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 Torréfier l'inspiration

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MessageSujet: Torréfier l'inspiration   Torréfier l'inspiration EmptyJeu 3 Mar 2016 - 2:17

HRP:

« Elsie roula dans la poussière sous le choc. Elle perdit conscience quelques instants avant de réouvrir les yeux. Devant son regard, deux billes vertes la scrutaient d'un air inquiet. Caleb. Il lui fit savoir qu'une blessure sur son front saignait abondamment. Il déchira le bas de son t-shirt pour lui faire un bandage improvisé et elle ne put s'empêcher de contempler sa peau bronzée par le soleil et la naissance de ses muscles abdominaux dans l'interstice laissé par la déchirure. Elle se mordit la lèvre. »

Je me relis, incertain. Est-ce que les sorciers portent des t-shirts? Je regarde autour de moi de façon subtile, afin de contempler l'accoutrement des gens qui sont attablés au Parker's Coffee en cet après-midi printanier. Certains sont vêtus de capes ou de vêtements amples qui ressemblent à des robes, mais beaucoup sont vêtus d'habits qui me paraissent normaux. Des pulls, des pantalons, des vêtements comme les miens, en somme. Sauf qu'en comparaison avec la mode de Londres, on dirait qu'ici, tout a 2 ou 3 ans de retard. Ça me fait sourire. La variété, la diversité que j'observe, le mélange des couleurs, des genres et l'espèce de liberté qui se dégage de tout ça m'impressionnent et me font du bien. J'ai peine à croire que les gens puissent craindre les sorciers. Vus de ma table dans le coin du café, en tout cas, ils ont l'air tout à fait inoffensifs et même, je dirais, très amicaux. La plupart sont détendus, quelques-uns feuillettent un livre alors que d'autres discutent et rigolent ensemble... l'ambiance est très chaleureuse. Je commence à croire que je vais vite me plaire, ici.

Néanmoins, la solitude me pèse légèrement. Je n'ai pas l'habitude d'avoir si peu de gens à qui parler. Je suis arrivé à Avalon il y a moins d'une semaine après que mes sponsors m'aient logé  au Moonlight et hormis la soirée que j'ai passée avec un certain Quinlan, soirée qui s'est d'ailleurs terminée assez abruptement, je n'ai échangé qu'avec les employés de l'hotel et ceux du Parker's. Je soupire profondément et j'avale une gorgée de café.

Je repose mes yeux sur mon cahier et je relis ce que je viens d'écrire. Dieu que c'est mauvais. C'est tellement cliché que j'en vomirais presque sur le papier. Comment est-ce que je peux écrire des trucs aussi nuls ?

Frustré, j'arrache la page de mon calepin, je la chiffonne et le la laisse de côté avec ses soeurs pour lui tenir compagnie. Je passe une main dans mes cheveux en me disant que j'ai sans doute besoin d'une pause. Mes doigts se glissent dans ma poche, de laquelle je tire une cigarette que j'allume nonchalamment, le regard dans le vague, mon discours interne partagé entre les critiques acerbes à l'égard de mon travail et la tentative infructueuse de trouver des idées plus novatrices.
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Isolde Mayer
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MessageSujet: Re: Torréfier l'inspiration   Torréfier l'inspiration EmptyJeu 3 Mar 2016 - 23:32

La salle est bien remplie en cette après-midi d’avril. Isolde navigue entre les tables, avec l’aisance aguerrie de ses sept mois de service. L’ambiance du café est agréable, chaleureuse. Parfumée par les effluves du capuccino, du thé et des boissons qui se font plus printanières. Malgré le nombre de clients à servir, Isolde prend toujours le temps de glisser un mot sympathique aux habitués, et de quérir l’avis des nouvelles têtes sur la carte. Au fil des mois, le café a pris à ses yeux plus d’importance qu’un simple travail alimentaire. Le lieu, son ambiance, la sympathie tout en retenue du patron, les clients qui la saluent dans les rues ou qui lui laissent un pourboire pour améliorer sa vie étudiante - tout cela a pris une petite place dans son coeur et elle ressent une certaine fierté à chaque compliment reçu sur le café.

Aujourd’hui, pas mal d’habitués, et quelques visages inconnus, que la Phénix se plaît à observer ; détaillant leurs traits, imaginant la vie qu’ils vont rejoindre en sortant du Parker’s. Dès qu’une pause dans son service le lui permet, la jeune femme laisse son esprit vagabonder, inventant l’histoire des clients, essayant de deviner leur commande. Avec le temps, elle devient d’ailleurs de plus en plus perspicace pour cette dernière activité. Les clients commandent de toute façon peu de breuvages extravagants, et les thés, chocolats chauds et sirop de cerise-cola constituent la plus grande part des demandes.

Alors qu’elle glisse entre deux tables en direction du comptoir, un froissement rageux attire son attention et lui fait plisser les yeux. Non loin d’elle, un jeune homme à la tignasse emmêlée et visiblement insastisfait de ses écrits est occupé à recouvrir la table avec les pages griffonnées de son petit cahier. Elle a déjà vu cet homme au café, sans lui avoir vraiment adressé la parole, mais l’impression de désinvolture décalée et créative qui se dégage de ses cheveux en bataille lui a tout de suite plu ; avant que d’autres détails viennent légèrement ternir cet à-priori positif. Les carnets, les stylos-billes, puis les rumeurs des habitants d’Avalon le lui ont confirmé ; Jude n’est pas sorcier.

