Now we are just ashes and smoke.

« Tirons notre courage de notre désespoir même »
Sénèque

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Avant de commencer:

LA GRANDE SALLE - QUELQUES MINUTES AVANT LA BATAILLE - AVEC LILIANOR ZYSKOWSKI

Une tranquillité inimaginable régnait dans la Grande Salle, ce soir-là, un calme qui semblait presque irréel, aux vues des évènements et des nouvelles qui s'étaient bousculés ces dernières semaines. Les examens de fin d'année étaient enfin terminés, et chacun profitait de quelques heures de calme et de repos. La tête vide, sans penser à rien d'autre qu'à la quiétude du moment, Hope picorait distraitement dans son assiette, sans vraiment l'apprécier. Elle avait également la tête ailleurs. La quarantaine prenait fin, et bientôt les élèves de Poudlard pourraient retrouver leurs familles. A cette pensé, Hope pinça les lèvres, ne sachant pas trop comment les choses se passeraient pour elle et pour les siens. Mais elle aurait toujours Rowan, et à ses yeux c'était tout ce qui comptait.

Mais en vérité, Hope s'inquiétait bien plus pour son amie Lilianor que pour elle-même. Des élèves lui avaient d'ailleurs raconté ce qui s'était produit dans ce même endroit, quelques semaines plus tôt : Lorsqu'elle avait appris pour sa famille, Lilianor avait manqué de peu de mettre un terme à la vie d'un Serdaigle, au sens littéral du terme. Il s'agissait de Morange Tiller - encore lui ! - et la Vert et Argent n'avait pas été des plus tendres avec le jeune homme qui, d'après ce qui se disait, l'avait bien cherché. La réaction de Lili avait été jugée excessive par bien des élèves, mais Hope la comprenait. De quel droit l'avait-on embêtée ce jour-là ? Le simple fait d'y penser énervait Hope. Personne n'avait le droit d'embêter Lili, encore moins avec une annonce pareille. C'était ce même jour où Hope avait appris pour l'emprisonnement de son père, et avait préféré se cacher dans un coin de son dortoir, pour pleurer en silence, loin des regards. Elle n'en était sortie que le soir venu, pour prendre quelque chose à manger dans les cuisines de Poudlard. Les elfes avaient d'ailleurs été si gentils...

Hope n'avait pas vraiment osé aborder le sujet avec son amie. Elle savait parfaitement que cette dernière allait mal, et il était de toute évidence inutile de remuer le couteau dans la plaie. Alors, la petite Westminbrook n'avait pas voulu remettre le sujet sur le tapis. A plus forte raison parce qu'elle voyait très bien que son comportement avait un peu changé, la jeune fille était de plus en plus angoissée à mesure que le temps s'écoulait. Seulement, Hope n'aurait jamais pu en imaginer la raison réelle. Elle avait alors essayé d'être présente pour elle, sans pour autant évoquer le sujet avec trop de précision. Ce soir-là, elles étaient toutes les deux côte à côte, installées à la table de Serpentard. « Tes derniers examens se sont bien passés ? », demanda Hope, à tout hasard, un peu gênée de demander quelque chose d'aussi accessoire. Elle pensait que non, surtout parce que Lilianor semblait de plus en plus distraite - et triste, aussi, voire même en colère - ces derniers temps, mais elle voulait évoquer un sujet plus ou moins neutre.

Pas de réponse de la part de la cinquième année. Hope hésita alors à reprendre la parole ; elle ne voulait pas l'embêter, ni même la brusquer. Après tout, c'était toujours délicat et Hope n'était pas nécessairement douée avec les sentiments et les marques d'affection. Au contraire, elle était souvent mal à l'aise, en fait, quand il était question de sentiments. Elle se mordilla alors un peu la lèvre inférieure, puis elle se tourna de nouveau vers son amie, et posa doucement une main sur son épaule. « Lili ? ». Le ton qu'elle employait se voulait doux et affectueux. Tout doucement encore, elle continua. « Lili, tu m'écoutes ? », demanda-t-elle gentiment à son amie. Hope s'était évidemment rendue compte que Lilianor avait un peu changé ces derniers temps, même si elle n'aurait réellement su dire pourquoi, mais étant une personne bien trop réservée - principalement quand il était question d'interroger les autres sur leur vie personnelle ou leurs émotions - pour ne serait-ce que penser à poser des questions aux autres, Hope avait plutôt choisi de se faire discrète. Alors elle s'était seulement contentée d'observer la scène de l'extérieur, spectatrice, sans oser trop questionner son amie. « Les examens sont terminés, tu peux te détendre, à présent ». Le doux sourire de Hope se voulait rassurant, compréhensif et chaleureux, mais la situation était en réalité bien plus grave que ce qu'elle pensait. Jamais Hope n'aurait pu imaginer ce qui allait se produire, d'un instant à l'autre.

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Chronologie:

04/03/2016

Peu avant la bataille

Depuis le début de cette journée, mon coeur pompait à une vitesse inhabituelle. Je savais ce qui s'en venait. Ce qui allait se produire. Seuls les partisans du Seigneur des Ténèbres en était au courant. Depuis la fin de mes examens des BUSEs, je me suis entraînée une bonne partie du temps afin d'être prête pour cet événement qui allait changer Poudlard ainsi que tous les élèves de l'école. Les ténèbres allaient planer au-dessus du château.

À l'heure actuelle, je me retrouvais dans la salle. Je savais que d'ici à peine quelques minutes, l'armée du Seigneur des Ténèbres seraient aux portes. Ma baguette dans les poches de mes jeans noires et cheveux blonds attachés, j'étais prête à me battre. Néanmoins, le stress était actuellement énorme et Hope, avec qui j'étais dans la grande salle, semblait l'avoir remarqué. En fait, c'était visible pour les gens près de moi. J'avais peur. Peur de mourir et peur de ne pas être à la hauteur. Mon angoisse était réelle...

Toujours en compagnie de Hope avec qui j'étais assise côte à côte, je n'ai même pas répondu face à sa question concernant les BUSEs. En fait, je ne voulais que lui dire une seule chose mais je ne savais pas comment le dire... Mon regard était perdu dans le vide, ne cessant de penser à ce qui s'en venait. J'avais également peur de voir les gens dont j'apprécie, trépasser, incluant Hope et ma soeur. Si Molly mourrait, probablement que je n'allais pas survivre. Nos philosophies sont entièrement opposées tout comme nos caractères mais malgré tout cela, je l'aime et je tiens à elle. Excuse-moi, Molly...

Si j'avais pu changer la situation, je me serais cachée mais hélas, il n'en était que trop tard, je savais dans quoi je m'étais engagée... Si au moins la vie pouvait être simple mais il fallait croire que la mienne ne le sera jamais, en train de chevaucher vers les ténèbres. J'ai été endoctrinée par ma famille et même embarquée dans toute cette histoire par elle. Je ne pouvais les décevoir, surtout pas ma tante Arianna qui avait entièrement renié Molly de par ses perceptions différentes. Si ma famille n'avait pas sortie d'Azkaban, probablement que je me serais tenue loin de ce qui s'en venait...

Mon amie brune venait tout juste de mentionner mon nom, d'un ton doux, avant de me demander si je l'écoutais tout en posant sa main sur mon épaule. J'ai juste haussé des épaules, ne trouvant pas les mots, encore une fois, pour lui expliquer la situation qui était sur le point de se produire. Mon coeur continuait de pomper mille à l'heure. La Westminbrook ouvrit de nouveau la bouche en me disant que je pouvais me détendre du fait que les examens étaient terminés. Hélas, je n'avais pu lui dire ce qui s'en venait et ce qui me rendait actuellement dans cet état d'angoisse. Je me suis donc tournée vers elle, en la serrant dans mes bras en lui disant, à voix basse :

« Tu dois fuir... Te mettre à l'abris... Amène ma soeur, s'il te plait... Je ne veux pas te perdre ni Molly... Alors, promets-moi de bien te mettre à l'abris, d'accord... ? » Dis-je, très sérieuse, surtout pour la fin. « Ils arrivent... Pars, maintenant ! » Je la regardais droit dans les yeux. Il était très rare de me voir aussi sérieuse, surtout en compagnie de Hope avec qui je savais très bien rire. L'heure actuelle ne pouvait me faire apparaître ce sourire narquois qui était très souvent présent sur mes lèvres. Non, elle devait fuir, se mettre en sécurité...

