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 Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume

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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyDim 1 Nov 2015 - 16:57

Clemens pinaillait pour son instinct de survie, mais cela ne fit qu’agrandir le sourire sur le visage de Quinlan. Il était soulagé que le Sinistros réussisse à dompter sa curiosité en ce qui concernait ses talents très particuliers. Il savait qu’un jour viendrait où cette question serait amenée sur le tapis, et que la discussion qui s’en suivrait serait tout sauf agréable… Mais ce jour n’était pas arrivé.

Aujourd’hui était le jour où, dans l’intimité des appartements d’un professeur d’Haveirson se forgeait la résistance. Aujourd’hui était le jour où deux hommes liés par un destin bien plus puissant qu’eux s’alliaient officiellement pour botter des culs et sauver le monde. Ou presque. Aujourd’hui était le jour où Quinlan admettait qu’il était prêt à risquer sa vie aux côtés de Clemens, en sous-entendant presque qu’il la donnerait pour lui. En y réfléchissant bien, et à la mention du Comte, ce n’était pas tout à fait vrai. Quinn était plus enclin à tuer qu’à mourir pour lui.

— Marché conclu. D’autant plus qu’en ce qui concerne cet endroit… Enfin, ça fait longtemps que c’est une affaire personnelle pour moi.

Depuis le moment où il avait vu Clemens terrorisé se faire noyer magiquement dans une piscine de cadavres, très précisément.

— Je lui en veut un peu à ce Comte de m’avoir forcé à virer le miroir au-dessus du lit. Je l’aimais bien…

Quinlan avait viré tous les miroirs de chez lui, en fait, excepté pour celui de la salle de bains. Les autres reposaient tranquillement dans un coin avec un drap par-dessus. Retirer cette magnifique pièce au-dessus de son matelas avait été un crève-cœur, mais c’était mieux pour tout le monde. Le tissu qu’il mettait pour le recouvrir en attendant de le décrocher avait tendance à tomber et… Même quand il tenait en place, le guérisseur continuait à faire des cauchemars. Il ignorait si c’était lié au Comte ou à son autre problème, mais dans le doute, autant tout enlever.

En tous cas Quinlan aimait voir Clemens aussi remonté et combattif. Même si c’était peut-être qu’une façade, c’était assez inspirant pour avoir un effet réel et immédiat sur son humeur et… autre chose. Toujours derrière la chaise de l’Allemand, il posa ses mains sur ses épaules avant de les glisser lentement et de venir l’enserrer en se penchant sur lui.

— Ah… Qu’est-ce que je ferais sans toi ?

La réponse attendue était ‘pas grand-chose’, mais la vérité était bien pire que cela. En quelques mois, quelques semaines, Clemens avait réussi à se rendre indispensable aux yeux du guérisseur, au point de le faire paniquer à la moindre mauvaise nouvelle. Il fallait qu’il contrôle ce genre d’accès, quand bien même il avait déclaré ne pas vouloir le faire. Sur le papier, c’était noble. ‘Non, je refuse de m’en foutre !’ mais dans les faits… Si l’un devait accompagner l’autre dans des aventures follement dangereuses, il fallait bien que Quinn apprenne à garder la tête froide en toutes circonstances. Absolument toutes. Même celles auxquelles il ne voulait pas songer.

Déposant un baiser dans le cou de Clemens, Quinlan s’enivra de son parfum, fermant les yeux comme pour mieux le goûter. Il lui mordilla un peu aussi, presque sans s’en rendre compte, avant de remonter vers sa tempe et de se redresser. Il s’éloigna un peu, assez pour poser ses fesses sur le rebord de la table. Plongeant un regard énigmatique trop chargé d’émotions pour être déchiffrable, il tendit une main pour lui caresser la joue. Il ne dit rien. Pas parce qu’il n’y avait rien à dire, mais parce que les mots lui paraissaient soudain patauds et inexacts.
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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyDim 1 Nov 2015 - 17:58

Il avait presque espéré que son silence et le changement dans ses traits ne poussent le guérisseur à révéler ses secrets de lui-même. Clemens ne voulait pas l’y forcer, sachant très bien avec quelles forces ils pouvaient s’opposer l’un à l’autre quand les confidences venaient trop tôt. Néanmoins, il appréhendait le jour où Quinlan l’emmènerait au plus profond de son âme pour lui montrer quelle personne il était vraiment. Le Sinistros ne se faisait aucun doute sur la part d’ombre qui se cachait en lui, il l’avait entrevue dès leur première rencontre, quand son aîné avait évoqué son passé avec Roxanne. La menace planait toujours un peu entre eux, où dans leurs têtes en tous cas. Elle l’avait changé, et c’était en mal.

Pourtant, ce qu’il craignait vraiment n’était pas la révélation, mais plutôt d’être le seul à garder des secrets. Quinlan n’avait aucune idée de ce que lui cachait son étudiant, dans quelle mesure il était grignoté par la noirceur, lui aussi. Aucun de ses amis n’en avait jamais rien deviné… A part — et c’était étonnant — Luuna, qui avait déjà fait des sous-entendus sur ses tendances à parier, sans pour autant s’imaginer sur quel terrain dangereux elle s’était aventurée. Clemens soupira et laissa aller sa tête contre le torse du guérisseur. Il était bien plus facile de parler de missions dangereuses et de rebéllions hypothétiques.

“Tiens, en parlant de miroirs d’ailleurs… J’ai appris l’autre jour que les tapisseries et les tableaux magiques sont potentiellement des espions aussi. Ou du moins, qu’ils sont mêlés à certains sujet sensibles pas trop éloignés du Comte. Je n’en sais pas plus, mais je crois qu’on peut se méfier absolument de tout. J’ai beau me retourner l’esprit à propos de ce qui s’est passé dans le hall, je ne vois pas comment il a pu se rendre compte de ce qu’on y faisait… Exactement comme lors de notre excursion dans les cuisines. La seule théorie, est que chaque reflet, peu importe d’où il vient, est déjà un moyen d’espionnage.”


L’Allemand frémit en se souvenant du regard glacé de Rowan-sans-être-Rowan, lors de leur discussion de fin décembre. Tout comme Quinlan, ils avaient pris l’initiative de masquer ou de décrocher tous les miroirs dans leur chambre, afin de ne pas donner une seule chance à un tel événement de se reproduire. Sans être devenu paranoïaque pour autant — il se sentait encore trop impuissant pour véritablement mourir d’inquiétude, Clemens ne se sentait plus vraiment à l’aise dans l’académie. La crainte d’être observé surgissait de manière complètement aléatoire, dans n’importe quelle situation… Sauf dans celles où son amant était occupé à se fondre en mordillements le long de son cou.

