Sodome et Gomorrhe.

McGonagall ne faisait plus peur à Drago, du moins, plus en tant que personne. Le Serpentard redoutait ce qu’elle était en mesure de faire de par son statut de directrice adjointe. Se faire renvoyer de Poudlard, en plus de jeter la honte sur sa famille qui en avait déjà à revendre — non mais sérieusement, qui veut du caca sur son vomi ? — aurait sérieusement contrarié ses plans. Enfin, ce n’était pas vraiment les siens, mais il se devait de les suivre. Il n’avait pas le choix.

Alors qu’il songeait que par pure bêtise, il avait failli faire foirer sa sacro-sainte mission et perdre un très bon ami au passage, Drago sentit ses épaules ployer sous le poids métaphorique de ses actions. Ses pas étaient lourds, sa tête baissée. Le silence qui les enveloppait était étouffant. Cette brume épaisse engourdissait tout, jusqu’à la douleur. Drago était sonné, et pas que physiquement. Émotionnellement, il avait aussi pris des coups, sûrement amplement mérités. Mais ça ne voulait pas dire que ça ne faisait pas mal.

***

Il avait mendié à Pomfresh un lit, se sentant soit-disant trop faible pour retourner en cours. Évidemment, la vieille peau qui leur servait d’infirmière avait bien tenté de refuser, mais Drago en rajoutait à peine en disant qu’il était épuisé et qu’il avait mal. Son nez lui faisait mal, oui, mais ce n’était rien en comparaison du reste. Chaque os lui lançait, chaque muscle était ankylosé. Guidé par un esprit fragilisé, son corps s’effondrait petit à petit. Il ne tarda pas à simplement dormir d’un sommeil sans rêves, trop exténué pour continuer à ruminer.

Quand il ouvrit les yeux, il ne savait pas combien de temps avait passé. Est-ce que ça avait la moindre forme d’importance, au final ? Drago n’en était même pas sûr. Sentant une présence près de lui, il se tourna vivement vers la silhouette, la douleur de son crâne se rappelant brusquement à lui. Pomfresh avait soigné son nez, mais elle ne pouvait pas grand-chose contre la migraine qui lui rongeait le cerveau. En reconnaissant la personne qui était tout près de son lit, Drago se sentit cruellement vulnérable. Il avait laissé son uniforme pour un des pyjamas affreux mais désespérément confortables de l’infirmerie. Face à Yvain, il avait l’impression que ce tissu n’existait même plus.

Il avait été con, il le savait. Il devrait s’excuser, mais les mots n’arrivaient pas à passer la barrière de ses lèvres. Quelque part, il pensait toujours ce qu’il avait dit, tout en se rendant à l’évidence qu’il éprouvait pour Yvain quelque chose comme de l’admiration pour être si sûr de lui. Les yeux posés sur son ami, Drago resta silencieux. Il espérait seulement qu’Yvain verrait dans son regard tout ce qu’il n’arrivait pas à dire, tout ce qu’il pouvait ressentir : le remords, le besoin désespéré d’avoir du soutien, la haine de soi. S’il y avait bien quelqu’un pour qui Drago voulait être un livre ouvert, c’était Yvain.

Voldemort aurait déjà dû s’inquiéter quand il confiait des missions infaisables à des gamins, à moins que son désir était précisément qu’ils échouent. Cette perspective était de plus en plus tangible pour Drago, qui ne voyait pas comment il pouvait accomplir une telle mission seul. Le Seigneur des Ténèbres ne lui avait pas imposé un moyen de se racheter, lui et sa famille. Il n’avait fait que prolonger la torture. Il avait simplement poussé les Malefoy dans une pièce dont les murs se rapprochaient petit à petit et il attendait de les voir se faire broyer.