Isolde a beau lutter de toutes ses forces pour ne pas céder à la peur et au rejet des Moldus, elle ne peut s’empêcher de les craindre. Depuis la découverte de ses pouvoirs, ce sentiment insidieux s’est glissé en elle, gagnant du terrain à chaque acte de rejet par sa famille, à chaque obligation de cacher son identité sorcière pour éviter les ennuis, et à chaque attaque de Moldus sur des Sorciers innocents. Elle sait pertinemment que tous les Moldus ne sont pas violents, et elle rejette tous préjugés et raccourcis allant dans ce sens ; tout comme elle répugne de voir les Sorciers mis au même niveau que les Mangemorts. Mais malgré l’air doux et affable du jeune écrivain, elle ne peut retenir une pointe de méfiance à chaque fois qu’il passe la porte du Parker’s. Et elle se déteste de céder ainsi à une peur aussi abusive.

Les clients du café ne semblent pas méfiants ; plutôt flattés même de recevoir un hôte aussi connu dans leur petit village. Isolde est éloignée du monde moldu depuis trop longtemps pour connaître les livres de Jude, et sa curiosité commence à la titiller sérieusement. Elle n’a pas encore osé lui poser des questions sur ses écrits en cours, par peur de déranger, mais l’ancienne Serdaigle est trop intriguée pour se contenir plus longtemps. On ne croise pas des écrivains tous les jours ! Et puis, lui parler un peu diminuerait sûrement son inquiétude.

- Le café n’est pas assez bon pour vous donner l’inspiration ? demande-t-elle avec un sourire. Vous voulez autre chose ? Vous voyez cet homme, là ? ajoute-t-elle en pointant du doigt un sorcier dans la quarantaine, vêtu d’un pull bariolé à motifs de feuilles, avec une cape de sorcier jetée sur le dossier de sa chaise. Il écrit des lettres à une amie à lui qui vit aux Etats-Unis, et ils s’envoient toujours des énigmes. A chaque fois qu’il ne trouve pas la solution, il vient ici, il commande un rhum groseille et un jus de citrouille et il boit une gorgée de chaque à tour de rôle. Il dit que le mélange des deux “éclaircit son esprit”. Il vous faut peut-être une boisson plus originale que le café pour trouver des idées originales !
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MessageSujet: Re: Torréfier l'inspiration   Torréfier l'inspiration EmptyLun 7 Mar 2016 - 17:22

Une voix féminine me tire de mes réflexions et je pose mon regard clair sur une jeune femme souriante aux cheveux bruns bouclés arborant le tablier caractéristique des employés de l'endroit. Elle a dû commencer son service après mon arrivée au Parker's puisque je ne me souviens pas d'avoir passé ma commande auprès d'elle. Je lui rends son sourire mais mon air se fait un peu contrit.

- Non non, le café est vraiment délicieux je vous l'assure... C'est mon esprit qui n'est pas assez bon, dis-je, mal à l'aise.

Elle pointe alors dans la direction d'un autre client et mon regard suit le sien pour se poser sur un homme dont l'accoutrement me donne l'impression qu'il est assez excentrique, ou alors simplement plutôt insouciant. Son pull est à la fois vieillot et amusant et je me surprends à me demander où il a bien pu le trouver, partageant son attrait pour les vêtements un peu moches et décalés. Mon regard retombe sur la jeune serveuse et je ne me peux m'empêcher de sourire encore en la regardant me faire part des chroniques épistolaires de son client, dont les goûts en matière de breuvages ne me disent rien qui vaille. Elle me semble joyeuse, lumineuse et très attentionnée et elle dégage quelque chose de rafraichissant qui me plait instantanément.

Encore une fois, j'ai peine à croire que tant de sans-magie craignent les sorciers. Évidemment, il est encore trop tôt pour que je puisse vraiment me positionner à leur sujet, mais ce que j'ai pu voir jusqu'à maintenant confirme mon impression positive à leur égard. Oh, j'ai bien senti cependant quelques réticences à mon endroit, quelque retenue provenant sans doute du fais que je ne sois pas comme eux... Je pense que certaines personnes se méfient de moi et croient que je suis ici pour les espionner. Mais j'essaie de ne pas trop m'en faire avec ça. Je sais que j'ai une chance inouïe d'avoir pu me glisser parmi les sorciers alors que tant de "moldus" souhaiteraient le faire et je n'ai pas l'intention de la gâcher en me laissant démonter si facilement.

- Ma foi, si ça fonctionne pour lui, ça pourrait peut-être fonctionner pour moi ? J'ai bien peur d'avoir déjà totalement pressé l'éponge de ma créativité et de ne plus avoir que de ternes référents dans lesquels je puise des idées toutes plus lamentables les unes que les autres.

Je soupire. Wow, voila une façon déplorable de se présenter à quelqu'un. Décidément, les opinions de la critique se sont enfoncées en moi plus profondément que je ne le croyais. J'essaie de faire taire mon discours interne négatif. Si au moins je pouvais publier un truc bien pour une fois, un truc qui les impressionnerait... Je retrouverais peut-être un peu confiance en mon talent d'écrivain? Si tant est que talent il y aie. J'écrase ma cigarette dans le cendrier posé sur la table et je fais craquer mes longs doigts en observant le manège du client, qui vient de boire une gorgée de chaque breuvage avant de se replonger dans sa concentration presque méditative. Ça me fait sourire.

