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 Douce promenade

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MessageSujet: Re: Douce promenade   Douce promenade - Page 3 EmptyJeu 2 Juil 2015 - 13:56


Malgré tout il fallut tenir comptes des éléments. La pluie s'intensifia, si bien que Rowan s'écarta d'elle et se releva. Elle accepta la main qui lui tendit pour l'aider. Une fois debout, elle s'activa elle aussi à rassembler leur affaire. Elle saisit les livres qu'il venait de remettre dans le panier et sorti sa baguette. Sans un mot elle les couvra d'un sort de protection, il aurait été dommage d'abimer de tels ouvrages, puis les remis à leur place tendis qu'il jetait la couverture par dessus.

Anna souriait de la situation, la nature elle-même se jouait d'eux. Une pensée traversa furtivement l'esprit de la petite phénix : souhaitait-elle les prévénir ? Peut-être, mais elle s'en moqua. Lorsqu'il lui attrapa la main pour l'entraîner à l'extérieur de la clarière, elle vit ses lèvres bouger mais la pluie l'empêcha d'entendre quoique ce soit. Alors qu'elle lui cria un "tu dis?" essayant de couvrir le bruit de la pluie, il parti en l'emmenant avec lui loin la scène qui avait accueilli leur pièce qu'ils venaient de jouer.

Ils couraient tous les deux, lui plus vite qu'elle. Elle réussit néanmoins à le suivre s'accrochant à sa main. La pluie fouettait son visage, elle sentait les branches et les fueilles contre ses jambes en traversant les bosquets. Chacun des chocs avec eux la trempait plus encore que ne le faisait la pluie. Mais un bonheur grandissait en elle, plus encore que celui qu'elle avait vécu quelques minutes avant. Elle aurait du avoir froid, mais leur course folle et la chaleur de sa main à lui dans la sienne la réchauffa assez pour qu'elle n'eut pas cette sensation. L'odeur de la mousse et la terre mouillé venaient remplir son nez. Elle était enfin pleinement consciente de toute ce qui l'entourait, elle était là bien vivante à s'enivrer de tout ce que le monde pouvait apporter : de sa main, de sa présence, de la forêt autour d'eux, de son corps à elle qui bien que douleureux en cet instant lui révélait qu'il était là entièrement, et même de cette pluie qui les atteignaient jusqu'au os.

Quand enfin ils arrivèrent à l'orée du bois, Rowan s'arrêta dans une pause bienvenue au goût de la jeune française. Le souffle court, elle le regarda et lui sourit en tentant de reprendre sa respiration. Puis ce sourire se tranforma en un rire qu'elle ne put arrêter, se libérant de toute les frustrations, poussée par l'endorphine rien ne semblait plus avoir d'importance. Tout se teintait d'une fabuleuse couleur indéfinissable. Elle rit encore et encore, à eux, à la pluie, à ce bonheur soudain et qu'elle n'avait même pas pensé touché du doigt quand elle était sortit de sa confrérie quelques heures plus tôt. C'était simple, mais ça lui ressemblait plus que tout.

Elle le regarda s'éloigner d'un pas. Ses yeux qui pétillaient toujours de son hilarité se chargèrent en plus d'un regard interrogateur et curieux. Pourquoi s'écartait-il? Cela ne dura pas. Il l'a rapprocha soudainement encore plus près de lui, lui permettant de retrouver la chaleur de ses bras. Elle émit un léger cri de surprise amusé.

Ses yeux bleus se détachaient de son visage trempé, de mèches folles de ses cheveux jais entouraient son visage. Elle mordit instinctivement sa lèvre. Poussée par une envie folle, elle joint sa bouche à la sienne, mais de manière presque brusque cette fois-ci, sauvage et spontannée. Elle avait besoin de tout sentir encore. L'humidité de leur peau se mélaient à celle de l'averse, elle se délecta du goût de la pluie, de la légère amertume du cidre qu'il y restait et du sien indéfnissable mais unique. Son corps s'éveillait dans une explosion de saveur et de sensation, elle apprécia celui-ci plus que les autres.

Après un court moment elle s'écarta de lui, et avec son visage toujours gaie, elle lui demanda encore une fois :

- Qu'as-tu dis tout à l'heure?
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MessageSujet: Re: Douce promenade   Douce promenade - Page 3 EmptyJeu 2 Juil 2015 - 23:49

Le rire éblouissant et fulgurant de la jeune femme traversa la pluie glacée des derniers jours de novembre. Il distingua ce dernier aisément, et il s'égaya de voir la lisière de la forêt plus vivante que jamais sous cette onde. Cela ne dura que quelques précieuses secondes, avant que le martèlement rageur des précipitations reprenne. Sous ce déluge impitoyable, les alentours s'altéraient en un vague brouillard, aussi épais que sombre.

