La curiosité est-elle un gros défaut ? [1er post réservé à Flutis]

C'était comme si Flutis était en transe, dans une autre dimension. Le tunnel illuminé était devenu flou. Il ne voyait que sa soeur, ou en réalité, une image fantômatique de sa soeur qui se promenait autour de lui, riant machiavéliquement. Elle se moquait de son frère. Elle le torturait en lui faisant rappeler la scène de sa mort. Le grand gaillard n'était plus très costaud à présent. Recroquevillé sur lui-même, il espérait simplement que tout se termine. Il voulait fermer les yeux et oublier tout ce qu'il avait vécu dans les quatre derniers mois. Se réveiller et réaliser que tout n'était qu'un simple mauvais rêve. Les mains sur son visage, il voulait surtout se cacher et ne pas affronter cette triste réalité. Se laisser bercer par des illusions. Celles qu'il s'était créé afin de survivre.

Aujourd'hui, le Jones comprenait à quel point le décès de sa soeur n'était pas oublié. Le deuil n'avait pas été fait. Seul le désir de vengeance l'habitait et c'était entre autre pour cette raison que le fait d'apercevoir sa soeur défunte l'affectait autant. Il n'avait pas encore réussi. Toutes ces émotions le rendaient maintenant impuissants. Il se sentait faible et voulait abandonner. Flutis ne savait plus trop où il se trouvait.

Ce n'est quand Amaranthe s'agenouilla face à lui que le Sinistros comprit qu'il n'était pas tout seul. Il reprenait peu à peu ses esprits. Elle s'était approchée pour le rassurer. Sa douce voix trouva écho dans ses pensées. Il devait reprendre le contrôle. Le baiser sur sa joue, jumelé aux paroles, lui redonna des couleurs. Un faible sourire se dessina sur ses lèvres. Il essaya de se remettre sur pied, mais ce qu'il vit l'effraya. Le fantôme de sa soeur était revenue à la charge. L'image fonça en direction de la charmante rouquine. Mais son amie ne pouvait la voir. Elle allait être heurtée et peut-être blessée! Flutis n'y pensa pas à deux reprises. L'adrénaline du moment lui permit de repousser violemment sa collègue contre un des murs du tunnel. Au même moment, l'image fantômatique de sa soeur disparut, mais sa voix était encore présente. Elle continuait de le hanter.

-Blesse tes proches et endors-toi. Dans quelques minutes, tu me rejoindras. Allez, ne cessait de répéter le fantôme d'Anita.

Perdu entre la réalité et ses pensées torturées, Flutis s'abandonna. Il était trop faible pour combattre. Sur cette dernière pensée, il perdit conscience. Le sortilège d'Impuissance avait eu raison de sa petite personne.

17/03/2015

Amaranthe fut soulagée que Flutis reprenne un peu de couleur après son bisou et les paroles qu'elle venait de prononcer. Il lui offrit un léger sourire qui ne ressemblait pas à ceux qu'il lui avait déjà donné. Il semblait si fragile qu'elle ressentait de l'inquiétude. Qu'était-il entrain de revivre et qui était Anita ?

Il essaya de se remettre debout, l'irlandaise se releva avec agilité. Elle le surveillait au cas où il n'ait pas la force de le faire. Et son visage changea, la frayeur venait d'envahir ses traits. Mais que voyait-il ? Elle n'eut pas le temps de pousser plus loin sa réflexion.
Il la propulsa contre le mur et sa tête cogna violemment la paroi. Elle passa sa main dans ses cheveux et elle sentit une blessure douloureuse.

Elle regarda sa main et elle vit du sang. Elle avait mal, son regard cherchait Flutis et elle le découvrit allongé sur le sol. Il venait de sombrer. Elle s'approcha de lui et elle prit sa main pour sentir son pouls. Ses pulsations étaient irrégulières. Elle ressentit de la culpabilité car il était venu ici à cause d'elle. Elle attrapa la baguette du sinistros qui était tombée sur le sol et elle la rangea dans sa besace.
Il fallait qu'elle les sorte de cette pièce étrange. Elle brandit sa baguette et elle lança un sort pour le faire léviter.

Le corps évanoui de son coéquipier flottait devant elle et elle marchait déterminée à ne pas se laisser tenter à regarder les miroirs. Elle ne savait pas pourquoi la magie étrange et cruelle de ce lieu ne l’atteignait pas. Et elle se demandait si elle ne voudrait pas faire d'elle sa prochaine victime vu qu'elle avait terrassé le jeune homme.

Au bout de quelques minutes de marche qui lui parurent des heures, ils finirent par sortir et ils se retrouvèrent dans un nouveau tunnel.
Cette douleur perturbait sa concentration et d'un petit geste, le corps de son ami se posa délicatement sur le sol.

Elle ouvrit sa besace, elle sortit la baguette de Flutis et elle essaya de lancer un Lumos pour qu'elle puisse être éclairée. Elle la posa près de lui. Elle attrapa l'essence de dictame et elle en versa à l'aveugle quelques gouttes sur sa blessure. Elle sut qu'elle avait réussi quand une fumée verdâtre apparut et sa souffrance disparue.
Il ne bougeait toujours pas. Elle retira son haut noir, à l'aide d'un diffindo, elle en coupa un morceau. Elle le remit mais à présent son ventre plat était dévoilé.
Elle lança un aguamenti et un filet d'eau vint imbiber le tissus. Elle se mit à genoux près de lui et elle passa ce linge mouillé sur son visage délicatement.

Elle parla d'une voix douce :

- Flutis, réveille toi. Nous sommes sauvés. S'il te plaît, reviens moi....

Des larmes de peur se mirent à rouler sur ses joues et celle-ci poursuivirent leur route jusqu'au minois du jeune homme qui avait perdu connaissance.

Flutis était tombé dans une forme d'inconscience éveillé. Le sortilège d'impuissance, qui l'avait affecté, l'avait rendu faible, mais il entendait ce qui se déroulait près de lui. C'est ainsi qu'il se sentit flotter dans les airs. Sûrement grâce à un sort de magie utilisé par Amaranthe. Elle pensait à tout. Pas comme lui qui faisait le sot pour sauter par-dessus un espace vide. L'étudiant ne vola pas très longtemps dans les airs. Au plus quelques minutes. Il sentit son corps se déposer contre la froideur du sol du tunnel. Il pouvait entendre chacun des gestes posés par la rouquine. Celle-ci angoissait, mais faisait tout en son pouvoir pour essayer de ramener l'ancien Don Juan à son état d'éveil. La dernière chose qu'il sentit, avant d'ouvrir les yeux, fut un tissu humide qui épongeait son visage, probablement rempli de gouttes de sueur. Il entendit la future journaliste lui dire de se réveiller. Comment refuser les avances d'une si jolie demoiselle qui venait probablement de lui sauver la vie. Tranquillement, il retrouva assez de force dans ses membres supérieurs pour les soulever. Signe comme quoi, il était maintenant conscient.

