“L’art est un jeu d’enfant.” [libre]

Les rois du monde, les rois de rien. Regardez-nous, des moins que rien!

Mon temps libre se résume généralement à faire la fête et dormir. Enfin en ce moment, c’est surtout dormir. Les cours sont du genre fatiguant, et le travail universitaire nécessite beaucoup plus  d’investissement  personnel que le secondaire. C’est un vrai cauchemar pour le paresseux que je suis. Et puis, contrairement à Ilvermorny, on ne rentre pas tout les Week-ends chez maman. Non, on vit tout le temps en en communauté, et je dois dire que c’est éreintant.

Aux alentours de vingt-et-une heure, j’ai décidé de faire une petite promenade afin de me dégourdir les jambes, prendre l’air et m’éloigner un peu de la communauté. Habillé chaudement, d’un gros pull et d’un jean, je constate que le climat ici est plus rude qu’à la maison, pourtant Cap Cod et loin d’être clément niveau température, surtout l’hiver. En faisant le tour du parc, je commence vraiment à me gelé, j’aperçois la fameuse chaumière dont les élèves parlent. Paraît-il qu’on peut y passer la nuit. Tentant. Sauf que j’ai pas pris de bas de pyjama. Bon c’est pas problématique non plus, je dormirai en caleçon.

Je n’étais pas loin d’être frigorifié quand je suis rentré dans la chaumière. J’ai tout de suite remarqué sur la gauche que quelqu’un se trouvait là, assit près de la cheminée du salon. C’est pas franchement grand, donc l’entrée donne directement sur la pièce à vivre. Il s’agit de Mary, une fille qui suit le même cursus que moi. On n’a pas tellement échangé en fait, mais elle m’a l’air un peu sauvage. Je crois qu’elle est occupée, car elle n’a pas l’air d’avoir remarqué mon arrivée. Je reste quelques secondes devant la porte avant de me décider à bouger. J’entreprends de faire deux pas vers le salon ou je sens la délicieuse chaleur qui s’échappe de la cheminée allumée.

« Bonsoir ! je te dérange pas ? J’ai juste besoin de me réchauffer » Dis-je en me frottant les mains froides tout en avançant vers Mary et la cheminée. Je me place à côté de la cheminée, debout, et je tends mes mains vers les flammes, les laissant quand même à une distance raisonnable. La chaleur me fait du bien. Je jette un coup d’œil vers Mary et j’aperçois ses créations « Waw ! Pas mal ! C’est toi qui les as faits ? » Lui demandai-je avec mon accent américain des plus reconnaissables.

©junne.

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Cruelle? Non ce n'était pas son genre à première vue, je lui répondis par un sourire amusé. Sans qu'on ne se connaisse, nous étions loin d'être mal à l'aise en la présence de l'autre. Peut-être parce qu'elle n'était pas de ceux qui se prenait tout le monde de haut? Enfin c'était l'impression qu'elle dégageait. Elle me parlait de son activité que je trouvais mignonne, et après m'être frotter les mains une énième fois devant les flammes, je vins m'asseoir à ses côtés alors qu'elle était allongé sur le ventre.

"- Bien sur que je connais la pâte à modeler! J'adorais y jouer petit. T'as des origines moldues toi aussi? Enfin je suppose parce que la pâte à modeler c'est moldu à la base..." Demandais-je à Mary, sans trop savoir si ça la choquerait de parler de ses origines.

Aux Etats-Unis, mentionner ses origines était des plus logique. Il n'y avait aucune honte à être issu de milieu moldu, c'était d'ailleurs très courant d'avoir des familles mixtes là-bas. La question de Mary me fit rire, franchement. Elle allait être déçue, très certainement.

"- Pour me détendre? Je dors ! ahah! C'est pas une blague j'suis du genre paresseux ! Sinon je regarde la télé. Des trucs loin d'être aussi ludique que ce que toi tu fais en fait. Mais regarder un épisode de Friends, c'est juste trop bon pour se détendre!" Dis-je amusé, tout en restant honnête.

Et Mary me proposa à boire. Sympa la fille!

"-Ouais je veux bien! Merci! Dis-je peux te poser une question, tu as un petit accent aussi, je me trompe? Tu es anglaise? Tu as p'tre passé du temps dans un autre pays non?" M'enquis-je curieux en ouvrant le soda.

©junne.