Seules la froideur de l'eau et la fraîcheur de l'air s'appréhendaient parfaitement. Du moins, jusqu'à ce que leurs corps s'approchent l'un de l'autre.

Au cri de stupéfaction, en réalité plus proche du jeu qu'autre chose, Rowan se sentit vibrer d'une excitation peu commune et à peine familière. Peu de temps auparavant, la même décharge l'avait traversé avec folie lors de ces mots fous, « Décide-toi ». Ceux prononcés dans la clairière, entre la supplique et l'ordre, entre la langueur et l'embrasement.

L'envie, impérieuse et brûlante, quitta ses reins pour s'étendre au ventre et à la gorge, sans jamais lâcher le moindre lambeau de chair conquis. Était-ce une nouvelle fantaisie, que de vouloir s'abandonner à un soudain désir de jouer ? De l'apprivoiser et de lui plaire, sous des angles qui lui paraissaient bien étranges pour le coup. Incompréhensibles. Tentateurs.

Ses pensées n'eurent pas le loisir de s'aligner davantage qu'elle se jetait sur lui. L’entièreté de son image, gracile et sublime, autant que vivement abrupte, s'imposa à ses yeux passionnés. Puis à toute son enveloppe charnelle. Involontairement, il crispa ses doigts contre la main et le dos de la jeune femme, se laissant tout entier emporter par la fronde. Jusqu'à l'engloutir sous l'ardeur et l'affection.

L'enthousiasme qu'elle porta à l'embrasser, il le lui rendit coup sur coup, avec un tel embrasement qu'il s'étonna de ne pas réellement se carboniser sous le poids des émotions et des sentiments. Ses lèvres honoraient celles d'Anna d'une dévotion davantage instinctive, presque aussi brute que l'immensité de son inclination et que le besoin foudroyant de la gagner à sa cause.

Dès lors qu'elle commença à s'écarter, une peur imprévue et déstabilisante le bouscula depuis ses entrailles. Au point que le Sinistros éprouva de la difficulté à se souvenir de ses dernières paroles. Petit à petit, elles lui revinrent tandis que sa main libre osa caresser la joue de sa camarade. En une douceur fébrile, trahissant toute l’ambiguïté dévorante de ses pulsions.

Trahissant jusqu'à son éros.

Sa voix s'éleva avec lenteur, se glissant souplement en un latin archaïque et profond. « Ad astra. » Un sourire s'afficha brièvement sur ses traits. « Littéralement traduit, cela signifie jusqu'aux cieux. Une manière comme une autre de constater que les dieux s'égayaient à nous espionner depuis les nuages. Entre nous, c'est aussi une façon de m'en plaindre. »

Il préférait l'avoir pour lui. Lui seul. Son havre de paix. Loin des regards curieux et concupiscents.

En un geste détaché du temps, aussi vif que douloureusement indolent, Rowan l'a fit basculer contre le tronc de l'arbre. Cette fois-ci, c'est lui qui se joignit à elle, serrant leurs corps trempés sans s'encombrer d'une distance de sécurité. De sa cape charbonneuse, il la couvrit précautionneusement avant de déposer un baiser sur ses cheveux mouillés, puis descendre jusqu'à ses lèvres pour l'embrasser.

Ses mains quittèrent progressivement le dos de la petite Française, effleurant ses vêtements pour se placer sur ses hanches en un geste doux. Envieux et maladroit. Il hésita ostensiblement à aller vers des terrains inexplorés, sans expérience ni véritable idée de ce que l'y attendait.

A cet instant précis, un craquement sinistre déchira la mélopée entêtante et cadencée de la pluie. Il se profila au-dessus d'eux et jusque dans le sol. L'une des branches se détacha à leur gauche et s'écrasa dans un bruit affreux. Par réflexe, il la poussa vers la droite. Lui avec.

Bien mal lui en prit. Ils tombèrent tous deux dans les flaques naissantes et boueuses. Comme une fois au cimetière. Encore.
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MessageSujet: Re: Douce promenade   Douce promenade - Page 3 EmptyVen 3 Juil 2015 - 11:43





Douce Promenade


Mais qui va là ?