« Tirons notre courage de notre désespoir même »
Sénèque

LA GRANDE SALLE - QUELQUES MINUTES AVANT LA BATAILLE - AVEC LILIANOR ZYSKOWSKI

Hope ne comprenait pas très bien la façon dont Lilianor agissait. Ces derniers temps, elle ne reconnaissait plus son amie, et son comportement l'inquiétait de plus en plus. Elle semblait tellement soucieuse et préoccupée... stressée et angoissée, même, et plus Hope la regardait, et plus elle pouvait ressentir son sa détresse et son angoisse. Pourtant, elle ne lui avait rien demandé, pour ne pas l'ennuyer inutilement, mais cela ne diminuait en rien son inquiétude. Les yeux de Lilianor fixaient le vide, sans rien regarder précisément, vagues, comme sans vie ; elle était ailleurs. Mais tandis que Hope s'inquiétait pour elle, tout à coup, Lilianor la pris dans ses bras et la serra si fort d'un seul coup que la Vert et Argent sursauta presque. Ce geste était si soudain, si inattendu, que la jeune Serpentard ne su réellement comment réagir à cela. La surprise était si grande qu'elle ne bougea pas pendant peut-être quelques secondes, elle qui était si peu habituée aux démonstrations d'affection, puis, machinalement, elle serra à son tour son amie dans ses bras, toujours sans comprendre les raisons d'un tel geste.

Son inquiétude pour Lilianor redoubla alors immédiatement, tandis qu'elle comprenait qu'elle était au plus mal. Mais pourquoi ? Cette question qui lui brulait les lèvres depuis de longues semaines maintenant ne voulait pourtant toujours pas sortir. Elle avait cette réticence, cette retenue qui ne la quittait jamais, et qui l'empêchait alors de savoir. Mais Lilianor lui aurait-elle dit plus tôt pour autant ? Lui aurait-elle tout avoué dès le départ si Hope avait cherché à comprendre ? Rien n'était moins sûr. Mais alors que son amie la gardait toujours serrée contre elle, les paroles qu'elle prononça et le ton si sérieux qu'elle employa, eurent pour effet de lui glacer les os. « Comment ? Lili, de quoi parle-tu ? ». Hope la regardait sans comprendre. Quelque peu décontenancée, une ride d'expression, créée par l'inquiétude, marquait son front. Elle secoua la tête ; Lilianor parlait trop vite. « Je ne comprends pas... que veux-tu dire ? Et Molly... pourquoi devrais-je... ». Elle s'arrêta en plein milieu de sa phrase, comme si elle n'osait pas poursuivre. Et, au fond de son coeur, elle craignait d'avoir compris.

Le ton de Lilianor se faisait de plus en plus sérieux et grave, si bien que l'inquiétude de Hope grandissait à son tour, à mesure qu'elle semblait comprendre ce que son amie voulait lui dire ; elle comprenait que l'impensable allait se produire. Elle murmura alors, si bas que personne d'autre ne pouvait l'entendre. « Lili... Lili dis-moi que ce n'est pas ce que je pense... ». Sa phrase ressemblait à une supplication. Oui, Hope la suppliait de la rassurer, ses yeux bleus paniqués essayaient de trouver dans ceux de Lilianor quelque chose, n'importe quoi qui pourrait réduire en poussière ses hypothèses ; évidemment, elle ne trouva rien. « Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que je ne sais pas ? ». Hope avait du mal à parler et à formuler ses pensées à voix haute, tandis que la dernière phrase de Lilianor raisonnait encore dans sa tête. Ils arrivent.

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Chronologie:

04/03/2016

Ces derniers temps, j'étais loin d'être la Lilianor habituelle. L'emprisonnement de ma famille ainsi que ce qui s'en venait, en étaient la cause. Mes idées voguaient constamment ailleurs. Aujourd'hui, il était désormais trop tard pour reculer. Je ne pouvais prendre la fuite. C'est pourquoi je ne voulais pas que Hope s'en mêle, qu'elle se cache, qu'elle puisse survivre sans être blessée. Cela va de soi pour ma jumelle. Moi-même, je ne savais pas si j'allais survivre, surtout que je ne suis qu'une cinquième année même si j'ai eu droit à des entraînements privés en compagnie de Stanislas ou encore en compagnie des partisans. Même ma tante Arianna m'avait montrée des choses intéressantes en ce qui concernait la magie noire.

À la table de Serpentard, j'étais en compagnie de Hope et celle-ci avait bien vu que je n'étais pas dans mon assiette, angoissée et stressée comme pas possible. Je n'avais même pas répondu à ses questions. Non. J'avais trop la tête ailleurs. Le regard pesant dans le vide. La Westminbrook ne savait pas ce qui s'en venait. Je n'avais pu lui dire même si j'aurais aimé. C'était pour la protéger, ne pas la mettre en peur. Je ne voulais pas qu'elle soit impliquée comme Alycia et moi allions l'être. C'est pourquoi je m'étais mise à soudainement m'adresser à elle de manière très sérieuse en lui disant de fuir et de se mettre à l'abris tout en amenant ma soeur avec elle. J'avais même fait mention de l'arrivée des Mangemorts. Quand seront-ils là ? Je ne le savais pas mais ce que je savais était le fait qu'ils n'allaient pas tarder. Le chaos sera ainsi amené dans toute l'école. Allait-il y avoir des morts ? Fort possible. J'avais des chances de ne pas y survivre moi-même.

La cadette vipère et moi étions toujours dans les bras de l'une et de l'autre, alors que je la serrais plutôt fort lorsque je lui avais parlé de mon sérieux inhabituel. J'espérais qu'elle ne pose pas de question et qu'elle puisse quitter aussitôt la grande salle. Malheureusement, ce n'était pas le cas... Elle avait pris une expression très inquiète en disant : « Comment ? Lili, de quoi parle-tu ? » Je ne répondis pas, alors qu'elle venait de secouer la tête en continuant : « Je ne comprends pas... que veux-tu dire ? Et Molly... pourquoi devrais-je... »

Encore une fois, je n'avais rien répondu, alors que mon sérieux devint encore plus intense lorsque je lui avais adressé mes dernières paroles. Hope rouvrit la bouche : « Lili... Lili dis-moi que ce n'est pas ce que je pense... » Mes yeux bleus étaient directement points dans ceux de ma cadette où je lui ai répondu : « Peut-être... » Puis, elle termina en disant : « Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que je ne sais pas ? » Je me suis décollée d'elle, en mettant mes deux mains sur ses épaules avec une bonne force avant de dire :

« Fuis ! Je n'ai pas le temps de t'expliquer. Le château va sombrer dans les ténèbres très bientôt. Alors, dégage avec ma soeur, compris ? Je ne peux malheureusement pas t'accompagner. » J'ai baissé la tête vers le sol avant de commencer à la pousser pour qu'elle dégage. « S'il te plait, dis à ma soeur que je suis désolée... Je ne sais pas si je verrai la couleur du jour demain alors si je meurs, prends soin d'elle, d'accord ? Vite ! » Dis-je, avec une pointe de tristesse dans ma voix tout en conservant mon sérieux. Qu'elle file, qu'elle dégage, maintenant.

« Tirons notre courage de notre désespoir même »
Sénèque

LE HALL - QUELQUES MINUTES AVANT LA BATAILLE - AVEC PERSÉPHONE ROSENWOOD

Les paroles de Lilianor étaient toutes prononcées avec un sérieux inégalable, ce qui leur donnait une connotation encore plus inquiétante. Elle qui, pourtant, ne ratait jamais une occasion de papoter gaiement avec Hope, à présent elle semblait être une toute autre personne ; plus sérieuse et plus préoccupée surtout. Et bien qu'elle faisait son possible pour se convaincre qu'elle se trompait, Hope avait bien malheureusement compris ce que son amie tentait de lui dire. Ses grands yeux bleus s'écarquillaient à mesure que son amie s'expliquait, alors que les paroles ne voulaient plus sortir. Prononcer un simple mot lui était difficile, douloureux presque, alors qu'au fond d'elle-même elle comprenait que l'inévitable allait se produire. « Oh, Lili... Qu'as-tu donc fais ? », murmura-t-elle alors que ses yeux se remplissaient de larmes ; cette fois elle avait compris. Sa question n'attendait aucune réponse, bien sûr, et le ton qu'elle avait employé n'était absolument pas accusateur. Au contraire, il était doux, mais triste surtout. Lui revinrent alors en mémoire les mots écrits dans La Gazette du Sorcier, au sujet notamment d'Arianna Zyskowski, la tante de Lilianor. Son amie avait donc choisi de la suivre...

Puis, suite à ses dernières paroles, Lilianor commençait à la pousser du mieux qu'elle le pouvait ; elle voulait que Hope s'en aille, qu'elle ne reste pas là. Tant de questions lui brulaient encore les lèvres, alors qu'elle savait parfaitement qu'elle n'arriverait pas à les formuler à voix haute. Plus encore, elle se doutait que son amie ne lui répondrait certainement pas d'avantage. Au bord des larmes elle la regardait alors, tandis que la peur commençait à la paralyser. Les derniers mots qu'elle prononça terminèrent de faire augmenter son angoisse, alors que Hope pouvait maintenant sentir son corps s'affoler ; la peur, peut-être ? Hope devait partir, elle l'avait bien compris, mais elle semblait comme paralysée. Elle se jeta une nouvelle fois dans les bras de Lilianor et embrassa sa joue. « Je t'en supplie, prend soin de toi », murmura-t-elle à son oreille. Et comme Lilianor la poussait pour qu'elle s'en aille, Hope se leva finalement, pas très sûre d'elle. Son énorme chat blanc qui était roulé à ses pieds ouvrit un oeil et il suivit sa maîtresse comme une ombre, alors que cette dernière n'était même pas certaine de ce qu'elle devait faire.