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Nous étions installés a même le sol, près du feu de cheminée. Nous discutions avec une facilité déconcertantes de nos parcours de vie, c'était assez surprenant ici. En Angleterre tout était plus compliqué depuis que j'étais arrivé. Il fallait faire attention à ce qu'on disait pour ne pas choquer l'interlocuteur, et j'avais la désagréable sensation de marcher constamment sur des oeufs. Mais Mary semblait n'avoir cure des bienséances de la vie en société anglaise et merlin que c'était agréable! Elle me parlait de ses parents le plus naturellement du monde et je fis alors de même.

"-Ma mère est une sorcière par le biais de son père, donc mon grand-père. Quant-à mon père, j'en sais rien, je l'ai pas connu. Il s'est fait la maille avant ma naissance..." commentais-je sur un ton qui se voulait indifférent. " je sais juste que c'était aussi un sorcier, enfin peu importe..."


J'avais grandi sans connaître mon père, et je m'en portais définitivement pas plus mal. Je n'avais jamais souhaité en savoir plus sur lui, et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait changer. Je ris franchement à sa remarque. Hiberner! Quel drôle d'idée quand même! Quoique... A bien y réfléchir, si j'aurai pu avoir le choix...

"- T'inquiètes, l'hibernation n'est pas pour tout de suite! J'ai pas encore trouvé le système!" plaisantai-je dessus avant d'ajouter " Ouais c'est un groupe d'amis qui vivent à New-York. C'est un sitcom sympa et drôle ou tu suis leurs relations. C'est très porté sur l'humour!" l'informais-je.

Elle m'annonçait alors ses origines. Les Ecossais avaient selon les dires, un accent assez différent du reste du pays. Mais c'était surtout ses années en Afrique qui avait du marquer son accent.

"- L'afrique? Waw! C'est pas la porte d'à côté! Ils font quoi dans une réserve? ils sont vétérinaires?" L'interrogeais-je alors, " Non, j'y suis jamais allé! et Ouais j'ai étudié à Ilvermorny! C'est vraiment très différent d'ici l'école là-bas. Enfin du moins de ce que j'ai vu..." dis-je un peu blasé par cette différence culturelle.

©junne.

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Je bus une gorgée de la boisson sucrée que je venais d'ouvrir avec le décapsuleur que Mary avait utilisé avant moi. Elle me questionna sur le métier de ma mère, et je soupirais malgré moi. C'était ce métier qui m'avait mener ici, en Angleterre et quitter ma terre natale n'avait pas été aussi simple pour moi. Je laissais ma famille et mes amis là-bas, et tout un océan nous séparait à présent.

"-Ma mère est la nouvelle ambassadrice sorcière américaine au ministère de la magie, d'ou le fait qu'on habite en Angleterre pour le moment. " la renseignais-je calmement.

J'étais fier du travail de ma mère, Elle avait bossé durement toute ça vie, et c'était là, la consécration de sa carrière. Alors j'avais accepté de la suivre sans protester, pour lui faire plaisir. La discussion se perdit autour de Friends, et je réfléchis un instant avant de répondre.

"-Je ne sais pas si c'est déjà sorti en cassette, il faudrait que je me renseigne!" dis-je après réflexion.

Mary me compta une petite partie de la vie de ses parents et de la sienne et je la regardais, éberlué. Avait-elle bien dit qu'elle était déjà vétérinaire?

"-Attends! Tu es vétérinaire? Mais... T'as quel âge au juste? Et si c'est le cas, pourquoi poursuivre tes études ici si tu as déjà ton diplôme??" questionnai-je interloqué.

Les différences entre l'Angleterre et les Etats-Unis? Et bien, quasiment tout à vrai dire! Il y en avait tellement que je ne savais pas par ou commencer.

"-Déjà, le comportement des élèves. Je dis pas qu'on est tous irréprochables aux Etats-Unis, mais ici j'ai la fâcheuse impression que les élèves sont du genre... un peu hautain. Y a le système de notation qui est différent aussi, pour les uniformes, je ne sais pas, on en a pas à Ilvermorny! On a aussi plus de temps pour le sport, on avait la possibilité de rentrer chez nous tout les week-ends, on a pas mal d'activité, alors qu'ici, j'ai tendance à m'ennuyer un peu. La seule chose d'avantageuse que les anglais ont, c'est l'accés à l'alcool avant nous!" Terminais-je sur une note positive en riant légèrement. "Et toi? Tu as noté des différences entre ici et l'Afrique?"

©junne.

