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 Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)

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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptyDim 12 Avr 2015 - 18:56

Roxane : Un crabe fait référence à un cancer... On le note K dans nos transmissions en général et c'est très courant arrivé à leur âge. Certains sont soignés, d'autres uniquement surveillés. C'est au cas par cas. Celui de cette résidente a été découvert si je me souviens bien parce qu'elle avait un bilan complet à réaliser en vue d'une intervention pour pose de prothèse du genou. Intervention qui n'a jamais eu lieu comme tu peux l'imaginer suite à cette découverte...

Dimanche 12 avril :

La journée est 50/50... De bonnes choses et de moins bonnes.

Commençons par les mauvaises qu'on puisse finir sur une note plus joyeuse:
Aujourd'hui, je me suis réveillée malade comme j'avais oublié que c'était possible. Je suis courbaturée de partout, j'ai la tête sur le point d'exploser, j'ai mal à la gorgé et je tousse comme une tuberculeuse. Et j'en veux énormément à mes collègues d'être venus travailler dans un état plus ou moins similaires sans prendre aucune précaution malgré mes demandes répétées. Personne ne veut se mettre en arrêt parce que 3 jours de maladies signifierait aucune prime d'été mais personne ne veut porter de masque parce que c'est bon quoi, c'est désagréable ! Ça leur passé par dessus la jambe et j'ai aucun soutien de la cadre alors que je suis censée être correspondante en hygiène et qu'en tant que référent,  c'est son rôle. Du coup, je suis en stress, mes vacances sont dans moins d'un mois et je rentre dans ma famille une semaine. Sauf que si je n'arrive pas à me rétablir, je ne pourrais pas approcher mon père... Et avec les horaires que j'ai, ce n'est pas cette semaine que je pourrais consulter quoiqu'il arrive...

Les réjouissances: hier, il faisait super beau. J'ai réussi à convaincre ma moitié de m'accompagner à Confo pour dépenser mes chèques cadeaux de Noël dernier. Le petit meuble qu'on a trouvé se marie très bien avec le reste de la décoration et j'ai enfin un endroit où ranger les papiers et la pharmacie. J'ai aussi pu acheter quelques accessoires et comment dire... Ça m'a fait un bien fou !


Dernière édition par Vela Pendragon le Lun 13 Avr 2015 - 20:26, édité 1 fois
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Clemens Neubach
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptyDim 12 Avr 2015 - 23:04

12.04.2015

Roxane : ça me touche que tu lises et que tu te tracasses. Merci. J'espère que tu passeras de bonnes vacances et que ta vie n'ira que vers du positif. Tes messages sont très touchants eux aussi, personne ne devrait traverser ces épreuves-là. Courage.

Déjà une semaine de vacances de passée. Je me demande où je mets le temps. J'adore mes études et le fait de pouvoir utiliser ma tête plutôt que d'avaler de syllabi, pour les vomir sur une feuille d'examen et tout oublier une fois sortie de la salle. Par contre, c'est frustrant quand on a deux semaines devant soi pour juste travailler. On fait des recherches, on écrit des trucs, on reste assis une heure face à un mur à réfléchir. Je n'ai l'impression d'avancer que quand j'ai fini quelque chose... Évidemment, je ne finis pas un roman ou une analyse tous les jours, donc j'ai l'impression de stagner. Or, je déteste stagner. J'ai besoin d'évolution, d'aventure, de péripétie.

Heureusement, il y a MMHP. Je passe un temps fou sur ce forum, je trouve ça un peu dramatique, d'ailleurs. C'est un peu mon ersatz de vie sociale en ce moment, puisque durant le blocus, chacun reste cloitré chez lui, se connectant sur Facebook dix minutes par jour, juste pour signaler aux autres qu'on vit toujours. Cependant, cela va plus loin que ça aussi. J'ai - aussi longtemps que je m'en souvienne - toujours adoré le jeu de rôle. A 8 ans, je volais des feuilles de personnage à mon frère, j'essayais d'enthousiasmer mes camarades de classe pour le principe. A 12 ans, j'animais ma première partie dans mon cours de théâtre. Je me souviens avoir créé ma première écurie virtuelle lorsque j'avais 10 ans. Quelque temps après cela, la mode a fané et les forums RPG ont pris le dessus. Je ne sais même pas me souvenir de quand j'ai commencé. Sans compter les jeux vidéos en ligne, auxquels je joue depuis que j'ai 11 ans. Auxquels je jouais, plus exactement.

Je me suis néanmoins lassée des forums aux alentours de mes 16 ans, si je me souviens bien. Je passais plus de temps sur des jeux vidéos, en semaine, et autour d'une table de pen and paper, le week-end. Le même groupe d'amis, les mêmes habitudes, le même type de jeu. Je n'aimais plus les forums parce qu'ils manquaient de continuité. A l'époque, chaque topic était indépendant des autres - ou presque - les personnages n'étaient que rarement liés ou l'étaient de manière peu crédible. J'aime beaucoup le réalisme et la complexité dans le jeu, j'aime que mes personnages aient une histoire, de la substance, presque une vie en dehors de moi.

Le retour sur MMHP, je dois avouer que c'est un hasard. Virginie - Morgane Collignon - m'avait déjà dit depuis des semaines qu'elle était revenue. Je recevais encore les emails, sans arrêts, depuis 6 ans. Soudainement, ça m'a pris, j'ai débarqué sur le forum, jeté un oeil, cherché mes persos, dont je ne me souvenais même pas. J'ai relu quelques RPs. Je me suis souvenue de ces quelques frissons quand on voit la réponse à un topic qui nous tient à coeur. J'ai eu envie de retrouver ces sentiments là. C'est marrant, parce que la situation est inversée, à présent. Je trouve cette complexité et cette finesse dans le jeu que je cherchais ailleurs. Je dois mener une partie de Ars Magica dans 6 jours sur laquelle je ne me suis pas encore véritablement penchée... Trop abstrait, trop d'imprévus, trop peu de liens. Ca m'agace.

Je suis fascinée par Clemens, et Cyril également, même dans une moindre mesure. Quand je commence un RP, j'ai l'impression de devoir leur demander leurs avis avant de les décrire. Au fur et à mesure des lignes qui s'ajoutent, ils prennent un peu plus d'existence, comme si leur image se précisait de plus en plus. Je prends vraiment un plaisir incroyable à jouer ces deux personnages, c'est un peu mon échappatoire, en dehors des cours, du quotidien. Ma vie est un peu sinistre en ce moment, bien que depuis jeudi soir, j'ai découvert une source de détente absolument étonnante. Inespérée ? Inattendue.