Allez, Neal, secoue-toi, ça fait vingt minutes que tu devrais être parti. Avec un soupir, j'ai quitté mon siège, posant mon carnet sur ma table de travail, et repoussé le pot qui flottait devant moi. Certaines de mes plantes semblaient dépérir sans raison apparente ces derniers temps, et j'en concevais une certaine frustration mêlée d'inquiétude. Dehors, le ciel était lourd, ce qui correspondait tout à fait à mon humeur. Il était plus que temps pour moi de me bouger. D'un bref sifflement, j'ai signalé au Maître que l'heure de sa promenade était arrivée. Il s'est étiré paresseusement pendant que je passais une veste, avant d'accrocher mon walkman à ma ceinture. Plaçant mon casque audio sur mon crâne, j'ai renouvelé le sort qui permettait de l'y maintenir quoi qu'il arrive. Définitivement, la magie et la technologie formaient un duo d'enfer.



Je courais déjà à moitié en descendant les escaliers jusqu'au jardin. C'était mon tour habituel : dans un premier temps les jardins, avec un crochet près des serres, avant de partir droit vers le bois avoisinant, où je me perdais aussi longtemps que mes jambes me portaient avant de rentrer d'un pas plus tranquille... ou jusqu'à ce que le Maître décide qu'il en avait marre de gambader.

Il n'y avait pas grand monde à cette heure dans les couloirs d'Haveirson, ce qui ne me surprenait qu'à moitié. C'était une bien triste fin d'après-midi, mais ne croiser personne me permit de me concentrer sur mes réflexions quant à mes pauvres plantes. Je n'avais pas grand-chose d'autre en tête (ou même pas grand-chose tout court) sur la première partie de mon trajet. Tout était normal dans les serres, et quelques groupes d'étudiants profitaient de la fraîcheur des jardins avant que le temps ne se gâte.

La forêt était vraiment un recoin très particulier d'Haveirson. Au début, elle m'avait semblé particulièrement oppressante, mais au fil du temps j'avais appris à reconnaître quelques sentiers, quelques recoins plus sympathiques qui étaient un peu devenus mon second jardin, un jardin encore sauvage et qui ne me ferait aucune concession si je tentais de percer ses secrets.

Le Maître pour sa part n'avait apparemment rien à faire de ces considérations. Il se sentait visiblement très à son aise dans les bois, et s'amusait parfois à courser l'un ou l'autre animal qui passait dans son champ de vision. Je le retrouvais parfois confortablement installé sur une branche, ou à se rouler dans les feuilles mortes. C'était plus un terrain de jeux que d'études pour lui, et l'un dans l'autre, cela nous convenait à la perfection.

Il se mit à pleuvoir assez rapidement après mon départ, et l'odeur caractéristique de la forêt sous la pluie me rappela une partie de mes années de voyages. J'ai légèrement ralenti ma foulée afin de mieux profiter de ce cocktail enivrant de sensations, me retenant tout juste de fermer les yeux. Sur un accès de bonne humeur, je me suis mis à chantonner. Je me défendais dans ce domaine, mais chanter en courant, ça sous-entendait chanter un peu à l'arrache et surtout, sous son souffle. C'était donc une version très personnelle de "Hooked On a Feeling" qui m'accompagnait sur le sentier que j'avais baptisé "Route des Noisetiers", à mon retour vers Haveirson. Un genre de craquement sec a interrompu ma chanson, et j'ai ralenti jusqu'à m'arrêter, tout en ôtant mon casque. Si le temps était pluvieux, ce n'était pas un orage -du moins, pas encore.

Je me suis prudemment dirigé vers l'origine vraisemblable du bruit. Le Maître était juste à mes côtés, aux aguets, et avançait un peu devant moi pour m'indiquer le chemin le plus praticable. J'ai tiré ma baguette et lancé un sort que je surnommais affectueusement "le parapluie du pauvre". Au moins, si j'avais déjà l'aspect d'une patate trempée, j'avais moins de difficultés à percevoir ce qu'il se passait autour de moi. M'appuyant précautionneusement aux arbres autour de moi, j'ai avancé de quelques pas. Le chemin bifurquait sur la droite à un moment, et le Maître a foncé dans cette direction dès qu'il l'a pu. En le suivant, j'ai failli trébucher sur une branche qui devait être aussi large que moi. Je ne sais pas qui ou quoi l'avait fait tomber, mais je n'aurais pas voulu être en-dessous à ce moment là.

Par-dessus le bruit de la pluie, j'ai alors entendu un miaulement parfaitement satisfait venir de ma droite. Le Maître trônait fièrement sur le bas du dos d'une silhouette encapuchonnée, qui n'était visiblement pas seule. Luttant pour conserver un air sérieux, je me suis approché.


- Vous êtes blessé ? Vous avez besoin d'aide ?

Inutile pour moi de chasser mon chat, je savais pertinemment qu'il bougerait au moindre mouvement de son nouveau siège.
 

