Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak.

19/12/2015

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Nova & Rowan.

“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”

L

a tristesse animée par les relents de nausée s'étiolait à mesure que le temps passait. Il fallait l'accepter, avancer. Novenka avait perdu tout repère. Toute envie. Son monde s'écroulait, se perdait. Comme une enfant perdue dans la forêt. Pleurant ses parents. Sa détresse.
Pleurant les siens. Les pertes. Les inconnus. Les enfants...
Les ténèbres nous enveloppait. Enveloppait le monde, malgré la neutralisation de Voldemort - car il fut un nom qu'elle a toujours osé dire - n'avait pourtant pas arranger la noirceur du monde. Malgré les reconstructions, tout semblait voler en éclat. Disparaitre sous un amas de cochoncetés.
De larmes et de poussière.
Esclave d'un monde éphémère, ombre de soi-même.

Et pourtant, au fond, cette légère étincelle. Une lumière vacillante. D'amour et d'espoir. Alors que les doigts de son amant se refermaient avec rudesse sur son menton, d'une voix qu'elle lui connait, si promptement possessif. Elle le savait. Elle était à lui. Et elle adorait ça.
Comme elle l'adorait tout entier.
Comme elle aimait le monde, sa naïveté, ses douces couleurs chaudes d'automne. Il fallait avancer. Continuer.
S'épuiser. S'échiner.
Construire tout à partir de rien.

Ténébreuse retrouvaille. Malgré l'esquisse de bons traitements, d'amour et de vélocité. La douce se laissait à la contemplation d'un visage si longtemps manqué. Des souvenirs partiels, d'un sourire, d'une délicatesse... A une détresse et une douleur sans commune mesure.
De ces yeux tantôt glaciaux, tantôt amoureux.
Elle sentait un brusque revirement, le besoin de contrôler. De calculer.
Se méfier.
Elle finit par regarder d'un bout à l'autre du couloir, sans rien y voir. Cette voix toujours présente, la rabaissant. La rappelant à ses méfaits. Ses tristes trahisons, celles de ses amis, de son amour.
Qu'importe, après tout.
Le secret était une partie même de l'humanité. De son existence à celle de la magie.
Tout est ignorance, tout est infondé, insondable.

Tu m'es trop précieuse, qu'il avait dit. Des mots qui résonnent, qui susurrent tout l'amour, tout son besoin d'exister. De crier au monde qu'elle est vivante. Qu'elle est Novenka Cieslak, fière et battante.
Aimante et conquérante.
De ce silence, de ce secret... Amour d'un sang-pur au maintien guidé, à la réputation sinistre. Et pourtant, si fière de lui.
Fière de tout. Malgré sa réticence aux jugements, sa modestie et sa culpabilité, Novenka voyait le courage, la force et l'intelligence.
Elle était folle, c'est vrai. Et elle s'en contentait, tant qu'il l'aimait.
L'aimait-il ?

Elle reposa une énième fois sa main sur la peau de son amant, juste sous la mâchoire, guidée par les lignes de son cou.
Si elle pouvait toucher toutes les parties de son corps, même les plus cachées, elle le ferait. Elle se contentait d'observer, du peu de peau qu'elle put toucher, sentir. Comme le sang battre dans les veines. Gémissement du cœur.
Ils étaient seuls. Qu'importe d'être observés par une ombre invisible, d'être raillés par une voix inaudible. Elle n'en pouvait plus... Et même s'il ne bougeait pas, ou la repoussait... Elle avait besoin de ce goût de miel.
Tiraillée, elle se mordit légèrement la lèvre inférieure, puis s'accrochant fermement aux bras de son aimé, elle se positionna sur la pointe des pieds, déposa enfin ses lèvres sur ses jumelles et se laissa perdre sur le moment. Qu'avait-elle besoin d'ajouter à tout cela ?
Le temps ?
Y en avait-il réellement besoin ? De ces minutes qui s'étirent ou s'effacent... Qui ralentissent ou accélèrent.
Le temps n'est rien, il est subjectif.

Il n'aurait pas le temps si demain l'un d'eux devait disparaitre. Comme cet été.
Elle n'avait plus de temps, rien à perdre.
Elle devait vivre.
Présentement.
Grandir.
Affirmer. Confirmer.