Paradoxalement, me plonger dans l'esprit d'autres personnes, cela me donne l'impression de me retrouver moi-même. Je cogite et je reflète sur ce que je suis, en me demandant ce que d'autres feraient, dans la même situation. J'ai à nouveau ces rêves exaltants, plein d'aventures et de dangers qui me mettent d'une drôle d'humeur quand je me lève. Je pense que c'est lié à ce regain de jeu de rôle. Mon imagination travaille plus, prend le relais dans mon sommeil. Quelque part, je dors mieux, je me fais moins de soucis. Je n'ai plus besoin de méditer pour trouver les bras de Morphée, plus envie de hurler cet effroyable TA GUEULE à mon esprit pour qu'il me laisse en paix. J'ai repris confiance. Ca fait du bien.
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptyLun 13 Avr 2015 - 12:56

Roxane : Je donne des cours de français et d'histoire de l'art =)

13.04.15

24 degrés. Soleil. J'ai encore passé le week-end toute seule mais cela ne me dérange plus. Il faut que je m'habitue. J'ai commencé mon grand ménage de printemps et il y a du boulot. Heureusement il y a MMHP. Je passe pas mal de temps dessus, plus sur la CB que sur les RPs mais j'adore ça. J'adore discuter avec les gens de tout et de rien. J'ai rencontré des gens drôles et sympathiques et cela fait plaisir. Aujourd'hui je vais sûrement aller à la plage mais avant il faut que j'aille acheter le cadeau d'anniversaire de mon père et je n'ai aucune idée. J'ai déjà cherché samedi et je n'ai rien trouvé d'intéressant.
Dans quelques jours, mon chéri rentre enfin et j'ai hâte ! J'espère qu'il ne va pas repartir tout de suite et qu'on pourra profiter de quelques instants à deux. Je n'ai toujours pas de réponses pour mes recherches d'emploi. D'un côté, cela m'arrange parce que j'ai une amie qui arrive la semaine prochaine en vacances et elle aurait été toute seule mais de l'autre, il y a toujours ce souci d'argent persistant. Ce n'est pas dramatique car je m'en sors plutôt bien mais c'est tout de même embêtant. Mais en Mai je démarre une nouvelle famille alors je suis contente. Je devais l'annuler si je trouvais autre chose mais finalement, cela ne sera pas le cas. J'ai hâte de garder ce petit bout de 5 ans. 

Mon père tient absolument à ce que j'aille en grande distribution. Même ma mère s'y est mise. Ils ne comprennent pas. Ils ne comprennent pas que ce sont des boulots qui liquéfient le cerveau. On est traités comme de la merde et on gagne une misère. Je préfère faire un travail qui me plaît où je gagne la même chose. J'en ai parlé à mon chéri et lui est pour que je trouve quelque chose qui me convienne un minimum. Que la santé ( car j'avais fait une dépression à Carrefour ) prime sur le travail et que l'on ne doit pas y aller à reculons. Je fais encore des cauchemars la nuit sur ce travail. Comme quoi, cela m'a bien perturbé et pourtant, je suis plutôt une battante. Mon chéri me dit que de toute façon, il gagne assez bien sa vie pour que je choisisse quelque chose qui me convienne. Cela me fait plaisir mais j'ai moi aussi envie de gagner ma vie. D'avoir un homme qui s'occupe de votre bien-être, c'est tellement agréable. Je pense réellement avoir trouvé quelqu'un de bien.
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptyLun 13 Avr 2015 - 20:48

Lundi 13 avril 2014 :

La journée a été longue. Sur huit heures de poste, j'en ai passée au moins sept avec un masque sur le nez pour garder mes microbes pour moi. Autant dire qu'il faisait chaud là dessous. Mais on finit par l'oublier, l'esprit étant trop occupé par la masse de chose à faire. En plus, j'ai fini par trouver un point positif à ça : je perds plus mon temps à tousser dans mon coude, du coup, je garde mes deux mains libres pour avancer dans mon travail. Et du travail, il y en avait ! A la visite du médecin traitant, nous avons vu plus d'une dizaine de résidents, malades eux aussi... Les hyperthermies vont à tout va, les toux et les diarrhées aussi. Nous avons survécu à l'hiver malgré la mutation du virus de la grippe, rendant le vaccin inefficace et voilà qu'on tombe tous les uns après les autres. J'ai l'impression qu'on ne va pas en voir le bout, la référente en hygiène n'ayant pas l'air de s'inquiéter du nombre de personnes touchées. Je me demande vraiment à quoi m'a servi cette formation de correspondante. Mais bon, passons. Je ferais de mon mieux pour faire passer quelques solutions basiques aux équipes sans qu'on puisse me reprocher de faire de la "merde" estimée comme inutile. Bah oui, tout le monde sait que c'est une pure perte de temps de mettre en place des isolements, de modifier l'organisation pour limiter les transmissions. Généralement, j'ai le droit à "on n'a jamais fait comme ça, je vois pas pourquoi aujourd'hui, on changerait de manière de faire". Donc, vivons au moyen-âge, après tout, pourquoi faire autrement ?

Je suis fatiguée en ce moment. Entre les menstruations (glamour), les insomnies de la semaine dernière et l'infection pulmonaire que je me tape actuellement, j'ai l'impression d'être sur le point de m'effondrer. Je suis fanée. J'ai plus aucun courage. Juste envie de m'enfermer sous mes couvertures et de n'en ressortir que dans 3 semaines pour pouvoir prendre mes valises et aller me jeter dans les bras de mes parents. Quoique, si d'ici là je suis toujours infectée, je devrais m'abstenir de m'approcher de mon père. Santé trop fragile. La dernière infection pulmonaire qu'il a eue a vraiment mal tournée. Plus de deux semaines dans le coma, trois semaines en soins intensifs. Et il n'a toujours pas récupéré. Les médecins pensent qu'il n'aura pas deux fois la même chance. Alors je ne tenterai pas le diable et embarquerai des masques avec moi dans mon bagage. Après tout, pour une trachéite, il faut parfois entre trois et quatre semaines avant de s'en dépêtrer. Et vu les symptômes que j'ai, je pense avoir tiré le gros lot.

Je vous souhaite à tous une bonne soirée, j'espère vous croiser bientôt au détour d'un topic ou de la CB. Ce ne sera pas pour ce soir, je suis du matin demain et j'ai franchement besoin de récupérer. Laissez moi me traîner jusqu'à mon pieu. Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 3661015494
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptyMer 15 Avr 2015 - 18:57

15/04/2015 :
Hier, je n'ai pas eu le temps de passer écrire un mot. Ou plutôt, je n'ai pas eu le courage. Ou encore, l'énergie. Depuis dimanche, j'ai une infection que je suppose être une trachéite à en croire la douleur en arrière du sternum que je ressens à chaque inspiration. Infection bénigne mais pour le coup, j'en suis cassée. Je passe mes journées à me traîner en espérant ne pas tomber et à peine rentrée, je tombe de fatigue. Vivien est venu me réveiller après m'avoir laissée récupérer un peu. Il dit que mes poumons sifflent quand il me fait un câlin. Va-t-on savoir... y est pas médecin non plus. Et j'avoue être fatiguée au point d'avoir LA flemme d'aller me faire soigner. Pour le coup, le virus fait bien son boulot ! En espérant juste que les 15 prochains jours passeront vite et lui aussi.

Bon, je vais pas rester des plombes à vous parler de mes symptômes (et puis, après tout, pourquoi pas ??). J'ai pas grand chose à dire en tant que larve humaine à part : MAIS OU ETES VOUS MMHPIENS ? Moi qui pensais avoir de la lecture en venant ici... Personne n'est passé depuis mon dernier message. J'espère que vous allez bien et ai hâte de vous lire !

