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 Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.

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MessageSujet: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyLun 26 Sep 2016 - 23:59

Le 26 Septembre 1997, à 8h.

Il avait quitté les abords d’Avalon aux premières heures de la matinée, d’un pas aussi lent et maîtrisé qu’autrefois. Comme si l’année passée, tumultueuse et assurément indélicate, n’avait été qu’un songe altéré par les doigts détestables d’Éris. Un souffle nocturne avili par quelques menaces hasardeuses. Imprécises. Irréelles.

Comme si le sceau de la félonie n’avait jamais orné la chair pâle et imparfaite de son bras. Et qu’il n’avait pas été reconnu coupable. Mangemort. Disciple de Celui-dont-on-ne-prononce-plus-le-Nom. Perçu par ses pairs tel un adepte cruel de la magie noire – une ondée définitivement délitescente et néfaste. Maléfique.

En d’autres temps, de pareils propos auraient été égayants à appréhender. Tant l’héritier Westminbrook correspondait si peu à une description aussi extravagante. Sciemment accusatrice ; et fausse, indubitablement, à l’époque. Seulement, il n’était plus un prince adulé par l’aristocratie. Cette ébauche allégorique, au cadre rutilant et mordoré, avait été déchirée. Brisée. Broyée.

Fracassée sur le sol, en un amas de bois acérés.

Désormais, il était un Empereur isolé. Fragilisé – bien qu’il ne permettrait aucune association de la sorte envers ce mot, tant et aussi longtemps qu’il vivrait. Un patriarche à la réputation ombrageuse ; aux regards glacés par l’arrogance et aux mouvements cadencés par une odieuse assurance. Le corps – autant que l’âme – engoncées dans une armature nouvelle. Supposée impénétrable. Forgée dans les douleurs de l’abandon et les errances de la fuite.

Et gravée par la démence grandissante de sa conscience méticuleuse. Un unique vœu au coin des lèvres : tout contrôler. Étendre sa maîtrise en des arabesques ténébreuses sur son entourage. Il ne se laisserait plus prendre de court. Jamais. Quitte à faire preuve d’un despotisme incommensurable.

N’était-il pas majesté, après tout ? Daphné avait raison – à dire vrai, elle avait toujours eu raison sur ce point – le sentimentalisme se constituait davantage en une faiblesse qu’un atout. Un souverain ne pouvait être que pragmatique. Et méprisable. Peu en importe qu’il régna sur une colline ou un royaume effervescent.

Une brise légère et gracile vint taquiner son visage ; et, pour toute réponse, il affermit sa main gantée contre sa cape. Il faisait frais en ces heures brumeuses du jour, mais l’académie n’était plus très loin. Ce serait un élément physique aisé à dépasser et à confiner au néant ; le froid. Une donnée sensorielle, rien de plus.

Rien de moins.

Il avança encore, le port droit et altier. Jusqu’à atteindre les portes tant décriées par ses pairs. La Gazette s’était amplement exprimée à ce propos – et les acteurs de la scène politique également. Une prison constituée de velours et d’ambroisie, ayant consumée en son sein une jeunesse aliénée par l’enfermement. Par la déraison. Aucun sourire ne glissa sur ses lèvres, alors que ses iris exprimaient une raillerie presque sardonique.

Amèrement réaliste.

L’ancien Sinistros ne s’attarda guère au dehors de la bâtisse ; il s’introduisit avec nonchalance en son sein. L’endroit était quiet, compte tenu de l’heure. Toutefois, il savait avec une intuition rigoureuse que cela ne durerait pas. Parce qu’il l’attendait.

Et elle également.
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Âge : 24 ans.
Année : 2ème année à Haveirson.
Cursus : Fabrication de Baguettes Magiques, mais elle n'est plus très sûre de ses choix.
Métier : Aspire à devenir boulangère - pâtissière magique.
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyMar 27 Sep 2016 - 0:46



 

 

Nova & Rowan.
“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”
L
a veille au soir, alors qu'elle était en train de se changer dans la salle de bain, elle avait entendu une chouette hululer à la fenêtre. William avait relevé le nez de son bouquin, le regard dirigé vers elle. Avant même qu'il ait pu ouvrir la bouche, Novenka sortit tout droit de la salle de bain en sous-vêtement, ne prêtant aucunement attention à ce qui pouvait l'entourer, ou du moins : qui.
Elle attrapa le sachet de gâteau, en sorti un qu'elle tendit directement à l'oiseau avant de prendre l'enveloppe. Cette écriture si délicate, elle avait posé ses yeux sur Will. Le regard perdu, le cœur battant.
Un mot.
Un seul suffisait.
Elle s'assit sur son lit sans oser ouvrir la missive. Qu'est-ce qui se cachait en son cœur ? Quel mot avait-il employé ? Que lui avouait-il ? Et s'il la détestait finalement. Que c'était fini.
D'un léger mouvement elle attrapa le coupe-papier sur sa table de nuit et ouvrit délicatement l'enveloppe. La respiration forte. Elle déplia avec autant de douceur le papier griffonner d'une écriture si familière qu'elle aurait pu en pleurer.
Des mots rassurants, pour n'importe qui. Bien plus stressant, pour elle.
Elle serra le papier contre son cœur avant de le poser délicatement sur la table de nuit, près d'elle. Près d'une photo qu'elle avait prise de lui à son insu, encadrée. A demi-cachée derrière la lampe.
C'est le cœur lourd et plein d'appréhension, qu'elle se coucha. Will ne se mêlait pas, mais Novenka sentait sur elle le regard interrogateur... Elle lui dirait surement tout, un jour.
Elle ferma les yeux avant de glisser dans les bras de Morphée.

Au lendemain, le soleil se levait à peine, Novenka était assise sur son lit, la lettre dans la main. Elle jouait avec ses doigts, caressant le papier.
Elle ignorait si elle était heureuse ou en colère. Elle peinait réellement à y croire. Songe des nuits, rêves d'enfant.
Néanmoins, elle se leva. En silence. Féline.
S'habillant avec nonchalance, se coiffant, se maquillant peu... Son corps, ses joues... Ils avaient changé, elle était plus mince, moins joviale.
Elle sortit de la chambre, traversant les couloirs de l'ancien Sinistros. Ce Sinistros qui, si longtemps, l'avait faite rêver jusqu'à poser ses lèvres sur les siennes : goût de miel. Un instant unique, irremplaçable.
Son unique amour.

Elle descendit les marches et atterrit dans le hall, désert. Elle tira sur les manches de son pull et les porta à sa bouche, transie de froid et de stress.
Comment réagir. S'excuser. Pleurer. Sourire. L'embrasser...
Qu'est-ce qu'elle voulait faire, qu'oserait-elle faire ?
Elle finit par s'assoir contre le mur faisant face aux grandes portes qui s'ouvrirent en même temps que la vie dans le château. Quelques élèves matinaux la saluaient, quand d'autres la regardaient étrangement. « Pourquoi Novenka regarde les portes comme ça ? »
Huit heure sonne le glas.

Une silhouette, la sienne. Novenka sentit son cœur bondir, ses démons ressurgir, la violence. La folie. Elle se releva avec difficulté s'aidant du mur pour ne pas vaciller.
S'approcher, reculer.
Elle opta. Elle avança avec discrétion, comme le spectre qu'elle avait été durant ces vacances, enfermée. Prisonnière du silence et de la trahison.

Arrivée à hauteur, elle baissa les yeux, ne pouvant affronter ces yeux qui si longtemps ont hanté ses souvenirs et ses rêves. Elle tenta de dire bonjour, de dire un mot. Un seul suffirait.
Mais dans sa gorge, tout bloquait. Les larmes menaçaient, l'envie de le toucher, de dire quelque chose. De faire.
Et comme une enfant fautive, elle fixa le bout des chaussures de son bourreau, de celui qui... d'un été durant, n'avait cessé de torturer son âme déjà si éprise de la sienne.
Amoureuse transite.
Elle tendit seulement la main vers Rowan, la paume vers le ciel. Demande silencieuse d'un pardon, d'un geste d'affection.
La colère, la tristesse, le bonheur. Rien de tout cela. Elle avait seulement peur.

Petit papillon dans le noir, cherchant désespérément la lumière.


         
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyMar 27 Sep 2016 - 14:49

Il n’eut guère besoin de patienter longtemps. Car, déjà, les méandres ombrageux et oubliés de l’immense vestibule universitaire s’animèrent. Grondèrent. S’agacèrent d’une attente aussi extatique que la sienne – quoi qu’il n’en laissa rien paraître. Pas même un infime soubresaut dans l’éclat algide de ses yeux. À l’évidence, il évoluait en des sphères immortelles et dédaigneuses : à mille lieues des instances redoutables que pouvaient éprouver un homme ordinaire.... En de pareilles situations.

En vérité, à se considérer de la sorte, il se fourvoyait brutalement. Il s’enfonçaient dans des mensonges suffisants et aveuglants. Des prières calomnieuses dont il s’abreuvait méticuleusement afin de survivre. À la justice ; aux murmures désobligeants ; aux frayeurs avérées de son âme.

