-20%
Le deal à ne pas rater :
-200€ Smart TV LG 65″ 4K QNED MiniLED
799 € 999 €
Voir le deal

 

 Heading straight for the castle

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité
Tell me who you are...
Heading straight for the castle Empty
MessageSujet: Heading straight for the castle   Heading straight for the castle EmptyVen 25 Mar 2016 - 13:31

25 avril 1997
18h30


Le dédale des couloirs était paisible à 18h30, noyé de la lumière dorée de la fin de la journée : elles étaient chaudes et ondoyantes au printemps, et il y moirait les murs au travers du remplage ciselé des hautes fenêtres. Son esprit était embrumé par les runes, comme par les tissages alambiqués d'une araignée ; il avait passé l'après-midi à étudier les consciencieuses notes rédigées par Lucy Rosebury, résigné à assimiler les semaines de cours qu'il avait manqué. Sur l'une des lourdes tables de la bibliothèque, il s'était délesté de la veste de son uniforme; de sa cravate, dont l'étoffe émeraude gisait, languissante, pareille à un serpent entre ses grimoires entrouverts et un encrier gorgé de bistre. S'était extirpé de l'écrin des rayonnages, pesants d'ouvrages compliqués, de manuscrits occultes et d'opuscules sibyllins, pour prendre une pause : en revenait, lénifié par le soleil et la façon dont sa brûlure éthérise les pensées.

Le futhark à vingt-quatre lettres et le souvenir d'une morsure.

Contre ses paupières il pressa la paume de ses mains ; et dans son geste, les bagues qui ourlaient ses doigts brillèrent vivement, comme si elles eurent été suffisamment brûlantes pour fondre dans la clarté du jour. Les parures d'un roi. Et il existait un agacement pourtant sous sa peau ; une fièvre indicible ; car Poudlard, clôt, enfermé sur lui même, ceinturé d'Aurors, n'avait rien d'un palais ; mais tenait davantage de la geôle lugubre ; battue d'échos ; hantée de fantômes depuis l'obscurité de ses cachots, tentaculaires et vides. Une succession tragique et régulière, implacable, de noms familiers ; et dont les premières réminiscences, semblables aux racines épaisses et confuses de solides arbres noirs, s'extirpaient depuis l'enfance. Au travers du souvenir des réceptions luxueuses, ces minutieuses pièces de théâtre, fastes des moirages de fourrure de martre, de cachemires parfumés, se distinguaient nettement leurs fiers patronymes - Drago Malefoy ; Vincent Crabbe ; Gregory Goyle ; Daphné Greengrass.

Mais il existait d'autres fantômes ; celui d'Yvain Gallant, dont il conservait la missive comme si elle eut été une offrande précieuse ; celui d'Alycia McWood, qu'il ne croisait qu'au travers de la mention de son son nom, qui estampillait le journal de la veille, et puis de sa lettre, rangée entre les pages souples d'un de ses grimoires, manuscrite de son écriture élégante ; de quelques vanités disséminées dans la salle commune de la Maison Serpentard, brisée par l'enchevêtrement confus des allégeances, semblable à une demeure vide au sein de laquelle se serait violemment querellée une famille outrancière. Il y portait pas l'écusson, minutieusement brodé sur le  drapé de son pardessus, et l'étoffe irisée de sa chemise était lisse de sigle : quoiqu'il l'arborait dans son attitude ; dans la manière de porter sa haute silhouette, avec l'arrogance désinvolte que l'on assimilait aux vipères de l'École, ceux dont les sourires insolents ruisselaient de fiel & d'une morgue brûlante, plus corrosive que l'arsenic ; ceux dont l'ambition a raison des doutes les plus insidieux.

Mais de la prudence, aussi ; et de la modestie, souvent ; de l'humilité ; et puis même de la raison car il n'est pas une chose qui ne dévore par l'esprit dans l'excès.

N'en existait-il pas des preuves ? Autour du monde en flamme.  Au beau milieu du monde en flamme - car nombreux étaient les maîtres de cérémonie du curieux sabbat de la guerre qui avaient arborés les élégantes couleurs de Serpentard ; fréquenté ses mystérieux cachots ; ce nid de vipères, étouffé comme un organe secret dans les profondeurs obscures du Lac de Poudlard - offert au regard seul des monstres tentaculaires, dont les yeux brillaient la nuit, au travers du verre, dans le marasme compact de l'eau glacée et noire. Impossible d'ignorer alors l'estampille gravée sur la peau lisse et blême de Drago Malefoy et les visages froissés par la répugnance qui se posaient sur la table drapée d'émeraude dans la Grande Salle ; l'héritier Zabini les accusait d'un air crâne, alors, et, aux regards défiants, présentait avec davantage d'insolence le blason ciselé.