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Peut-être que ma mère avait beaucoup de travail, oui. Elle n’était pas du genre à se plaindre, surtout à moi et je n’étais pas non plus du genre à lui poser des questions sur son travail ou sur les difficultés qu’elle rencontrait. J’étais du coup un peu penaud d’aborder ce sujet puisque j’étais incapable d’y répondre sincèrement.

« -Je suppose oui… Elle ne me parle pas de son travail à vrai dire, et je suppose que les relations entre nos deux pays sont plutôt bonnes, sinon je suppose que je serais pas là ! » Répondis-je avec sérieux, laissant mon accent ressortir de plus belle. « T’as laissé ta famille là-bas ? Du coup c’est de ton propre chef que tu es venu ici ? » m’enquis-je curieux.

J’acquiesçais d’un signe de tête, je savais qu’il sortait les cassettes prochainement mais je n’avais pas les dates. De toute façon, je ne m’y attardais plus puisque la jeune femme s’énervait déjà contre notre hôte. Je n’étais pas vraiment au courant de ce qui se tramait, juste que ça avait agacé pas mal d’étudiants.

« -Euh, j’en sais rien. Disons que je ne suis pas vraiment au courant de tout ça moi… J’suis arrivé à la rentrée. » Dis-je un peu bêtement. Je n’étais pas non plus du genre à m’en inquiétait plus que ça je laissais seulement les choses venir à moi avant de m’en soucier vraiment.

25 ans ? A ouais quand même. Elle était bien plus vieille que moi. Enfin façon de parler hein !

« -Je te donnais pas plus de 20 ans en fait ! » admis-je en souriant, « ça nous fait 7 ans de différence ! » constatais-je un peu surpris

Pourquoi je suivais ce cursus ? Elle allait être déçue par la réponse !

« - C’est pas vraiment une vocation je dirai. Je suis ce cursus par défaut. J’avais aucune idée de quoi faire, je voulais passé une année tranquille et réfléchir un peu à la suite, mais… disons que ma mère n’était pas du même avis et j’ai du venir étudier ici… Et comme il me fallait un cursus, j’ai disons pris celui qui… m’inspirait le plus. » lui expliquai-je grossièrement, « Tu dois trouver ça pathétique, ahah » je n’avais aucune honte à admettre que j’étais un glandeur fini !ou plutôt que je n’avais pas encore trouvé le boulot qui me conviendrait le mieux… Mais bon je n’ai que 18 ans, j’ai le temps !

La conversation déviait sur la scolarité à l’école africaine. Mary prenait plaisir à me raconter les spécificités, et ça se sentait qu’elle était attaché à son ancienne école.

« -Waw, j’ai jamais compris pourquoi on encourage ainsi la compétition entre élève. J’ai toujours préféré l’entraide personnellement, ou la bonne entente ! Si on a 4 maisons à Ilvermorny, mais on peut pas dire qu’il y ait beaucoup de tensions entre elles ou de rivalités, c’est plutôt la bonne entente je dirais… »

Elle me montra un Nundu, une créature magique que j’avais étudié vite fait en cours théorique de soin aux créatures magiques.

« -J’en ai entendu parlé. On l’a étudié en cours de soin théorique à Ilvermorny, mais je peux pas dire que je sois calé sur le sujet ! Toi en revanche, t’as bien appris ta leçon je vois ! »

©junne.

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Mary semblait être une jeune femme déterminée. Il fallait vraiment vouloir atteindre son objectif à tout prix pour partir loin de tout comme ça. Personnellement, j'aurai jamais eu le cran, ni la volonté de partir loin de ma famille. J'ai beau me plaindre que ma mère me traite comme un gosse, j'en suis pas moins content d'être chouchouter. Quant-à l'enfermement qu'on a subit pendant quatre-cinq jours, je vais pas non plus chippoter, j'ai passé mon temps libre à pioncer! J'ai pas besoin de sortir pour être tranquille, je me satisfait de peu, par contre cette histoire d'étudiants blessés me file les chocottes. J'suis loin d'être un mec courageux, j'suis pas non plus un froussard fini, mais j'aimerai pas finir blesser pour rien.

" A vrai dire, j'écoute pas les rumeurs. Je dois dire que ça ne m'a pas inquiété plus que ça. Pour le moment j'ai rien relevé d'anormal, et l'enfermement, je l'ai quasiment pas remarqué, donc bon..." Fis-je calmement, avant de porter à mes lèvres la boisson gazeuse.