Il cligna plusieurs fois des yeux. Difficilement. Avec toutes ses blessures et ses commotions subies au Quidditch, il savait que le plus important était de prendre son temps. Se précipiter ne ferait qu'empirer les choses et il ne ferait que plus souffrir. Avec ses yeux à moitié ouverts, il remarqua le ventre nu de sa camarade. Étaient-ils entrain de passer à la deuxième étape de leur relation? Si oui, c'était rapide, mais pas déplacé. Du moins, pour Flutis. Ce dernier réussit à murmurer, tout en souriant niaisement, un faible:

-Joli...

...avant de refermer les yeux. Il était toujours conscient, mais cet effort en était quasiment surhumain pour ses présentes capacités. Il reprenait des forces tranquillement. Il essayait surtout de refaire le scénario dans sa tête et de comprendre ce qui s'était déroulé dans les dernières minutes. Tout semblait pourtant réel. Mais pourquoi le fantôme de sa soeur était-il présent dans ce tunnel? Était-elle prisonnière de l'Académie Haveirson? Était-ce seulement son imagination? Qu'avait-vu Amaranthe?

-Dis-moi...Que s'est-il passé là-bas? Je...cherche...à comprendre, finit-il par dire difficilement.

Flutis était encore couché sur le dos, les yeux fermés, mais cette fois-ci bien éveillé.

17/03/2015

Ama l'observait toujours inquiète et elle continuait de lui passer ce linge sur son visage. Elle fut soulagée quand elle vit ses bras bouger. Elle laissa la compresse improvisée sur son front.
Sa main gauche enlaça son poignet pour que son pouce puisse contrôler son pouls, celui-ci avait repris un rythme plus régulier. Elle retira sa main et elle passa sa main sur sa joue.
Elle ressentait un soulagement quand ses yeux sombres clignèrent plusieurs fois.

Son regard s'arrêta sur son ventre dévoilé, ses pommettes se colorèrent légèrement gênée qu'il la vit ainsi. Dans sa panique, elle avait agi dans l'urgence et sur le moment utiliser un morceau de son t-shirt lui avait paru une bonne idée.
Et son murmure jumelé d'un sourire niais accentuèrent sa rougeur. Au moins il reprenait un peu ses esprits même si il n'eut pas la force de conserver ses yeux ouverts.

Il devait trouver sa tenue inconvenante et elle eut beau tirer sur le tissus, il n'y en avait plus assez pour la couvrir.
Elle se demandait ce qu'il avait vécu dans cette pièce aux miroirs pour être terrassé par une frayeur incontrôlable. Et quand il lui demanda de lui raconter ce qu'il s'était passé, elle répondit sincère :

- Je ne sais pas Flutis, je n'ai vu que mon reflet dans le miroir mais une inscription était écrite sur le mur du tunnel. Elle disait que ceux qui entreraient dans cette pièce ouvriraient la porte de leur passé.

Elle hésitait à poursuivre car elle serait obligée de lui poser des questions très personnelles mais il devait connaître son ressenti. Elle finit par commencer sa description :

- Flutis tu étais effrayé et tu semblais voir une personne. Tu es tombé à genoux en hurlant et après tu répétais un prénom féminin. Anita qui est-elle ? Je suis venue vers toi et mes paroles t'ont permis de retrouver un peu de contenance. Tu as essayé de te relever et à nouveau un masque de terreur est venu se poser sur ton visage. Tu m'as repoussé avec violence contre la paroi. Je pense pour me protéger mais je ne sais pas de quoi ou de qui ?

Elle évita de lui dire qu'il l'avait blessé et de toute façon l'essence de dictame avait guéri sa petite plaie. Elle continua de lui parler :

- Et après tu t'es évanoui alors je t'ai fait léviter pour que nous puissions quitter ce lieu étrange en évitant de poser mon regard sur les miroirs. Je t'ai posé sur le sol et j'ai déchiré un bout de mon haut pour improviser une compresse que j'ai imbibé d'eau à l'aide d'un sort. Le seul qui peut expliquer ce qui s'est réellement passé, c'est toi.

La rouquine se tut et elle espérait que son ami accepterait de se confier et ainsi elle pourrait l'aider à surmonter l'épreuve qu'il venait de vivre. Elle savait que la peur pouvait vous retirer toute logique et elle serait là pour lui comme il avait été là pour elle.

Flutis retrouvait peu à peu ses forces. Il n'avait pu s'empêcher de regarder le visage d'Amaranthe qui était devenue un peu plus rosé à la suite de son commentaire. Au moins, il avait su garder son humour malgré la dernière tragédie. Car pour lui, c'en était une. Revoir le fantôme de sa soeur n'avait pas été sans douleur et ce qu'il lui avait dit était bien pire. Ce que l'Abraxan lui avoua, par la suite, ne fit que confirmer ses premiers doutes. Tout ceci n'avait été que son imagination. Du moins, en partie. Le jeune homme avait sûrement dû manqué l'écriteau où il était inscrit que le passé reviendrait à la surface. C'était peut-être pour cette raison qu'il avait été affecté et non, Amaranthe. En le lisant, elle s'était préparée aux conséquences. Pas lui. Il avait affronté, probablement, sa plus grande peur lors de cette aventure dans cette salle illuminée remplie de miroirs.

Finalement, tout ce qu'il avait cru irréel ne l'était pas. Toutes ces images, qui se bousculaient dans sa tête, étaient le scénario réel des derniers moments. Cependant, il était le seul à avoir vu ces scènes. On aurait pu dire que ce n'était que du délire pour le jeune homme. Avec le manque d'oxygène (?!?), le peu de soleil et toutes ces épreuves imprévues, c'était logique. À force de réfléchir silencieusement, Flutis ré-ouvrit ses yeux. Il se tenait à présent sur ses coudes et regardait douloureusement Amaranthe. Devait-il lui faire confiance? Avant tout, pouvait-il tout lui dire? Personne ne connaissait toute l'histoire sur son passé. À vrai dire, sur les deux dernières années de sa vie. Le Sinistros continua de regarder longuement la jeune demoiselle dévêtue dans les yeux. Il essayait de lire son âme. Il cherchait une réponse, une étincelle qui pouvait lui prouver qu'elle était une personne fiable, digne de confiance. Cela représentait beaucoup pour l'ancien Gryffondor.