Et n'étaient-ils pas de plus en plus nombreux, ces coups d'oeil assombris par la méfiance, alors que la Gazette rapportait des exactions lugubres et que les adolescents de bonnes familles s'évanouissaient tout-à-fait à l'extérieur du château ?...Dans les méandres baignés par la lumière, entre les salles de classes entrouvertes. Ce jour-là, alors qu'il gagnait le couloir, il n'existait pas seulement l'empreinte régulière de ses pas sur le pavement ; soudain, il n'était plus seul.


Dernière édition par Blaise Zabini le Dim 17 Avr 2016 - 23:03, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Heading straight for the castle Empty
MessageSujet: Re: Heading straight for the castle   Heading straight for the castle EmptyLun 28 Mar 2016 - 12:34

Ces mots, écrits consciencieusement sur une simple feuille de papiers, envoyée quelques jours auparavant par sa Serpentard ; inoubliables. Remplie d'aveux déconcertants & douloureux, cette lettre resta un long moment sur sa table de chevet, présente entre son lit recouvert par ses draps jaunes et celui de Julian. Aaron ne comprenait pas ; ou il ne souhaitait pas comprendre. Si tu savais comme je m'en veux de l'avoir laissé toucher ce qui t'appartient de droit. La relisant et la relisant, encore et encore, dans l'espoir de se convaincre de ne pas l'affronter. Tu n'es pas de taille. Bien évidemment qu'il n'était pas de taille ! Nul besoin de lui rappeler son corps maigrichon & faible, qui le répugnait si souvent. Ou alors l'appartenance à la maison des blaireaux, qui étaient sensés aider les autres plutôt que de provoquer un affrontement inutile ; ce qu'il semblait hésiter à faire à ce moment précis.

Étant fortement conseillé par Alycia de ne pas l'approcher, il savait qu'il allait devoir agir avec prudence ; l'insulter ou encore le frapper n'étaient certainement pas de bonnes idées très judicieuses. Juste, parler. Bavarder de cette nuit qui semblait tout à fait récente dans son esprit, comme s'il avait été présent, aux côtés de sa Serpentard, tout à fait honteuse d'avoir à raconter ─ par lettre ! ─ ses agissements douteux en compagnie de son aîné de maison. Car Blaise Zabini ─ tout le monde connaissait son nom ─ était particulièrement silencieux ces temps-ci, même Tobias, qu'il ne connaissait pas spécialement, ne semblait pas aussi abîmé que d'habitude. Dans son caractère provocant & perturbateur, son corps était le punching ball favori des serpents, bien que le nombre de ces derniers aient plutôt diminué ces derniers mois, qui prenaient un malin plaisir à lui refaire une beauté à chaque rencontre. Certes, il cherchait un peu.

Alors d'un pas résigné, il se leva du sofa moelleux de sa salle commune, ses yeux précédemment plongés dans l'immense et ancienne cheminée ; éteinte en ce printemps plutôt chaud, observant les vieilles bûches de bois usées qui y siégeaient, encore. Une pièce étrangement calme ; tous attelés à la révision des BUSEs qui ne semblaient pas inquiéter le moins du monde le sorcier. Dans l'espoir de prendre un thé à la salle commune, le blond fit un signe de tête à Julian, sa tête penché sur un bouquin de potions, lui indiquant plus ou moins clairement qu'il sortait, avec un sourire moins réaliste qu'habituellement, mais pas inquiétant.

Le château était effrayant. Les couloirs étaient baignés dans un silence assourdissant ; seuls quelques élèves osaient s'y aventurer, et la plupart étaient véritablement pressés en cette fin de journée. Aaron les observa longuement, allant jusqu'à ne plus regarder où il allait ; pour finalement relever la tête au moment opportun.

Ses pas étaient beaucoup trop réguliers pour être vraiment calmes, tandis que ceux du Poufsouffle s'étaient arrêtés nets à la vue du Serpentard. Arrogant & mystérieux ; il ne portait pas son uniforme. Lui non plus. Il pourrait facilement s'éclipser, niant l'avoir subitement croisé au détour d'un couloir, car il pouvait y mettre sa main à l'Incendio ; il ne l'avait pas reconnu.