- Vous travaillez ici depuis longtemps, pour connaître aussi bien vos clients ?
Je demande à la jeune femme, décidé à poursuivre la conversation avec elle non seulement parce que je ne puis plus tolérer cette solitude pesante, mais également parce qu'elle me paraît trop sympathique pour que je passe à côté d'une telle occasion. La voix négative en moi murmure ses craintes à l'effet qu'elle ne m'ait abordé uniquement parce que je suis client du café et non parce qu'elle avait un véritable intérêt à venir discuter avec moi. Encore une fois, alors que ma jambe commence à tressauter sans même que je m'en rende compte dans un mouvement automatique qui tend à m'apaiser, je fais tout ce que je peux pour taire ces mauvaises pensées.   
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MessageSujet: Re: Torréfier l'inspiration   Torréfier l'inspiration EmptyVen 11 Mar 2016 - 18:03

Le sourire un peu gêné du jeune homme fait regretter sa blague à Isolde. La jeune femme oublie souvent qu’elle devrait réserver sa tendance à la taquinerie à ses amis, ou au moins aux gens qui partagent son humour. Pas aux inconnus à peine rencontrés … et encore moins aux clients de son café. Zut. Bon, il n’a pas l’air de mal le prendre, mais son regard arrache une expression un peu désolée à la Phénix.

- Je plaisantais, ne vous inquiétez pas. Vous en voulez un autre ? Involontairement, elle jette un oeil à la pile de papiers froissés qui encombrent la table. Vous avez du mal à trouvez l’inspiration ?

Point positif, l’écrivain n’est pas assez bougon pour refuser la causette. Isolde est trop extravertie pour se retenir de papoter avec les clients, au risque de ralentir parfois un peu son service. Le patron l’a d’ailleurs rappelée à l’ordre plusieurs fois alors qu’elle venait à peine de se faire embaucher. Heureusement, la Phénix a un peu gagné en maturité dans ce domaine, les mois de travail aidant. Elle perd rarement une occasion de discuter, surtout lorsque le café est encore peu rempli, comme cette après-midi là, mais elle a surtout appris à être moins familière avec les clients. Un peu moins. Juste un peu. Bon, il était vrai qu’elle avait encore un peu de mal à se retenir de papoter avec n’importe qui ayant l’air un minimum jovial, mais c’était aussi sa manière à elle de décompresser des évènements. Le Parker’s était comme un sas de décompression, où ses problèmes s’éclipsaient un temps, chassés de son esprit par la charge de travail à fournir. Aussi morose qu’elle puisse se sentir à l’académie, elle retrouvait toujours un peu le sourire en franchissant la porte du café. Le travail répétitif, intensif, lui faisait du bien. Courir de table en table, sourire, répondre aux commandes ; tout constituait un rituel apaisant dont la Phénix avait besoin.

Isolde observe le client en train d’écrire sa lettre avec un regard plein d’un amusement presque maternel. Bien sûr, en tant qu’ancienne Serdaigle avide d’énigmes, elle s’est, à quelques occasions, penchée sur ces devinettes avec lui, mais le mélange des breuvages ne l’inspire pas plus que Jude. Quant à ces habits, Isolde n’ayant jamais fait particulièrement attention à la mode, ils l’amusent plus qu’ils ne la perturbent. Elle-même est une grande adepte des couleurs vives et portées (parfois) de façon un peu anarchique, et en bonne apprentie botaniste, elle ne peut dénigrer les motifs de feuilles d’érable sur le pull du client. Par contre, elle accorde volontiers à Jude le fait qu’il aurait pu se passer de son pantalon rouge avec son pull vert. Au moins, on le voit arriver de loin.

Isolde surprend le sourire de Jude et lui répond. L’abattement et la mélancolie percent dans sa voix et ses mots, et Isolde ressent une bouffée de compassion à son égard. Malgré sa vision assez défaitiste de la situation actuelle, la jeune femme garde son caractère profondément optimisme, même s’il se tient bien enfouï la plupart du temps. Jude semble plutôt pourvu du caractère inverse, et la Phénix cherche un mot pour lui remonter un peu le moral. Il a l’air bien jeune pour avoir déjà “pressé l'éponge de sa créativité”, et Avalon, par la nouveauté qu’il représente, devrait lui fournir de nouvelles idées…

- Si j’étais vous, j’en resterais au café ! Je ne garantis pas la buvabilité de son mélange. Vous n’avez rien trouvé à Avalon qui sorte de vos référents habituels ? Pour être honnête, je ne connais pas vos livres… Mais je suis sûre que le monde sorcier doit avoir des détails qui pourraient vous inspirer.

Machinalement, une main se lève pour aller triturer ses boucles, réflexe de la Phénix lorsqu’elle se plonge dans une réflexion. Avalon ayant été habité par des Moldus pendant un moment, le côté typique est moindre qu’à Pré-Au-Lard, mais le village porte tout de même fortement la marque de ses habitants sorciers.

- Vous êtes allé au musée Flamel, sur l’histoire de la magie ? Il y a pas mal de boutiques intéressantes au centre ville également, et la poste magique aussi. Hmm... Vous connaissez le Quidditch ?