À la culpabilité, aussi. Rampante. Étouffée, cependant, par la nécessité de s’arracher aux incertitudes. Il ne pouvait décemment pas s’adonner aux regrets et aux faiblesses de son jugement, au risque d’en inquiéter ses précieuses sœurs et Clemens. Sur ce point, si peu de choses avaient changé : si ce n’est qu’il était désormais le référant incontestable de sa lignée.

Progressivement, l’ancien Sinistros distingua un mouvement. D’abord imprécis. À moins qu’il fut vacillant ? Voûté ? Au moins, ne douta-t-il pas de sa nature. Lente. Comme si la silhouette qui se dessinait désormais dans les éclats mordorés du matin, portait sur ses épaules un poids incommensurable.

Une malédiction écrasante.

Il redressa le menton avec nonchalance. À la fois affirmation de sa pleine puissance ; et provocation mesurée quant à la confrontation à venir. La soupçonnait-il inévitable ? Où menait-il cette sordide mascarade pour se convaincre lui-même de ses choix ambivalents ? Il ne cilla pas une seule fois à l’approche de sa camarade.

Au contraire. Ses iris céruléennes – indifférentes ? – s’imprégnèrent de cette fresque pitoyable jusqu’à l’excès. Tel était, selon sa conscience, le prix à payer pour leur aliénation commune. Leur manque de dévotion envers ce qu’ils auraient du essayer de conforter, plutôt que de fuir. Lui autant qu’elle.

Il se devait donc de graver cette estampe détestable au creux de sa mémoire. Pour s’en remémorer les failles et les mirages à chaque divagation de son esprit : une punition qu’il se garderait bien d’évoquer à quiconque. Peut être se révélerait-elle éternelle ? Il pinça les lèvres de désapprobation, plus pour lui-même qu'autre chose. Il avait survécu à Pandore. À ses parents. À Voldemort. Rien n’était joué ici bas.

Surtout pas maintenant.

Elle hésita. Bloqua. Il ne lui offrit aucune perche. Uniquement le silence de leur échange, parfois troublé par quelques conversations lointaines et futiles qui ne leurs appartenaient pas. Pendant de longues semaines, il l’avait considéré telle une traîtresse. Une incontestable Sang-de-Bourbe – tant la colère se magnifiait en sa chair.

Aujourd’hui, il se contentait de la fixer avec cet air impérial et implacable. Un héritage, poussé à l’extrême, de son port aristocratique. Une énième protection, sans doute, dressée à l’encontre du commun des mortels.

C’est alors qu’elle lui tendit sa main. Piqué d’une ignominie brûlante, il la fit attendre quelques instants. Ne serait-ce que pour s’assurer qu’il souhaitait, de son plein gré, poursuivre cette voie décadente. Assurément. Pourquoi se serait-il abaissé à lui transmettre une missive, si c’était pour l’abandonner présentement à son sort ? Elle n’était pas Avery. Et ne méritait donc pas une injure aussi outrageante.

De ses doigts gantés, Rowan récupéra la paume offerte de Novenka. L’attirant par la même occasion vers sa proximité. Mais il ne la serra guère avec tendresse – il se contenta, premièrement, de la détailler du regard. Aussi ferme que précautionneux ; le cœur enchaîné en des geôles bien trop lointaines pour qu’il parvint à le magnifier au-devant de tous.
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyMar 27 Sep 2016 - 16:33



 

 

Nova & Rowan.
“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”
L
a douleur. Voilà tout ce qu'elle ressent quand finalement, après un temps, il décide de tenir cette main souffrante. A peine attirée à lui, soufflée par une distance qu'ils n'avaient jamais eu l'un envers l'autre. Soufflée par cette méfiance.
La douleur. Voilà ce qu'elle ressent... Rien de ce qu'elle a pu ressentir en ces trois mois ne fut comparable à l'indifférence de cette main dans la sienne. Rien n'était plus blessant que ce silence agaçant.
Malheur & Folie.
Vengeance.
Comme une fragmentation du temps, le doux visage aminci de la yougoslave se releva pour faire face à deux billes de verre, aussi glacées que le verre qui lui avait, quelques mois auparavant, arraché la chair et lacéré la peau.

Une déconnexion.
Un instant, Novenka sembla perdue dans un vide intersidéral. Celui que l'on nomme dans la science-fiction, l'impression de quitter ce corps lourd d'apesanteur, planer au dessus d'un songe. Croire rêver. Imaginer combien la chose est ridicule.
Alors cette déconnexion, Novenka ouvrit les yeux sur ce qu'elle avait en face d'elle, fronçant légèrement les sourcils. Si son cœur n'était pas tant en détresse, elle chercherait sans doute à le battre... Taper pour évacuer la douleur, la folie. La dureté de ces gestes.
L'instant qu'elle rêvait, qu'elle attendait. Bafoué par la méfiance et l'indifférence.

Un seul mot aurait suffi.

Elle arracha sa main de celui qu'elle aimait, pour qui elle aurait tout donner. Cracher sa rage, sa peine. Esseulée, enfermée. Personne n'était venue la chercher, ici. Personne ne s'était demandé si elle n'était pas tombé dans les escaliers, morte, ou malade. Non, le regard indifférent de celui en qui elle avait le plus confiance, martyrisait l'âme brisée de cette pauvre femme.
Il en était trop.
Ce n'était pas comme cela que les choses auraient du se passer. Elle leva la main, prête à frapper. Courroux d'un trop plein d'émotion. Les lèvres pincées et le regard furibond de cette folie qui, si longtemps, avait voulu s'emparer d'elle. La dépecer, creuser son cœur. Noirceur d'une naïveté perdue.
Pourtant le geste reste statique, tout comme sa position. Droite, tenue sur ses pieds fermement posés sur le sol.
Elle grinça des dents.
La scène était irréelle, spectacle de ses camarades. La rage au ventre, et le noirceur dans l'âme.
Elle se tourna vers les quelques regards indiscrets, sans un mot elle les dissuada de s'attarder, conseilla de tracer la route.
Un seul mot suffirait.

La gorge en feu, les larmes aux bords des yeux. Elle laissa retomber sa main, hautaine. Dédaigneuse. Le menton levé, de sa petite taille à la grande prestance, d'une dame digne de son rang, Bourbe mais fière. Provocatrice du Sang-Pur, il n'était pas mieux qu'elle. Elle lui signifiait à sa manière. Face à cette stature qu'était celle de son aimé.
Ignorant, imbécile.
Elle s'approcha d'un pas, féline. Glissant jusqu'à lui, proximité douteuse. Sifflant son souffle entre les dents. Fatiguée, nerveuse.
Le cœur battait à s'en arracher la peau et pourtant, d'un calme olympien, elle articulait de son joli accent roulé. « Moi, je t'aime. » Sans rougir, sans sourire.
Un seul mot suffisait.

Elle se détacha de sa proximité, tentant vainement de calmer la dureté des sentiments qui la piquaient de toutes parts. « Est-ce que c'est fini ? » Sans tremblement, fataliste.
Les yeux bleus océans, profondeur du néant, se posèrent sur ce visage trop sérieux. « Sans que je ne puisse expliquer ? »
Coupable. Victime. Novenka savait.
Traîtresse. Il lui a répété, dans les geôles, que c'était une immonde personne. Elle, pas lui.
Amertume.
Défaite. Si faible. Elle s'en voulait, et pourtant, son corps entier le réclamait. Attirée par cette foutue lumière.

Papillon, prends garde à ne pas te brûler les ailes.


         
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyMar 27 Sep 2016 - 18:37

Chose singulière s’il en est, c’est la souffrance fulgurante et clinquante de sa camarade qui lui fit prendre réellement conscience des limites qu’il franchissait outrageusement. Qu’il dépassait sans s’en formaliser particulièrement – en apparence, tout du moins. Car, malgré la rigidité de sa position, il parvenait à discerner avec précision les lointains entrelacs de sa propre douleur.

Noyés. Bâillonnés. Étouffés dans de la glace et du sang. Néanmoins tenus suffisamment à l’écart de la réalité pour ne pas s’en piquer avec violence. Pour ne plus s’en corrompre le sang comme autrefois. Son humanité, dérisoire et presque maladive, lui avait bien trop coûté de son âme : mieux valait, présentement, la dépasser.

Les traits de la slave se déformèrent alors sous la rudesse de la nonchalance employée. L’avait-il éraflé ? Blessée ? Une nouvelle fois, il se contenta de la toiser. Seule la brutalité de l’esquive instilla une étincelle en ses iris. Rancœur mêlée de contrariété. Il ne lui plaisait guère qu’on lui résista de la sorte, surtout après ce qu’il avait enduré ces derniers mois.

Pourtant, le premier éclat de fureur ne vint pas de lui.

Avec une stupéfaction rudement contenue, l’ancien Sinistros la vit lever la main contre lui. Un court instant – bien que cela lui sembla durer une éternité – il hésita. À la défier. Certes, un camouflet féminin serait une humiliation avérée devant la foule des imprudents ; toutefois, il lui semblait mille fois préférable de lui rappeler son misérable rang que de se laisser mener ainsi.