Pourtant, ce n'était certainement pas la première idée qui vînt à l'esprit du blond ; il souhaitait lui parler. Comprendre pourquoi. Un tel acte ; il ne lui avait jamais rien fait. Il n'était même pas sûr de lui avoir déjà adressé la parole. Ce qui n'était clairement pas une certitude pour Alycia. Il ne m'a pas donné ce que je voulais alors je l'ai mordu. Qu'est-ce qu'elle lui voulait, par Merlin ?

« Zabini. » Parce qu'il avait totalement perdu son regard blagueur ; son sourire un peu niais ; son attitude amusante qui remontait le morale aux plus perdus d'entres eux. Pour une fois, Aaron ne semblait pas prendre la situation à la légère.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Heading straight for the castle Empty
MessageSujet: Re: Heading straight for the castle   Heading straight for the castle EmptyLun 28 Mar 2016 - 23:49

Le garçon qui venait de brusquement s'extirper de la bifurcation du couloir s'était arrêté face à lui, et le jaugeait avec une gravité qu'il devinait inhabituelle - comme s'il n'était pas coutumier des invectives impérieuses ; à entendre l'écho de sa voix frapper cérémonieusement le dallage du couloir vide ; à aborder l'expression résolue qui fronçait alors son visage candide. Il l'avait cherché. Et s'il savait son nom, Blaise ne connaissait pas le sien. Il s'agissait de ces visages dont l'on conserve un souvenir éthéré, creux comme le sont les masques, et il lui semblait l'avoir déjà aperçu dans le dédale du château, associé à l'estampille noire et jaune de l'uniforme perfidement décrié de la maison Poufsouffle ; attablé auprès des camarades de Lucy Rosebury, dans la grande salle. Peut-être s'étaient ils rencontrés sous quelques pretextes, plus tôt dans l'année ; mais pas d'une façon suffisamment récente pour expliquer le trouble qui heurtait sa composition. Et si l'héritier Zabini se trouvait à Poudlard depuis dix jours, à présent, et qu'il existait un prétexte à s'offrir à lui, froissé et agité -

(car il en existait un, évidemment ; indicible, lugubre, emprunt du parfum de la menthe, glacé comme un baume, mâtiné à celui du sang, à celui du karité, et à celui du tabac : un miasme brûlant similaire à un songe qui heurte un sommeil paisible, inhumé au sein des nuits frémissantes du mois d'avril, d'une chevelure aux éclats du Macassar, d'un pull dont la couleur poudreuse rappelait le plus précieux des ivoires.)

-- il comprenait difficilement en quoi celui-ci aurait pu être lié à son interlocuteur ; car le garçon qui se présentait à lui semblait tout-à-fait candide, lisse mais preux malgré son air juvénile, sa silhouette chétive. Le tableau disparate de leur couple s'accentuait alors qu'ils se rapprochaient, et leur différence de taille, associée à la radicale dissemblance de leurs mises, offrait un contraste presque risible : Blaise accueillit d'un mouvement dédaigneux du menton son apostrophe âpre, ombrageuse - se refusant à lui accorder l'évidence d'une réponse.  

Ce n'était pas exactement une question, après tout - l'héritier Zabini avait toujours porté avec arrogance le funeste patronyme : s'en était drapé avec morgue ; pour tout ce qu'il évoquait de fastueux, et au mépris de tout ce qu'il évoquait de lugubre - les veuvages occultes, leur litanie implacable, semblable aux pas d'une danse macabre, les effets du poison lorsqu'il imprègne votre sang jusqu'à l'endroit vulnérable de la carotide et heurte votre souffle, crispe la gorge, la dentelle noire et arachnéenne d'une robe de deuil, ou le plus scandaleux des articles de Sorcière Hebdo, ceux qui parvenaient finalement à lui faire détourner les yeux de leurs couvertures brillantes et provocantes, animées en baisers glamours et en drapés élégants de robe à la mode, estampillées de titres sulfureux, promettant la luxure et la violence.