La méfiance de la jeune femme se dissipe un peu, et elle se détend. Partager sa culture avec un Moldu lui fait même plaisir. Bien qu'elle vienne elle aussi de ce monde, elle n'a jamais eu vraiment l'occasion de le faire avec sa famille, trop occupée à occulter ses dons de Sorcière. Jamais rencontré de Moldu sincèrement intéressé par la magie, tout simplement.

- Je travaille ici depuis quelques mois, je suis étudiante à l’université à côté. Vous voulez que je vous raconte d’autres anecdotes ? demande-t-elle avec un sourire un peu espiègle. Sourire qui laisse place à une expression légèrement inquiète lorsqu’elle voit la jambe de Jude tressauter.

- Vous ne vous sentez pas bien ?
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MessageSujet: Re: Torréfier l'inspiration   Torréfier l'inspiration EmptyMer 16 Mar 2016 - 20:54

Je rigole lorsqu'elle affirme qu'elle en resterait au café, à ma place. Ça me soulage un peu ; je suis donc pas le seul à douter du goût que ce mélange peut avoir ! C'est étrange. J'ai l'impression qu'à chaque fois qu'une différence se fait sentir entre moi et un membre de la communauté magique, il suffit de quelques instants pour qu'un nouvel élément vienne tout de suite nous rapprocher. Comme quoi on a beau être très différents, on appartient tout de même à une seule et même grande famille. Du moins, j'aime à le croire. Je l'écoute parler et je me dis qu'elle a raison, qu'il faut que j'apprenne à ouvrir mes oeillères pour profiter de tout ce qui, à Avalon, pourrait m'inspirer et me diriger vers quelque chose de différent... Après tout, je suis ici pour cette seule raison ! La jeune femme me fait part de quelques suggestions concernant les endroits que je pourrais visiter et je m'empresse de noter les mots que j'entends avec mon stylo sur mon calepin. J'avoue que je ne sais pas trop par où commencer mon exploration des lieux, alors avoir quelques pistes ne peut pas me faire de tort.

- Le Couditch ? Non, je ne connais pas, c'est un endroit joli ? je lui demande, sincèrement fasciné, ma curiosité ayant définitivement été piquée.

Tout ce vocabulaire est nouveau à mes oreilles et sonne parfois comme une musique d'une langue étrangère qui m'apparaît très exotique. Le Couditch, Poudelart, Haveirson, le transplanage, les portoloins... la monnaie, aussi. J'ai pas l'habitude de ces gallions, de ces monilles, de ces noises... j'ai encore du mal à m'y repérer, d'ailleurs. Mais le plus beau, ce sont les formules magiques. Miss Pemberley en utilise tout un tas dans sa cuisine, c'est vraiment génial de l'entendre. Elle m'a dit que d'habitude elle ne prononçait pas tous ces mots mais que comme elle voyait que j'aimais ça, elle faisait exprès de les dire à voix haute. Elle est gentille.

La jeune femme me demande si je souhaites entendre d'autres anecdotes et je lui sourit pour lui répondre, mais ma jambe a attiré son attention et attire maintenant la mienne. J'arrête de la bouger, me forçant à la rendre immobile.

- Oh, ça, c'est un tic nerveux, un déplacement d'angoisse comme disait ma mère... Je me rends même pas compte quand ça le fait. Désolé !

Nouveau sourire contrit. Je ne voulais pas qu'elle s'inquiète pour moi. Satané tic.

- J'adorerais entendre d'autres anecdotes! Vous finissez votre quart de travail bientôt ? Je ne voudrais pas vous retenir et que votre patron vous tape sur les doigts... Vous qui semblez être une employée si dévouée !

Je la regarde, fasciné par ses cheveux bouclés, son attitude adorable et son charisme indéniable. Elle me donne envie d'être en sa présence.

- Ah, au fait, je m'appelle Jude. J'ai entendu parler de cette université à côté, vous étudiez quoi ?

Je lui tends la main pour officialiser les présentations, toujours souriant, content d'avoir fait sa rencontre.
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MessageSujet: Re: Torréfier l'inspiration   Torréfier l'inspiration EmptyMer 16 Mar 2016 - 23:17

Le jeune écrivain n’est pas si morose, finalement, et Isolde se laisse un peu contaminer par son rire. Il semble sincèrement intéressé par sa proposition de partir à la découverte d’Avalon, et elle réfléchit de plus belle à ce qui pourrait l’intéresser. Dans son enthousiasme, elle a juste oublié que, étant Moldu, des mots tels que Quidditch ne font pas partie de son vocabulaire courant. Elle rit de nouveau, mais d’un rire dénué de moquerie, juste amusée de son erreur. Sa curiosité est vraiment touchante.

- Le Quidditch, répète-t-elle plus lentement. C’est un sport, c’est LE sport des Sorciers même. Comme le foot chez les Moldus ! Et on a des joueurs aussi connus que Beckham ! Par contre, c’est plus violent que le foot. Et ça se joue sur des balais. Je vais vous expliquer !

