[Médicomagie générale] La nature ne vous veut pas que du bien

Gabriel était content de travailler avec Jessica. Il aimait découvrir de nouvelles choses, et ce cours était une bonne occasion pour lui d'élargir ses horizons. Il contempla les trois plantes et se disait que ce serait sûrement utile pour lui de savoir comment en contrer les effets néfastes.
Il y avait bien-sûr les circonstances fortuites, mais aussi une éventuelle tentative d'empoisonnement contre quelqu'un de son entourage ou contre lui-même, ou bien encore si il devait un jour participer à un de ces concours organisé par les écoles de magie. Tout était possible. Gabriel aimait ne pas être pris dépourvu par une situation dangereuse, et ce cours était une bonne occasion de savoir
comment survivre dans un milieu hostile. Gabriel regarda Jessica alors qu'elle lui laissait le choix, sa voix lui plaisait assurément.

Une pile d'une dizaine de livres sortit de son sac par elle-même entourée d'un cordon doré. Puis il s'empara d'un livre moldu intitulé "les plantes qui nous soignent de la tradition à la médecine moderne" de Michel Frédérich publié par le centre interfacultaire de recherche du médicament et l'université de Liège.

http://www.ulg.ac.be/upload/docs/application/pdf/2014-01/verviers-frederich-slides.pdf

Le jeune Abraxan dit à la Phénix qu’il aimerait bien commencer par l’Aconit. Jess acquiesça alors. Tant qu’ils feraient bien attention en manipulant cette plante, il ne devrait pas y avoir de problème non ? Ça devrait le faire. Et au pire des cas, si un accident se produisait, le prof était toujours ça. Il devait surement connaitre les antidotes pour ces poisons. Il n’était tout de même pas aussi inconscient.

Jess regarda Gabriel prendre son sac, puis en sortir des livres de dedans avec sa baguette. Non pas un, mais une bonne dizaine. Jamais elle n’aurait pensé en regardant son sac, qu’il y avait autant de bouquin à l’intérieur. C’était surement un sac magique. Bref, elle le regarda prendre un des livres sur la pile et se pencha vers lui, pour en lire l’intitulé : Les plantes qui nous soignent, de la tradition à la médicine moderne. C’était un livre écrit par un moldu. Puis un en prit un deuxième. Celui-là s’intitulait : poisons magiques et non magiques

- Tu as raison ça peut être une excellent idée !

Elle demanda à Gabriel si elle pouvait feuilleter le premier livre. Après avoir eu son accord, elle chercha dedans si elle pouvait trouver quelque chose sur l’aconit. Elle fut agréablement surprise de tomber sur ce qu’elle cherchait, après avoir tourné quelques pages.

- Oh regardes on parle de cette plante aussi dans le livre des moldus. Ça veut donc dire qu’il ne s’agit pas d’une plante exclusivement magique !

Elle se plongea ensuite dans la lecture de l’article qui parlait de l’Aconit Tue-Loup. En même temps, elle sorti une plume, un encrier et un parchemin de son sac, et commença à prendre des notes de ce qu’elle trouvait intéressant dans le bouquin :

• Plante herbacé montagneuse très toxique
  
• Fleurit en été dans les espaces rocheuses, les prairies ou dans les bois
  
• Entraine la mort par paralysie des différents systèmes vitaux
  
• Existe aucun antidote connu à cette toxine
  

Elle releva la tête et regarda son acolyte.

- Regardes apparemment il n’y a aucun antidote connue !!! Bon c’est un livre moldu, donc peut être que chez les sorciers on en apprendra plus...

Elle prit ensuite le deuxième livre et refit la même chose : à savoir lecture et prise de note

• Plante trouvée dans les endroits sauvages
  
• Fleurs utiles pour la composition des potions, feuilles très toxiques
  
• Plus de 250 espèces d’Aconit
  
• Plante magique très souvent associée à la magie noire
  
• crainte comme la peste par les loups garous entre autres
  

Elle relut ses notes

- Je ne comprends pas il n’y a rien d'écrit sur une possible antidote…

Elle se releva et se dirigea vers le fond de la salle pour voir les autres livres mis à leur disposition. Elle tomba alors sur « les potions magiques » d’Arsenius Beaulitron, elle le garda avec elle et retourna à sa place.

- Tu crois qu’un antidote aux poisons communs pour faire quelque chose contre l’empoisonnement à l’Aconit ? Bon je sais, ça parait trop simple, mais ça peut être un début de piste non ?

Il fallait bien trouver un point de départ. Peut-être qu’en réunissant les ingrédients nécessaires à la préparation de l’antidote aux poisons communs pourrait les mettre sur la bonne piste.

A la lecture du livre, Megan tomba sur les informations qu'elle cherchait. Aux premières lignes de lecture, Megan laissant une grimace s'affichait sur son visage. La tâche que le professeur Fitzsimmons leur avait confiée était ardue d'après ce qu'elle venait de lire. Elle regarda Amaranthe qui venait tout juste de la rejoindre avec sous les bras, quelques livres qui pourrait leur être utile.

-Apparemment toute la plante et très toxique, même si le concentrée de toxicité et plus élevée à la racine, il faudra la manipuler vraiment avec beaucoup d'attention, surtout qu'il n'y a aucun antidote connu à ce jour.