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Mina Javan
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptyMer 15 Avr 2015 - 19:35

Mercredi 15 avril 2015
19h35

En réponse à Vela: Je n'ai pas le temps de venir poster ici avant ce weekend mais je vous aime fort.
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptyVen 17 Avr 2015 - 23:43

17.04.2015

Musique qui va bien

Cela fait cinq jours que je n'ai pas eu ou pris le temps d'écrire ici, il est temps que ça change. Il faut dire que je n'ai rien de très palpitant à raconter. Je suis en "vacances" depuis deux semaines, ce qui veut dire que je me lève entre 8h30 et 9h, je prends un petit déjeuner à mon aise, je poste une fois ou deux sur MMHP et puis je bosse mes cours. Quand il fait beau, je bosse dehors. Quand il fait moche, je bosse dans le salon. Quand il fait moche et que ma mère est là, je bosse dans ma chambre. C'est à peu près les seuls déplacements que je fais. En deux semaines, j'ai fait deux heures de sport, une espèce de fitness pour memère qui détend, certes, mais ne défoule pas. Du coup, je dors mal, je fais des rêves bizarres et je suis stressée. Je n'ai plus vu un cheval depuis le mois de décembre alors que c'est sensé être ma passion, la seule chose que je n'ai jamais mise de côté. Ca me flippe énormément en fait. Je suis tellement obsédée par mes cours que je n'arrive plus à vivre à côté.

Du coup, j'ai pas envie d'écrire là dessus.

Ce matin, j'ai reçu du courrier de la SNCF. Dans la première enveloppe se trouve mon aller Lille-Rouen du 30 juin. Dans la seconde, l'aller Rouen-Lisieux du 1er juillet. J'ai ouvert les enveloppes les mains tremblantes, découvrant des vieux billets de trains à l'ancienne, sur ce drôle de papier quadrillé. En Allemagne, on voyage avec son billet de train en QRCode sur son smartphone. J'aime bien cette espèce d'objet vieillot qu'est le billet de train en papier glacé. On peut le prendre en main, le chipoter, se réjouir du voyage. J'adore réserver uniquement des allers, j'ai l'impression de partir à l'aventure alors que je sais très bien où je vais et que je serai attendue. Néanmoins, je vais à nouveau quitter mon chez moi pendant 6 semaines et je suis déjà complètement déchaînée. Ici, j'ai horriblement l'impression d'étouffer. Je veux partir loin. Le plus vite possible.

J'ai hâte d'être cet été. Je ne sais pas pourquoi, mais ces derniers jours, j'ai beaucoup été amenée à repenser à mon adolescence et aux façons dont j'ai passé mes différents étés. Les endroits que j'ai visité et les états que j'ai traversé. Les états mentaux. Et physiques. Je me suis demandée ce que j'aurais pensé de moi-même, si je me voyais maintenant à travers les yeux de mon moi de 13 ans. Je me souviens vaguement, aux alentours de mes 17 ans, faire déjà des souhaits d'aller travailler quelque part à l'étranger, donnant de mon temps et de ma bonne humeur contre le logis et le couvert. Je n'avais jamais imaginé que c'était possible et encore moins que maintenant, à 22 ans, je puisse enfin en faire l'expérience. J'ai l'impression d'avoir perdu énormément de temps, d'avoir loupé tant d'occasions. Mais c'est le sentiment que j'ai maintenant. Si je me catapulte dans mon passé, voilà ce que ça donne.

1993 : Naissance.
1997 : Premiers souvenirs de vacances. C'est marrant, j'en ai parlé avec ma soeur au resto, ce soir, on s'est rappelés des anecdotes, des détails. J'ai des détails très visuels et d'autres, très sentimentaux. Les deux les plus marquants sont probablement cet hôtel au Pays Basque et les coups de feu tirés juste sous notre fenêtre. La panique de ma mère. Je ne comprends pas pourquoi, mais j'ai peur. Les vacances au Portugal, ce n'est pas beaucoup mieux. Ma mère a encore peur, mais de mon père cette fois. Je ne comprends pas non plus.
1998 : Maman quitte papa, on déménage. Je n'aime pas le nouveau quartier, les gens sont bizarres, différents, agressifs et racistes. Un Arabe me crache à la figure "Rentre dans ton pays !". Les jeunes jètent des petards dans notre hall d'entrée. Je me fais juter à chaque fois que je veux ouvrir le frigo pieds nus. Il faut traverser la salle de bain pour aller au jardin.
On rentre parfois dans l'autre maison, seuls avec notre père. Il pleure sur ses bouteilles de vin vide, il fait noir. Il dit que ma mère lui a fait tant de mal. Je ne sais pas quoi faire.
1999 : Retour dans la maison. Mais à nouveau, il en faut une autre, pour notre père. Ce n'est pas loin, et on peut y aller à pieds, mais je n'aime pas. Il fait sale, c'est petit, il y a toujours des araignées dans la baignoire. Mon père gifle ma soeur parce qu'elle porte une ceinture. On rentre à quatre, sous la pluie, chez nous. Ma mère est terrassée.
2002 : Ca fait bien longtemps que je n'ai pas vu mon père. Du moins, pas en dehors des remédiations parentales. On fait des jeux, on est observés. Je finis par lui dire tout ce que j'ai sur le coeur. Je n'ai pas réussi à lui pardonner qu'il m'ait retourné mon assiette de poisson sur la tête. C'était une assiette avec le Roi Lion.
2003 : Je ne veux plus voir mon père, mais je dois l'expliquer à la juge. J'ai tout préparé avec ma psychologue, elle m'a aidé à coucher les sentiments sur le papier, à mettre des mots sur ce que j'ai vécu. Je suis ensuite assise seule, dans une salle de tribunal, il y a cinq personnes devant moi. La juge se moque de moi et me demande si je suis déjà si bête que j'ai besoin de prendre des notes pour me souvenir de ce que je veux dire.
2006 : Cela faisait deux ans que j'étais en douleur constante. Mes jambes brûlaient, je ne pouvais plus marcher dix minutes, je devais m'asseoir à l'arrêt de bus, je ne supportais plus rien. J'étais irascible, on me répétait toujours "Arrête de te plaindre, tu grandis, c'est tout !" Finalement, un chirurgien m'examine et se rend compte que j'ai le dos dans un pire état que celui de ma grand-mère. Je suis condamnée à m'enfermer dans un corset et l'opération est prévue dans 6 mois. Il va falloir me visser la colonne vertébrale.
2008 : La fête des 25 ans de mon frère vient de se terminer. J'avais mis un mois à lui organiser cette surprise. Ma mère nous interdit d'aller dormir. Il est mort, ça y est, et on ne saura jamais pourquoi. On pleure tous, on ne comprend pas. C'est fini, enfin, plus de calvaire. Il ne reviendra plus. Je suis enfin orpheline. Merci.
2009 : Je sors enfin d'un emprisonnement de presque 5 ans. Mon enveloppe physique était devenue une prison pour mon mental, je cherchais tous les échappatoires possibles, passant parfois plus de 14h par jour dans un jeu vidéo. Je voulais fuir, me détruire, devenir quelqu'un d'autre. Je voulais être ambitieuse.
2011 : Fin de ma scolarité, je vais pouvoir réaliser un rêve qui me travaillait depuis des années. Maintenant, enfin, je suis libre, libre de moi-même, de réaliser, de vivre. J'ai l'impression de ne jamais être rassasiée. Je quitte ma famille pour un an alors que j'ai à peine dix-huit ans, pour m'installer dans un pays dont je ne parle presque pas la langue. Ce sera la plus belle année de ma vie, celle qui m'a le plus appris sur les autres et sur moi-même. Enfin, je n'ai plus besoin de chercher la lumière au bout du tunnel. Je suis la lumière.
2015 : Je vais finir mon bachelier en langues et littératures et mes mains tremblent à l'idée de commencer mon master en linguistique. Je vais partir 6 mois en France, sac à dos et billets de train pour seuls compagnons, du moins, jusqu'à ce que j'arrive dans cette équipe multiculturelle dont je vais partager le quotidien. Comme une réminiscence de mon Erasmus, finit trop tôt, laissant ce goût de trop peu.