Depuis son retour en Angleterre, il s'était fait distant avec tous ses collègues. Il avait eu peu d'amis. Aucune conquête. Le contraire de ce qu'on lui connaissait à Poudlard. Il connaissait l'étudiante assise devant lui, depuis peu. Mais cela faisait déjà quelques heures qu'ils parcouraient ce tunnel ensemble. Toujours à la recherche du mystère entourant cette boîte en bois trouvée à l'intérieur des murs extérieurs de cette Académie. Flutis ignorait si cette épopée allait encore durer longtemps. Et la charmante rouquine lui avait sauvé la vie. Il lui devait bien une dose d'honnêteté.

-Ma soeur. Anita. C'est ma soeur, avoua-t-il en détournant le regard. Il regardait à présent à sa gauche. Comme si le sol de ce tunnel était devenu intéressant. J'ai vu ma soeur toute à l'heure. À vrai dire, son fantôme. Elle est décédée cet été, à la suite d'une confrontation entre Mangemorts et Moldus. J'ai promis de la venger. Mais en réalité, j'ai été lâche. Je n'ai encore trouvé aucun indice sur son potentiel assassin. C'est ce qu'elle m'a dit, pour résumer. Elle a raison. Si je suis à Haveirson, ce n'est pas pour accomplir de longues études. Mais par vengeance. Vengeance qui jusqu'à présent se résume à me faire humilier par un fantôme que j'imagine.

Le grand sorcier prit une pause, inspira un instant le peu d'air frais l'entourant. C'étaient beaucoup d'émotions pour lui. C'était aussi tout un aveu qu'il faisait à son interlocutrice. Elle était la première au courant de son "plan". Du moins, d'une partie. Il s’éclaircit la gorge avant d'en rajouter.

-Si je t'ai poussé, c'est parce que je croyais qu'elle allait te faire du mal. J'ai voulu...te protéger. Je suis heureux de voir qu'elle ne s'en est pas pris à toi. Maintenant, si tu le désires, tu peux me juger. Le pauvre sorcier qui fait des études supérieures seulement pour assoiffer une vengeance possiblement inutile...

Si Flutis n'avait pas regardé une seule seconde Amaranthe pendant son "discours", il n'hésita pas à la regarder une fois qu'il eut fini de parler. Ce fut avec la même insistance qu'il déposa ses yeux sur elle. Il attendait son jugement. Un petit geste qui pourrait la trahir. Elle pourrait même l'abandonner, qu'il comprendrait la situation. Après tout, c'était à la limite de la psychopathie son truc, non?

17/03/2015

Amaranthe espérait qu'il répondrait à ses interrogations et elle ne le quittait pas des yeux.
Elle surveillait les expressions de son visage car elle ne voulait pas qu'il sombra à nouveau.
Elle ne connaissait que quelques soins de premiers secours et elle doutait de ses capacités à le réveiller à nouveau.

Il était tellement différent de celui qu'il était à Poudlard, un coureur de jupons invétérés selon les rumeurs qui courraient sur lui. Ou peut-être qu'elle n'était pas son genre et qu'il la considérait comme un laideron avec qui il pouvait discuter sans avoir besoin de jouer. Peu importait ses raisons, elle appréciait le vrai Sinistros.

Elle ignorait les pensées qui avaient envahi son esprit suite à son récit plus que succinct. Elle était convaincu que cette pièce avait le pouvoir de faire revivre les erreurs et les souffrances du passé à ceux qui osaient la profaner et qui avaient l'impudence de contempler leur reflet.

Et elle ne comprenait pas pourquoi elle y avait échappé. Elle avait lu cette phrase inscrite. Celui qui l'avait gravé avait peut-être l'intention de les prévenir et de protéger les inconscients qui avaient osé s'aventurer dans ces lieux.
Et elle se rappelait aussi que Flutis avait posé sa main sur la paroi. Peut-être que le contact de sa main sur la pierre avait déclenché un incantation ? Elle ne voyait pas laquelle mais c'était une piste à creuser. Elle irait se renseigner à la bibliothèque si ils réussissaient à sortir de ce tunnel sans fin.

Flutis finit par se redresser et il posa son regard sur elle. Il semblait la jauger et elle sut qu'il hésitait à lui répondre. En même temps, ils venaient à peine de faire connaissance et pourtant, elle avait confiance en lui. Il s'était montré brave et loyal et elle espérait qu'elle lui inspirait aussi ce sentiment.

Quand il finit par évoquer sa sœur et sa mort récente, elle ne put s'empêcher de porter sa main gauche à ses lèvres. Il n'osait plus la regarder et son regard contemplait le sol.
Comme il avait du souffrir de perdre un proche dans de si terribles circonstances.
Elle comprenait son choix de cursus et la vengeance était un bon moteur pour avancer dans la vie.

Elle était membre de l'Ordre alors elle allait enquêter de son côté et elle essaierait de poser des questions au sein de leur organisation secrète. Elle ne pouvait pas lui en parler même si elle était persuadée qu'il pourrait être intéressé et avoir envie de les rejoindre.

Elle attendit qu'il poursuivit ses propos si il le souhaitait et quand il lui confia qu'il avait eu peur qu'elle lui fasse du mal, elle comprit son geste.
Toutes les paroles qu'il avait prononcé étaient douloureuses et dévoilaient sa sombre histoire.
Quand il l'invita à le juger, elle fut choquée qu'il puisse imaginer qu'elle puisse se comporter ainsi avec lui.
A la fin de son monologue, il reposa son regard sombre sur elle en attente d'une condamnation peut-être ?
Elle parla d'une voix douce avant de poser sa main gauche sur son bras :

- Flutis, ta soeur ne t'en veut pas, j'en suis convaincue. Et elle sait que tu feras tout ce qu'il faut pour venger sa mort injuste. Tu as le sentiment de manquer à ta promesse et la pièce s'en est servie pour te faire souffrir. Je te trouve déterminé et courageux, Flutis alors n'abandonne pas. Si je peux t'apporter mon aide, n'hésite pas à me la demander.

À la fin de ses paroles, Flutis avait reposé son regard sur Amaranthe. Il ne la lâchait plus des yeux. Il essayait de déceler quelque chose. Une pointe, une miette qui pouvait démontrer une quelconque émotion à la suite de son discours. Pendant qu'il parlait, il avait noté quelques expressions chez la rouquine, mais depuis la fin de son élocution, le silence s'était installé pendant quelques secondes qui parurent éternelles pour l'ancien Rouge et Or. Rarement, il se confiait à son entourage, car c'était ce qu'il redoutait le plus. Se faire juger sur ce qu'il était réellement. Ça, c'était épeurant et démoralisant. On ouvre son âme et on se retrouve à la merci de tous.