Le ton d’Isolde est devenu passionnée, incapable qu’elle est de résister à l’idée de parler de son sport favori. Dans son enthousiasme, elle a même laissé filer un indice de ses origines non-sorcières, et elle espère que Jude ne relèvera pas. Elle espère juste que le jeune homme ne trouvera pas ce jeu trop barbare, ou qu’il ne l’appellera pas “adepte du j'aime-me-prendre-des-balles-en-métal-dans-la-tête-perché-à-15-mètres-au-dessus-du-sol” comme l’avait dit son ex pour la taquiner. Elle va chercher six petites cuillères au comptoir, tout en vérifiant d’un oeil que personne n’attend sa commande, puis revient vers Jude. Discrètement, tournant le dos au comptoir pour ne pas être vue par son patron, elle sort sa baguette et la pointe sur trois des petites cuillères, qui volent aussitôt pour aller flotter à un bout de la table, disposées comme des buts de Quidditch. Une fois l’opération répétée avec les trois autres cuillères à l’autre bout de la table, elle pousse légèrement la tasse de Jude et balaye la table en quête de cognards et d’un souaffle improvisés.

- Alors, le terrain est ovale, et ça se sont les buts, dit-elle en pointant les cuillères flottantes. En réalité, ils ne flottent pas, ce sont de grands anneaux dorés sur des poteaux, de 15 mètres de hauteur environ. Il y a un gardien par équipe, qui les défend. Ensuite, il y a les poursuiveurs. Leur rôle est de marquer des buts, avec une balle rouge qui s’appelle le souaffle.  Chaque but rapporte 10 points. Elle saisit un carré de sucre abandonné qu’elle rend écarlate d’un nouveau coup de baguette. Il y a 3 poursuiveurs par équipe. Je suis poursuiveuse dans l’équipe de ma confrérie, à l’académie, ajouta-t-elle avec un sourire. Il y a aussi les batteurs, qui doivent faire perdre le souaffle aux poursuiveurs adverses. Elle saisit un nouveau carré de sucre qu’elle casse en deux, et après les avoir teints en noir, les fait voler autour du terrain. La table commence à ressembler à un joyeux bordel, mais la jeune femme est trop concentrée pour s’en rendre compte. Pour ça, ils envoient des cognards sur les joueurs, à l’aide de sorte de battes de criquet. Les cognards sont enchantés et essayent d’eux même de frapper les joueurs. Oui, d’accord, c’est sûrement barbare décrit comme ça. Isolde guette, amusée et intéressée, les réactions de Jude. Et enfin, il y a l’attrapeur. Un nouveau carré de sucre s’élève dans les airs, doré comme le vif d’or, et rejoint les pseudos cognards dans leur vol. Son rôle est d’attraper le vif d’or, et par là de mettre fin au match. Le vif d’or rapporte 150 points. Tant qu’il se balade, le match continue ; et il peut durer vraiment longtemps. Hmm, je crois que je vous ai tout dit, achève-t-elle en se grattant la tête avec sa baguette. Avant de se rappeler qu’elle n’est pas censée l’utiliser et de la reposer prudemment sur la table. Vous avez compris ?

Isolde devient vraiment bavarde, et elle n’a aucune envie d’interrompre cette conversation. Le jeune écrivain lui semble de plus en plus sympathique, par l’impression de douceur qu’il dégage. Aussi est-elle sincèrement inquiète en voyant sa jambe tressauter.

- C’est l’arrivée à Avalon qui vous angoisse ? Vous avez eu des soucis avec des Sorciers ?

Elle comprend aisément la méfiance des habitants du village, même si elle la répugne. Elle-même a eu comme premier réflexe de le voir comme un potentiel danger, alors les blâmer serait hypocrite. Mais elle devine aisément l’espèce d’aura de gêne qui doit entourer Jude partout où il va, pour l’avoir vécu dans sa famille après qu’elle ait révélé ses pouvoirs. L’impression étrange d’être un ennemi dans un endroit familier, de représenter une menace pour des gens envers qui on a aucune animosité. Une bouffée d’empathie à l’égard du jeune homme la saisit, et elle lui sourit à nouveau, plus chaleureusement. Le regard fixe la fait légèrement rougir, et elle détourne le regard vers la pendule pour lui répondre.

- Je ne sais pas si je suis dévouée que ça, j’ai trop tendance à m’éparpiller. Elle jette un regard amusé au bazar de cuillères et de carrés de sucre volants sur la table. Un cognard finit d’ailleurs par percuter une cuillère, s’écrasant en plein de miettes noires sur le bois. Mais j’aime bien ce job, ça me permet de sortir un peu de l’académie en plus, et de mettre de l’argent de côté. J’ai une pause dans un quart d’heure, mais je n’ai pas encore fini mon service. Moi c’est Isolde, dit-elle en serrant chaleureusement sa main, le fixant à son tour, détaillant son visage et ses cheveux en bataille. Je suis un cursus de recherche en botanique. Je vais faire un peu semblant de travailler et je reviens tout de suite !

Elle s’empresse de servir les clients qui l’interpellent, pressée de reprendre la conversation. Après quelques minutes de course entre les tables et d’essuyage de tasses, elle rejoint la table de Jude.

- Au fait, je suis curieuse, vos livres parlent de quoi ?
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MessageSujet: Re: Torréfier l'inspiration   Torréfier l'inspiration EmptyJeu 17 Mar 2016 - 2:39

Je me sens rougir légèrement quand elle me reprend sur ma prononciation de ce mot qui m'était inconnu. Quidditch. Bon, je suis peut-être un gros bêta, mais elle ne semble pas s'en formaliser. Au contraire, elle semble même se faire une joie de parfaire mes connaissances à ce sujet. La gêne que je ressens se dissipe presque instantanément, tant la jeune femme réussit à me mettre à l'aise. Un petit détail pique ma curiosité alors qu'elle compare le Quidditch au foot ; aurait-elle plus de connaissances sur le monde moldu que certains autres sorciers que j'ai rencontrés jusqu'à présent ? Je sais que la plupart des sorciers sont de "sang-mêlé" et même que certains d'entre eux proviennent de familles absolument sans magie. J'imagine que le mélange des cultures moldue et sorcière se fait depuis avant la levée du secret, en fin de compte.

