Fête de Bienvenue

Cette rentrée à Haveirson fut pour le moins mouvementée et riche en bouleversement. Après des longues discussions avec ceux qui avaient étés retenus prisonniers dans le château, je m’étais aventurer dans le hall, poussant avec force et adresse mon fauteuil roulant. La liste des confréries était affichée dans le hall, sur le grand panneau d’affichage que le comte avait mis à notre disposition. C’était là le seul moyen d’avoir des échanges avec notre hôte. L’un des bouleversements concernée d’ailleurs les confréries. Nombreux élèves avaient été re-répartis, bouleversant les habitudes acquises l’année précédente.

J’étais de nouveau à Abraxan. Ravie, je fis léviter mon fauteuil pour gravir les escaliers, restant concentrée sur mon action. Je partis donc en direction de ma salle commune qui était encore déserte de tout occupant. Je montais à l’étage regagner les chambres, et allaient m’installer dans la mienne. Dean et moi avions décidés de partager la même chambre, ce qui n’était pas une grande surprise en fait. Après avoir installé mes affaires, je redescendis dans la salle commune, pensive. Beaucoup de nouveaux avaient élus domicile à Abraxan alors que la présidente avait déserté la confrérie pour une autre. Je réfléchissais à ce qu’on pouvait faire pour accueillir comme il se devait les nouveaux venus, histoire de mettre un peu d’ambiance et leur permettre de se sentir à l’aise dans ses lieux encore inconnus pour eux. Une petite fête autour du bar ? Pourquoi pas, c’était quelque chose de simple et convivial, et dans mon fauteuil, je ne pouvais pas non plus faire de miracles. De quelques coups de baguettes, j’installais les fauteuils d’un côté, je sortis de nombreux verres pour les disposer sur le comptoirs, et je tentais de préparer des cocktails. Je n’étais pas une grande connaisseuse sur les alcools, j’avais alors préparé des choses simples. Du Punch, des Mojitos et j’avais sortis des jus et des bierraubeurres pour les autres.

Je profitais de l’arrivée de Dean – Qui s’apprêter à monter dans notre chambre – pour lui demander de transformer quelques petits objets en guirlandes décoratives festives aux couleurs d’Abraxans pour décorer la pièce. J’étais tellement nulle en métamorphose que je ne m’étais pas risqué sur ce terrain là. J’en profitais aussi pour lui demander de se rendre aux cuisines pour demander aux élèves de maisons de bien vouloir apporter à la confrérie de quoi se sustenter pour la fête. Loin de moi l’idée de vouloir l’asservir, mais descendre dans les sous-sols avec mon fauteuil… j’en avais pour une plombe.

Dean m’avait rendu ce service, et alors que de nombreux élèves étaient déjà arrivés dans la salle commune, les elfes firent apparaitre sur un table près du bar, de nombreux mets à grignoter. Je n’aimais pas parler à une assemblée, surtout aussi nombreuses. Beaucoup n’avait d’ailleurs, pas osé venir jusqu’au bar alors que je m’attelais aux derniers préparatifs. C’est donc avec hésitation que je pris la parole.

-Hey ! Hum… Bienvenus à tous à Abraxan… Désolé qu’aucune fête n’est été prévu avant mais… La présidente de confrérie de l’année dernière a été répartie ailleurs… Donc bah ! Bon courage pour cette année, et n’hésitez pas à aller vous servir… Ah et si quelqu'un s'y connait en cocktail, la place derrière le bar est libre! dis-je pressée d’en finir avec cette improvisation rapide.

Je poussais donc mon fauteuil sur le côté afin de souffler un peu et décompressée. Pourquoi j’avais improvisé cette fête de rentrée déjà ? Ah oui, pour aider les nouveaux à se sentir bien c’est vrai ! J’espérais juste ne pas avoir d’idée aussi brillante que celle-là trop souvent pour ma santé mentale !