Posant sur lui un regard désinvolte, emprunt de dédain, au travers des faisceaux dorés du soleil de la fin d'après-midi, il était dubitatif, mais il était paisible, dans l'exigence de le voir se justifier de son apostrophe -- c'est l'effet sur vous de l'arrogance.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Heading straight for the castle Empty
MessageSujet: Re: Heading straight for the castle   Heading straight for the castle EmptyDim 3 Avr 2016 - 19:33

Entendant vaguement son aîné s'approcher de lui avec l'air hautain si familier à sa maison ; Il fixa un court instant ses nattes qui se balançaient au rythme de ses pas, puissants. Régnant sur le couloir qui sembla tout à coup beaucoup plus calme. Désert. Sa pensée précédente s'affirma lorsque le Serpentard arriva tout près de lui ─ il ne s'était jamais aperçu qu'il était aussi gigantesque, ce qui eu pour effet de l'intimider fortement ; il ne connaissait même pas son nom. Il avait tripoté la petite ami d'un mec qu'il ne pouvait même pas reconnaître. Identifier. Le Poufsouffle faillit pouffer, mais se retint à temps. Ce ne serait certainement pas très bien passé. Et s'il voulait obtenir des informations, sans que Alycia ne soit au courant, il n'avait pas le choix. Il devrait se montrer docile. Et clément. Sans émettre la moindre forme de provocation. Les vipères étaient assez susceptibles.

Aaron avait vaguement entendu qu'il était revenu depuis à peine une semaine ; prenant sept jours de congés supplémentaires. Personne ne savait pourquoi. Enfin, exceptés ses amis les plus proches, tous des vipères. Toutes aussi dangereuses les unes que les autres.

Voyant qu'il attendait quelque chose ; attendant arrogamment la raison de son interpellation. Les Poufsouffles n'étaient pas appréciés par les Serpentards. C'était un fait. Presque ; ils étaient purement et simplement ignorés, étant des êtres catégorisés comme inutiles et indignes d'une quelconque attention. Aaron se demandait vraiment comment Aly pouvait y avoir été mise par le Choixpeau. Elle n'était pas comme eux. Définitivement pas.

« Tu ne sais même pas comment je m'appelle, n'est-ce pas ? » Et c'était en réalité une question qui n'attendait aucune réelle réponse. Car ; il l'avait deviné depuis longtemps. Peut-être ne savait-il même pas de quelle maison il s'agissait lorsqu'il posait ses yeux sur le blond. Ni qui il était véritablement. « Évidemment que non. Je m'appelle Aaron. Powell. Toujours pas ? »

Une main nerveuse dans sa tignasse dorée ; indomptable depuis sa naissance. Trahissant un stresse qu'il ne voulait pas évoquer. Ni qu'il voulait dévoiler à son.. Ennemi ? Il ne savait même pas comment considérer Zabini. Il lui avait fait du tort ; inconsciemment ou non. Peut-être n'était-il qu'un dommage collatéral, peut-être pas. Plus il voulait en savoir, plus il s'apercevait qu'au final il ne savait rien de ce qu'il s'était produit. Zabini ne pouvait pas avoir fait ça comme ça, si ? Était-il pourri à ce point ?
Toujours était-il que les jaune & noir étaient assez répugnants aux yeux des autres élèves, alors si en plus la rumeur courrait comme quoi un Poufsouffle se pissait presque dessus alors qu'il faisait face à un serpent qui n'avait toujours pas émis le moindre son provenant de sa bouche, ce ne serait certainement pas appréciable pour sa maison.

Alors il ferait face. Dignement.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Heading straight for the castle Empty
MessageSujet: Re: Heading straight for the castle   Heading straight for the castle EmptyMar 5 Avr 2016 - 1:00

L'héritier Zabini ne cilla pas : la question était rhétorique.

Bien sûr qu'il ignorait son nom. Et le garçon s'attendait à ce que cela soit le cas, à la façon humble et compliante des étudiants les plus modestes : il s'agissait définitivement d'un Poufsouffle, qui se présentait à lui avec gravité.

Il s'agissait d'Aaron Powell, ainsi qu'il le lui fut énoncé.  

D'une façon un peu curieuse, le nom lui était déjà familier ; il l'avait lu, il l'avait entendu et puis il l'avait prononcé, dans l'écrin anfractueux de la forêt interdite. Dans l'ombre des ramifications tortueuses des ramures frémissantes de feuilles neuves. Leur couleur, à la lumière du mois d'avril, était celle de la malachite ; mais elle avait été noire dans la nuit, similaire à l'éclat velouté des plumes d'un corbeau - cet oiseau de mauvais augure.

L'ensorcelé était neveux lorsqu'il s'offrait à lui, et passait machinalement ses doigts au travers de son épaisse chevelure : le reflet doré qui y imprimait le moirage du soleil lui offrait la candeur ingénue de l'enfance, mais il arborait l'expression de la résolution dans ses yeux.

Un poufsouffle, définitivement.