Complètement fasciné, je l'observe partir vers le comptoir et revenir avec une poignée d'ustensiles, qu'elle dispose, d'un coup de baguette magique, d'une étrange façon. Je fixe les cuillères qui flottent avec l'air d'un enfant impressionné par le lapin qui sort du chapeau. La magie est tellement... incroyable ! Et les sorciers la pratiquent avec tellement de désinvolture que mon trouble en est toujours encore plus grand. Je retiens mes exclamations car je ne veux pas l'énerver, mais BORDEL, CES CUILLÈRES FLOTTENT DANS LES AIRS, C'EST VRAIMENT TROP GÉNIAL! Mais il faut que je me concentre, parce que les règles de ce jeu casse-cou ont l'air légèrement compliquées.

Mon regard passe de son visage animé à ce qui s'anime maintenant sur la table, en essayant de suivre ce qu'elle me dit même si mon attention est difficilement partagée entre les merveilles qui se déroulent devant mes yeux et son flot de paroles assez rapide. Un gardien, des poursuiveurs, une balle qui s'appelle le souaffle... Je lui rends son sourire quand elle me dit qu'elle est elle-même poursuiveuse, impressionné qu'elle puisse jouer à un sport qui me semble aussi dangereux. Voler sur des balais à 15 mètres de hauteur ? Être poursuivi par des balles ensorcelées dans le but de vous briser les os? Tout ça me fait sûrement pâlir. Je réalise que ce devait être des images de Quidditch que j'ai vues à la télé alors que je regardais un reportage sur le monde sorcier. C'est tout aussi fascinant qu'effrayant. Elle s'arrête et me demande si j'ai compris. Je regarde les carrés de sucre virevolter entre les cuillères et je lève de grands yeux vers elle.

- Je... pense avoir saisi l'essentiel. Mais il faudrait que j'assiste à un match pour vraiment bien intégrer le tout !

Je ponctue mes paroles d'un sourire sincère, déjà excité à l'idée d'un jour pouvoir observer tous ces sorciers s'élancer dans les airs sur des outils ménagers. C'est surréel. J'adore ça. Sa question me ramène un peu les pieds sur terre (ah, ah, voler sur des balais, avoir les pieds sur terre, tout ça... hm), et je regarde ailleurs pendant un moment.

- En fait tous les sorciers avec qui j'ai pu faire connaissance ont été très gentils. Mais... Ils sont aussi peu nombreux. Je pense qu'il va falloir que je sois patient et qu'une fois qu'ils se seront habitués à moi, ils viendront davantage vers moi... et cesseront de changer de trottoir pour éviter de me croiser. C'est pas grave, j'ai tout mon temps, et même si c'est un choc culturel assez grand, je me sens vraiment bien ici. Je me sens... étrangement libre.

Je la regarde et je laisse s'égrainer un moment de silence. Après que je me sois présenté, elle se présente à son tour et répond à ma question sur son cursus. La botanique... Je m'attendais presque à quelque chose de plus exotique, genre un cursus sur l'alchimie ou sur la création de maisons en bonbons... J'ai toutes sortes d'images de vilaines sorcières dévoreuses d'enfants qui me viennent en tête et je glousse. Isolde dégage quelque chose de tellement différent que ce que j'ai toujours cru que les sorcières étaient... !

Alors qu'elle s'éloigne pour travailler un peu, je me permets de la détailler de la tête aux pieds. Nul doute qu'elle est sportive, son corps assez svelte et bien... "taillé" le prouve hors de tout doute. Sa beauté est comme elle, discrète au départ mais rayonnante aussitôt qu'on la connait. Je bois une gorgée de café et j'essaie de me replonger dans mes mots quand elle revient vers moi et me questionne justement sur mes bouquins. Elle doit tout de suite voir le poids qui semble affaisser mes épaules. J'étais tellement fier le jour où la maison d'édition a accepté de publier mon premier roman. Tellement fier. Ah, ah.

- Je crains que ça ne soit pas aussi passionnant ni aussi enlevant que votre démonstration d'une partie de Quidditch... Mais en gros, c'est l'histoire d'une détective qui enquête sur la mort d'un gamin et qui découvre l'amour en même temps que la clé du mystère.

Un peu mal à l'aise, je me rends compte que j'ai pas envie qu'elle sache à quel point j'ai été démoli par la critique. J'ai envie qu'elle continue de me voir comme un grand écrivain, qui a vendu autant de copies parce qu'il était vraiment doué. C'est con... mais cet anonymat que j'ai ici, le fait que les gens puissent s'intéresser à moi sans me juger d'abord pour mes écrits, le fait qu'ils ne fassent pas soit partie du clan qui me hait ou du clan qui m'adore, ça me rafraichit beaucoup. C'est un peu ça qui me donne l'impression d'être libre. Allez savoir pourquoi, ça me pèse moins d'être jugé sur ce que je suis plutôt que sur ce que j'ai fait. Au moins, ce que je suis, je peux pas me blâmer pour.