Alors que la rentrée commençait tout doucement, il y avait quelque chose qui se passait chez Ambrose qui le poussait à faire certaine actions qui pouvait être bénéfique pour le bien des autres. Il se sentait de bonne humeur et aident pour les autres surtout. Sachant surtout que la présidente d'Abraxan avait changer de confrérie pour une autre, il ferait n'importe quoi pour pouvoir s'offrir. Mais, étais-ce vraiment le moment? Peut-être. Théo était maintenant dans la confrérie d'Abraxan et Ambrose étaientAmbrose était bien content que ce dernier le soit. Ambrose était dans sa chambre. Son Fléreur ne l'avait pas suivis et il avait haussé les épaules. Ce chat se promenait maintenant dans l'université à la recherche probable d'une nouvelle proie à déguster. Mais, Ambrose se disait que ce dernier le regretterait peut-être s'il ne revenait pas puisqu'Ambrose descendit tout vers la salle commune d'Abraxan et y vit alors qu'il y avait là plusieurs guirlandes d'installer et il y avait plusieurs choses à grignoter sur les tables. Peut-être que la présidente avait déserter sa confrérie mais, tout 'était peut-être pas fini après tout. La vie continuait de fonctionner tout de même. Et c'est ce qui en était la preuve. Ambrose arriva juste à temps pour écouter le discours de celle qui était à l'origine de tout cela. Il se tenait loin des élèves dans la pièce et l'observa. Elle semblait maladroite dans son discours mais, c'était un beau discours tout de même.


Puis lorsque cette dernière eut finit son discours il eut une idée. Elle avait parlé que le bar était libre pour les cocktails. Ambrose avait appris à faire plusieurs mélanges de cocktail lorsqu'il était dans son pays en Grèce. C'est d'un pas décider qu'il s'avança vers Megan et décida de prendre les choses en main. Il portait alors comme vêtement un chapeau tout ce qu'il y avait de plus ordinaire et une chemise … Ses pantalons bien entendus. Chemise de couleur bleue et chapeau noir. Il fit un clin d'oeil à Megan.



Ambrose – Tu as pas à tant faire…. Je m'occupe du bar. Par chez moi on m'a enseigné à faire de délicieux cocktail. Ha au fait moi c'est Ambrose Malia…. Pour vous servir…''' Sur ces dernières paroles, il reparti en directions du bar et se planqua derrière le bar. Ce soir, c'était le parté et il était à présent là pour animer cette fête de bienvenue.


Ambrose – Alors, qui veut un Whisky? Ou alors Tequila Bang Bang peut-être? Venez me voir pour cette fête de bienvenue la boisson je vous la fait gratuite et avec le sourire en plus! ''

Lara avait beau être courageuse, elle appréhendait un peu la première soirée ; une peur qu 'elle ne connaissait pas d'habitude et elle était surprise et agacée d'en éprouver. Même en des endroits lugubres elle la méconnaissait, mais là à l'université une certaine appréhension s'était emparée d'elle. Probablement que ce n'était pas vraiment de la peur juste un changement d'existence.

Elle en avait pourtant l'habitude de ces changements d'existence, la Suisse, puis l'Angleterre, puis Poudlard ; peut être était ce la fatigue. Elle était seule dans le dortoir pour l'instant ; elle avait vu qu'il y avait la fête de la confrérie ce soir ; elle avait cotoyé dans les couloirs plusieurs membres, la plupart se connaissait et se faisaient des signes de la main. Elle n'avait pas encore eu l'occasion de faire connaissance avec les uns ou les autres.
Oui c'était probablement pour ça la solitude, même si c'était le plus clair de son existence elle commençait à manquer cruellement de contact et d'amis.

Elle s'habilla d'une robe sobre, histoire de rester discrète et commença à se rapprocher de la salle commune. Y résonnait quelques bruits d'étudiants qui étaient déjà arrivés. La salle était magnifique, ornée de guirlandes. Les paroles de la jeune femme en terme d'accueil se voulaient chaleureuses mais elle remarqua son soulagement à la fin de son discours. Elle ne put retenir un sourire en se disant qu'elle n'était probablement pas la seule à être raservée. Peut être pourrait elle s'en faire une amie.