Megan laissa Amaranthe s'installer à ses côtés tout en reprenant sa lecture qui paraissait aussi fascinante qu'inquiétante. Cette plante était aussi dangereuse qu'elle lui apparaissait belle. Une étrange fascination venait de naître en elle pour cette plante aux pétales bleues. Elle fut tiré de son admiration pour la fleur par sa camarade qui venait de lui parler de la racine fraxinelle. Megan en avait entendu parlé, elle était un ingrédient très important dans la confection des anti-poisons, mais elle ne devait pas être aussi efficace contre le poison de l'aconit. Auquel cas, elles ne seraient pas là à chercher des possibles antidotes car ce dernier existerait déjà.

-Ca peut-être effectivement une base pour un anti-poison basique, mais celui-là est probablement l'un des plus virulents, alors je pense que ne partir que sur la Fraxinelle et des feuilles d'orties me paraît un peu maigre. Quant-à la mandragore, on en trouve pas partout malheureusement, si l'on est victime de l'aconit comme la dit le professeur Fitzsimmons, il faut réagir et assez rapidement, donc avec ce qu'on peut trouver en montagne...

L'explication de Megan fut calme, alors qu'Amaranthe semblait pressée d'en venir à la pratique. Pour le coup, elle faisait un duo bizarre et toutes les deux ne semblaient pas dans leur état normal. En temps normal, c'était Megan qui fonçait tête baisser sans poser de question, et Amaranthe qui rappeler à l'ordre et qui envisageait toutes les possibilités. Aujourd'hui, les rôles semblaient être inversés, et l'Abraxan trouvait cela étrange.
Sa partenaire jeta un sort d'attraction après avoir repérée la plante qu'elle avait choisi sous le regard médusé de Megan. Certes il avait un temps impartit, mais de là a tout faire en bâclant les détails c'était hors de question. L'ancienne Gryffondor refusait de se mettre en danger avec une plante à cause de l'impatience que semblait faire preuve sa camarade. De plus, elle ne tenait pas a avoir une mauvaise note à ce devoir puisque c'était sa matière principale. Megan regarda les plantes autour d'elle un peu dépitée. Elle n'avait jamais aimée la botanique, c'était encore plus délicat de trouver une solution à base de plantes surtout quand elle avait séchés pas mal de cours de botanique durant sa cinquième année.
Lorsqu'Amaranthe lui demanda si elle souhaitait déterrer la plante, Megan fit non de la tête pensant qu'Amaranthe lui faisait une sorte de blague. Lorsqu'elle la vit enfilée ses gants en peau de dragon, la jeune femme comprit enfin que sa binôme était sérieuse. Elle décida donc d'intervenir avant qu'elle ne déterre une pauvre petite plante sans même savoir quoi en faire !

-Attends Amaranthe ! Tu vas un peu vite là ! Laisse donc cette plante, on va d'abord travailler la théorie pour savoir vers quoi s'orienter, d'accord ? Travailler à l'aveuglette sur un anti-poison, ce n'est pas une excellente idée si tu veux mon avis.

Voyant sa camarade revenir enfin à la raison et ôter ses gants de botanique, Megan lui sourit, accentuant la douleur à sa joue droite, gonflée et aux couleurs violacées. Megan prit un parchemin et sa plume et annota sur le morceau de papier les informations dont elles disposées tout en les rappelant à Amaranthe.

-Bien, alors nous savons que l'Aconit napel bleu se trouve dans les milieux montagneux ett qu'il n'existe aucun antidote connu à ce jour. Qu'est-ce qu'il a dit d'autre déjà ? Ah oui, toute la plante est toxique, et bah, ça promet pour la suite... Le poison agit sur le systeme nerveux central et peut causer de la paralysie respiratoire pouvant entraîner la mort, vraiment charmante comme fleur...

Megan écrivit des annotations tout en parlant afin de rassembler leurs idées. Elle ne faisait que rarement preuve d'organisation, sauf quand elle jugeait que c'était nécessaire. Une fois les paroles de Quinlan rassemblées sur son parchemin, Megan poursuivit avec ce qu'elle avait découvert dans le livre d'Augustus Millefeuillu. Lisant avec attention Megan répera quelques informations qui pouvaient leur être utile lorsqu'elles chercheraient un possible remède.

-Il existence environ 350 espèce d'aconit, rien que ça ? Si elles sont toutes aussi sympathiques que celle-là, je fous plus un pied en montagne... voyons ce qui a d'intéressant écrit là... Visiblement il y a d'autres symptômes qui démontre l'empoisonnement. La substance toxique, l'aconitine ne provoque pas seulement une paralysie respiratoire, il est écris que ça peut toucher plusieurs système vitaux, pulmonaire et cardiaque peut-être ? En signe extérieur on peut s'en apercevoir assez facilement en fait. Cela provoque des sueurs mais aussi une mydriase qui consiste à une augmentation du diamètre de la pupille. Il y a aussi de l'hypersalivation... Chouette si tu veux ressembler à Bethoveen, tu sais ce qui te reste à faire...

Megan avait continué à annoter les quelques petites découvertes qu'elle avait fait sur le sujet, tout en prenant bien soin d'y aller de ses petits commentaire, histoire de ne pas trop s'ennuyer non plus. C'était sa façon à elle de se motiver, même si ses remarques pouvaient choquées ou dérangées, elle ne s'en priverait pas. Elle avait besoin de cynisme quelques fois lorsqu'elle travaillait sur la mort, directement ou indirectement, cela lui faisait simplement évacuer son stress.