Adulte.
Elle retomba délicatement sur ses pieds et se retira avec autant de douceur, laissant ses doigts courir sur le vêtement de son aimé, au niveaux de ses avants-bras.
Pourquoi attendre... Quand trois mois se sont écoulés.

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Sujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. Dim 2 Oct 2016 - 10:54

Il réfléchissait à toute allure. Les rouages de son esprit tentant d’articuler toutes les informations perçues et appréhendées en si peu de temps. Et, avec une anxiété mesurée, il craignait de découvrir encore d’autres éléments accablants sur leur établissement. En deux mois et demi – tout un été gâté – ces pairs s’étaient retrouvés embrigadés dans une violence incommensurable et presque interminable. Malmenés par l’enfermement – il ne pouvait que le comprendre – autant que les sournoiseries mystiques d’un Comte … Censé être mort.

Bon sang. Les équations alambiquées qui se manifestaient à sa conscience nécessitaient un autre lieu pour être décortiquées. Analysées.

Mais, que faisaient des membres du Ministère ici-bas ?

Rowan s’abandonnait à des réflexions tourmentées dans l’espoir – infime – de comprendre. Seulement, la gracile Slave ne lui laissa guère l’occasion de s’arracher davantage à leur temporalité. De ses doigts délicats, elle vint le frôler et l’extirper de calculs méticuleux. Précis. Le poussant à l’observer avec prudence : elle, en effet, tout autant que la longueur paisible des couloirs.

La crainte, au bord des lèvres, de se retrouver mêlé en sa présence à quelques esclandres désagréables. Quoi que les étudiants, en dehors d’un regard intéressé par leurs déchirements intempestifs, s’étaient tenus à une distance honorable de sa position. Nulle approche hostile. Nul courageux, surtout, à ses yeux.

À moins qu’ils préférèrent tous vaquer à leurs occupations – et oublier la folie exubérante des dernières semaines.

Derrière l’armature de glace et de nonchalance, l’ancien Sinistros sentit les mouvements caressants de sa compagne. Aventuriers. Définitivement naïfs. Il s’en raidit un peu plus – déjà tendu, qu’il était, par rapport aux menaces qui se dressaient sur le chemin de Novenka – sans chercher à la chasser.

Le port droit et impérial, il semblait tolérer cette approche faussement ingénue. Se maîtriser était un fait inhérent à sa condition d’aristocrate : et seules les bêtes se laissaient contrôler par leurs émotions brutales et brûlantes. Alors, Rowan ne cilla pas, tout en se permettant de la toiser – la considérer avec une distance nécessaire à leur survie.

Et, ceinte d’une évidence impossible à nier, elle s’accrocha fermement à ses étoffes. L’embrassa. Quelques secondes languissantes.

Éveillant en sa chair le courroux et tout un florilèges de sentiments douloureux. Cuisants. Agréables. Animé par ce besoin implacable de se maintenir hors des faiblesses humaines, il parvint à les contenir. Rudement. En dépit de la chaleur grandissante ; de l’étourderie galopante de son sang ; et du besoin impérieux qui grondait en lui. Parce que si la fureur persistait en un coin, un autre désir luisait et bourdonnait en ses veines : il la voulait.

Et c’était un fait déraisonnable.

Elle s’écarta et il expira un souffle tremblant, avant de se reprendre et de l’entraîner à sa suite. « Je te ferai parvenir une lettre cachetée, dès que j’ai trouvé une solution à notre problème. » Pas ici. Pas maintenant. « En attendant, faisons montre de prudence. » Surveiller. Anticiper. « Et, je t’en prie, allons déjeuner. Ne serait-ce qu’une tasse de thé. »

Une avidité déraisonnable.

19/12/2015

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Nova & Rowan.

“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”

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on cœur exprimait sa gratitude quant à ce geste candide. Elle sentait son odeur, son goût... Elle le regardait, l'entendait, le touchait du bouts des doigts. Ses cinq sens ayant été récompensés.
Elle pouvait désormais affronter le monde. Plus forte, plus sereine. Elle lui sourit, même si sa stature froide et distante s'était éloignée un peu trop vite d'elle. Elle savait que tout allait bien. Mieux.
Elle le regardait réagir à ce baiser sans trop y prêter grande attention. Elle observait ses traits, ses cheveux, ses yeux...
Elle le détaillait, toisait... Elle ne voulait plus oublié un seul détail. Plus jamais.