Finalement, si la moi d'il y a 10 ans me regardait, je pense qu'elle m'envierait vachement, d'avoir traversé tout ça et d'aimer encore. J'espère, que c'est ce qu'elle se dira. Et que la moi de dans 10 ans se dira que sans la moi d'aujourd'hui, elle n'en serait jamais arrivée là. Aujourd'hui, je me suis regardée dans le miroir, et je me suis souri.
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Mina Javan
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptySam 18 Avr 2015 - 0:32

Vendredi 17 Avril
23h39

Je me sens énervée et agacée. Ce soir, je me suis énervée plusieurs fois sur mon copain. Il y a des moments comme ça, il m'agace juste dans sa manière de me parler, ou de ne pas me parler ou juste les têtes qu'il fait. Souvent, je lui fais des reproches pour la nourriture: Il a tendance a ne pas être raisonnable et parfois, ne pas m'en laisser. Ce soir je lui ai fait un reproche là-dessus, il ne m'a pas répondu et a juste soufflé en faisant une tête qui m'agace, la tête de la personne qui est énervée par mes propos alors que c'est moi qui suis censée être énervée. Bref, ce genre de choses arrivent régulièrement. Il a cette tendance à souffler qui m'agace au plus profond de moi, il ne s'en rend même pas compte. Il souffle tout le temps. J'ai remarqué que sa mère faisait la même chose avec son père mais ça c'est un détail. Juste après que je rentre du boulot, il s'est endormi sur le canapé car il a fait une insomnie la nuit dernière. Je l'ai laissé dormir jusqu'à 20h30 alors que j'avais vraiment très faim dès 18h. Je l'ai réveillé et on a décidé qu'il ferait la cuisine ce soir. Avant de partir dans la cuisine pour tout préparer, je lui ai dit "Tu te rendors pas hein ?" il m'a répondu d'un ton assez agressif que non il ne s'endormirait pas. Quand je suis revenue dans le salon après avoir préparer les ingrédients et mit l'eau a chauffé, il s'était endormi. Je l'ai réveillé, il a sursauté. J'en étais sûre. Je le sais à chaque fois. Je le connais. Il me dit toujours "Non non t'inquiètes pas" ou "Oui oui je vais le faire" et il a toujours tort, j'ai toujours raison.


00h12

Il est venu me faire un câlin et j'ai éclaté en sanglot. Il ne savait pas si s'était sa faute ou non. Je n'ai rien dit. Il a compris que c'était sa faute, qu'il avait été agressif, qu'il est souvent agressif dans sa manière de parler avec moi. Il s'est excusé, il m'a fait des câlins. J'ai pleuré dans ses bras, il s'en voulait. Peut-être que la fatigue joue, mes semaines sont dures en ce moment. J'ai fini par lui dire ce que je ressentais très brièvement, il m'a dit qu'il se rendait compte que parfois il était un peu agressif. Il a réussit à me faire rire, il finit toujours par me faire rire. Et je ne peux jamais lui en vouloir longtemps, il sait très bien comment briser la glace qui s'installe parfois entre nous. Il sait très bien comment réinstaller la complicité qu'on a dans notre relation. Je sais qu'il a des défauts, il me blesse régulièrement, il ne sait pas s'habiller, il ne fait pas attention à lui et il ne travaille jamais mais, pour rien au monde je le remplacerais. Notre relation est unique et je veux pas perdre ce que j'ai mit 22 ans à trouver.

J'ai toujours eu besoin d'énormément amour. Très tôt j'étais obsédée par ça. Le jugement des autres est important pour moi et je veux tout le temps être aimée de tout le monde, ce n'est pas facile. J'ai toujours eu l'impression de ne pas être aimée et ça m'a rendue malheureuse toute ma vie. Dès que je suis arrivée au collège, dès que j'ai eu 11 ans, j'ai voulu avoir un petit ami. J'ai été amoureuse plusieurs fois, je tombe facilement amoureuse mais quand je le suis, c'est pour longtemps. Pendant mon collège, j'ai vu mes copines avoir des copains. Une amie à moi a perdu sa virginité à 14 ans. Et moi, pendant ce temps, je tombe amoureuse de quelqu'un qui s’avérait être gay. Je ne le savais pas évidemment mais j'ai un don pour tomber amoureuse de la personne qu'il ne faut pas. Au lycée je suis tombée amoureuse du mec qui, bien qu'il en faisait craquer plus d'une, n'a jamais eu aucune relation. J'ai du attendre 18 ans pour trouver un semblant de réciprocité avec un mec. Je suis tombée amoureuse de lui. C'était un pervers narcissique qui m'a fait tourné en bourrique pendant presque trois ans. Il y a deux ans je suis tombée amoureuse d'un mec qui était trop jeune pour comprendre.
Aujourd'hui j'ai trouvé l'homme qu'il me fallait, l'homme qui pense de la même manière, l'homme qui est autant amoureux de moi que je suis de lui. Je ne veux perdre ça pour rien au monde.
Désormais je suis heureuse au fond de moi. Evidemment, comme ce soir il y a toujours des coups de mou, des moments où j'ai besoin de vider et de pleurer. Je ne suis pas heureuse dans ce que je fais mais, j'ai toujours pensé que le jour où j'aurais une relation de couple sérieuse, je serais heureuse. Personne ne me croyait mais moi je le savais. Et j'ai eu raison. Depuis qu'il est à mes côtés, peu importe ce qu'il passe, je suis forte. J'ai arrêté de baisser les bras. J'ai confiance en quelqu'un. J'ai quelqu'un qui m'aime, même quand mon maquillage coule, que je ne suis pas épilée ou que je ne me suis pas encore lavée les dents.

Désormais et tant qu'il est à mes côtés, je peux tout affronter.
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptySam 18 Avr 2015 - 18:54

18/04/2015

Je passe juste faire un petit coucou et écrire un peu. Je n'ai même pas le temps de lire tous vos messages aujourd'hui.

J'ai passé une très bonne semaine de vacances, en Ardèche.

Je suis un peu triste de repartir.
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptySam 18 Avr 2015 - 19:01

Petite paranthèse 

Clemens : La vie a été plutôt sévère avec toi mais le plus important c'est que tu sois allée de l'avant et que tu ne te laisses toujours pas abattre ! Je pense que c'est ce qui t'a permis d'aller à l'étranger et de venir chez nous maintenant =D

Mina : Il y a toujours des hauts et des bas dans un couple. Mais surtout, l'agressivité ne devrait pas être normale juste parce que tu as mis du temps à trouver quelqu'un. Si vous en parlez et que ça passe tant mieux mais tu ne devrais pas subir.

