce grain de folie qui transparaissait à travers son attitude.

- Il me manque encore quelques éléments. Mais dès que nous les aurons, on pourra commencer. Le plus tôt sera le mieux. Tu es partante, Mlle Raventhrone ?

« Nous ».
Eux.
Leur mission, à présent. Un pacte verbal qui les liait au secret et à la discrétion. Etrange d’opérer de la sorte avec une inconnue. Mais à la fois vraiment électrisant.

04/07/2016

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Adrasteia N. Raventhrone
« Please don't make any sudden moves, you don't know the half of the abuse. »

Anton Costello
« All my friends are heathens, take it slow. Wait for them to ask you who you know. »

Just because we check the guns at the door, doesn't mean our brains will change from hand grenades. You're lovin' on the psychopath sitting next to you.
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Négations aussi compromettantes qu’apaisantes, le plus vieux confirmait la source de ce bout de papier. Au fond, elle ne savait pas si ces paroles étaient réellement rassurantes, suivant l’optique qu’il en était assurément l’auteur, mais qu’il avait quand même eu l’audace de lui montrer. Combien de personnes savaient ? Jusqu’à quel point pouvait-elle lui faire confiance ? « Mes attentes sont très hautes, effectivement. Je ne t’oblige à rien. Sache juste que je n’ai pas le temps d’échouer. » Avait-il précisé alors que son visage se faisait fit d’émotions, aussi stoïque qu’impavide, aussi intrépide que placide. Elle soupira silencieusement hochant sa tête à ses paroles, assimilant ses mots aux interprétations venimeuses. Mais quoi ? Qu’arriverait-il s’ils échouaient ? L’Abraxan qui lui avait semblé à priori antipathique se dévoilait petit à petit sous une myriade d’aspects indiscernables. Un homme aussi embrouillé qu’inextricable était un homme pernicieux. Si ce genre d’aventure se devait de reposer sur une confiance sans faille, elle doutait très fortement qu’Anton soit du genre à jouer d’un jeu aussi clair que du cristal, et de cette optique, il lui était également impossible de faire autrement. Pourtant, aussi déconcertante était la situation, la jeune femme se laissait exalter de par ses imprudentes inconsciences qui faisaient palpiter son cœur avec véhémence. « Il me manque encore quelques éléments. Mais dès que nous les aurons, on pourra commencer. Le plus tôt sera le mieux. Tu es partante, Mlle Raventhrone ? » Lui avait-il finalement demandé, comme si finalement il avait ce besoins d’obtenir la certitude de son engouement. Un fin sourire étira ses traits, au fond cette situation ne faisait qu’admirablement frétiller son plaisir intérieur. Elle se demandait, combien de fois avait-elle autant sourit pour un inconnu ? Elle se redressa fièrement, dépliant une nouvelle fois le petit parchemin pour en lire le contenu, pressant ses lèvres l’une contre l’autre. « Evidemment! »

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En sommes, le ténébreux avait pour le moment rassemblé les yeux de crapauds et les dix feuilles d'orthies séchées. Rassembler le reste des ingrédients ne serait probablement pas la partie la plus difficile. Encore heureusement que les deux jeunes sorciers n’étaient plus à Poudlard, il leur était d’autant plus facile d’aller acheter ce qu’il fallait pour la potion. Elle inspira silencieusement, songeuse quant à la confection du véritaserum, se remémorant parfaitement avoir étudié ses composantes alors qu’elle farfouillait les livres de la bibliothèque de sa famille. Elle leva son regard, poursuivant ses paroles après un long silence. « Nous devons effectivement faire vite, si le temps presse pour toi. J’ai déjà de l’aconit dans ma chambre, mais pour ce qui touche aux plûmes et à la peau de serpent, nous devrons sans aucun doute aller faire quelques recherches à Avalon. Le fait est … réaliser la potion en toute discrétion ne m’apparaît pas comme un problème majeur. » - Elle nota une pause, haussant ses épaules avec quelque peu d’anticipation. Au fond, ce n’était pas tant son problème, mais le plus vieux devrait faire avec. « Notre problème le plus important étant que cette potion doit murir pendant un cycle complet de lune … donc elle ne sera pas prête avant un mois complet. Aussi, je crois qu’il serait plus sage de préparer un antidote … Si tu souhaites t’en servir et dissiper rapidement les effets … ».

Elle haussa un sourcil, ce n’était peut-être qu’une simple précaution, autrement elle serait d’autant plus rassurée que de posséder elle-même un antidote. Dans le cas où cette potion se retrouverait hors de leur portée, ils seraient protégés à leurs mieux. Au fond, elle ne pouvait que se fier à son propre instinct, si Anton n’y trouvait pas d’utilité, elle n’aurait qu’à s’y parer d’elle-même. Par les temps qui courraient, la jeune femme n’était pas assez en sécurité pour se placer intentionnellement en position aussi vulnérable. « Au fond tout dépend de tes besoins et des précautions dont tu veux prendre. Mais je crois que nous devrions nous procurer ce qui reste aujourd’hui … » avait-elle ajouté, posant ses yeux sur sa propre main qui s’acharnait une nouvelle fois contre la peau irritée de son avant-bras, claquant le bout de sa langue en signe d’agacement. Débuter cette potion dès ce soir était probablement la chose la plus logique à faire.

codage par Elysia de Never Utopia