Mais il ne parvint guère à insuffler suffisamment de venin en son regard, pour la pousser définitivement à l’impair. La briser n’était pas dans ses objectifs – et il craignait sincèrement d’éveiller en lui des plaies purulentes à se risquer auprès de pareilles bassesses. Sans compter, effectivement, la plèbe environnante.

Encore – inlassablement – il se voua au silence. À l’indifférence notoire qui le caractériserait désormais. Créature millénaire et poussiéreuse, rejetée par ses pairs : autant crainte que contestée. Mangemort. Mage noire. Vampire. Un énième masque à endosser pour préserver la perpétuité de son ascendance. Une énième valse, en quelque sorte.

Et le bras était toujours levé.

Ses yeux, inquisiteurs, s’attachèrent quelques secondes à considérer la peau diaphane et fragile de la slave. Un velours affriolant. Éphémère. Dans le fond, elle était aussi tristement humaine que lui, en dépit de ce qu’ils pensaient tous dans leur sainte vérité.

Puis, teintée d’une vélocité redoutable, la menace cessa soudainement de peser contre son visage. Elle capitulait. Temporairement, cependant : les défaites n’étaient jamais que le reflet d’une autre attaque. L’approche qui s’en suivit confirma sa méfiance malavisée et attisa le courroux qui irritait ses veines. Adroite et agile, peut être : il n’en restait pas moins bien plus fauve qu’elle ne le serait jamais.

Il ne la quitta pas une seule fois des yeux. Jusqu’à la déclaration, jetée entre eux comme des braises cruelles. Impossibles à éteindre. Aimer – savait-elle ce qu’impliquait concrètement ce mot ? Lui s’en était damné au-devant des cieux et de la justice magique. Cette fois-ci, ses lèvres se pincèrent en une fine ligne.

Elle commença à s’éloigner, tout en menant de sa bouche des propos qu’il détesta.

« Nous ne faisons que commencer, Novenka. » Sa voix s’éleva, sifflante sans être toutefois hostile, tandis qu’il se mouvait vers elle. Impérial. Impitoyable. « N’escomptes pas te défiler, cette fois-ci. » Quelque part, pourtant, il se doutait du pourquoi. Tout en se trouvant incapable de le tolérer.

Sans se fendre d’une quelconque prévenance, il vint lui saisir fermement les poignets. S’assurant ainsi de son immobilisation. De sa soumission. « Cependant, je dois t’avouer que je suis avide de connaître l’irrépressible besoin qui te pousses ainsi à la violence. » Cette interrogation se retournait d’autant plus violemment contre lui – mais il l’ignora sciemment. « Je crains, hélas, que de nous deux, tu ne sois pas la plus menaçante. » Il murmurait, alors, prédateur.

Il ne comptait pas la lâcher. Pas alors que la chaleur de ce contact, même diffuse, lui conférait un soupçon d’apaisement. Après tout, elle était à lui.
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyMar 27 Sep 2016 - 22:43



 

 

Nova & Rowan.
“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”
L
e son de sa voix comme un nouveau chaos dans cet entrelacs de bordel mal confectionné. Elle le regardait comme si c'était la première fois qu'elle l'entendait, de cette voix abrupte, dénué d'amour.
Ce n'était pas l'homme qu'elle aimait, c'était le masque, le coffre. La marque.
Elle fronça le nez alors qu'il avançait vers elle. Ingéniosité.
Qui était-elle pour tenir tête à l'empereur ? Elle était Novenka Cieslak. Et personne ne lui faisait mettre genou à terre. Personne.
Son regard bleu océan défia le sien si hypnotique, défiant la noirceur elle-même. Pourtant, elle aurait pu vouloir y voir ce qu'il pouvait ressentir pour elle avant. Cet amour. Sentir sur ses lèvres, le goût de miel.
Mais elle avait survécu aux esprits, à la folie, à des os brisés. A la mort.
Il n'avait aucunement le droit de répondre sur ce ton, de se sentir victime d'un manège qu'il avait créé seul.
Elle n'avait rien fait de mal, souveraine d'amour et de bienveillance.
Dans son esprit fragile, cet homme digne des plus grands aurait du réfléchir. Moins égoïste.

Quand les mains se refermèrent sur ses poignets, Novenka résista serrant les poings avec force. « Lâche-moi, Rowan. » sifflé entre les dents, la ténébreuse se réveillait d'un songe. Endormie par les espoirs d'une petite fille. « Si tu n'es pas assez intelligent pour faire preuve de maturité à l'égard de mon silence, alors je suis déçue de toi. » Elle libéra un poignet en tirant sec dessus, qu'importe les traces sur cette peau si délicate. « Ta sœur a su faire preuve d'écoute et de prévenance, ce qui n'est clairement pas ton cas. » Elle libéra alors l'autre poignet. « Tu peux m'en vouloir de m'être éclipsée subitement, mais je n'ai pas disparu de la vie de Hope comme tu as pu le faire. »
Elle caressa ses poignets et leva un index pour le faire taire. « Tu n'es pas mon père, ni mon maître, ni quoi que ce soit qui puisse avoir une autorité sur moi. Je suis maître de moi-même... Je n'ai pas déserté par envie, j'y ai été contrainte. » Elle baissa l'index autoritaire et se massa encore les poignets. « J'ignore ce qui a pu te passer par la tête pour me faire cet accueil, mais je ne suis pas de ceux qui fuient, Rowan. »
Elle était prête à s'en aller, pleurer.
Crier sa haine, sa rancœur.
Sa déception.
Mais elle ne lui tourna pas le dos, elle finit par le regarder. Le toiser comme il savait si bien le faire. Et d'un coup d'un seul, coupant net toute répartie. « Si tu veux en vouloir à quelqu'un, prends en toi au Comte, à ce château. Grâce à lui, j'ai vécu dans la peur, dans la noirceur... Et apparemment, loin de ton cœur. »

Oui, libérée de ses chaînes, la bête se réveilla. Réveillée d'un sombre sommeil de vingt-cinq ans. Image de la vie noire, des ténèbres eux même, déception, mort, noirceur. MENSONGE.
« Je ne suis fautive de rien, Rowan. A part peut-être d'avoir tout fait pour sortir d'ici te retrouver, t'épauler, t'aimer... M'être écorché les mains en grattant les barreaux de cette prison dorée. Je me suis rendue coupable du mal que je t'ai fait, comme celui fait à ta sœur... Les cloques sur mes doigts, d'avoir trop écrit durant ces jours enfermés, à toi, personne d'autre. Ces yeux d'avoir trop pleuré alors que tu nourrissais, en ton sein, une telle rage contre moi. Tu étais où, Rowan ? » Elle leva les bras à l'horizontale, théâtrale. « Pourquoi tu ne t'aies pas inquiété de ne pas me voir, hein ? » Elle était livide, froide. Agacée.
Le son ne parvenait plus convenablement à ses oreilles, et d'étranges taches noires et blanches lui brouillaient la vision et pourtant elle tonna : « Je n'ai JAMAIS voulu t'abandonner ! »
Cracher sa haine. Sa colère. Sa propre déception.
Sa culpabilité, sa trahison.
Elle se hait et se haira toute sa vie.
Maintenant que lui aussi.

Comme le rideau d'une fin d'acte, Novenka sombra. Tombant à genou dans un premier temps, les yeux dans le vague. Plus un seul son, plus rien.
Le manque de sommeil, d'appétit. Le manque de lui.
Cette noirceur qui la consumait comme une allumette.
Ô pauvre papillon, te voilà brulé.
Son coeur semblait ralentir, s'arrêter. Mourir.
Comme l'amour de Rowan, la vie semblait disparaître.

Elle toussa, suffoqua un instant, agrippant avec force son vêtement. Elle ne voyait rien, n'entendait rien puis ce fut son corps qui ne réagissait plus.
Dans ce songe, dans cette lucarne noire. Elle entendit son prénom, sa folie.
Traîtresse. Menteuse. Lâcheuse.

Abomination.

Puis ce qui lui semblait des heures ne furent que quelques secondes, elle ouvrit les yeux. Un bruit assourdissant dans les oreilles.
Elle se tenait le front, malheureuse.
Je m'en fous. Je m'en fous.
Et pourtant, première chose qu'elle fit : le chercher.


         
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyMer 28 Sep 2016 - 0:18

Il voulut la retenir – et affermir cette mascarade cruelle qu’il dirigeait depuis son arrivée. Il ne cessait pas de s’en convaincre. De tisser l’ordre impitoyable dans les lignes de sa main à chaque prise menée contre elle. Il s’agissait de la meilleure chose à faire, n’est-ce pas ? La contraindre à accepter sa colère et ses décisions pragmatiques.

Lâche-moi. Il ne lui accorda aucune délicatesse en ce sens. Il la tenait, envers et contre tout, et n’escomptait assurément pas lui laisser l’occasion de s’éclipser. De s’évader de sa vie comme l’avait fait Pandore. Ingrate. Fuyante.