18.04.15

21 degrés. Soleil + Nuage + Pluie + Grêle + Vent + Eclair.
Aujourd'hui je ne sais pas trop de quoi parler. Cela fait la 3e fois que je tente d'écrire cette semaine sur l'expérience littéraire mais je ne trouvais pas. Il y a plusieurs sujets qui me trottent dans la tête mais je ne sais pas lequel serait le mieux. Je parle souvent de mon chéri. En même temps, il occupe une place centrale dans ma vie. L'avoir vu ces quelques jours m'a fait un bien fou. C'est toujours difficile quand il repart mais je fini par m'y habituer. On passe des moments tendres, des moments de couple. J'adore ça. J'ai toujours eu besoin de tendresse, de câlins et d'amour. J'ai toujours recherché cela depuis toute petite. Mais petite, j'étais moche. Au collège, c'était pire. Finalement, j'ai eu un peu de succès au lycée et encore plus après mes 20 ans. C'est assez impressionnant l'effet que l'on produit sur l'autre. Le fait d'être désirée redonne confiance en soi. Je n'irai pas jusqu'à dire que je suis belle mais plutôt que je suis mignonne. Je suis au-delà de la norme physique ( et encore, la norme c'est quoi ? ) mais plus ça va et plus les hommes font l'effort de voir ce qu'il y a en nous. Il y a même des jours où je me trouve jolie quand je m'apprête réellement et que j'essaye de me faire belle. Tout cela, le fait d'être désirable, mignonne, apprêtée et qu'on me dise parfois que je suis belle, booste ma confiance en moi et cela fait du bien. Cela aide à avancer.

Je me suis toujours fait des films. J'ai grandi avec des romans d'amour et des films à l'eau de rose. J'adore ça et je ne m'en lasse toujours pas. Donc, il y a des situations où j'imagine. J'ai toujours eu énormément d'imaginations pour écrire ou dessiner. J'aime m'imaginer dans des situations improbables. Cela me fait rêver et c'est mon petit monde à moi. J'aime jouer. Pas braver l'interdit mais toucher la limite qui te brûle le bout des doigts et où on te dit : " Attention tu vas te brûler ! ". C'est quelque chose de tentant, on l'effleure et on se ravise en se disant que la vie est bien telle qu'elle est.

Aujourd'hui je suis allée Sur Un Livre Perché, un bouquiniste qui a fait sa boutique autour d'un arbre. C'est vraiment génial et je suis encore repartie avec des livres. Je les accumule sans les lire mais au moins je les ai. Je suis allée au Zoo à côté de chez moi mais la tempête nous a surpris et on a pas pu terminer la visite. Cela sera pour la prochaine fois. J'ai une garde ce soir et j'ai hâte. Demain je pense que ça va être cocooning à la maison à traîner. 
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptyDim 19 Avr 2015 - 22:29

19.04.2015

Pour commencer, une petite parenthèse.

Mina : Je comprends ce besoin d’être appréciée par les proches de ton copain, ce n’est vraiment pas rigolo quand il y a des tensions. Ils semblent t’apprécier, et tant mieux !
C’est normal d’avoir des hauts et des bas dans un couple, les choses vont mieux ensuite. L’important, c’est que vous parveniez à vous comprendre.

Jade : Tu as raison de vouloir faire ce qui te plait. « Le travail c’est la santé », il ne faut pas que ça te la bousille (que ce soit physiquement ou moralement !).

Clemens : Ton histoire m’a vraiment fait mal au cœur. En lisant les « la fête des 25 ans de mon frère » et « il est mort », j’ai eu peur, j’ai cru que tu avais perdu ton frère. J’ai été presque soulagée de comprendre qu’il s’agissait de ton père qui t’a fait tant souffrir, visiblement. Je t’admire, c’est très courageux de dire tout ça, et d’aller de l’avant. Je te souhaite pleins de belles choses dans ta vie future !

Jade : Cela me surprend – voire me choque ! – que tu dises ainsi que tu étais « moche ». N’est-ce pas un peu trop exagéré ?
En tout cas, aujourd’hui tu sembles t’accepter et même « t’apprécier » je dirais, et bravo pour cela !

Du coup, cela m’a donné mon idée pour le sujet du jour. Je vais parler de moi, bien sûr.

Mais un peu de mon « moi » passé.

En primaire, j’étais une petite fille pas très grande, ni trop petite, ni trop maigre, ni trop grosse. En revanche, j’ai porté un appareil dentaire assez tôt. Mes dents étaient très irrégulières, et il a fallu corriger beaucoup de choses – environ dix ans de traitement, et j’ai encore un fil derrière les dents, pour éviter qu’elles ne bougent. J’ai toujours eu des lunettes aussi. Et, à l’époque, j’avais les cheveux courts, coupés à la garçonne. Je m’habillais un peu comme un petit mec, je récupérais les vieilles fringues de mes cousines. Je m’en fichais, en fait. J’étais moi.

Mais « moi » ça n’a pas plu.

« Moi », ça m’a valu des moqueries, au départ. Des insultes. De plus en plus fréquemment, après l’arrivée d’un élève dans l’école. J’étais en CE1 ou CE2, je ne sais plus exactement. C’est assez flou, j’ai gardé peu de souvenirs. Est-ce que cela arrive à tout le monde, ou bien j’ai fait un blocage ?

Toujours est-il qu’à cause de mon physique, mes mauvaises notes (qui ont chuté lorsque le harcèlement a commencé), et de mon côté très susceptible, j’ai été la cible des moqueries. Je n’avais jamais été studieuse, je crois, mais là, je ne faisais absolument plus rien. Pour dire : au jour d’aujourd’hui, je ne connais pas la plupart de mes chiffres romains, et je ne sais pas faire une division. J’ai redoublé le CM2, et le harcèlement a continué, mais c’était mieux. L’élève – qui était arrivé et à cause de qui tout avait commencé – était parti dans un collège – un collège pour les enfants qui ont des difficultés scolaires. L’année suivante, je rentrais au collège à mon tour, mais pas dans le même que lui, fort heureusement. Je n’ose imaginer le cauchemar que j’aurais vécu.

Mais pour être honnête, dans ce collège, ça a été l’Enfer aussi.

Certains élèves qui étaient en primaire avec moi se sont retrouvés dans le même collège. Et puis, surtout, les autres ont rapidement vu que j’étais la proie facile. Mise à l’écart, sensible, et beaucoup trop susceptible pour pouvoir affronter le collège…

Dès le début, j’ai été moquée par des élèves de troisième et quelques filles de quatrième. Puis par des élèves de ma classe, et des autres classes de sixième. Et également des garçons de cinquième. Tous m’ont mené la vie dure, un peu plus chaque jour.

En quatrième, ça a été encore pire. J’avais quatorze ans, une période où on est censé se construire. Le harcèlement s’était empiré. Je n’aurais jamais cru cela possible, et pourtant… Cette année-là, en novembre 2006, mon grand-père est décédé des suites d’un cancer après des longs mois d’acharnement et de combat. C’était un jeudi, et le soir, mon père est venu nous chercher au collège, mon frère et moi. Nous n’y sommes pas allés le lendemain. Le samedi, après l’enterrement, j’ai appris que certains avaient dit que « c’était bien fait pour ma gueule ». Je trouvais ça horrible. J’étais dans une colère noire. Ma mère et ma sœur m’ont dit de ne rien faire, de ne pas aller les voir – j’avais tendance à foutre des claques, à l’époque, et à me battre régulièrement – mais le lundi matin, j’ai vu un élève – qui m’a pourri la vie – descendre de son car. Il me regardait, un petit sourire en coin, amusé, l’air de dire « Je sais que tu as perdu ton grand-père et ça m’amuse ».