Une lettre cacheté. Nous revoici plongés dans les méandres des secrets, des silences. Elle le regarda un instant, sans expression.
Pourrait-on un jour vivre sans secret ? Sans mensonge ? Sans crainte.
Est-ce qu'elle pourrait vivre heureuse d'être la compagne de Rowan Philip Westminbrook, ou devrait-elle chaque jour rester dans l'ombre ?
Elle baissa légèrement les yeux vers le sol. La mine boudeuse.
Un caprice. C'est tout ce qu'elle souhaitait faire... Un caprice de jeune fille.
C'était maintenant ou jamais.
Mais elle se retint, fortement. Elle posa sa main sur son bras et fit un sourire de façade : « Très bien. J'attendrai. »
Avait-elle seulement le choix ?

Son seul breuvage aurait été lui, s'en imprégner, s'en délecter. Elle n'avait pas envie de manger, pas envie de boire... Juste le contempler, oublier qu'elle devait encore luter. Contre eux, contre elle.
Contre cette voix.
Et tu mourras seule...
Elle le regardait prendre la tête de la marche, et elle suivit de quelques pas derrière lui. Perdant son si joli sourire...
Tout était allé trop vite. Leur dispute, leur ... son embrassade, ses mots doux et réconfortant. Ses inquiétudes.
Elle devait être aux yeux de tous, la sale Sang-de-Bourbe qui pensait pouvoir mettre la main sur un Sang-Pur, le souiller... Le détruire.
Puis c'en est venues les rumeurs. Le mangemort.
Novenka était parfois affiliée à cela, des fois on l'a trouvait terriblement bête de ne pas s'en être rendue compte.
Secret & mensonge. Elle n'avait pas la force de lutter.

Arrivés dans la cafétéria, Novenka regardait les assiettes, les petits déjeuners à moitié entamés. Elle avait de nouveau la nausée. Elle ne voulait rien avaler, juste dormir. Dans ses bras, entendre son cœur, sentir ses doigts sur son corps...
Elle leva les yeux vers lui, déterminé.
Soupire.
Elle s'assit un peu plus loin à une table sans convive.
« Vraiment, Rowan. Je n'ai pas d'appétit... Je ne veux pas gâcher de la nourriture. »
Elle pensait aux elfes, aux cuisiniers, à la magie. Au gâchis.
Elle était un gâchis à elle seule.
Pourriture, et immonde créature.
« Arrête ! Tais toi ! » cria-t-elle en se tenant les tempes.
Un seconde. Elle ouvrit les yeux, ronds. Levant la tête vers Rowan, puis observant les autres regards.
C'en était trop.
Le ricanement, la surprise, l'amusement.
Les larmes revinrent border ses yeux. Elle était à bout.
« Je devrais sans doute retourner dans ma chambre... Non ? » Une permission. La main gauche posée sur la table, tendue vers Rowan, la paume vers le ciel. Soumise.
« Je veux qu'elle arrête de parler... » chuchota-t-elle.
Elle ferma les yeux en se tenant la tempe de sa main droite.
Je ne partirai jamais.

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Sujet: Re: Enjoy the Silence - Novenka S. Cieslak. Lun 3 Oct 2016 - 13:42

Déraisonnable. Autant que de s’empoisonner d’un venin brûlant et agréable – irradiant d’une chaleur incommensurable dans le creux de ses veines. Et contaminant, de sa verve acide et licencieuse, l’intégralité de son sang. Une démence peu commune à ses yeux. Fascinante. Captivante.

Il ne pouvait pas s’autoriser à y céder. Surtout pas entre les murs de Haveirson.

Peu en importe que le désir s’en trouva contrarié avec violence. Qu’il s’obligea à écraser l’Éros. Leur survie – et la mascarade rondement menée – s’avérait être primordiale. Ni lui, ni elle quelque part, n’avaient l’occasion de se perdre en de pareilles distractions.

Et pourtant, il la voulait.