Elle tourna quelques pages pour en arrivée à un autre point important à souligner. Un point qu'il ne fallait surtout pas oublier surtout pour travailler sur un antidote.

-D'après ce qu'il y a marqué, l'intoxication à la plante peut-être cutané ou par ingestion... A supposé que le risque de mortalité est différent sur la méthode d'empoisonnement, on pourrait partir sur deux anti-poison différent. Une potion pour l'ingestion, et une onguent à appliquer sur la partie du corps ayant été en contact avec la plante.

Les suppositions allaient bon train, Megan se découvrait une motivation dont elle n'imaginait même pas l'existence, et le pire, c'est qu'elle aimait ça. Non, le pire, c'était qu'elle devait cela à un sale scroutt à pétard comme Fitzsimmons. Elle affichait un air sérieux et passionnée par ce qu'elle faisait à cause de ce gars. Elle en avait même la nausée à cette constatation. Elle ignora le bonhomme de neige qui semblait regardait les élèves travailler avec une perversité non retenue. Flippant. Heureusement, elle était trop occupé à son travail pour remarquer que Monsieur Troiboules était surtout occupé à mater le postérieur de Quinlan dés que celui-ci passait entre les rangs pour regarder les élèves avancer dans leurs travaux, et les conseiller de temps à autres.
Elle repartit dans sa lecture, et se figea nette, affichant un quart de seconde une grimace des mauvais jours. Augustus Millefeuillu avait fini ses travaux sur la plante avec une annotation en bas de page, laissant un goût amer aux yeux de la jeune femme.

-Visiblement, il a travaillé sur cette plante pendant un moment, sans y trouver d'anti-poison, il est écris que tous ses essais de création d'antidote ont étés infructueux. Millefeuillu est pourtant une référence dans le domaine de la recherche...

Megan les voyaient mal trouver un antidote à la toxine en une heure alors que même un spécialiste y ayant consacré des années de recherches à un antidote avait échoué. Cela relevé juste du miracle. Il suffisait même plus de chance à ce niveau là, il fallait juste se rendre à l'évidence que Quinlan visait trop haut pour eux... Megan regarda soudain Fitzsimmons, comme si la réponse était écrite sur son front. Elle le fixa quelques instants alors de se tourner brusquement vers Amaranthe.

-Et si la solution ce n'était pas de trouvait un antidote pour guérir du poison, mais plutôt un anti-poison capable de réduire les effets de la toxine. Je ne sais pas si c'est bien clair ce que je viens de dire, en résumé, je crois que créer une onguent ou une potion qui permettrait de limiter les dégâts et d'aider le corps à combattre la toxine. Le corps humain a tendance à produire lui-même des anticorps à chaque maladie. Dés qu'un virus touches les cellules humaines, celles-ci fabriquent des anticorps pour les combattre. Supposons que le poison agit comme un virus, les cellules fabriquent aussi des anticorps, mais pas assez rapidement, surtout lorsqu'il s'agit d'un poison aussi virulent que l'aconitine. Les anti-corps n'aurait donc pas le temps d'agir pour protéger les différent systèmes vitaux touchés ! Il faut juste trouver un moyen de ralentir l'empoisonnement pour permettre aux anti-corps de faire leur travail.

Megan ne tenait plus en place alors qu'elle expliquait cela de vive-voix à Amaranthe. Elle ne parlait même pas à voix basse, trop prise dans son élan et son excitation pour faire attention à ce qui se passait autour d'elle. Dans sa tête, il n'y avait plus qu'elle, Amaranthe, et leurs recherches.

-Il faut donc trouvé quels sont les autres systèmes vitaux exacts touchés lors de l'empoisonnement pour pouvoir trouver des plantes médicinales qui les aideraient à fonctionner, le temps que les anticorps face leur travail.

Megan se jeta presque sur le livre de plantes que tenait Amaranthe. Elle était si passionnée par ce travail qu'il valait mieux ne pas la déranger au risque de subir une colère digne de la Gryffondor qu'elle était. Elle connaissait les vertus de certaines plantes et avait des doutes pour beaucoup d'entre elles, les plantes n'étant pas son rayon à la base. Elle cherchait surtout des plantes qui agissait comme stimulant pour les systèmes nerveux, pulmonaire et surtout respiratoire car il était le premier décrit, et probablement celui qui entraînait la mort. Toutefois c'était surtout la paralysie des systèmes qui posait le plus gros problème, il fallait donc, au yeux de Megan tenter d'enrayer cette dernière.

La jeune femme repoussa ses cheveux en arrière, ses derniers gênant sa lecture. Elle se mit à se ronger les ongles d'impatience tout en laissant son regard glisser sur les pages du livre pendant que de sa main inoccupée tournait rapidement les pages à la recherches de certaines plantes spécifique.

-Le romarin ! Voilà déjà une plante qu'on trouve dans les mêmes régions que l'aconit. C'est un stimulant, c'est exactement ce qu'il nous faut. Il est écrit que le romarin est une plante qui traite les affections du système nerveux, tel que l'épilepsie, les troubles cardiaque, et surtout les séquelles de paralysie. C'est surtout pour cette vertue que le romarin peut nous être utile. Et puis comme c'est un stimulant assez puissant, il permettra d'aider les différents systèmes à lutter contre la paralysie. Il y a aussi le thym qui est indiqué en cas de spasmes au niveau respiratoire.