La haine.

Je n’ai jamais autant détesté quelqu’un qu’à ce moment-là.

Je l’aurais tué.

Quand il est entré, accompagné de ses copains, je leur ai foncé dessus et j’ai commencé à les traiter de tous les noms. Puis j’ai chopé l’un d’entre eux, et, sans le lâcher, je lui donnais le plus de coups possibles. Je ne pense pas lui avoir fait mal, mais sincèrement, je me fichais bien de ce qui pouvait m’arriver ensuite. Si j’avais pu les massacrer là, je l’aurais fait.

Les surveillants sont rapidement intervenus, pour me calmer. Je n’ai pas eu de sanction. Le CPE a même dit à mon père que « s’il pouvait, il leur donnerait des baffes ». Si j’avais pu, j’aurais voulu faire plus que ça.

Je ne sais pas ce que je voulais à ce moment-là. Je voulais leur faire du mal.

Je n’avais jamais réellement souhaité faire du mal à quelqu’un avant.

Là, si.

Encore aujourd’hui, j’en tremble de rage et de colère.

Cette année de quatrième a donc été vraiment très dur. J’ai commencé (avec des ciseaux, un compas…) à me scarifier le dessus des mains, et autour des poignets. Mes parents ont fini par le remarquer. J’ai eu des médicaments par mon médecin traitant. C’était quelque chose pour être plus calme, plus zen, me sentir mieux. C’était pas très « fort », genre pas d’anti-dépresseurs, mais un truc pour aller mieux. Je prenais. Je ne pense pas que ça a servi à quelque chose.

En parallèle, j’allais voir un psychologue (depuis mes onze ans).

En troisième, j’ai changé de collège à cause de mes mauvaises notes. Je suis allée dans un lycée, en 3ème DP6 (Découverte Professionnelle 6 heures). Le principe, c’est qu’on a six heures de cours que les classes de troisièmes « normales » n’ont pas, cela permet de s’orienter. Le brevet est également plus simple. C’est fait pour les élèves en difficulté.

Et les élèves en difficulté, ce sont souvent des mauvaises graines. C’était le cas pour beaucoup d’entre eux, du moins.

Je me suis retrouvée entourée de racailles, de pestes. Moi qui n’avait pas peur de me battre avant, j’ai fini par les craindre, eux et leurs canifs qu’ils planquaient dans leurs sacs, les menaces qui m’étaient proférées.

Un jour, j’ai été porté plainte à la gendarmerie, avec mon père.

Les gendarmes ont refusé notre plainte.

J’ai appris récemment qu’il n’y avait aucune loi – il y en a eu une très récemment – qui permettait de déposer plainte pour harcèlement, à l’époque.

Mais pourquoi n’avoir rien dit, et avoir limite rit au nez de mon père et moi ?

J’étais en souffrance, et personne, hormis ma famille, ne voulait l’entendre. Ni les gendarmes, ni les professeurs.

Mon entrée au lycée n’a pas été facile. Je me suis mise à l’écart moi-même, j’avais perdu toute confiance en moi. Je suis restée quatre ans dans ce lycée, dans lequel j’ai vécu un Enfer. Particulièrement les deux dernières années. Je ne vais pas m’étendre là-dessus.

Juin 2012, je quittais les cours. J’ai obtenu mon bac.

J’avais survécu à douze années de harcèlement.

Je ne voulais pas poursuivre mes études.

Je ne voulais pas revivre une seule seconde de cet Enfer que j’ai vécu douze ans. Douze ans de ma vie foutus en l’air par des petits cons.

Après un an où j’ai cumulé les petits boulots, je me suis inscrite pour faire un brevet professionnel libraire en alternance. J’ai trouvé un centre de formation, et une librairie. Malheureusement, j’étais tombée sur des patrons horribles. Tous les employés partaient en dépression, soumis à une pression et à un harcèlement moral. J’ai pris peur. Heureusement pour moi, après un mois d’essai, ils m’ont annoncé qu’ils ne me gardaient pas. Cela a été dur pour le moral. Je voulais être libraire, faire ce brevet professionnel. Mais pas avec eux.

J’ai cherché une autre librairie, mais nous étions pratiquement en novembre. Je me suis donc inscrite à un CAP librairie papeterie presse, toujours dans le même centre de formation, en alternance également. Mais c’était un stage, et trouver une librairie a été bien plus évident. J’ai obtenu mon CAP en juillet 2014.

Mais reprendre les cours avait dû être plus difficile que je le pensais. J’étais en formation adulte, avec des adultes et, globalement, je m’entendais bien avec eux. Je me suis même fait deux amies, avec qui je suis toujours en contact.

Et pourtant, les mauvais souvenirs sont remontés. J’ai fait des cauchemars de plus en plus fréquents, où je me trouvais dans mes anciennes salles de classes, avec d’anciens « camarades » (Peut-on appeler ainsi des personnes qui ont fait si peu preuve, justement, de camaraderie ?). J’ai commencé à repenser de plus en plus souvent à tout ça.

Je pense qu’après mon bac, quand j’ai enfin été tranquille après douze ans, j’ai réalisé ce que j’avais vécu. J’ai tout prit en pleine tronche, et ça m’est revenu comme un boomerang.

Pour la première fois, je m’étais un mot sur ce que j’avais vécu : Harcèlement.

C’est très dur de s’en remettre.

En septembre 2014, je recommençais un apprentissage en alternance pour le brevet professionnel libraire, dans une université cette fois – une petite université – et avec une autre librairie.

Comme je l’ai expliqué, ça n’a pas abouti, je viens d’arrêter.

Et là, avec certains élèves, ça s’est mal passé. Certains riaient de moi, tout le monde s’en était rendu compte.

Je l’ai très mal vécu.

J’avais comme « perdu l’habitude ». Je n’arrivais plus à ignorer les remarques comme je le faisais les deux dernières années de lycée.

Récemment, j’ai recommencé à voir une psychologue – je vais devoir trouver quelqu’un d’autre, puisque j’ai dû déménager à cause de la fin de mon apprentissage.

Je n’en pouvais plus, de pleurer tout le temps. De faire des cauchemars presque toutes les nuits. D’en parler tout le temps à mon copain. De m’effondrer dans ces bras à chaque fois.

J’ai eu conscience que mon manque de confiance en moi, mon stress permanent, ne m’ont pas aidée. Dans mon travail, particulièrement, c’est pour cela que ça n’a pas marché.

Cela a affecté ma vie « affective » dirons-nous. J’ai dû voir une spécialiste, qui m’a expliqué que j’avais comme un « syndrome post-traumatique ».

Je dois maintenant reprendre confiance en moi, voir un psychologue pour tenter de chasser ça, et pour pouvoir enfin avancer.

Je n’ai pas envie de changer pour plaire.