Elle résista à son emprise. Lutta. Il n’en tira aucun contentement, tant il se bornait uniquement à la détailler. Piqué par cette insidieuse rancœur des semaines passées ; du désespoir endossé à l’écart du monde et de la société. L’effort engagé contre lui fut néanmoins payant : Novenka lui glissa entre les doigts.

L’ancien Sinistros fronça les sourcils aux allégations élancées et venimeuses. « Il est si égayant d’entendre ta bouche psalmodier des ignominies pareilles. » Et, derrière le sifflement glacé de sa voix, Rowan sentait poindre en sa chair une fureur redoutable. « Parce que tu ne sais rien, Novenka. Rien. » Hope était une faille. Elle l’avait toujours été, aussi loin que remontait la nécessité de la protéger. De la préserver de l’aristocratie.

Il recula d’un pas, l’esprit tiraillé par des émotions contraires et violentes. Évoquer ainsi sa cadette était un crime à ses yeux. Détestable. « Je ne te permets pas d’émettre de telles hypothèses. » Lui, abandonner celle qui partageait son blason ? Jamais. Oser estimer le contraire n’était rien d’autre qu’une facétie de mauvais sang. Une perception risible de la réalité.

Aucun revers possible, cependant. Ni profitable. Car la slave ne perdait pas un seul instant pour l’intimer au silence et poursuivre son odieuse tirade. Il finit par détourner son regard vers une fenêtre, las des coups portés à vide contre sa nonchalance. Quelques mots parvinrent toutefois à traverser la distance qu’il s’appliquait à conserver.

Le Comte. Pourquoi n’était-il guère déconcerté par cette nouvelle ? À en juger sa mémoire aux rouages acérés, ce ne serait qu’une mystification de plus. Après le trouble des miroirs. Les brûlures de Clemens. Les hurlements de Lanalia. Et, tandis qu’elle s’évertuait à l’incriminer, Rowan s’échina à se reconstituer un fil chronologique des-dits événements. Étaient-ils liés, les uns aux autres, et ce depuis le début ? Existait-il une sorte de récurrence potentiellement calculable ? Prévisible ?

Tu étais où ? Leur esclandre n’était définitivement rien en comparaison des manigances méticuleuses de leur hôte. Mais il ne put s’empêcher de répondre sèchement – la première fois depuis des années. Elle l’exaspérait à s’acharner de la sorte – bien qu’il s’était montré lui-même d’une froideur incommensurable dès le début. « Voyons. Tel le sordide individu que je suis, je passais du bon temps entre quatre murs opalins et clos. »

Bien que l’écho fut lointain et étouffé, il devinait la souffrance en son propre cœur.

Pourquoi ? Il cessa de songer aux sombres mystères de l’académie pour diriger ses iris céruléennes vers sa camarade. Elle méritait son courroux. Tout autant que lui devait se soumettre au sien. Seulement, la simple idée de perdre le contrôle sur cet aspect de leur relation ... Menaçait d’accentuer son agacement.

Quelque part, il se vengeait sur elle comme il aurait été en droit de le faire sur Anna. Présomptueux. Aveuglé. Impérial dans les plus exécrables aspects de son existence.

Et Novenka s’effondra brutalement, manquant de l’attirer également vers le sol. Il n’y résista pas réellement, se retrouvant à genoux. Au milieu du vestibule de Haveirson. Avec elle. Inconsciente. Martyrisée. Épuisée.

En d’autres temps, il se serait précipité pour l’arracher aux bras d’Éris. Mais il n’en fit rien.

D’infimes secondes, il resta à la contempler. À réfléchir. Nullement inquiété par les expressions hasardeuses d’autres étudiants. Devenaient-ils fous, tous deux, à se montrer ainsi en spectacle ? « Je me fourvoie probablement sur ma rancœur, mais tu n’agis guère mieux, Novenka. » Il chuchotait, avec lenteur. Sans se départir de son nouveau masque. « Tu es sotte. » Ses doigts gantés glissèrent précautionneusement vers sa chevelure.
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyMer 28 Sep 2016 - 16:44



 

 

Nova & Rowan.
“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”
L
e silence.
Soyons francs, l'écoute ne se fait pas. Chacun accuse, pointe du doigt l'erreur de l'autre. Pas de mots tendres, juste des accusations. De la vengeance.
Violence. De la tristesse et de la rancœur.
La communication est rompue. Il n'écoute pas, elle n'en fait qu'à sa tête. Pourtant, leur proximité inspire à de grandes choses. Le cœur de Novenka semblait repu, rassasié par sa présence.
Après tout, qu'attendait-elle ? Elle voulait le voir, le voilà. Avec son visage strict, ses yeux à damner, son parfum enivrant... Il lui avait manqué plus que tout autre chose et la voilà, avachie sur le sol, dégradée.
Spectre d'elle-même, farce d'une ingénieuse mise en scène, tenue par des fils, ceux que le Comte s'amuse à tirer. A jouer.

Elle retira doucement sa main de son front, et elle osa affronter ce regard si rude. Elle frissonna sous l'effet absolument détestable qu'il lui procurait. Ce n'était pas l'aspect qu'elle aimait le plus chez lui, loin de là. Mais il était là, et étrangement c'est tout ce qui comptait.
Elle écouta. Ce mot sorti d'un méandre de vérité, comme cet esprit qui s'amusait à la visiter pour lui crier combien elle était détestable. Abominable. Elle était sotte, et elle en avait parfaitement conscience.
Alors, elle capitula. Comme elle a toujours fait, elle l'a toujours écouté. Obéis, bravement. Elle se laissa tenter par un contact, elle tendit doucement ses doigts légèrement tremblants vers la joue de son aimé. Après hésitation, elle posa sa paume sur cette joue si chaude alors que la pâleur donnait l'impression d'une statue de glace. Elle laissa le bout de ses doigts trouver leurs positions sur le visage de Rowan, du monstre qu'il souhaitait devenir. « Je sais. », répondit-elle simplement.

Si aucun des deux ne capitulait, leur échange serait ignoble, et leurs retrouvailles abominables. S'il ne voulait pas assumer son erreur, alors Novenka assumerait pour deux. Elle le toisait, le couvait de son regard empli de bienveillance. La rancœur avait disparu, laissant place à l'amour, celui qui est si pur, unique. Celui qui lui est totalement dédié. « Je suis sincèrement désolée. », avoua-t-elle en cherchant désespérément l'homme qui la croyait, qui lui faisait confiance. Elle posa son autre main sur son autre joue, forçant son aimé à l'écouter.
Bien qu'elle sache qu'elle n'avait aucunement le pouvoir de prendre le dessus sur ce genre de situation. Elle savait qu'il n'en ferait qu'à sa tête... Qu'il n'écouterait que si cela en valait la peine. Il se devait de contrôler, de maîtriser, maître de cérémonie, marionnettiste - elle le savait. « Je n'ai jamais voulu te laisser, j'ai tout fait pour être là. Quand je suis rentrée me reposer, à peine étais-je entrée qu'on m'informait que je ne pourrais plus sortir... Tu n'as pas lu la Gazette ? Les portes de l'Académie se sont fermées, les fenêtres, la volière... On ne pouvait rien faire. On a cherché, Rowan. Sans rien trouvé. Sauf... la folie. Crois-moi, je t'ai écrit tous les jours, en vain. »
Elle caressa une pommette du pouce : « Je n'imagine pas quelles souffrances tu as du endurer. Et je suis désolée. J'aurais du être là... Je n'aurais pas du rentrer. C'est de mon forfait, et j'en assume les conséquences. Tu as le droit de m'en vouloir... »

Elle avait souffert, c'est vrai. Mais elle n'était pas la seule, ils étaient si nombreux à pleurer leurs morts. Si nombreux à être brisés, déchirés... Lui, tout particulièrement.
L'égoïsme dont elle avait fait preuve la prit à la gorge, comme étranglée par ses défauts. Son instinct de préservation.
Sa folie c'est lui. Sa raison c'est lui.

Elle relâcha le visage de celui qu'elle aimerait outre mesure. A qui elle offrirait surement le monde.
Elle caressa une dernière fois ce visage qui semblait lui être inconnu. « Et tu as raison, je ne sais rien. », laissant retomber sa main sur sa cuisse.
Parce qu'elle aimait vivre dans l'ignorance, dans un monde où la douleur n'existait pas... Dans un monde où personne ne lui mentait. Elle ignorait tout parce qu'elle était aveuglée par la confiance.
Sa marque. Le silence d'Elena. Le silence de ses amis tout court. En réalité, elle ne connaissait personne. Elle ne savait rien de personne.
Un pion sur un échiquier, aucunement la pièce maîtresse, juste celui que l'on avance de deux cases et que l'on sacrifiera au prochain tour.
Novenka était le fantôme de tous, l'épaule sur laquelle se reposer. Facile.
Or, malgré un altruisme qui la caractérisait, elle avait ses failles, ses faiblesses. La première était lui.
Et c'était effrayant.