Je décide donc de changer de sujet et d'amener la conversation sur quelque chose de bien plus amusant.

- J'ai vraiment aimé vos petits tours de magie de tout à l'heure... C'est vraiment... vraiment impressionnant. Je me sens comme un enfant quand je vous vois utiliser votre magie ! Ça fait quoi ? Je veux dire... Comment on se sent quand on prononce une formule magique? Enfin... Rah je sais pas comment formuler ma question. Mais la magie, ça fait quel effet?

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Isolde Mayer
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MessageSujet: Re: Torréfier l'inspiration   Torréfier l'inspiration EmptyDim 10 Avr 2016 - 1:46

HRP:

Jude est vraiment mignon à rougir et à prononcer bizarrement les mots sorciers. Tout doit lui sembler si étrange… Visiblement, il n’avait aucune connaissance du monde sorcier avant sa venue à Avalon.Trop enthousiaste à l’idée de parler de son sport favori, Isolde se soucie peu de son erreur. Il aura tout le temps de se familiariser avec la culture magique après tout. Et heureusement, il ne relève pas l’allusion au foot ni à Beckham. L’intérêt de la jeune allemande pour ce sport a grandement diminué après sa découverte du Quidditch à Poudlard (parce que courir après une balle est drôle en soi, mais courir après une balle dans les airs sur des balais, c’est autrement plus intéressant !), mais elle y a joué quelque temps dans son école primaire. Sa chambre à Dublin est encore décorée de posters de ses équipes préférées.

Alors qu’elle commence son show à base de cuillères flottantes et de carrés de sucre enchantés, Isolde se lance dans des explications un peu trop enlevées pour le néophyte qu’est Jude. Le regard de Jude est flatteur, et la jeune femme sent ses doutes fondre comme neige au soleil. Il a l’air si sincèrement intéressé, si curieux, si… dépourvu de jugement. Pipelette en temps normal, il n’en faut pas plus pour encourager la Phénix. Elle n’a jamais vraiment été du genre à se mettre en avant, cependant elle ne peut pas nier être flattée par son intérêt. Elle augmente même un peu la vitesse des balles/carrés de sucre, pour impressionner encore un peu plus l’écrivain. Ses grands yeux étonnés lui donnent envie de rire, de lui en montrer encore plus sur la magie. Elle se revoit elle-même, à 11 ans, le regard brillant de curiosité en découvrant les boutiques du Chemin de Traverse, les animaux étranges, les bonbons colorés…

- Il y a des matchs à l’académie, si ça vous intéresse ! Et dans le reste du pays, je peux vous donner la liste des matchs de la saison ! Elle hésite une seconde. Ça vous dirait de monter sur un balai ?

Jude a l’air un peu gêné par sa question sur l’hostilité des villageois. Peut-être n’ose-t-il pas critiquer les Sorciers devant elle ? Est-ce qu’il atténue volontairement les réactions négatives de ses nouveaux voisins ? La mention du changement de trottoir la pique au vif, et elle retient à peine son énervement.

- Changer de trottoir, carrément ?! Mince, je suis désolée que ça vous soit arrivé… La peur est dans les deux camps, elle le sait. Mais le savoir et voir quelqu’un d’aussi doux que Jude le subir est un peu différent, et elle pose une main qui se veut réconfortante sur son bras. Il va falloir un peu de temps, et un comportement irréprochable de Jude, pour qu’il soit accepté. Les gens méfiants chercheront à l’attaquer à la moindre occasion.

- Ça fait plaisir d’entendre que vous vous sentez un peu chez vous ici malgré tout. Le village devient vraiment beau avec l’arrivée du printemps, et puis il y a la mer ! Je suis certaine que les gens s’adouciront un peu
, ajoute-t-elle avec un sourire chaleureux et une légère pression sur son bras. Vous avez des soucis pour vous débrouiller dans la vie quotidienne ? Vous pouvez avoir l’électricité quand même ?

Changer de culture, c’est sûrement cela qui lui donne ce sentiment de liberté. Un peu comme les ethnologues qui partent vivre dans des tribus isolées et abandonnent leur tracas d’occidentaux. Chez les Sorciers, pas de téléphones, de métro bondé, d’embouteillages. Le village paisible pourrait presque correspondre à une de ces brochures de vacances promettant le dépaysement total. Pas d’électricité, pas de tentation ! Jude doit être vraiment coupé du monde ici, sans même une poste moldue pour correspondre avec sa famille ou ses amis.

Le gloussement de l’écrivain à la mention de la botanique arrache un haussement de sourcil soupçonneux à la Phénix.

- C’est passionnant, vous savez. Les gens jugent souvent la botanique ennuyeuse et inutile, mais les plantes nous servent à tous, et elles ne demandent qu’à être mieux connues et appréciées pour être apprivoisées.


De retour à son service, la Phénix ne peut s’empêcher d’observer à son tour discrètement l’écrivain. Au delà de son air choupi, l’écrivain dégage un vrai charme. Une silhouette déguingandée, les cheveux en bataille qui lui donnent un peu l’air d’être tombé du lit, des magnifiques yeux clairs et doux, et un regard incertain, presque fuyant, qui dévoile par moment son esprit curieux et passionné. Aussi enfouï sous sa pauvre estime de lui-même puisse-t-il être, il se trahit par ses sourires et ses questions. Plus encore que le physique, c’est cet esprit si bien dissimulé qui attire Isolde, et l’intrigue. Et la pousse à revenir aussi vite vers lui, peu pressée de mettre fin à leur discussion.