Certains m’apprécient pour ce que je suis. Ils me trouvent « folle », mais amusante, drôle, toujours de bonne humeur, originale. Mais pourquoi ceux à qui cela ne plait pas ne passent-ils tout simplement pas leur chemin, ça, je ne comprendrais jamais.

Je veux rester telle que je suis. Je suis contente d’être différente. Je ne veux pas ressembler à certains d’entre eux.

Je pleure. De colère, encore une fois.

J’ai besoin de vider mon sac régulièrement, comme ça. Désolée.
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptyLun 20 Avr 2015 - 21:27

20 avril 2015 :

Aujourd'hui, je ne suis pas passée sur MMHP alors que j'étais en repos.
Aujourd'hui, je finis ma première journée en tant qu'ex-fumeuse.
Aujourd'hui, j'ai eu beaucoup de mal à tenir.

Mais demain, ce sera plus facile.
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptyLun 20 Avr 2015 - 21:35

20.04.2015

Aujourd’hui, je m’apprête à vivre ma première expérience Skype avec les membres de MMHP.

Malheureusement, Internet fait des siennes et je ne vais sans doute pas pouvoir dialoguer facilement.

Il faut absolument que je contacte Orange.

J’en ai marre. Internet a de gros problèmes depuis quinze jours, c’est infernal. Tu ne peux pratiquement rien faire.

Il ne marche toujours pas.

Je crois que je ne vais pas pouvoir Skyper avec les MMHPiens ce soir.

Je suis énervée.

Félicitations Vela pour avoir arrêté de fumer !
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptyMar 21 Avr 2015 - 11:59

21.04.2015

J’ai finalement pu assister à presque toute la soirée Skype hier soir, c’était vraiment chouette, j’ai l’impression de connaître de mieux en mieux les membres d’MMHP.

En principe, je vais chez une amie ce soir. Aussi, je ne pourrais assister à la soirée Skype de ce soir.

Au début, quand on a commencé à mettre le son, j’étais un peu intimidée. J’ai un problème avec ma voix. Je la trouve trop portée, trop aigüe et désagréable à entendre. On me l’a souvent fait remarquer, et, du coup, je me sens complexée par rapport à ça. Pourtant, je fais des vidéos sur YouTube mais, quand vient le temps du montage, j’ai du mal à m’entendre. Je n’aime pas ma voix.

J’ai encore du mal à m’accepter, en fait. Je n’aime pas pleins de choses chez moi. Ma voix. Mes cheveux qui graissent trop vite, qui sont souvent pleins de pellicules (glamour). Je tente un maximum de shampooings pour y remédier. Pourtant, ils pourraient être beaux. Je n’aime pas mon nez non plus, un peu trop gros. Je n’aime pas mes bras, que je trouve trop poilus. J’ai les pieds grands, je chausse du 41. Mais je m’y suis faite, maintenant. Je n’aime pas mes dents, irrégulières. Je déteste mon ventre. J’ai une « bedaine » et j’ai pris du poids. Deux kilos. J’étais svelte, avant. Je ne suis pas grosse, mais j’ai quelques kilos « en trop ». Je ne fais pas assez attention à mon alimentation. Je ne fais pas de sport. Je n’aime pas mes genoux, non plus. Toujours abîmés. On peut apercevoir, en regardant bien, les petites cicatrices dues à une opération, il y a plus de quatre ans. Une arthroscopie. J’ai fait de l’arthrite. À dix-huit ans.

Cette arthrite est due à un gène dans mon sang : c’est de famille, du côté de ma mère, on peut tous en avoir. Pour moi, ça a été temporaire. Ils ont appelé ça « polyarthrite aigüe ». J’ai énormément souffert. Je suis restée deux semaines à l’hôpital. Ils ne parvenaient pas à savoir ce que j’avais précisément. Mes coudes, mes genoux, mes chevilles et mes orteils étaient enflés et terriblement douloureux. C’était vraiment affreux. C’était arrivé pendant un stage en magasin, et j’ai été en arrêt deux semaines. Ensuite, il y a eu les vacances de Noël. J’ai eu une permission pour sortir de l’hôpital, le 24, 25 et 26 décembre. Juste avant de revenir à l’hôpital, j’étais allée voir Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 1, au cinéma. J’avais peur de rester trop de temps à l’hôpital, et de ne pas avoir l’occasion de le voir. Finalement, je suis sortie le 28 décembre. J’ai eu mal pendant quelques semaines encore, j’avais des béquilles, et des difficultés à marcher. Je devais passer mon permis, mais je n’ai pas pu aller à l’auto-école pendant quelques temps.

J’ai réussi à suivre mes cours normalement : à la rentrée après les vacances, je suis retournée en cours aussitôt. J’ai eu droit à de nombreuses moqueries de la part de mes chers camarades, parce que j’étais en béquilles. Certains ne comprenaient pas pourquoi je posais les deux pieds par terre pour marcher, au lieu de sautiller sur un avec mes béquilles. Peut-être parce que mes deux pieds, et mes genoux, étaient tout aussi douloureux. Quelle bande d’imbéciles. Un jour, alors que je descendais avec difficulté l’escalier en sortant d’un cours – un vieil escalier en bois, très étroit – et qu’une amie m’attendait dehors, avec mes béquilles, deux filles de ma classe me regardaient. Elles rigolaient ouvertement. Je me suis approchée d’elles et je leur ai dit « Il y a un problème ? » et l’une d’elle m’a répondu, en regardant mes jambes « handicapées » avec un sourire : « C’est toi qui a un problème. » et j’ai répliqué « Ton problème à toi, il est mental. » La fille a levé la main, et m’a foutue une gifle. Furieuse, j’ai levé la main pour lui la rendre et sa copine m’a arrêté le bras avant, et m’a dit « Nan mais t’es pas bien ? » et là j’ai réalisé que je n’étais pas en état de me battre, surtout seule contre deux. Il n’y avait personne. Des profs étaient passées juste avant la gifle, mais n’avait rien dit, et étaient parties. Alors, j’ai insulté copieusement les deux filles – qui me l’ont bien rendu – et je suis sortie, folle de rage. J’ai commencé à pleurer, de colère. Et, pour la première fois, en trois ans où j’étais dans ce lycée et où je vivais un harcèlement permanent, j’ai été me plaindre. J’ai été voir la directrice de l’établissement, en me disant qu’elle m’aiderait. En effet, lors de mon inscription au lycée, ma mère lui avait parlé du harcèlement que j’avais vécu, au primaire et au collège, en lui demandant s’il était possible de « faire plus attention » pour que je ne revive pas ça. La directrice a affirmé que oui.

Seulement, quand j’ai eu rendez-vous dans son bureau le soir-même, accompagnée de ma mère, la directrice ne tenait plus le même discours. Elle affirmait que, si la fille n’avait pas à me gifler et les autres à se moquer de moi à cause de mes soucis de santé, je n’aurais pas dû l’insulter.

La fille n’a rien eu.

Je me suis fait réprimander, parce que j’avais dit qu’elle avait un problème mental.

Je ne me suis pas sentie protégée ni aidée. Je vivais un harcèlement depuis trois ans, je n’avais jamais rien dit…

L’année suivante – ma dernière année dans ce lycée – je suis retournée me plaindre, une seule fois. Auprès du CPE cette fois. Des élèves étaient allés beaucoup trop loin, en cours d’art plastique. Le CPE a menacé un des élèves d’inscrire les faits sur son dossier scolaire, en précisant qu’il avait harcelé une élève.

J’ai été plus tranquille après ça. Pas complètement, mais les choses s’étaient améliorées.

J’étais contente de quitter ce lycée.

Je m’aperçois que je pars dans tous les sens, désolée.

Aujourd’hui, va être une belle journée, je vais voir une amie.
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MessageSujet: Re: Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai)   Expérience littéraire : l'écriture du moi (1er avril - 1er mai) - Page 3 EmptyMer 22 Avr 2015 - 20:07

Roxane : Avec nous, tu vas subir un harcèlement d'un tout autre genre <3 On va t'étouffer d'amour encore et encore pour te faire oublier les casseroles de ton passé <3

22/04/2015

Aujourd'hui, j'ai constaté que j'étais littéralement à la ramasse. Depuis plus d'une semaine maintenant, j'ai la crève. Et je suis crevée. Je dors beaucoup, j'ai mal beaucoup (Calimero, sort de mon corps !). Mais ça fait 3 jours que j'ai arrêté de fumer et je tiens le bon cap (en même temps, à l'arrêt, je tiens en moyenne plusieurs semaines voire mois avant de recommencer mes conneries donc bon, attendons d'y être avant de sauter de joie).

Pour reprendre, je suis à côté de mes pompes. Ce matin, je me suis emmêlées les pinceaux à plusieurs reprises en voulant expliquer ou transmettre des informations à d'autres soignants. Rien de bien grave, il n'était pas question d'informations vitales, rassurez vous. Hier déjà, j'ai bugué. J'ai regardé l'agenda pour voir quand se déroulaient les prochaines permanences du CE où je dois amener ma fiche d'imposition pour commander mes tickets vacances. Toute la soirée jusqu'à ce midi, j'en étais malade... La seule permanence (elles se déroulent les mardi et vendredi) tombait le 1è mai, jour férié. Jour de clôture pour réclamer le fameux sésame... Jusqu'à ce que je me rende compte aujourd'hui que l'agenda n'était pas à la bonne page et qu'il me restait encore une bonne semaine avant d'arriver à l'échéance. Coup de panique pour rien. Bon, j'arrive toujours pas à remettre la main sur ma fiche d'impôts mais NO STRESS : me reste une semaine ! x)

Aujourd'hui, j'en ai eu ras le bol du boulot. Pas de soigner mes résidents, pas de préparer leurs traitements, leur donner ou refaire les pansements. C'est mon taf et j'aime bien être avec eux. Mais j'en peux plus qu'on nous prenne pour des secrétaires médicales et des standardistes. Hier, nous avons eu un décès. La procédure veut qu'on amène le dossier du résident et sa carte vitale à l'administration pour qu'il parte aux archives. Voilà qu'on se prend un rouste et qu'on nous renvoie avec en nous demandant de faire le tri dans les documents avant de leur remettre. Ils veulent qu'on jette quoi au juste ? Le suivi médical ? Parce qu'en fait, les dossiers sont remplis exclusivement qu'avec ce genre d'informations qui doivent être conservées plusieurs années encore après le décès. Donc faut m'expliquer. Et puis, ON N'EST PAS SECRETAIRES et on est déjà en sous effectif. Alors la personne  à qui on remet le paquet, qui elle, a été formé pour ça, pourrait peut être faire son boulot aussi. Déjà ce matin, j'ai passé finalement plus de temps à répondre au téléphone et à passer des appels qu'autre chose. Hier, on me demandait de passer la personne chargée de la communication au téléphone, aujourd'hui, celle qui gère les fontaines à eau (WHAT ? On a des fontaines à eau ?! o.O). Et ça n'arrête pas une seconde. Sur internet, ils ont eu la bonne idée de mettre le numéro de l'EHPAD qui tombe non pas à l'accueil mais dans le couloir à côté de l'infirmerie et auquel nous devons répondre au cas où ce serait une famille ou l'hôpital pour l'un de nos résidents. Et finalement, on sert de standardiste. Et le pire, c'est que quand on renvoie les appels vers l'administration, il y en a qui arrive encore à râler sur nous et à refuser l'appel. Merci bien, mais moi j'en fais quoi de la personne au bout du fil ? Du coup, excédée, j'ai trouvé une solution. Quitte à devoir perdre du temps, j'en perds le moins possible en les arrêtant tout de suite et en leur donnant la ligne directe des bureaux. Comme ça, on n'arrête de me faire tourner en bourrique à renvoyer 15 fois le même appel à un autre employé. Qu'ils se débrouillent entre eux un peu.

En parlant de ce ras le bol, j'ai eu le droit la dernière fois à la plus mauvaise blague du monde de la part du directeur même de l'établissement. Pour déposer les bilans et les faire parvenir au laboratoire, nous avons un boîte aux lettres où nous les déposons avant 10H45, heure de la relève. Boîte qui se trouve forcément à l'autre bout des bâtiments, côté administration soit environ 10 minutes de perdues à chaque fois pour tracer à travers les longs couloirs. V'là t'y pas qu'une résidente handicapée mentale m'attrape au moment où je vais pour repartir en courant à mon poste comme j'étais encore en sous effectif et donc seule pour assurer les soins infirmiers de 84 personnes, pour me tendre le courrier. Pas le courrier infirmier, non. Le courrier-courrier. Celui de tout le monde : Mr Machin, Mme Truc-muche. Courrier qui est normalement distribuer tous les midis par notre infirmière coordinatrice qui va le chercher dans le casier correspondant et qui le donne aux personnes concernées. Sauf que ce jour-là, le courrier est arrivée en même temps que moi. Courrier que la résidente a vu. Résidente impatiente qui a demandé au directeur présent si elle avait reçu quelque chose. Directeur qui, pour avoir la paix, lui a refourgué dans les bras et lui a dit de me transmettre au lieu de le déposer à l'endroit habituel en lui demandant de patienter encore une heure. Directeur qui est resté caché derrière la porte à quelques mètres de mois et qui a profité que je sois occupée avec mes prélèvements pour s'en débarrasser. Et moi encore, qui répond à la résidente que je le pose là, à sa place et qu'elle l'aurait au repas. Quelle erreur ! La sous-directrice qui, s'en levait ses fesses de son bureau, à travers la porte me gueule de le transmettre à l'IDE coordinatrice. Bah oui, tout le monde sait que je suis payée à être factrice ! Surtout que s'ils étaient un peu au courant, ils auraient su que la chef était occupée toute la journée avec interdiction de dérangement. Le courrier est resté toute la journée dans le  couloir, à côté de sa porte. Les résidents ne l'ont pas eu à midi. Quelle factrice minable que je fais... !

Un jour, je devrais reprendre la fiche de poste qui m'a été donné et que j'ai signée en acceptant mon contrat. Un jour je devrais reprendre cette fiche et la corriger en la rendant plus réaliste.

Bonjour, je suis Audrey, secrétaire médicale-factrice-femme d'entretien-Mc Gyver et quand j'ai du temps, il m'arrive d'être infirmière.  


Merci à Malva de me permettre par le biais de son expérience de soulager mes nerfs. Et un gros courage à elle qui va devoir se taper la lecture de chacun de mes pâtés.
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