Du haut de ses vingt-quatre ans, il était temps de grandir. D'observer la vie comme elle était.. Sortir de ce monde trop parfait.
Vaincre les démons.
Les masques.
Son propre masque. Elle sourit gentiment. « Ça ne change rien à ce que je ressens pour toi. Tu auras beau porté ce masque aussi longtemps que tu voudras. Ça ne change rien pour moi... tout ça. »
Assise sur les genoux, sur le sol froid, elle avait posé ses deux mains sur ses cuisses, le regardant, analysant le moindre détail. Un scanner entier de son visage, de son corps, de ses expressions.
Tant pis s'il n'en voulait plus.
Ça ne changerait rien.
Elle laissa des larmes silencieuses glisser sur ses joues rougies par le trop plein d'émotion. Alors qu'elle souriait toujours.
Elle l'aimait, et cette affirmation ne semblait pas prête à changer.
Il était là. C'était tout ce qui comptait.


         
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyMer 28 Sep 2016 - 20:18

Ils se déchiraient. Comparables à des bêtes. Grotesques. Insensées. Vaines. Leurs mâchoires claquant sèchement en des flots ininterrompus de défiance. D’amertume mêlée d’impertinence. De démence ? Ils avaient eu tout un été pour se maudire et haïr l’autre – jusqu’au sang. Jusqu’au cœur. Ils ne pouvaient qu’enchaîner ainsi des attaques. Des esclandres qu’ils devinaient déjà courir auprès des oreilles de leurs pairs.

Elle s’était effondrée. Et elle ne s’était pas relevée.

Progressivement, il la vit revenir des ombres. Tel qu’il s’y attendait – un peu trop imprégné d’assurance pour son propre bien. Le leur, même. Bafoué par sa nonchalance impériale : plus proche de celle d’un tyran que d’un quelconque mécène d’amour et de bonté. En vérité, cette image étiolée en dissimulait une autre, plus brutale. Une fresque gravée dans le marbre sanguinolent des derniers mois. Celle d’une créature blessée, laissée agonisante sur les dalles d’Or et de Pourpre du destin.

Avec une précision remarquable, il se souvint de ce jour moribond où son esprit s’était égaré au bord de l’abîme. Chancelant et incertain quant à la suite des choses : ne venait-on pas de lui annoncer successivement le décès de ses aînés et sa nomination à un titre écrasant ? À cet instant précis, l’héritier qu’il avait été … Hésitait.

Piqué d’une multitude effroyable d’incertitudes.

À l’époque, le procès se profilait dangereusement. Tandis qu’il se mourrait de sa propre main, en prévision de la déchéance inévitable qui le guettait. Le sacrifice ultime était peut être la décision irrévocable à prendre ? De pareilles pensées, teintées par l’angoisse, finirent néanmoins par s’éteindre. Il n’y arrivait guère – et il n’y serait jamais parvenu. Éros écrasant Thanatos de sa toute-puissance.

Comme n’importe lequel de ses frères, il allait devoir se relever. Combattre. Renaître. Il deviendrait un Phénix, aussi flamboyant que solaire. Étendard incontestable d’un renouveau tant attendu de l’aristocratie sorcière. Parce que, de tous, il était le seul à pouvoir véritablement y prétendre.

Il aurait du être un roi unificateur. Mais ils furent séparés. Son plumage se teinta alors d’ébène et d’argent – la couleur des chaînes qu’il infligeait en toute conscience à son âme.

Et, désormais, ils se déchiraient. Elle, vaincue et soumise par un courroux méprisable. Lui, à genoux, les mains tâchées d’un sang mille fois innocent. Toujours aussi silencieux – dans l’attente de comprendre ce qu’il ressentait réellement – il la fixait avec la rudesse impitoyable qui l’animait présentement.

Au creux de ce néant soigneusement appliqué, des étincelles d’émotions lui parvinrent. Diffuses. Lointaines. Il n’éprouvait, définitivement, aucun plaisir à mener cette guerre d’usure. Aucun. Bien au contraire.

Docilement, Novenka vint quérir sa proximité, lui permettant de la considérer avec plus de calme. De distance – pas celle de la nonchalance travaillée, mais une autre, davantage sereine. Sincèrement désolée. Il l’écouta, sans s’essayer à la déstabiliser.

Les portes de Haveirson scellées par une obscure raison. Son menton s’inclina dans la direction de sa camarade, au fur et à mesure de son récit. Tourments ironiques et inlassables. Tu as le droit de m’en vouloir. Rowan préféra dérober brièvement ses iris au présent : s’abreuvant du vide pour mieux en revenir. Soupirer et reprendre, d’une voix quiète. « Nous devrons converser plus amplement au sujet de l’académie. En d’autres lieux, cependant. » Ça ne change rien pour moi. Elle se fourvoyait. Lui également. Bien plus qu’il ne pourrait jamais se l’avouer. « Je ne comprends pas tous les tenants et les aboutissants de votre situation … Et je m’en méfie. » Nier les déclarations, quitte à les regretter ce soir, afin d’avancer. De se concentrer.

Et elle souriait encore. Les joues ruisselantes de larmes.

Rowan ne voulait plus de ces déchirements, quoi que la colère nimba toujours certaines de ses réflexions. Il lui faudrait du temps, sans doute. « Tu es affaiblie, Novenka. » Il avança la constatation avec prudence, se sachant responsable de cet état. « As-tu ... » Les mots se délitèrent. S’éteignirent. Que voulait-il confirmer ? Rien de très sain.

Il préféra se détourner de son interrogation incisive et malvenue. « Viens. » L’ancien Sinistros s’arracha au sol pour se lever ; tout en aidant sa compagne à le suivre. Ses doigts gantés se refermant sur elle. « J’ai beau avoir été emprisonné, tu as davantage l’air d’avoir fréquenté les détraqueurs que moi. » En un mouvement lent, il passa ses mains sur les joues de Novenka. Fragile.

Les traces de son premier crime s’effacèrent. En apparence. « Et cela m’inquiète. »
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyMer 28 Sep 2016 - 22:06



 

 

Nova & Rowan.
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C
omme si elle se réveillait d'un mauvais rêve, elle peinait à détacher son regard de celui qui semblait s'être calmer dans les méandres de sa colère. Bien que la tempête ne fusse totalement éclipsée, Novenka avait réussi à désamorcer une partie de la bombe qu'il était.
Faisant exploser la sienne, minime - ridicule. La liberté... Elle sentait les rouages d'un nouveau mécanisme, d'une nouvelle machine en marche.
Un avenir.
Une page écrite, souillée de taches, qui s'arrachait à la prospérité pour en écrire une nouvelle. Certes, pleine d'incertitudes mais il serait là. Là pour écrire, effacer ses fautes, corriger les erreurs.
De cette main sans tremblement, sûre d'elle, forte, elle se laisse porter par des promesses qu'elle identifiait dans un silence. Fourvoiement ou réalité ? Qu'importe, tant que la voix cessait de parler.
De l'accabler.

Lui, il écoutait. Enfin.
Alors ses répliques, comme une caresse sur son âme, bien que toujours rudes et froides dans les circonstances catastrophiques, d'un spectacle à la vue de tous. De ces rumeurs de couloir : le traître a lâché la sang-de-bourbe. Regarde la, une loque, pathétique. à cette voix insistante : tu pourriras comme ton mangemort., elle n'avait de cesse de croire en lui. Alors que la détresse était clairement visible, qu'elle n'attendait que son retour, le prendre dans ses bras. Les voilà, les deux chiffonniers, brisés, blessés. Se battre pour mieux régner... Mais Novenka n'est pas de ceux-là, Novenka est de ceux qui aiment, qui veulent le bien. Et elle a vu, en appuyant sur une plaie, qu'il n'était pas le dit fort, il était blessé. Alors elle avait regretté ses mots, la prononciation de ce prénom angélique aux accents d'innocence.
Se méfier.
Comme de tout, pensa-t-elle. Même d'elle. Elle ne releva pas, se perdant sans attention dans ce délectable contact.
Quoi que puissent être les souffrances, ce qu'elles seraient, les nouvelles épreuves à venir : elle l'aimait.

Elle acquiesça au silence du hall, surprise de parole. Écoute, espion. Mensonge, trahison. Cela n'a de cesse. Mais elle se fichait éperdument que l'on puisse désormais l'entendre, la surprendre... Ils avaient menti, ils n'avaient plus de droit sur elle malgré l'hospitalité trop... oppressante.
Novenka, avait-il dit. Elle baissa légèrement la tête, et fronça les sourcils, mine boudeuse, comme une enfant. « Nova. » dit-elle doucement. « C'est Nova. »
Elle s'exécuta à son ordre, se relevant avec difficulté, mais l'aide apportée était son plus grand soutien. Elle se voulait forte, indestructible. Digne. Fière. Sienne.
Les doigts sur ses joues la firent rougir alors que les larmes s'évanouirent en même temps que sa tristesse. Elle ferma les yeux un instant, profitant. Songeant.
Il était là.
Elle ouvrit soudainement les yeux agrippant les poignets de son aimé quand il comptait s'échapper à ses caresses. « Enfermé ? »
Connaissait-il ce même dessein ? Tu ne sais rien.
Sa prise n'était pas solide, c'était doux... Comme le pardon de l'ignorance. Elle avait perdu la notion du temps, perdu la notion de prison. Son procès n'avait pas abouti à des choses positives, elle aurait du se douter. Demander.