Aaron Powell : qu'importe qui il est, ce n'est pas le problème, avait asséné Alycia, formelle, et il s'avérait qu'Aaron Powell était ce garçon au visage chaste et à la mise un peu fébrile. Et il s'agissait d'une surprise qui arrachait à sa composition arrogante un sourire de dérision, comme s'il eut s'agit d'une plaisanterie élaborée qui aurait déchiré le tissage minutieux de ses pensés, ramifié autour des runes qu'il étudiait depuis le début de l'après-midi.  

Il pensait à la baguette d'Alycia McWood, cette relique taillée dans le noyer noir, extirpée à l'endroit où le corps est lisse et vulnérable, dans le parfum acide du sang qui imprimait sa chemise : dans le chaos de leur étreinte fiévreuse et violente. C'était des brûlures qu'elle avait imprimé sur sa peau, lorsqu'elle avait foré l'étoffe onéreuse de son pull tissé de laine ; il se souvenait de l'exigence de ses doigts glacés, arachnéens, et il se souvenait de la façon dont Alycia était gracile, contre lui ; de sa prise sur sa taille déliée, et de l'alcôve implacable qu'offrait le tronc d'un arbre aux racines tentaculaires, inhumées dans la terre noire et plane.

Mais la baguette avait été rendue : et alors rien ne s'était passé.
Et le mouchoir dans laquelle elle avait été obligeamment enfouie avait été offert à Alycia McWood : et alors rien ne s'était passé.

Ou bien il s'agissait de ce qui avait été adressé à Daphné Greengrass. Et il s'agissait surtout de ce qui n'avait pas été adressé à Daphné Greengrass.

« Si, c'est exact - j'ai entendu parler de toi, Powell » offrit-il, et c'était la première phrase qu'il lui concédait : elle était emprunte de morgue, mais la morgue lui était habituelle. « Et ? », s'enquit-il - sa question, alors, avait la désinvolture qu'offre l'assurance.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Heading straight for the castle Empty
MessageSujet: Re: Heading straight for the castle   Heading straight for the castle EmptyJeu 21 Avr 2016 - 12:21

Il finit enfin par entendre le son de sa voix ; qui transporta évidemment une arrogance certaine, propre depuis des décennies à la maison des serpents, enfonçant par un simple mot tous les clichées sur la maison de Salazar. Une assurance même ; il n'y avait aucune raison valable qu'il soit inquiété par la présence d'Aaron.
Et ; il la connaissait, cette raison. Ce qui l'agaça, intérieurement.

Pourtant, il lui répondit sur un ton presque calme. « Je t'en prie, tu connais la raison de ma venue, sinon tu n'aurais même pas pris la peine de m'adresser la parole. Tu m'aurais simplement ignoré, comme ce soir-là. Tu sais, quand t'as tripoté Alycia. »

Malgré lui ; la colère commençait à bouillonner à l'intérieur, alors que son regard se faisait plus sévère. Aaron ne devait pas l'affronter ; il se l'était juré. Pourtant lorsque son aîné ─ à son plus grand dam ─ s'était foutu ouvertement de lui, de sa taille, ou de sa véritable apparence qui n'était peut-être pas assez digne de la grande Alycia McWood ─ certainement, il inspira longuement. Dans l'espoir de calmer ses nerfs, probablement.
Il laissa transparaître un amusement indésirable, pas vraiment discret. Il ne souhaitait pas l'être de toute façon ; il voulait l'intimider, comme ils faisaient tous avec leur victime. Vraiment, ce mec ne se sentait plus pissé.

Il se jouait de lui, comme il s'était joué d'Alycia lors de cette soirée imprimée de mensonges & de secrets qu'elle n'avait pas voulues lui avouer. A lui. Qui lui avait toujours fait confiance. Ce qui n'était pas tout à fait réciproque, apparemment.
Elle avait eu besoin de Zabini ; pas de Powell. Et dans un but encore inconnu ; information qu'il voulait obtenir du vert & argent, non pas un poing dans sa figure pour ce qui pourrait être considérer comme une insubordination de la part du Poufsouffle.