Drago n’avait aucune issue. Il ne faisait que maintenir les apparences tant bien que mal en attendant que le piège ne se referme totalement. Il ne savait pas quoi faire d’autre. Sa mission… Il n’était même pas sûr de vouloir l’accomplir. Il avait essayé et il essaierait encore, mais avec une conviction à chaque fois plus émoussée. Avec une motivation qui avait depuis longtemps disparu. Et avec des moyens qui oscillaient entre le ridicule et l’inexistant.

Et au milieu de tout ça, il avait réussi à se mettre à dos un de ses seuls vrais amis. Pour ça, il n’avait pas eu besoin d’aide, il avait réussi tout seul, comme un grand ! Si Yvain n’était pas fier, Drago non plus. Il essaya de maintenir le contact visuel, mais détourna le regard quand le septième année s’assit sur le lit. Il allait sûrement lui démontrer pourquoi son attitude avait été merdique, le tout en trois étapes avec une conclusion imparable : ‘tu l’as mérité, ce pétage de gueule.’

Mais la démonstration n’arriva pas. À la place, ce fut une succession de tentatives de renouer un dialogue brisé. Drago en eut presque mal au cœur… ‘Pardon’? Il avait bien entendu…? Merde Yvain, tu fais chier.

— T’excuses pas. Mon nez va bien, le reste on s’en fout.

Le reste étant ce sentiment de culpabilité et de honte qui lui rongeait la poitrine, et sur lequel il n’arrivait sûrement jamais à mettre de mots. Se tournant sur le côté pour avoir Yvain dans son dos, pour fuir son regard, Drago continua.

— Je l’ai mérité.

Il ricana.

— C’est presque dommage que McGonagall soit arrivée en fait. Ç’aurait été une mort pas trop dégueulasse.

Non seulement Drago tapait dans les négatifs dans la colonne du tact, mais aussi de l’intelligence… Le pire étant qu’il le pensait vraiment.

Yvain lui avait fait du mal physiquement, mais ça allait guérir. C’était déjà en train de guérir, c’était bon, pas la peine d’épiloguer là-dessus. Et puis, pour l’avoir mis dans cet état, Drago avait quand même dû faire quelque chose de mal aussi. Ça lui arracherait la gueule de l’admettre, mais il était clair pour Drago qu’Yvain n’était pas le plus coupable dans l’affaire.

Quant à savoir pourquoi il mériterait un traitement de faveur… Drago avait vraiment envie de demander, mais se retint. Il se doutait de la réponse. Pourquoi Yvain disait qu’il n’avait pas à le frapper lui en particulier ? Parce qu’il était l’héritier Malefoy ? Le dirigeant de leur petit groupe ? Qu’il était déjà un Mangemort, qu’il le veuille ou non ? Drago avait envie de crier, de hurler si fort que sa peau se déchirerait et qu’il pourrait prendre la place d’un autre. Changer de nom, de visage, changer de vie. Arrêter d’être Drago Malefoy. Arrêter d’exister.

Et c’est exactement ce qu’il avoua à Yvain dans un murmure désespéré. Disparaître, c’était peut-être la seule issue qu’il lui restait quand tout le reste semblait vain. Il ne réalisa la portée de ses mots qu’en entendant la réponse de son ami. Drago n’avait jamais voulu sous-entendre qu’Yvain voulait sa mort ; au pire aurait-elle été une conséquence fâcheuse et vaguement accidentelle. Drago avait voulu dire que, franchement, quitte à crever, autant que ce soit comme ça.

Il ne réussit pas à s’exprimer, principalement parce qu’il était trop occupé à se retenir de pleurer, et parce que son cerveau refusait de coopérer. Son cerveau passait en boucle cette scène qu’il aurait préféré ne jamais vivre, ou alors vivre jusqu’au bout, jusqu’à en mourir. La main sur son épaule le ramena à la réalité, faisant souffler un vent de panique dans sa poitrine. Drago se raidit sous le contact, incapable de bouger ou de se dérober à cette poigne. Et vint alors le câlin.