Hope s'éloigna finalement de Lilianor et plus généralement de la table de Serpentard, le regard perdu, le pas peu assuré. Ses pensées se bousculaient dans sa tête, alors qu'elle ne savait pas comment réagir. Ne fallait-il pas... dire quelque chose ? Et dire quoi ? A qui ? Comment... ? Elle-même ne comprenait pas vraiment ce que Lilianor lui avait dit. Hope secoua une nouvelle fois la tête, perdue, la tête complètement vide. Elle avait l'impression d'avoir reçu un coup de massue sur le crâne ; elle était complètement sonnée. Hope n'était pas certaine de ce qu'elle devait faire, mais Lilianor la poussait encore plus pour qu'elle parte alors, elle s'en allait, tandis que son chat lui suivait de près. Ces derniers temps il la collait encore plus qu'avant, sentait-il alors le danger qui se préparait ? Elle arriva finalement non loin de la grand porte de bois de la grande salle, encore entrouverte pour permettre aux élèves d'entrer et de sortir à leur guise, et, machinalement, elle se tourna une dernière fois vers les quatre tables, cherchant quelqu'un qu'elle connaissait.

Hope chercha tout d'abord Alycia McWood, sa chère Alycia qui était toujours là pour elle, qu'importe le moment. Savait-elle, elle aussi, que quelque chose d'important allait se produire ? Qui d'autre était au courant, à Poudlard, d'ailleurs ? Mais elle eu beau la chercher et regarder plusieurs fois la table des Vert et Argent, cette dernière n'était pas là. Elle partit alors à la recherche d'un visage familier, comme pour se donner du courage, totalement sonnée par ce que Lilianor lui disait. Mais il n'y avait ni Daphné, ni Blaise, ni Charlie... Stanislas n'était pas là, et il ne lui sembla pas voir Orion ou Gabrielle non plus. Peut-être ne les voyait-elle tout simplement pas, alors que des larmes qui refusaient de rouler sur ses joues cachaient sa vision ? Et puis elle regarda vers la table des Poufsouffles, bien sûr - comment aurait-elle pu ne pas regarder à cet endroit ? -, encore et encore, cherchant un garçon à l'écart des autres ; Alexandre non plus ne semblait pas être là. Alors, elle se tourna une dernière fois vers Lilianor, la suppliant du regard de faire attention à ce qu'elle allait faire... ou du moins de ne pas faire de choix plus inconsidéré encore. Elle semblait avoir choisi son camp.

« May we meet again »

Son teint déjà si clair devait certainement sembler encore plus pâle que d'habitude, tandis que son regard était totalement perdu dans le vide. Elle venait tout juste de quitter la Grande Salle et, arrivée dans le Hall, elle en avait profité pour s'adosser quelques secondes contre l'un des murs, comme pour reprendre son souffle, tandis que son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine. Que venait-il de se passer ? Son esprit semblait totalement endormi, comme s'il se trouvait dans du coton. Réfléchir lui était alors assez difficile, ses pensées étaient complètement désordonnées - Hope était de toute évidence bien trop émotive. Elle semblait si perdue que, si son cher petit chat ne l'avait pas suivie, elle l'aurait certainement oublié dans la Grande Salle. Ce dernier se frotta d'ailleurs contre ses pieds, et son doux miaulement sembla la sortir quelques secondes de sa torpeur. Elle ouvrit les yeux, alors que les larmes commençaient à couler le long de ses joues.

C'est alors qu'elle vit une élève se diriger vers la Grande Salle. De là où elle était, peu importe de qui il était question, elle voulait lui dire de faire demi tour. Machinalement alors, elle s'interposa, pour reconnaître quelques secondes plus tard Perséphone Rosenwood, une élève de Septième année, à Serdaigle, qu'elle connaissait toutefois peu. Postée là, devant elle, en plein milieu du Hall de l'école, elle la regarda avec ses yeux larmoyants, sans savoir ni quoi lui dire ni quoi faire de plus. Elle ouvrit une première fois sa bouche, sans qu'aucun son ne puisse en sortir, tout en lui faisant un regard désolé, et quelques secondes après, elle arriva finalement à articuler quelques chose : « Non, Perséphone, tu ne peux pas... il faut que tu... partes », commença-t-elle, mais elle s'arrêta sur sa lancée, alors qu'elle sentait un sanglot lui serrer la gorge. « Lilianor elle... elle m'a dit... que... quelque chose... ». Hope secoua une nouvelle fois la tête, comme si elle ne croyait toujours pas à ce que son amie lui avait confié. Pourtant, au fond d'elle-même, elle savait que Lilianor lui avait dit la vérité. « Il va se passer quelque chose... je ne sais pas quoi mais... ». Elle secouait sa petite tête brune encore plus vite, comme pour effacer ses souvenirs de sa tête, alors que ses larmes coulaient encore. Elle eut alors un soudain regain de conscience, tandis qu'elle regardait toujours la jeune Serdaigle. « J'aurais dû... je devrais... Il faut que je le dise aux autres », dit-elle en pleure, alors qu'elle comprenait qu'elle avait fait une erreur en partant sans rien dire.

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Chronologie:

03/04/2016

Perséphone avait passé toute l'après-midi dans la salle d'astronomie, allongée sur le sol, le plafond magique lui dévoilant les plus belles constellations alors qu'il était impossible de les apercevoir dans la clarté du jour, à l'extérieur. D'un sort, d'un simple petit sortilège de débutant, elle avait bloqué la porte, espérant que l'impossibilité d'accéder à la salle du premier coup dissuaderait les quelques étudiants qui auraient eu l'envie de s'y exiler, comme elle. Elle voulait de la solitude, du calme à l'excès. Et elle avait été ravie de voir qu'après avoir remué la poignée quelques fois, poussé puis tiré, au cas où le sens d'ouverture de la porte aurait changé dans la nuit, les quelques intéressés n'avaient pas failli à l'idée qu'elle se faisait d'eux. Il s'était résignés, et chaque abandon avait dessiné sur ses lèvres un sourire. Elle avait soupiré de bonheur, sans que personne ne puisse le constater et s'était félicitée, avait salué l'humeur de chacun après les examens, qui les poussait à fuir les enseignants et à ne surtout pas aller s'attirer leur compagnie pour une broutille telle que savoir pourquoi la salle était verrouillée.

C'était sa façon à elle de fêter la fin de l'année, de savourer le répit séparant les examens d'un retour à la maison moins que réjouissant. Elle n'avait plus lu la gazette depuis l'incident Zyskowski, mais elle savait que les noms des siens n'y avaient jamais figuré. Son père était trop lâche pour faire quoi que ce soit qui pourrait attirer l'attention sur ses opinions, et s'il y avait eu le moindre problème, on l'aurait prévenu. Mais elle, elle savait. Peu importe qu'il laisse les autres œuvrer pour lui, peu importe qu'il blesse ou non les moldus. Peu importe son manque de courage et son écœurante incapacité à se dresser pour défendre ses croyances. Elle savait ce qui l'animait. Elle l'avait toujours su sans s'y intéresser, parce que peu importait les camps, elle voyait le mal partout. Et c'était encore le cas. Mais la lettre qu'il lui avait envoyée peu après l'arrestation de ces grands noms du monde magique était parvenue à la surprendre malgré tout. Lorsqu'elle lui avait signifié qu'elle trouvait excessif de torturer des moldus pour le bien d'un idéal insensé, il lui avait répondu qu'il fallait faire ce qui devait être fait, que nul ne devait hésiter à accomplir ce que les Ténèbres désiraient et qu'elle ferait bien de prendre exemple sur eux ou au moins de faire tout ce qui était nécessaire pour plaire à leurs enfants.

Plaire à des adolescents. Lécher des bottes. S'agenouiller devant des gens dont elle ne partageait pas les rêves morbides. Perséphone préférait sa neutralité, son désintérêt. Peu lui importaient les envies des « enfants des Ténèbres » comme il les nommait. Comment pouvait-on seulement croire en quelque chose, le juger bénéfique et nommer cela les « Ténèbres » de toute façon ? Tous autant qu'ils étaient, pris dans leur folie des grandeurs, ils finiraient par chuter. Et elle ne tomberait pas avec eux. Rentrer à la maison, entendre les élucubrations déraisonnables de son père ne la réjouissait pas. Il était donc vitale qu'on la laisse en paix, qu'on lui laisse l'opportunité de se ressourcer un peu.

Perdue dans ses pensées, elle oublia le temps qui glissait, insensible à ses préoccupations. Seuls les gargouillis de son estomac la convainquirent qu'il fallait qu'elle se mette en marche vers la grande salle, sans vraiment savoir s'il était déjà, ou encore, l'heure du repas. Elle jeta un regard au petit animal assoupi dans son sac, attendrie et amusée, et passa délicatement la bandoulière sur son épaule avant de se relever, pour ne pas le réveiller. Un alohomora, et elle prit le chemin de la grande salle, silencieuse, apaisée.