Il répondit par un faible gémissement d’anticipation. La question n’était que rhétorique, excuse pour une caresse tendre qui ne se voulait pas seulement affectueuse. Sans faire le moindre geste, l’étudiant accrocha simplement le regard de son amant, curieux de déchiffrer ces émotions trop nombreuses qui dansaient dans ses yeux noisettes. Le moment était si chargé qu’il sembla paralysé dans le temps, jusqu’à ce que Quinlan ne pose une main délicate sur sa joue. Clemens ferma les yeux et frémit sous le contact, levant lui aussi une main pour la poser sur celle du guérisseur.

Une seconde encore, il s’abstint de bouger pour goûter la tendresse simple de cette seconde où s’évacuait toutes leurs craintes du quotidien. Enfin, sans rouvrir les yeux, il laissa sa main glisser le long du bras de son aîné, se levant pour poursuivre le geste jusqu’à la nuque. L’Allemand cueillit alors délicatement les lèvres de Quinlan entre ses dents, serrant son corps contre le sien dans la naissance d’une passion féroce mais encore maîtrisée. Son autre main caressait le torse du guérisseur avec trop de ferveur pour masquer complètement son envie. Pourtant, il finit par s’écarter un peu pour plonger un regard brûlant dans les yeux de son partenaire.

“Ce dont je suis à peu près sur, c’est que sans moi, tu ne te serais jamais mis à la fauconnerie.”

Et il sourit. De ce fin sourire en coin, un peu espiègle, un brin sérieux, qui voulait dire tant de choses.
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyLun 2 Nov 2015 - 18:25

L’ambiance s’était un peu assombrie avec l’évocation voilées des secrets de Quinlan, et surtout de sa grosse frustration d’avoir dû retirer le miroir qui trônait au-dessus de son lit. Pas que s’envoyer en l’air était moins bien, mais c’était quand même différent sans. Il aurait bien voulu profiter de l’angle inédit offert par le miroir et avoir de nouveau cette impression de tout voir et de tout ressentir. Heureusement que Clemens était Clemens, sinon les parties de jambes en l’air de Quinlan auraient été désespérément ordinaires.

Et voilà que son amant l’informait que les tapisseries et les tableaux étaient également susceptibles de les espionner. Le guérisseur ne put réprimer un soupir alors qu’il levait les yeux au ciel.

— Rien à voir avec le Comte, mais j’ai viré tous les tableaux de mon appart pour les remplacer par des imitations de tableaux moldus. Heureux hasard, je suppose ?

Ça dépendait pas mal du point de vue : un Saint-Jean-Baptiste, un Saint-Sébastien, l’École de Platon, la Naissance de Vénus… Bref, des sujets classiques avec une forte connotation sensuelle. Très quinnesque, au final. Les peintures donnaient une ambiance particulière à l’appartement que Quinlan avait mis du temps à apprécier. Il avait un faible pour les intérieurs plus modernes, plus… moldus. Bon, après les moldus n’avaient pas des baignoires aussi badass, c’est vrai.

La discussion touchait doucement à sa fin comme la main de Quinlan sur la joue de Clemens. Ils s’échangèrent un long regard plein d’émotions trop fortes pour être confinées dans des mots, jusqu’à ce que le Sinistros ferme les yeux et attire son amant à lui pour sceller leurs lèvres. Le baiser dura une éternité tout en restant désespérément trop court. La petite réflexion de Clemens après ça fit sourire le guérisseur. Effectivement, il n’y aurait jamais songé si son cœur n’avait pas cédé face à un homme qui deviendrait ensuite Animagus volant. Il y avait beaucoup de choses que Quinlan n’aurait pu prévoir en arrivant à Haveirson. Ce château était décidément plein de surprises, bonnes ou mauvaises.

***

Quinlan regardait le bois nu de son baldaquin en essayant de retrouver son souffle. À ses côtés, un Clemens aussi nu et sûrement aussi épuisé que lui, dont il caressait distraitement la cuisse. Il aimait le moment de calme et de silence qui s’installait juste après qu’ils aient fait l’amour. Il était presque aussi intense et important que l’acte en lui-même, si bien que Quinlan rechignait à se bouger. Et pourtant, il le faudrait bien s’il souhaitait dormir ce soir.

— T’es sûr de vouloir passer par la case salle de bains ? Je ferai laver les draps demain… Allez on s’en fout…

Quinlan se tourna sur le côté pour venir faire un câlin à Clemens. Il posa sa tête sur son épaule et glissa un genou entre ses jambes, s’agrippant ainsi au Sinistros en dépit de son état fort peu ragoûtant.
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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyLun 2 Nov 2015 - 21:20

Etalé dans l’immense lit de Quinlan, la respiration encore haletante, Clemens étira doucement ses bras vers le haut avant de laisser une main retomber avec grâce sur le visage de son partenaire. Un sourire espiègle affiché malgré son état d’exhaustion, il promenait ses doigts dans une balade d’inspiration enfantine sur le nez et les joues du guérisseur. Même épuisé après s’être envoyé en l’air — dans tout ce que cela comportait de littéral avec Quinlan — il ne pouvait s’empêcher de se montrer joueur. Il attendit encore quelques minutes que les battements de son cœur aient récupéré un rythme presque normal avant de se redresser sur un coude.

“Ça te parle, une bonne douche bien chaude ?”

Sa main glissa du nez sur les lèvres, puis le torse nu de son amant. L’Allemand avait envie de se détendre sous l’eau chaude et de nettoyer sa peau couverte de sueur. Il ne parvenait pas à s’endormir comme une masse immédiatement après l’acte, tant ses muscles frémissaient encore d’adrénaline et de toutes les autres formes de plaisir. Quinlan par contre ne semblait pas décidé à se lever avant le lendemain. Clemens bascula en arrière sous la nouvelle étreinte et caressa un instant les cheveux de son partenaire. Il ne voulait pas le repousser avec fermeté mais ne rêvait véritablement que d’une douche là, maintenant, et aucun argument ne le ferait céder là-dessus.

“Fait ce que tu veux, mais j’y tiens.”

Il apaisa sa sentence d’une voix encore plus douce, bien qu’ils ne fassent déjà que murmurer dans l’ambiance feutrée qui s’installait après leurs ébats. L’étudiant posa un léger baiser sur la temple du guérisseur avant de se libérer doucement de sa prison de chair et de s’extirper de ce lit si grand qu’il semblait ne pas avoir de fin. D’un pas hésitant, il se dirigea vers la salle de bain en roulant des épaules pour chasser d’éventuelles courbatures avant qu’elles ne s’installent.