En parallèle, l'un et l'autre avaient du se battre contre ses propres démons. Seuls face à l'effroi, dans l'instant où ils avaient le plus besoin l'un de l'autre. Trouvant allié des amis proches... Dont l'amitié du sien prendrait fin en même temps que les retrouvailles de son aimé.
Novenka ayant laissé son corps à l'abandon, tentant de sauver en vain cet esprit faible et fragile qu'était le sien. Rowan, fort et impérial, nourrissait une façade de mensonges et de secrets. Ainsi l’interprétait-elle.
Elle n'avait jamais eu plus envie de sceller ses lèvres aux siennes.
Mais le spectacle était terminé.
« Je te suis. »


         
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyJeu 29 Sep 2016 - 14:22

La voix délicate de la Slave, gâtée néanmoins par les affres de la souffrance et de la violence exaltée de leur terrible esclandre, vint le corriger. Espérant rétablir, entre eux, ce qui lui semblait être un devoir nécessaire. Conféré, ordinairement, de bonne grâce – et il ne tarderait pas à y céder, en l’état. Ils s’était suffisamment déchirés.

Et la requête de sa compagne, somme toute légitime, s’avérait être le premier principe qu’il se devait de respecter scrupuleusement. Peu en importe, alors, qu’il soit drapé des insignes de la pourpre impériale. En dépit, même, de tout le reste. Des ignominies jetées à sa figure en un venin redoutable – et subtilement redouté. Des accusations susurrées à demi-mots ; psalmodiées telles des maléfices à l’encontre de son honneur.

Ou était-ce sa contenance méprisable qui avait été visée ? À raison.

Nova.

Il accéda à sa demande en un mouvement léger et suffisant. Ce serait Nova. Même si l’emploi de semblables diminutifs lui apparaissaient toujours singuliers. Énigmatiques – et parfois déplacés, notamment lorsqu’ils étaient employés au sein de l’aristocratie. D’une certaine manière, l’ancien Serpentard avait toujours considéré que les prénoms cristallisaient une infinité de puissance, pour peu que l’on s’osa à les appréhender. À les révéler. Leur composition presque ésotérique, lui donnait l’impression extravagante qu’il maîtrisait réellement ce qu’il nommait.

Novenka. Brièvement, il se souvint à quel point il chérissait ce prénom ; savourait sa prononciation caractéristique. Exotique. Interdite – bien qu’elle se trouva libérée, aujourd’hui, des pressions millénaires et putrescentes de ses aînés. Puisqu’ils avaient été assassinés.

Ce serait donc Nova.

Sans l’en avertir au préalable, elle s’accrocha soudainement à sa chair. Lui subtilisant l’aisance maniérée de ses poignets. Enfermé ? « Nous y reviendrons, je te le promets. » Se remémorer les longues semaines passées au centre, même si le personnel s’était montré d’une bienveillance dévouée, l’indisposait. Son souffle avait été bien assez entrecoupé de larmes. De regrets. De songes portés avec déférence vers de si jeunes destins brisés... Pour qu’il souhaita s’y plonger présentement.

Au-devant d’une foule impertinente, mauvaise et abhorrée.

Je te suis. «Es-tu affamée ? » À la considérer ainsi, depuis quelques minutes, il craignait de la voir s’effondrer une nouvelle fois. Affaiblie. Maladive. « Allons à la salle de repas. » Et, sous la glace, brûlait une sorte d’égayement insaisissable. Cafétéria était un terme si burlesque à ses yeux.

Ses doigts gantés s’emparèrent de leurs jumeaux : et Rowan guida la Slave à sa suite. « As-tu … été malmenée ? » Un besoin irrépressible – indicible – de savoir. De comprendre. De dépasser les égarements du présent pour plonger dans l'aberration vertigineuse de ces deux derniers mois.

Et alléger, aussi, quelque part, sa propre culpabilité.
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyJeu 29 Sep 2016 - 22:57



 

 

Nova & Rowan.
“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”
L
a quiétude du moment semblait tout aussi irréaliste que la dispute éclatée. Novenka était passé de l'acharnée à la discrétion. Et si ses doigts délicats tentaient de toucher la peau dissimulée, elle finit par retrouver celui qu'elle aimait plus que de raison. Et une nouvelle promesse, des nombreuses qu'il a su tenir...
De celles qu'elle n'avait jamais su tenir. Elle aurait pu sourire, s'en contenter. Mais au fond, elle se demandait si... comme la marque, elle n'allait pas devoir vivre dans l'ignorance.
Dans son ombre.
Ignorante et spectatrice de sa vie.
Et pourtant, douce et naïve petite fleur obéissait. Acquiesçait.
Elle ne pouvait rien faire d'autre, surtout pas exiger. Elle n'avait pas ce pouvoir, et malgré cette appréhension quant aux secrets et aux mensonges des autres, elle savait que le jardin de secret de tous devait être respecté. Et celui de Rowan serait préservé.
Sa vie avait été un peu trop mise au devant de la scène, spéculer de rumeurs et d'enfantillages. Accabler de meurtre, de trahison... de disgrâce.
Elle avait eu confiance en lui. Toujours. Sans cesse.
Si elle avait trouvé le courage d'accepter cette part, de pardonner ce manquement... Cette obligation, elle, la petite-amie du dit prince des ombres, alors tout le monde le pouvait.

Affamée. Elle releva doucement les yeux vers le visage de son aimé et arqua un sourcil sous l'incompréhension. Son ventre venait-il de gargouiller ? « Je... » Est-ce qu'elle avait faim ? Absolument pas, son ventre était toujours tordu et se refusait à recevoir quelconque substance. Pourtant, Rowan semblait décider à la faire manger... Comme Anton.
A son souvenir, elle regardait Rowan plus intensément. De toute évidence, son ami ne supportait pas Rowan mais Novenka n'en savait pas plus, ne comprenait même pas pourquoi.
Alors elle portait nonchalamment ses mains sur ses hanches, touchant les os saillants... D'accord, elle avait beaucoup maigri. « Je n'ai pas vraiment... »
Il était catégorique, ils iraient à la salle de repas. Instantanément, Novenka sourit avec chaleur sans un mot. Il était parfaitement adorable de l'écouter parler, lui et ses formules polies.
Elle le laissa se saisir de sa main qu'elle prit avec envie. Elle referma ses doigts fins sur la main gantée et la tenait fermement.

Elle aurait presque pu sautiller de bonheur tant cela la rassurait. Il était rentré. Il était là, il lui tenait la main. En public.
Alors qu'elle souriait niaisement, la question lui fit perdre instantanément son sourire. Elle serra plus fort qu'elle ne voulait la main de son aimé comme pour réceptionner le choc. « Je... » Trop d'hésitation. Elle pâlit à vu d'oeil et son ventre se tordait étrangement. La nausée.
Cette voix si prenante, harcelante qui gueulait des immondices.
Comment lui dire sans passer pour une folle ? Elle le regardait, inquiète.
La confiance se devait d'être dans les deux sens, elle le savait. Elle réfléchissait, cherchant du regard un support visuel lui permettant de contrôler sa crise d'angoisse.
Alors elle colla son flanc à celui de son aimé. Rassurante proximité.

Elle ne parlait plus depuis qu'elle avait reçu la lettre de Rowan. Elle s'était tu, silencieuse, observatrice.
Fruit de son imagination ou vérité. Une chose était sûre, cette chose était là depuis qu'elle était revenu d'un enfer dont elle avait tout oublié.
Elle posa sa tête sur le bras de son amour, trop grand pour atteindre l'épaule. Elle ferma les yeux, se laissant guider. Aveuglée par la confiance.
« Il y a quelque chose qui me veut du mal... » avoua-t-elle, enfin.