***

Pourquoi tout le monde dans cette école était-il aussi insensé ? Elle voyait les portes de la Grande salle et derrière elles, le buffet qui l'appelait. Il lui semblait même que les lieux étaient plus calmes que d'habitude, et si quelques conversations laissaient entendre leur ronronnement à travers le bois des portes, il n'y avait pas d'éclat de voix particulier, aucun drame ne semblait être sur le point de se jouer là bas. Ce qui était donc bien mieux que là où elle se trouvait. Surgie de nulle part, la petite Westminbrook se dressa entre elle et la Grande Salle, et Perséphone soupira. Elles n'avaient jamais été amies, pas même de simples relations amicales. Elles se connaissaient de vue, sans doute de réputation, et c'était tout ce qu'on pouvait trouver pour les lier. Alors pourquoi l'adolescente se tenait-elle là, visiblement au bord de l'implosion, son regard brillant de larmes posé sur elle ? Que voulait-elle ?

Il aurait sans doute été simple de la contourner, voire de la bousculer un peu. Elle n'était pas psychomage, ni membre du bureau des plaintes. Si la petite sang-pur avait un problème avec sa baguette ou se sentait nerveuse à l'idée d'avoir manqué un examen, elle pouvait toujours voir ailleurs. Pas son directeur de maison, comme les autres mais... Pas elle. Surtout pas elle. Perséphone ne bougea pourtant pas. Elle attendit, patiente, que l'enfant se décide, qu'elle s'exprime ou qu'elle se défile. Si elle partait maintenant, la laissant drapée dans sa détresse au beau milieu du hall, la serdaigle passerait le repas à se questionner sur l'origine de ses tourments et par Morgane, juste une fois de temps en temps, elle voulait passer un repas tranquille. Elle en rêvait.

Alors elle se fit patience, et droite devant Hope, attendit. Les mots arrivèrent enfin, au compte goutte. Partir ? C'était ridicule et en même temps, bien trop loufoque pour que cela ne soit que stupide. Lilianor lui avait dit quelque chose. Bien. Elles étaient avancées. Perséphone se retint de lever les yeux au ciel, ravala son soupir et d'une voix douce, souffla.

« Qu'est ce que Lilianor t'a dit, Hope ? »

La petite vipère s'agitait et d'une voix éthérée, annonça... pas grand chose, en réalité. Perséphone ne comprenait rien, mais la détresse de la jeune sorcière parvint à la convaincre qu'elle était sincère, qu'elle y croyait dur comme fer. Il allait se passer quelque chose. Oui, mais quoi ? Hope fondit en larmes, bouillonnant visiblement de peur, de désespoir et de culpabilité et cette fois, Perséphone ne put s'empêcher de soupirer. Tandis que les rouages se mettaient en place, que les idées lâchées par Hope commençaient à trouver du sens dans son esprit, elle attira la jeune fille contre elle et passa un bras autour de ses épaules, dans une étreinte presque maternelle. D'une main, elle caressa ses cheveux et ferma les yeux, comme si le simple fait de ne plus rien voir pouvait figer le temps. Elle comprenait. Elle avait compris.

« Ils vont s'en prendre à Poudlard, c'est ça ? »

Il était impossible que l'école se tienne indéfiniment à l'écart de tout cela. Et si Dumbledore était réellement la plus grande crainte de Voldemort, si Harry Potter était tout ce qu'il désirait anéantir, alors il était normal de s'en prendre à leur maison. Tout cela, toute cette mascarade, toute cette protection... ce n'avait été qu'une question de temps. Enfermer les parents des enfants de Poudlard avait certainement poussé quelques âmes troublées à se laisser convaincre. Carwood était l'ennemi, le mal était leur bienfaiteur. Est-ce qu'on pouvait protéger ce qui était vérolé de l'intérieur ?

« Tirons notre courage de notre désespoir même »
Sénèque

LE HALL - QUELQUES MINUTES AVANT LA BATAILLE - AVEC PERSÉPHONE ROSENWOOD

Que faisait-elle là, en plein milieu du Hall ? De quel droit cherchait-elle à empêcher Perséphone d'entrer dans la Grande Salle ? Les pensées confuses et son regard brouillé par les larmes qui s'amoncelaient au coin de ses yeux, avant de se déverser sur ses joues pâles, l'empêchaient d'avoir un raisonnement un minimum cohérent. Elle agissait de façon tout à fait désorganisée, incohérente, et sans réellement réfléchir à ce qu'elle faisait non plus. La première chose qui lui était venue à l'esprit était de s'interposer entre Perséphone Rosenwood, cette élève de Serdaigle qu'elle connaissait pourtant bien peu, et la Grande Salle où, d'après ce que sa chère amie Lilianor lui avait avoué à demi mot, quelque chose de terrible était sur le point de se produire. Hope ne savait pas quoi exactement - et quand bien même le lui aurait-on dit qu'elle n'aurait pas pu l'expliquer clairement ; ses pensées étaient bien trop confuses à ce moment-là pour ça. Pourtant, en voyant arriver Perséphone Hope s'était précipitée pour se poster devant elle. Elle voyait bien que, d'une certaine façon, la septième année semblait quelque peu agacée par l'intervention si inattendue de Hope, irritée. Toutefois, alors qu'elle aurait aisément pu continuer son chemin, elle attendit que la Vert et Argent s'exprime, ce qui ne fut pas chose aisée. Hope était bien trop confuse pour pouvoir réellement arrêter quelqu'un. Si la Bleu et Bronze choisissait de partir, Hope n'aurait certainement pas eu ni la force ni la présence d'esprit de la suivre et de l'arrêter. Alors, d'une certaine façon, elle était soulagée que Perséphone ne s'éloigne pas, et ce malgré le fait qu'elle semblait réellement agacée par les pleurnicheries de Hope.

Mais le fait est que Perséphone était la toute première personne que Hope croisait, et elle devait la prévenir. Comme elle devrait prévenir tout le monde, en fait. Mais elle était si paniquée qu'elle avait déjà bien du mal à avertir une seule personne. Lorsque Hope mentionna son amie Lilianor, Perséphone, quelque peu agacée par l'hésitation de la Serpentard, lui intima de poursuivre. Et tandis que Hope essayait de formuler les choses de façon cohérente, lorsqu'elle lui avoua que quelque chose allait se passer, ses larmes coulèrent sur ses joues si vite et si fort qu'elle ne parvint pas à les retenir ; elle n'en avait pas la force. Elle devait être bien belle, à pleurer ainsi, dans le Hall de Poudlard. Mais en réalité, cela lui importait bien peu, aux vues de ce qu'elle avait appris. C'est alors que, sans que la petite Westminbrook ne comprenne pourquoi, Perséphone l'attira vers elle. La jeune fille la prit dans ses bras et la serra contre elle, afin que ses pleures cessent et qu'elle parvienne à se calmer. La respiration toujours quelque peu erratique, elle se laissait aller sur son épaule, et pleura encore, jusqu'à ce qu'elle se sente mieux. Plusieurs secondes lui furent tout de même nécessaires pour se calmer, ou si elle n'était pas véritablement calme, elle parvenait tout de même à avoir les idées plus claires. Alors, lorsque Perséphone reprit la parole, et comprit que quelque chose allait arriver à Poudlard, Hope hocha la tête, tout doucement.

A présent plus calme, elle se décala de la jeune Serdaigle, pour lui faire face, et elle tenta du mieux qu'elle le pouvait de sécher ses larmes avec ses petites mains. « Oui, c'est bien cela, Perséphone... je ne sais ni qui ni comment mais... je... ». Instinctivement, Hope s'arrêta de parler, et elle soupira. « Non en fait... je pense avoir compris ce qui va se passer... je sais que j'ai compris », reprit-elle alors avec plus de fermeté. Son regard semblait lointain, pourtant, alors qu'elle réalisait ce qu'elle savait déjà. « Lilianor ne m'a pas expliqué les choses, peut-être ne le pouvait-elle pas, d'ailleurs, ou alors elle cherchait à ne pas m'effrayer plus que ce que je serais déjà... Mais je crains que ce que tout le monde redoute depuis des mois n'arrive ici... à Poudlard ». Et, plus que jamais, Hope était terrifiée. Cela faisait des mois que les nouvelles publiées dans les journaux étaient bien loin d'être des plus réjouissantes et évidemment, chacun savait que la tension qu'il exitait était palpable. Ainsi, alors que le monde magique vivait dans la peur, chacun redoutait une attaque décisive de la part des forces obscures. Hope aussi la redoutait, mais elle espérait surtout que cela n'arriverait pas ; elle avait préféré ne pas y penser, et dans le fond, elle réalisait maintenant qu'elle s'était voilé la face pour rien.