Alors que la jeune femme venait de terminer son discours un des jeunes hommes se proposa de tenir le bar ; elle n'était pas une férue d'alcool mais ce soir elle avait envie, besoin, peut être se sentirait elle à l'aise ainsi et l'alcool délie les langues c'est bien connu...

Elle se rapprocha telle une ombre du bar ; Ambrose, c'est ainsi qu'il se prénommait visiblement était en pleine discussion avec son voisin de comptoir qui semblait visiblement absorbé par un autre homme à ses côtés. Elle haussa les sourcils puis se retourna en direction du "Barman".

Elle toussota et dit simplement quelle boisson peux tu nous proposer, je te fais confiance, sers moi ta spécialité

Le bout de ses doigts effleura la surface rugueuse du parchemin sur lequel une plume avait valsé avec précision. L'encre dessinée formait quelques mots vides, une date et le nom du jeune homme. Ghrystal Prendergast. Les traits qui composaient le patronyme étaient plus épais, plus forcés. Ils avaient étés appliqués avec une agressivité certaine. Du peu que l'on pouvait lire sur le document, on ne pouvait en déceler qu'une information claire sur l'auteur; il détestait l'ainé Prendergast.

Ghrystal déposa sa plume, choqué par l'insistance qu'il avait porté à son propre nom. Absurde, il était ridicule. Comment en était-il arrivé là ? Comment s'était-il laissé coulé comme ça, pourquoi avait-il permis d'arrêter de nager, de renoncer à garder sa tête au dessus de la surface, pourquoi, pourquoi s'était-il abandonné aux remous ?  Pourquoi serrait-il les dents à chaque fois que l'on lui adressait la parole ? Car il était un meurtrier. Un meurtrier en liberté que tout le monde détestait. Mais que ça en vienne au point où il n'arrivait plus à retranscrire ses notes du jour sans butter sur une simple entête où son nom résidait, c'en était trop. Il ne retournerait pas en arrière, il ne ramènerait pas Gabrielle d'entre les morts et il ne prendrait certainement pas sa place comme il l'avait pourtant si souvent fantasmé.

Elle le hantait régulièrement. Dans ses rêves, les traits de son visage ne se dessinaient jamais précisément et seuls deux éléments revenaient toujours. En premier, sa peau laiteuse, tellement blanche qu'elle semblait bleu. Un blanc pur, un blanc mort, un blanc aveuglant comme la neige sur lequel le soleil se reflète. Puis, ses cheveux de jais. Ils flottaient autour de Gabrielle comme les serpents de Méduse, prêts à l'étrangler au moindre faux pas. Mais rarement le visage de sa victime se montrait à lui. Il était toujours flouté, même lorsqu'elle s'approchait de lui, même lorsqu'il la poignardait involontairement avec un morceau de verre, même lorsque sa gorge laissait échapper des litres et des litres de sang. Même lorsque sa robe blanche était tâchée entièrement du liquide écarlate, même lorsqu'il la tuait de nouveau dans son cauchemar, il ne la voyait pas. Il ne voyait pas son visage et il s'en voulait. Elle s'effaçait peu à peu, ne devenait qu'un souvenir, qu'un fantôme du passé. Ghrystal ne savait honorer sa mémoire. Et, vengeresse, elle le réveillait sans cesse. Il le méritait.