Avant d'entrer dans la salle de repas, elle finit par se redresser, et tirer Rowan dans un couloir désert sur la gauche. Aux yeux des autres, cela aurait pu sembler un caprice d'adolescente qui souhaitait bécoter son petit-ami en secret... Mais la vérité était bien différente.
Elle ne s'arrêta de marcher que lorsqu'elle était certaine qu'ils ne soient que tous les deux. Elle se sustenterait après, elle n'avait pas faim... Plus du tout.
« Quand..., elle regardait des deux côtés du couloir, s'appuyant contre le mur, tirant sur le bras de Rowan pour qu'il se rapproche, quand on a su qu'on était enfermé, avec Chris et Isolde on a organisé des groupes de recherche. Pour trouver des sorties... Une seule issue nous suffisait en vérité. »
Elle leva doucement ses yeux sur le visage de Rowan. « Je me suis dévouée pour aller dans les anciennes geôles accompagnée par Chauncey et Evie... On a vu... On a croisé une... petite fille. Une sorte de spectre. Elle a traversé Evie en demandant de l'aide avant de disparaître. » Elle reprit son souffle et tenta de se rappeler avec précision, malgré les innombrables frissons. « Je ne sais pas pourquoi je me suis trouvée si téméraire, j'ai voulu la retrouver cette enfant... Alors je lui ai couru après. Je suis tombée dans un trou, je me suis cassé les doigts en me rattrapant et quand ils m'ont retrouvés, nous sommes sortis. » Elle jouait maintenant avec les doigts gantés, intriguée par le tissu. « Anton est rentré à la mi-août, quand je lui ai expliqué qu'on était bloqué, il a voulu trouvé une solution dans la minute. Il m'a fait lui raconté l'épisode des geôles et m'y a fait y retourner... » Elle plissa le nez. « J'aurais du refuser, à chaque fois qu'il me l'a demandé. »
Encore sa faute, comme toujours.
Elle délia ses doigts et glissa ses bras autour de la taille de Rowan avant de poser la tête sur son torse. « Alors elle est apparue... Pas la petite fille, autre chose. » Elle ferma les yeux. « Je ne me souviens plus de grand chose, j'ai reçu quelque chose sur la tête et j'ai tout oublié, je ne sais même plus ce que j'ai vu, ce que j'ai fait... Mais le lendemain, y a cette voix qui n'a pas cessé de me parler. Et étrangement, je sais qu'elle me parlait aussi dans les geôles. Elle est... » Elle se mordit les lèvres, retenant les sanglots, serrant plus fort encore la taille de Rowan. « Elle est si méchante... » chuchota-t-elle.

Au loin, elle entendait les ricanements.
Encore.

Novenka avait déjà tant à digérer, entre les procès, son enfermement, les révélations sur le Comte et ... Oui.
« Le Comte est mort. » Elle leva un sourcil avant de se reprendre. « Enfin le vrai est mort. Celui qui se fait appeler le Comte n'est pas le Comte. Enfin, je n'ai pas bien saisi, mais Isolde semblait avoir tout compris. Il y avait des gens du Ministère avec nous... Du département des mystères. »
Change de sujet, petite chose. Ça ne t'en rendra pas moins folle.
Elle posa alors son front contre le torse, et tenta d'oublier... Ces innombrables trahisons.
Ils te mentent tous.


         
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyVen 30 Sep 2016 - 11:18

Tandis qu’ils avançaient, d’un pas lent et décidé – surtout pour lui, la gracile Slave manifesta une stupéfaction singulière. Son visage, aux traits tirés par les tourments durement éprouvés, se tourna dans la direction de l’ancien Sinistros. Ceint d’une émotion qu’il eut du mal à estimer concrètement.

Impénétrable.

Il se détourna complètement de son objectif initial – rejoindre un lieu confortable et garni de nourriture – pour la toiser. La détailler. S’essayant, derrière l’armature étincelante d’indifférence, à la comprendre. Tant de phrases débutées du bout des lèvres … Et aucune ne parvenant au terme. Que pouvait-il bien lui arriver ?

Et si, il y eut entre eux, quelques secondes quiètes et paisibles, l’interrogation soigneusement amenée de sa bouche sembla bousculer sa compagne ardemment. Affaiblie. Fragile. Malmenée par des ombres qu’il était loin d’appréhender. D’imaginer. Comment pouvait-il seulement s’y préparer ? Les premiers mois à Haveirson n’étaient qu’un pénible avant goût de ce que les étudiants avaient vécus pendant la saison estivale.

Les reflets troubles et moqueurs de miroirs oubliés n’étaient rien.

Elle vint soudainement quérir du réconfort auprès de sa proximité ; il ne parvint guère à s’y opposer. Tant bien même qu’il l’aurait potentiellement souhaité. Impossible de s’en dérober pour des raisons sournoises et calculées, tant Novenka paraissait se perdre dans des relents impétueux et invisibles. Je. Toujours cette première ébauche, chancelante et presque indistincte.

À peine un souffle. Un avertissement.

Quelque chose me veut du mal. Il s’était arrêté. Les membres brutalement piqués par cette constatation amère, le rappelant insidieusement à sa propre fureur. Dire qu’il songeait à d’autres esclandres, d’autres attaques, liées à sa propre et unique condamnation. Plutôt qu’un venin mystique et lointain. Indescriptible. Quelque chose. Instantanément, Rowan songea au labyrinthe et à ses épreuves : le purgatoire dans ce qu’il y avait de plus effroyable. « Quelle est cette chose ? » Ce ne serait définitivement pas qui.

Il aurait du s’en douter.

Véloce et méfiante – autant que lui, à bien des égards – sa camarade l’attira en un endroit isolé. Vivement éprouvée par une panique qui le dépassait et qui finirait tôt ou tard par l’atteindre. Malgré la glace. La nonchalance. Les soieries délicates de la pourpre. Il avait beau s’en gausser et se croire autre, il ne restait qu’un homme. Dans sa plus grande faiblesse.

Il ferait néanmoins montre de résilience jusqu’à s’en épuiser le sang. N’était-il pas Mangemort, après tout ? Les menaces qui ondulaient et serpentaient en ces lieux instables, ne pouvaient décemment pas dépasser l’acharnement et la déraison de Celui-Dont-On-Ne-Prononce-Plus-Le-Nom. Alors, il prêta attention aux allégations de la Slave. Écoutant, non sans une appréhension fermement contenue, cette ode aux ténèbres de leur établissement.

Si méchante. Il pinça les lèvres, se détachant brièvement du présent pour réfléchir. Se concentrer. Ils ne devraient pas avoir cette conversation ici bas, tant elle se magnifiait en un mauvais présage. « Je n’avais pas connaissance d’un tel maléfice jusqu’à aujourd’hui. » Toutefois,à l’évoquer de la sorte, il n’en était guère étonné.

Un silence s’en suivit. Brisé, par l’ultime précision de son interlocutrice. Le Comte est mort.

L’ancien Serpentard laissa son regard glisser sur les murs de l’académie, un fiel nouveau s’animant dans ses veines. La crainte. Noyée dans l’assurance méticuleusement travaillée de son maintien. « Ce sont des détails dont je n’avais pas connaissance. Cependant, nous ne pouvons pas en parler ici. » Ils n’étaient pas en sécurité. « Je vais me pencher sur une solution, ces prochains jours. »

As-tu été malmenée ? Oui. « Je ne te ferai pas retourner là-bas. » Énième promesse. Il se tut un moment pour la contempler. Elle, doublement mortifiée par le destin, qui se serrait contre sa chair impassible. Avec précaution, ses doigts vinrent frôler la chevelure de Novenka. « Je regrette que nous soyons obligés de nous en tenir à des banalités. J'espère que tu comprends mes raisons. » Il lui faudrait du temps. Encore. « Je n’accorde aucune grâce à ces lieux, pas plus qu’à ses habitants. Nous ne sommes pas encore assez forts pour nous y opposer frontalement. »

Et il ne s’agissait plus seulement de se défier de l’oracle ombrageux de Haveirson. Mais aussi de tout le reste. « Et, pour être honnête avec toi, ta santé m’apparaît particulièrement inquiétante. Nous devrions consulter Quinlan. »
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptyVen 30 Sep 2016 - 13:27



 

 

Nova & Rowan.
“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”
L
'écoute se faisait, la dispute lointaine. Leur retrouvaille sommaire, au contact de cette étreinte éperdue et approuvée, Novenka sentait en elle une nouvelle énergie, un regain de confiance.
Alors qu'elle parlait, chuchotait à son oreille, cette voix affable et blasphématrice, Novenka tenta de l'ignorer, se concentrant sur la respiration de l'être aimé. Concentrée sur ses mots, ses caresses... Ses promesses.

Les banalités. Les secrets. Les non-dits. Novenka commençait à s'en accommoder, à l'accepter. Pour lui, pour eux. Elle relâcha doucement son étreinte, gardant sa tête sur son torse. Comme un pilier, un réconfort... Ce foutu réconfort qu'elle attendait avec une impatience dissimulée.
De ce masque de sourire informe, aux allures de nouveaux mensonges. Cachée derrière des traits tirés, et l'amincicement de ses courbes, les joues creusées, les cernes à peine dissimulées. Elle souriait toujours, mère de ses amis, mère tout court d'un besoin de rassurer. Elle n'allait pas bien, mais il n'avait pas besoin de le savoir. Eux, c'était à eux d'aller mieux.
Si Novenka gardait tout ça pour elle, si elle subissait, acceptait, bataillait... C'était pour s'effondrer près de lui. S'asseoir sur sa fierté, acquérir sa main secourable... Égoïste enfant d'oublier que son aimé souffrait tout autant qu'elle. Il était son espoir, mais il n'était pas la solution.
Elle l'aiderait, qu'importe comment, elle chercherait.
Toujours, dans l'ombre. Silencieuse.
Il était là, c'est tout ce qui comptait.
Son cœur apaisé, des mots réconfortants, un ton reconnaissable et des caresses familières.
Cachés aux yeux du monde.
Qu'importe tant qu'il était là, à elle, et elle à lui.
Suffisant.