Cette fois, son cerveau se mit définitivement en veille. Drago se tourna sans même s’en rendre compte pour faire face à Yvain, tout en fermant les yeux et en se réfugiant un peu plus dans les couvertures. Il n’avait pas imaginé qu’il aurait tant besoin de ce contact avant de l’avoir et il trouvait ça presque effrayant. Des larmes avaient éclos sur ses joues sans qu’il puisse les retenir, alors qu’il revivait encore une fois la scène d’une violence inouïe.

— …T’es pas un monstre…

Quelques mots presque inaudibles, murmurés à travers le tissu de la couverture et les bras d’Yvain. Il se souvenait de toutes les fois où sa voix et son rire avaient allégé l’atmosphère, où son caractère enjoué et un peu fantasque avait rendu la réalité plus supportable. Non, Yvain n’était pas un monstre, loin de là. Ou alors, Drago l’était au moins tout autant.

Oui, Drago souffrait, mais pas à cause d’Yvain. Ou du moins, pas entièrement. Il souffrait d’être ce qu’il était, d’être Drago Malefoy dans ce monde qui était tout entier dressé contre lui. Il avait été élevé en pensant que tout lui était dû, et quand son père était tombé en disgrâce, son univers s’était effondré. On lui avait fait comprendre qu’il n’était rien d’autre que le rejeton d’une famille de ratés pouvant à peine prétendre au rang d’aristocrates sorciers. Ils étaient traités comme des moins-que-riens par les leurs… Les Malefoy étaient piégés entre un monde qu’ils haïssaient et un monde qui les rejetait.

Yvain et son coup de boule n’aurait pas pesé autant dans la balance si ce n’est le rôle de soutien qu’il avait implicitement endossé. Le trône du Prince des Serpentards était bâti sur du vent, mais si même la brise refusait de souffler pour lui… Que pouvait-il faire ? Ce n’était que lorsqu’on était privé de quelque chose que l’on prenait toute la mesure de son importance. Ce matin-là, Drago avait compris dans la douleur à quel point Yvain lui était indispensable. Sans lui, il chancelait. L’admettre, même en pensée, faisait naître une toute autre forme de peur dans le cœur du jeune Malefoy, qui se refusait à songer à ce genre de fléau.

Il s’en détourna métaphoriquement, préférant se cacher dans le déni comme l’autruche froussarde qu’il était. C’était tout ce qu’il était : un lâche, incapable de prendre son courage à deux mains pour faire ce qui devait être fait. Ce qu’on lui demandait. Prenant conscience de plus en plus de son insignifiance, il se mit à trembler. Ses sanglots redoublèrent, même s’il se débrouillait pour ne pas faire de bruit. Il avait appris à pleurer en silence.

Il essaya pourtant de se calmer, mais Yvain ne semblait pas de cet avis. Il lui sortait tout de suite les grands mots, comme si c’était facile pour lui, comme si ces quelques mots murmurés n’étaient pas lourds de sens. Le protéger ? Drago étouffa un nouveau ricanement.

— Tu ne peux pas me protéger de moi-même, Yvain.

Ni du Seigneur des Ténèbres. Ça, il le gardait pour lui, parce que ça sonnait gravement comme de la trahison, mais il n’en pensait pas moins. Il frissonna à la caresse, l’accueillant avec des sentiments partagés et confus : il ne fit aucun mouvement de recul, cela dit. Il n’avait pas la force de repousser Yvain. Il ne voulait pas prendre le risque de le voir partir. Pas si vite. Et pas comme ça.

— T’es pas le seul con alors…

C’était tout ce qu'il pouvait articuler qui s’approchât un tant soit peu de l’excuse. Reconnaître que lui aussi avait été atteint d’une crise aigüe de connerie, les yeux emplis de larmes, en espérant que cela suffise à Yvain.

Se redressant un peu, se sortant du cocon de coton, Drago chercha son regard sombre. Il voulait s’y perdre, y trouver des réponses à des questions qu’il n’avait même pas conscience de se poser. Comment faisait-il pour être si… lui ? Alors que tout, autour d’eux, implosait ? Comment faisait-il ?