Le volume montait à la salle commune et il sut qu'un petit rassemblement s'adonnerait bientôt aux festivités d'inauguration de la rentrée scolaire. Sa main trembla un peu plus et il se recula brusquement de son bureau. La chaise crissa contre le sol, il serra les dents et s'adressa à Mara, cachée de l'autre côté du paravent séparant les deux côtés de leur chambre. « Désolé. »   L'Abraxan se leva et traina les pieds jusqu'à la commode pour contempler une garde-robe en grand manque d'inspiration. Puis, il s'adressa à nouveau à la cadette de sa copine, la voix tremblante d'anxiété, peut-être même de peur. « J'vais y aller à leur petite fête. Comme ça tu pourras dire à Siobhan que je l'ai écoutée. Que je fais des efforts. »  Il attrapa une chemise ordinaire d'une couleur ordinaire et le pantalon le moins trash qu'il avait. Un par un, il les enfila avec hâte et négligence, puis posa un regard vers la porte qui menait au corridor. Au fond, il ne tenait pas tant que ça à faire plaisir à Siobhan ou à Aldabella. Plutôt, il voulait voir le regard des autres. Comment ceux qu'il connaissait réagiraient. S'il avait toujours des alliés. S'il avait de nouveaux ennemis. Si les nouveaux abraxans avaient donné raison à la propagande de la Gazette. Il sortirait, il verrait tout ça. Et, l'espérait-il, il y aurait un nombre de personnes qui ne l'identifierait même pas.

Sa main frotta la poignée et il passa la porte avant de se diriger lentement vers la salle commune. Et, bien qu'il lutta, son regard se posa sur le sol lorsque ses confrères apparurent dans son champ de vue. Il remarqua Megan et Dean, deux collègues de l'Ordre du Phénix, mais ne leur adressa pas plus qu'un discret signe de tête puisqu'il se laissait plutôt attiré par le bar. Doucement, il posa sa main handicapée sur le comptoir et s'adressa au jeune homme qui servait l'alcool. « Salut. Gin tonic s'il te plait. Double, même. »  Ghrystal prit une courte pause, puis osa poser une question. « Quel cursus ? Je ne me rappelle pas t'avoir vu ici l'année passée. Même chose pour bien des gens ici. » Ses iris glissèrent vers sa main, son doigt manquant lui rappelant cette soirée fatidique où il était devenu meurtrier.

La fête commençait tout doucement et Ambrose regardait les nouveaux arrivant... Arriver depuis le derrière du bar. Depuis cette positions, il pouvait observer la plus part de la salle commune qui était assembler et était assez satisfait du résultat d’ailleurs. Mais, lorsqu’il vit s’approcher un des étudiants d’Haveirson et le reconnus tout de suite, il fit un sourire. Il était content de revoir Théo et c’était vrai pour une fois. Ce dernier lui proposait de... Dansé? Pourquoi pas. Il servirait tout ceux qui voudrait un cocktail et en suite il irait dansé avec Théo un peu et retournerait par la suite s’installer derrière le bar. Il fut en suite très surpris de là propositions qu’Ambrose ramène quelqu’un d’autre dans sa chambre. Non il ne pouvait tout simplement pas faire cela. Pourquoi? Parce qu’il avait des principes et ces dernier lui interdisait tout simplement cela.il regarda alors Théo pensif.


Ambrose – si je compte dansé? Ho mais bien entendus... Je te rejoins dès que....’’ Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’une demoiselle arrivait déjà aussi devant le bar. Il lui fit alors un sourire et elle demanda la spécialité de la maison. Il observa alors le visage de la jeune demoiselle et écima alors du type de boisson qu’elle allait prendre ce soir et prépara le tout pour en suite le lui offrir.


Ambrose – Alors pour toi ma belle ce sera un Bloody Caesar’’ Arriva alors un autre client qu’il ne connaissait pas vraiment. Apparemment lui non plus il ne le connaissait pas. Il commença un double Gin tonic. Puis il lui posa une question bien étrange. Quel était son cursus?


