Cours de défense contre les forces du mal #1 : Le charme du bouclier

29/06/2006

Dommage, la Serdaigle n'était pas aussi concentrée qu'elle aurait dû sur son cours et parvint à parer le sortilège de Morgane. Bon, même s'il n'était pas très puissant, la jeune fille était tout de même satisfaite d'être parvenue à lancer un sortilège informulé. Sur le qui-vive, elle s'attendait à une réaction de sa binôme, mais une jeune Gryffondor venait de faire exploser une vitre, ce qui sema le chaos dans la salle de classe. Rogue mis alors un terme au cours et les élèves se dispersèrent progressivement. Au final, même si elle n'aurait pas eu l'occasion de pratiquer le sortilège du bouclier, Morgane aurait au moins appris quelque chose que, personnellement, elle trouvait beaucoup plus intéressant. Elle se dirigea alors vers le fond de la classe pour récupérer ses affaires, impatiente de s'en aller. C'était toujours sympa un cours qui se finissait plus tôt que prévu !

Du côté des premières années, c’était la catastrophe. Gwendoline tenait sa baguette à l’envers, se jetant à elle-même des sorts – qui échouèrent tous – et se retrouva sur le coccyx. Roxane s’apprêtait à l’aider, mais les conséquences du sortilège raté de Malva interrompirent absolument tout. La vitre avait explosée, mais tout le monde allait bien. Néanmoins, Rogue avait l’air furieux.

« Oh, là, là… ça sent le roussi. » murmura-t-elle en jetant un coup d’œil à son binôme, pétrifiée.

En effet, le professeur leur demanda à tous de s’écarter. Ils s’exécutèrent sans discuter, préférant éviter le courroux de cet homme. Malheureusement, la jeune Gryffondor ne l’évita pas bien longtemps, se retrouva désarmée – il maîtrisait drôlement bien l’Expelliarmus, lui ! – et se vit retirer dix points à Gryffondor. Bien que n’étant pas dans cette maison, Roxane trouvait cela injuste. Après tout, ça pouvait arriver, les accidents. Surtout qu’ils n’avaient même pas vu la pratique ! C’était quoi, cette drôle de façon de faire cours ? Fronçant les sourcils, elle s’abstint de commentaire – elle n’oserait jamais tenir tête à un tel personnage ! – et soupira lorsque celui-ci les renvoya tous du cours.

Qu’avait-elle apprit ? Rien, si ce n’est que les vitres pouvaient exploser à cause d’un sortilège loupé, et que le professeur Rogue méprisait les élèves ! Et, d’ailleurs, il existait sûrement un sort qui permettait de réparer sans peine cette vitre. Pourquoi s’énerver ainsi ?

C’était bien dommage, en tout cas, parce que c’était un cours qui pouvait être intéressant, et les sortilèges qu’ils avaient essayé de lancer aujourd’hui étaient vraiment utiles. Peut-être que les choses se passeraient mieux la prochaine fois ?

Elle quitta la classe avec les autres élèves et, s’adressant à Malva, elle dit :

« Ce n’est pas bien grave, tu sais… Il n’a pas l’air d’aimer les élèves. Nous n’avons pas vu la théorie, comment pourrions-nous y arriver ? »

Heureusement que les réunions de l’Armée de Dumbledore lui permettraient de se mettre à niveau !

La peur qu'éprouvait Malva se mêla vite à de l'indignation quand le professeur la désarma et lui adressa des propos aussi humiliants et injustifiés. Il était soricer et après tout, réparer une vitre était très facile, la jeune Gryffondor avait vu ses parents le faire de nombreuses fois ! Tremblante, elle se mordit violemment la lèvre inférieure, les yeux fixés sur les débris de verre, sans bouger, et serra si fort les points que ses jointures en devinrent blanches. Se voir retirer deux fois plus de points à sa maison que cette empotée de Gwen alors qu'elle avait tenté de suivre les consignes, voilà qui était intolérable. D'autant plus que le professeur avait toujours sa baguette...

Elle ne bougea pas de sa place, le regard dans le vague, mortifiée, tandis que le reste des élèves quittait la salle de classe. En réponse à la remarque de Roxane, elle eut simplement un grognement inaudible, puis passa devant elle sans lui adresser un regard, prononçant du bout des lèvres :

- Ne m'attends pas, je dois récupérer ma baguette.

Lorsqu'elle se retrouva seule avec le professeur de Défenses Contre les Forces du Mal, elle s'approcha à pas lent du bureau, inspirant doucement pour se forcer à garder son calme, ainsi que son courage.

- Euh, professeur... pourrais-je récupérer ma baguette, s'il-vous-plaît ? hasarada-t-elle.