— J’aimerais être comme toi. Ne pas avoir peur.

Drago était épuisé d’être terrifié.

Il avait l’air malin, à chouiner comme ça dans les bras du mec qu’il avait insulté et qui lui avait cassé la gueule. Quand on y réfléchissait bien, la scène était surréaliste. Ils étaient amis, et pourtant ils se blessaient, aussi bien physiquement que mentalement. Et tout ça pour quoi ? Une divergence d’opinion ? Quoi qu’il en soit, ils étaient là, l’un contre l’autre, à essayer de communiquer tant bien que mal. À vrai dire, Drago ne comprenait pas Yvain. Il n’arrivait pas à saisir pourquoi il était là, et pourquoi il s’échinait à remonter le moral de celui qu’il devrait en toute logique mépriser.

— Pourquoi ?

C’était une question légitime, non ? Pourquoi Yvain se sentait-il obligé de faire tout son possible pour le remettre sur pied ? Personne ne l’y forçait, non ? Ou alors on aurait menti à Drago ? Pourquoi Yvain se sentait-il si proche… Pourquoi était-il là, à se morfondre et à essayer de remonter le moral d’un mec qui l’avait insulté ? Ça n’avait aucun sens, à moins que… Non. C’était impossible.

Cette discussion devenait de plus en plus inconfortable à mesure qu’elle allait quelque part. Drago se redressa pour regarder Yvain dans les yeux, mais eut à peine le courage de maintenir le contact visuel. Se mordillant compulsivement l’intérieur des lèvres, il cherchait à comprendre comment il faisait pour paraître aussi fort. Presque inébranlable.

Seulement, la réponse ne fut pas vraiment celle qu’attendait Drago. Yvain aussi avait peur, c’est juste qu’il gérait différemment…? Même faire ça, Drago s’en sentait incapable. Alors il écoutait, mais il n’y croyait pas. Yvain avait beau dire exactement ce que son cadet avait besoin d’entendre, ce dernier ne put s’empêcher de secouer la tête quand la tirade toucha à sa fin.

— Non… Il y a des choses contre lesquelles on ne peut rien faire…

Des choses, ou des gens. Son père n’était pas prêt de sortir d’Azkaban, le Seigneur des Ténèbres était loin d’être une vague menace. Il était là, bien réel, et il avait donné une mission à Drago, de façon très personnelle. Un cadeau empoisonné, un honneur qui ne manquerait pas de le tuer.

— Je ne peux rien faire… Je n’y arriverai pas…

Se sentant soudainement bien trop troublé par la proximité d’Yvain, Drago se dégagea de son étreinte pour venir s’asseoir contre la tête de lit, le corps recroquevillé sous les draps. Il ne voulait pas que son ami parte, mais il se sentait de plus en plus mal à l’aise… D’être aussi à l’aise, en réalité. C’était trop bizarre, trop alien pour lui. Il préférait reprendre ses distances, en espérant qu’Yvain ne le prenne pas mal. Il lui adressa même un regard penaud, comme pour s’en excuser.

C’était un peu simple de s’en tirer avec un ‘pourquoi pas’, non ? Drago plissa les yeux, sentant ses larmes sécher, sa tristesse remplacée par une interrogation insoluble. Yvain croyait-il vraiment s’en sortir avec une pirouette saupoudrée d’un humour douteux…? Cela dit, le coup de l’étron de troll arracha tout de même un sourire à Drago. Peut-être qu’il n’avait aucune subtilité, mais lui n’était pas vraiment une énigme, malgré ce qu’il ne pouvait pas lui dire. En comparaison, Yvain était l’équivalent métaphorique d’un rubikscube à douze faces.

Et revenait cette certitude que les choses pouvaient changer. Drago essayait vraiment d’y croire, mais il n’y arrivait toujours pas. Ce contre quoi il luttait était trop gros, trop puissant pour que quelques mots balancés dans une infirmerie suffise à lui rendre espoir. Il se frotta les yeux sans rien répondre. Bousculer les choses, oui, on pouvait toujours le faire, mais les conséquences ? Drago tenait à sa famille, il n’était pas seul dans cette galère… S’il ne se sentait plus seul grâce à Yvain, il se sentait toujours aussi piégé.