« Mais je suis pas là pour m'engueuler avec toi. J'ai passé l'âge », même si c'est pas l'envie qui me manque, « je veux juste savoir ce qu'elle te voulait ; elle serait venue me voir si c'était important. Pourtant, c'est toi qu'elle voulait voir. Et je veux savoir pourquoi. Pourquoi elle t'as choisi. », avoua-t-il, tout à fait déterminé. Curieux aussi ; peut-être même de la jalousie envers cet énergumène qu'il tentait du mieux qu'il le pouvait de ne pas froisser par ses propos empressés. Tout était bon pour mettre une raclée à un jaune & noir. Mais conserver son sang-froid était devenu une quête insoutenable. Plus les mots sortaient de sa bouche, plus ses muscles se tendaient. Jusqu'au moment où l'attente ne serait plus possible.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Heading straight for the castle Empty
MessageSujet: Re: Heading straight for the castle   Heading straight for the castle EmptyVen 22 Avr 2016 - 14:05

Le visage juvénile du garçon se fronçait sous la contrariété : et quoique son ton demeurait égal, ses mots s'ourlaient de hardiesse. Je t'en prie, plaida-t-il, calme, presque las.

Et peut-être l'héritier Zabini aurait-il pu être sensible à un tel argument ; concéder à entretenir un échange cordial avec Powell, cet adolescent qu'il ne connaissait pas, un « camarade scolaire » dont le nom avait été murmuré en échos depuis les semaines précédentes, lorsqu'il avait été lu pour la première fois au sein de La Gazette.  

Mais il existait une accusation dans la sentence. Car Powell savait.

McWood, oh, elle parlait trop ; il le lui avait parfois dit, à la façon d'une raillerie mâtinée de connivence : mais dans le dédale silencieux du couloir, il n'était plus question d'un boniment désinvolte.  L'incrimination était résolue, assurée et brave - car Powell savait.

« Attends, répète ? »

La formule usée par Aaron appartenait à un autre souvenir : il y avait été question d'Alycia McWood, une nouvelle fois, mais c'est par Daphné, qu'elle avait été employée ; frémissante d'une fièvre qui était parvenue à troubler l'immuable superbe de sa mise, et à empourprer son visage opalin. Il s'en rappelait comme l'on se rappelle d'un mauvais rêve ; de ceux que l'on inhume pour en étouffer l'intensité ; et si les confessions qu'elle lui avait offertes n'avaient pas le fiel de ses reproches précédents, il ne lui semblait pas davantage vouloir s'en souvenir.

« Fais attention à ce que tu dis, Powell. Tu mesures 1m50, pour qui tu te prends, sérieux ? », feula-t-il, froissé, tout-à-fait défiant, soudain ; il s'agissait de l'instant où la vipère, farouche, acculée, fige sa mise avant la morsure.

Non pas qu'il convienne de se battre...! Pas dans le spectacle du couloir, traversé ponctuellement par des élèves distraits - des enseignants pressés. Il avait « passé l'âge », précisait le garçon, en amorce de son discours.

Il s'agissait d'une confession que les questions qu'il lui présenta alors : et il forait au travers de sa suppliante requête l'aveu naïf d'une vulnérabilité - celle que traduisent le doute et l'ignorance et la jalousie, que seules des réponses semblent pouvoir lénifier. Offerte, à la façon d'un de ces petits animaux dociles, qu'une pression de vos doigts suffit à tout à fait immobiliser.

Un blaireau au pelage mordoré, que l'on extirpe de son terrier.

Et c'était presque une chose cruelle, alors, de faire preuve de violence !...C'était dispensable. C'était gratuit.

Pourtant, froissé, impérieux, il siffla :

« Tu crois vraiment que je n'ai que ça a foutre ? Parler de ça ? Tu sais très bien pourquoi elle m'a choisi. Regarde toi, putain. » d'un mouvement machinal de ses doigts, il lui désigna sa tenue ; la confusion de sa chevelure ; la gracilité de sa corpulence ; et le geste était perfide, comme l'était l'expression de dédain que lui présentait son visage, l'impatience qui avait gagné sa voix.

Parce que le sujet abordé était âpre ; de ceux qui suffisent à heurter la plus désinvolte des arrogances. Ce sujet, un mois auparavant, avait été énoncé par l'héritière Greengrass : il s'agissait de « la façon dont il se comportait avec McWood » ; et « des rumeurs que l'on entendait partout sur deux deux.»
Parce qu'il n'existait pas un venin plus brûlant que la culpabilité.  