Toutefois, l'Abraxan réagit avec empathie. Elle mit la main sur le bras de Flutis et comme pour le rassurer, lui déblatéra de belles paroles. Habituellement, c'était le genre de phrases que tous espéraient entendre. Mais pas pour le benjamin des Jones. Lui qui se sentait faible il y a quelques instants, retrouva son aplomb à la suite des mots de sa camarade. Or, ce n'était pas nécessairement bon signe.

-Non, tu ne peux ne rien faire. C'était un attentat. Par qui? On l'ignore. On n'a jamais voulu le dire à ma famille, donc comment tu pourrais savoir? Tu vas vraiment m'aider à me venger sans connaitre dans le pétrin que tu t'embarques ?

Et il se leva d'un bond. Il avait arrêté de la fixer et s'était mis sur ses deux jambes. Par fierté, il ne demanda pas d'aide à Amaranthe. Car, il devait se l'avouer que ce n'était pas la meilleure de ces idées. Il était encore un peu trop faible pour continuer cette épopée, mais il était décidément trop borné pour continuer d'avoir cette discussion. Il en avait déjà trop dévoilé à sa nouvelle amie, s'il pouvait l'appeler ainsi. Les mots de cette dernière ne furent pas indélicats. Ils avaient touché Flutis, mais elle n'était pas la première, depuis le décès de sa soeur aînée, à lui dire cela. Ses parents et son autre soeur lui avaient répété les mêmes paroles. Pour le Sinistros, c'était un discours pré-enregistré. C'était peut-être sincère, mais cela ne ramènerait pas sa soeur et ne l'aiderait pas à obtenir vengeance.

Ce fut donc dans cet élan d'orgueil que l'étudiant avait repris le trajet du tunnel. S'aidant avec le mur pour s'avancer tranquillement, il ne put s'empêcher de regarder par-dessus son épaule, Amaranthe. Il ne savait pas quoi lui dire. Lui demander pardon? Pourtant, il n'était pas dans le tort. Lui sourire? Non, il n'était pas d'humeur. Pour l'instant, il espérait simplement que toute cette aventure ne serait pas en vain. La curiosité reprenait le dessus et il voulait obtenir des réponses à cette boîte en bois.

17/03/2015

A la suite des paroles de Flutis, elle sentit la colère l'envahir. Il se comportait comme un enfant gâté passant de l'ignorance à la franchise et pour finir par une agression.
Elle ne daigna pas lui répondre car elle savait qu'il faisait sa mauvaise tête et qu'il pensait être le seul à pouvoir mener cette enquête.
Elle le laissa partir et il en oublia même sa baguette qui resta sur le sol abandonnée par son propriétaire.

Elle rangea l'essence de dictame, la compresse improvisée et sa baguette dans sa besace avant de reprendre son chemin.
Elle comprenait mieux son choix de cursus, il voulait être un loup solitaire qui n'avait besoin de personne pour mener sa chasse des criminels en fuite. Grand bien lui fasse!
Si son orgueil et son manque de confiance en autrui dirigeaient sa vie, il finirait seul face aux dangers et personne ne volera à son secours.

Quand il tourna son visage vers elle, elle refusa de croiser son regard et elle le dépassa en le bousculant. Elle montrait ainsi qu'elle n'était pas une veracrasse qu'il pouvait piétiner à sa guise et qu'elle n'avait pas à supporter ses changements d'humeur continuels. Rien ne l'avait obligé à emprunter le tunnel qui avait été désigné par son sort.
Elle dit simplement sarcastique en le dépassant :

- Ta baguette...

Elle poursuivit d'un pas rapide et sa fureur lui fit oublier toute prudence. Elle avait omis d'utiliser sa baguette pour s'éclairer dans la pénombre.
Au bout de quelques mètres son pied droit rencontra le vide et elle bascula.
Elle cria de surprise :

- Aaaaaaaaaah !!!!!

Elle fit un vol plané et elle se retrouva sur le ventre sur un toboggan en pierre. Elle se mit à glisser prenant de plus en plus de vitesse, elle ferma les yeux lors des virages serrés.
Au bout de quelques minutes, la glisse se termina et elle atterrit sur le sol avec violence. Les paumes de ses mains furent égratignées par cette réception brutale.
Elle se releva et elle embrassa la pièce carrée des yeux. Aucune porte n'était visible et des sons de plus en plus forts venaient agresser ses oreilles.
Elle reconnut le clapotis de l'eau et le crépitement du feu. Ils se mêlaient à d'autres sons.
Elle sortit sa baguette pour trouver l'origine de ces bruits mais il n'y avait aucun objet, aucune tenture murale, rien le néant.
Elle s'approcha de la paroi la plus proche d'elle et elle entendit le chant d'un ruisseau.
Elle sortit le bout de tissus et elle se mit à nettoyer ce mur. Elle finit par débusquer le symbole de l'eau.

Flutis avait décroché. Il ne regardait plus Amaranthe et focalisait essentiellement sur la raison pour laquelle les deux étudiants se retrouvaient ici: la boite en bois. Toutefois, le Sinistros ressentait un pincement au coeur. Il n'en voulait pas à sa camarade d'avoir utilisé ces mots. Il s'en voulait à lui-même. Il devait peut-être faire un pas sur sa fierté et demander pardon? Mais voyons, ce n'était pas son genre! Il trouverait autre chose pour se racheter. Car, malgré toutes ces pensées, l'Abraxan ne pouvait les lire. Si tel était le cas, elle ne l'aurait probablement pas bousculer en passant devant lui. Sans le regarder, elle lui rappela que sa baguette joncha toujours au sol. Cette Amaranthe avait définitivement un grand coeur, malgré les circonstances. C'était maintenant clair qu'elle le haïssait. Au moins un peu.

Avec cette atmosphère tendue, le jeune homme prit quelques secondes pour aller ramasser sa baguette. Il reprit sa route et continua de marcher dans la même direction que la rouquine, s'aidant toujours avec la paroi rocheuse. C'étaient de petits pas lents et incertains. Il était encore faible physiquement et laissa échapper quelques grognements de frustration. Ce n'était pas que physiquement où Flutis en arrachait. Tout ce qui concernait la magie de guérison ne représentait pas un de ses points forts. Il essayait de penser à autre chose. Le Quidditch. Cliodna. Le parfum d'Amaranthe. Sa voix. Qui crie. C'était si naturel. Comme si elle criait réellement...