En dehors de son besoin de se sentir propre, Clemens devait avouer qu’il vouait une affection particulière pour la vaste salle de bain de son amant. Les vitraux dispensaient une lumière particulièrement chaleureuse, même de nuit, lorsque les délicates flammes des bougies faisaient chatoyer leurs riches couleurs. Elles se reflétaient ensuite sur tous les carrelages pour finir par se diffracter dans le jet d’eau de la douche. L’Allemand se découvrait une âme d’esthète dans cette expérience pourtant si banale, et se demandait parfois en quoi l’environnement de l’académie en elle-même ne jouait pas un rôle dans cette évolution. Les nombreux tableaux que Quinlan avaient accrochés aux murs récemment n’y étaient probablement pas étrangers non plus. Il ne les connaissait pas pour la plupart, mais celui nommé L’Ecole de Platon exerçait sur lui une fascination peu commune depuis qu’il l’avait contemplé pour la première fois.

Clemens se tenait devant l’étagère aux gels douches, un brin perplexe devant le choix qui ne cessait de se modifier de jour en jour quand il entendit dans son dos l’eau commencer à couler dans la baignoire. Il sursauta, mais ne prit pas la peine de se retourner. Il avait déjà été plusieurs fois témoin de ce sortilège si particulier qui détectait le désir du maître des lieux de se délasser dans son bassin. Quelques secondes plus tard, le bruit des pas de Quinlan sur le carrelage se mêlèrent au clapotis de l’eau.

“Te donne pas cette peine, une douche rapide, ça suffira.”

Avec un sursaut d’originalité, l’Allemand se décida pour le gel douche pin et mousse de chêne. L’imagination de son amant pour les vêtements et les fragrances ne faisait pas toujours sens pour lui, mais ce parfum tout boisé lui parlait autant que le cèdre. Enfin, du moins, il l’espérait.
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyMar 3 Nov 2015 - 6:42

C’était vraiment possible d’insister à ce point pour se relever après une telle séance de sport en chambre ? Quinlan râla, adorant bien trop ses draps et son lit pour les quitter quelques minutes. Surtout si c’était pour revenir dedans juste après. La logique de Clemens lui échappait toujours sur ce point. Mais en le voyant se redresser et quitter la couche, il se décida enfin. Le corps de Clemens était devenu quelque chose de trop beau et de trop attirant pour le laisser seul dans une autre pièce. Et puis franchement, Quinn n’allait pas cracher sur un bon bain.

Quand il entra dans la salle de bains, il ne fut pas surpris de voir Clemens se préparer à prendre une douche. Un peu déçu, mais pas surpris. Affichant soudainement un air préoccupé, Quinlan se dirigea quand même vers la baignoire.

— Quitte à me sortir du lit, autant que ça en vaille la peine et que ça dure plus de cinq minutes. Tu me connais assez pour savoir que j’aime quand ce n’est pas rapide…

Il lui lança un sourire complice, avant de choisir lui aussi son bain moussant. Son choix de se fixa sur une valeur sûre : le cèdre. C’était un des rares parfums que Clemens avait l’air de supporter, et Quinlan l’utilisait comme une invitation à le rejoindre. Quinlan entra dans l’eau et s’assit dans un coin de manière à voir son amant prendre sa douche… Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas pris un bain ensemble, et franchement, ça lui manquait. C’était con aussi d’avoir une telle baignoire à disposition et de ne pas en profiter !

— T’es sûr que tu ne veux pas me rejoindre ?

La moue faussement boudeuse du guérisseur se transforma rapidement en froncement de sourcils inquiet. Il essayait de se souvenir des derniers bains qu’ils avaient pris ensemble, essayant de mettre une date dessus. Il voulait comprendre si ce revirement avait une origine différente que le simple hasard ou la volonté propre de Clemens. Sans cacher une once de son inquiétude, Quinlan se déplaça jusqu’au rebord le plus proche de la douche. Regarder Clemens se laver en contreplongée avait son lot d’avantages, mais Quinn avait du mal à les apprécier compte tenu des circonstances.

Il laissa son regard se perdre sur les mosaïques du carrelage, puis sur la sirène en vitrail. La décoration était magnifique c’est vrai, mais cela faisait quelques temps qu’ils n’en profitaient plus ensemble. En fait, en y réfléchissant bien, ils n’en avaient pas profité bien longtemps de toute façon. Raison de plus pour insister, non ?
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyMar 3 Nov 2015 - 7:42

Clemens se dirigeait déjà vers la douche, avec encore un vain espoir que Quinlan n’insisterait pas pour le tirer dans sa piscine. Malheureusement, il avait à peine posé la main sur le robinet que la voix déçue de son amant vint lui faire frémir l’échine. D’abord, il avait pesté pour sortir de son lit, maintenant il pestait parce que la douche ne lui convenait pas, tout en essayant de faire passer ça sous le ton du jeu et de la complicité pour lui interdire de mal réagir. L’Allemand haussa tout de même les épaules avec mauvaise humeur. Il voulait seulement se sentir frais pour aller se coucher, voire pour se prélasser simplement dans le canapé avec un bouquin. La soirée n’était pas encore si avancée.

“T’aurais pu rester au lit, si te lever représentait un tel calvaire.”

Refusant obstinément de regarder le guérisseur, il se glissa sous la douche et fit couler l’eau droit sur sa tête. Le premier jet, encore froid de son séjour dans la tuyauterie le fit frissonner, avant que la chaleur ne se répande enfin sur sa peau et lui arrache un soupir de plaisir. Il débouchonna ensuite le gel douche, savourant son odeur boisée, même si le mélange avec les vapeurs de cèdre qui s’élevaient à présent de la baignoire n’étaient pas particulièrement heureux. Soudainement, il avait l’impression de se trouver dans une vraie sapinière.

La voix de Quinlan lui parvint alors qu’il se savonnait la tête, diffuse à travers l’eau qui lui encombrait les oreilles. Clemens finit de chasser la mousse de son visage avant de se tourner vers son aîné, un sourire qu’il voulait honnête et sincère sur le visage. La baignoire ne lui parlait simplement plus, ces derniers temps. Il n’avait jamais été le type d’homme qui aime se prélasser dans une baignoire pendant des heures jusqu’à s’en laisser fondre. Avant de rencontrer le guérisseur, il avait presque systématiquement rechigné à ce livrer à cette détente partagée, ne le faisant qu’avec une certaine mauvaise humeur pour satisfaire ses partenaires. Si il y avait trouvé un plaisir durant les premières semaines de leur relation, celui-ci s’était déjà envolé.

“Non, ça ira, j’ai déjà fini de toute façon.”

Clemens sortit de la douche sans se presser, conscient et amusé du regard que Quinlan portait sur lui. Il s’enroula dans une serviette avant de s’appuyer contre l’évier pour se sécher les cheveux tout en faisant face à son amant. Il affichait une mine soucieuse, préoccupée, qui ne faisait aucun sens pour le Sinistros. Il n’avait simplement pas envie de se prélasser dans une baignoire; préférant l’atmosphère vaporeuse d’une courte douche italienne. Néanmoins, il en vint à jouer avec l’idée que son amant ne prenne son refus comme un rejet, et ne s’inquiète déjà de le voir se défiler à son contact. Malgré son apparence assurée, Quinlan lui avait déjà démontré qu’il avait lui aussi ses faiblesses et ses craintes.

Il sourit, une lueur espiègle dans le regard et alla doucement embrasser son amant pour le rassurer. Se plongeant un instant dans son regard, il sourit de plus belle et se redressa avec lenteur, ses yeux bleus parcourant la surface irisée de l’eau. Clemens vit alors son reflet lui sourit, ses yeux briller au milieu des couleurs de vitraux. Il se sentit plonger vers l’avant et revit cette piscine pleine de cadavre qu’il avait à peine eu le temps de voir avant que son visage ne brise l’onde glacée pour aller nager dans cette danse macabre. Son sourire fondit alors qu’il reculait et trébuchait sur les marches de marbre, avant de retrouver son équilibre in extremis et avec la distance, son sourire également.

“Je n’arrive décidément pas à me faire à l’existence de ces marches au pied de ta baignoire.”

Il rit pour lui-même puis se détourna et reprit le séchage de ses cheveux, enfouissant son visage entier dans la serviette éponge.
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyMar 3 Nov 2015 - 8:24

Quinn avait beau concevoir que Clemens n’aime pas les bains, il fut un peu vexé du ton et des mots employés par son amant. D’un côté il insistait pour qu’il passe par la case salle de bains avant d’aller se coucher, et de l’autre il sous-entendait qu’il aurait pu juste rester sous les draps si ça le faisait autant chier de se lever. Quinlan n’avait pas envie d’être désagréable après une si bonne soirée, alors il se contenta de bouder silencieusement et de se laver. Seul.

Évidemment, il prit son temps, pas comme Clemens qui en quelques minutes en avait terminé avec sa douche. L’air toujours un peu renfrogné, il l’observa se sécher, se demandant s’il avait encore dit une connerie ou si ce n’était que là une énième manifestation du caractère de merde de Clemens. Il émit un soupir et plongea la tête dans l’eau pendant quelques longues secondes.

Il refit surface juste à temps pour voir son amant revenir vers lui avec un petit sourire et l’embrasser. Quinlan arrêta de faire la gueule — parce qu’il avait effectivement ses faiblesses — mais ça ne dissipa pas ses inquiétudes. Dubitatif, il observa Clemens alors qu’il posait ses yeux sur la surface de l’eau et… qu’il faillit tomber en arrière. Quinn se redressa comme pour aller lui porter secours.

— Ça va !?

Apparemment, rien de cassé, surtout vu ce que le Sinistros balança ensuite. Oui oui, c’était la faute des marches, bien sûr. Bon après, ce n’était pas une idée de con d’aménager une surface antidérapante, que ce soit avec un sort ou un bon vieux truc bien moldu. Il faudrait qu’il y réfléchisse. Mais pour l’instant, il y avait quelque chose de bien plus pressant, tout de même.

— J’ai l’impression que tu as de plus en plus de mal à te faire à l’existence de la baignoire en elle-même.

Il avait bien une idée de la raison pour laquelle son amant semblait si réticent, mais s’il n’y avait pas pensé plus tôt, c’était parce qu’il le croyait inatteignable à ce niveau-là. Peut-être que comme lui, Clemens n’était pas aussi fort qu’il en avait l’air. Sans hésiter, Quinlan sortit de l’eau chaude et ignora ses frissons en descendant les marches pour rejoindre Clemens. Il le contourna pour être face à lui, et constata avec une certaine tristesse qu’il jouait aux autruches dans sa serviette. Il posa délicatement ses mains sur ses épaules et, se rapprochant de lui, murmura :

— Tu veux en parler ?

Il n’avait pas besoin de dire ce que c’était ce mystérieux ‘en’ : le labyrinthe, cette piscine de cadavres, la tentative de noyade, le Comte. Encore lui. Comme si la vie ne lui en avait pas encore foutu assez dans la tronche. Certes Clemens pouvait avoir des réflexes pourris quand il était bourré, certes il avait une fierté merdique qui encombrait parfois ses relations mais merde à la fin, foutez-lui la paix ! Quinlan ne put s’empêcher de rager intérieurement, essayant de rester le plus calme possible en apparence. Ça ne servait à rien de hurler dans le vide contre quelqu’un qui demeurait désespérément inatteignable et qui faisait tout pour l’être. Les étudiants de son université n’avaient malheureusement pas cette chance… Entre Clemens, Isolde Megan et maintenant Lanalia, c’était comme si le directeur de cette Académie prenait un malin plaisir à les voir souffrir. Hmpf. Rira bien qui rira le dernier.
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyMar 3 Nov 2015 - 9:16

La remarque de Quinlan le fit interrompre son mouvement. Il resta une seconde immobile, les sourcils froncés sous sa serviette, avant de décider qu’il ne devait s’agir que d’une marche d’humour dont l’intonation était une réussite mitigée. Déjà il réfléchissait au petit traité de métamorphose qu’il avait emprunté à la bibliothèque le matin même, en espérant que cet ouvrage sur les échecs les plus courants dans l’utilisation des sortilèges de Transfert l’aiderait à avancer dans ses recherches. Clemens grogna alors pour lui-même, réalisant que le défaut majeur de se déplacer en forme d’oiseau, c’était qu’il ne pouvait pas tellement prendre son sac. Par conséquent, son livre se trouvait toujours dans sa chambre.

Il sursauta quand il sentit deux mains se poser doucement sur ses épaules. L’Allemand n’avait pas entendu son aîné sortir de la baignoire, plongé comme il l’était dans ses pensées. Néanmoins, ce sont les mots qu’il prononça alors, tout proche de son visage caché, qui le surprirent le plus. L’étudiant émergea de sa serviette et la jeta négligemment sur le bord de l’évier, avant d’adresser un regard proprement perplexe à Quinlan. Son inquiétude semblait ne pas avoir été dissipée par la marque d’affection. Clemens sourit et réitéra le baiser, un peu plus joueur que tendre cette fois.