Ambrose – Hey bien pour te répondre je suis le Cursus d’auror. Et si tu ne me connais pas encore c’est tout à fait normal c’est què je suis nouveau de cet année. Je m’appel Ambrose Malia et je viens de la Grèce et toi?’’ tout en parlant, il était en trains de servir le double gin tonic a l’Abraxan qui se tenait devant lui. Qui était cet étrange homme qui semblait avoir mal à la main? Il l’observait d’un coup d’oeil puis vit arriver en suite non pas la fameuse mais, la merveilleuse Alyson. Cette fille avait tellement une humeur joyeuse et débordante et contagieuse qu’elle pouvait contaminer sa bonne humeur avec ce qu’elle avait. Ambrose lui fit un sourire lorsqu’elle arriva devant lui. Bien entendus il avait entendus les phrases qu’elle avait dite un peu plus tôt. Mais, à vrai dire il s’en fichait un peu. Théo serait à lui quoi qu’il advienne et personne ne l’empecherait de tomber amoureux de lui.


Ambrose – Hi t’as pas à t’en faire pour moi Alyson je suis sûr que Théo et moi on a beaucoup de chose à faire ensemble pour cette soirée. N’est-ce pas Théo? ‘’ il sortis alors du bar et pris la peine de prendre la main de Théo pour l’emmener dansé. Cette propositions prenait effectif maintenant.

Installée dans son immense lit, la blonde lisait un bouquin pour ses cours. Un vieux truc qui traitait de potions, de leur ambivalence. De toute la philosophie créatrice qu’il y avait dans cet art si subtile. La même mixture pouvait être utilisée pour des intentions contraires. C’était ça qui l’avait toujours titillée dans cette matière, cette acceptation du bien et du mal. L’idée qu’ils se suffisent l’un à l’autre et se complètent pour tendre à la perfection. De la même façon qu’il n’y avait pas d’ombre sans lumière. Avec intérêt, elle prenait des notes furtives sur un parchemin juxtaposé. Elle avait jamais autant bossé de sa vie. Poudlard paraissait plus tranquille vu d’ici ; un havre de glande. Après, personne l’avait forcée à continuer ses études. Mais l’idée lui avait même pas traversé l’esprit ; ça serait mal passé auprès de sa famille. Déjà qu’elle suivait pas l’attitude exemplaire de ses frangines, si en plus elle larguait l’université… Autant directement changer son prénom en « Rejet ».

Sans s’en rendre compte, elle mâchouillait son crayon à papier. C’était bien plus pratique qu’une plume, cette pointe de graphite. Ça en foutait pas partout, et c’était moins cher. En bonne artiste, Mara les avait utilisés que pour le dessin. Et comme là elle avait plus d’encre, et qu’elle osait pas en demander à son coloc, voilà. On faisait avec les moyens du bord. Sans bouger, la Norvégienne leva ses yeux arctiques sur Ghrystal. De dos, il semblait affairé à quelque chose sur le bureau. La tension s’était détendue entre eux, du moins c’est qu’elle ressentait. Maintenant, elle l’envisageait simplement comme un homme brisé. Un mauvais timing entre lui et son Destin ; il était là au mauvais endroit, au mauvais moment. Ajoutons à ça toutes les rumeurs suintantes de venin concernant les Prendergast. Voilà, la recette parfaite de l’ennemi public numéro 1.

Le crissement suraigu la fit grimacer, et elle reposa son attention sur une ligne au hasard de son livre. Histoire de faire genre qu’elle était occupée. A l’affût du mouvement derrière le paravent usé, Mara comptait sur son ouïe pour la renseigner. Après ces quelques jours passés ensemble, elle identifiait la plupart de ses bruits et ceux de la chambre. Un léger grincement, puis un silence, lui indiquèrent que le Prendergast se trouvait démuni devant le contenu de son armoire. Rapidement, elle avait fait son équation ; l’agitation sourde qui venait de la salle commune, et le vif intérêt de son coloc pour ses fringues. D’ailleurs, c’est lui qui confirma sa petite hypothèse, clamant qu’il irait à la soirée. Muette, elle ne trouva rien à répondre. Pourtant, elle aurait au moins pu lui souhaiter une bonne soirée. Mais ça sonnait foutrement faux.