Rowan s’échina à poursuivre son objectif le plus simple, afin de s’extirper de ces chimères obsessionnelles. Le plus rapidement possible. Ils quittèrent, alors, le couloir. Leurs pas cessant, progressivement, de résonner allègrement dans cette quiétude éphémère. Mensongère. Quelques instants silencieux suffirent pour gagner la salle de repas.

L’ancien Sinistros la laissa se décider de leur position, avant de s’installer à ses côtés en des gestes maniérés et maîtrisés. Il devait tout contrôler : s’y essayer, tout du moins.

Je n’ai pas d’appétit. Les iris pâles et céruléennes glissèrent brièvement vers leurs jumelles – sans pour autant se montrer inquisitrices. « Soit. Je ne tiens guère à te forcer la main. » Même si l’état apparent de sa compagne l’inquiétait. Le tourmentait, au-delà de l’armature ciselée. « Je comp- » Il n’eut pas le loisir d’étayer davantage sa pensée.

Elle criait. Vociférait. Tais-toi.

Il la considéra avec distance, jusqu’à ce qu’elle sembla s’adonner à quelques larmes. La voir ainsi était infiniment détestable. « Sans doute. » Sa voix s’enlisait dans une nonchalance nécessaire, compte tenu des errements ostensibles de Novenka. Si elle sombrait, il se devait de maintenir les apparences. « Tu es en droit d’aller te reposer, Nova. »

Ses doigts gantés serrèrent leurs semblables. Fins et délicats. « Prends soin de toi. » Il se refusa cependant à évoquer cette chose qui paraissait l’assaillir.

Mieux valait mener quelques recherches au préalable.

19/12/2015

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Nova & Rowan.

“Aimer en secret, c'est souffrir en silence.”

U

n son.
« Merci. » chuchota-t-elle.
Elle serra les doigts de son aimé avant de se lever, raclant la chaise sur le sol. Accueillant de nouveaux regards curieux. Oui, le grand Westminbrook était de retour.
Et non, les rumeurs infondées n'ont pu détruire ce couple non-officiel.
Car s'il fut secret d'être ensemble, certaines choses ne pouvaient être gardées dans l'ombre. Et quiconque insultera le nom de Westminbrook connaîtra la colère Cieslak, celle que l'on ne connait pas, que l'on attend pas.
Endormie secrètement au fond de son âme, dans une prison comme un démon scellé. Silencieux.

Si tout cela n'a pas affecté sa douceur, il a affecté son jugement, sa façon d’interpréter le monde. Différent. Sombre.
Elle n'avait qu'une idée en tête. La vengeance.
La protection de ceux qu'elle aime. Jamais plus elle n'abandonnerait, jamais plus elle ne se cacherait. Elle ferait tout pour détruire les ombres du monde... A commencer par le Comte puis par cette chose qui parle. Qui murmure même la nuit.

Elle le couva une dernière fois du regard avant de s'en aller, tel le spectre qu'elle était, se confondant avec les murs de l’enceinte. Silencieuse, discrète.
Mais cette fois-ci le menton haut, le regard droit.
Plus personne ne l'écraserait.
Il était là. Il trouverait des solutions, elle l'aiderait.
Ils s'en sortiraient.
Aux yeux du monde, la rupture, la dispute.
Dans son cœur, l'impatience, la joie. L'amour.

Elle remonta les marches jusqu'à la haute tour du donjon, les jambes légèrement en coton. Elle voyait trouble, flou. Mais il était là, elle avait la force... Elle l'aurait.
Elle arpenta les couloirs, jusqu'à la confrérie. Elle était en sueur, fatiguée.
Epuisée.
Elle finit par atteindre sa chambre et se jeta dans son lit, laissant sa main glisser sous le rebord du lit, attrapant la boite à gâteau pleine... Elle qui d'habitude se vide si vite.
Un gâteau puis deux... Morphée vint la trouver.
Tant pis pour les cours, elle se fera porter malade.
Alors que Morphée la berçait dans ses bras, des larmes roulaient encore sur ses joues fatiguées. Un maelstrom de sentiments contradictoires.
Penny se blottit dans ses bras et le silence suivit les grandes respirations du sommeil.

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