 
(c) YVIANNA

 

 
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MessageSujet: Re: Douce promenade   Douce promenade - Page 3 EmptySam 4 Juil 2015 - 2:05

Lorsqu’elle l’avait embrassé, il lui avait répondu de la meilleure façon dont elle puisse s’y attendre. Sa fougue à elle avait trouvé résonance en lui, sa prise s’était raffermie, elle avait senti ses doigts s’accrocher plus fort au sien, son autre main s’était agrippée à elle. Cela avait décuplé son plaisir sur l’instant.

Puis vint sa question à elle et sa réponse à lui. Elle sourit à l’idée que Rowan était capable de se plaindre de quelque chose, lui qui faisait toujours comme si rien ne pouvait le déranger, d’humeur toujours égale. Il avait donc des coups de sang ? Cette après-midi lui montrait que oui, assurément. Elle n’en avait jamais vraiment douté, mais avait voulu s’en assurer. Elle était servie. Elle aurait ri une nouvelle fois, s’il ne l’avait pas brusquement retourné contre l’arbre, la bloquant ainsi entre lui et le tronc. Elle ne fut aucune fâchée de son geste, elle aima le voir s’affirmer. Non pas que Rowan ne s’affirmait pas en dehors de ça, mais on ne pouvait jamais être sûr de ce qu’il pensait réellement, de qui il était. Elle avait beau avoir mis toutes son attention sur lui, il restait beaucoup d’ombres. Anna était terriblement curieuse et c’était ça qui l’avait poussé à lui.

Ils étaient donc l’un en face de l’autre, terriblement proche, la jeune phénix avait le souffle coupé et la tête tourbillonnante. Elle aurait voulu encore une fois l’attirer à lui, mais elle préféra le laisser faire, le laisser lui montrer ce qu’il avait envie lui, patienter pour mieux apprécier. Pour mieux l’apprécier. Elle frissonna au baiser qu’il déposa sur son front brulant, elle sentit ses lèvres glisser, en déposer d’autres avant d’arriver à aux siennes et de la accrocher. L’attente créée par la descente s’en trouvait récompensée. Anna perdait la raison, doucement, sûrement. Elle s’accrocha à son cou, le laissant la serrer contre lui, sentir son corps contre le sien. La symbiose était presque parfaite, jusqu’aux mains du sinistros. Elles vinrent se poser sur ses hanches, déclenchant en elle une chose encore inconnue jusque lors, mais le souffle de ce désir profond se mélangea avec la peur de l’inconnu. La française se bloqua une nouvelle fois. Ils étaient allés trop loin, la peur revint. Mais désormais elle était prise au piège. Comment lui dire que tout ça allait trop vite, trop loin ? Non, définitivement elle n’était pas prête à ça. D’ailleurs allait-il vraiment lui demandé une chose pareille ? Elle sentit son désir, elle s’affola intérieurement de ce qu’elle avait déclenché. Si quelques heures plus tôt elle avait le contrôle, elle l’avait laissé entrer trop loin désormais pour être seule maître en cet instant précis. Plongée dans ses folles pensées elle ne vit pas le danger arriver, alors sans qu’elle ne l’ait anticipé, elle fut écartée par Rowan sur sa gauche. Surprise, elle perdit l’équilibre les entrainant tous deux dans sa chute.

Ils se retrouvèrent là allongés l’un sur l’autre, lui au-dessus d’elle, estomaqués de ce qui venait de leur arriver. Anna commençait à passer trop souvent d’une émotion à une autre, si bien qu’elle sourit bêtement de la situation quand elle trouva les yeux de son compagnon. C’était une situation qui ne leur était pas inconnue. Tandis qu’elle s’apprêtait à partir dans un fou-rire, elle fut néanmoins arrêtée nette par une voix qui ne lui était pas étrangère. Elle tourna la tête et repoussa d’une main la cape qui lui gênait la vue. Elle dû plisser les yeux pour le distinguer à travers la pluie et le reconnu enfin.

D’un coup elle écarte Rowan sur son côté, s’en même s’occuper de voir si elle l’avait fait tomber ou pas et se relava prestement.

-M.Fitzsimmons ! Ce n’est pas du tout ce que vous croyez ! Je…

Puis elle réalisa que cela ne servait à rien de se justifier. Elle finit donc par répondre simplement.

-ça va, rien de grave. Nous avons évité le pire.