Une nouvelle promesse. Celle qu'elle espérait, même si elle s'y refusait, s'il le lui demandait, elle irait. Pour lui. Chaque fois. Et ce malgré les nombreuses répétitions du mot « mangemort », de ce mensonge, de ce secret.
Il t'abandonnera, comme tout le monde.
Se concentrer. Elle plissa le nez.
Elle n'accorderait plus jamais le pardon, pas à eux. Pas à ces mensonges, à ces sévices. A cette trahison. Et pourtant, elle serait là... Là quand le glas tombera, là quand ils répondront de leurs actes face au monde. Là, pour les voir détruits. Comme ils les ont détruit, comme ils l'ont détruite.
« Je comprends. » dit-elle doucement, comme un murmure.
Malgré la distance qui les séparait, malgré les innombrables oppositions à leur union, Rowan était tout ce qui importait à Novenka. Cet air sérieux, voilé d'un masque, de ces mots polis et ces postures aristocratiques. C'est ainsi qu'elle l'aimait, qu'elle s'amusait... Guindé. Même s'il pouvait être effrayant comme à leurs premières minutes de retrouvailles, elle l'aimait. Parce qu'il était comme ça, parce qu'il était blessé et qu'il était bon.

Elle se raidit instantanément, ouvrant grand les yeux sans oser relever la tête pour le regarder. Son étreinte relâchée finit par se resserrer sur la taille de son amant.
Son menton tremblait, elle peinait à trouver les mots.
Comme s'il n'y avait pas suffisamment de mort, de tristesse et de ténèbres dans ce monde... Il ne savait pas.
Il l'ignorait.
Comme elle, il l'apprendrait à son retour à Haveirson. Comme elle de la bouche d'un élève. Sa Novenka, mais la peine n'en serait que doublement tranchante. Comme une lame de couteau sous la gorge. Elle cherchait ses mots, enfonçant ses ongles courts et rongés dans le dos de Rowan. Elle pleurait silencieusement...
Qu'il était dur. Que c'était dur.
« Qui... Quin... Lan... est ... », elle se pinça les lèvres et retenait mal ses larmes, il fallait être forte. « ... parti. »
Ambigu. Vérité. « Il s'est... suicidé. »
Son ami, sa force, son courage... Ses railleries. Ses moqueries. Ses soirées à boire et à rire... Tout était parti avec lui. Sa bonne humeur... Ses secrets. Son joli sourire.

La tête lui tournait, le monde semblait à nouveau vaciller, mais elle tenait bon. Il était là. Elle était là aussi.
Elle le supportait, il la supportait. Elle finit par se redresser, laissant ses mains sur les hanches de son amour. Malgré ses larmes et les yeux rougis, elle voyait son visage. Ses yeux céruléens, ceux-là même qui ne cessent de la tourmenter, de l'intriguer, de l'animer.
Ils devaient être forts.
« Je suis désolée de te l'apprendre comme ça... » dit-elle en passant doucement une main sur la joue du ténébreux, caressant du pouce une pommette.

Le monde foutait le camps, tout changeait. Tout disparaissait... Et sans lui, elle aurait sans doute disparu.
« Mais je suis là, maintenant... »
Pour combien de temps ? Lui il ne sera bientôt plus là.
Un ricanement. Des larmes. L'envie de répliquer sèchement, mais elle se tut. Il encaissait déjà tellement de chose, s'inquiétait déjà terriblement... Inutile de lui dire qu'elle l'entendait. Caché dans les ombres, s'abreuvant de la tristesse.
De la peine.
« Je ne te laisserai plus jamais. Je te le promets. »
Elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un léger baiser humide sur la joue fraiche de son amour.
Tremblante, chancelante. Elle resta un moment contre cette joue avant de retomber sur ses pieds. Gracile.
Quinlan n'avait pas eu une fin heureuse... Elle n'avait pas pu le revoir, rire... L'aider.
Immonde, tu es immonde, Novenka. Inutile.
Elle avait encore abandonné, laissé pour compte. Mais elle se battrait, pour l'avenir. Pour les siens. Pour lui.


         
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MessageSujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.   Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. EmptySam 1 Oct 2016 - 23:12

Le Comte est mort. Rowan avait beau s’appuyer sur les rouages acérés de son esprit, l’information provoquait en lui quelque chose de singulier. Bien trop pour qu’il parvint, aisément, à s’en détacher autant qu’il le voudrait. Il était mort. Réduit au néant depuis un temps qu’il lui paraissait impossible à déterminer. Ces pairs possédaient-ils davantage de détails à ce sujet ?

Il en douta. Derrière l’effigie impériale et mesurée qui le caractérisait, grandissait en silence l’incertitude. L’anxiété. De sorte qu’un vertige inédit et imprévisible s’invitait à ses plans soigneusement préparés – et cela ne lui convenait définitivement pas. Pourtant, une telle découverte avait du susciter plus que des tremblements chez les étudiants : il lui semblait logique qu’une pareille affaire soit au cœur des préoccupations de la presse sorcière.

Avare de cadavres encore chauds et de larmes fiévreuses. Toujours.

Cette fois, cependant, le traitement avait été tout autre, à ses yeux. Son séjour au centre ne l’aidant guère à aborder cet aspect de l’actualité avec … Suffisamment d’objectivité. N’avait-il pas été soustrait à sa captivité que récemment ? Tout ce qu’il retenait des titres animés et extatiques de quelques journaux compulsés, s’articulait autour de la libération des captifs après des semaines éprouvantes.

Disparus. Arrachés au monde. Comme lui.

Un souffle délicat vint se perdre contre les étoffes de sa tenue, le rappelant aux secondes cristallisées de cette entrevue. La première depuis plus de deux mois. Attendue. Espérée. Brisée, finalement. Par les déchirements cuisants, les accusations souffreteuses et le fiel de leurs colères mêlées. Imbibées l’une et l’autre par des rancœurs sanguinolentes.

À travers les tissus, il sentit la chaleur de sa compagne s’étendre. Conquérir du terrain. S’attaquer à la nonchalance froide et ciselée de son enveloppe charnelle. S’infiltrer jusqu’aux limites de son courroux. Il manqua de se raidir pour espérer y résister – il était hors de question de se laisser distraire ici bas, à la merci de tous.

Mieux valait être un prédateur implacable qu’une proie trop aimante. Confinant les failles de son armature au confort de son repaire et aux murmures de la nuit ; tandis qu’il évoluait tel un maître par-delà la foule, le jour.

S’y refuser était la meilleure solution. Pour le moment.

Seulement, il n’eut guère le loisir de contester la chose : car, soudainement, Novenka tremblait. Plaquée contre sa chair comme si sa survie en dépendait furieusement. Quinlan. Les perles de sels et de chagrin revinrent briller – danser ? - au coin des yeux de la Slave. Il ne comprenait pas ce revirement. Parti. Les sourcils du jeune homme se froncèrent, trahissant un sentiment furtif et indescriptible. Suicidé. Une autre âme vouée à l’infinité du néant. Au purgatoire. Il ne chancela pas. Il se mit plutôt à constater. Amèrement. Il ne perdait qu’une personne de plus. Presque un chiffre – en un autre temps, il aurait grondé à ce mot dénudé d’empathie – ou un énième nom ajouté à un registre déjà long.

Bien trop long. Plus que ce qu’il devrait.

Et, pourtant, au loin, les limbes qui cernaient son cœur frémirent. Gémirent. Il y avait de la révolte, dans ce cachot oublié de sa conscience. De la souffrance, également : qu’il ne pourrait ignorer dès lors qu’il s’abandonnerait au sommeil. Affaibli par ce qu’il ne pouvait pas contrôler – les rêves. Les cauchemars.

Elle le caressa, brisant son absence intellectuelle et passagère. « Je regrette d’apprendre ainsi son décès. Il a été un allié inestimable. » Ses iris céruléennes quittèrent la contemplation du vide pour glisser sur la silhouette de sa compagne. « Les noms que je dois désormais honorer s’agrémentent d’une autre âme. » Il se tut, quelques instants. L’écoutant sans réellement paraître réceptif.

Il devait encaisser. Une chose à la fois. « Il m’apparaît infiniment déplaisant d’envisager son ultime autel. » Cette fois-ci, Thanatos avait triomphé.

Ses doigts gantés caressèrent distraitement quelques mèches de Novenka, tandis qu’elle venait l’embrasser. Chaste et prudente en ce territoire supposément hostile. Plus jamais – bourdonnant en lui tel un écho indistinct. Rowan cessa immédiatement de la flatter pour lui saisir le menton en geste vif. Habile. Gracieusement leste – et contrastant avec son flegme si méticuleusement déployé. « Je ne permettrai pas le contraire. » Il la relâcha, ensuite, délicatement.

Et, sous l’avertissement sibyllin, perçait une promesse.

« Tu m’es bien trop précieuse. »
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