La peur ne la quittait pas, mais à présent, certainement rassurée par la présence de Perséphone, Hope réfléchissait un peu plus. « Lilianor le savait... Pourtant, elle ne m'a rien dit... elle n'a rien dit du tout, à personne », murmurait Hope. « Combien d'autres sont au courant... Parce que si Lilianor le savait, je suppose que... ». Hope secoua vivement la tête, comme pour refuser ces idées qui lui venaient à l'esprit. Et ce fut alors comme une prise de conscience pour elle. Car il était évident que, si sa chère amie l'avait appris, d'autres aussi devaient le savoir, c'était certain. Pourquoi cacher cela ? Pourquoi ne pas avoir prévenu les professeurs et les autres élèves, que quelque chose d'aussi dangereux et dramatique se préparait ? Si Hope avait été à sa place... si Hope l'avait su... il était certain qu'elle aurait fait son possible pour ne pas le garder pour elle. Mais à présent qu'elle le savait... elle ne parvenait plus à organiser ses idées dans sa tête. « Perséphone... Que dois-je faire ? Que doit-on faire ? », lui demanda-t-elle d'une toute petite voix, alors que se yeux baignés de larmes la regardaient tristement. Elle ressemblait à un petit chat apeuré, en cet instant. Ses grands yeux bleus fixaient ceux de la Serdaigle, comme pour trouver du réconfort, comme pour qu'elle la rassure.

participants:

Chronologie:

Ces derniers temps, elle évitait au maximum la foule. Les lieux de rassemblement. Les festivités. À dire vrai, les douleurs de la Gazette brûlaient encore dans son cœur. Ces dernières, avides et luisantes d’inquiétudes, rongeaient sa conscience d'une peur difficile à cerner. Les autres souhaitaient-ils à ce point, sans vergogne ni douceur, la mise aux arrêts des siens ?

Pourtant, l'infante pâle et tremblante se trouvait si différente de ses pairs ! Oh, certes, il n'était guère question d'une originalité exceptionnelle et bienvenue. Seulement... Les ombres ne lui plaisaient ni en songes ni en ambitions ; pas plus la violence ; pas plus la facilité. Comment pouvait-on la croire capable de se rallier aux idéaux des ténèbres ?

Hestia craignait le jugement de ses camarades, alors, elle fuyait ardemment leur présence. Se contentant de réviser auprès de Flora et Aldabella – avec une déférence ; une amabilité clairement inhabituelle – ou de coudre en silence dans la demeure commune de Poufsouffle. Pourtant, en cette heure, l'infante Carrow se risqua à la chose. Son ventre se tordait de faim et de solitude ; sa sœur devait déjeuner dans l'enceinte protectrice de la Grande Salle. Autant s'y rendre pour y quérir un peu de douceur et d'écoute ?

Sur le chemin, d'un pas lent et hésitant, elle remarqua de loin les silhouettes de Rosenwood et de Westminbrook. Et, tandis que la sixième année approchait, les mots gagnèrent en précision. En intensité. Lilianor. Redouter. Poudlard.

Sans pouvoir se l'expliquer, Hestia sentit son sang se glacer ; ralentir et languir dans ses veines. Que devait-elle comprendre ? Ses jambes l'immobilisèrent juste au-devant des deux élèves. Son crâne semblait lui bourdonner ; et la détresse de Hope s'insinua dans sa chair. Vivement. Douloureusement.

La Poufsouffle voulut bredouiller quelques mots. « Qu... Qu... » Les larmes de sa cadette taquinèrent sa conscience. Pourquoi Hope pleurait-elle ? « … Quoi ? » Elle porta les mains à sa gorge. Se rassurer. « De quoi... Parlez-vous ? » Quelle était cette chose dont tout le monde craignait l'avènement ?

03/04/2016

Il semblait que dans ses bras, la petite vipère se détendait peu à peu. Bien sûr, il était impossible qu'elle s'apaise dans un tel moment. Si Perséphone comprenait bien de quoi il était question – et elle n'avait aucun doute là dessus – alors Hope ne retrouverait pas la paix avant longtemps. En espérant qu'elle lui revienne un jour. Percy soupira. Elle ne parvenait pas à ressentir un peu du vent de panique qui animait sa camarade. Elle ne ressentait pas grand chose, en fait. Un peu d'inquiétude pour la seule personne en ces lieux qui comptait vraiment, et encore. Puisque Lilianor, malgré ses torts devenus innombrables avait prévenu Hope, il leur restait un peu de temps. Des minutes ? Des secondes ? Perséphone doutait sérieusement que la serpentarde ait pris le risque de planter un couteau dans le dos de ce qu'elle servait désormais en laissant des élèves donner l'alarme trop tôt, même si elle semblait tenir à protéger son amie. La verte n'en était certes pas à une trahison près, mais si elle avait voulu que quelque chose soit possible pour défendre l'école, alors elle se serait adressée à McGonagall, ou même à son directeur de maison. Pour le moment, il ne servait à rien de s'en faire pour Alexandre, elle aviserait un peu plus tard. Chasser la précipitation inutile. Il était évident que ce jour viendrait, et ceux qui nieraient cette vérité n'étaient que des imbéciles. Au moins maintenant, on pourrait avancer. Passer à autre chose.

D'une voix douce, elle prononça ce que la jeune Westminbrook ne semblait pas capable de formuler. Ils arrivaient. Mangemorts, monstres et assassins. Ils arrivaient, tous ceux qui avaient suffisamment de rancoeur contre Potter et Dumbledore pour en faire une affaire d'état. Tous ceux qui considéraient que le délire égocentrique d'un homme était la meilleure chose qui soit pour leurs vies. Perséphone n'était pas de ceux qui choisissent un camp, elle se moquait des ambitions des pro-moldus, des autres, de ceux qui étaient persuadés qu'il était nécessaire de choisir qui aimer et qui haïr pour vivre. Mais par tous les plus grands mages de l'histoire, ne fallait-il pas être infiniment stupide pour penser qu'un homme qui massacre à tour de bras tout cela pour exterminer un enfant qui l'effraie, tout cela dans son propre intérêt, à n'en pas douter, est quelqu'un de fiable ?

Hope confirma ce qu'elle savait, semblant reprendre un peu contenance, mais toujours extrêmement troublée. Perséphone en avait presque mal au cœur. Elle lui semblait si fragile, si innocente, son choc si absolu, qu'elle ne pouvait pas s'en défaire, se débarrasser d'elle et poursuivre son chemin. Quel être digne de ce nom abandonnerait un enfant quand le mal s'apprête à déferler, de toute la puissance de sa folie furieuse ? La serdaigle posa une main sur la joue trop pâle de la petite sorcière et tâcha de capter son regard.

« Oui, je crois aussi que tu as compris Hope. C'est très bien. Nous savions tous que cela arriverait, alors n'aies pas peur, d'accord ? Tout va très bien se passer. »

Elle n'y croyait pas elle-même. Pas une seule seconde. Bien sûr, le château était très bien protégé. Mais quand les boucliers sauteraient, quand les murs exploseraient sous les assauts des traîtres, alors ils ne feraient certainement pas le poids. Et si cela lui semblait l'option la plus logique, elle savait pertinemment que les Ténèbres ne pourchasseraient pas celui qu'ils avaient eux même hissé au rang d'élu sans faire de dommages collatéraux. Pire encore, elle avait la certitude qu'ils y prendraient un plaisir immense. C'est ainsi qu'ils procédaient depuis le début, non ? Alors elle choisirait. Pas Carwood, pas Voldemort. Pas la lumière ou les ténèbres. Elle choisirait Hope. Elle choisirait Alexandre, Hestia qu'elle voyait approcher, Morange l'inconscient et Mara qui n'avait certainement pas besoin d'elle pour se défendre. Elle choisirait le château. Sa maison. Parce que c'était ça, le truc non ? Ce qui poussait chaque âme à supporter ce qui l'insupportait. Ce qu'elle avait perdu avec sa sœur. Un foyer. Une famille. Pour certains, presque des amis.

Elle déglutit en entendant les interrogations de la petite vipère concernant son amie, celle en qui elle semblait avoir tellement confiance. Pas parce qu'il était difficile pour Perséphone de concevoir que Zyskowski ait pu sombrer, mais parce qu'il serait douloureux pour sa comparse d'en prendre réellement conscience.

« Il n'y a pas qu'elle Hope. Un bon nombre d'entre nous ont écouté les sirènes des ténèbres. Ils retrouveront la raison, tu verra. Ton amie reste ton amie, quoi qu'il arrive, tu vas la récupérer. »

Elle n'y croyait pas. Elle était même persuadée du contraire. Si Lilianor recouvrait ses esprits, réalisait le mal qu'elle faisait, ses nouveaux amis ne la laisseraient pas s'en tirer. Mais Hope n'avait pas besoin de savoir cela.

Puis vint la question la plus difficile qu'on lui ait jamais posée. A côté de celle-là, les épreuves des Aspics étaient d'une facilité déconcertante. Que faire ? Percy savait ce qu'elle allait faire. Elle allait tirer sa baguette. Elle allait défendre sa vie, et tout ce qui lui semblait juste. Elle allait se délecter de la souffrance de ses ennemis, leur apprendre qu'on ne s'en prenait pas à des enfants, jamais, sous aucun prétexte. Par Morgane, elle espérait bien faire mordre la poussière a ne serait-ce qu'un seul de ces fichus dégénérés consanguins ! Mais ça encore, il était délicat d'en faire part à Hope.