“C’est pas parce que je n’ai pas envie de prendre un bain que tu m’as blessé d’une quelconque façon, Quin. Je t’ai déjà promis que si quelque chose n’allait pas, je te le dirais immédiatement. J’ai passé un très bon moment et tout va bien, je t’assure.”


Le Sinistros reprit alors sa propre serviette et la passa sur le visage de son amant, encore tout dégoulinant d’eau avant de quitter la salle de bain pour retourner dans la chambre. Il enfila un sous-vêtement propre, son jeans et un vieux pull en laine grise et duveteuse qu’il gardait ici pour les soirées détente avant d’aller s’affaler dans le canapé. Le Docteur s’y trouvait déjà et leva un regard intéressé vers le jeune homme, comme s’il attendait une évolution particulière de la situation. Fidèle à ses habitudes, le félin se mit à ronronner comme un régiment de lionnes tandis que Clemens récupérait une de ses propres plumes sur le tapis.

Amusé et intrigué à la fois, l’étudiant tournait la plume entre ses doigts. C’était la première preuve physique de sa transformation qu’il avait entre les mains, et il se sentait partagé entre un sentiment de fierté et une sorte de dédoublement. La plume bleutée était une véritable partie de lui à présent, même si à la voir comme cela, elle lui apparaissait encore complètement étrangère. Clemens l’observa sous toutes les coutures, en éprouva la douceur, puis l’utilisa pour taquiner le Docteur. Le chat émit un miaulement plaintif en guise de protestation et se roula un peu plus profondément en boule pour camoufler ses sensibles oreilles sous l’énormité de ses pattes.

L’Allemand rit doucement, ne pouvant s’empêcher de laisser courir la pointe de la plume sur l’échine du chat, admirant la finesse de ses réflexes alors que les poils ondulaient sous le frémissement de sa peau. Il leva ainsi un regard détendu et amusé vers son amant, quand celui-ci se décida finalement à la rejoindre dans l’atmosphère chaleureuse du salon.
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyMar 3 Nov 2015 - 9:47

Le guérisseur s’était attendu à de nombreuses réactions, mais pas forcément à celle-ci. Clemens le regarda comme s’il avait dit une ânerie plus grosse que lui, avant d’essayer de le rassurer. Sauf qu’on ne noyait pas si facilement le poisson avec Quinlan. Sans mauvais jeux de mots. Il se laissa conquérir par le baiser et la serviette de Clemens, et entrepris de se sécher lui aussi.

Quelque chose clochait. Il le savait, mais il n’arrivait pas à trouver les mots pour l’exprimer. Il y avait plus qu’une simple non-envie de prendre un bain, Quinn n’avait eu besoin que du regard hésitant de Clemens pour le comprendre. Mais comment lui en faire prendre conscience maintenant ? Le guérisseur était trop bien placé pour savoir qu’il était parfois difficile, voire impossible de faire entendre raison à quelqu’un qui s’échinait à se voiler la face.

Sortant de la salle de bains entièrement nu, Quinlan rejoignit l’armoire de sa chambre pour y sortir son peignoir de velours violet aux influences vaguement asiatiques. Il hésita à mettre un sous-vêtement en dessous, ce qu’il ne fit pas. Bien fermée, sa robe d’intérieur le couvrait assez et il n’avait pas envie de s’enfermer dans un boxer. Il revint dans le salon après avoir passé la ceinture jaune pâle qui allait avec, et s’installa dans un des fauteuils. Le canapé était déjà occupé par Clemens et le Docteur, le premier taquinant le second avec une de ses propres plumes.

— Tu t’étonneras pas s’il cherche à te bouffer après…

Quinlan rit doucement, et s’enfonça un peu plus dans le fauteuil. Son sourire s’effaça alors qu’il croisait les bras et regardait Clemens dans les yeux.

— Qu’est-ce qu’il s’est passé tout à l’heure, dans la salle de bains ? Je veux bien croire que tu cherches à me rassurer, mais ça ne marche pas. Ça m’inquiète plus qu’autre chose. J’ai bien remarqué comment tu évitais de regarder la baignoire… Et c’est pas les marches glissantes qui t’ont fait trébuché. Alors, je le redemande : qu’est-ce qu’il se passe ?

Il savait bien ce que lui répondrait le Sinistros. Il cherchait à lui tirer les vers du nez, à le faire parler alors qu’il n’en avait aucune envie et il ne manquerait pas, à ce moment-là, de ressortir l’argument cruel et surtout moisi du consentement. Quinn s’y préparait. Il avait même un atout dans sa manche, qu’il rechignait cependant à utiliser directement. Il attendait de voir s’il commençait enfin à comprendre comment fonctionnait Clemens, quitte à se faire blesser dans le processus.
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyMar 3 Nov 2015 - 17:58

Clemens se joignit volontiers au rire tendre du guérisseur, sans néanmoins quitter le Docteur des yeux. Maintenant bien éveillé, le chat semblait avoir décidé de se laisser prendre au jeu et suivait d’un regard intense les mouvements gracieux de la plume au dessus de sa tête. Occasionnellement une patte fusait, juste trop en retard pour ne pas dérober la plume à son propriétaire. L’étudiant ne se laissait néanmoins pas distraire, conscient qu’à la première occasion, le Docteur sauterait de toute la puissance de ses douze kilos pour attraper sa main, et par conséquent, s’emparer de la plume.

“Avoue qu’il y a quand même une super ironie dans cette situation. C’est pas tous les jours qu’on voit un oiseau taquiner un chat sans prendre le risque de se faire bouffer.”


L’Animagus qu’il était voulait en tout cas croire que le chat serait suffisamment intelligent — et il n’en doutait pas vraiment, en réalité — pour faire la différence entre sa forme métamorphosée et un oiseau lambda. L’atterrissage sur son torse, alors qu’il s’attendait à croquer de la volaille pour le souper avait du le surprendre assez pour faire le lien entre ce drôle de petit aigle et l’étrange amant de son humain. Clemens se méfierait, bien entendu, mais était assez confiant pour ne pas directement craindre une attaque féline lors de sa prochaine transformation. Dans le pire des cas, ils pourraient toujours discuter un peu quand il se serait perché hors de portée. Un nouveau sourire allait s’étendre sur son visage, mais Quinlan reprit la parole et rompit ainsi cet instant de grâce.