Son réflexe de dévaloriser chacun de ses écrits peine la jeune Sorcière. Elle se promet d’acheter un de ses romans à la première occasion, pour pouvoir en juger elle-même.

- Ne vous dévalorisez pas, vraiment. Si vous-même ne croyez pas en vos écrits, alors les gens le ressentiront. Elle garde une voix douce, ne voulant surtout pas brusquer Jude. Je ne voudrais surtout pas avoir l’air prétentieuse et vous donner des cours d’écriture, j’en sais moins que vous dans ce domaine, mais… si je peux me permettre de vous donner un conseil, c’est celui-là. Ne collez pas à ce qu’on attend de vous, cherchez… cherchez ce qui vous fait vibrer, vous. Ses mains bougeaient à toute vitesse pour accompagner ses mots, et sa voix qui se teintait de relents passionnés. A un moment de mon adolescence, je n’arrivai plus à jouer de mon violon. Je trouvais mon jeu laid, vide, j’avais l’impression d’imiter grossièrement celui d’autres plus doués que moi. J’essayais de coller à une idée de beauté qui n’était pas la mienne, qui était trop parfaite, trop lisse. Lisse, c’est le mot ! Alors un jour, j’ai pris mon violon, j’ai fermé les yeux, j’ai concentré mon esprit dans mes mains, mes doigts, comme si de l’énergie coulait entre eux et le bois du violon, et j’ai joué mon morceau préféré, de mille manières possible, jusqu’à trouver ce qui sonnait beau à mes oreilles. Ne comptaient plus que mes doigts, les cordes, le violon, et les notes qui résonnaient de mes pieds jusqu’au haut de mon crâne. Et ça m’a réconcilié avec ma musique. Ce n’est pas parfait ; je ne serai jamais Mozart ou Bach, mais j’aime ma musique, et ça la rend vivante. Et les gens le ressentent.

Ses joues s’empourprent.

- Mince, c’est terriblement cliché ce que je dis. Vous êtes plus doués que moi avec les mots. Je suis sûre que votre histoire vaut le coup. C’est peut-être l’angle avec lequel vous l’abordez qui ne vous satisfait pas.

Mais le sujet embarrasse Jude et Isolde préfère ne pas insister. Et c’est à son tour d’être un peu embarrassée quand il lui demande l’effet que la magie produit en elle. Étonnement, elle n’a jamais vraiment mis de mot sur ce ressenti. Comme sa musique, elle la perçoit, la voit, la sent en elle. Peut-être que la magie n’est qu’une autre sorte de musique, tout simplement ?

- Merci, mais je vous assure, ce n’est pas très compliqué. Ça me fait plaisir de voir un Moldu aussi sincèrement intéressé que vous, honnêtement. Je ne suis pas habituée à cette ouverture d’esprit non plus, lui glisse-t-elle, comme pour lui faire comprendre qu’ils sont dans le même bateau, chacun de leur côté. Elle rougit un peu de nouveau, regrettant d’en avoir déjà trop dit à son goût. Je vous avoue que je dois réfléchir un peu pour ordonner ma pensée. Elle jette un nouveau coup d’œil à l’horloge. Ma pause est dans 10 minutes, je médite là-dessus et je reviens vers vous !

Étrangement, la question n’a jamais été abordée à Poudlard, où apprendre à lancer des sorts est considéré comme suffisant. Elle repense à ce qu’Anna lui a dit des cours de Beauxbâtons ; les élèves y apprennent à connaître la magie avant de l’utiliser. Peut-être la voient-ils comme une chose plus précieuse que le simple outil des Anglais. A l’heure dite, Isolde dépose plateau et tablier au bar et rejoint Jude.

- Ça vous dit de prendre l’air quelques minutes ? Pour profiter un peu du soleil de la fin de journée ?

Elle précède l’écrivain dehors, puis s’adosse au mur, fermant les yeux un instant pour profiter de la douce chaleur de l'après-midi. Elle rassemble ses idées, pas franchement certaine que son discours sera très clair, mais elle veut essayer. Comment mettre en mots des sensations aussi pures et brutes ?

- En fait, je ressens la magie d’une façon assez proche de la musique. Comme une vague en moi, de ma tête jusqu’à mes doigts et ma baguette. Enfin, ça dépend des sortilèges. Pour de l’enchantement, c’est plutôt une rivière, assez douce ; un flux tranquille mais continu. Pour des sorts d’attaques ou de défenses, ce sera une vague. Et certains types de magie ont une couleur aussi. Pas une couleur que je vois, mais que je ressens. Comment vous l’expliquer… C’est presque comme une émotion. Comme… une aura ! Elle flotte dans mon esprit quand je lance un sort. Pour les enchantements, comme ce que je vous ai montré tout à l’heure, ce sera plutôt un bleu assez doux. Ou parfois un vert un peu plus dynamique. Pour la défense ou l’attaque, ce sera des nuances de rouge ou d’orange, plus vives et un peu agressives.

Elle se tourna avec un sourire espiègle vers Jude.

- Ça vous va comme réponse ?
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