Tout comme il l’était de cette étreinte qu’il appréciait un peu trop à son goût. Il s’en dégagea sans brutalité, préférant battre en retraite jusqu’à la tête de lit contre laquelle il s’appuya, genoux remontés contre la poitrine. La tirade d’Yvain l’émut véritablement, sans qu’il sache vraiment quoi y répondre. Le regard fuyant, instable, il hocha faiblement la tête.

— Merci…

Qu’y avait-il d’autre à dire, de toute façon !? Qu’était-il en mesure de dévoiler à son ami ? Réfléchissant encore un moment, Drago reprit la parole d’une voix qui se voulait douce :

— Mais… C’est… C’est pas ta faute. Je… Je peux pas vraiment en parler.

Et malheureusement, ce problème était le sien et uniquement le sien. Se reposer sur ses amis, il pouvait le faire quand il s’agissait de rendre un exposé ou de lutter contre le chagrin d’une rupture amoureuse, mais pas quand on exigeait de vous que vous supprimiez un sorcier autrement plus puissant que vous.

Yvain, toujours là pour lui ? Drago avait du mal à y croire. S’il savait tout ce qu’il y avait à savoir, il aurait tôt fait de le laisser tomber, comme tous les autres. L’adolescent qu’était Drago avait du mal à avoir confiance, après avoir vu les autres familles Sang-Pur abandonner son père pour mieux le railler, lui qu’ils respectaient tant avant cela. Comment ne pas penser que derrière chaque sourire se cachait désormais un coup de poignard ? Ou un coup de boule ?

Drago avait bien envie de répondre quelque chose, mais les mots se défilaient devant lui, lui échappant pour se perdre dans le néant. Il avait du mal à regarder son meilleur ami dans les yeux, sans trop savoir pourquoi. Et cette peur qui ressurgissait, cette mission qu’il n’arriverait jamais à mener à bien, qu’il ne voulait mener à bien que pour ses parents… Il fronça les sourcils sous le coup de la confusion, et laissa Yvain parler. Ce n’était pas sa faute si Drago était terrorisé, mais comment le lui faire comprendre réellement…?

— C’est… Pas ici.

Il faisait semblant de ne pas avoir remarqué le réflexe qu’avait eu Yvain de se rapprocher, contenu de justesse et il feignait d’ignorer aussi qu’il s’en était reculé tout aussi instinctivement. Pour essayer d’évacuer le malaise, Drago fit une tentative d’humour. Tentative étant le mot-clé.

— Hé, trouve-toi un copain là, ça devient gênant…

Il essaya de rire, sans succès. C’était nul et il le savait. Blessant, même, mais la proximité d’Yvain commençait à le faire paniquer au-delà de toute raison. Il détourna une énième fois le regard, hésitant à empoigner la main tendue de son ami. Parler d’autre chose… Pourquoi pas mais de quoi parleraient-ils ? Le nez toujours dans ses mains, le regard fuyant, Drago ne put s’empêcher de ne voir encore que le négatif autour de lui.

— Hmpf, qu’est-ce qui n’est pas déprimant en ce moment…?

Il allait finir par encourager Yvain à se mettre la corde autour du cou s’il continuait comme ça, mais il n’arrivait pas à lutter contre les mots qui franchissaient ses lèvres. Avec un long soupir résigné, Drago émit un nouveau murmure.

— Tu ne devrais pas perdre ton temps avec moi. Tu as certainement plein d’autres trucs à faire, des gens plus sympas à qui parler… Je ne veux pas te retenir.

Il essayait de lutter contre les larmes qui revenaient aussi inexorablement que l’océan à marée haute, et jusque là il se débrouillait pas trop mal. Mais pour combien de temps encore ?