C’était qu’une fois parti qu’elle notifia son absence. Vous me direz, c’est complètement logique. Comment le dire sans paraître trop sentimentale… Quelque part, la sorcière s’était habituée à sa présence. Même si elle n’était que nuages gris et pluie morose, ça restait une présence. Elle avait appris à apprécier sa mélancolie, trouvant même des similitudes dans leurs blessures respectives. En gros, elle compatissait à fond. Peut-être parce que sa petite sœur était sa grande copine, allez savoir. Peut-être parce qu’il sortait avec sa grande sœur à elle. Dans tous les cas, ils étaient liés malgré eux. Alors autant s’accommoder un minimum, non ? Elle lança un regard résigné à la porte par laquelle il était sorti quelques secondes plus tôt. Avec un soupir, Mara referma son livre et alla s’arranger un peu dans la salle de bain.

Pourquoi est-ce-qu’elle l’avait suivi ? Bonne question ça. Si vous lui demandiez comme ça, à chaud, elle aurait même pas répondu. Non, elle avait juste envie de voir à quoi ressemblait la petite fête de sa confrérie. Ce qu’elle vous dira jamais, c’est qu’elle appréhendait l’entrée de Ghrystal dans la salle commune. Ce moment infiniment gênant, ou quelques regards plein de jugement le suivraient dans chacun de ses gestes. Certaines personnes se laissaient aisément convaincre par les murmures et les médias. Grand bien leur fasse. La jeune fille ne doutait pas un instant de la volonté du futur Auror, ni de sa ténacité. Elle craignait davantage les charognards qui viendraient lui faire des piqures de rappel à propos de ce drame d’été. Gardienne autoproclamée, elle alla s’asseoir sur un des canapés, sans faire attention au reste des invités.

hummm fit elle doucement quand elle goutta le cocktail servi par Ambrose, elle était restée au bar et écoutait les conversations. Elle ne cherchait pas à s'imiscer dans les échanges ; tout le monde semblait se connaître déjà, des secondes années, ou des amis de Poudlard, elle se sentait un peu seule. La solitude, elle la connaissait et cela ne la gênait pas.

Elle prit son verre et alla s'appuyer contre un mur pour observer, les arrivées, la jeune femme qu'elle avait abordée le premier jour était toujours dans son fauteuil roulant à l'opposé d'elle même. Les petits groupes se formaient de ci de là. Elle risqua un regard de nouveau vers le bar, le barman semblait être avec celui qui était son voisin au comptoir et ils attendaient le début de la musique.

La musique, son appréhension, la crainte que quelqu'un ne vienne vers elle. Elle était droite et au fond d'elle même, malgré le fait qu'elle n'ai peur de rien, elle commençait à comprendre les raisons de sa solitude. Elle avait peur, oui peur, elle qui avait peur de rien de se perdre dans les bras de quelqu'un et ainsi de perdre pied. A Poudlard, elle avait eu des coups de coeur, des instants où elle avait eu envie de se laisser aller mais jamais elle ne s'était permise de franchir le cap. Pourtant, séduisante, elle avait eu plusieurs fois l'occasion, mais à chaque fois Lara déclinait les invitations et les propositions diverses. Elle avait été ainsi étiquetée, étrange, sauvageonne ; cela la qualifiait bien et lui convenait à la perfection.  

Elle obéissait depuis le jour de son enfance à une ligne de conduite précise qu'elle ne voulait quitter sous aucun prétexte ; cette conduite lui permettait aujourd'hui d'être sûre d'elle, ambitieuse et de réussir tout ce qu'elle entreprenait ; que se passerait il si elle s'accordait un petit détour ? Non elle ne voulait pas finir comme sa maman ; certes sa maman était une moldue, un nouveau genre de criminel victime de la drogue ; elle ne voulait pas être comme elle.

Non il ne lui venait pas du tout à l'idée de s'écarter, elle ferait ses études à Haveirson, deviendrait Auror, aucune autre issue ne serait possible. Elle gravirait ainsi les marches de son avenir tel qu'elle l'espérait pour elle même. Son papa serait heureux de ce fait ; elle savait qu'il serait heureux qu'elle ramène un petit ami à la maison mais comment ramener un petit ami quand on ne sait pas si ce fait ne vous amènera pas des ennuis.