Elle aperçut un peu plus loin le Maître, où était Grumpy ? Sûrement rentré par cette pluie torrentielle, lui qui avait horreur de ça. Il avait dû juger qu’Anna n’avait plus besoin de lui et avait filé. Tandis qu’elle jetait un rapide coup d’œil autour d’elle pour s’assurer qu’il n’était pas là, elle se demanda tout de même si elle devait maudire ou bénir l’arrivée du professeur. Elle était désormais crottée et une nouvelle fois morte de honte devant lui.

-Qu’est-ce que vous faîtes là par un temps pareille ?
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MessageSujet: Re: Douce promenade   Douce promenade - Page 3 EmptySam 4 Juil 2015 - 15:49

Loin des raisonnements logiques et ordonnés, le jeune homme se perdait dans une fantaisie inédite, extravagante et fabuleuse. Il s'abîmait dans l'ardeur de ses sentiments autant que de ses désirs, glissant petit à petit vers un état d'ivresse insatiable et inconsidéré. Pouvait-il seulement mesurer l'ampleur de la convoitise qui le gagnait depuis plusieurs heures ? En vingt ans de vie, rien ne l'y avait jamais préparé. Pas plus ses amis que la sagesse illusoire des vieux livres. Tout était alors inconnu et gauche, dévoilant chaque contact et chaque émoi sans aucun filtre. Sans demi-mesure. La réalité d'une humanité dans son essence la plus pure.

Dès lors qu'ils se pressèrent l'un contre l'autre, à même le tronc humide de l'arbre, l'envie impérieuse qui le guettait déjà se montra plus furieuse. Malgré leurs vêtements trempés et le froid glaçant de la fin novembre, l'ancien Serpentard brûlait intensément. A dire vrai, peu lui importait que son bassin trahisse un éros fou. Peu lui importait de se dévoiler dans toute son inclination. Il voulait se joindre à la peau de sa camarade, partager sa chaleur et s'abandonner à leur tendre exaltation. Sans se contrôler. Sans cesser de la chérir.

L'embrasement fiévreux le conduisait à des gestes affectueux et nouveaux, partant en quête d'une nature encore plus indomptée. Celle sauvage et méfiante d'un épiderme vierge de toute intrusion, dont il avait l'espoir absurde de s'y attarder. Incapable d'appréhender, en vérité, l'écart imprudent qu'il risquait de franchir. Bien plus terrifiant à comprendre. Bien plus douloureux à expérimenter pour un profane tel que lui. Sans compter qu'une crainte imprécise semblait titiller sa camarade, au point qu'il éprouva des difficultés à la cerner...

Avant qu'il ne cède à l'empressement incandescent, les dieux rieurs sauvèrent leurs âmes d'une perdition certaine. Un deus ex machina impromptu. Salutaire ?

Leurs mouvements les conduisirent au sol, sans autre forme de procès. Lui au-dessus d'elle, dans une vague répétition d'une situation similaire. Bien trop boueuse à son goût. La petite Française riait aux éclats, toute son attention portée sur lui en un sourire aussi beau qu'envoûtant. Percutant. Face à ce cœur qu'on venait de lui voler, Rowan resta silencieux un moment, les mots fuyants sa bouche. Un « Anna, je... » d'une douceur infinie et cruellement éprise lui échappa.

Au même instant, une voix connue s'éleva face à eux dans la pluie abondante. Il n'eut pas le temps de réagir qu'un coup surprenant l'envoya dans une autre flaque. Une fois la surprise passée, le Sinistros se releva sur les coudes, pas loin d'être couvert de toutes parts par la crasse. Il se passa une main sur le visage pour se dégager la vue, reconnaissant le susnommé messire Fitzsimmons. Bon sang. Comment en étaient-ils arrivés là ? Avec un chat un brin trop envahissant, de surcroît !

L'enseignant de botanique vint lui tendre une main, que le jeune homme accepta bien volontiers en le remerciant du regard. Après s'être relevé, il essaya de récupérer quelques fragments de sa contenance guindée. Dérisoire. Tout au plus, il parvint à se glisser derrière sa nonchalance légendaire, les lèvres pincées quelques secondes dans une gêne ostensible. Il devait calmer sa respiration et la frénésie de ses pensées, même si la rencontre avec ce professeur leur permettaient d'assagir leurs enveloppes charnelles.

Dès que sa voix fut stabilisée, Rowan s'aventura à prendre la parole. Le ton pas aussi détaché qu'il ne l'aurait souhaité. « Je confirme les propos de mademoiselle Delflandre, nous avons eu de la chance. Tout va pour... Le mieux. » Le pensait-il réellement ? Lui qui était trempé, troublé et plein de boue ?
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MessageSujet: Re: Douce promenade   Douce promenade - Page 3 Empty

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