Il posa la plume sur le bord du canapé, regardant le Docteur se précipiter dessus puis le regarder d’un air déçu, comprenant visiblement que le jeu de chasse venait de se terminer. Clemens leva lentement les yeux vers son amant, assez perplexe devant cette incompréhension pour ne même pas s’en agacer. Quinlan insistait d’un air grave pour un incident qui était tellement anecdotique que l’Allemand l’avait déjà presque oublié. Pour un peu, il se serait demandé s’il n’avait pas eu une absence et vécu la situation d’une manière complètement différente que celle observée par le guérisseur.

“Je n’évite pas de regarder la baignoire, j’ai pas de raison de la regarder si je compte pas prendre un bain. C’est comme si tu me reprochais de ne jamais regarder les toilettes. Ça signifie pas que j’en ai peur.”

Clemens leva une main en un geste d’impuissance. La laissant retomber sur son séant, il se plongea dans le souvenir si récent de ce qui s’était passé dans la salle de bain. Il prend une douche, Quinlan semble se vexer de son refus de partager la baignoire, alors il s’approche pour l’embrasser et lui prouver qu’il n’est pas en train de fuir. Il recule ensuite, dérape sur le bord de la marche dont il n’attendait pas la présence et se rattrape vingt centimètres plus bas quand son pied retrouve enfin le sol. L’étudiant haussa les épaules, sentant néanmoins l’inquiétude de son amant devenir contagieuse et ramper insidieusement dans ses veines. Ce n’était pas la première fois qu’il essayait de lui tirer les vers du nez, mais d’ordinaire, il s’y prenait avec une sorte de violence. Là, il pouvait lire de sincères préoccupations dans les yeux du guérisseur, à tel point qu’il s’en serait voulu de réagir avec colère comme cela arrivait si souvent.

“Je vois bien que quelque chose t’alarme vraiment dans cette situation, Quin, mais je te jure que je ne vois pas pourquoi.”


Il secoua doucement la tête, à la fois peiné de ne pas savoir quoi répondre, ni de parvenir à rassurer son partenaire.


Dernière édition par Clemens Neubach le Mar 3 Nov 2015 - 22:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyMar 3 Nov 2015 - 18:21

L’ironie que soulignait Clemens fit sourire Quinlan. C’est vrai que pour une fois, c’était l’oiseau qui pouvait se foutre de la gueule du félin sans trop craindre de représailles. De toute façon, si le Docteur voulait s’en prendre au Sinistros, il n’avait qu’à lui sauter dessus toutes griffes dehors, ce qu’il ne comptait manifestement pas faire. Il jouait tranquillement, comme s’il avait trouvé sa distraction du soir. Hélas, Quinn n’allait pas le laisser s’amuser bien longtemps. Il avait des choses importantes à discuter avec Clemens, et il le lui vola pour une conversation sérieuse, sinon déplaisante. Pardon, Docteur.

La première réaction de Clemens fut d’essayer de lui faire comprendre qu’il n’y avait pas de problèmes, le tout en passant par l’absurde. Le guérisseur en resta perplexe, même s’il devait avouer que son amant marquait un point sur ce coup. Mais non, c’était beaucoup trop simple de raisonner ainsi ! Ne montrant absolument rien de ce qu’il se passait dans sa tête, Quinlan garda un air neutre, bras croisés et yeux rivés dans ceux de Clemens, comme s’il y cherchait la vérité.

Quand ce dernier lui avoua qu’il ne voyait pas du tout où le problème était, Quinn se rendit compte qu’il avait peut-être sous-estimé l’ampleur des dégâts. Il fronça les sourcils.

— Tu ne vois vraiment pas pourquoi je m’inquiète ?

C’était quand même fort en chocolat, d’autant plus que Quinlan avait été présent quand le Comte avait décidé de balancer une illusion où Clemens serait noyé dans une piscine de cadavres. Ce n’était pas comme si il ne savait absolument rien.

— J’avais l’espoir un peu fou que l’épisode du labyrinthe ne t’ait pas atteint autant que moi, mais je me rends compte que je me suis peut-être trompé. Tu ne m’en as jamais parlé, alors comment saurais-je si tu vas vraiment bien ?

Quinn soupira et vira ses pieds de la table pour se pencher en avant, les coudes sur les cuisses, et la tête posée sur ses poings fermés.

— C’est vrai, je m’inquiète. Je ne sais pas si tu fais des cauchemars comme moi ni ce que tu y vois. Tout ce que je sais, c’est que t’évites cette baignoire comme la dragoncelle à tel point que quand tu la regardes, tu trébuches en arrière et tu manques de tomber.

Il essayait de contenir la colère dans ses mots, mais ne put pas la retenir entièrement. Elle filtrait ça et là, comme l’eau à travers un mur rendu perméable.

— Après les miroirs, les tapisseries, les tableaux, et maintenant les plans d’eau ? Je te le dis, je fais de ce Comte une affaire personnelle parce que je refuse de te voir fleurir une nouvelle phobie.

Voilà, il avait joué cartes sur table, en espérant que Clemens arrête de jouer à celui qui ne sait pas. Et en espérant aussi qu’il n’était pas tombé dans un déni si profond qu’il était incapable de réaliser à quel point il avait été affecté par les événements.
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyMar 3 Nov 2015 - 23:07

[HRP : Désolée, ça va être moyen, mais je viens de me tuer avec la présentation de mon exposé pour n’arriver à rien]

Le ton de Quinlan était loin de le laisser de marbre, mais les pensées qui se bousculaient avec violence dans sa tête l’empêchait de construire une réaction cohérente. Son amant semblait avoir une idée très précise du problème, et pourquoi il y avait lieu de s’inquiéter, ce qui faisait courir un frisson désagréable le long de son échine. Il devait avoir l’air de celui qui fait semblant de ne pas comprendre, prend l’autre pour un idiot, et bien que ça lui arrivait souvent, il ne jouait absolument pas ce rôle-là. Ça aurait été plus simple, en un sens, car il aurait pu cerner les risques de cette situation. Le guérisseur semblait persuadé qu’il se faisait prendre pour un con, et Clemens ne voulait que difficilement lui en vouloir.

L’explication tomba enfin, sans que l’Allemand ne comprenne en quoi l’incident de la baignoire et l’interrogation étaient liés. Certes, ils n’avaient jamais évoqué leurs potentielles séquelles après le labyrinthe, tout comme il n’avait jamais fait mention de l’accident à Avalon, de l’attaque des mangemorts, de la chute du clocher et de tous les cauchemars qu’il se traînait depuis. Les conséquences de cette virée automnale avait commencé à se dissiper, peu à peu, sa discussion avec Anna l’ayant aidé. Malheureusement, il n’était toujours pas évident pour lui de les aborder de but en blanc, et s’il était entièrement honnête avec lui-même, il devait s’avouer qu’il préférait simplement les laisser pourrir au fond de son esprit. Clemens avait beau être arrogant et joueur, il n’avait jamais prétendu être courageux, et c’en était la preuve.