Une voix connue la sortit de sa réflexion. Une voix douce, mélodieuse mais un peu brisée, qu'elle avait toujours apprécié sans même prendre le temps de se lier plus que cela avec sa propriétaire. De ces voix qui vous évoquent l'innocence, les fleurs fragiles mais magnifiques d'une prairie ensoleillée. De ces voix qui rendaient des gens comme Perséphone poétique.

« Hestia... »

Inspirer, expirer. Comment expliquer cela de façon délicate ?

« Poudlard est attaqué. »

Oui, c'était aussi une solution. Bien sûr, cela manquait de délicatesse, mais au moins, c'était clair. Peut être que l'heure n'était pas franchement à la diplomatie et aux longues explications, de toute façon.

« Lilianor semble être très au courant. Nous pensons qu'il y a plusieurs élèves comme elle. Il faut vous mettre en sécurité. Il faut que vous sortiez d'ici en emmenant le maximum de monde avec vous. Vous devez prévenir les préfets, vos directeurs de maison. »

Elle hésita et sourit.

« Quoi qu'il arrive, vous allez sortir d'ici d'accord ? Promettez le moi. »

04/03/2016

Souriante, joyeuse et pleine d’énergie, voilà comment nous pouvions décrire Molly Zyskowski autrefois. Alors qu’elle ne croyait pas pouvoir être toucher personnellement par cette guerre, étant une sang-pur et étant une éternelle amoureuse des nées-moldues elle n’avait pas vue la menace arriver. Elle vivant dans un monde de licorne et d’Arc-en-ciel ne voyant pas la guerre qui arrivait, malgré le fait qu’elle a un pied dans chaque camp. C’est donc un matin comme les autres que sa vie s’est détruite, lorsqu’en recevant la gazette, elle a pu y lire que ses deux parents avaient été enfermés dans la prison d’Azkaban. Certes, ils s’étaient enfuis, mais cela voudrait dire qu’ils étaient en fuite et ne seraient pas revu de si tôt. Elle ne savait pas où elle passerait son été et encore moins si rendu là elle serait encore en vie.

Bref, s’était donc suite à ses nombreux événement sombre que ses amis avaient pu voir la personnalité pétillante de Molly se fadé lentement pour laisser dans son regard un reflet triste et nostalgique du temps où elle vivait encore dans l’ignorance des dangers qui planait au dessus de la tête de tous. Elle avait désormais le cœur lourd et cela se sentait jusque dans sa démarche qui semblait désormais lui prendre tout les efforts du monde pour se rendre du point A au point B. Par chance, la blonde avait toujours été très bien encadrée dans la maison de Poufsouffle étant une personne généreuse et aimable, elle avait beaucoup d’amis. Ce qui pouvait compensé pour le fait qu’elle n’avait pas la forte personnalité de sa sœur pour faire face à tout ce mal.

S’était donc les pieds las qu’elle marchait dans le château lorsqu’elle fini par se décider et entrer dans la grande sale. Faisant son entrer dans la pièce, elle pu y trouver une Hope avec un groupe d’élève en panique. Elle pu aussi entendre une Serdaigle du nom de Perséphone dire « Ils vont s'en prendre à Poudlard, c'est ça ? » et rapidement son cœur accéléra ce mettant à frapper contre son thorax. Elle ne voulait pas être au centre de cette stupide guerre qui lui avait déjà enlevé ses parents! Elle se dirigea donc rapidement vers Hope, qu’elle connaissait après avoir passé une soirée enfermer avec elle dans une pièce et qui était une des meilleures amis de Lili. Elle lui dit donc alors…

« C’est vrai? Nous allons être attaqués? Il faut trouver Lilianor et vite alors. »

Cependant, alors qu’elle allait se tourne et partir, elle entendit la Serdaigle dire… « Lilianor semble être très au courant. Nous pensons qu'il y a plusieurs élèves comme elle. Il faut vous mettre en sécurité. Il faut que vous sortiez d'ici en emmenant le maximum de monde avec vous. Vous devez prévenir les préfets, vos directeurs de maison. » et son cœur cette fois-ci arrêta. Elle pouvait entendre son sang dans ses oreilles. Lilianor était au courant. Puis, l’émotion qui suivit pour la blonde était une de celle qu’elle ne vivait que rarement. La colère. Si sa sœur savait que le château serait attaqué, cela ne signifiait qu’une chose pour la blonde. Sa sœur avait choisi les mêmes camps que ses parents. Lorsqu’elle retrouva l’usage de la parole elle ne pu que redire les parole entendu comme si les dire les lui ferait croire…

« Lili savait… » Puis elle ajouta, avec un peu de haine dans sa voix « Ceux qui sont au courant mérite ce qui leur arrivera, nous, nous devons quitter avant qu’il ne soit trop tard, Perséphone à raison. »

24/02/2016

Depuis quelques jours, la pression était retombée sur le château. Les examens étaient terminés et si quelques professeurs proposaient encore des activités à certains élèves, la majorité corrigeait ses copies. La liberté des uns ne faisait cependant pas forcéent le bonheur de tous. Comme préfète, Elo avait fort à faire, pour calmer les élèves qui s'ennuyaient dans l'enceinte de l'école. Les patrouilles étaient fréquentes et les rappels à l'ordre étaient peu respectés. La Poufsouffle était cependant de bonne humeur. Elle profitaient des périodes de soleil, pour aller dans le parc et cueillir des bouquets, qui agrémentaient la salle commune de Poufsouffle ou le bureau des préfets, elle participait à des matchs amicaux de Quidditch avec quelques amis ou allait dans les serres, aider le Professeur Chourave à préparer les lieux, pour l'été.
Chaque matin, son petit déjeuner s'éternisait dans la lecture de la presse sorcière et moldue. Les évènements s'étaient accélérés les derniers jours et Elo tenait à être au courant, lorsqu'elle retrouverait le monde extérieur. La quarantaine lui avait pesé, plus qu'elle ne l'aurait cru, malgré que Poudlard soit presque devenue sa demeure. Mais les grands espaces des Orcades ou les montagnes des Highlands l'attiraient.

Eleonora gardait un œil sur les camarades, dont la famille avait subi des décès ou des arrestations, se réjouissant d'avoir grandi dans une famille simple et normale, de moldus discrets. Heureusement pour elle, les péripéties et les violences du monde s'arrêtaient au ferry menant à ses îles reculées et ne pénétraient jamais dans la boutique de fleuriste de sa mère.
La jeune Poufsouffle se réjouissait de retrouver les siens et de passer quelques semaines en compagnie de ses amis, pendant les vacances.

Ce soir du 25 juin, la tension remontait progressivement. Demain, les élèves auraient les résultats de leurs BUSEs et les cinquièmes années devraient faire des choix d'options pour les années à venir. A table, dans la Grande Salle, la discussion tournait autour de cela. Quelques élèves plus âgés donnaient des conseils et encourageaient les uns ou les autres dans différentes voies. Alors qu'Elo pensaient depuis des années travailler dans le monde qu Quidditch, les derniers tems, elle avait découvert un intérêt nouveau pour le droit et les relations sorciers/moldus. Elle restait donc en retrait et écoutait plus qu'elle ne participait aux débats.
Elle s'inquiétait pour Molly. Depuis l'arrestation de son père, elle n'était plus elle même. La preuve, elle n'était pas assise en face d'une belle assiette gourmande. Elo se tourna vers la porte du hall, pour la voir en compagnie d'un groupe d'élèves. Percy, qu'elle connaissait du club de duel, ainsi que Hestia et Hope. Elle craignit tout de suite que les différentes jeunes filles ne se ruinent mutuellement le moral. La majorité d'entre elles étaient des enfants de détenus d'Azkaban. Probablement que la conversation devait être morose. Elo ne se sentait pas d’humeur, mais elle se devait de remonter encore et toujours le moral de Hestia et de Molly. Elle salua donc ses voisins de tables, attrapa une pomme sur la table et partit d’un pas traînant vers ses proches et leurs interlocutrices. Elle allait un peu à reculons remonter le moral des jeunes filles. Le long du trajet, elle se forgea un sourire et c’est avec les yeux pétillants qu’elle arriva dans le dos de Hope et s’adressa jovialement aux quatre élèves.
Coucou, alors, vous avez prévu quoi pour fêter les rés…

Alors qu’Elo regardait ses interlocutrices, elle comprit immédiatement, que l’ambiance n’était pas à la discussion creuse. Les traits étaient tirés et l’angoisse était palpable.
Que… Que se passe-t-il ? Molly ? Percy ?
Instinctivement, elle s’était tournée vers son amie proche et surtout vers son aînée. Percy tenait la route. Elle était une Serdaigle, une Septième année et une duelliste hors pair, des qualités qui la rendaient la personne à écouter dans cette situation.
Sa main glissait aussi en direction de sa baguette, elle savait qu’elle en aurait besoin et elle chercha à savoir si sa souris se trouvait bien dans sa poche habituelle.
Inspire, expire, inspire, expire. Calme toi, jeune fille…

RESUME:

14/05/2016

Now we are just ashes and smoke.