Mais elle criait vraiment! Pourquoi? Ce n'était pas qu'un simple cri de peur. C'était bien plus. Le Jones accéléra le pas. Même s'il souffrait, il ne souhaitait pas que sa coéquipière de mission devienne légèrement handicapé comme lui à ce moment. Le jeune homme portugais s'éclaira à l'aide de sa baguette, mais il ne voyait pas où était passé la future journaliste. En baissant le regard vers le sol, il remarqua que le sol était incliné, permettant ainsi de se laisser glisser vers l'étage inférieur. Ingénieux ou piège? Prudent, Flutis se servit d'un sort de lévitation et se permit ainsi de rejoindre Amaranthe. Cette dernière était déjà un peu plus loin, entrain de fouiller les alentours. Elle fixait une des parois. Le Sinistros était par contre trop loin pour apercevoir le moindre détail.

-Mais dans quel autre merdier sommes-nous tombés? demanda-t-il à voix haute?

La tension était encore présente entre les deux, mais Amaranthe était occupée et l'étudiant ne souhaitait pas attiser le feu. Parlant de feu. En allant dans la direction opposée, le grand gaillard pouvait entendre le crépitement de flammes (imaginaires?!?). Il s'approcha du mur, inquiet. Rien. Pas de feu, de scintillement. Que le bruit. En fermant son poing, le sorcier essaya d'enlever la poussière qui s'y collait. Un symbole de feu fit son apparition. Un des quatre éléments de base. En collant son oreille contre le mur, Flutis entendait clairement le feu, mais il y avait un autre son qui se mélangeait. Un son plus faible. En longeant le mur, le son des flammes s'abaissait, mais l'autre bruit était beaucoup plus évident: le vent. L'athlète répéta le même manège à l'aide de son point. Symbole de l'Air s'affichait devant lui. Difficilement, il crut comprendre ce que signifiait cette pièce.

D'un pas mal assuré, l'homme aux mille vengeance traversa la pièce. Sans attendre, il frotta le mur devant lui et un autre signe s'affichait; celui de la Terre. C'était donc dire qu'Amaranthe avait découvert celui de l'eau. Immédiatement, le Jones regarda vers la rouquine, toujours inquiet. Et c'était avec raison. La poussière qui était présente sur les murs semblait s'effacer petit à petit. Les pierres tremblèrent, comme le reste de la pièce. Que se passait-il? Des rayons sortirent des murs et vinrent se frapper en plein milieu de la pièce maudite. Mélangé au tremblement, Flutis comprit que quelque chose allait apparaitre au milieu de ces faisceaux de lumière.

-Oh non. Qu'est-ce qui se passe encore ?

Une autre épreuve pour les deux sorciers?

17/03/2015

Amaranthe était certaine que Flutis viendrait la rejoindre car il ne pourrait franchir seul la pièce aux miroirs. C'était bien l'idée, il n'avait pas le choix de continuer sa quête avec elle mais avait-elle encore envie de s'associer à lui ? Il l'avait déçu et elle se demandait si finalement, il ne révélait pas sa véritable personnalité. Celle que les bruits de couloir à Poudlard lui avait contés. Elle qui préférait se fier à son intuition s'était-elle trompée ?

Elle était plongée dans sa réflexion quand elle entendit son exclamation. Il avait su déjouer le piège du toboggan de pierre et il ne s'était pas ridiculisé comme elle.
Les blessures de ses mains trahissaient sa maladresse et elle ressentait une légère gêne et douleur quand elle les pliait. Elle sortit l'essence de dictame et elle s'adossa contre le mur pour se laisser glisser sur le sol. Elle posa sa baguette à côté d'elle.
Elle ouvrit le remède et elle en mit quelques gouttes sur sa paume droite et elle fit de même sur la gauche. De la fumée verte apparut et ses égratignures disparurent.

Elle entendit les pas du sinistros se baladaient dans la pièce mais elle refusait de croiser son regard. Elle espérait juste qu'il ne déclencherait pas un traquenard dangereux en se montrant trop impatient pour ne pas dire intrépide. La jeune femme avait compris que cette pièce était le sanctuaire des éléments et elle savait que la maîtrise de soi était importante face à eux.
Sa rencontre avec Estrella lui avait montré la puissance de la terre alors elle savait que les quatre ensembles pouvaient se révéler destructeurs. Il fallait bien réfléchir avant de les éveiller mais le brave la mort se montra digne d'un vrai gryffondor en dévoilant les symboles du feu et du vent sans réfléchir aux conséquences. Elle rangea l'essence dans sa besace.

Elle releva les yeux au moment où il s'approchait du dernier mur et elle n'eut pas le temps de crier pour qu'il arrêta son investigation.
Et quand il révéla le dernier, les éléments se réveillèrent et les symboles ripostèrent en envoyant des faisceaux lumineux qui se rencontrèrent au milieu de la pièce.
Les murs, le sol se mirent à trembler, par réflexe la rouquine attrapa sa baguette de la main gauche et elle l'agrippait inquiète se raccrochant à la magie.
Heureusement qu'elle était assise car les secousses l'auraient fait encore une fois tombée et elle aurait eu un bleu de plus.

Elle lui lança un regard glacial quand il parla. Pourquoi se montrait-il si imprudent ? Ne pouvait-il pas réfléchir avant d'agir ?

Quand les tremblements se turent, quatre stèles firent leur apparition. Sur chacune d'elle était gravée une rune mais elle était trop loin pour les déchiffrer. Elle se releva et ses pas la guidèrent vers la première.
Elle réfléchit un instant et elle visualisa son grimoire de runes. La première symbolisait l'eau. Elle brandit sa baguette et elle s'exclama :

- Accio image de l'eau !

Le symbole de l'eau se révéla être une pierre rectangulaire et elle vint se loger dans sa main. Elle la posa sur la première stèle et de la glace apparut pour la souder.
Elle regarda celle qui était au sud et elle reconnut le vent.
Elle brandit sa baguette encore une fois et elle lança à nouveau :

- Accio pierre du vent

Un léger tourbillon apparut à sa base quand elle la posa et la lia à la stèle. Elle étudia les deux autres colonnes et elle dit d'une voix neutre au sportif orgueilleux :

- Celle à droite du vent est celle du feu et la dernière est celle de la terre.