Megan était lancée dans sa lecture, mais s'arrêta net en sachant qu'elle n'avait pas écris les vertues du romarin sur la feuille. Obnubilé par le livre, elle décida de le reposer quelques instants. Le cours n'avait commencé que depuis quelques minutes, mais son cerveau était en plein ébullition, prêt à explosé tel un chaudron malmené par des élèves de premières années. En profita pour annoter sur le parchemin les plantes qui pourrait lui être utile pour la concoction d'un anti-poison, ou plutôt une potion ou une onguent qui contiendrait suffisamment longtemps les effets du poison pour que les anticorps puissent faire leur boulot .
Après ses quelques annotations, Megan repartit dans sa lecture, cette fois-ci, avec l'accompagnement d'Amaranthe. La pauvre avait du avoir une belle frayeur lorsque Megan, tel un hippogriffe hystérique, lui avait arraché le livre des mains peu de temps auparavant.

-Dommage que la cayenne ne pousse pas dans les montagnes en Europe , toutefois pour la création d'une onguent ou une potion définitive, pourquoi pas. Elle augmente les propriétés des autres plantes, du coup ça pourrait aider les vertues des plants de romarin à lutter contre la paralysie des systèmes, en plus elle permet de faire circuler le mélange plus rapidement vers la région du corps endommagée et elle nettoie le sang et se trouve être expectorante lors de problèmes respiratoire. Fitzsimmons à bien dit qu'on pouvait utilisé tout ce qui se trouvait dans la serre ? Donc s'il y a de la Cayenne, on ne s'en privera pas...

Tricher un peu ne déranger pas du tout Megan, bien au contraire, du moment qu'elle pouvait arriver à ses fins, c'était le principal. Et puis, elle respecter à la lettre les paroles de Quinlan en utilisant ce qui se trouvait à porter de main, même si elle cela lui coûtait de s'éloigner de son idée principale, c'est-à dire de travailler qu'avec des plantes trouver sur les mêmes lieux que l'aconit. Les deux filles continuaient à feuilletée le livre lorsque Megan pointa aussitôt du doigt le titre.

-L'échinacée ! Regarde, elle est très employée pours ses vertus immuno-stimulantes. C'est exactement ce qui nous faut pour aider le système immunitaire à produire les anticorps rapidement. Elle favorise la création d 'anti-corps. Par ses propriétés antibiotiques, elle accélere la guerisson des intoxication et des empoisonnements ! C'est juste parfait ! Ah par contre il faudra faire attention au dosage car elle peut si c'est mal dosée faire l'inverse...

Megan se tourna vers Amaranthe et lui sourit gentiment.

-Je pense qu'on peut commencer à rassembler tout le nécessaire pour commencer nos essais. Tu veux t'occuper de rassembler les plantes ? Je m'occupes du reste du matériel. Il doit bien y avoir un chaudron dans le coin, le mien est dans la chambre, je ne pensais pas qu'on allait faire de la pratique aujourd'hui.

Megan se leva et alla fouiller dans le fond de la serre à la recherche d'un chaudron utilisable. Une fois qu'elles auraient tout rassemblés, il leur faudrait préparer les ingrédients et surtout se mettre d'accord sur les doses. Quelque chose titilla toutefois Megan, elle avait l'impression d'avoir oublié quelque chose d'essentiel. Elle n'avait pas demandé à Amaranthe si elle était d'accord avec sa théorie ! Ouais... bon, tant pis, Amaranthe subirait, et si elles repartaient avec une mauvaise note, tant pis, tout ce que Megan risquait c'est qu'Amaranthe ne veuille plus faire équipe avec elle...

Alors qu'elle venait de trouver un chaudron en bonne état, lorsqu'une fois de plus ses cheveux l'embêtèrent à venir se fourvoyer devant ses yeux. Tant pis, Megan laissa le chaudron à ses pieds et entreprit de s'attacher sa tignasse blonde en une queue de cheval surélevé afin de ne plus être gênée par eux. Elle laissa apparaître aux yeux de tous, ses multiples contusions, malgré la tentative de camoufler ses derniers avec des sorts. Elle dévoila malgré elle une nouvelle plaie qui partait du bas de son oreille et allait mourir sous ses vêtements dans son cou, tant pis. Elle travaillerait mieux ainsi.
Elle porta le chaudron jusqu'à la table, ou elle le souleva avec peine. Du haut de son mètre cinquante-sept, le plan de travail lui paraissait un peu haut pour hisser un chaudron en étain dessus, et c'est d'ailleurs avec peine qu'elle le fit. Soufflant un bon coup, elle posa sans le vouloir le regard sur l'aconit. Elle se figea sur place. Elle avait omit l'essentiel ! Elle se tourna vivement vers Amaranthe alors que sa partenaire venait de rassembler leurs précieuses alliées sur la table de travail.

-Amaranthe, je crois... qu'on a oublié l'essentiel pour l'antidote... L'aconit napel ! Attends...

Megan regarda à nouveau le livre qu'elle avait délaissé d'Augustus Millefeuillu. Elle avait sauté plusieurs passage qui ne lui paraissait pas ou peu intéressant, mais finalement, peut-être que la clé était là quelque par sous ses yeux... Et soudain... L'illumination lui vint.

-Mais oui ! Mais bien sur ! Regarde Amaranthe ! Dans la médecine moldue chinoise traditionnelle, ils utilisent les aconits assez souvent. Et d'après ce livre et ce que Fitzsimmons à dit, à faible dose, l'aconit peut avoir son utilité. On a besoin de cette plante pour l'antidote. C'est la base même, si on la fait bouillir à part, on peut enlever le maximum de toxicité elle peut devenir un anti-corps contre elle-même... Les anti-corps ne sauront pas quoi combattre, donc l'aconit utilisé dans la potion les guideras en quelques sortes... je sais pas si je suis clair... et euh... en fait, je m'en fou, du moment qu'on l'utilise ça me va...

La jeune femme ne voyait qu'un seul plan d'aconit, et elle était certaine qu'il lui fallait la racine même, l'endroit ou le poison était le plus concentré afin d'avoir une meilleure influence sur l'antidote. Est-ce que Quinlan accepterait de leur laisser toucher à la petite peste qu'était l'aconit. C'est d'ailleurs à ce moment qu'elle se souvint des recherches de Fitzsimmons, il travaillait sur les loup-garou ou sur quelque chose qui s'en rapprocher. C'était d'autant plus étrange que l'aconit avait un effet néfaste sur les loups, est-ce que Quinlan n'utiliserait pas ses élèves pour chercher des solutions à son problème ? Si c'était le cas, elle pouvait l'applaudir, car il s'y prenait de façon très subtile. Mais il était trop imprévisible pour qu'elle n'en mette sa main à couper...

-Professeur...

Megan s'entendit malgré elle prononcer ce simple mot. Elle eut d'ailleurs envie de se couper la langue en punition. Putain qu'elle supportait pas l'idée de lui demander quelque chose. Mais elle avait fichtrement pas le choix, et son enthousiasme pour ce travail avait pris le déçue. Tant pis, elle allait tenter de ravaler sa fierté.
Une fois que Quinlan les avait rejoint, Megan lui demanda avec une certaine froideur, même si elle essayée de faire des efforts en se montrant courtoise. Fierté ravalée. Humiliation totale. Foutu devoir.

-Vous avez dit que nous pourrions utiliser toutes les plantes de la serre n'est-ce pas ? C'est aussi le cas pour l'Aconit alors ?

C'était fait, elle lui avait demandé. Elle évita de croiser les doigts pour qu'il accepte et se contenta de le fixer droit dans les yeux, impassible.

Peu après son arrivée, messire Fitzsimmons prit la parole pour lancer officiellement le début du cours. Il mentionna quelques vagues informations que Rowan ne manqua pas de relever, bien qu’elles tombaient pour la plupart sous le sens. Des détails inutiles qui risquaient bien d’accaparer son esprit. Était-ce un effet secondaire de la potion ? Ou une certaine forme d’égarement émotionnel ?

Le jeune homme soupira discrètement pour éloigner toutes ces réflexions dégénérées, avant de porter son attention sur les trois plantes à leur disposition. C’est à cet instant que les retardataires déboulèrent les uns après les autres dans les serres. La première, Jessica, tira un léger haussement de sourcil à l’ancien Serpentard. Il se souvenait sans mal de cette dernière, lui adressant une brève salutation d’usage. Le suivant, un jeune homme à la chevelure d’ébène qu’il ne reconnaissait pas, lui offrit un signe de tête pour le moins singulier. Avait-il sincèrement des hallucinations ? L’entrée de Megan passa complètement inaperçue à ses yeux face à une autre, bien plus terrible. Celle d’un bonhomme de neige. Ce dernier manqua presque d’achever le sérieux de l’héritier Westminbrook.

Une esquisse de sourire se glissa quelques secondes sur son visage habituellement nonchalant. La folie qui le guettait devait être phénoménale pour conduire à de tels mirages. Pourtant, les réactions autour de lui ne tardèrent pas. D’une certaine manière, il en fut rassuré. Ce n’était pas lui qui déraillait. Mais le monde.

Cette pensée s’insinua dans les tréfonds de sa conscience jusqu’à ce qu’un contact humain le ramène immédiatement à la réalité. Isolde lui tenait le bras. Rowan tergiversa intérieurement, tant et si bien, qu’il eut une grande difficulté à assimiler ce qu’elle venait de lui souffler à voix basse. Clemens ? Qu’est-ce que son colocataire... Oh. OH.

Oui, c’était bien les autres et pas lui.

À grand renfort de concentration et de maîtrise de soi, le Sinistros parvint à récupérer sa froideur coutumière. Et son sérieux analytique si pratique pour les cours. Sur son parchemin, il nota les trois végétaux qu’ils avaient devant eux au fur et à mesure que leur enseignant les présentaient. Aconit Napel bleu. Filicophyta Voracis. Trypodiamorphe. Des spécimens dont il découvrait soudainement l’existence – quoi qu’un vague souvenir d’un cours de défense contre les forces du mal lui rappelait l’une d’elle de très loin – et leur côté pour le moins... Dangereux ?

Les consignes suivirent très rapidement, autant que la répartition en plusieurs binômes. Pour le coup, le jeune homme se retrouva avec sa collègue de place. Isolde. Il espéra silencieusement que la formation en botanique de sa camarade se révèle davantage utile que ses maigres connaissances à lui.

Tandis que les autres commençaient aussi à travailler, Rowan se pencha vers sa partenaire d’occasion. Ils échangèrent quelques mots, semblant hésiter avant de poser ensemble leurs regards sur la Filicophyta Voracis. Ils allaient partir de là. Ou du moins, ils allaient essayer. Après tout, mieux valait tenter une approche sous cet angle plutôt que de se perdre en expectations passives.

Sur les indications de la spécialiste en plantes, il s’affaira à récupérer quelques ouvrages dédiés à celles se trouvant en zones tropicales. Un livre traitant des remèdes naturels rejoignit également leur pile. Sans perdre de temps, l’ancien Serpentard en compulsa un peu trop noblement quelques pages. « Je dois vous avouer que mes acquis en la matière sont limités. Toutefois, de ce que j’ai compris, il nous faut trouver plusieurs solutions pour contrecarrer l’action de son contact, ou à défaut contenir la réaction allergique chez le patient, autant que son aspect collant. »

Son doigt s’arrêta à une page, qu’il ne tarda guère à montrer à Isolde. Dans la plus grande indifférence dont il pouvait faire preuve. « Les confections diurétiques peuvent être usitées dans notre cas, selon vous ? » Rien ne pouvait trahir le sérieux avec lequel il venait de lâcher cette phrase. Néanmoins...

Megan resta quelques secondes interdite lorsqu'elle lui parla d'un compositeur. Mais de quoi parlait-elle ? Megan tenta de faire le lien entre ses paroles et les siennes et soudain, la forme de sa bouche fit un « o » avant qu'elle ne réprime un fou rire difficilement. Amaranthe n'avait pas compris la référence, probablement qu'elle n'avait pas grandit avec des moldus à côtés.

-Non non, Beethoven c'est un film, en fait c'est un gros chien... un saint-bernard... et il bave beaucoup..., tenta-t-elle de lui expliquer entre deux fou-rire. Désolé, le quiproquo est vraiment tordant ! Ajouta-t-elle avant de pouffer de rire à nouveau.

Les recherches se poursuivirent mais un autre malentendu arriva entre les deux filles. Elle lui parlait d'instrument de musique ? C'était quoi ce délire ? Megan chercha dans sa mémoire mais ne compris pas la référence.

-Pourquoi tu me parles d'instrument de musique ? Je te parle d'anti-corps !

Anti-corps ? Cor ? Ah bah ouais tout s'expliquer. Amaranthe n'avait aucune idée des termes moldus. Elle tenta alors de lui expliquer dans des termes simples.

-Oh bon je vais tenté de t'expliquer... c'est pas un instrument de musique, ce son des anti-corps. Pour que tu comprennes, imagine que tu tombes malades : le virus qui t'attaque, c'est une armée de mangemorts, ton organisme doit se défendre avec l'aide d'anti-corps, les anti-corps c'est les aurors. Le problème c'est que si c'est une attaque surprise, ton organisme, donc les aurors ne sont pas forcément près à contrer l'attaque des mangemorts enfin du virus. Donc il faut aider les anti-corps-Auror en leur laissant le temps de se préparer à contre-attaquer, en retenant l'attaque de mangemort-virus. C'est plus clair là ? J'ai pas l'impression...

La tentative d'explication de Megan lui fit retenir un nouveau fou-rire. Les jeunes femmes commencèrent a établir sur un parchemin, une possible solution de remèdes en rassemblant les plantes qui pourrait aider l'organisme à se défendre.

-C'est une excellente idée pour la Fraxinelle. Je la rajoute avec les propriétés, dit-elle en écrivant sur le parchemin d'une écriture claire et soignée, si tu veux tenter un essai de potion, vas-y, je pense pas qu'on aura le temps de faire les trois plantes si on part dans la concoction de potion toutes les deux. surtout que ce n'est pas une potion à faire à la va-vite

Quinlan vint les voir par la suite, et leur indiqua qu'effectivement, elles pouvaient utiliser l'aconit napel présente ici. Tout en rappelant aux étudiants qu'il y avait un temps impartit. Dommage, Megan aurait adoré travaillé sur sa théorie. Elle se tourna vers Amaranthe et se pencha vers elle.

-Dis moi, ça te dirait qu'on travaille toutes les deux sur la pratique en dehors des cours ? On pourrait tenté de créer des concoctions sur notre temps libre... et tu es douée en potion et botanique si je me souviens bien...

Megan avait des lacunes en botanique, c'était incontestable, même si elle était relativement douée en potion, du fait qu'elle avait adoré leur cher professeur à Poudlard, probablement...

La jeune femme termina d'écrire sa théorie sur la première plante. Cette dernière faisait donc une page et demi de parchemin, ce qui était pas mal pour une première plante étudiée.

-On passe à la deuxième ? Suggéra-t-elle, tu préfères laquelle ? Lui demanda-t-elle doucement.

Son hilarité calmée, Isolde reporta son attention sur le professeur et ses instructions. Avec un temps de retard, elle se demanda si son geste avait dérangé Rowan, mais elle avait agi si spontanément que cette considération lui avait échappée. Elle savait le peu d’affection que le Sinistros portait à ce genre de geste, et le mettre mal à l’aise était la dernière chose qu’elle souhaitait.

Quinlan ne tarda pas à répartir les élèves en binômes, et elle se retrouva avec son partenaire de table du jour. Elle lui adressa un sourire, confiante en les capacités de Rowan qu’elle avait pu constater lors du dernier cours de botanique. Une rapide discussion et les deux étudiants se décidèrent pour la fougère vorace.

Isolde connaissait des bases de phytothérapie, mais ses connaissances portaient sur les plantes des climats tempérés ; tout simplement, les remèdes auxquels elle avait facilement accès dans la vie quotidienne. Les plantes tropicales étaient un domaine quasi inconnu, en témoignait l’absence de données à leur sujet dans son carnet. Sa culture botanique ne serait pas inutile pour autant ; on restait sur Terre, les plantes tropicales ne pouvaient donc pas être fondamentalement différentes de celles des zones tempérées.