LIBRE

« Savez-vous pourquoi on a peur quand on est seul ? »

En proie à un doute intense, une sensation étrange pesait sur le ventre de la cinquième année. Du stress ? De l'anxiété ? … Un peu de tout ça, à vrai dire. Et plus encore... Pourtant, l'année était terminée, les examens passés, elle allait enfin pouvoir souffler un bon coup et rentrer chez elle. Pas qu'elle soit très pressée de revoir sa famille, loin de là, elle préférait être à Poudlard plutôt qu'avec ses parents. Non, elle était plutôt pressée de partir en vacances. Elle adorait l'été, le soleil, la brise chaude dans ses cheveux, le cliquetis rassurant des vagues s'écrasant sur le sable fin... Mais aujourd'hui, alors qu'elle aurait du se réjouir, quelque chose la tracassait. Un mauvais pressentiment. Et cette boule gênante au creux de son ventre semblait bien ancrée.

Assise à la table des Poufsouffle, Lacey ne s'était jamais sentie aussi lasse qu'en ce moment. La table était bondée d'élèves de sa maison, tous plus excités par la perspective des vacances les uns que les autres. La jeune fille était à mille lieux de leur préoccupations actuellement, elle n'écoutait rien de ce qu'il se passait autour d'elle depuis qu'elle avait vu une jeune serpentarde de son année, Hope Westminbrook sortir de la grande salle, l'air hagard, marchant de façon mécanique, un peu comme si elle ne savait pas trop ce qu'elle faisait. L'expression qu'elle lisait sur le visage de son amie restée à la table des serpents lui fit froid dans le dos. C'était un mélange de peur, de tristesse... Elle connaissait cette fille, elle était aussi dans la même année qu'elle. Zyskowsky La sœur jumelle de Molly, comment s'appelait-elle déjà ? Lu.. Lo.. Lilianor ! Voilà. La jaune et noire avait eu vent de l'épisode de l'étranglement du petit Morange Tiller, le matin où la nouvelle de l'arrestation Zyskowsky était tombée. Des rumeurs courraient sur Lilianor mais Lacey n'en tenait pas compte, elle n'aimait pas les bruits de couloirs. Néanmoins, pouvaient-ils dire vrai ?

De longues minutes s'écoulèrent, qui paraissaient des heures, avant que la jeune fille ne se décide à se lever et sortir de la salle, son chat dans les bras, jamais elle ne se déplaçait sans. Elle avait besoin d'air, la bonne humeur ambiante qui l'entourait lui donnait la nausée, son ventre se tordait et se retordait dans tous les sens, comme pour la prévenir de quelque chose. Il fallait qu'elle sorte au plus vite de là avant de tourner de l'oeil. A peine la porte de la Grande Salle refermée, le bruit des rires coupés par le bois massif de la porte, elle se sentit déjà mieux, ses oreilles avaient cessées de bourdonner et elle pouvait enfin se reconcentrer sur ses propres pensées.

Pas exactement.

Elle vit un groupe de filles un peu plus loin, dont Hope. Vu leurs mines graves, l'heure n'était pas aux réjouissances estivales ici non plus. Elle les identifia toutes : Hope, la fille Westminbrook, Eleonora, sa préfète et amie, Hestia Carrow, une autre Poufsouffle, Perséphone, une 7ème année et Molly, la sœur de Lilianor. Elle saisit même des bribes de la conversation qui attisa son anxiété. « Ils arrivent » Bien que née moldue, Lacey saisit tout de suite ce que ça signifiait. Le château allait être attaqué, elle qui faisait tout pour éviter d'avoir un quelconque rapport de près ou de loin avec cette guerre depuis son agression à Pré-au-Lard, elle se sentit soudain très mal. Lâchant son chat qui s'écrasa au sol dans un miaulement pas content, la jaune et noire manqua de défaillir.

« Oh mon dieu ! »

Les mots avaient fusés de sa bouche avant qu'elle n'ait pu les en empêcher, la peur s'insinua en elle aussi vite qu'un serpent. Elle avait déjà cru y passer si Chris n'était pas intervenu la dernière fois, elle ne voulait certainement pas que ça recommence.

code by ORICYA.

Un silence effrayant s'abattait sur Poudlard depuis le début de la journée. Comme le calme avant la tempête. La grosse tempête. Une ombre grandissait peu à peu au-dessus du château ; une ombre que peu pouvaient percevoir car elle était bien trop silencieuse et discrète. Mais Morange la sentait sans arrêt. Le mal était parfois bien trop prévisible pour ne pas se faire voir. Ce soir là , il marchait seul dans les couloirs de Poudlard. Son sac pendouillait sur son épaule , une main le soutenant pour qu'il ne tombe pas. Tandis qu'il avançait davantage en direction de la Grande salle pour l'heure du dîner, il s'arrêta brusquement. Des voix ; tout près. De combien de personnes ? Impossible de le déterminer. Morange se cala contre le mur le plus près , près du hall et plissa les paupières. Ces élèves semblaient alarmés voir apeurés. Qu'elle menace planait dans les couloirs de Poudlard ? Une menace glaciale , dangereuse à l'en croire le ton de leur voix qui faisaient franchement flipper. Que se passait il donc en cet instant précis ? Le jeune serdaigle serait tenté de rester planqué derrière sa cachette improvisée pour les espionner - comme il faisait tout le temps. Mais de là ou il était, c'était à peine s'il arrivait à entendre le sujet de leur conversation. Ce n'est que lorsqu'il crut entendre la voix de Hope , l'amie de sa chère ennemie ,Lilianor A. Zyskowski , qu'il sortit de sa cachette. Impossible de reculer. Impossible de faire marche arrière.

Le jeune aiglon s'avança d'un pas lent vers la petite troupe d'élèves qui parlaient presque dans un murmure. Suspect. Toutes des filles. La sœur et l'amie de Lili en plus. A présent , la certitude que quelque chose se tramait se confirma. Il s'arrêta à un mètre d'elles. Pas plus ni moins. Qu'est ce qu'il se passe ? Lança t-il d'une voix assez forte pour attirer leur attention. Qu'est ce que vous faites toutes là rassembler à parler à voix basse comme si vous prépariez un mauvais coup ?
Sans attendre leur réaction , il s'avança vers elles et se plaça à la droite de Hope ; et ce qui est étrange, c'est qu'il leva les yeux sur elle. Morange planta ses iris claires dans les siennes. Elle savait ce qu'il se passait. Il émit un léger rictus méprisant ; mais sans rien dire néanmoins , la sondant du regard. La lâchant finalement des yeux , il les passa sur les autres élèves présentes. Elles avaient toutes des visages pâles , neutres qui soulignaient parfaitement bien leur état anxieux. Vous avez toutes de sales têtes , commenta t-il sombrement. Puis redressant la bandoulière de son sac sur son épaule : Quelqu'un va enfin m'expliquer ? Hope , tu n'es pas avec Lilianor ?

C'était bizarre de ne plus se parler mal dans ce genre de situation ; de ne plus ressentir autre chose que le besoin d'être entourer et aider ; comme si quelque chose les obligeaient à s'allier contre un seul et même ennemi.

« Tirons notre courage de notre désespoir même »
Sénèque

LE HALL - QUELQUES MINUTES AVANT LA BATAILLE

A cet instant, Hope s'en voulait affreusement de ne pas avoir compris plus tôt de quoi il retournait. Lilianor avait changé du tout au tout depuis plusieurs semaines, et Hope n'avait pourtant rien vu. Avait-elle était si affectée par l'emprisonnement de son père à Azkaban - suivi par la suite de sa libération par les Mangemorts - pour ne pas réaliser que son amie, sa chère Lilianor, avait décidé de sombrer définitivement dans les ténèbres ? Bien qu'elle avait l'esprit bien trop confus pour y réfléchir et en prendre conscience pour le moment, intérieurement elle s'en voulait. C'était donc le regard perdu qu'elle écoutait Perséphone. Oui, tout le monde savait que quelque chose était entrain de se préparer. Depuis des mois à présent la pression montait crescendo, et les attaques et les tensions se faisaient toujours plus nombreuses. Alors une attaque semblait être la suite logique des évènements. Mais pourquoi choisir Poudlard ? Pour prouver qu'ils n'avaient peur de rien, peut-être ; pour affaiblir Dumbledore, sans doute.