Malgré le doute qui l'avait envahi, elle décida de lui laisser une chance de réparer ses bêtises en le laissant participer à cette énigme.
Elle retourna vers la première celle de l'élément liquide et elle l'observait avec intensité. Au bout de quelques secondes, elle aperçut une petit ouverture qui était dessinée mais comment l'ouvrir ?
Elle réfléchit à voix haute :

- Est-ce que l'eau ouvre cet élément ou doit-on utiliser son élément opposé ? Et si nous nous trompons, quelles seront les conséquences ?

Les secousses avaient été trop violentes pour Flutis. Déjà que l'ancien Gryffondor était mal en point, il ne put supporter tout ce tremblement de terre. Il fléchit des genoux et se laissa tomber une nouvelle fois, essayant de garder ses yeux sur les faisceaux lumineux qui sortaient des murs et qui allaient bientôt amener un nouveau questionnement aux deux sorciers aventuriers. Tandis que le questionnement prenait forme, le Sinistros remarqua le regard que lui avait lancé Amaranthe. Glacial. Froid. Sans émotions. Tout pour le faire sentir petit. Car, oui, peut-être que Flutis Jones mesurait plus d'un mètre quatre-vingt-cinq, mais présentement, il se sentait aussi petit qu'un elfe de maison. Aussi frêle et inutile dans ce moment de crise qui arrivait à leur portée. Tant qu'ils n'explosaient pas...

Éparpillé dans ses pensées, le sportif d'Haveirson prit du temps avant de remarquer que les lumières ne fusaient plus. Quatres stèles étaient apparues près des murs. Amaranthe, curieuse comme deux, n'attendit pas l'approbation de son camarade. Elle avait déjà ramené, grâce au sortilège d'attraction, les images de l'eau et du vent à ses mains. La première avait gelé, tandis que la seconde avait créé un petit tourbillon de vent. Sans émotion, elle ordonna à Flutis d'aller voir les deux autres stèles. Ces monuments, qui désignaient ceux les éléments du feu et de la terre surprirent peu le jeune homme. À celle du feu, les flammes vinrent s'asseoir au pied de la stèle. Tandis que celle de la terre reçut l'apparition de racines de plantes. Maintenant, que devaient-ils faire?

Les suppositions de l'Abraxan semblaient évidentes et logiques. C'était soit l'une ou l'autre. Cependant, pour Flutis, il n'osa y répondre. Il avait déjà assez fait de dégâts et les seules fois qu'il avait réussi à les sortir de l'embarras n'avaient été que des moments de pure chance. Il avait agi imprudemment. Il préféra rester silencieux et continuer à réfléchir. À quoi servaient les ouvertures? Fallait-il prendre une chance et les associer aux images qu'ils avaient? Après quelques minutes de son silence, il tenta une réponse:

-Qu'est-ce que nous risquons? Tout! Ce n'est pas ça qui m'inquiète. C'est plus le pourquoi. Mais ça, on ne le saura seulement qu'en risquant quelque chose.

Il finit par s'éloigner. Il était avant tout un ancien Gryffondor. Il ne réfléchissait pas. Il était brave, courageux et intrépide. Sans réfléchir, il apposa l'image de la terre à sa stèle. Un petit tremblement de terre inquiétant se fit sentir et entendre. Il ne prit pas la peine de regarder en direction d'Amaranthe. Il répéta la même séquence avec celle du feu et un plus grand tremblement de terre se fit sentir et s'arrêta sèchement.

-Créons l'éther.

En réalité, Flutis Jones ignora tout de ce que représentait ce cinquième élément. Mais il en avait entendu parler à maintes reprises et dans sa tête, c'était la meilleure des idées. Il posa enfin ses yeux sur sa rouquine favorite. Rien ne s'était passé en posant le quatrième élément. C'était bon signe? Finalement, il devait sûrement rester une dernière chose à... Le Sinistros ne pouvait même plus réfléchir. Un bruit strident émana du plafond de la pièce obligeant les deux sorciers à se boucher les oreilles. Une fois que ce bruit fut chose du passé, une cinquième stèle fit son apparition. Elle n'était pas pareille comme les autres. Ce n'était pas qu'un monument. C'était une statue grandeur nature d'une femme.

L'étudiant ne remarqua pas les objets qu'elle tenait dans ses mains. Il était bien trop occupé à la contempler. Même pour une statue, elle était sublime. De belles formes, un beau corps parfaitement coupé. Flutis dut s'approcher. Il voulait... comprendre. Il se tenait maintenant qu'à quelques centimètres de cette statue. Sans s'en apercevoir, il mit la main sur la main droite de la statue. Celle-ci tenait une pomme en or. En la touchant, un faible parfum envahit l'espace autour de la statue. En le humant, le Portugais ressentit un élan d'euphorie le parcourir dans son être. Il se retourna vers l'Abraxan. L'observer le surprit. Elle était différente. Était-ce l'apparition de la statue qui la rendait si...attrayante? Il ne put s'empêcher de lui sortir son plus beau sourire charmeur. Pour une fois que la mission était finie. Pourquoi ne pas en profiter un peu? Les plaisir charnels sont-ils interdits devant les statues?

17/03/2015

Amaranthe remarqua la faiblesse du Sinistros mais elle était trop agacée par son comportement pour se laisser émouvoir. De toute façon aurait-il accepté son aide ? Il lui avait bien fait comprendre qu'il n'avait pas besoin d'elle.

Tandis qu'elle observait sa pierre de l'eau, elle jeta un coup d’œil à son binôme et elle le vit poser sa première pierre, des flammes apparurent.

Au moment où il allait poser la suivante, elle brandit sa baguette et elle lança un "Aguamenti" informulé et un léger filet d'eau éclaboussa l'ouverture. Un léger bruit se fit entendre et une cascade inversée sortit de la pierre.
La jeune femme ne put résister à la toucher et elle sentit sa force et sa fraîcheur.

Et il posa la dernière qui se retrouva enlacée par des racines et elle eut un sourire. Au tour de l’élément "vent", elle décida de se passer de la magie et elle choisit de souffler sur le dessin.
Le même bruit se fit entendre et une tornade jaillit.

Elle était de plus en plus excitée par l'avancée de leur quête et comme Flutis refusait de croiser son regard, elle décida de ne pas lui répondre. Même si elle ignorait ce qu'était l'éther?
Elle visa celle de l'élément destructeur avec un "Incendio" informulé et la pierre s'embrasa. Un jet de flammes apparut.

Pour la dernière, elle ramassa de la terre qui couvrait le sol et elle la posa délicatement. Une graine apparut et se transforma en un instant en une magnifique plante.