Elle faisait quand même tâche dans le décor. Du moins, elle était pas dans l’ambiance festive attendue de ce genre de soirée. Non, elle avait vraiment pas la tête à ça. Au-delà des tribulations de son colocataire, elle avait ses propres soucis. Et oui, sinon ça aurait pas été marrant. Depuis la rentrée, ça lui était arrivé quelque fois de surprendre des regards sur elle. Des regards mêlant pitié et curiosité. Mara Kvelgen, son nom était apparu une fois dans la Gazette. Elle qui pensait que ça passerait inaperçu, c’était foiré. Cette désagréable impression d’être reluquée lui collait à la peau. L’été, elle avait préféré s’isoler pour mieux digérer. Visiblement, ça avait fonctionné. Par contre, le prochain qui lui jette un regard de traviole, il passe à travers le toit. J'suis pas une bête de foire, t'entends ?

Légèrement tendue, on pouvait le deviner à son allure toute raide. Droite dans le canapé, la blonde avait le regard fixe. Fixement perdu dans le vide invisible. Les mouvements n’étaient pas réels, ils étaient lointains et égarés dans un flou continu. C’était comme se trouver derrière une vitre sale. Simple observateur d’une scène à laquelle on n’appartient pas. Fallait quand même avouer qu’elle avait pas trop la tête à papoter. D’ailleurs, elle avait encore parlé à personne de sa confrérie. Sauf Ghrystal, mais ça comptait pas. C’était pas comme si on lui avait laissé le choix, fallait bien remplir les chambres. Conneries.

Un mouvement dans le canapé attira son attention. Une métisse venait d’atterrir à côté d’elle, sans pression. Sérieusement, comme si y avait pas assez de canapés dans la salle commune. Mais après lui avoir jeté un rapide coup d’œil, la demoiselle s’interrogea. Elle connaissait ce visage si particulier, ces grandes tresses brunes… Machinalement, ses iris bleues se posèrent sur le bras gauche de la presque inconnue. Une marque rosée et luisante dépassait de sa manche, comme une sorte de brûlure. L’Irlandaise eut un moment de solitude quand sa voisine lui parla. Merlin, elle la remettait vraiment pas. Alors l’évidence la frappa quand celle-ci tourna son visage vers le sien, bien en face.

C’était une ex-Mangemort. Fatale dans tous les sens du termes, la demoiselle. L’arrogance de sa beauté était d’une insolence rare. Tout de suite, Mara s’était sentie… vulnérable. Un peu comme prise de court ; c’était exactement ça, en fait. Elle s’attendait pas à ce que sa filature sans importance se transforme en copinage. Du coup, elle avait simplement hoché de la tête pour confirmer son identité. Merci, la Gazette. Et elle, son prénom, c’était quoi déjà ? Un truc qui sonnait divin sans le vouloir, qui te renvoyait dans des temps anciens. Freya. Amante et guerrière dans la mythologie nordique. Vu de là, ça lui allait bien.

« - Ouais, j’suis en Potions. Et toi ? articula-t-elle de sa voix rauque. Sauf qu’elle savait très bien qu’elle allait mettre les pieds dans le plat. Pas plus tard que maintenant. Alors t’étais au service de l’autre, là ? T’as dû voir de sacrés trucs. »

Pas une once de jugement dans sa phrase. Non, une espèce d’indifférence presque bienveillante et intriguée. C’était pas tous les jours qu’on croisait des repentis de la magie noire ! Puis vous le savez, lecteurs, la Kvelgen avait un faible pour les interdits. Flirter avec le danger, c’était ça son grand frisson. Y avait qu’à regarder son épaule zébrée de cicatrices. Mais en même temps, elle allait pas l’assommer de question. La brune se posait là, dans le genre paria. Deux jeunes filles marquées par la vie, là, sur un canapé, au milieu d’une soirée. Le Destin avait sa façon bien à lui de provoquer des rencontres, y avait qu’à se laisser faire.