« Tu sais quoi ? Va directement lui poser la question », cracha-t-il finalement, amorçant un départ ; « Au passage, demande-lui pour moi si elle a gardé le pull qu'elle m'a ôté lorsqu'elle m'a déshabillé », ajouta-t-il ; et le sourire qui étirait sa bouche, au travers de la fièvre de l'agacement, était mauvais. « Ce genre de choses coûte cher, tu sais. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Heading straight for the castle Empty
MessageSujet: Re: Heading straight for the castle   Heading straight for the castle EmptySam 7 Mai 2016 - 19:21

A son plus grand étonnement, la vipère demanda au blaireau de répéter ; Aaron ne put qu'ouvrir de grands étonnés, qui vinrent alors ternirent son regard débordant de rage & de colère ; ses muscles alors jusque là tendus, devinrent tout à coup démunis de force. La surprise l'avait détendu, en réalité ─ Sa question demeurait déconcertante, car il s'attendait à tout sauf à réitérer ses propos.

Il haussa légèrement un sourcil, mais n'eut même pas le temps d'exécuter l'ordre toujours aussi étonnant de son adversaire que ce dernier sifflait ses menaces, actions propres aux membres de la maison de Salazar ; tout comme le mensonge & la tromperie. Parce que son ton avait radicalement changé, tout comme sa posture qui se trouvait troublé, dans le dédale des couloirs paisibles, traversés par instant par quelques élèves agités.

Mais ce n'était pas surprenant que les réponses à ses demandes pressées, nombreuses fussent-elles, restèrent silencieuses ; inexistantes, puisque qu'aucune vipère n'acceptait un tel affront. Que ce fusse un Lion, fier & courageux, un Aigle, intelligent & consciencieux, ou un Blaireau, juste & loyal ; non, ils vous écrasaient sans le moindre remord. C'était ce qu'ils faisaient de mieux. Tous, sauf une. Sans chercher plus loin que le bout de leur nez.

Aaron avait des raisons pour être dans un tel état ; l'attitude du vert & argent ne se justifiait pas. En aucune façon.

Lui révéler un tel secret à l'aide d'une simple lettre n'était pas la meilleure idée que Alycia avait pu avoir. Car bientôt il devînt fort compliqué de contrôler cette curiosité & cette jalousie ; tout-à-fait honteuses, en réalité. Il n'avait rien à envier à Zabini ; certainement pas. Mais c'était une tâche qui se révélait bien fastidieuse, de ne pas se laisser abandonner à de telles absurdités ; même pour un sable & or.

Bientôt, il justifiait le choix de McWood, l'élu ; dénonçant d'un regard bref et d'un geste las l'individu ; tel un être dépourvu de tout intérêt. Parce que maintenant on choisissait son âme sœur sur un simple aspect ? S'il était fort ou faible ? Beau ou laid ? Le monde courrait à sa perte, dans ces conditions. Powell aurait presque pu rire, tant la réplique était stupide & erronée.

Pourtant la bombe ensuite lâchée par son ennemi l'acheva ; le venin lancé par la vipère se répandant lentement & sûrement dans ses veines tandis que ses yeux ─ il les avait baissés ? ─ se fixaient vers le semeur de troubles, remplis d'une tristesse aveuglante.Il n'avait pas peur ; il ne le craignait pas. Pas plus que le groupe de son ancienne école moldue qui prenait un malin plaisir à s'en prendre à lui à la sortie ; non, il préférait fuir.
Parce que c'était la solution la plus logique. La plus simple.
Parce qu'il n'était pas de taille. Et ne le sera jamais.
S'éloigner du danger ─ sa répartition à Poufsouffle en était la principale conséquence, et la cause de sa non-présence parmi les rouge & or.

Non, il était désespéré ; Alycia ne lui dirait rien. Puisqu'elle l'évitait. Mais il vit toutes ses chances s'envoler, parce que la ruse ne faisait pas partie de ses aptitudes ; le sorcier n'avait pas assez réfléchi, le choix de ses mots, la posture à adopter pour ne pas paraître trop insignifiant, ni trop arrogant. Alors Zabini n'en ferait qu'une bouchée. Ho, il avait était bien trop naïf de croire qu'il lui donnerait les réponses tant convoitée.

Et, il en connaissait maintenant la raison.

Alors comme le bon Poufsouffle qu'il était, il baissa son regard, fixant activement le sol ; honteux, incapable de parler. De faire le moindre geste. Semblable à un enfant qu'on grondait sans justification valable.
Parce que le venin faisait finalement effet. Le paralysant, tandis que la bête attendait pour pouvoir le gober.