Et quand elles furent toute réveillées, une cacophonie vint agresser leurs oreilles. Elle eut beau les protéger avec ses mains, elle ressentit une gêne auditive. Le sol se mit à trembler et une cinquième stèle fit son apparition.
Elle n'était pas nue, une magnifique statue de femme en tenue d'Ève venait de faire son apparition. Elle était l'oeuvre d'un véritable artiste car elle semblait vivante et quand elle regarda Flutis, le regard du jeune homme traduisait ses pensées lubriques.

Elle prit le journal et elle n'eut le temps de lire que la première page où un femme avait écrit "pensées et souvenirs de Artemisia Sawbridge" au moment où Flutis toujours inconscient toucha l'objet qu'elle tenait dans l'autre main. Dés que sa main l'effleura, une agréable odeur vint chatouiller les narines de la rouquine. Elle referma le grimoire et elle le posa au pied de la sculpture de taille humaine comme ensorcelée.
Et quand elle vit son sourire charmeur, elle le trouva diablement séduisant. Elle lui offrit le même sourire n'osant pas faire un seul pas dans sa direction. Elle était persuadée que si ils se rapprochaient, elle ne pourrait pas résister à son attraction.

Flutis était tellement enivré par le parfum qu'il n'avait même pas remarqué qu'Amaranthe avait pris le deuxième objet dans ses mains: un livre. S'il était un peu moins hypnotisé par la beauté de sa camarade, il aurait sûrement eu une pensée moqueuse. L'Abraxan était toujours entrain de lire et de s'apprivoiser de nouveaux savoirs. Sûrement que ce grimoire n'échapperait pas à la vigilance et à la soif de connaissance de la jeune femme. Pour l'instant, c'étaient des détails. Tout ce qui importait au Sinistros était de s'approcher de la rouquine. Il voulait la séduire. Et à voir le sourire qu'elle venait de lui envoyer, la réponse était positive. Elle voulait se laisser charmer par les techniques de drague de l'ancien Gryffondor. Après tout, elle connaissait sa réputation de tombeurs. C'était quand même ironique qu'une des plus belles étudiantes d'Haveirson ait passé sous son radar à Poudlard.

Or, le passé ne comptait plus. À ce moment-même, il n'avait qu'une seule pensée. Et elle était claire. Il se rapprocha dangereusement de sa coéquipière de mission. Ils avaient vécu beaucoup de stress ces dernières heures, non? Un petit moment de détente était le bienvenu. Maintenant qu'à quelques centimètres de sa future conquête, Flutis continuait de l'observer. Il était un peu plus grand qu'elle et il se servait de sa stature pour "emprisonner" sa proie. Il passa ses deux bras autour du corps svelte de la jeune dame en mettant ses mains quelques centimètres par-dessus le joli fessier de la jeune adulte. Sourire en coin, il ne put s'empêcher d'approcher son visage du sien. La tentation était trop présente.

-Quand tu me souris ainsi, tout mon monde s'arrête de tourner. Tu es...Muito Liiiiiiiindaaaaa, lui susurra-t-il à l'oreille.

Celui lui arrivait par moment d'utiliser le portugais pour charmer la gente féminine. Pour un moment, il arrêta de la regarder dans les yeux. Sa réaction ne l'intéressait plus. Il baissa son regard vers la bouche de la rouquine. C'était appétissant. Il se mordit la lèvre inférieure une seconde. Il hésitait. Après tout, étaient-ils à l'abri d'un quelconque danger? Le danger... Ça pouvait rendre l'ambiance encore plus aphrodisiaque. Sa main droite quitta le bassin d'Amaranthe et lentement, du bout des doigts, il remonta le dos de la sorcière. Il effleura le cou pour ensuite déposer sa main sur la joue de la jeune femme. Ainsi, il la força à le regarder. Délicatement, il ferma les yeux et approcha ses lèvres des siennes. Il y déposa un baiser. Doux.

À présent, il ne sentait plus le parfum qui émanait de la pomme, mais plutôt celui qui émanait d'Amaranthe. Il était plus sophistiqué. Plus délicat. Plus ensorcelant. Ses envies prirent le dessus. Il ne voulait pas que ce soit simplement doux. Il appliqua une plus grande pression sur les lèvres de la future journaliste. Il voulait insister. Lui montrer que c'était un peu plus passionné. Sa main gauche quitta alors le bassin pour venir se coller sur le ventre de l'Irlandaise. Son ventre était nu en raison de l'aventure de toute à l'heure. Ce fut donc plus facile pour Flutis de glisser sa main sous le chandail de la jeune femme adulte. Il remonta doucement. Il prenait son temps. Il aimait ce moment de contrôle éphémère...

Flutis ignorait s'il était encore sous l'envoûtement de la pomme ou non. Mais pour l'instant, tout ce qu'il voulait, était de profiter du moment.

17/03/2015

Amaranthe semblait dans un autre monde où le mal et le bien n'existaient plus. Et l’enivrement qu'elle ressentait lui était peu commun. Elle qui gardait toujours une retenue protectrice avec la gente masculine sentait ses barrières s'évanouirent. A croire qu'elles n'avaient jamais existé ? Mais que lui arrivait-il ? Et comment avait-elle pu oublier l'animosité qu'elle ressentait envers le Sinistros lunatique ?

Elle se sentait comme une jeune fille à son premier rendez-vous. Seul lui importait la suite de la nuit et elle se mit à fredonner une chanson. Ses yeux noisettes brillaient et elle n'avait offert ce regard qu'à un seul jeune homme mais elle était incapable de se rappeler de son nom à ce moment précis de l'histoire. Il lui apparaissait comme un protagoniste d'une autre vie.

A croire que son vécu n'était qu'un lointain souvenir. Il finit par combler la distance entre eux. Elle sentit un mélange de peur et d'embrasement la dévorer pour ne faire d'elle qu'une jeune femme fragile et qui n'attendait que d'être dorlotée par le jeune homme qu'elle contemplait.

Quand il l'enlaça et que leurs visages se trouvèrent à quelques centimètres l'un de l'autre. Une distance qui était loin d'être sécurisante si elle avait été dans son état normal.
Son sourire offrait une invitation qu'elle ne pouvait pas retenir. Elle ne parlait pas le portugais et pourtant elle fut charmée par ses intonations chantantes.

Elle mordilla sa lèvre gourmande et elle ne pouvait pas détacher les yeux des siens. Il semblait partager une danse sensuelle. Si elle avait pu la nommer, ils auraient partagé un tango où les sons musicaux étaient capables de transcender ceux qui osaient se mouvoir sur son rythme hypnotique.

Et le regard de Flutis glissa pour s'arrêter sur ses lèvres pulpeuses et il semblait apprécier ce qu'il regardait.
Quand sa main remonta sensuellement le long de son dos pour s'arrêter sur son cou avant de poursuivre son chemin jusqu'à sa joue, elle ferma les yeux.
Et l’irréparable était arrivé, elle sentit la douce caresse de ses lèvres effleurait les siennes. Un baiser d'une douceur qu'elle aurait pu le rêver. Et ses mains se perdirent dans ses cheveux, l'une d'entre elles caressa sa nuque.

Et pourtant quand elle sentit l'une de se mains s'aventurer sur son ventre mis à nu, elle ressentit une gêne. Comme si ce moment était prohibé et qu'elle allait le regretter.
Et ses lèvres invitèrent les siennes à se montrer plus audacieuses. Elle ouvrit les yeux, la magie pour ne pas dire la manipulation de la pomme avait perdu son effet depuis que Flutis avait cessé de la toucher.

Elle reprenait ses esprits et même si le jeune homme embrassait divinement bien et qu'elle laissait la passion longtemps emprisonnée s'exprimer. Elle interrompit leur baiser au bout de quelques secondes, elle recula son visage et pourtant ses mains restaient là où elles étaient.
Elle s'exclama :

- Flutis que faisons-nous ? Je ne te plais pas.

C'était doux. Flutis Jones devait se l'avouer. Partager ce plaisir charnel lui manquait. Il était un habitué. C'était presque une action banale pour lui à une certaine époque. Or, depuis les événements de cet été, il n'avait pas eu l'occasion de répéter cette gymnastique buccale. Cependant, c'était comme voler sur un balai. Qu'importe si cela faisait longtemps ou non, on n'oubliait pas les techniques. Qui plus est, sa compagne de mission ne représentait pas le type de partenaires que le Sinistros fréquentait. À l'habitude, le jeune homme n'apprenait même pas leur nom. Il partageait peu de moments en leur compagnie. Avec Amaranthe, c'était différent. Il ne la connaissait pas comme on connait une bonne amie. Cependant, les deux sorciers avaient une connexion. Ce mystère qu'il partageait les avait rapprochés.

Car, depuis son retour sur les bancs d'école, Flutis avait abandonné les divers plans de drague qu'il avait concoctés autrefois dans ses années de collégien. Et ce scénario n'en était pas un de planifié. Il n'avait eu aucune arrière-pensée avec l'Abraxan. C'était typiquement sa curiosité qui avait amené l'athlète de Quidditch à accepter cette aventure avec la rouquine. Comme c'était, en partie, sa curiosité qui l'avait amené à partager ces baisers. Baisers qu'il appréciait de plus en plus que la passion l'animait. En quelques secondes, les mains de la future journaliste s'étaient déposées à l'arrière de sa nuque laissant l'étudiant la liberté de continuer.

C'est ce que Flutis Jones pensait. Après tout, quand une femme veut, elle se met à l'aise, non? Les mains au cou, c'était bien un signe de désir ? Alors pourquoi, par la barbe de Merlin, avait-elle cessé de l'embrasser? Amaranthe avait reculé son visage, laissant l'ancien Rouge et Or en plan, la bouche entrouverte, les yeux fermés, à la recherche des lèvres de la jeune femme. Heureusement qu'ils étaient tout seuls, sinon, il aurait bien été ridicule dans cette position, à la vue de tous. Le Don Juan rouvrit ses yeux quand l'étudiante brisa le silence avec sa question futile. Que faisaient-ils? Ils n'étaient certainement pas entrain de prendre une Bièreaubeurre! Ils s'embrassaient. Comme deux personnes adultes (ou pas!) le font dans un moment pareil. Elle n'avait jamais connu ce moment pour poser cette question.

Et le pire, c'est qu'elle osait lui dire qu'elle ne lui plaisait pas. La psychologie inversée féminine, c'est bien ça? Faire croire le contraire à quelqu'un afin de l'emmener à croire quelque chose qu'il ne croyait pas. Simplement de penser à cette hypothèse embrouilla l'esprit de Flutis et un air ahuri se dessina sur son visage. Il ne comprenait pas comment, en moins de cinq secondes, la passion avait laissé place à... ce moment! Il bégaya quelques mots inaudibles avant de s'exprimer convenablement.

-Je ne te plais pas? Tu penses que j'aurais mis ma main ici, si je ne te plaisais pas?

D'un geste de la tête, il désigna à Amaranthe l'emplacement de sa main gauche. Sous le chandail de la femme adulte. Un homme non-attiré mettrait-il sa main à ce niveau du corps? Flutis la regarda un instant. Sourcil arqué. Le silence lui indiqua qu'il était mieux de prendre quelques minutes de réflexion. Tranquillement, ses mains quittèrent le corps de la rouquine et le grand gaillard recula. Il observa les environs. La pomme! Elle s'était "éveillée" quand l'imprudent étudiant l'avait touché. Le parfum l'avait mis en transe. Or, si le parfum avait été l'élément déclencheur de ce rapprochement, il n'en était pas moins que le Jones avait adoré ce moment partagé avec la maîtresse de Cliodna.

Toutefois, il n'osa pas le lui dire. Sûrement que la sorcière n'était pas attirée plus qu'il ne le fallait et en plus, quelques minutes auparavant, elle l'aurait bien poussé au bas d'une falaise. Il avait donc mal agi. Flutis quitta la pomme des yeux pour re-concentrer son regard sur sa coéquipière. Il voulait lui dire qu'il était désolé de l'avoir embrassé, mais ç'aurait été mentir, du moins se mentir. Si jamais elle lui posait des questions sur ses intentions, le futur chasseur de primes jetterait le blâme sur l'ensorcellement de la pomme. Ou du grimoire. Oui, c'est vrai, le grimoire! Ce livre qu'Amaranthe tenait quelques minutes plus tôt. Il y avait peut-être une réponse à ce mystère! Pas celui de la pomme, celui de toute cette quête.

-Ton grimoire pourrait nous être utile, dit Flutis en changeant complètement de sujet. Il pourrait certainement nous expliquer pourquoi nous sommes ici.

L'ancien Gryffondor s'approcha à nouveau de la jeune femme. Il se pencha, ramassa le grimoire et le feuilleta rapidement. Il n'était pas doué avec la lecture, mais il savait qu'éventuellement, son amie lui prendrait des mains ou trouverait la réponse cherchée. Leur curiosité prendrait le dessus et leurs baisers ne seraient que chose du passé.