Mais Hope n'était pas d'accord avec Perséphone, lorsqu'elle lui dit que tôt ou tard elle récupèrerait Lilianor. « Je n'en suis pas aussi sûre... » Car si les Mangemorts attaquaient l'école, si Poudlard était menacée... la bataille risquait d'être sanglante. Et elle craignait que quelque chose de grave et d'irrémédiable ne lui arrive. Pourtant, Hope préférait ne pas y penser tout de suite, et quand bien même l'aurait-elle voulu qu'elle n'était tout simplement pas en état de réfléchir à ce sujet. Pour l'heure, elle s'en remettait entièrement à Perséphone et aux décisions calmes et posées de son aînée ; elle saurait quoi faire. Aussi écouta-t-elle patiemment les explications de cette dernière. Evidemment, Lilianor ne devait pas être la seule. « Elle va se battre », dit-elle, comme si cela la frappait comme une évidence. « Ils vont tous se battre... contre Poudlard ». Hope déglutit alors difficilement, tandis qu'elle réalisait que les élèves qui avaient décidé de suivre les forces du mal s'apprêtaient à engager le combat contre cette école qui les avait accueillis, contre les professeurs qui leur avaient appris ce qu'ils savaient... « Tout cela n'était que folie ! ».

Hestia Carrow s'approcha doucement d'elles, et Hope laissa à Perséphone le soin de lui répondre. « Hestia... », murmura-t-elle doucement, douloureusement. Elle regardait la jeune Poufsouffle, désolée, alors que dans ses yeux clairs, on pouvait lire tout autant de la tristesse et de la confusion que de la détresse. Elle savait qu'elle devait lui dire, Hestia avait le droit de savoir tout autant que les autres, mais dire les choses à voix haute les rendait tellement réelles ! Elle savait aussi que, à partir du moment où la nouvelle se répendrait, les élèves perdraient tous leur innocence, et Hope en était tellement désolée, d'être celle que le sort avait choisie pour répandre la nouvelle. Alors, tandis que Perséphone expliquait la situation à la soeur jumelle de Flora, les larmes de Hope lui serraient la gorge et l'empêchaient de parler. Elle hocha toutefois la tête, pour appuyer les paroles de la Serdaigle, et lança un regard paniqué à Hestia. Mais cependant, la dernière phrase de la Bleu et Bronze interpella Hope. « Quoi qu'il arrive, vous allez sortir d'ici, d'accord ? Promettez le moi ». Elle la regarda quelques instants, alors qu'une ride d'inquiétude se formait sur son front. « Vous allez sortir d'ici ». Vous. Pas elle. Elle n'y pensait pas... « Perséphone, tu viens avec nous, toi aussi... n'est-ce pas ? Tu ne penses tout de même pas à... ». Mais Hope connaissait déjà la réponse.

C'est alors qu'arriva Molly, la soeur de Lilianor. Hope lui fit également un sourire désolé. « Non, Molly... Lilianor est déjà au courant... elle ne viendra pas avec nous », tenta de lui dire Hope, bien difficilement. Elle posa une main sur l'épaule de Molly et n'osait même pas se mettre à sa place. Sa soeur jumelle était dans la Grande Salle et ne comptait pas en sortir. Hope baissa un peu la tête, et elle écouta avec attention ce que Molly ajoutait. C'était étrange de voir la jeune Poufsouffle ainsi, elle était énervée, en colère... Elle qui pourtant était toujours si joyeuse et pleine de vie, on arrivait à peine à la reconnaître. Ces sentiments lui étaient d'habitude bien étrangers, et elle était à présent bien loin de la jeune fille avec qui Hope était restée coincée dans une salle de classe quelques semaines plus tôt. Comme quoi, cette bataille - cette guerre - était entrain de tous les changer. « Oui, elle le savait. Elle le savait mais elle m'a tout de même prévenue de ce qui allait se passer. Sans ça je serais encore dans la Grande Salle et personne ne serait au courant de rien ». Hope tentait de temporiser les choses, mais ce n'était pas un franc succès. Pour l'heure, elle avait bien du mal à comprendre les motivations de ceux qui avaient décidé de suivre les Ténèbres. « De plus, elle m'a demandé de m'assurer que tu n'aies rien, Molly... ». Hope voulait poursuivre, mais ce n'était pas le moment. Elle lui dirait plus tard à quel point Lilianor était désolée.

Suite à cela Lacey Winter, une Poufsouffle, arriva et réalisa le drame qui allait se dérouler. Après elle, ce furent Eleonora McPhee et Morange Tiller qui rejoignirent le groupe d'élèves, certainement intrigués par le fait de voir toutes ces filles aux mines défaites et aux yeux larmoyants. Certains pourraient croire que c'était à cause des examens à venir ; Hope aurait mille fois préféré que ce soit à cause de cela. Morange se tourna d'ailleurs vers elle, et lui demanda ce qui se passait. « On ne prépare pas de mauvais coup, Morange... ce n'est pas nous qui... nous ne... ». Hope avait décidément bien du mal à articuler une phrase convenable, mais elle se força tout de même. En temps normal, elle en aurait certainement voulu au jeune garçon de les suspecter de préparer un coup tordu, mais aux vues de ce qui se préparait réellement, et surtout de ce qui éclaterait sous peu, elle ne pouvait lui en vouloir. Alors elle lui fit une petite mine triste, sans même faire attention à rictus moqueur qu'il lui lançait. « Morange, je sais que l'on n'est pas trop proches tous les deux mais... aux vues de la situation... », commença-t-elle d'une voix douce, en le suppliant du regard de ne pas rendre les choses plus difficiles encore. Ils auraient bien assez le temps de se chamailler plus tard.

Lorsque le jeune homme évoqua sa chère Lilianor, Hope baissa la tête. « Oui, j'étais avec elle. Jusqu'à ce qu'elle me dise de m'en aller et de me mettre à l'abri parce qu'une attaque se prépare. Les forces obscurs vont attaquer Poudlard. Nous n'avons pas beaucoup de temps ». Et, en terminant sa phrase, sa voix se brisa. Elle regarda une à une les personnes présentes autours d'elle et Hope décida qu'elle aurait tout le temps de s'appitoyer sur son sort un peu plus tard. A présent, il fallait agir et penser à tous les élèves de Poudlard qui devaient être évacués, et surtout penser aux plus jeunes, à ceux qui étaient le plus sans défense. « Comment procède-t-on ? Perséphone et Molly ont raison, nous devons prévenir le plus de personnes possibles. Est-ce que nous nous séparons en petits groupes, pour être plus efficaces ? ». Elle pensa alors à toutes ces personnes qu'il fallait prévenir, et plus encore à ses amis. Jasper, Orion, Alexandre... et évidemment sa chère petite Cataleya ! Aurait-elle le temps de les trouver ?

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Et alors que les mots s'alignaient les uns après les autres, que l'explication prenait forme, l'infante Carrow sentit son cœur se serrer et son souffle lui manquer. Poudlard allait être attaqué. Le sombre avènement ; aussi bien attendu que redouté. Souvent vanté par ceux dont les idéaux se fourvoyaient dans les ombres. Dans le mal. Dans la folie.

Une clairvoyance aveugle et plaintive.

Les doigts fins et diaphanes de l’adolescente se serrèrent contre son propre ventre. Elle se devait de se rassurer. Tel que le ferait Flora. « Lilianor ? » Le prénom de la Serpentard quitta ses lèvres tremblantes ; plus par automatisme que réelle interrogation. Car, Zyskowski, elle s'en souvenait avec raideur : les mains fermement serrées autour du cou de Morange Tiller.

Celui qui s'abreuvait avec délectation de la souffrance et de la faiblesse de ses pairs. Celui qui, en dépit de toute la bonté qu'elle ressentait envers autrui, ne provoquait qu'une répulsion infâme en sa chair.

Vous allez sortir d'ici. Hestia quitta difficilement sa transe oppressive pour lever son regard vers la Serdaigle. « Oui. » Il ne s'agissait plus de réfléchir ; mais de survivre coûte que coûte. De promettre, avec une rigueur nouvelle, de quitter le chaos avant qu'il ne commence réellement.

Soudain, à leurs côtés, se manifestait Molly. La sixième année dirigea son pâle regard vers sa cadette ; que pouvait-elle ajouter de plus ? Les traîtres seraient-ils sincèrement condamnés pour leurs actes ? D'autres questionnements fusèrent au creux de son esprit. Il y avait tant de choses à penser – et si peu de temps, en vérité, à y accorder.

Elles devaient quitter l'établissement. Voilà tout.

D'autres individus se présentèrent à leur proximité : Eleonora, Lacey et... Morange lui-même. La langue toujours aussi sinueuse et narquoise, prête à s'enfoncer dans la moindre faille suffisamment visible. Un monstre. Pour la première fois depuis longtemps – depuis toujours ? – Hestia sentit brûler en elle quelque chose d'étrange. De violent. Elle en trembla, de la même manière qu'elle frémissait déjà depuis plusieurs minutes à l'annonce sordide.

Et même si la Poufsouffle ne parvenait guère à en comprendre les raisons, l'urgence la poussait à agir ; à écouter ceux qui ployaient sous le poids de la raison plutôt que de la bassesse. « Je crois, oui. Mais... Avons-nous seulement le temps de faire le tour de chaque salle commune ? »