Elle et Rowan s’approchèrent des étagères bien garnies et elle indiqua à Rowan les ouvrages qui lui semblaient pertinents, saisissant de son côté un livre de phytothérapie. Revenant à leur table, ils commencèrent un bref brainstorming. Elle acquiesça aux paroles de Rowan.

- Ne t’inquiète pas, l’important c’est d’avoir une bonne logique. Les connaissances, on peut toujours les trouver dans ces livres, le raisonnement non. Je suis d’accord avec tes idées, ça me paraît cohérent. Pour faire lâcher prise à la plante, on pourrait utiliser un sort basique comme Lashlabask, mais je doute que la solution soit aussi simple.

Elle prit un des livres et le feuilleta à la recherche d’informations, tandis que Rowan faisait de même avec le livre de phytothérapie.

- Je crois avoir trouvé quelque chose d’intéressant, dit-elle en lui indiquant la page qu’elle lisait. La fougère vorace est une plante phototoxique, ce qui veut dire qu'elle n'est allergisante que s'il y a du soleil et que la peau est moite ou humide. Elle réfléchit un instant. Je dirais ceci : lorsqu’elle est enroulée autour d’un membre, il faudrait la découper, avec un Diffindo par exemple, puis recouvrir le membre pour créer une obscurité artificielle qui devrait stopper son action collante. Ensuite tu as raison, il faut se débarrasser de la substance collante qui contient les éléments allergènes ; autant limiter leur contact avec la peau. Il faudrait pouvoir laver ou essuyer cette substance. Un Tergeo pourrait faire l’affaire ? Ou Recurvite ? Il vaut mieux éviter de toucher la peau ou de la frotter pour ne pas la sensibiliser encore plus. Mais je pense qu’un petit jet d’eau froid et une feuille quelconque peuvent convenir aussi, à condition d’être très précautionneux.

Rowan attira alors son attention sur une page de son livre, et elle réussit à peine à contenir un sourire en l’entendant parler de diurétiques. Sérieusement, comment arrivait-il à rester si stoïque en toute situation ? La page eut pourtant tôt fait de calmer son hilarité pas tout à fait éteinte depuis l’apparition du bonhomme de neige ; les traitements diurétiques étaient explicités comme traitements de l’oedeme pulmonaire.

- C’est une bonne idée, oui, mais je ne sais pas si une plante serait assez puissante. Le livre parle des plantes dont les principes actifs sont utilisés dans des médicaments diurétiques. Dans l’urgence, je ne sais pas si c’est très faisable, parce qu’il faudrait faire des infusions. A mon avis, pour l’oedeme, il n’y a pas grand-chose à faire si ce n’est se ruer à l’hôpital le plus proche. Par contre, on peut soulager l’urticaire avec de la terre humide, à défaut de moyens plus sophistiqués.

Elle fit rapidement tourner les pages du livre de Rowan, et son regard s’éclaira à la vue d’une fleur tropicale aux grands pétales vivement colorés.

- Oh regarde, cette plante pourrait nous convenir ! C’est une sorte d’heliconia magique, dont le nectar a un peu les mêmes effets calmants que l’aloe vera. Je pense qu’on peut mettre de ce nectar sur la peau atteinte, avec un peu de terre humide pour plus d’effet, et se servir des pétales comme d’un bandage pour maintenir le tout. Ils sont plus grands que ceux de la version non magique de la plante, et avec un sort pour la refroidir, ça sera efficace pour réduire les démangeaisons. Ça permet en plus de ne pas perdre de nectar.

Elle se gratta la tête, à la recherche d’une autre idée pour compléter.

- Tu vois autre chose ? Je me demande si on ne pourrait pas faire quelque chose pour diminuer le risque de choc anaphylactique.

Précautionneusement, il se laissa guider par la voix d’Isolde et ses vives réflexions. Son regard céruléen passait d’un ouvrage à un autre, y retenant l’information la plus utile à son sens pour leur travail en temps limité. La Filicophyta Voracis était une plante pour le moins particulière et surprenante. Heureusement qu’elle se croisait davantage dans les zones tropicales que dans les latitudes tempérées.

« En effet. » Rowan acquiesça sobrement aux propos tenus par sa brune camarade, avant de se pencher sur la page qu’elle lui tendait. Heliconia magique. Intéressant. « Ses caractéristiques pourraient bien correspondre à ce dont nous avons besoin. » Ses doigts glissèrent sur les lignes du livre, s’offrant une lecture rapide et sérieuse à la fois. « Brillante idée, Isolde. »

Il reposa le livre sur leur table, ses yeux se tournant vers l’étape suivante de leur élucubrations. « Pour le moment, je pense que nous devrions plutôt nous concentrer sur l’Aconit Napel bleu. Nous pourrons toujours revenir à la fougère vorace avant la fin de l’heure. » Il se passa une main soucieuse sur le menton avant d’aller récupérer une anthologie de botanique générale.

En revenant à leur place, le jeune homme compulsa consciencieusement quelques feuilles. « Ma foi, nous faisons face à une vile précieuse. » Il pinça les lèvres. « Je dois vous avouer que je ne suis guère rassuré de savoir qu’elle évolue dans notre climat. » Son index désigna la description précise de la plante vénéneuse. Très fournie, la description, d’ailleurs. « Aucun antidote connu. »

Rowan fronça les sourcils tout en raisonnant intérieurement sur ces quelques détails. « Son action est potentiellement rapide. » Il marqua une pause, le temps d’aligner ses pensées. « Avez-nous seulement le temps d’intervenir ? » Sa question s’adressa directement à sa binôme, qui semblait avoir débusqué un début de réponse.