Voilà Kvelgen, t’avais réussi ton coup. Comme si ta curiosité trop franche était inévitable. Personne ne l’avait esquivée jusqu’ici, pourquoi ferait-elle exception ? Peut-être parce qu’elle pourrait t’égorger dans ton sommeil. Utilise le peu de jugeote qu’il te reste, s’il te plaît. Ne me fais pas faire tout le boulot. Tu l’avais pas perçue comme un réel danger, en fait. Sinon, t’aurais décampé sans demander ton reste. Non, Freya n’avait rien d’un Mangemort, vue sous cet angle. Du moins, elle n’inscrivait aucune ressemblance avec ceux que la blonde avait vus à Poudlard. Ils n’étaient qu’ombres projetés par la lumière ; elle, simple étincelle essoufflée.  C’était tout ce qu’elle voyait dans la Nightingale ce soir, une jeune femme lessivée par sa vie et ses choix. Alors elle avait tous les droits de se braquer, pour la forme.

L’espace d’un instant, la Norvégienne projeta sa gaffe en un scénario désastreux. La métisse montait le ton, avant de claquer une sortie théâtrale. Plombant l’ambiance de la soirée, au passage. Et c’en était finit de sa présence en catimini de Ghrystal. Mais comme y a pas que des gens frappés sur Terre, rien de tout ça ne se produisit. Elle éluda carrément la remarque, pour attaquer un autre sujet, tout aussi sensible. La nouvelle Abraxane sentit la chair de poule ramper sous son épiderme, hérissant son épaule abîmée. De jolis mécanismes de défense pour une jolie fille, elle esquissa un bref sourire, gardant cette remarque pour elle.

« - J’me suis fait ça en me faisant passer dessus par une tondeuse, déclara-t-elle d’un ton sérieusement inquiétant. Puis son rire, espiègle, détendit l’ambiance. Non, c’était à Poudlard, il était sous forme humaine. Pas besoin de préciser son nom, sa réputation le précédait. Même dans la tombe. J’ai lu pas mal de trucs à propos de tout ça, elle fit un geste vague avec sa main, la lycanthropie. C’est fascinant, hein ? »

Malgré elle, elle baissa les yeux, accompagnant le tout d’un sourire triste. Ces sourires qu’on sait protecteurs de nos noires pensées. Ceux qui se font gardiens de notre peur, ou de notre peine. On les sert dans des moments de doute, ou simplement parce qu’on n’ose pas avec des mots. Parce qu’il veulent dire tellement de choses, ces sourires-là. De toute façon, c’était un secret pour personne, que Greyback l’avait mâchouillée. Si elle avait voulu se le cacher à elle-même, elle aurait commencé par éradiquer les cicatrices. C’était hors de question. En se voilant la face, on avançait laborieusement. Et ça, c’était une époque révolue.

« - S’tu veux je te les prête mes cicatrices, comme tu leur fais de l’œil. » ajouta-t-elle avec humour. Évidemment qu’elle avait remarqué le regard de Freya. Elle y lisait l’intérêt qu’on porte à quelque chose de subjuguant. A vrai dire, ça la foutait un peu mal à l’aise. Mais au fond, qui était la plus décalée des deux ? Celle qui devient une bête, ou celle qui s’en est délivrée ? On pourrait débattre infiniment sur ces questions. Mais comme elles étaient rhétoriques, vous allez juste continuer à lire ce que j’écris.

La jeune fille ne savait plus trop quoi dire, ni quoi faire. Muselée par cette sorte d'aura qui se dégageait de sa voisine de canapé. Elle en imposait, c'était certain. De par son passé, mais aussi sa stature naturellement arrogante. Elle avait l’œil des guerrières fières, l'étoffe d'une conquérante. Même fanée, une fleur demeure belle à travers le souvenir de ses beaux jours. Et elle s'épanouira à nouveau, quand le temps aura lissé les plaies.