“D’accord, mais…”

Il s’interrompit brutalement devant l’attitude fermée de Quinlan, et l’écouta simplement dessiner les liens qu’il devinait entre les différents événements. La réalité revint le frapper avec une violence qu’il n’aurait pas attendue et il dut fermer les yeux un instant pour ne pas céder à un souffle de panique. Un visage noir et anonyme lui répétait que c’était sa faute. Qu’il était mort sous la main d’un Allemand. Meurtrier. Sadique. Ce visage se changeait en silhouette brumeuse qui le poussait dans une piscine dont l’eau glacée lui figeait la respiration avant même de s’engouffrer dans ses poumons avec la force d’un viol. Ses yeux ne s’ouvraient que sur des regards vides et accusateurs, orbites sombres dans lesquelles il était trop facile d’imaginer les yeux de ses proches les plus chers. Les peaux blanchâtres se décollaient en longs lambeaux gluants qui s’enroulaient autour de ses membres pour le retenir. La glace se transformait en langue de flammes qui entamaient ses vêtements et sa chair. Il cherchait à fuir, mais la porte refusait de s’ouvrir. Ses tentatives désespérées se déroulaient sous le regard céruléen de son meilleur ami, si étranger pourtant, dont les yeux sadiques semblaient se délecter de la vision d’un ami en flammes. Des mantras lancinants se répétaient dans sa tête. Meurtrier. Fautif. Coupable. Les voix s’entremêlaient, et se muaient en sortilèges qui faisaient exploser les murs et noyaient les cris de douleurs. Les plaintes tantôt aiguës, tantôt sordides le saisissaient au cœur et à la gorge.

Cette torture soudaine n’avait duré qu’une paire de secondes quand Clemens ouvrit les yeux à nouveau, le regard plein de déni et de douleur. Accablé par les craintes et la culpabilité qui pesaient sur ses épaules, l’étudiant s’effondra sur lui-même. Il enfouit sa tête dans ses coudes, emmêla ses mains dans ses cheveux, tentant vainement de se protéger du monde extérieur. Des larmes perlèrent à ses yeux qu’il tenta de dissimuler autant que possible dans un dernier réflexe de survie.

“Das reicht. Es tut mir Leid, ich schwöres, das reicht jetzt. Lass mich in Ruhe…”
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyMer 4 Nov 2015 - 5:54

Le guérisseur avait conscience d’être particulièrement dur avec Clemens, et c’était aussi pour ça qu’il s’était préparé au courroux divin en faisant la tortue derrière un bouclier en vibranium métaphorique. Pourtant, la réaction du Sinistros était loin d’être celle attendue. Ce dernier mettait tellement de temps à saisir que Quinn doutait sérieusement qu’il joue la comédie, ou cherche à préserver sa fierté. Pour le coup, Quinlan espérait avoir touché juste, sinon son remuage de couteau dans la plaie n’allait pas servir à grand-chose.

Le sujet était difficile à aborder même en ce qui le concernait, ce qui expliquait sûrement qu’il mettait les pieds dans le plat avec aussi peu de subtilité. Lui aussi avait ses cauchemars, la frustration plus que la culpabilité qui lui rongeait les sangs. D’une certaine manière, il savait ce que cela faisait de se faire poursuivre par de telles images, tout en ignorant jusqu’à quel point Clemens avait pu être atteint. Il avait pensé un temps que son amant était peut-être moins fragile que lui, avant de comprendre que ce n’était absolument pas le cas. Il avait évité l’immense baignoire-piscine de chez Quinlan plusieurs fois, se faufilant autour du sujet comme une anguille, ce qui avait éveillé les soupçons du guérisseur. Aujourd’hui, ces soupçons étaient avérés, même si Clemens laissait toujours planer le doute en se voilant la face avec autant de bonne foi.

Le cœur de Quinlan se brisa quand il se rendit compte qu’il avait eu raison depuis le début. Clemens, après quelques secondes de réflexion, s’affaissa et se mit à sangloter. Sans attendre, Quinn le rejoignit, s’asseyant sur l’accoudoir pour l’entourer de ses bras. Ils auraient dû en parler plus tôt, au lieu de laisser l’abcès gonfler à ce point là. Les sonorités germaniques qui montaient de la gorge de Clemens n’étaient pas non plus bon signe. Quinlan n’y comprenait rien, mais franchement, qu’y avait-il à comprendre si ce n’est que son amant avait besoin de lui ?

— Je suis là…

Le Docteur aussi l’était, une grosse patoune pacifique posée sur la cuisse de Clemens. Il donna également un gros coup de tête dans son flanc en poussant un faible miaulement, comme pour réclamer un câlin.

Quinn s’en voulait quand même de l’avoir plongé dans une telle détresse, mais il savait aussi que c’était la seule véritable manière d’en guérir. Tout mettre sous le tapis ne servait à rien, sauf peut-être à retarder l’échéance en aggravant le problème. Et quitte à ce que ça explose, Quinn, dans un réflexe un peu égoïste, préférait que ça soit en sa présence. Après, il n’avait pas non plus de solution miracle, hélas…
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyJeu 5 Nov 2015 - 8:05

Lorsqu’il s’affaissa sur lui-même, les images disparurent de son esprit comme si seule sa résistance mentale parvenait à leur donner de la substance. La tête dans les bras, une unique larme coulant le long de sa joue, il ne parvenait pas à identifier les sentiments et les sensations qui brûlaient en lui. Il avait à la fois honte de sa faiblesse, d’avoir mis ses proches dans des situations dangereuses et d’avoir été soit trop couard, soit trop peu capable pour les en sortir. Tout cela se mêlait ensuite dans un flou artistique qui emplissait sa tête comme un nuage vaporeux et indescriptible, dont il ne pouvait discerner les limites, ni comprendre dans quelle mesure ses longues ramifications s’étendaient jusqu’à chaque part de lui-même.