D’un mouvement habile, il récupéra entre ses mains un autre ouvrage. Engourdissement des muqueuses. Quel délicat psychopathe ce végétal... « Nous pourrions obliger l’individu empoisonné à rendre gorge. Au moins dans les premiers instants, avant que la paralysie ne soit trop étendue dans les tissus de son œsophage. » Rien ne vint trahir l’indifférence de sa posture et de ses traits. Pas même l’horrible hypothèse qui s’imposait très clairement à eux. « De façon à diluer au maximum les effets de la plante. Certes, nous provoquons une irritation. Toutefois, je préfère encore ça plutôt que la mort... »

Il s'approcha de la dernière plante. Sans qu'il ne sache pourquoi, il se sentait excessivement mal à l'aise. Des trous. Des trous partout. Il eut un haut le cœur à cette image.

Isolde sourit en remerciement au compliment de son camarade.

- Je pense qu'on peut déjà écrire ça, oui, dit-elle en saisissant un parchemin vierge qu'elle commença immédiatement à recouvrir de son écriture fine et pointue.

Pendant qu'elle couchait leurs idées sur le parchemin, Rowan s'éloigna à nouveau en direction des étagères. Le livre qu'il ramena confirma les connaissances d'Isolde : aucun antidote possible.

- Je ne suis pas rassurée non plus, surtout qu'il n'est même pas nécessaire de l'ingérer pour en subir les effets. La toucher cause déjà des dégâts. Et elle est plutôt jolie, on serait vite tenté d'en faire un bouquet quand on le la connaît pas.

Elle lança un regard perplexe à Rowan.

- Pour être honnête, je ne suis même pas sûre qu'on ait le temps de faire grand-chose. A part... foncer à l'hôpital. Mais on ne peut pas répondre ça pour toutes les plantes, dit-elle avec un sourire.

Elle examina la pile de livres qui s'entassait déjà sur leur table, puis alla à son tour fouiller dans les étagères pour dénicher un ouvrage de premiers secours.

- Alors, comment réagir en cas d'empoisonnement... murmura-t-elle. Ah ! Il faut appliquer la procédure pour les états de choc. Elle tourne rapidement les pages. Voilà : l'aconitine créé des troubles de l'équilibre, alors il faudrait asseoir la personne pour éviter qu'elle ne tombe et se blesse. On peut aussi desserrer son col et sa ceinture pour favoriser la respiration. Faire vomir me semble une bonne idée, oui ! Dans l'urgence, je ne vois pas ce qu'on pourrait faire d'autre, alors autant éviter que la toxine reste dans le corps. Il faudrait faire boire la personne ensuite, pour éviter qu'elle ne se déshydrate trop à cause des vomissements. Le livre dit ensuite d'allonger la personne et de lui lever les jambes, et aussi de vérifier sa température pour qu'elle ne tombe pas en hypothermie. Je pense qu'on peut lui lancer un sort pour maintenir sa chaleur corporelle stable. Et avec tout ça, elle devrait survivre le temps de transplaner jusqu'à un hôpital, non ?

Elle rajouta leurs solutions sur le parchemin. Et maintenant, la dernière plante, et la moins ragoutante de toutes, bien qu'elle soit la moins dangereuse. Isolde ne connaissait pas cette plante mais Neal lui en avait brièvement parlé lors de leur discussion au café. On la trouvait donc également dans l'hémisphère nord. Elle vit le haut-le-coeur de Rowan et un long frisson la parcourut en imaginant les effets de la fleur sur sa peau. Elle se concentra à nouveau, et la solution lui vint rapidement.

- Je pense que le meilleur traitement serait l'essence de dictame. Il recrée les tissus en un rien de temps et laisse peu de cicatrices. Mais on n'en a pas forcément sur soi. On peut utiliser la plante tel quelle, en posant les feuilles sur les plaies comme un cataplasme, ce sera moins puissant mais tout de même efficace. On peut aussi hacher les feuilles et les mélanger à de l'argile verte, qui est un très bon cicatrisant, et appliquer cette pâte sur la peau. L'argile est antiseptique et évitera aux plaies de s'infecter. On peut même rajouter un peu de miel dans la préparation pour augmenter ses capacités cicatrisantes. Et pour diminuer le risque de garder des marques, on peut manger du dictame, les feuilles crues sont très efficaces pour ça. Ça te convient ? Tu as d'autres idées ?

Rowan acquiesça et elle acheva de noter leurs réponses sur le parchemin.

- Je crois qu'on a fait le tour.

Elle vérifia une derrière fois leurs notes et se dirigea vers Quinlan pour lui tendre le parchemin, avant de revenir auprès de Rowan pour l'aider à ranger les livres dans la bibliothèque. Elle lança ensuite un regard vers monsieur Troisboules qui était resté dans son coin, imperturbable, pendant les deux heures du cours. D'un petit geste de la baguette, elle fit léviter un bout de lierre jusqu'à sa tête et l'enroula en une couronne de Noël. Avec un sourire satisfait et volontairement un peu stupide, elle se tourna vers son binôme.

- Il lui manquait quelque chose, non ?