J'suis jeune j'en suis conscient et elle a raison, j'ai le temps. J'ai juste l'impression que ma mère comprends pas. Si on est là c'est pas que pour bosser quoi. Faut savoir profiter de la vie aussi! Même si je comprends ses inquiétudes, j'ai juste l'impression de passer à côté de l'essentiel. Quant à Haveirson, effectivement, pouvoir participer à divers cours de cursus différents ça peut me permettre d'avoir une idée plus précise d'orientation pour la suite.

"Oui, j'ai pu participer au cours de potions! C'est d'ailleurs un sujet très intéressant surtout pour notre branche. La potion étudier permettait de communiquer avec un animal! Pas besoin d'examiner la créature pour découvrir ou il a mal, il peut nous le dire, nous le montrer ou autre! C'est super cool! Un gain temps ! Par contre j'ai foiré la potion! Mais je peux te donner mes notes si tu veux!" Dis-je complètement hilare.

Bon j'étais pas un as des potions, mais qui ne faisait jamais d'erreur après tout? Mary semble s'intéresser à Ilvermorny, mais avant d'aborder le sujet je préfère clore celui sur le Nundu.

"Waw! C'est flippant quand même. Ils ont fait quoi au Nundu finalement? Il se passe dés choses dangereuses dans ton pays! C'est sauvage! " Ris-je doucement avant d'enchainer sur Ilvermorny. "Oui il a y quatre maison: Oiseau-Tonnerre, Womatou, Serpent Cornu et Puckwoodgenie, j'étais à Puckwoodgenie. Même si on a quand même une certaine compétition entre maison, c'est franchement léger. C'est surtout à coup de blague qu'on s'affronte en général ou dans les compétitions sportives organisée."

©junne.

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Contrairement à Mary, je n’ai pas ce côté curieux en moi. J’ai tendance à m’occuper de mes affaires dans ce genre de chose, parce que j’ai pas envie de me prendre le retour de baton dans la tronche. C’est d’ailleurs pour ça que je ne réponds pas à son hésitation, préférant noyer le poisson avant que ce soit trop tard.
J’enchaîne donc sur le cours de potions qui en revanche, est constructif !

« La prof est plutôt cool ! Bon j’ai probablement tué ma vie sociale en trente seconde mais sans regret. Et je crois que la prof était un peu d’accord avec moi ! Tu les aurais vu sérieux, se battre pour savoir qui était le meilleur en potion ! c’était affligeant ! Quand j’ai fais la remarque, j’suis presque sur que la prof aurait ri ! Elle a du se retenir ! ça a moins plus à mes camarades ! » racontais-je hilare en y repensant.

Visiblement, Mary est quelqu’un d’émotive. Je lui fais un petit sourire désolé, compatissant à sa peine. Elle a l’air d’adorer les animaux, c’est touchant. Je pose ma main sur son avant bras en signe de réconfort.

« C’est triste oui, mais malheureusement, tous les animaux n’ont pas la même chance que nous… » dis-je doucement.

J’étais aussi affligé par le sort des créatures magiques. Je trouvais qu’on ne leur prêter par assez de considération, mais malheureusement, la société n’était pas prête à penser comme elle ou moi. Je reprends une gorgée de boisson alors qu’elle me pose d’autre question sur Ilvermorny, me mettant un petit coup de blues au passage. C’est un peu nostalgique que je réponds à ses questions :

« En arrivant à Ilvermorny, tu rentres dans le hall, et tu te places sur un socle entouré par quatre statues représentant les maisons. Si une des maisons veut de toi, elle te fait un signe exemple, les yeux d’une statue qui s’illumine… Les élèves qui vont à Serpent Cornu sont les érudits, ont dit que Serpent cornu représente l’esprit des élèves. A Womatou, ça représente le corps des élèves et se sont ceux qui sont plus du genre… guerrier, force courage et tout. A oiseau-tonnerre, on y voit les élèves les plus aventuriers, on dit que cette maison représente l’âme des élèves. Et puis a Puckwoodgenie, on y voit les possible guerisseurs, les altruistes et cette maison est censé représenter le cœur des élèves… Et dans ton école, comment ça fonctionnait?» l’informais-je pensif en me souvenant de ma propre répartition.

Oiseau-Tonnerre avait voulu de moi, mais s’était finalement effacé au profit de Puckwoodgenie sans que je n’en comprenne la raison. Finalement, ça m’allait parfaitement en y repensant.

©junne.