Son image s’était brisée. L’apparence du jeune homme rieur et insouciant, que rien ne pouvait atteindre venait d’exploser en un million de pièces miroitantes sur le canapé de Quinlan. Et ce, à l’évocation d’un souvenir qui l’avait déjà brisé un mois auparavant, quand il avait fondu en larmes dans la chambre qu’il partageait avec Rowan. Son meilleur ami, pour qui il avait toujours voulu être un roc pour l’aider à surmonter ses propres tempêtes, n’avait eu d’autre choix que d’essayer de le soutenir et le rassurer, sans probablement savoir pourquoi il était dans un tel état. Clemens ne se souvenait pas de lui avoir expliqué quoi que ce soit, ni même d’avoir été capable de prononcer le moindre mot. Il s’était juste perdu dans le vide, ne ressentant les bras rassurants de Rowan qu’aux limites de sa conscience.

La même scène semblait se rejouer, bien qu’avec des couleurs vaguement plus suréalistes. L’Allemand se redressa dans les bras du guérisseur, essuyant son regard du revers de la main, et laissa son regard fondre dans l’inexistant. Des scènes floues se jouaient à la limite de son champ de vision, seulement reconnaissables par quelques éclats de voix et les jeux de couleurs. Il ne voulait penser à rien, mais pourtant, n’arrivait pas à calmer son esprit si vif à la recherche d’une solution pour assimiler ces expériences. Tout ce qu’il souhaitait dans l’instant présent était de fuir loin de l’académie pour aller se rassurer dans la touffeur animée des rues londoniennes, aller ressentir la puissance par l’adrénaline jusqu’à en oublier même qu’il était un être vivant.

Le jeune homme glissa une main hésitante dans la fourrure du Docteur, dont le ronronnement régulier l’apaisait un peu à défaut de véritablement lui faire reprendre bien. La tête basculée contre le torse de Quinlan, Clemens tentait désespérément de récupérer toutes les pièces de lui-même pour reconstruire le puzzle de sa façade et faire disparaître ses faiblesses de la réalité. Il voulait les repousser loin derrière lui, chasser tous ses secrets et toutes ses hontes en dehors de ce salon où il s’était toujours prouvé être le plus fort des deux. Avoir cédé aux coups de boutoir de son amant faisait naître en lui une aigre sensation d’amertume.

Encore une fois, il avait échoué à tenir son rôle. Des gens avaient compté sur lui et il les avait laissé tomber, trop souvent et de trop haut. Face au Comte, il n’arrivait pas à se défendre et réagissait avec attaque, par simple instinct de survie, sans parvenir à laisser ses proches en dehors des querelles. Il aurait tant voulu être leurs barrières contre ce monde ingrat, se dresser entre Rowan et ses pressions aristocratiques, entre Isolde et sa famille moldue qui ne voyait en elle qu’un monstre. Tant de promesses et si peu qu’il avait été capable de tenir. Il s’était raté encore une fois.

“ Ca va, Quin. Je suis désolé, je suis crevé, tant de choses ces derniers jours… Le labyrinthe a laissé sa trace sur moi et il va encore me falloir quelques jours avant de complètement passer au dessus de ça. Mais je te remercie de m’avoir fait remarquer le problème, au moins, je sais à quoi m’attaquer maintenant.”

Sa voix était ferme, mais son regard toujours figé devant lui, loin, bien loin des yeux noisettes de son amant .Son regard se fit soudainement plus dur et déterminé alors que l’étudiant semblait revenir à lui. Il s’écarta doucement de Quinlan et secoua négativement la tête. Il réglerait ses problèmes et il le ferait seul.
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MessageSujet: Re: Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume   Il faut être léger comme l'oiseau, et non comme la plume - Page 2 EmptyJeu 5 Nov 2015 - 19:41

Quinlan ne dit rien pendant un long moment, caressant seulement les cheveux de son amant qui avait craqué sous la pression. Le guérisseur espérait que ça l’amènerait à lui parler un peu plus, à extérioriser avant d’en arriver à nier ce qu’il avait sous les yeux. La baignoire n’avait été qu’un symptôme. Le mal était certainement plus profond mais… Franchement, Quinn ne savait pas s’il devait s’entêter dans cette voie. Il n’avait pas une formation de psychiatre, ni même de psychologue. Ce n’était pas forcément très sage de sa part d’essayer de percer l’abcès mental de Clemens, surtout de cette manière. Après tout, ne venait-il pas de s’effondrer ? Peut-être n’aurait-il dû rien dire et rien faire, finalement…

Alors qu’il doutait, Clemens se reprit peu à peu, caressant le Docteur qui se mit à ronronner bruyamment. Il lui assura que tout allait bien, le remerciant de lui avoir mis le nez dedans, mais Quinlan ne put s’empêcher d’afficher une moue inquiète.

— S’il-te-plaît ne fait rien d’i… de dangereux.

Il ne pouvait décemment pas le traiter d’idiot après la dispute qu’ils avaient eu un peu plus tôt dans le mois. Ça ne servirait qu’à le faire culpabiliser plus qu’il ne le faisait déjà lui-même, et Quinlan ne voulait pas lui infliger ça. Il s’inquiétait, mais ce n’était pas pour autant qu’il voulait l’enfermer dans une bulle pseudo-protectrice. Tout ce que Quinn pouvait faire c’était lui montrer son inquiétude. On ne met pas en cage un busard.

— Enfin, ne prends pas de risques inutiles. Même si au pire, je suis là. Je suis toujours là.

Son cœur lui faisait mal quand il voyait Clemens dans cet état, d’autant plus qu’il n’y était pas étranger. C’était un mal pour un bien, mais Quinlan ne pouvait empêcher son empathie de grandir exponentiellement quand il s’agissait de son amant. Il lui déposa un baiser sur la tempe en forme d’excuses, avant de se remettre debout dans un soupir.

— Je vais me coucher… tu restes pour lire ?

Quelque part, il n’avait pas envie d’aller dormir. Il savait qu’au moment où il sombrerait dans le sommeil, il allait se faire rattraper par des cauchemars absurdes et pourtant si réels, un enchaînement d’abandons et d’impuissances jusqu’à ce qu’il se réveille dans un hurlement silencieux. La seule chose qui le rassurait, c’était que si ça arrivait cette nuit, Clemens serait là à ses côtés pour lui rappeler que tout ce qu’il vivait était bien réel. Il pourrait le prendre dans ses bras en espérant retrouver le sommeil sereinement. Les nuits où Clemens étaient les vrais cauchemars : se réveiller seul, si ce n’était le Docteur ayant élu domicile à ses pieds. Étreindre son oreiller froid portant encore la trace de son odeur, en se demandant comment un autre pouvait si rapidement se montrer indispensable. Cauchemarder de solitude. Se réveiller dans la solitude… Il n’en fallait pas plus à Quinlan pour s’abrutir de pleurs jusqu’à sombrer de nouveau dans un sommeil, sans rêves cette fois.
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