Son pull, s'il était retrouvé, serait brûlé.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Tell me who you are...
Heading straight for the castle Empty
MessageSujet: Re: Heading straight for the castle   Heading straight for the castle EmptyMer 25 Mai 2016 - 11:25

Le garçon avait baissé les yeux, et renonçait à lui présenter le visage de bravoure qu'il avait jusqu'alors obstinément abordé. Son corps malingre, alors animé par le courroux, semblait à présent s'en être totalement dévidé ; Powell demeurait tétanisé face à lui, plus immobile qu'après le plus redoutable des petrificus.

Oh ! Ce n'était pas une surprise ; c'était une chose plutôt habituelle que le spectacle de ses cadets effarouchés, nerveux comme des petits animaux tout juste extirpés de la terre - ces fouisseurs trapus au pelage brun, les blaireaux nerveux aux mouvements saccadés... Ils avaient été nombreux. Des Poufsouffles timides aux corps lourds & maladroits qui rougissaient lorsqu'il posait sur eux leur sourire perfide, leur accordant dans un haussement d'épaules insolent le plus railleur des commentaires s'il s'attardait sur l'héritier Zabini leurs regards curieux - car le fils de Diane suscitait la curiosité, connotait les couvertures scandaleuses de Sorcière Hebdo, où la Veuve Noire apparaissait, la bouche fardée et les cils effilés par le mascara, superbe et dangereuse. Des architectures aux ciselages arachnéens, serties de marbre de carrare et d'or.

Des Serdaigles empruntés qui détournaient le regard, leurs doigts crispés sur les couvertures en cuir de solennels ouvrages ; des Serpentards, parfois, à la façon d'Yvain Gallant, dont le corps adipeux se montrait drapé d'étoffes élimées, et qui, pour ça, n'aurait jamais sa place à Serpentard (il s'agissait d'une menace, feulée au détour d'un couloir, dans l'écho d'un carrelage moiré) des Gryffondors, aussi, mais les Gryffondors étaient un cas tout à fait différent ; les Gryffondors n'accusaient pas le mépris avec l'obligeance navrée des blaireaux.

Il pensait brièvement à Tobias O'Connell et à Alycia McWood et aux empreintes ensanglantées qu'avaient marquées sur ses bagues les lèvres écorchées du garçon - essuyées machinalement sur un mouchoir de soie, pour soustraire à Severus Rogue le gâchis sordide du spectacle.

...et O'Connell avait commencé, n'est-ce pas?

Comme Powell avait commencé. A moins que la chose dont il était question soit antérieure à Powell ; elle aurait été amorcée des mois auparavant, dans le miasme de l'alcool et les capiteuses flagrances qui parfumaient la chevelure d'Alycia McWood, plus brune que le macassar, au sein des réminiscences confuses et éblouissantes d'un soir d'hiver.

Et peut-être était-elle achevée ; il l'avait assuré à Daphné, après tout - il n'existait rien, entre Alycia et lui.

Son sourire s'était étiolé alors que le garçon se décomposait tout à fait, offert et misérable, à la façon d'un repenti ; d'un martyr, dont le visage doux se trouvait baigné de la lumière dorée de la fin de l'après-midi. Des rires aussi claironnants que des éclaboussures raisonnaient dans les couloirs et dans le parc, au travers des herses rigoureuses des fenêtres ; et bientôt, des grappes languissants d'étudiants se dirigeaient vers la Grande Salle en posant avidement sur la scène leur attention.

Oh ! Ce n'était pas une surprise. Avait-il jamais été possible de tout à fait échapper, dans l'alcôve de Poudlard, à l'appétence des esprits ? Ils se nourrissaient des rumeurs obligeamment rapportées par La Gazette ; plus mielleuses et riches que la plus sirupeuse des ambroisies.

Blaise secoua la tête, finalement, la bouche ourlée par le mépris. Fiévreux, toujours, offrant dans la tenue arrogante de son corps la menace de sa haute taille ; l'assurance de son dégoût, exprimée dans le haussement orgueilleux de la courbe de ses sourcils ; dans la désinvolture paresseuse avec laquelle il le considérait - à la façon dont l'on dédaigne une proie malade, rongée d'un mal terrible.

(La honte ? Silencieux, les yeux voilés, la tenue déconfite, l'ensorcelé offrait sans pudeur son impotence. Et sa figure aurait pu être celle d'un enfant vertueux.)

« Allez, va te faire foutre », cracha-t-il, heurtant violemment de son épaule la mise percluse de Powell lorsqu'il le dépassait finalement pour quitter le couloir.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Tell me who you are...
Heading straight for the castle Empty
MessageSujet: Re: Heading straight for the castle   Heading straight for the castle Empty

Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

MMHP :: Boîte à Souvenirs-
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser